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La Rose (fin)

Suite de l'article débuté en 2015... qui se retrouve finalement centré sur le langage des fleurs du XIXe siècle et de celui davantage axé sur la production artistique




Symbolique de la rose :


Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :


"Remarquable par sa beauté, sa forme et son parfum, la rose est la fleur symbolique la plus employée en Occident. Elle correspond dans l'ensemble à ce qu'est le lotus en Asie, l'un et l'autre étant très proches du symbole de la roue. L'aspect le plus général de ce symbolisme floral est ce lui de la manifestation, issue des eaux primordiales, au-dessus desquelles elle s'élève et s'épanouit. Cet aspect n'est d'ailleurs pas étranger à l'Inde, où la rose cosmique Triparasundarî sert de référence à la beauté de la Mère divine. Elle désigne une perfection achevée, un accomplissement sans défaut. Comme on le verra, elle symbolise la coupe de vie, l'âme, le cœur, l'amour. On peut la contempler comme un mandala et la considérer comme un centre mystique. La rose est, dans l'iconographie chrétienne, soit la coupe qui recueille le sang du Christ, soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies du Christ. Un symbole rosicrucien figure cinq roses, une au centre et une sur chacun des bras de la Croix. Ces images évoquent, soit le Graal, soit la rosée céleste de la Rosa candida de la Rédemption. Et puisque nous citons les Rose-Croix, remarquons que leur emblème place la rose au centre de la Croix, c'est-à-dire à l'emplacement du cœur du Christ, du Sacré-Cœur. Ce symbole est le même que la Divine Comédie ; laquelle ne peut manquer d'évoquer la Rose mystique des litanies chrétiennes, symbole de la Vierge ; le même peut-être aussi que celui du Roman de la Rose. Angelus Silesius fait de la rose l'image de l'âme, celle aussi du Christ, dont l'âme reçoit l'empreinte. La rose d'or, autrefois bénie par le Pape le quatrième dimanche de Carême, était un symbole de puissance et d'instructions spirituelles mais aussi sans doute un symbole de résurrection et d'immortalité. La rosace gothique et la rose des vents marquent le passage du symbolisme de la rose à celui de la roue.


Il faut enfin noter le cas particulier, en mystique musulmane, d'un Saadi de Chiraz, pour qui le Jardin des Roses est celui de la contemplation : J'irai cueillir les roses du jardin, mais le parfum du rosier m'a enivré. Langage que la mystique chrétienne se refuserait en aucune manière, en commentaire du Cantique des Cantiques sur la rose de Saron.

La rose, par son rapport avec le sang répandu, paraît souvent être le symbole d'une renaissance mystique :

Sur le champ de bataille où sont tombés de nombreux héros, poussent des rosiers et des églantiers.... Des roses et des anémones sont sorties du sang d'Adonis tandis que ce jeune dieu agonisait...

Il faut, dit Mircea Eliade, que la vie humaine se consume complètement pour épuiser toutes les possibilités de création ou de manifestation ; vient-elle à être interrompue brusquement, par une mort violente, elle tente de ses prolonger d=sous une autre forme : plante, fleur, fruit.

Les cicatrices sont comparées à des roses par Abd Ul Kadir Gilani, qui attribue à ces roses un sens mystique..

Selon F. Portal, la rose et la couleur rose constitueraient un symbole de régénération du fait de la parenté sémantique du latin rosa avec ros, la pluie, la rosée. La rose et sa couleur, dit-il, étaient les symboles du premier degré de régénération et d'initiation aux mystères... L'âne d'Apulée recouvre la forme humaine, en mangeant une couronne de roses vermeilles que lui présente le grand-prêtre d'Isis. Le rosier, ajoute cet auteur, est l'image du régénéré, comme la rosée est le symbole de la régénération. Et la rose, dans les textes sacrés, accompagne bien souvent le vert, ce qui confirme cette interprétation. Ainsi dans l'Ecclésiaste (24, 14) : J'ai grandi... comme les plants de roses de Jéricho, comme un olivier magnifique dans la plaine. L'olivier était consacré à Athéna - la déesse aux yeux pers - qui naquit à Rhodes, l'Île des Roses : ce qui suggère les mystères de l'initiation. Et les rosiers étaient consacrés à Aphrodite en même temps qu'à Athéna. La rose était chez les grecs une fleur blanche, mais lorsque Adonis, protégé d'Aphrodite, fut blessé à mort, la Déesse courut vers lui, se piqua à une épine et le sang colora les roses qui lui étaient consacrées.

C'est ce symbolisme de régénération qui fait que, depuis l'Antiquité, on dépose des roses sur les tombes : les Anciens... nommaient cette cérémonie rosalia ; tous les ans, au mois de mai, ils offraient aux mânes des défunts des mets de roses. Et Hécate, déesse des Enfers, était parfois représentée la tête ceinte d'une guirlande de roses à cinq feuilles. On sait que le nombre cinq, succédant au quatre, nombre d'accomplissement, marque le départ d'un nouveau cycle.

Au septième siècle, selon Bède, le tombeau de Jésus-Christ était peint d'une couleur mélangée de blanc et de rouge. L'on retrouve ces deux éléments composants de la couleur rose, le rouge et le blanc, avec leur valeur symbolique traditionnelle, sur tous les plans, du profane au sacré, dans la différence accordée aux offrandes de roses blanches et de roses rouges, ainsi que dans la différence entre les notions de passion et de pureté et celles d'amour transcendant et de sagesse divine. Aux armes des religieuses, dit le Palais de l'Honneur, l'on met une couronne composée de branches de rosier blanc avec ses feuilles, ses roses et ses épines, qui dénote la chasteté qu'elles ont conservée parmi les épines et les mortifications de la vie.

La rose est devenue un symbole de l'amour et plus encore du don de l'amour, de l'amour pur... La rose comme fleur d'amour remplace le lotus égyptien et le narcisse grec ; ce ne sont pas les roses frivoles de Catulle... mais les roses celtiques, vivaces et fières, non dépourvues d'épines et lourdes d'un doux symbolisme : celle du Roman de la Rose, dont Guillaume de Lorris et Jean de Meung font le mystérieux tabernacle du Jardin d'Amour de la Chevalerie, rosa mystica des litanies de la Vierge, roses d'or que les Papes donneront aux princesses méritantes, enfin l'immenses fleur symbolique que Béatrice montre à son amant fidèle parvenu au dernier cercle du Paradis, rose et rosace à la fois.

L'amour paradisiaque sera comparé par Dante au centre de la rose : Au centre d'or de la rose éternelle, qui se dilate et va de degré en degré, et qui exhale un parfum de louange au soleil toujours printanier. Béatrice m'attira.. (Dante, Le Paradis, chant XXX 124-127 ; chant XXXI, v. 4-22)

Blanche ou rouge, la rose est une des fleurs préférées des alchimistes dont les traités s'intitulent souvent rosiers de philosophes. La rose blanche comme le lis fut liée à la pierre au blanc, but du petit œuvre, tandis que la rose rouge fut associée à la pierre au rouge, but du grand œuvre. La plupart de ces roses ont sept pétales dont chacun évoque un métal ou une opération de l'œuvre. Une rose bleue serait le symbole de l'impossible."

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Rosier (Rosa) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Vénus

Élément : Eau

Divinités : Aphrodite-Vénus - Héra-Junon - Cupidon - Erôs - Psyché - Dionysos-Bacchus.

Pouvoirs : Amour - Oracles - Guérison.


Bacchus, ivre, poursuivait une nymphe. La fugitive détalait à travers les prés fleuris, elle regardait de temps en temps par-dessus son épaule et souriait d'un air ironique en voyant le dieu tituber. Bacchus, en effet, n'aurait jamais rattrapé sa proie si un buisson d'épineux n'avait accroché un pan voltigeant de chemise, immobilisant la fille. Pour remercier le buisson, Bacchus le toucha de sa baguette et ordonna qu'il fût couvert de fleurs, dont la belle rougeur veloutée imiterait la nuance que la pudeur et la honte étendaient sur les joues de la nymphe capturée.


Utilisation rituelle : Les anciens Égyptiens avaient déjà des Rosiers cultivés, obtenus par hybridation d'espèces rapportées de Syrie et de Perse. Ils utilisaient les roses dans les cérémonies religieuses, dans les mariages, lors de certaines fêtes, de même qu'ils en jonchaient les tombeaux. L'époux et l'épouse, à Memphis, étaient ceints d'une couronne de myrte, d'olivier ou de roses.

À Athènes, la fiancée et sa dot étaient amenés au domicile de l'époux sur un char fleuri ; le jour de la noce, la maison croulait littéralement sous les fleurs : roses, violettes, anémones, narcisses, alysse odorant, etc. Les bouquets mis dans des vases semblent avoir été très peu employés par les Grecs. L'ornementation florale consistait en couronnes et guirlandes que tressaient les femmes.

Les Romains avaient la passion des roses. Les jardins de Tarquin le Superbe étaient réputés dans tout le monde latin ; on y hybridait de nouvelles variétés de Rosiers et le chef jardinier était un haut dignitaire dans la cité. Néron dépensa quatre millions de sesterces pour les roses d'un banquet...

Dans les jeux publics, les sénateurs et autres spectateurs distingués recevaient de la main des Idiles des couronnes de roses.

À la guerre, les armes, les boucliers des grands personnages étaient ornés de roses peintes ou ciselées ; cette fleur était l'emblème du triomphe, au même titre que le laurier.

Les courtisanes romaines avaient leur fête, le 23 avril. Durant ce jour, consacré à la Vénus vulgaire (libentina), elles se montraient parées, comme la déesse, de roses et de myrte. Une réminiscence de cet usage romain persistait au Moyen Âge où l'on condamnait, dans certaines villes, les prostituées, les filles mères et les Juifs à porter une rose comme signe distinctif.

La rose, symbole de lumière, de charme, de volupté, devint aussi - comme c'est arrivé pour le plus grand nombre de plantes érotiques - un symbole funéraire. C'est pourquoi on plante, dans tout le bassin méditerranéen, des Rosiers et des cyprès autour des tombeaux. C'est pourquoi encore, dans les légendes persanes, la rose et le cyprès se retrouvent si souvent côte à côte. Une chanson italienne de la Belle Époque, populaire avant la guerre de 1914-1918, chante la Fleur de Rosettina, morte d'amour !

Les Romains consacraient, par testament, des jardins qui devaient fournir des fleurs à leurs cénotaphes. On y bâtissait une maisonnette destinée à loger l'esclave dont l'unique occupation était de venir, à époques fixes, soigner les Rosiers et fleurir les tombeaux.

On lit dans l'Iliade que le corps d'Hector fut embaumé par Aphrodite elle-même, avec un baume à base d'essence de roses.

La princesse Nourmahal fit remplir d'eau de rose tout un canal pour s'y promener en barque avec le Grand Mogol. La chaleur du soleil ayant dégagé de l'eau de rose l'huile essentielle qu'elle contient, l'assistance émerveillée remarqua cette substance odorante qui flottait à la surface. Ainsi se fit, dit-on, la découverte de l'essence de roses.


Utilisation magique : Traditionnellement associée aux sentiments, aux émotions, la rose règne sur les charmes d'amour.

Les pétales séchés, parfois assemblés pour former des dessins ou des formules magiques, servent aux vœux de guérison.

Un tissu blanc imprégné d'eau de roses est suspendu dans la chambre d'un malade, entre deux solives du plafond ; si les araignées n'y viennent pas, le malade guérira ; si elles y tissent leurs toiles...

Quelquefois, des fleurs musicales poussent à l'endroit où a été enterré un enfant tué par son frère ou par sa sœur. En Lombardie, c'est un Rosier qui sort spontanément de terre. Il faut cueillir une de ses roses tôt le matin ; elle se mettra aussitôt à chanter avant le coq et révélera le nom de son assassin.

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Sheila Pickles écrit un ouvrage intitulé Le Langage des fleurs du temps jadis (Édition originale, 1990 ; Éditions Solar, 1992 pour la traduction française) dans lequel elle présente ainsi la Rose :

Mot clef : Rose rouge : Amour passion

Rose rose : Amour

Rose blanche : Amour pur et raffiné

Rose jaune : Perte d'amour et Infidélité

Rose chou : Ambassadeur d'amour

Rose musquée : Beauté capricieuse


La belle Rose, à Vénus consacrée,

L'œil et le sens de grand plaisir pourvoit ;

Si vous dirai, dame qui tant m'agrée,

Raison pourquoi de rouges on en voit.

Un jour Vénus son Adonis suivait

Parmi jardin plein d'épines et branches,

Les pieds sont nus et les deux bras sans manches,

Dont d'un rosier l'épine lui méfait ;

Or étaient lors toutes les roses blanches,

Mais de son sang de vermeilles en fait.

De cette rose ai je fait mon profit

Vous étrennant, car plus qu'à autre chose,

Votre visage en douceur tout confit,

Semble à la fraîche et vermeillette rose.

Clément Marot (1496-1544), De la Rose.


Cultivée depuis des temps immémoriaux, la Rose est certainement la fleur que l'on offre le plus. Nabuchodonosor, roi de la fastueuse Babylone, en décorait abondamment ses palais ; en Perse, on en tirait de l'huile parfumée et l'on utilisait les pétales pour remplir le matelas du sultan. Au Cachemire, les empereurs moghols entretenaient une merveilleuse roseraie, et, à leur retour de voyage, on jetait des pétales dans la rivière pour les accueillir. Plus tard, dans l'Empire romain, les roses devinrent synonymes des pires excès, car les paysans étaient contraints de les cultiver, au lieu de produire du blé, pour satisfaire au désir de leurs propriétaires. Les empereurs remplissaient d'eau de rose leurs bassins et piscines, et se livraient à des orgies sur d'épais tapis de pétales. Héliogabale, pour distraire ses invités, lors des fêtes qu'il donnait, faisait tomber sur eux une pluie de pétales.

La Rose est la fleur de l'Amour. Elle a été créée par Chloris, déesse des Fleurs de la mythologie grecque, à partir du corps sans vie d'une nymphe qu'elle avait découvert dans une clairière. Comme elle demandait de l'aide, Aphrodite, déesse de l'Amour, lui donna la beauté, Dionysos, dieu du Vin, lui offrit l'enivrant parfum, et les trois Grâces lui conférèrent charme, éclat et joie. Ensuite, Zéphyr chassa les nuages afin de permettre à Apollon d'envoyer ses rayons pour faire éclore la fleur nouvelle. La Rose était née, et elle devint immédiatement la reine des fleurs.

De nombreuses légendes racontent comment la Rose rouge a trouvé sa couleur. Les Romains croyaient que Vénus avait rougi lorsque Jupiter l'avait surprise au bain, et que la Rose blanche avait pris la même teinte à son imitation. Les Grecs, quant à eux, retenaient l'histoire d'Aphrodite et de Perséphone, toutes deux amoureuses d'Adonis, et qui avaient décidé de se partager ses faveurs. Mais, quand la seconde décida d'empêcher le jeune dieu de retourner au royaume des morts Perséphone demanda à Arès, dieu de la Guerre, de l'aider. Lorsque Adonis alla chasser, il fut attaqué et tué par un sanglier. Aphrodite se précipita alors près de lui, s'écorchant, dans sa hâte, à un rosier blanc. Des Roses rouges surgirent là où le sang d'Adonis avait touché le sol, et les fleurs du buisson prirent la même couleur.

Les premiers chrétiens firent de la Rose rouge un symbole du sang des martyrs, et la Rose blanche a depuis toujours exprimé la pureté et la chasteté. On dit que la Vierge a étendu son manteau, pour qu'il sèche, sur un rosier rouge, qui, par la suite, n'a plus donné que des fleurs blanches. Dans le langage des fleurs, l'association des Roses blanche et rouge est un symbole d'unité et d'accord. En Angleterre, la guerre des Deux-Roses a opposé la famille d'York, portant la Rose blanche sur ses armoiries, à celle de Lancastre, qui avait pour emblème la Rose rouge, et Shakespeare a porté cette histoire au théâtre dans Henry VI. Les combats durèrent trente ans et se terminèrent... par un mariage ; les deux roses furent unies sur le blason pour former la fameuse Rose Tudor.

La rose jaune, quant à elle, est un symbole d'amour finissant et d'infidélité. Peut-être cela est-il lié à l'histoire d'Aïcha, épouse favorite de Mahomet. Celui-ci la suspectait d'infidélité et alla demander l'avis de l'archange Gabriel. A son retour, Aïcha l'accueillit avec une brassée de Roses rouges. Sur les instructions de l'archange, le prophète lui demanda de les jeter à la rivière, sachant que si elles changeaient de couleur, ses soupçons seraient confirmés. Or, les Roses, traîtresses, devinrent jaunes !

La Rose avait, à l'origine, cinq pétales. Cette fleur simple se rencontre toujours, aujourd'hui, sur les chemins, sur différentes espèces de rosiers sauvages ; par exemple, l'Eglantine, Rosa canina, rose, ou la Rose pimprenelle, blanche. La transformation de la Rose en fleur à pétales multiples est surtout due à la culture, mais l'origine de ce procédé est très ancien ; il pourrait dater de Confucius, qui, dit-on, possédait de nombreux ouvrages sur le rosier. L'évolution de la culture de la rose constitue un chapitre majeur de l'horticulture. Aujourd'hui, il existe plusieurs milliers d'espèces et de variétés de la fleur reine de l'Occident.


Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose

En sa belle jeunesse, en sa première fleur

Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,

Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :


La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,

Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :

Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,

Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :


Ainsi en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,

La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.


Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,

Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.


Pierre de Ronsard (1524-1585), Sur la mort de Marie.

L'été brûlant a ses grasses moissons,

Le riche automne a ses treilles encloses,

L'hiver frileux son manteau de glaçons,

Mais le printemps a l'amour et les roses.


Gérard de Nerval (1808-1855), Caligula, 1er chant.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Dans l'Antiquité, la rose était associée à l'amour et à la volupté, particulièrement la rose rouge, plante de Vénus qui lui a donné naissance. Selon la légende, les roses étaient blanches à leur création : Vénus, à la vue de son bien-aimé Adonis agonisant, se mit à courir pieds nus ; une épine la blessa et son sang colora la fleur. Dans un autre récit, Bacchus, ivre, poursuivant une nymphe, parvint à la rattraper grâce à un buisson d'épineux qui l'avait arrêtée ; pour le remercier, la divinité de la Vigne et du Vin « le toucha de sa baguette et ordonna qu'il fût couvert de fleurs, dont la belle rougeur veloutée imiterait la nuance que la pudeur et la honte étendaient sur les joues de la nymphe capturée ». Dans les repas romains et grecs, les convives portaient des couronnes de roses ou en ornaient leur tasse pour se protéger de l'ivresse.

En Grèce, on fleurissait de roses la maison des mariés et à Rome, les courtisanes s'en paraient le jour de la fête de Vénus (23 avril) ; encore au Moyen Âge, dans certaines régions, on imposait le port d'une rose aux prostituées, aux filles mères (et même aux Juifs).

En même temps, la reine des fleurs, symbole de l'initiation dont la première étape serait la mort charnelle, avait une signification funéraire ; la déesse Hécate, qui présidait à la mort, était parfois représentée la tête ceinte d'une guirlande de rose à cinq feuilles, le nombre cinq représentant le départ d'un nouveau cycle. Les Anciens jetaient des roses sur les tombeaux à l'occasion de la cérémonie Rosalia et tous les ans, en mai, ils offraient des roses aux mânes des morts. En Egypte, où la fleur jouait un rôle dans les cérémonies religieuses, les fêtes et les mariages, on en jonchait également les tombeaux. Dans tout le bassin méditerranéen, traditionnellement, des rosiers sont plantés au côté des cyprès, autour des tombeaux. On peut penser qu'on leur attribuait le pouvoir de protéger les morts des mauvais esprits. Signalons que selon la tradition arabe, la rose est née des rognures d'ongle ou de la sueur de Mahomet.

Dans la tradition chrétienne, la rose, qui a donné sa forme à la rosace gothique, et à laquelle on prête sept pétales comme les sept jours de la Création, figure les plaies du Christ ou la coupe qui a recueilli son sang. Elle évoque également l'immortalité et la résurrection ou renaissance mystique. Les Rose-Croix, illuminés allemands du XVIIe siècle, ont d'ailleurs un symbole figurant « cinq roses, une au centre et une sur chacun des bras de la Croix. Ces images évoquent, soit le Graal, soit la rosée céleste de la Rédemption ».

Nous retrouvons d'ailleurs cette idée de la régénération dans la « palingénésie de la rose », opération liée à la croyance, courante autrefois, que la rose - ou tout autre être vivant, animal, végétal ou humain - peut renaître temporairement de ses cendres. Si on place sur du crottin de cheval (un mois) puis alternativement à la lumière de la lune et du soleil, un flacon contenant de la cendre de rose mêlée à de la rosée, on obtient tôt ou tard (le résultat peut se faire attendre une année), « des exhalaisons subtiles [et] des légers nuages : de toute cette matière, il doit se former une poussière bleue ; de cette poussière, lorsqu'elle est élevée par la chaleur, il se forme un tronc, des feuilles, des fleurs ; on aperçoit en un mot du milieu de ses cendres. […] Le retour de la chaleur ressuscite toujours un autre phœnix végétal »

La rose est encore la fleur préférée des alchimistes, la rose blanche étant associée au « petit œuvre » et la rouge au « grand œuvre ».

Si aux temps des païens, Vénus a créé la rose rouge, c'est la Vierge, dit-on en Gascogne, qui produisit le rosier blanc : la mère de Jésus cultivait en effet un pied de roses rouges mais n'ayant plus d'eau pour les arroser, les fleurs se desséchèrent provoquant les pleurs de l'Enfant Jésus : « Alors Marie laissa tomber une goutte de lait sur les roses flétries, qui reprirent vie aussitôt et devinrent toutes blanches ». Le diable, jaloux de ce parrainage, voulut créer un rosier mais ne parvint qu'à faire l'églantier ou rosier sauvage.

La rose rouge favorise la conception et protège la grossesse ; une femme a tout intérêt à conserver sur elle jusqu'à son accouchement un petit sachet de soie rouge contenant des pétales séchés de la fleur.

Selon une divination remontant aux Anciens (la phyllorhodomancie), plus on obtient de bruit en faisant claquer dans sa main (ou entre ses doigts) des pétales ou des feuilles de roses, plus on est aimé ou plus on a de chance de succès dans un vœu.

En Angleterre, les jeunes filles enveloppent une rose dans du papier blanc la veille de la Saint-Jean et la conservent jusqu'à Noël ; si la fleur alors est encore fraîche, c'est de bon augure pour la vie sentimentale. E, la portant à l'encolure de sa robe le jour de Noël, on peut connaître son futur époux : ce sera celui qui fera compliment à propos de la fleur. Une jeune fiancée peut encore cueillir deux roses à longues tiges puis les mêler avant de se coucher : les fleurs confirmeront la sincérité de l'amour du futur mari en fonçant de couleur au cours de la nuit.

Les roses bénies à la Fête-Dieu et jetées au feu au premier signe d'orage protègent de la foudre (Bourgogne, Maine). Manger des pétales de rose embellit. Séchés, ils peuvent servir aux vœux de guérison. Si on suspend dans la chambre d'un malade un tissu blanc imprégné d'eau de rose et que les araignées l'évitent, le rétablissement est certain.

Autrefois, on portait aux baptêmes des vases remplis d'eau de rose ; on raconte qu'en allant à l'église pour le baptême de Ronsard, sa nourrice laissa tomber l'enfant sur un tas de fleurs tandis que celle qui tenait le récipient d'eau de roses le répandit sur lui : « Ces deux événements furent considérés comme un heureux présage de ce qu'il deviendrait un jour ».

Couper pour la première fois les ongles d'un enfant sous un rosier le rend honnête, lui donne une belle voix et, en général, lui porte bonheur. Cette opération faite sur un petit garçon assure à sa mère d'avoir une fille pour prochain enfant (Gironde). Un enfant aura également une belle voix si on enterre son cordon ombilical au pied d'un rosier (de couleur blanche de préférence) ; il aura le teint mat si on enfouit son cordon au pied d'un rosier blanc, des joues colorées si c'est sous un rosier rouge et de jolies couleurs au pied d'un rosier à fleurs roses. Enterrer le placenta sous un rosier rose ou exposer le nouveau-né, peu de temps après sa naissance, le nombril à l'air sous un rosier de couleur évite qu'il soit pâle.

En Lombardie, un rosier pousse spontanément à l'endroit où a été enterré un enfant tué par son frère ou sa sœur : si on cueille matinalement une de ses fleurs, « elle se mettra aussitôt à chanter avant le coq et révélera le nom de [l']assassin ».

Un grain de rose, un grain de moutarde et le pied d'une belette suspendus à un arbre l'empêchent de donner des fruits mais placés dans les filets des pêcheurs, attirent les poissons ; ces mêmes ingrédients posés au pied d'une chou sec et mort, le font reverdir en une demi-journée.

Si une seule rose restée sur sa tige est comme tournée vers une maison,, un de ses habitants va décéder (Landes, Pyrénées). En Béarn, on dit aussi « Si la rose de jardin penche vers la maison, la Mort fait [entendre] : maiou ! ». La mort est également promise à une personne, qui, en saisissant une rose, se retrouve avec uniquement la tige en main, tous les pétales étant tombés. Il porte malheur d'éparpiller des feuilles de roses au sol. Chez les Anglo-Saxons, celui qui jette une rose dans une tombe lors d'un enterrement attire l'attention de la mort.

La floraison de roses à l'automne prédit un malheur dans l'année ; au pays de Galles, il est de mauvais augure que les roses de Noël ne s'ouvrent pas avant le printemps.

Les rosiers que l'on effeuille la veille de la Saint-Jean, à midi, donneront dans l'année deux fois plus de fleurs (Ardennes).

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Selon, Nicki Scully dans Méditations de l'Animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (Guy Trédaniel 2002 pour la traduction française), la rose est :


La "reine incontestée de toutes les fleurs, d'une beauté sans rivale, utile dans la médecine, et appréciée pour son parfum délicat. Au Moyen Âge, les rosaires étaient faits de pétales en rose comprimés. Moins commune est l'association de la rose avec la mort. En Suisse, les cimetières, parfois, sont appelés jardins de roses, symbolisant non seulement la mort, mais la renaissance et la résurrection. Dans la Rome antique, les tombes étaient ornées de roses, les cimetières étaient plantés de rosiers. L'expression latine sub rosa renvoie aux Romains, aux Grecs, et aux Perses, qui plaçaient des roses au-dessus de la porte, au cours des réunions conciliaires, en signe de secret et de silence. La rose a souvent été associée au cœur, et son cœur à l'amour. Ce sont les aspects [... qu'il faut travailler] car il est important , pour son développement, d'avoir un cœur ouvert. Le dessein de ce voyage est de satisfaire le besoin, en chacun, de reconnaître sa beauté et sa perfection. Ceux qui voyagent avec la rose auront une occasion de faire l'expérience de l'ouverture de leur cœur, quand les pétales se déploient pour révéler l'essence de la rose, l'essence de l'amour.


Le Voyage de la Rose fait partie des Voyages de fondation, c'est-à-dire des voyages qui "dont la base des méditations de l'Animal Pouvoir. Ils aident à établir votre relation avec e travail, posant les fondations et établissant des dispositions au voyage qui vous permettront d'aller plus loin dans certaines des autres sections. C'est ici que votre relation avec votre guide originel commence à s'établir. [...]


Voyage de la Rose

Enracinez-vous et centrez-vous avec votre respiration et générez une abondance d'amour pour votre flamme du corps, afin de la rendre forte et étincelante pour l'alchimie... Prenez conscience du sommet de votre crâne, comme porte de votre conscience. Veillez à ce que le Chaudron soit d'or et que son contenu soit rose. Quand vous remuez l'eau rose dans le Chaudron d'Or, elle monte pour rencontrer la flamme de votre cœur. Quand l'eau est changée en vapeur, naît une source de brume rose. Faites monter votre conscience dans la vapeur et la source, plus haut que votre crâne... Vous êtes pris dans une brume rose. Vous êtes conscient de la présence de Thoth, même si vous ne pouvez le voir dans le brouillard rose. Sentez la douceur de la brume rose et jouissez de son étreinte...

De la brume rose, un arbuste émerge. Il peut s'agir d'un arbre isolé, ou d'une partie d'un buisson. Il y a des feuilles vertes luisantes sur de fortes et gracieuses tiges. Des épines acérées donnent une aura de protection. La lumière du soleil pénètre la brume rose, faisant briller les gouttes de rosée prises dans les plis des feuilles et des fleurs, et tandis que les rayons chauds du soleil consument le brouillard, les pétales de rose commencent lentement à s'ouvrir. Il y a une connexion directe entre cette rose et votre cœur, et quand chaque pétale se déploie, vous pouvez sentir l'ouverture de votre cœur...

[Pause ]

Tandis que cette rose superbe continue de s'ouvrir, elle émet un parfum exquis, générant des sentiments de perfection, de beauté et d'amour...

Prenez un moment pour honorer la beauté et la perfection de cette rose... En respirant profondément, inspirez le parfum de la rose, laissez son essence imprégner le tréfonds de votre être...

Une union se produit, et vous fusionnez avec l'essence de la rose, et vous l'expérimentez... Sentez la sensualité du soleil sur vos pétales ouverts. Remarquez la sensation de la brise caressant votre corps, touchant chaque cellule. Vous êtes empli de l'amour que vous ressentez pour la rose. tous vos sens sont accrus, et vous prendrez conscience que vous êtes dans un jardin. Votre sens de l'ouïe est accru, pour amplifier la vie grouillante du jardin. Il y a un bourdonnement incessant qui se différencie dans le bruit de l'abeille qui vous rend visite, entrant par le cœur ouvert de vos pétales déployés, dansant tandis qu'elle collecte le doux pollen.... Recevez un message de la part de cette partenaire dans la danse continue de la vie. Il y a ici un enseignement au sujet de l'extase et de votre beauté intérieure. ...

[Pause ]

Faites descendre votre attention de la fleur vers le système racinaire de votre rosier. Vos racines sont fortes, et elles plongent profondément dans le sol, vous maintenant fermement dans un endroit dont votre nourriture est tirée. Remarquez votre connexion à la terre et prenez conscience de vous-même, comme être enraciné, même avec la joie et l'extase de votre expérience...

Prenez conscience de la présence de Thoth. Il vous aide à revenir dans votre conscience ordinaire au moyen d'ne transformation progressive qui vous permet de mettre vos sentiments de perfection et de beauté dans votre forme physique. En passant du corps de la rose au corps humain, vous gardez une taille normale, et la rose devient petite, concentrée pour tenir dans votre centre du cœur, où elle continue à rayonner son parfum exquis.

[Veillez à bien vous enraciner et vous centrer dans votre corps physique...]


Mots-clefs : Perfection du Soi ; Ouverture du cœur.

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


"La rose est le lotus de l'Occident. En effet, tous les symboles attribués au lotus en Égypte et en Asie sont représentés par la rose en Europe. Ainsi, elle est, elle aussi, la fleur mystique par excellence, symbole de naissance et de renaissance, de résurrection chrétienne, de vie éternelle. Toutefois, il semble bien que cette belle fleur soit originaire de l'Inde, car un parfum y porte son nom.

En Grèce, elle était aussi fort appréciée. L'espèce qui poussait dans l'île de Rhodes, parmi les rhododendrons ou lauriers-roses qui portent son nm (en grec, "rose " se disait rhodon), était célèbre, comme l'était l'essence de rose, l'in des parfums d'Arabie les plus prisés. La rose des vents, qui désigne d'abord les 4 directions, fut ensuite réalisée sous la forme d'une étoile à 32 branches correspondant aux 32 aires du vent sur la boussole des marins, et évoque le lotus aux 8 pétales.

Symbole de la femme par excellence, de la beauté, de la pureté et de la sainteté, pour les Chrétiens, la rose est l'attribut de la Vierge. Ainsi, le rosaire ou rosarium, qui désignait une guirlande de roses dont on couronnait les statues de la Vierge, fut utilisé comme chapelet et finit par désigner la prière que l'on prononce en l'égrenant, comme les moines hindouistes et bouddhistes, à l'autre bout du monde, récitent leurs mantras, les textes et hymnes liturgiques qu'ils considèrent comme des instruments de méditation. La rose de Jéricho, ou fleur de la Passion, est une petite plante originaire de Syrie, qui a la particularité de renaître une fois plongée dans l'eau, alors qu'on la croyait fanée. Cette propriété lui valut de nombreuses légendes qui, d'Orient en Occident, en firent une fleur miraculeuse, dont les vertus furent bien sûr assimilées à la rose commune. De fait, la rose aux innombrables espèces fut sans doute introduite en Europe par l'intermédiaire des Croisés, au XIIe siècle, qui rapportèrent des rosiers. Ainsi, historiquement, on sait que la célèbre rose de Provins, en France, dont la culture fut répandue par les comtes de Champagne, et notamment par Henri II, roi de Chypre, puis de Jérusalem, est originaire de Damas.

Mais déjà, aux Ier, IIe et IIIe siècles de notre ère, les médecins grecs Dioscoride, Galien et Théophraste cultivaient des roses, autant pour leur beauté et leur parfum que pour leurs vertus médicinales. En effet, depuis la plus haute Antiquité, l'infusion de pétales de roses est connue pour son efficacité contre les maux de gorge et pour stimuler l'activité pulmonaire. Par ailleurs, l'eau de rose est une merveilleuse lotion qui nettoie et tonifie la peau et qui, pour ces raisons, avait la réputation d'être une authentique eau de jouvence."

 

Selon Ted Andrews, dans Le Monde enchanteur des Fées (1993, 2006),


"Cette fleur est l'une des plus sacrées. Ses fées et ses esprits entretiennent des liens étroits avec leurs aînés, les anges. Communier avec eux rend plus affectueux et plus sensible aux anges. Ils nous enseignent l'art de la télépathie et de la divination. Ils détiennent les secrets du temps et des voyages dans le temps. La fée de la rose blanche nous aide à acquérir de la pureté spirituelle et nous éveille à notre propre divinité. La fée de la rose rouge veille sur tout ce qui a trait à l'amour et à la fécondité. La fée de la rose rose nous enseigne à mêler la masculinité et la féminité en vue d'une renaissance. La fée de la rose jaune nous apprend à reconnaître et à dire la vérité."

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Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :


Mot-clef : L'Amour ; La Passion ; La Pureté.


Savez-vous ? : Les symboles de la rose dans le langage des fleurs sont sans aucun doute ceux qui varient le plus selon l'espèce, le lieu et la couleur. Il existe de nos jours plus de vingt-cinq mille espèces de roses dans le monde ! Même si nous voyons la rose partout, dans es jardins, les terrasses, les balcons, l'essentiel de la culture de cette fleur se fait en serre. Les Pays-Bas en sont les spécialistes et les plus grands producteurs. L'ancêtre de notre rose actuelle est l'églantier à cinq pétales. Sa manipulation avait déjà commencé durant l'Antiquité.

Dans les jardins suspendus de Babylone, les premières roses de Damas côtoyaient le dahlia, le lys et l'iris. Les Grecs considéraient que la rose était un signe de richesse et de prospérité. Pour sa beauté, ils la dédièrent à la déesse Aphrodite et à son amant Adonis. Dans l'Antiquité, les roses étaient associées aux rites funéraires ; en effet, les Romains payaient des esclaves pour déposer des roses sur leur tombe, après leur mort. Les cérémonies des "rosalia", réminiscence de cette tradition romaine, consistent encore de nos jours, à fleurir les tombes de bouquets de roses dans toute l'Italie, le dimanche de Pâques. La première rose qui fit son apparition dans les jardins de France fut la rose "gallica." Les Croisés en apportèrent quelques spécimens dans leurs bagages. L'invasion arabe de l'Espagne renforça sa présence en Occident. La culture et la manipulation de la rose débuta en France dès la fin du XIIe siècle. En Inde, la "Triparasundari" est la rose cosmique qui se réfère à la beauté divine de la mère. Elle représente pour les Hindous la perfection, l'accomplissement. Elle symbolise par sa forme la coupe de la vie, le centre du mandala qui est chez les bouddhistes la roue, symbole de la représentation du monde.


Usages : La rose de Damas et la rose à cent feuilles sont le plus recherchées en parfumerie. De nos jours encore, quand on confie à quelqu'un des paroles "sous le sceau de la rose", cela veut dire qu'elles sont protégées par le sceau du secret. Mais si ces paroles s'ébruitent, alors on dit que le pot aux roses a été découvert. Les essences de roses rentrent dans la composition d'une grande majorité des parfumes que nous utilisons.

Les pétales de rose sont aussi utilisés en gastronomie : il existe une délicieuses confiture de pétales de roses que les Turcs dégustent souvent au goûter ; en Tunisie, les pétales de roses entrent dans la composition de différents plats, dont le couscous aux pétales de roses ; au Maghreb, l’eau de rose, avec l'eau de géranium, parfume un grand nombre de pâtisseries et en Europe, on consomme les pétales de roses cristallisés sur des gâteaux.


Légende : Dans l'Antiquité, la rose était attribuée à Adonis, amant de la déesse grecque de l'amour, dont le sang, à la suite d'une blessure mortelle, se transforma en rose rouge. Pour séduire Marc Antoine, la légende raconte que Cléopâtre fit recouvrir le sol de sa chambre d'un épais tapis de pétales de roses et y convia l'empereur. Marc Antoine enivré par les puissants effluves qui s'en dégageaient, succomba aux charmes de la belle Cléopâtre.


Messages : Rose blanche = Vous êtes si pure

Rose rouge = Je vous aime passionnément.

Rose jaune : Vous êtes infidèle.

Rose rose : Vous êtes si douce.

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D'après Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion 2000) :


"Elle est partout, la rose. Il est rare que nous n'en ayons pas une dans notre champ de vision. une vraie, ou en terre ou en vase ou dessinée, peinte, sculptée, imprimée, en bouquets, en guirlandes, en couronnes, sauvage, simple, double, mousseuse, thé, grimpante, en arbustes, bicolore, veinée, tachetée, marbrée. Sur cette terre, depuis trente-cinq millions d'années, reine des fleurs de puis l'Antiquité et pourtant restée simple, elle aime parler aux humains.

La rose annonce : "amour" et beauté". Ensuite, chaque couleur module. La blanche commence sur la pointe des pieds : "amitié" ou "virginité". Puis elle risque : "amour qui soupire". Très vite, elle se fait plus pressante : "oh, mon ange parlez-moi". Lorsqu'elle porte, au creux de ses pétales, un cœur rouge, elle en rajoute : "mon émotion est indicible". Rose et à longue tige, elle aime qu'on l'appelle "la reine du cœur". Rouge vif, elle s'emballe : "amour ardent, folle passion". Pourpre, elle se met à philosopher : "rien n'est plus grand que la danse devant la mort". Rouge et blanche, elle souffre du "feu de l'amour". Avec la rose thé, le registre change, il est question de "galanteries". Jaune, la rose a le front de prononcer le mot : "infidélité" et d'ajouter : "je ne pense pas à l'amour". En revanche, trémière, elle propose : "scellons une union parfaite". Faut-il la croire ? La question se pose car elle glisse également : "je vous suis fidèle jusque dans mes infidélités". En bouton, elle évoque "l'amour de qui n'a pas encore aimé". Épanouie, elle rappelle que la beauté est passagère.

Avec les poètes, nous sommes émus de la voir si belle et de la savoir si fugitive. Nous savons bien, comme Malherbe, que le moment arrivera trop vite où nous dirons avec lui : "Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin".


Mots-clefs : "amour et beauté"

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François Cheng, prend l'exemple de la rose pour réfléchir sur la notion de beauté dans Cinq méditations sur la beauté (Éditions Albin Michel, 2006) :


Relevant de l'être et non de l'avoir, la vraie beauté ne saurait être définie comme moyen ou instrument. Par essence, elle est une manière d'être, un état d'existence. Observons-la à travers un symbole de la beauté : la rose. Cela au risque de tomber dans un discours "à l'eau de rose" ! Courons ce risque. Par quelle voie d'habitude et de déformation, la rose est-elle devenue cette image un peu banale, un peu mièvre, alors qu'il a fallu que l'univers évolue durant des milliards d'années pour produire cette entité miraculeuse d'harmonie, de cohérence et de résolution ? Acceptons de nous pencher une bonne fois sur la rose. Commençons par nous rappeler ce distique d'Angelus Silésius, un poète du XVIIe siècle originaire de Silésie, qu'on affilie aux mystiques rhéno-flamands, tels que Maître Eckhart ou Boehme :


La rose est sans pourquoi, fleuris parce qu'elle fleurit ;

Sans souci d'elle-même, ni désir d'être rose.


Vers connus, admirables devant lesquels on ne peut que s'incliner. En effet, la rose est sans pourquoi, comme tous les vivants, comme nous tous. Si toutefois un naïf observateur voulait ajouter quelque chose, il pourrait dire ceci : être pleinement une rose, en son unicité, et nullement une autre chose, cela constitue une suffisante raison d'être. Cela exige de la rose qu'elle mette en branle toute l'énergie vitale dont elle est chargée dès l'instant où sa tige émerge du sol, celle-ci pousse dans un sens, comme mue par une inébranlable volonté. Au travers d'elle se fixe une ligne de force qui se cristallise en un bouton, et bientôt à partir de ce bouton, les feuilles puis les pétales se forment, s'éploient, épousant telle courbure, telle sinuosité, optant pour telle teinte, tel arôme. Désormais, rien ne pourra plus l'empêcher d'accéder à sa signature, à son désir de s'accomplir, en se nourrissant de la substance venue du sol, mais aussi du vent, de la rosée, des rayons du soleil. Tout cela en vue de la plénitude de son être, une plénitude posée dès son germe, dès un très lointain commencement, de toute éternité, dirait-on.

Voilà enfin la rose qui se manifeste dans tout l'éclat de sa présence, propageant ses ondes rythmiques vers ce à quoi elle aspire, un pur espace sans limites. Cette irrépressible ouverture dans l'espace est à l'image d'une fontaine qui rejaillit sans cesse du fond. Car pour peu que la rose veuille durer le temps de son destin, elle se doit de s'appuyer sur un enfouissement dans la profondeur. Entre le sol et l'air, entre la terre et le ciel s'effectue alors un va-et-vient que symbolise la forme même des pétales, forme si spécifique, à la fois recourbée vers l'intérieur de soi et tournée vers l'extérieur en un geste d'offrande. Ce que Jacques de Bourbon Busset résume avec une formule heureuse : "éclat de la chair, ombre de l'esprit". Il convient en effet que la chair soit dans l'éclat et que l'esprit soit à l'ombre, afin que ce dernier puisse soutenir le principe de vie qui régit la chair. Lors même que les pétales seraient tombés et mêlés à l'humus nourricier, persiste leur invisible parfum, comme une émanation de leur essence, ou un signe de leur transfiguration.

"En un geste d'offrande", avons-nous dit. Pourtant le poète, lui, a écrit : "sans souci d'elle-même, ni désir d'être vue". Il est vrai que le pourquoi d'une rose étant d'être pleinement une rose, l'instant de sa plénitude d'être coïncide avec la plénitude de l'Être même. Autrement dit, le désir de la beauté s'absorbe dans la beauté ; celle-ci n'a plus à se justifier. Si nous continuons à vouloir raisonner en termes de "être vue" ou "ne pas être vue", disons que la beauté de la rose dont l'éclat résonne à tout l'éclat de l'univers (outre le rôle qu'elle joue dans l' "éducation" du regard des hommes, ces créatures douées d'yeux et d'esprit - il n'y a en fin de compte qu'n regard divin qui puisse l'accueillir. J'ai bien dit : l'accueillir, et non la cueillir !

Il me revient à l'esprit ce que j'ai dit des trois acceptions du mot sens. Ce vocable monosyllabique semble en effet comprimer, ou cristalliser, en lui les trois états essentiels de l'Être tels que les dénombre la rose : sensation, direction, signification.

[...]

Presque tous les poètes ont célébré les fleurs, et beaucoup d'entre eux la rose. J'aurais pu citer Ronsard, Marceline Desbordes-Valmore et surtout Rilke. Mais écoutons Claudel, pour la simple raison que je suis en train de le lire, à l'occasion du cinquantenaire de sa mort. Ecoutons tout d'abord ce passage où à la lumière du Tao, c'est-à-dire de la « Voie de la vie ouverte », il parle ce choses vivantes qui poussent à partir de l'obscurité du sol de la Création, comme nous venons de le faire en décrivant l'irrésistible désir de croissance de la rose.

« Qu'est-ce que le Tao ? [...] Au-dessous de toutes les formes, ce qui n'a pas de forme, ce qui voit sans yeux, e qui guide sans savoir, l'ignorance qui est la suprême connaissance. Serait-il erroné d'appeler Mère ce suc, cette saveur secrète des choses, ce goût de Cause, ce frisson d'authenticité, ce lait qui instruit de la Source ? Ah, nous sommes au milieu de la nature comme une portée de marcassins qui sucent une truie morte ! Que nous dit Lao Tzeu sinon de fermer les yeux et de mettre la bouche à la source même de la Création » (Connaissance de l'Est).

Écoutons à présent ce passage du « Cantique de la Rose » (in Cantate à trois voix). « La rose, qu'est-ce que la rose ? Ô rose ! Eh quoi ! Lorsque nous respirons cette odeur qui fait vivre les dieux, n'arriverons-nous qu'à ce petit coeur insubsistant qui, dès qu'on le saisit entre ses doigts, s'effeuille et fond, comme d'une chair sur elle-même, toute en son propre baiser, mille fois resserrée et repliée ? Ah, je vous le dis, ce n'est point là toute la rose ! C'est son odeur une fois respirée qui est éternelle ! Non le parfum de la seule rose ! C'est celui de toute la chose que Dieu a faite en son été ! Aucune rose ! mais cette parole parfaite en une circonstance ineffable, en qui toute chose enfin pour un moment à cette heure suprême est née ! Ô paradis dans les ténèbres ! C'est la réalité un instant pour nous qui éclot sous ces voiles fragiles, et le profond délice à l'âme de toute chose que Dieu a faite ! Quoi de plus mortel à exhaler pour un être périssable que l'éternelle essence, et pour une seconde, l'inépuisable odeur de la rose ? Plus une chose meurt, plus elle arrive au bout d'elle-même, plus elle expire de ce mot qu'elle ne peut dire et de ce secret qui la tire ! Ah, qu'au milieu de l'année cet instant de l'éternité est fragile, mais extrême et suspendu ! »

Claudel situe la rose dans le contexte du temps, plus précisément dans l'instant de l'éternité. Il met l'accent sur l'odeur de la rose qui est à la fois éphémère et « inépuisable ». Le poète n'ignore sans doute pas l'explication scientifique sur l'utilité du parfum. Mais il s'émerveille de ce qu'une telle essence ait pu exister. Celle-ci est ressentie comme la part invisible de la rose, sa part supérieure, sa part d'âme, pour ainsi dire. Le parfum n'est pas limité par la forme, ni par un espace restreint. Il est en quelque sorte la transmutation de la rose en onde, en chant, dans la sphère de l'infini.

Disant cela, je me rappelle spontanément la phrase de Baudelaire : « Heureux celui qui plane sr la vie, et comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes. » En effet, ce parfum provoque chez celui qui sait le recevoir, ou l'entendre, un ravissement plus indicible ; il subsiste dans la mémoire du récepteur comme quelque chose de plus aérien, de plus quintessencié, de plus durable. Lors même que les pétales seraient flétris et tombés au sol, le parfum planerait là, dans la mémoire, rappelant que ces pétales, mêlés à l'humus, renaîtront sous la forme d'une autre rose, que, du visible à l'invisible, et de l'invisible au visible, l'ordre de la vie se poursuit par la voie de la transformation universelle.

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la Rose (Rosa) :


"La rose est la fleur de cet arbrisseau épineux, mais qui donc ne le connaît pas ?


Propriétés médicinales : Depuis l'Antiquité, la rose et ses fruits sont des remèdes bien connus. Les pétales de la rose, en infusion, sont recommandés pour soulager des maux de tête et des étourdissements ; dans du miel, ils constituent un excellent tonique et purificateur du sang. Macérés dans du vin, les pétales soulagent les contractions utérines et les crampes.


Genre : Féminin.


Déités : Éros ; Cupidon ; Isis ; Déméter ; Aphrodite.


Propriétés magiques : Amour ; Santé ; Psychisme.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS

  • La réputation de cette fleur n'est plus à faire en ce qui concerne ses propriétés pour attirer l'amour : on trouve d'ailleurs des pétales de rose dans tous les sachets pour attirer l'amour, comme dans la majorité des philtres d'amour.

  • C'est un excellent encens pour calmer les malades et les personnes "en crise".

PHILTRE POUR ACCROÎTRE VOS DONS PSYCHIQUES

Ce dont vous avez besoin :

  • une chandelle rose ;

  • de l'encens de rose ;

  • sept boutons de rose (la couleur a peu d'importance) ;

  • de l'eau bouillante.

Rituel : Allumez la chandelle et l'encens, puis placez les sept boutons de rose dans un pot ou un bol et ébouillantez-les avec assez d'eau pour les couvrir. Laissez infuser pendant 15 minutes, filtrez le mélange et buvez-en une tasse avant d'aller vous coucher."

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Dans Vert, Histoire d'une couleur (Éditions du Seuil, 2013), Michel Pastoureau nous apprend que :


"Tout verger est construit comme un espace symbolique, et [que] chaque plante qui s'y trouve possède sa signification propre. Celle des fleurs varie beaucoup selon les époques et les régions et prend en compte plusieurs particularités : la couleur, le parfum, le nombre de pétales, l'aspect des feuilles, les dimensions des unes et des autres, l'époque de la floraison, etc. Quelques idées peuvent néanmoins être dégagées pour le Moyen Âge central : Le lis est symbole de pureté et de chasteté, la rose, de beauté et d'amour..."

 

Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument spirituelle de la Rose :


Nom botanique : Rosa spp.


Rose blanche :

Propriétés énergétiques : Purifie ; procure la sérénité ; permet des transitions douces ; libère des liens du passé et élimine les âmes errantes.

Archanges correspondants : Métatron, Michael et Raphaël.

Chakra correspondant : chakra coronal.


Propriétés curatives : Les roses blanches symbolisent la pureté. Cette fleur supprime les énergies stagnantes, ce qui la rend très tuile dans les maisons, les bureaux et les infirmeries. Vous pouvez solliciter ses capacités de purification dans toutes les situations, qu'il s'agisse de vous débarrasser de vibrations négatives ou d'âmes errantes. Il vous suffit de déposer un bouquet de roses blanches (en nombre impair) dans une pièce pour qu'elles en nettoient l'atmosphère. Si vous avez perdu un être cher, vous pouvez avoir recours aux roses blanches pour vous aider à faire la transition vers l'étape suivante de votre vie.


Message de la Rose blanche : « Je purifie l'énergie de votre aura. Avec votre permission, j'aiderai votre énergie à briller avec autant d'éclat que mes pétales. Je vous aide à vous débarrasser en douceur de vos anciens liens énergétiques négatifs. Grâce à moi, vous vous sentirez protégé et en sécurité, ce qui annulera votre peur et vos souffrances. Une fois purifié, vous pourrez jouir d'un nouvel état de sérénité. »


Rose jaune :

Propriétés énergétiques : Incite au calme, à la sérénité et à la joie et aide à la concentration.

Archanges correspondants : Haniel et Uriel.


Propriétés curatives : Les roses jaunes vous permettent de trouver la sérénité et de calmer votre esprit afin de vous concentrer sur le présent. Cette fleur établit un juste équilibre entre travail, repos et loisirs, ce qui en fait une alliée idéale pour les étudiants. Les roses jaunes vous permettent de vous distraire et d'exprimer votre joie tout en restant calme et digne.


Message de la Rose jaune : « Il est temps de vous amuser ! Trouvez de la joie partout où vous allez et dans tout ce que vous entreprenez. N'ayez pas peur de paraître immature aux yeux des autres. Je vous aiderai à trouver le bonheur tout en conservant votre intégrité. Si vous le souhaitez, je peux vous aider à structurer vos pensées et à vous concentrer plus efficacement. Ainsi, vous vous amuserez tout en honorant vos responsabilités.»


Rose rose :

Propriétés énergétiques : Amplifie la beauté ; augmente la confiance en soi ; apporte le confort et incite à être content de soi.

Archange correspondant : Jophiel.

Chakras correspondants : chakra du plexus solaire ; chakra du cœur.


Propriétés curatives : Les roses roses augmentent votre confiance en vous et vous aident à accueillir la beauté qui est en vous. Grâce à elles, vous comprendrez que les choses sont bien, telles qu'elles sont aujourd'hui. Les roses roses vous apprennent à vous accepter tel que vous êtes, ce qui stimule votre estime de soi Il est inutile de changer quoi que ce soit en vous.


Message de la Rose rose : « Vous êtes parfait tel que vous êtes. Vous n'avez rien à changer pour atteindre la vraie beauté. Avec moi, vous apprendrez à vous aimer. Regardez-vous dans un miroir en affirmant avec conviction que vous êtes beau. Aimez tous les aspects de votre être. Vous avez été créé à l'image de Dieu. Rien n'est imparfait en vous, car tout est né de l'amour. »


Rose rouge :

Propriétés énergétiques : Attire l'amour ; accroît la passion et le romantisme ; augmente la motivation et favorise la guérison.

Archanges correspondants : Haniel et Jophiel.

Chakras correspondants : chakra racine ; chakra sacré ; chakra du cœur.


Propriétés curatives : Jophiel, ange de la beauté, est souvent représenté avec des roses dans les cheveux. Les roses rouges, que l'on offre souvent comme cadeau romantique, symbolisent la passion et l'amour. Ces fleurs abondent autour de la Saint Valentin. Pour ouvrir votre chakra du cœur, exposez-vous à l'énergie des roses rouges. Que vous ayez une seule rose avec une longue tige ou un gros bouquet, le résultat est le même. Sentez cette puissante énergie curative éliminer sans effort les blocages dans votre cœur. Il vous sera désormais plus facile d'attirer ou d'améliorer une relation amoureuse.


Message de la Rose rouge : « Vous méritez l'amour ; permettez-moi de vous aider dans ce domaine. Ensemble, nous trouverons a personne avec laquelle vous pourrez partager une passion et un amour profonds. Vous avez peut-être eu de mauvaises expériences amoureuses dans cette vie ou ans une vie antérieure. Avec votre permission, je vais soigner vos blessures et vous permettre d'aller de l'avant avec positivité. Vous allez devenir l'amour dont vous souhaitez faire l'expérience. »

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Selon Guy Ducourthial, auteur de la Flore médicale des signatures XVIe - XVIIe siècles (Éditions L'Harmattan, 2016) :


Le plus souvent, les dieux passaient pour avoir utilisé les songes quand ils avaient décidé d'informer un heureux mortel des vertus de certaines plantes. En voici un exemple parmi de nombreux autres rapporté par Pline qui concerne le cynorhodon :

"Jusqu'à ces dernières années, la morsure du chien enragé qui provoque la crainte de l'eau et l'aversion pour toute boisson était incurable. Récemment, la mère d'un homme servant dans les prétoriens reçut en songe l'avis d'envoyer à son fils, pour qu'il la prit en boisson, la racine du rosier sauvage appelé cynorhodon, dont la vue l'avait agréablement frappée la veille dans un buisson. Ceci se passait en Lacétanie, province d'Espagne la plus proche, et le hasard fit que ce soldat, mordu par un chien, commençait à éprouver de l'horreur pour l'eau, lorsqu'il reçut la lettre où sa mère le priait de suivre l'avertissement divin ; il fut sauvé contre toute espérance, ainsi que tous ceux qui depuis ont eu recours à ce même remède (H.N., XXV, 17).

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Dans La Signature des plantes (Éditions Le Courrier du Livre, 2020) Claire Bonnet s'inspire de la théorie de Paracelse pour nous présenter les propriétés des plantes :


Comment évoquer la Rose, de Damas (Rosa x damascena) ou de mai (Rosa centifolia) sans qu'immédiatement son parfum s'impose à nous, s'insinue au plus profond de notre être. Wilhelm Pélikan le définit comme « le plus parfait des parfums ». Bien que l'on puisse le définir comme puissant et léger, stimulant et apaisant, équilibré et harmonieux, aucun qualificatif n'est suffisant pour décrire la complexité du pouvoir enchanteur que cette fragrance exerce sur notre âme. A respirer la Rose ou, mieux, à la porter sur soi, nos émotions s'apaisent, nos aspirations les plus pires s'éclairent. Par la signature de son parfum, la Rose se fait l'écho du chant d'union entre l'âme humaine et l'âme du monde. Rien d'étonnant à ce que cette fleur, aimée entre toutes, soit cultivée et célébrée depuis la plus haute Antiquité ; elle symbolise la dimension humaine et spirituelle de l'homme dans sa quête d'accomplissement.

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Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman, 36 cartes divinatoires, A la rencontre de la magie des plantes (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs de la Rose (Rosa spp.) :


Mot-clef : Ouvrez-vous


« Oui, c'est ça », soupire la rose en considérant le point de vue de Rainer Maria Rilke sur les relations. La rose adore la poésie, mais contrairement aux idées reçues, elle ne supporte pas les sentiments à l'eau de rose. Elle sait que pour vivre l'amour pleinement, il faut à la fois être un navire robuste et savoir s'ouvrir. Une contradiction ? « Pas plus contradictoire que les fleurs et les épines », murmure la rose. Elle vous invite à embrasser la dualité et à dire « et... et » plutôt que « ou... ou ».

« Lorsqu'on a pris conscience de la distance infinie qu'il y aura toujours entre deux êtres humains, quels qu'ils soient, une merveilleuse vie côte à côte devient possible. Il faudra que les deux partenaires deviennent capables d'aimer cette distance qui les sépare et grâce à laquelle chacun des deux aperçoit l'autre entier, découpé dans le ciel. » (Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète)


Rituel : Portez vos épines

Comme la rose, nous avons été cultivés pour la beauté. Homme ou femme, nous soignons notre apparence, choisissons des vêtements aux couleurs assorties à notre teint, coiffons nos cheveux et portons des bijoux ou du maquillage pour nous embellir. Et, comme les roses hybrides, à force de culture, il nous est facile de perdre nos épines.

Ajoutez une couche d'épines à votre parure en y incorporant un symbole de protection. Peut-être une couleur en signe d'avertissement : dans la nature, le rouge vif et le noir ont cette fonction (pourquoi pas une veste en cuir noir ou un foulard rouge ?) Ou un bijou protecteur : les cultures celtes portaient de l'ambre à cet effet et certaines tribus amérindiennes utilisaient la turquoise. Si vous avez les cheveux longs, remontez-les en chignon avec des piques (vous pouvez trouver des piques fabriquées en piquants de porc-épic ; vous serez dans la peau d'une rose, avec vos propres épines !). Et vous constaterez qu'en ayant conscience de ces épines, il vous sera plus facile d'avancer dans le monde le cœur grand ouvert.


Réflexion : Voyez-vous en entier

Souvent, il nous est beaucoup plu facile d'aimer les autres que de nous aimer nous-mêmes. Pourquoi, d'après la rose ? C'est parce que nous sommes trop proches de nous-mêmes, nous nous examinons constamment dans les moindres détails.. Comment briser cette habitude ? En adoptant une vue d'ensemble de nous-mêmes.

Quel genre d'amie êtes-vous ?

Comment prenez-vous soin des gens que vous aimez ?

Comment les nourrissez-vous et les protégez-vous ?

Comment prenez-vous soin de vous-même ?

Comment vous nourrissez-vous et vous protégez-vous ?

En quoi excellez-vous ?

Si votre âme avait une couleur, quelle serait-elle ?

Quand nous ne pouvons pas nous voir en entier, nous nous focalisons sur nos petites imperfections pour en faire des plaies béantes et des défauts rédhibitoires. Faites un zoom arrière ! Regardez toute votre silhouette « découpée dans le ciel ».

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Arnaud Riou dans L’Oracle du peuple végétal (Guy Trédaniel Editeur, 2020) classe les végétaux en huit familles : les Maîtres, les Guérisseurs, les Révélateurs, les Enseignants, les Nourricières, les Artistes, les Bâtisseurs et les Chamans.

Les Artistes : la Rose, le Lilas, la Tulipe, le Narcisse, l’Edelweiss, Le Coquelicot ; le Lotus. Ils nous rappellent qu’au-delà des fonctions vitales, nous avons besoin de nous émerveiller, d’incarner et de nous éveiller à la magie du monde. Bien qu’elle puisse sembler accessoire, cette famille a un rôle fondamental dans l’équilibre de la planète.

[...]

Chaque sentiment, chaque émotion même la plus sensible,

dispose d’une couleur, d’une forme et d’une qualité pour être exprimé.


Les Artistes : C’est tout un art de trouver le mot juste, de choisir l’expression exacte qui correspond à nos sentiments, à nos émotions. C’est tout un art de réussir à se faire comprendre et à toucher le cœur de l’autre. Les fleurs savent nous toucher pas seulement parce qu’elles disposent à travers leurs couleurs, leurs formes, leurs symboles d’une richesse d’expression illimitée, mais surtout parce qu’elles viennent toucher chez nous des sentiments forts tout en restant elles-mêmes sensibles et fragiles. C’est pourquoi les Roses, les Iris, les Marguerites, les Chrysanthèmes ou les Orchidées sauront toujours nous accompagner pour parler d’amour, de pardon, de remerciement.

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Rendre hommage à la beauté,

C'est faire confiance à l'amour.

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Tellement riche en symboles, naturellement élégante, délicatement parfumée, respectée par tous, la rose nous émeut, quels que soient notre âge et notre sensibilité. Car la Rose incarne à la foisla puissance et l'amour. Elle nous aide à passer de l'amour du pouvoir au pouvoir de l'amour. cette fleur sensible s'est naturellement imposée comme la reine incontestée du peuple végétal depuis l'apparition des premiers rosiers il y a a trente-cinq millions d'années. L'ancêtre de la rose était blanche, pour incarner la pureté et la naissance. elle s'est laissée domestiquer il y a cinq mille ans, en Chine, en Asie centrale et dans tout l'hémisphère nord. Le climat ne l'a jamais attirée à s'installer dans l'hémisphère sud. Elle a tour à tour séduit les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Grimpante ou en arbuste, elle se fait appeler Gallique, Alba, Céleste, Quatre Saisons, Rose des Peintres, autant de noms qui ont inspiré tous les poètes. On la plante de la fin de l'automne à la fin de l'hiver sur un sol riche et peu acide. Elle nous offre de belles fleurs de juin à octobre. La délicatesse de la Rose inspire la vaillance et le courage du chevalier qui l'offre à sa bien-aimée. Au Moyen Âge, au cœur de combats violents, les Croisés ramenèrent du Proche-Orient la Rose de Damas. Elle est plantée d'abord sur l'île de Samos, puis se rend à Rime. Partout où elle se pose, on l'associe au culte de l'amour. elle épouse Aphrodite chez les grecs, séduit Isis en Égypte et s'allie à Vénus chez les Romains. L'arrivée des rosiers d'Inde, de Chine et du Japon bouleversera sa culture en France. Au fil des siècles, on améliore les croisements, on renforce les espèces. On crée de nouvelles senteurs qui font le bonheur des parfumeurs de Grasse. Il en existe aujourd'hui dix mille variétés. Dans les premiers siècles de son histoire, la Rose est surtout appréciée pour ses qualités médicinales et son parfum. On l'utilise en huile essentielle, en onguent, ou en tisane dans le traitement des diarrhées, l'affection du système respiratoire, les troubles cardiovasculaires. Elle est anti-inflammatoire, astringente et cicatrisante. elle soigne les aphtes, gingivites et affections cutanées. Elle adoucit la peau. Après s'être intéressé à la Rose pour soigner les corps, on la cueillera pour toucher les cœurs. L'amoureux s'intéresse à ses pétales. Offrir la Rose est un acte fort et engageant, de préférence en nombre impair, d'une part parce que dans la tradition, les Roses éteint vendues au marché en nombre pair. Celui qui les cueillait se distinguait. Enfin, la Rose étant associée à un message intime et personnel, on doit être sûr que le bouquet ne se divise pas en deux. A quelques exceptions près, on offre une Rose pour un coup de foudre, deux pour demander pardon, vingt-quatre pour apparaitre galant et trente-six pour une demande en mariage. On offre cent une Roses pour exprimer un amour fou. Les Roses portent un message. Le timide offrira des Roses en bouton. Celui qui est prêt à s'engager les offrira déjà épanouies. On les offre sans tige pour officialiser une rupture. La couleur de la Rose indiquera l'intention : le rouge pour la passion et le romantisme, le rose pour les remerciements et les circonstances platoniques, le blanc pour les cérémonies solennelles et l'orange pour le feu de la relation. La Rose s'est imposée pour parler d'amour, de sacré, de réconciliation. Elle est présente dans les rituels spirituels comme dans la plus intime des rencontres, car c'est la fleur de l'amour, des sentiments et de la transformation.


Mots-clés : L'amour - L'amitié - La gratitude - La passion - Le couple - La naissance - La déclaration - L'honneur - La confiance - La sensualité - La sexualité - L'intrigue - Les relations - La dévotion - la candeur.


Lorsque la Rose vous apparaît dans le tirage : C'est pour vous parler d'amour. La Rose est l'Artiste de l'Amour, elle en maîtrise de tous les secrets. Elle peut vous avertir que la période est favorable à déclarer votre flamme, ou à vous engager. La Rose vous parle de votre cœur. Elle indique la vaillance, le courage. Elle aborde toutes les formes d'amour, l'amour passionnel, platonique, romantique, physique, érotique, universel. La Rose vous accompagne à incarner la forme d'amour qui vous convient et vérifie avec vous si cet amour est adapté. On est parfois fou amoureux d'une personne qui ne nous prête pas attention, comme on devient parfois indifférent à la belle personne qui partage notre quotidien. La Rose vous aide à transformer votre regard sur l'autre. La Rose est une Artiste, elle vous aide à intégrer l'art et la créativité dans vos relations et dans vos mots d'amour. Il n'existe qu'un mot pour nommer l'amour là où les Grecs en utilisaient quatre : l'agapè, qui est l'amour universel, l'éros, l'amour conjugal, lié aux plaisirs corporels, la sorgê, amour familial et l'affection de la philia, liée à l'amitié et à l'amour platonique. Quelle que soit votre façon d'aimer, la Rose vous invite aussi à explorer la façon dont vous-même vous vous aimez. Êtes-vous tolérant avec vous-même, patient, passionné ? Plonger dans la présence de la Rose, c'est réaliser que la frontière entre nous et l'autre est aussi fine que l'épaisseur de son pétale et que l'amour de soi est inconditionnellement lié à l'amour de l'autre.


Signification renversée : Dans sa position renversée, la Rose vous interroge sur les épines qui accompagnent votre chemin amoureux. Avez-vous souffert en amour ? Avez-vous été piqué dans votre cœur ? Vous sentez-vous aujourd'hui en méfiance ? On oppose souvent l'amour à la haine, sauf que l'inverse de l'amour n'est pas la haine, mais la peur. C'est parce que vous avez peur de l'autre, de l'engagement que votre cœur se ferme aux belles histoires. La Rose vous invite à ouvrir votre cœur, à accueillir l'autre pour ce qu'il est dans sa beauté comme dans son ombre. Car ce sont aussi ses épines qui rendent la Rose précieuse.


Le Message de la Rose : Quand as-tu offert des Roses pour la dernière fois ? Qu'as-tu ressenti alors ? Quand t'a-t-on offert des Roses pour la dernière fois ? Qu'as-tu ressenti alors ? As-tu remarqué que c'est le même sentiment que je viens réveiller chez chacun quand il prévoit de m'offrir ou quand on lui offre un bouquet ? Il est délicat avec mes épines, ne peut s'empêcher de sentir mon parfum et est ému.. C'est la même sensation, car je touche de la même façon celui qui m'offre et celui qui me reçoit. Je viens toucher le cœur dans sa gratitude en l'invitant au mouvement de soi à l'autre, à offrir et recevoir comme un même élan des vagues. Reçois-moi dans ton cœur à l'instant, ouvre-toi à ta gratitude. Imagine que ton cœur est une Rose et qu'il s'ouvre à chacune de tes respirations pour transmettre sa nature au monde. Chaque fois que tu te connectes à moi, tu recevras mon amour, ma tendresse et ma beauté.


Le Rituel de la Rose : Procurez-vous de quoi écrire, vous allez aujourd'hui rédiger une lettre d'amour. Une lettre dans laquelle vous vous autoriserez toute votre poésie, tout votre amour et toute votre tendresse. Prenez le temps de choisir vos mots, d'affirmer votre style, d'assumer ce que vous êtes. Écrivez une lettre d'amour puis trouvez une enveloppe et glissez-y votre lettre. Indiquez sur l'enveloppe « A toi ». Aujourd'hui, vous laisserez cette lettre quelque part, sur le fauteuil du bus, dans un restaurant, au coin d'une rue, peu importe. Réjouissez-vous de la surprise de celle ou celui qui lira en vous rappelant que le plus important n'est pas ni son destinataire ni son expéditeur, mais les mots posés qui réveillent le sentiment amoureux que la Rose inspire.

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