Anne
Le Pommier
Étymologie :
POMMIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 désigne le bois de pommier, puis plus rien. hanstes de fraisne e de pumer (Roland, éd. J. Bédier, 2537) ; 2. 1121-34 désigne le fruit (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1355 ds T.-L.) ; fin xiie s. pomier sauvage (Lai de Guingamor, 638, ibid.) ; ca 1256 fleurs de pumiers (Régime du corps de Aldebrandin de Sienne, 160, 5, ibid.). B. 1680 « ustensile de métal où l'on met les pommes à cuire devant le feu » (Rich.). Dér. de pomme* ; suff. -ier* ; cf. le lat. médiév. pomarius, subst. masc. « pommier » (ca 795 Capit. de villis ds Nierm.). Le lat. class. pomarium signifie « verger » ; il est prob. à l'orig. des topon. du type Pommier : xiie s. Pomers, Isère (Dauzat-Rost. Lieux, 1978, p. 539b), v. FEW t. 9, p. 159b.
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Malus ;
Malus sylvestris ; Boquettier ; Pommier des bois ; Pommier sauvage ;
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Expressions populaires :
Claude Duneton, dans son best-seller La Puce à l'oreille (Éditions Balland, 2001) nous éclaire sur le sens d'expression populaires bien connues :
Tomber dans les pommes : Voilà une expression imagée dont l'image est loin d'être évidente. Tomber dans les pommes, manière très usuelle de dire « s'évanouir, perdre connaissance », doit assurément son succès à l'absurdité de la proposition ; de quelles pommes s'agit-il ?.... Aucun des sens non-conventionnel du mot n'a un rapport même lointain avec cet affaissement passager ; la pomme fut surtout « la tête » en argot du XIXe siècle, d'où « ma pomme », moi, « c'est bien fait pour sa pomme », bien fait pour lui, « se sucer la pomme », s'embrasser, se donner des bécots. L'ancienne langue familière connaissait « aux pommes ! » pour très joli, parfait - rien de tout cela ne fournit la moindre indication sur la raison pour laquelle on dit si couramment tomber dans les pommes pour « tourner de l'œil ».
De plus, comme pour se dérober davantage à l'investigation, la locution est diaboliquement mal attestée par des textes. On possède par Chautard (La Vie étrange de l'argot) une date d'apparition : 1889, puis plus rien. Aucun des lexicographes des marges, ni Virmaître, ni Bruant, ni Hector France, pourtant très éclectique, ne la relèvent, et les écrivains de langue populaire ne l'emploient pas non plus. On peut tirer une première conclusion de cette absence ; ce n'est pas une locution argotique, le langage de la pègre a été trop bien passé au peigne fin. Comme ce n'est pas non plus une expression mondaine, il s'agit d'une zone interlope de la langue familière qui attire peu l'attention, la plus difficile à cerner, car elle n'apparaît ni dans les dictionnaires officiels - le Larousse de 1922 l'ignore encore - ni dans ceux de langue verte.
Encore si c'était une expression de Normandie, où toutes les pommes de la création se sont donné rendez-vous depuis le jardin d'Eden ! Mais pas du tout…. A un certain moment, ayant constaté que, dans la campagne normande, les gens parlant le dialecte disaient toujours paumé pour « pâmé », par un très ancien archaïsme, j'ai été séduit par l'interprétation de Dauzat, reprise par Maurice Rat, selon laquelle « le mot pâmes ayant vieilli, a été absurdement changé en pommes » - mais, à la réflexion, c'est là une hypothèse que rien n'appuie, et qui me paraît trop tirée par les cheveux. Il y a un monde entre les sons pôme (paume) et pomme - en outre, personne n'a entendu parler de « tomber dans les pômes », ni dans le bocage, ni ailleurs !
Mieux vaut, je crois, se tourner vers une façon de parler contenue dans une lettre de George Sand à Mme Dupin, être dans les pommes cuites (cité par Rey-Chantreau), « être dans un état de fatigue, d'usure ». Une abréviation de pommes cuites à pommes, ajoutant de l'absurde et du mystère, est entièrement vraisemblable, et dans l'ordre ordinaire de la formation des locutions Dans ce cas tomber va de soi, à la fois par le verbe de passage d'un état à un autre, « tomber malade », et par l 'image concrète de la personne qui s'écroule réellement en perdant connaissance ; elle « tombe en faiblesse ».
Or les pommes cuites ont une histoire : on les jetait autrefois sur les gens pour les conspuer. Philibert le Roux cite cette hyperbole : « On dit pour exagérer la faiblesse d'une place, qu'on l'abattrait à coups de pommes cuites. » Il existait un domaine privilégié pour le jet de pommes cuites, c'était le théâtre. Le public du XIXe siècle ne ressemblait absolument pas au public passif et muet du XXe siècle qui prenait son mal en patience en ingurgitant dans un ennui de qualité des choses lourdes qu'il regardait comme des purges culturelles. Quand il n'était pas content, le public populaire d'autrefois ripostait par des quolibets, des apostrophes grinçantes, puis il sifflait, hurlait, passait enfin aux actes en jetant aux comédiens atterrés des œufs pourris - les tomates furent longtemps un légume trop luxueux pour aller au théâtre - et le projectile idéal, vulgaire et abondant, les pommes cuites, ou pas cuites.
Dans un texte de 1880, Alphonse Karr évoque un événement théâtral survenu « dans une ville de province » (peut-être Étretat), vraisemblablement durant les années 1840 : « Il vint d Paris de nouveaux acteurs qui n'avaient pu, ce qui était mauvais, signer, prendre d'engagement ailleurs. Ils étaient détestables, on leur jeta des pommes dont quelques-unes seulement étaient cuites. » (Pendant la pluie, 1880).
Il y a là, en tout cas, en plus d'une concordance de dates, une grande logique.
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Botanique :
Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse le portrait de la Pomme :
Au début de l'ère tertiaire, il y a soixante millions d'années, un climat tempéré chaud régnait sur l'Eurasie, tandis que l'Amérique s'éloignait et que l'Atlantique s'élargissait. Les premiers pommiers sauvages apparurent alors, dotés de fleurs sans doute semblables à celles de nos églantiers actuels, quoique plus petites. Seuls des restes fossiles permettraient de le confirmer ; malheureusement, on ne dispose pratiquement d'aucun fossile de fleur : la fleur étant fragile, ses restes ne se conservent pas. Seules subsistent les graines de pollen dont les épaisses parois, souvent rugueuses, permettent le vol ou le transport à longue distance.
Ce jeune pommier, nouveau venu dans la déjà vaste communauté des espèces végétales est, pense-t-on, un bâtard né de relations extra-conjugales entre le prunier et la reine-des-prés. En effet, le patrimoine génétique de la pomme possède dix-sept paires de chromosomes, dont neuf semblent provenir de la reine-des-prés et huit du prunier. Le prunier aurait apporté son réceptacle floral en coupe profonde, et la reine-des-prés ses cinq ovaires.
A l'époque, les pommes étaient toutes petites, bien plus minuscules encore que celles de nos actuels pommiers sauvages. L'architecture des fleurs de pommier évoque aussi celle des églantiers sauvages, ce qui vaut au pommier d'être classé, comme les pruniers et la reine-des-prés, dans la famille de la rose : celle des rosacées. la photographie au microscope électronique des pollens de rose et de pomme confirme cette étroite parenté ; en revanche, le fruit du pommier diffère sensiblement de celui du rosier. Chez ce dernier, le réceptacle en urne profonde, au sommet duquel sont fixés les sépales, les pétales et les étamines, gonfle à la fructification et se colore souvent en rouge ; à l'intérieur, chaque ovaire donne un petit fruit sec et piquant surmonté d'un style allongé, l'ensemble formant le cynorhodon ou « gratte-cul ». Chez le pommier, au contraire, le réceptacle de la fleur, également en urne profonde, noie dans ses tissus gonflés les cinq ovaires ; pendant la fructification, il se transforme et devient la chair du fruit, cependant que les parois des ovaires subissent la même évolution, sauf sur la paroi interne qui durcit et devient scarieuse (en botanique, on entend par ce mot un tissu lisse, luisant, cartilagineux et parcheminé ; on reconnaît là aisément les petites pièces raides et dures du trognon qui se prennent dans les dents). Une coupe transversale perpendiculaire au pédoncule montre bien deux zones séparées par un fin liseré qui parcourt la coupe et permet de distinguer, à l'extérieur, la chair qui provient du réceptacle de la fleur et, à l'intérieur, celle qui provient des ovaires noyés dans son ventre ; tout au centre se découpe nettement une étoile à cinq branches formée par les pièces scarieuses enfermant chacune de un à deux pépins. On dit d'un tel fruit qu'il est une drupe mixte, indiquant par là qu'il ne provient pas seulement de la maturation après pollinisation des ovaires - comme c'est le cas pour l'immense majorité des fruits -, mais aussi de la maturation des parois du réceptacle floral lui-même.
Les premières pommes comestibles seraient apparues au sud du Caucase, dans la région de Trébizonde, en Turquie ; puis elles nous seraient parvenues avec les migrations successives des peuples d'Asie centrale faisant mouvement vers l'ouest. Sans doute faut-il imaginer deux axes de pénétration : l'un, terrestre, par la longue vallée du Danube ; l'autre, maritime, par la Méditerranée. Chaque voie a été jalonnée de « trognons » dont les pépins ont germé pour donner des pommiers. Joli travail de pépiniéristes dont le rôle, come son nom l'indique, consiste à semer des pépins !
Aussi trouve-ton déjà des vestiges de pommes dans les cités lacustres de Suisse et d'Italie du Nord, tout comme en Égypte où Ramsès II fit planter des pommiers au bord du Nil. Le Hébreux fuyant l'Égypte emportèrent sans doute quelques plants de cet arbre et l'acclimatèrent en Palestine. Les Romains importèrent du Péloponnèse les pommiers ducius, pommiers cultivés à petits fruits rouges qui, d'amélioration en amélioration, donnèrent la pomme d'api que Claudius rapporta à Rome au IIIe siècle avant Jésus-Christ. Lorsque les Romains arrivèrent en Gaule, ils y trouvèrent déjà le pommier sont les Gaulois tiraient du cidre. Celui-ci n'tait certes point d'excellente qualité ; il avait un goût acre, car préparé avec des pommes sauvages faiblement sucrées et fortement acides.
Durant le Moyen Âge, les monastères développèrent l'importation et le greffage, de sorte que la pomme sauvage se raréfia au fur et à mesure que se poursuivirent le défrichage et l'arrachage des forêts. Au XVIe siècle, les pommiers affirmèrent leur prééminence sur tous les autres arbres fruitiers : en Normandie, les vignobles disparurent à leur profit. En 1588, le bien nommé Julien Le Paulmier, médecin normand de Charles IX, publia un traité dont l'objet était de populariser le cidre en tant que boisson hygiénique. Jean de La Quintinie, horticulteur et directeur des jardins du roi, favorisa les essais de greffe pour obtenir des pommiers en espaliers et en cordons à Versailles. Il en cultiva sept variétés, dont la reinette grise.
Les pommiers existaient aussi à l'état sauvage sur le continent nord-américain. C'est Peter Stuyvesant, gouverneur hollandais de La Nouvelle-Amsterdam, l'actuelle New York, qui déclara avoir été le premier à greffer un pommier américain. Les pommes européennes avaient traversé l'Atlantique sur le Mayflower, ce vaisseau qui transporta les émigrants qui fondèrent Plymouth en 1620.
On compte aujourd'hui pas moins de sept mille variétés de pommes, peut-être même davantage, répandues dans le monde entier. Par les tonnages produits, c'est le premier de tous les fruits.
[voir symbolisme]
Mais il est temps de croquer la pomme ! C'est d'abord un aliment parfaitement digestible. La compote de pommes représente pour les estomacs les plus paresseux, es plus indolents et les moins tolérants, un dessert aussi sain qu'agréable, et cela à toutes les époques de l'année, puisqu'on peut la préparer soit avec le fruit frais, soit avec la pomme conservée.
Il est conseillé de manger les pommes avec leur pelure, celle-ci contenant une part importante des vitamines. Quant à cette pelure elle-même, elle peut être prescrite en infusion, fournissant alors un breuvage diurétique et anti-acide urique. Comme beaucoup de malades verraient dans une telle prescription une thérapeutique par trop triviale, on aura soin de s'abriter derrière le vocabulaire idoine en prescrivant des « infusions d'épicarpes » ou des « apozèmes de Malus communis ».
Une pomme de 150g apporte 18g de sucre, soit 75 calories, l'équivalent de trois morceaux de sucre. La pectine contenue dans la pomme serait un excellent médicament anticholestérol, qui fait surtout baisser le taux en « mauvais cholestérol » (LDL). Cette pectine était aussi à l'origine des premières « pommades », médicament à base de pomme devenu par la suite une forme pharmaceutique très utilisée. La pomme contient également des fibres dont on connaît l'utilité pour l'équilibre du côlon.
On conseillera de consommer les pommes crues soigneusement lavées et non pelées. Fruit d'automne et fruit d'hiver, le pomme est longtemps disponible sur les tables, vérifiant le célèbre adage anglais « Apple a day, doctor away » - « une pomme par jour, plus de médecin ». On conçoit que, avec une telle réputation, la pomme soit le fruit le plus consommé en Europe.
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Utilisations et bienfaits :
Dans L'Effet guérisseur de l'arbre, les bénéfices émotionnel, cognitif et physique de la biophilie (2016), Clemens G. Arvay précise que :
"Pour Ruediger Dahlke, le tout est plus que la somme de ses parties. On le voit très bien dans l'alimentation. Si vous mangez une pomme, vous ingérez 10 milligrammes de vitamine C. Mais l'action anti-oxydante de la pomme correspond à 2300 milligrammes de vitamine C pure. C'est le "tout" de la pomme qui en fait sa valeur, et non la vitamine C isolée.
"Anti-oxydante" veut dire que la substance saine capte les radicaux libres qui se trouvent dans le corps. Les radicaux libres sont néfastes pour notre corps, car ils nuisent à l"ADN et sont cancérigènes. C'est en mangeant des anti-oxydants que nous les attrapons. Ce ne sont pas les quelques 2000 milligrammes de vitamine C de l'industrie pharmaceutique qui nous protègent du cancer, mais la pomme du jardin anti-cancérigène et se nombreuses substances, alors que le pomme en elle-même ne contient qu'un peu de vitamine C."
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Historique des empoisonnements relatifs à l'acide cyabhydrique :
Nicolas Simon, dans une thèse intitulée Le poison dans l’histoire : crimes et empoisonnements par les végétaux et soutenue à la faculté de pharmacie de Nancy, (Sciences pharmaceutiques. 2003. ffhal-01732872f) nous rappelle la dangerosité de plantes que l'on juge souvent inoffensives :
Les plantes contenant le plus d'acide cyanhydrique appartiennent à la famille des Rosaceae qui regroupe des plantes plus que familières telles que le pêcher, le cerisier, le pommier, l'abricotier, le prunier ou l'amandier. Ces plantes, nous les connaissons bien et nous croyons tous qu'elles ne peuvent pas nous faire de mal. Et pourtant les noyaux de leurs fruits contiennent en quantité non négligeable un des poisons les plus toxiques et les plus foudroyants que l'Homme ait jamais découvert: le cyanure.
Les funestes effets de l'acide cyanhydrique étaient connus depuis l'Antiquité: ce sont eux que les prêtres égyptiens utilisaient, après avoir extrait l'acide de la pêche, pour punir les initiés qui avaient trahi les secrets de l'art sacré, et selon la coutume juive et égyptienne, les « eaux amères », prédécesseurs de l'eau de laurier-cerise, de l'essence d'amandes amères et même du kirsch, servaient au châtiment des femmes adultères sans laisser la moindre trace dans son cadavre. Nous avons vu précédemment que Britannicus aurait visiblement succombé sous l'effet du cyanure.
C'est en 1709 que le philosophe allemand Conrad Dissel, se piquant d'alchimie, prépara le bleu de Prusse. Puis, en 1782, partant de ce produit, le suédois Charles Guillaume Scheele, l'un des fondateurs de la chimie organique, en isola un acide qui reçut le nom d'acide prussique. Il garda ce nom jusqu'en 1814 après que Louis Gay-Lussac ait obtenu la molécule d'acide cyanhydrique à l'état pur et son précurseur, le cyanogène.
On dit que le scientifique suédois fut la première victime de sa trouvaille puisqu'il mourut subitement dans son laboratoire en 1786. Un chimiste autrichien, Schlaringen, serait mort d'avoir laissé trop longtemps de l'acide prussique au contact de son bras nu.
Ce poison si toxique, nous pouvons le trouver tous les jours à portée de main: écrasez un noyau de cerise ou un pépin de pomme et vous sentirez une odeur d'essence d'amande amère caractéristique de l'acide cyanhydrique que vous venez de produire par hydrolyse. Mais pour ressentir le moindre début d'intoxication, il faudrait ingurgiter une quantité considérable de noyaux. En revanche, le danger peut rapidement venir de l'amande ; il existe deux types d'amandier, l'un produisant les amandes douces (Prunus amygdalus var. dulcis) et l'autre, les amandes amères (Prunus amygdalus var. amara). L'amertume des amandes de cette deuxième variété est due à la présence d'un hétéroside cyanogénétique (c'est-à-dire qui produit du cyanure) : l'amygdaloside. Une centaine de grammes d'amandes amères constituerait une dose létale pour l'homme et cinq à six amandes suffiraient à provoquer la mort d'un enfant. Et il faut savoir qu'il n'est pas rare de trouver quelques amandes amères dans un lot d'amandes douces, d'où un nombre important d'intoxications parfois fatales.
[...] De par sa rapidité d'action, c'était autrefois le moyen favori de suicide des photographes, chimistes, médecins (qui en disposaient toujours dans leurs laboratoires), mais aussi des espions, tombés aux mains de l'ennemi, qui se supprimaient grâce à une capsule de cyanure cachée dans une dent creuse.
Citons l'histoire d'Alan M. Turing (1912-1954), qui fut l'un des plus grands génies du 20ème siècle. Premier théoricien de l'informatique, il formalise les notions qui vont permettre à celle-ci et à J'intelligence artificielle de se développer (machine de Turing, test de Turing ... ). Au service de l'armée britannique pendant la seconde guerre mondiale, il vient à bout du cryptage des messages nazis en perçant les secrets de la machine Enigma, procurant un avantage stratégique inestimable aux Alliés. Mais pendant la guerre froide, il fut persécuté par l' administration britannique pour son homosexualité et il fut condamné à la castration chimique. Il mit fin à ses jours le 7 juin 1954, en croquant dans une pomme qu'il avait imprégnée de cyanure. Plusieurs années plus tard, trois jeunes américains fondent une société d'informatique promise à un grand avenir, qu'ils baptisent Apple et prennent pour logo une petite pomme entamée, aux couleurs de l'arc-en-ciel. Beaucoup, dans le milieu étroit de l'informatique naissante des années 70, y reconnaîtront un hommage au destin tragique du père fondateur de l'informatique.
Des années sombres : L'acide cyanhydrique connut une de ses heures de gloire lors de la première guerre mondiale, en effet, l'acide prussique fut l'un des nombreux gaz de combat utilisés sur les champs de bataille pendant cette guerre, souvent associé au phosgène. Les spécialistes français, qui croyaient beaucoup aux vertus militaires de l'acide cyanhydrique, l'utilisèrent de façon massive dans des projectiles d'artillerie à partir de 1917. Mais cet acide a aussi connu une période plus trouble, plus dévastatrice et surtout plus honteuse dans l'Histoire : c'est lui qui était le composant principal du Zyklon B. Les nazis s' aperçurent que ce gaz, initialement utilisé comme insecticide, était d'une toxicité sans égale et pouvait se révéler l'outil idéal dans leur immense projet de purification ethnique. Les premières chambres à gaz à Zyklon B furent installées en 1941 à Auschwitz. Au début, elles pouvaient permettre de gazer près de neuf cent personnes entassées à plus de dix par mètres carrés en une seule opération.
Le témoignage suivant nous est rapporté par R. Vrba et F. Wetzler, rescapés d'Auschwitz :
« Pour persuader les malheureux qu'on les conduit vraiment au bain, deux hommes vêtus de blanc leur remettent à chacun un linge de toilette et un morceau de savon. Puis on les pousse dans la chambre des gaz C. Deux mille personnes peuvent y rentrer, mais chacun ne dispose strictement que de la place pour tenir debout. Pour parvenir à parquer cette masse dans la salle, on tire des coups de feu répétés afin d'obliger les gens qui y ont déjà pénétré à se serrer. Quand tout le monde est à l'intérieur, on verrouille la lourde porte. On attend quelques minutes, probablement pour que la température dans la chambre puisse atteindre un certain degré, puis des SS revêtus de masques à gaz montent sur le toit, ouvrent les fenêtres et lancent à l'intérieur le contenu de quelques boîtes de fer blanc : une préparation en forme de poudre. Les boîtes portent l'inscription "Cyklon" (insecticide), elles sont fabriquées à Hambourg. Il s'agit probablement d'un composé de cyanure, qui devient gazeux à une certaine température. En trois minutes, tous les occupants de la salle sont tués. »
Le poison fut responsable, dans les camps de la mort, d'un nombre incalculable mais sûrement gigantesque de victimes innocentes. La «solution finale» des nazis a permis au poison de prendre subitement une autre dimension: il était auparavant l'outil d'un homme qui voulait supprimer un autre homme; avec les camps de la honte il devient un outil de mort industriel, un outil d'extermination de masse. C'est cette facette du poison qui perdurera jusqu'à nos jours et qui continuera encore longtemps après nous. Et ne l'oublions pas, ce sont d'innocentes plantes qui ont servi de base à cette industrie de mort.
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Croyances populaires :
Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne (Éditeur Lafolye, janv. 1892) relève des croyances liées aux cycles de la vie et de la nature :
141. - A la Harmoye, on fait une quête pour les mais, vers huit heures du soir ; on met des branches de pommiers aux portes de ceux qui donnent, des branches de houx à celles des personnes chiches.
256. - Quand on écrase les pommes pour faire du cidre, on ne boit pas avant d'avoir mis sur le pressoir la troisième couche de pommade. Lorsqu'elle est déposée, chacun boit une bouteille de cidre, et l'on en fait autant à chacune des couches. On prend pour cela le meilleur cidre du cellier, et l'on en verse aussi une bouteille dans le fût où l'on foit mettre celui qui est dans le pressoir. On assure qu'en agissant ainsi, le cidre que l'on mettra dans le tonneau sera d'aussi bonne qualité que celui qui y a été versé, et qu'il se conservera bien.(S.C.)
Selon Micheline Lebarbier, auteure d'un article intitulé "Des plantes adjuvants du Destin, entre amour et rivalité, dans deux villages du Nord de la Roumanie" (Huitième séminaire annuel d'ethnobotanique du domaine européen du Musée départemental ethnologique de Haute-Provence, Jeudi 22 et vendredi 23 octobre 2009) :
Les arbres fruitiers médiateurs
En dehors des veillées, les jeunes filles pouvaient aussi, pour amener à elles les garçons, secouer un arbuste ou un arbre comme elles souhaitaient secouer le garçon désiré en lui intimant l’ordre de venir. Elles lui adressaient le même type de menaces que ci-dessus. [voir l'article sur le chanvre]
Le rêve et les pépins de pomme
Les arbres fruitiers mais aussi leurs fruits pouvaient devenir des annonciateurs de mariages. Á Hoteni, les jeunes filles comptaient les pépins de la pomme qu’elles venaient de manger. Si leur nombre était pair, elles les mettaient sous l’oreiller afin, là encore, de rêver du futur mari ou d’un signe qui le désignerait. Comme, me dit-on en riant, il est rare de trouver une pomme avec un nombre pair de pépins, elles mangeaient des pommes à en être écœurées.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la fleur de pommier
FLEUR DE POMMIER - PRÉFÉRENCE.
Une fleur charmante, qui promet un beau et bon fruit, peut être préférée même à la rose.
Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Pommier - Préférence - Discorde.
La fleur de cet arbre est charmante et promet une excellente boisson aux Normands, car c'est avec la pomme que l'on fait le cidre.
C'est toi, fils de pomme, étincelant breuvage,
C'est toi qui sus jadis enflammer le courage
De ces fiers Neustriens, dont le bras indompté
Fit ployer Albion sous le joug redouté .....
Tu sais, en pétillant sur la table enchantée,
Joindre à l'éclat de l'or une mousse argentée ;
La fièvre aux yeux ardents, que rallume le vin,
Abandonne sa proie à ton aspect divin.
L'arbre qui le produit n'occupe pas sans cesse
Les mains du laboureur autour de sa faiblesse :
Il se suflft lui-même, et ses bras vigoureux
Savent bien sans nos soins porter leurs fruits nombreux.
Salut, pommiers touffus qui couvrez la Neustrie ! ... CASTEL.
Le pommier a, de tout temps, joué un grand rôle dans l'histoire. La mythologie nous dit qu'aux noces de Thétis, la Discorde n'ayant pas été invitée au festin, jeta sur la table une pomme avec cette inscription : A la plus belle ; aussitôt Junon, Minerve et Vénus désirèrent l'avoir. Le maître des dieux ne voulant pas donner son avis dans une circonstance aussi embarrassante, renvoya les déesses devant Páris, prince troyen, qui adjugea le prix à Vénus. Les deux autres déesses jurèrent de se venger, et elles suscitèrent aux Grecs l'idée de déclarer la guerre aux Troyens ; après dix ans de combats, Troie tomba au pouvoir de ses ennemis, et le nom des Troyens fut effacé du livre des nations. Dans l'histoire sainte, ce fut, dit-on, avec une pomme qu'Ève tenta Adam. Les sciences doivent au pommier une précieuse découverle. Le célèbre Newton s'étant un jour assis sous un pommier, un fruit de cet arbre tomba devant lui ; il réfléchit au singulier pouvoir qui sollicite les corps vers le centre de la terre, et, après de nombreuses études, il révéla au monde savant les lois de la gravitation universelle et du système planétaire .
— La Chine possède une espèce de pommier qui est superbe pour l'ornement des jardins ; au mois d'avril, il se couvre de fleurs d'un rose vif, légèrement odorantes.
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Dans le Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :
"La pomme est symboliquement utilisée en plusieurs sens apparemment distincts, mais qui, plus ou moins, se rejoignent : ce sont la pomme de Discorde attribuée par Pâris ; les pommes d'or du Jardin des Hespérides, qui sont des fruits d'immortalité ; la pomme consommée par Adam et Ève ; la pomme du Cantique des Cantiques qui, figure, enseigne Origène, la fécondité du Verbe divin, sa saveur et son odeur. Il s'agit donc, en toutes circonstances, d'un moyen de connaissance, mais qui est tantôt le fruit de l'Arbre de Vie, tantôt celui de l'Arbre de la Science du Bien et du Mal : connaissance unitive conférant l'immortalité, ou connaissance distinctive provoquant la chute. Alchimiquement la pomme d'or est un symbole du soufre.
Le symbolisme de la pomme lui vient, affirme l'abbé E. Bertrand, de ce qu'elle contient en son milieu, formée par les alvéoles qui renferment les pépins, une étoile à cinq branches... C'est pour cela que les initiés en ont fait le fruit de la connaissance et de la liberté. Et donc, manger la pomme cela signifiait pour eux abuser de son intelligence pour connaître le mal, de sa sensibilité pour le désirer, de sa liberté pour le faire. Mais comme il est toujours arrivé, la foule du vulgaire a pris le symbole pour la réalité. L'enclosement du pentagramme, symbole de l'homme-esprit, à l'intérieur de la chair de la pomme symbolise, en outre, l'involution de l'esprit dans la matière charnelle. Cette observation est déjà mentionnée dans l'Ombre des Cathédrales, de Robert Ambelain : La pomme, même de nos jours, dans les écoles initiatiques, est le symbole imagé de la connaissance, car, coupée en deux (dans le sens perpendiculaire à l'axe du pédoncule), nous y trouvons un pentagramme, traditionnel symbole du savoir, dessiné par la disposition même des pépins....
[...]
Fruit qui entretient la jeunesse, symbole de renouvellement et de perpétuelle fraîcheur, Gervasius raconte comment Alexandre le Grand, en cherchant l'Eau de vie dans l'Inde, a trouvé des pommes qui prolongeaient jusqu'à 400 ans la vie des prêtres. Dans la mythologie scandinave, la pomme joue le rôle de fruit régénérateur et rajeunissant. Les dieux mangent des pommes et restent jeunes jusqu'au ragna rök, c'est-à-dire jusqu'à la fin du cycle cosmique actuel.
Suivant l'analyse de Paul Diel, la pomme, par sa forme sphérique, signifierait globalement les désirs terrestres ou la complaisance en ces désirs. L'interdit prononcé par Yahvé mettrait l'homme en garde contre la prédominance de ces désirs, qui l'entraînent vers une vie matérialiste par une sorte de régression, à l'opposé de la vie spiritualisée, qui est le sens de l'évolution progressive. Cet avertissement divin donne à connaître à l'homme ces deux directions et à choisir entre la voie des désirs terrestres et celle de la spiritualité. La pomme serait le symbole de cette connaissance et de la mise en présence d'une nécessité, celle de choisir."
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Pommier (Malus communis) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Féminin
Planète : Vénus
Élément : Eau
Divinités : Artémis-Diane ; Héra-Junon ; Aphrodite-Vénus ; Zeus-Jupiter ; Apollon ; Dionysos-Bacchus.
Pouvoirs : Guérison ; Divination ; Charmes d'amour ; Sagesse ; Immortalité.
Eh non ! Pomone n'est pas la déesse des pommes et des Pommiers ; c'est la divinité de tous les fruits en général. Elle préside sur les jardins, et ses représentations la montrent ramenant dans un pan relevé de sa robe une abondante récolte de fruits variés, mêlés à des légumes et à des fleurs printanières.
Cette apparente anomalie n'en est pas une. En voici l'explication : la pomme, ayant été longtemps considérée comme le fruit des dieux par excellence, s'est approprié le nom de pomum, en latin, qui est le nom générique du fruit (Plus particulièrement des fruits à graines : pommes, poires, coings, grenades, figues, groseilles, etc.). Si bien qu'avec ce nom passe-partout de pomum la pomme a hérité de tous les mythes où les poma quelconques jouent un rôle. De là bien des confusions. Pomme d'Adam, entre autres, signifie simplement le fruit d'Adam, et on discute encore très oisivement pour savoir si ce fruit phallique (fécondateur) était la pomme de notre Pommier, ou une grenade, ou une orange, ou une figue, ou tout autre fruit riche en semences. Servius, dans son commentaire de Virgile, nous explique qu'on appelait mala (pommes) les deux testicules de l'homme. La Vénus libentina et la Vénus de Milo sont représentées avec une pomme dans la main.
Utilisation rituelle : En Grande-Grèce, durant toute l'Antiquité, le 13 août était la fête d'Artémis (Diane à Rome). Artémis-Diane était, par excellence, la déesse des femmes et surtout des vierges. Lors du festin rituel servi ce jour-là, des jeunes filles en blanc présentaient aux convives des pommes encore suspendues à leurs branches. Le haut lieu du culte de la déesse fut Éphèse, ville de l'Ionie proche de Smyrne. C'est là que les Artemisies connurent leur apogée. On y venait en pèlerinage de tous les points de la Grande-Grèce. Des prêtres castrés (mégabyses) distribuaient des pommes aux pèlerins, et les prêtresses, seules à pénétrer dans le temple, déposaient des corbeilles de pommes en offrande devant la statue en or massif d'Artémis.
Dans la très ancienne fête païenne que l'Église romaine reprit à son compte - comme beaucoup d’autres rites magiques animistes - sous le nom de fête de la Toussaint, les autels dressés en plein air où officiaient les druides étaient recouverts de pommes, ce fruit étant tenu pour l'un des mets préférés de la mort. Si, dans certaines régions, la Toussaint est la fête des pommes, il faut en chercher la raison dans ce vieux culte oublié.
La pomme est un symbole d'immortalité. Nous retrouvons une fois de plus cette ambivalence avec laquelle nos lecteurs sont maintenant familiers, ambivalence qui s'explique par la conception qu'avaient les Anciens de la vie humaine : simple voyage à travers l'éternité. Il y a donc très peu de différence entre la fécondité (cycles de renaissance à la vie terrestre) et la stérilité (cycles où l'âme voyage dans l'Au-delà en attendant son nouveau printemps). C'est pourquoi la plupart des mythes érotiques véhiculent ce double symbole de génération périssable, et à la fois d'immortalité.
Au paradis des Anciens, dans le jardin des Hespérides, on mangeait des pommes d'or. On en mangeait aussi au paradis des enfants chrétiens : dans le Pseudogildas, il est question d'une île mystérieuse où il n'y a ni voleurs, ni ennemis, ni violence, ni brouillard, ni chaud, ni froid, où règne la paix, où il y a une floraison perpétuelle :
« ... poma sub una
Fronde gerit pomus, habitant sine labe cruoris
Semper ibi juvenes cum virginie, nulla senectus,
Nullaque vis morbi, nullus dolor, omnia plena Laetitiae. »
D'après les croyances des descendants des Normands établis en Grande-Bretagne, les âmes des élus s'abreuvent à des sources enchanteresses qui jaillissent au milieu d'une pommeraie dans cette île féerique d’Avalon, l'île des pommes, où la tradition anglaise fait dormir le roi Arthur...
Dans un mystère ésotérique persan, Mahomet rend son âme au Grand Tout au moment précis où il sent l'odeur de la pomme qu'un ange vient lui présenter.
La déesse scandinave Idhuna s'identifie avec l'arbre de l'Immortalité, qui est bien un Pommier ; c'est dans le jus de ses fruits, dans cette espèce d'ambroisie tirée de la pomme, que les héros nordiques retrempaient leur immortalité. Cet arbre, comme tous les arbres miraculeux des mythes, des légendes et des contes populaires, était gardé par un serpent, ou un dragon, ou un gros ver, ou un chien colossal, ou autre animal fabuleux. L'accord des traditions sémitiques et indo-européennes, sous ce rapport, est complet. Dans une légende polonaise, variante évidente de l'ancien mythe des Hespérides, le faucon prend la place du serpent-cerbère : une jeune princesse, par une malédiction magique, est enfermée dans un château de cristal placé au sommet d'une immense montagne de glace ; devant le château, se trouve un Pommier aux pommes d'or. Personne n'a pu parvenir à ce château. À mi-chemin, un faucon aveugle le cheval, et le chevalier qui vient délivrer la belle princesse est précipité dans l'abîme. Un héros prédestiné parvient enfin à tuer le faucon et à cueillir les pommes d'or. Il en donne au dragon qui veille à la porte, pénètre ainsi dans le château enchanté et délivre la princesse.
Dans un chant populaire que chantaient les enfants allemands au début du siècle, on demande à la cigogne d'où elle vient ; elle répond : I min faders affilgärd = de la pommeraie de mon père. La cigogne, d'après les anciennes croyances germaniques, est censée amener dans cette vie et emporter dans l'autre les petits enfants.
D'après une légende du Hanovre, qui fait partie des Nordische Sagen, une jeune fille descend aux enfers par un escalier qui se présente tout à coup à ses yeux, sous le Pommier de la basse-cour devant sa maison. Elle voit un jardin où le soleil semble encore plus beau que sur la terre ; les arbres y sont à la fois en fleurs et chargés de fruits. La jeune fille remplit son tablier de pommes qui deviennent d'or dès qu'elle revient sur la terre. Nous avons ici, comme dans tous les contes analogues, une représentation du voyage caché du soleil à travers la nuit.
Chez les Esclavons de la steppe hongroise, le fiancé, après avoir échangé l'anneau avec la fiancée, lui donnait une pomme qui résumait symboliquement à elle seule l'ensemble des dons nuptiaux. Dans un conte serbe, un serpent et un faucon habitent un Pommier ; le serpent veut faire tomber, avec le feu de la vie, les petits faucons.
À Monte San Giuliano, en Sicile, le jour de la Saint-Jean chaque jeune fille jetait, de la fenêtre de sa chambre, une pomme dans la rue, et restait à guetter pour voir qui la ramasserait ; si c'était un homme = mariage dans l'année ; une femme = pas de mariage pendant toute une année. Si on regardait la pomme sans y toucher, cela signifiait que la jeune fille se marierait, mais deviendrait très vite veuve. Si le premier passant était un prêtre, elle entrerait au couvent.
Près de Tarente, dans l'Italie méridionale, au dîner de noces chaque convive prend une pomme, l'incise avec son couteau et place dans l'incision une monnaie d'argent; on offre ce « fruit truffé » à la mariée qui mord dans la pomme et retire la pièce avec ses dents.
Utilisation magique : Les fleurs, si fraiches et délicates, du Pommier entrent dans les charmes d'amour depuis les temps les plus reculés ; on les met en sachets, souvent mêlées à une sommité fleurie d'aunée ou de valériane. Séchées, on peut les brûler sur des réchauds de terre. Une autre technique consiste à les faire cuire dans la cire fondue ; au bout d'un moment, cette cire devient légèrement rosée. On arrête alors l'ébullition, on retire les fleurs cuites qui ont été vidées de leurs principes, et on coule la cire rosâtre et parfumée pour fabriquer des chandelles dont la flamme est, dit-on, souveraine pour attirer la personne aimée.
Le plus simple de tous les charmes amoureux consiste à chauffer une pomme rouge en la frottant dans ses mains ; on la coupe alors en deux moitiés égales et on la partage avec celle ou celui dont on désire être aimé.
Pour guérir, il faut couper le fruit en trois et frotter doucement les parties malades avec les morceaux, commençant par celui où le plus de semences sont visibles ; il est recommandé d'accomplir ce rituel à la lune descendante. Si les parties atteintes réagissent de façon spectaculaire à ce traitement (rougeurs, éruptions, douleurs), c'est signe que le mal a été très bien « pompé » par les quartiers de pomme.
Celui qui mange beaucoup de petites pommes reinettes n'attrapera jamais les « fièvres malignes ».
Si vous habitez une région où l'on fait du cidre à l'automne, procurez-vous quelques sacs de marc de pommes et répandez-le dans votre jardin avant les froids ; bêchez pour bien incorporer l'odorante mixture à la terre. Non seulement vous fabriquez-là un humus de premier choix, mais les principes contenus dans ces pulpes rendent le sol particulièrement fécond lors de l'ensemencement de printemps.
Dans la région d'Yvetot, juste après la récolte, on enterrait treize feuilles de chaque arbre autour de son pied, et on les arrosait avec un peu de cidre de l'année précédente ; cette cérémonie avait pour but de préparer une abondante récolte l'année suivante.
Méprisé des ébénistes, le bois de Pommier fait tout à fait l'affaire des magiciens : il fournit d'excellentes baguettes, plus particulièrement destinées aux rituels de magie émotionnelle et affective (attachement, passion, retour d'affection, etc.) ; par ailleurs, c'est l'un des meilleurs bois que l'on puisse trouver pour sculpter des figurines symboliques ou les visages des poupées magiques. Enfin, les licornes fréquentent de préférence les prairies humides plantées de Pommiers. Dans l'Angleterre du XVIII e siècle, celle de Tom Jones et des personnages picaresques de Hogarth, le soir dans les relais de poste, à l'heure où l'ale forte et le rum toddy coulaient à flots dans les pots d'étain, il se trouvait toujours quelque paysan du cru pour ébahir les voyageurs de la diligence en leur racontant qu'à deux lieues d'ici se trouve un verger, où celui qui se lève tôt, juste avant l'aube, est sûr de voir, dans les herbages noyés sous les écharpes de brouillard, quatre ou cinq licornes ruminant paisiblement sous les Pommiers magiques.
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Selon Ted Andrews dans Le Monde enchanteur des Fées (1993, 2006, traduction française Janine Renaud 2012),
"Le pommier est doté de plusieurs attributs féeriques. C'est le foyer de l'une des grandes créatures fantastiques du monde féerique - la licorne. D'ordinaire, la licorne vit sous le pommier. Au printemps, les fleurs de pommier attirent une multitude de fées des fleurs qui procurent un vif sentiment de bonheur aux personnes qui se trouvent autour. L'esprit de cet arbre connaît les secrets de la jeunesse et de la beauté éternelles. Il prend souvent l'aspect d'une séduisante jeune femme capable d'ouvrir le cœur à un nouvel amour.".
Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse également le portrait symbolique de la pomme :
La pomme et le pommier sont d'une richesse symbolique extraordinaire. On impute à ce fruit le très fameux désastre qu'appela la gourmandise d'Adam et d'Eve, réputés impénitents croqueurs de pommes. En fait règne ici une ambiguïté fondamentale : jamais la Bible n'a parlé de pomme en ce qui concerne le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ; simplement, dans sa traduction latine, fruit se traduit par pomum, ce qui , par glissement sémantique est devenu « pomme » ; car, en latin, pomme se dit malum, d'où, par un autre glissement sémantique, l'idée que cet arbre portait le mal ! Il y avait en fait au jardin d'Eden, deux arbres nommément désignés par Dieu : l'arbre de vie, dont le fruit conférait l'immortalité, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal, dont le fruit induisait la peine, la souffrance et la mort.
[Remarque personnelle : le pommier étant un arbre particulièrement sacré dans le druidisme, on peut aussi considérer que dans un vaste mouvement de diabolisation orchestré par la religion catholique, il ait été considéré comme l'arbre du mal car vénéré par les païens].
L'arbre de vie symbolise la connaissance intuitive, celle de l'enfant et du poète. celui de la science d bien et du mal représente la connaissance déductive, celle du savant prométhéen, qui provoque la chute. Selon l'abbé Bertrand, le symbolisme de la pomme lui viendrait de ce qu'elle contient en son milieu, formé par les alvéoles qui renferment les pépins, une étoile à cinq branches : le « pentagramme » (ou pentacle); symbole favori des pythagoriciens. Le pentagramme exprime une puissance faite de la synthèse de forces complémentaires. C'est pour cette raison que les initiés auraient fait de la pomme le fruit de la connaissance et de la liberté ; manger la pomme signifierait donc pour eux « abuser de son intelligence pour connaître le mal, de sa sensibilité pour le désirer, de sa liberté pour le faire... ». Mais, comme toujours, les symboles sont réversibles. Le fait que le pentagramme, symbole de l'homme esprit, soit niché à l'intérieur de la chair de la pomme, symbolise aussi l'évolution de l'esprit dans la matière charnelle. Bref, la pomme donne à connaître à l'homme deux directions : l'une entraîne vers une voie purement matérielle par une sorte de régression (c'est « croquer la pomme », ou encore l'emblème ambigu de New York, The Big Apple) ; l'autre, vers une voie spirituelle qui va dans le sens de l'évolution progressive. A chacun de choisir : soit la voie des plaisirs terrestres, soit celle de la spiritualité. La pomme serait le symbole de cette connaissance de l'alternative et de la nécessité de choisir.
Si les traditions populaires du haut Moyen Âge ont jeté leur dévolu sur la pomme pour en faire le fruit d'Eve et d'Adam, elles en donnent pour témoignage la saillie que fait chez l'homme le premier cartilage du larynx. Séduite par l'aspect engageant de la pomme, Eve la mangea, ne laissant à Adam que le trognon ; c'est ce trognon qui lui resta en travers de la gorge, formant ce qu'on appelle la pomme d'Adam.
[...]
On lit dans le Cantique des cantiques (2, 3-5) cet hymne de la bien-aimée à son amant : « Une pomme entre les baies des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes gens. En mon désir, je m'étends à son ombre. Son fruit est suave à mon palais. Il m'a menée à son festin et couverte de son amour comme d'un étendard. Restaurez-moi de gâteaux et de raisins, ranimez-moi avec des pommes, je suis malade et c'est d'amour... ». Toujours dans la Bible, le Livre de Joël (1 -12) s'ouvre sur les méfaits d'une nuée de sauterelles : « C'en est fait de la vigne et du figuier, du grenadier et du palmier, du pommier et des autres arbres dans les champs desséchés. La gaieté s'est retirée de chez les humains. »
On notera que la pomme - et la poire encore davantage - évoque vaguement un cœur. Qu'Eros y décoche une flèche et voici qu'apparaît le traditionnel symbole de l'amour sculpté dans l'écorce des arbres par les amoureux transis. Amour sempiternel quand ce doux graffiti s'accompagne de formules richement inspirées comme le très prosaïque « A Lili pour la vie ».
Mais regagnons vite les sommets. Là, la pomme ronde symbolise par sa forme la terre ; la détenir, c'est posséder le pouvoir. Aussi vit-on les empereurs chrétiens d'Orient, puis Charlemagne, la tenir en main, surmontée d'une croix, jusqu'à ce que les Turcs emportent et l'empereur et la pomme et la croix... Dieu merci, Napoléon vint et la restaura, le temps de l'immortaliser par quelques peintures célèbres, le globe sacré, symbole de l'Empire - avant que celui-ci ne finisse en poire blette !
Reste la mythologie grecque qui, concernant le symbolisme de la pomme, est littéralement intarissable. A commencer par les fameuses pommes d'or du Jardin des Hespérides. Les Hespérides sont les nymphes qui peuplent un verger que la tradition situe à l'Extrême-Occident : Maroc, Mauritanie, Canaries, Portugal ? En tous cas, au-delà des portes d'Hercule (Gibraltar). Elles ont pour mission de veiller, avec l'aide d'un dragon aux cent têtes, sur le verger des dieux où pousse l'arbre aux pommes d'or. Celles-ci appartiennent à la déesse Héra et passent pour procurer l'immortalité à ceux qui les détiennent. Pour l'accomplissement de son onzième travail, Hercule dut aller quérir ces pommes réputées. Après un voyage mouvementé vers le jardin des Hespérides, les traditions divergent. Selon les unes, Hercule amena par la ruse le géant Atlas, qui soutenait les colonnes du ciel à l'Extrême-Occident, à les voler à sa place ; Hercule lui aurait proposé de porter lui-même le ciel cependant qu'Atlas se rendrait jusqu'au verger. heureux de se reposer quelques instants, le géant accepta et parti à la recherche de ces fameuses pommes, que les Hespérides lui confièrent sans difficulté. Mais, à son retour, il refusa de reprendre son fardeau ; Hercule fit mine d'accepter, mais demanda à Atlas de tenir le ciel simplement un instant, le temps pour lui de prendre un coussin et de le poser sous sa nuque. Tandis que le géant s'exécutait, Hercule prit les pommes et s'enfuit. Grâce à ces fruits d'immortalité, il réussit avec succès sa douzième et dernière épreuve : descendre aux Enfers et en remonter vivant. Pour d'autres traditions plus récentes, Hercule se serait lui-même emparé des pommes après avoir tué le dragon Ladon ; il les offrit ensuite à la déesse Athéna qui l'avait protégé à plusieurs reprises au cours de sa route. Mais, prudente, celle-ci les fit rapporter au jardin des Hespérides.
On a pu voir dans ce symbole d'immortalité des oranges ; mais il s'agit là d'une grossière erreur chronologique, les agrumes n'ayant atteint le Bassin méditerranéen qu'à l'ère chrétienne. On penche aujourd'hui, nous l'avons dit, pour des coings.
En fait de pommes d'or, la mythologie grecque est loin d'en rester là. Pâris, fils de Prima, roi de Troie, était un jeune homme d'une grande beauté qui vivait sur le mont Ida où il gardait les troupeaux. Il rencontra un jour trois déesses, Héra, Athéna et Aphrodite, lesquelles se disputaient une pomme d'or qu'une autre déesse, Eris, la Discorde, avait jetée parmi la foule des dieux lors des noces de Téthys et Pelée. Cette pomme d'or portait l'inscription « à la plus belle ». Or chacune des trois déesses prétendait la mériter. Sur le conseil de Zeus, elles se rendirent sur le mont Ida pour s'en remettre au jugement de Pâris. chaque déesse lui fit des promesses mirifiques : Héra lui offrit l'empire de la Terre entière, Athéna la sagesse et la victoire dans tous les combats qu'il livrait, Aphrodite l'amour de la plus belle femme du monde. Pâris accorda la pomme à Aphrodite, s'attirant du même coup le courroux des deux autres. Mais Aphrodite tint sa promesse et précipita le jeune homme dans les bras d'Hélène, épouse du roi de Sparte, Ménélas ; et les jeunes gens connurent un amour éperdu. Les frères et sœurs de Pâris exigèrent qu'il rendît Hélène à Ménélas, mais il n'en voulut rien savoir. Finalement les Grecs, commandés par Agamemnon, frère de Ménélas, réunirent une immense armée et vinrent mettre le siège devant Troie ; celui-ci se termina par la ruine de la ville et de la lignée de Priam. Le récit d'Homère, L'Illiade, commence au début de la dixième et dernière année du siège de Troie.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
La pomme, qui jouait un grand rôle dans le culte de la vierge et chaste Artémis (Diane), était bénie des dieux dont elle symbolisait l'immortalité. Des pommes d'or poussaient dans le jardin des Hespérides ; grâce à ces fruits divins dont il s'empara au cours des douze travaux qui lui furent imposés, Héraclès put parvenir à la dernière des épreuves (revenir des Enfers). Les dieux de la mythologie nordique entretenaient également jeunesse et vitalité grâce aux pommes des jardins d'Asgard.
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Éditions Larousse Livre, 2000) :
Il est clair que les Chrétiens ont fait un amalgame entre la figue, le véritable fruit du jardin d'Eden, et la pomme. Ainsi, si l'on se réfère aux texte biblique de la Genèse, c'est la figue qui est le fruit défendu, et non la pomme. Et ce n'est pas non plus d'une feuille de vigne dont se sont ceints Adam et Ève après avoir goûté de ce fruit, mais d'une feuille de figuier (Genèse, 3, 7). Toutefois, les Chrétiens d'Europe ne furent pas les seuls à remplacer la pomme par la figue, et le pommier par le figuier. En Inde, certains auteurs transformèrent en pommier l'Arbre de Vie, le figuier reliant la terre au ciel, auquel font allusion les Upanishad, surnommé "l'Arbre des béatitudes" qui s'avère donc l'équivalent de l'arbre d'Eden.
Toutefois, en Inde comme en Europe, cette transposition symbolique ne résultait pas d'une confusion ou d'une ignorance des textes originels. Elle fut réalisée intentionnellement par ds auteurs qui virent dans la pomme un fruit plus universel que la figue. Il est vrai que nos lointains ancêtres, les cueilleurs du néolithique, qui se nourrissaient beaucoup de fruits, étaient déjà friands des pommes sauvages. Par ailleurs, il faut bien voir aussi dans cette interprétation du fruit originel l'empreinte de la culture grecque.
En effet, la pomme joue un rôle important dans de nombreuses légendes mythiques grecques. Elle est associée aux aventures, mésaventures te exploits de certains dieux et demi-dieux de la mythologie, et pas des moindres. L'une de ces légendes, qui illustre parfaitement l'amalgame ou l'analogie que l'on put faire entre la vigne et le pommier, concerne Dionysos : le récit et les croyances qui s'y rattachèrent durant les trois siècles qui précédèrent notre ère eurent une très grande influence sur le christianisme primitif, tout comme celles qui furent attribuées au mythe d'Orphée. Selon cette légende, donc, c'est Dionysos, le dieu grec de la vigne, du vin et de l'extase, qui a créé la pomme pour l'offrir à Aphrodite. A ce geste symbolique - qui renverse toutefois les rôles établis dans a légende mythique d'Adam et Ève, puisque c''st Dionysos qui offre la pomme à Aphrodite, et non l'inverse - fut accordée ensuite une connotation érotique. Mais la pomme n'est pas seulement le fruit de l'amour, selon les Grecs. En effet, selon une autre légende mythique Éris ou la Discorde, la sœur et la compagne d'Arès, jeta une pomme d'or, surnommée la pomme de la discorde, à Pâris, devant l'assemblée des dieux, qu'il dut alors remettre aussi à Aphrodite. Enfin, lors des noces de Zeus te d'Héra, Gaïa, la Terre, offrit des pommes à la mariée, symboles de la fécondité, qui furent plus trad gardées, puis dérobées par les Hespérides, les déesses de la Nuit, et se révélèrent à l'origine du Onzième Travail d'Héraklès.
Dès lors, si l'on s'inspire de toutes ces légendes au centre desquelles se trouve la pomme, on comprend comment ce fruit devint le symbole de l'amour charnel, de la discorde, de la fécondité, et comment elle fut aussi à l'origine de nombreuses convoitises. Ce sont donc tous ces sentiments contradictoires qui se rattachent à la pomme, et qu'elle évoque lorsqu'elle apparaît dans un rêve. N'oublions pas non plus que dans le conte de Blanche-Neige, dont l'origine remonte à la nuit des temps, c'est après avoir mordu dans une pomme empoisonnée que la jeune fille s'endort dans un sommeil semblable à la mort. Les vertus de la pomme, symboliques bien sûr, sont donc très ambiguës...
Il était une fois un arbre dont le fruit sensuel et généreux devint, pour les peuples d'Europe, puis dans l'esprit des Chrétiens et des Catholiques, celui du péché, remplaçant en cela le fruit originel qui, si l'on en croit le récit de la Genèse, était une figue, bien sûr. C'est ainsi que le fruit de la sagesse et de la révélation devint celui du péché et de la faute originelle et prit l'aspect d'une pomme, et que le figuier du Jardin d'Eden, situé plus sûrement dans la région du Tigre et de l'Euphrate qu'au cœur de l'Europe, se transforma en pommier fleuri, le serpent tentateur enroulé autour de son tronc. Et comme les idées reçues ont la vie dure, et qu'elles deviennent ainsi plus vraies que la vérité historique, le pommier règne au paradis depuis des siècles, et Ève fait toujours croquer la même pomme à Adam. Mais il est vrai qu'en d'autres temps, ce fut une pomme que la déesse Éris, dont le nom signifie "discorde", avait lancée à Aphrodite, Athéna et Héra, et que c'est à la première, la plu sensuelle de toutes, que Pâris la donna. Il est vrai aussi qu'aux Jardins des Hespérides, les pommes d'or offraient l'immortalité à qui pouvait en goûter la chair. Alors, après tout, il n'est pas très étonnant que la pomme ait été assimilée au fruit du bien et du mal, et que le pommier ait été considéré comme l'Arbre de Vie."
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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :
Message des arbres :
Nous venons du cœur de Dieu. Nous n'avons rien
à apprendre et beaucoup à offrir. Nous avons été ensemencés
sur la Terre pour le bien du règne humain et animal, incluant
les oiseaux et les insectes, et pour nourrir la planète elle-même,
physiquement, émotionnellement et spirituellement. Nous
diffusons l'amour et la guérison pour vous.
Les arbres fruitiers : Cerisiers, pommiers, poiriers, pruniers et autres
Ces jolis arbres qui fleurissent apportent amour joie et pureté. Qui n'est pas tombé en admiration devant une allée bordée de cerisiers à fleurs roses ou un verger de pommiers en fleur ? Notre cœur en est exalté. Ils apportent aussi l'abondance et déclenchent la gratitude en nous. Et, à notre tour, notre gratitude attire plus d'abondance de l'univers.
VISUALISATION POUR AIDER LES ARBRES
Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.
Faites appel à l'archange Purlimiek, l'ange de la nature, et sentez sa belle énergie vert-bleu.
Permettez à n'importe quel arbre d'apparaître dans votre esprit.
Bénissez-le et remerciez-le d'être venu vers vous.
Demandez au rayon doré du Christ de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.
Demandez au feu lilas de la Source de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.
Demandez à l'énergie protectrice bleu foncé de l'archange Michaël de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.
Demandez à la lumière aigue-marine de la sagesse féminine divine de l'ange Marie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.
Demandez à la lumière argentée de l'archange Sandalphon de l'équilibre et de l'harmonie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.
Prenez un moment pour invoquer toutes les énergies qui vous attirent et voyez-les se déverser dans l'arbre.
Imaginez les couleurs qui s'écoulent d'une racine à l'autre en connectant le réseau d'arbres et en dynamisant les lignes ley.
Ouvrez les yeux ensachant que vous avez aidé les arbres.
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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la Pomme (Pyrus) :
"Que dire de ce fruit dont tout le monde reconnaît aisément l'arbre de taille moyenne ?
Propriétés médicinales : Manger une pomme pelée et râpée est un excellent remède pour soulager la diarrhée. Un jeûne, pendant lequel on consomme deux pommes râpées par jour, est excellent pour désintoxiquer l'organisme à la condition toutefois de ne pas dépasser trois jours. Pour soulager les douleurs dues aux rhumatismes, une infusion de pelures de pomme séchées s'avère excellente. Galien, un médecin de l'Antiquité, suggérait le cidre comme tonique.
Genre : Féminin.
Déités : Vénus ; Apollon ; Athéna ; Aphrodite ; Diane ; Zeus.
Propriétés magiques : Amour ; Guérison ; Longévité.
Applications :
SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS
Il est dit que quiconque brûle quotidiennement une petite quantité s'assure une vie longue et heureuse.
La pomme est utilisée pour attirer l'amour ou pour assurer une réconciliation entre les couples.
POMME DE LA RÉCONCILIATION
Ce dont vous avez besoin :
une chandelle rouge
de l'encens de pomme
une grosse pomme rouge
du miel
un petit morceau de papier blanc
du ruban rouge, assez long pour entourer trois fois la pomme
Rituel : Allumez votre chandelle et l'encens, puis inscrivez votre nom et le nom de la personne avec laquelle vous désirez vous réconcilier. Évidez soigneusement la pomme tout en faisant bien attention de ne ps percer le fond et conservez-en le dessus pour la refermer. Placez votre morceau de papier dans le fond et remplissez la cavité avec du miel. refermez la pomme et entourez-la trois fois de votre ruban en disant :
J'ai inscrit nos noms sur le papier Ton cœur et le mien sont maintenant alliés.
Enterrez la pomme dans le jardin."
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Dans Vert, Histoire d'une couleur (Éditions du Seuil, 2013) Michel Pastoureau s'attache à retracer l'histoire de la perception visuelle, sociale, culturelle de cette couleur en Occident, de l'Antiquité au XIXe siècle. C'est aussi l'occasion d'évoquer d'autres éléments de la symbolique liées à la couleur verte ou à son antonyme médiéval, la couleur rouge. Ainsi :
"La couleur verte des poisons est relativement rare avant la fin du Moyen Âge. A l'époque féodale, les boissons et aliments empoisonnés sont plutôt rouges ou noirs. Ainsi la pomme porteuse de venin, qui se rencontre dans plusieurs romans de chevalerie (Gauvain, neveu et héritier du roi Arthur, faillit à deux reprises en être victime) et que l'on retrouve à l'époque moderne dans différents contes de fées (Blanche-Neige par exemple) : elle est immuablement rouge. Une pomme verte n'est pas une pomme empoisonnée, c'est simplement une pomme acide."
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Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument spirituelle de la fleur de Pommier :
Nom botanique : Malus spp.
Propriétés énergétiques : Confiance, poursuite des projets, respect des recommandations, recherche de nouveaux concepts et partage de vos idées avec le monde.
Archanges correspondants : Gabriel.
Chakras correspondants : chakra racine ; chakra sacré.
Propriétés curatives : Cette fleur vous confirme, le cas échéant, que vous êtes sur le bon chemin et vous encourage à aller de l'avant. Si vous avez une nouvelle idée ou envisagez de prendre une nouvelle direction, la fleur de pommier vous donne le feu vert pour vous lancer. Elle vous aidera à réunir tous les éléments essentiels à la matérialisation de votre concept. La fleur de pommier porte en elle l'idée de confiance : elle vous demande de vous fier aux recommandations qui vous sont données. Votre idée pourra bientôt être partagée avec le monde Félicitations !
Message de la fleur de Pommier : « Ayez foi en votre nouvelle idée, car elle n'est pas ordinaire. C'est une inspiration divine envoyée par Dieu et les anges. Je suis là pour vous le confirmer et pour vous assurer que vous prenez la bonne direction. Je vous guiderai à mesure que vous faites avancer votre idée. Parce qu'elle pourrait ne pas porter ses fruits immédiatement, il vous faudra être patient. Je mettrai sur votre chemin les outils, les personnes et l'argent dont vosu avez besoin. A l'image de l'oisillon prêt à sortir de sa coquille, vous êtes à l'aube de briser vos propres barrières. Montrez au monde la merveilleuse idée que vous lui offrez. »
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