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Le Cognassier

Dernière mise à jour : 6 oct.



Étymologie :


  • COING, subst. masc.

Étymol. et Hist. xie s. codoin (Gloses de Raschi d'apr. Lévy Trésor) ; ca 1170 cooing (G. de Berneville, S. Gilles, éd. G. Paris et Bos, 1925). Empr. au lat. impérial cotōneum « coing » (class. cotoneum malum, Caton), prob. déformation du gr. κ υ δ ω ́ ν ι α [μ η ̃ λ α ou μ α ̃ λα] pommes de Kydonia en Crète (La Canée), cf. Chantraine, s.v. κ υ δ ω ́ ν ι α.


  • COGNASSIER, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1558 coignassier (L. Fuchs, Hist. des plantes en commentaires d'apr. Roll. Flore t. 5, p. 12) ; 1571 cognassier (M. de Marolles, Traduction de Virgile, ibid.). Dér. de cognasse*; suff. -ier* ; dès 1255 quoingnier (Acte, Renneville, I, 27 ds Gdf.) surtout employé au xvie s., attesté dans la lexicogr. ds Cotgr. 1611 (coignier) et de Trév. 1740 à Trév. 1771 (cognier) dér. de coing*.


Lire également les définitions de coing et cognassier afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Cydonia vulgaris - Abrolin - Canié - Cognier - Coudonié - Godinié - Père d'coin -

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Botanique :


Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse le portrait du Coing :


L'identification de la pomme d'or des Hespérides est, dans la mythologie grecque, le pendant de celle du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal dans la Bible. Ces fruits mystérieux, aux identités également incertaines, ont fait saliver des générations et des générations de botanistes ; la plupart de ceux-ci conviennent cependant que cette pomme d'or a pu être le coing, bien connu des anciens Hellènes et qui poussait spontanément dans les forêts des bords de la Caspienne, du Caucase, de l'Anatolie et de la Grèce septentrionale.

Le coing apparaît très précocement dans l'histoire. Son fruit était spécialement consacré à Vénus : l'épouse devait en manger au seuil de la chambre nuptiale afin que sa bouche fût imprégnée d'un doux parfum, présage de félicité conjugale. Les coings confits avec du miel auraient été une invention des nymphes qui les auraient utilisés pour apaiser les cris de Zeus lorsqu'il était encore enfant. Columelle donne la recette détaillée de ce méli-mélo (pommes de miel).

Le fruit du cognassier, même mûr, se révèle parfaitement immangeable cru. Aussi utilise-t-on le coing sous forme de gelée et de pâte, l'âpreté extrême du fruit ne disparaissant qu'à la cuisson. Riche en pectine, le coing se prête d'ailleurs parfaitement bien à la confection de gelées ; cette substance a, en effet, la propriété de se solidifier en refroidissant. Pommes, groseilles, framboises, cassis et mûres en contiennent également, d'om leur préparation aisée en gelées.

Le coing a toujours été considéré comme un fruit astringent de par les tannins qu'il contient, et émollient de par sa pectine ; la combinaison de ces deux propriétés le recommande tout particulièrement dans le traitement des diarrhées, des dysenteries, des entérites et des digestions laborieuses, où il fait merveille.

Enfin, les feuilles de cognassier, renfermant de l'acide cyanhydrique comme celles du pêcher, peuvent être prescrites, sous forme d'infusion à 5%, comme sédatif léger aux coqueluches et aux névropathes.

 

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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques du Cognassier :


Propriétés Physiques. - Les fruits qui se nomment codon, coing, poire de coing, pommes d'or, exhalent une odeur très forte, suave, fragrante ; leur chair jaunâtre possède une saveur, âpre, austère, un peu acide, très astringente ; par la cuisson cette astringence disparaît en partie et le fruit prend une saveur aromatique. Les semences contiennent dans le spermoderme du mucilage presque pur, usité en médecine et en parfumerie sous le nom de bandoline.


Usages médicaux. - On prépare avec les coings un grand nombre de substances médicamenteuses usitées comme astringentes et en même temps adoucissantes ; elles conviennent dans le traitement des flux muqueux et sanguins, le relâchement des organes, la débilité de l'estomac, la faiblesse générale. L'eau de coings, le sirop, la gelée, la pâte, le suc, le vin sont fréquemment prescrits par les médecins qui les trouvent pour ainsi dire sous la main dans beaucoup de ménages. Le mucilage des semences analogue à celui de gomme arabique est un bon véhicule des substances résolutives et irritantes destinées à être introduites dans l'œil ; on l'emploie avec succès pour badigeonner les surfaces qui reposent sur un plan solide dans les maladies de longue durée.

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Cognassier (Cydonia vulgaris) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Saturne

Élément : Terre

Divinité : Aphrodite-Vénus ; « Ourania » (amour spiritualisé).

Pouvoirs : Protection du couple ; Bonheur ; Fécondité ; Évolution commune de l'homme et de la femme.


Utilisation rituelle : Les légendes associent le coing à pratiquement toutes les divinités protectrices du mariage, de la famille, du bonheur domestique paisible : Diane-Artémis ; Héra-Junon ; l'Hécate simple ; Déméter-Cérès ; la nymphe Cardea ; les Euménides ; Athéna-Poliouchos... C'est cependant dans les cultes rendus à Aphrodite-Vénus, dans leur forme élevée dite « Ourania », que ce fruit acquit, en Grande-Grèce comme plus tard à Rome, une célébrité qui devait durer plusieurs siècles. Donner un coing était un gage d'amour. Au VI e siècle av. J.-C., un décret du grand législateur athénien Solon avait même codifié l'usage de ce fruit dans les rites d'épousailles.

Sur des fresques mises au jour à Pompéi, on voit des ours marcher en tenant dans leurs pattes des fruits qui sont visiblement des coings ; on ignore malheureusement à quel mythe, ou à quelle légende, se rapportent ces images.

Dans toutes les provinces de l'Empire, l'usage d'aller peler un coing au temple de Vénus se perpétua assez tard, jusqu'au 1er siècle de notre ère, semble-t-il : l'homme et la femme allaient ensemble offrir une corbeille de ces fruits à la déesse ; puis ils en pelaient un qu'ils se partageaient et mangeaient devant la statue. Ils assuraient ainsi leur bonheur familial.

Parmi les châtiments que se vit infliger Capoue, la cité félonne qui s'était alliée aux Carthaginois et dont Hannibal avait fait son quartier général, figure l'arrachage de tous les Cognassiers poussant sur son territoire.


Utilisation magique : Les graines sont protectrices ; mettez-les à sécher dans des coupes que vous répartirez dans les diverses pièces de la maison. Les mères peuvent en coudre dans les vêtements des jeunes enfants. La femme enceinte qui mange beaucoup de coings donne la bosse des mathématiques à l'enfant en gestation.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Consacré à Aphrodite-Vénus et surnommé « pomme d'or », le coing était considéré comme un gage d'amour chez les Anciens. Il fit même l'objet, au VIe siècle avant notre ère, d'un décret du législateur athénien Solon qui fixait son usage dans les mariages. Selon Plutarque, une nouvelle mariée en mangeait un avant sa nuit de noces afin d'en assurer le bon déroulement. Un couple plaçait sa vie conjugale sous els meilleurs auspices en offrant une corbeille de coings à Vénus ; les conjoints pelaient un fruit et le partageaient devant la statue de la déesse. Cette coutume persista probablement jusqu'au 1er siècle de notre ère. Pour preuve du caractère quasi sacré des cognassiers, es Romains ordonnèrent, en guise de châtiment, l'arrachage de tous ceux qui poussaient à Capoue, « la cité félonne qui s'était alliée aux Carthaginois et dont Hannibal avait fait son quartier général ». D'autres auteurs le recommandaient pour avoir de beaux enfants. On disait aussi que le coing mangé par une femme enceinte la ferait enfanter d'un beau garçon, à moins qu'il ne lui « donne la bosse des mathématiques ».

Les graines du coing sont protectrices : « Mettez-les à sécher dans des coupes que vous répartirez dans les diverses pièces de la maison. »

Chez les Anglo-Saxons, une tradition veut que les fruits du cognassier aient été à l'origine les fruits défendus du jardin d'Eden : ce qui explique que certains s'interdisaient d'en manger pour ne pas attirer le malheur. toutefois, les Espagnols s'en servaient comme contre-poison.

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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :


Cet élixir est psychotonique de plus. Il diminue l'hypersensibilité à l'environnement et contrôle d'éventuelles défaillances intervenant dans le corps physique, notamment dans les cas d'allergie. Il équilibre l'aspect féminin de la personnalité et aide les femmes à concilier leurs aspirations professionnelles avec leurs obligations familiales.

Cette plante est riche en mucilage, pectine et calcium. On connaît maintenant l'incidence du calcium sur le système neurovégétatif et énergétique. On sait aussi que le mucilage favorise les sécrétions glandulaires et que la pectine est un bon intermédiaire entre les liquides et les solides. L'élixir de coing est donc conseillé contre les rhumes des foins (associé au Citron), contre les allergies au pollen, les allergies à certaines mauvaises nouvelles qui déclenchent des diarrhées, contre les psychoses installées dans la sphère hépatique, contre les diathèses exsudatives.

Le cognassier est avec l'amandier un des trois premiers arbres à fleurir au printemps. Cela veut dire qu'il défie le froid hivernal et les gelées matinales. Il n'est pas dit dans les livres de botanique qu'il possède de l'acide cyanhydrique pour le protéger. Il possède cependant quelque chose de similaire pu défier le gel et les autres pièges de l'intelligence saturnienne. Ainsi nous conseillerons son élixir chaque fois qu'un barrage de Saturne se présentera.

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Ana M. Cabo-González, autrice de « Quand les propriétés des plantes défiaient l’entendement », (Annales islamologiques, 51 | 2017, pp. 39-51) s'intéresse notamment aux propriétés merveilleuses du coing :


Parmi les propriétés « merveilleuses » des plantes, il y a celle d’augmenter l’intelligence des hommes.

Par exemple, à propos du coing (safarǧal, Cydonia oblonga Mill.), al-Qazwīnī écrit : « Ses fleurs ont des propriétés merveilleuses pour fortifier le cerveau et le cœur. Yaḥyā ibn Ṭalḥa ibn ʿAbd Allāh raconte qu’il a entendu son père dire : « Je suis allé au Messager de Dieu, – Dieu le bénisse et le sauve –, et il retenait un coing. Il le jeta sur moi en disant, prends-le Ô Abū Muḥammad ! Le coing purifie le cœur. » On dit que le Messager de Dieu – Dieu le bénisse et le sauve –, cassa en deux un coing et l’offrit à Ǧaʿfar ibn Abī Ṭālib – que Dieu soit satisfait de lui –, en disant : « Mangez-en parce qu’il purifie l’homme et il rendra plus beau à vos descendants ! » Al-Qazwīnī ajoute que « si une femme enceinte mange des coings et des grenades jusqu’au troisième mois de sa gestation, l’enfant sera intelligent, habile et de bonne conduite ». (Al-Qazwīnī, El Libro de las plantas, p. 75-76.)

 

Sylvie Verbois, auteure de Les arbres guérisseurs : Leurs symboles, leurs propriétés et leurs bienfaits (Éditions Eyrolles, 2018) transcrit le message que lui inspirent les arbres :

Mot-clé : Renouer avec son cœur.

Élément : Eau ; Feu.

Émotion : Mélancolie ; Colère.


Je vous accompagne sur le chemin de la vie, vous épaulant dans les passages délicats, amenant votre esprit à prendre du recul, à s'alléger, redonnant légèreté et délicatesse à votre cœur, telle une feuille se détachant de sa branche. Faites-moi confiance, et dégustez mon fruit, doré comme un ciel d'automne. Pomme d'or, gage d'amour et promesse inattendue, il est exceptionnel et réserve bien des surprises si vous prenez le temps de vous en occuper. Il viendra alors vous apporter douceur et force pour... [fin manquante sur le Net].

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Symbolisme alimentaire :


Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :


Le Coing étudie les choses et réfléchit sur elles. Comme un vrai Père Noël animé des meilleures intentions qui soient envers l'humanité, il regarde par-dessus ses lunettes et, pensivement, caresse de ses mains sa longue barbe blanche. Il pèse et soupèse, tâche d'apporter une solution harmonieuse à des affaires en suspens ou à première vue insolubles. Il fait appel à la sagesse qui réside au plus profond de lui, ne juge pas, ne condamne pas, mais ne nie pas pour autant que certains éléments demandent à être résolus. Après mûre délibération, après avoir pris une décision de manière équilibrée, il t'offrira ses sages paroles. Et il tient compte de toutes les données.

Il déborde de compréhension : il comprend la gauche et la droite, le féminin et le masculin, le blanc et le noir, le oui et le non, il peut se mettre 'dans la peau' des autres, mais ne se laissera néanmoins jamais induire en erreur ni déséquilibrer par d'éventuelles mystifications, manipulations ou feintes provenant de gauche ou de droite.

Le Coing symbolise la patience de méditer calmement sur certains choses afin de parvenir à une solution sensée. Loin de s'énerver, il est conscient, sait pertinemment, que pour chaque problème qui surgir la juste réponse se présentera, que




Mythologie :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


COGNASSIER. — Plutarque nous apprend que, d’après un décret de Solon, qui consacrait ainsi par la loi un usage populaire existant, la nouvelle mariée devait manger un coing, avant de monter sur le lit nuptial. Les Grecs appelaient le coing chrysomela, c’est-à-dire, pomme d’or, le malum aureum de Virgile. Selon Plutarque, on mangeait le coing pour rendre agréable la première entrevue des époux ; mais, selon d’autres, pour obtenir de beaux enfants. En effet, on prétendait que la femme enceinte, en mangeant du coing, accoucherait d’un beau garçon. Le coing, consacré à Vénus, était considéré comme un gage d’amour par les amoureux de la Grèce. D’après Athénée, le chariot de Vénus n’était pas seulement rempli de myrtes et de roses, mais encore de coings. Dans plusieurs représentations anciennes, la déesse de l’amour se trouve représentée avec un coing à la main. C’est encore au coing, sans doute, que Virgile fait allusion dans sa troisième églogue :


Malo me Galathea petit, lasciva puella,

Et fugit ad salices.


On peut comparer ici l’usage des amoureux serbes, d’une provenance vraisemblablement hellénique, de se jeter la pomme, comme invitation à l’amour qui conduit au mariage. Dans plusieurs autres cas, où la pomme joue un rôle érotique, il faudrait sous-entendre le coing. Par exemple, dans cette épigramme de Platon traduite en latin

:

Malo ego te ferio ; tu, si me diligis, illud

Suscipe, me imperti et virginitate tua.

Hoc fieri si posse negas, hoc suscipe malum, et,

Quam pereat parvo tempore... vide.


On confiait la ruse de l’amoureux Akontius pour obtenir en mariage la belle Cydippe de Délos. N’osant lui faire sa déclaration, il jeta dans le temple de Diane, où elle se rendait pour ses dévotions, un coing avec l’inscription qui suit : « Je jure, par la divinité de Diane, de devenir la femme d’Akontius. » La jeune fille, ayant ramassé le coing, lut à haute voix l’inscription, et par cette lecture, ayant, sans le vouloir, dans le temple de Diane, prêté serment d’épouser Akontius, celui-ci obtint le prix de sa ruse. Mattioli, à propos de l’ellébore blanc, nous apprend qu’en Espagne, le coing est employé comme un contrepoison infaillible : « Paratur a radicum succo in Hispania venenum, quo venatores sagittas illinunt, quibus qui feriuntur, brevi tempore pereunt, nisi cydonia poma voraverint, et eorundem biberint succum. » Goropius prétend que les trois pommes de l’arbre des Hespérides enlevées par Heraclès étaient des coings, et il fait mention d’une statue du Dieu tenant trois coings à la main

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Depuis la Grèce antique, le coing est aussi connu sous le nom de pomme de Cydon ou poire de Cydonie. Aujourd'hui encore, l'une des variétés les plus appréciées est celle qui provient de la région de La Canée ou Cydon (ancienne Kydonia), au nord de la Crête.

 

Selon le site https://mythologica.fr/grec/acontios.htm :


"De condition modeste, Acontios habitait l'île de Céos, il se rendit un jour à Délos, pour la fête d'Artémis; il y rencontra Cydippé, une jeune fille athénienne de noble famille, dont il s'éprit follement.

Mais Cydippé l'ignorait. Il imagina alors une ruse afin de l'épouser : il écrivit sur un coing (appelé poire de Cydonie à l'époque) ou une pomme, la formule "Je jure, par le temple d'Artémis, de me marier avec Acontios" et fit rouler le fruit vers les pieds de la belle indifférente assise sur les marches du temple. Intriguée, elle lut l'inscription haute voix, s'apercevant trop tard de la portée du serment involontairement fait car jurer dans l'enceinte d'un temple c'est prendre la divinité à témoin. Par trois fois, Cydippé tenta de se dérober à sa promesse en se fiançant à un autre qu'Acontios ; par trois fois, Artémis, qui n'autorisait aucun parjure, la frappa d'une maladie qui la rendait si hideuse qu'elle faisait fuir ses prétendants. Le père de Cydippé, ignorant la cause du tourment de sa fille, consulta l'Oracle de Delphes et, apprenant la vérité, loua l'intelligence d'Acontios qu'il maria à sa fille."

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Aurore Petrilli auteur d'un article intitulé "Le trésor du dragon : pomme ou mouton ?" (paru In : Gaia : revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque, numéro 16, 2013. pp. 133-154) s'interroge sur la nature des pommes d'or du Jardin des Hespérides :


[...] Le coing, quant à lui, est également un fruit typiquement méditerranéen. Originaire d’Iran, il est notamment cultivé au Portugal et en Grèce, depuis l’Antiquité. On l’appelait d’ailleurs μῆλα κυδωνία, c’est-à-dire « pomme de Cydon » (Belfiore, 2010, p. 301-302 ; Bailly, 1950, p. 1276- 1277). Sa ressemblance physique évidente avec la pomme, avec laquelle il se marie bien aussi en cuisine, fait du coing un autre symbole d’amour et de fertilité que les jeunes mariés mangeaient avant d’entrer dans la chambre nuptiale. Cette tradition est notamment évoquée par Plutarque qui dit que Solon avait ordonné « que la nouvelle mariée, avant d’entrer dans la chambre de son mari, mangeât de la pomme de coing afin que leur premier abord fût doux et agréable » (Questions romaines, 65).

[...] En définitive, si les grenades, les coings et les oranges peuvent physiquement être confondus avec des pommes, il est impossible que les auteurs aient pu prendre ces fruits pour des moutons. La confusion est donc bien verbale et les artistes ne s’y sont, eux, pas trompés.

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Littérature :


Dans Eugénie Grandet (1833), Honoré de Balzac propose un portrait de la mère d'Eugénie, Madame grandet, assez peu flatteur, notamment par la comparaison de cette femme avec le fruit qui nous intéresse :


"Madame Grandet était une femme sèche et maigre, jaune comme un coing, gauche, lente ; une de ces femmes qui semblent faites pour être tyrannisées. Elle avait de gros os, un gros nez, un gros front, de gros yeux, et offrait, au premier aspect, une vague ressemblance avec ces fruits cotonneux qui n'ont plus ni saveur ni suc. Ses dents étaient noires et rares, sa bouche était ridée, et son menton affectait la forme dite en galoche.

 

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