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Le Chêne



Étymologie :

  • CHÊNE, subst. masc.

Étymol. et Hist. Fin xie s. judéo-fr. chasne, chaisne, chesne (Raschi Blondh., § 199 et 607) ; 1160 chasne (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1921) ; ca 1170 chaidne (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 18) ; 1177-88 chaisne, chesne (Chr. de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 6528-6529) ; ca 1225 désigne le bois tiré de cet arbre chainne (G. de Coinci, éd. V. F. Koenig, I Mir. 11, 1466) ; 1600 chesne-vert (O. de Serres, 794 et 795 ds Littré). L'a. fr. chasne est issu de *cassanus attesté sous la forme casnus (866 ds Nierm. ; v. aussi Du Cange t. 2, p. 203c) prob. d'orig. gaul. (REW3, n°1740) ou pré-gaul. (v. FEW t. 2, p. 461b). D'apr. Ascoli ds Archivio glottologico italiano, t. 11, pp. 425-427 *cassanus serait le représentant gaul. du gr. κ α ́ σ τ α ν ο ς (châtaigne*), v. aussi Hubschmid fasc. 2, p. 104. Les formes chaisne, chesne sont plus prob. issues d'un croisement avec fraisne, frêne (v. G. Tuaillon cf. bbg.) que d'un type *caxinu (Fouché, p. 816 ; v. aussi Cor., s.v. quejigo) ; chêne-vert est composé de chêne et de vert*.

  • GLAND, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. glant (Gl. de Raschi, 548, p. 76 ds T.-L.) ; ca 1165 la glant ici, valeur coll. (G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 430) ; 2. 1538 anat. (J. Canappe, 14e Livre de la Méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. 18, p. 271) ; 3. arg. 1901 (d'apr. Esn.). Du lat. glans, glandis, fém. « gland de chêne » et p. anal. terme d'anatomie.


Lire aussi la définition de chêne et de gland pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Quercus robur ; Arbré ; Cassé ; Châgne ; Chassaing ; Chôssi ; Glandier ; Gorric ; Kêne ; Raouré ; Robre ; Roubé ; Roure ; Tann ; Tsâgno.

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Botanique :


Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes et s'interroge plus particulièrement sur l'influence des plantes sur les humains :


En vérité, il est bien des manières d'aimer les arbres. Saint Bernard disait avoir plus appris d'eux que des livres. Quant à Lucrèce, il pensait que la musique de la flûte avait pris naissance dans les bois profonds. François Mauriac, lui, embrassait les chênes de son parc, collant son corps à leur écorce et les enserrant dans ses bras. Il renouait ainsi avec la primauté du chêne, que l'Antiquité gréco-romaine considérait comme oraculaire : en regardant le vent faire trembler ses feuilles, on pouvait connaître le dessein des dieux. Et bienheureux les mortels, empereurs ou généraux victorieux, que l'on couronnait de chêne ! C'était reconnaître leur quasi-divinité D'ailleurs, les généraux français portent encore sur le képi de leur tenue d'apparat une couronne de feuilles de chêne.

 

Francis Martin, auteur de Sous la forêt, pour survivre il faut des alliés (Éditions humenSciences, 2019) raconte l'épopée du Chêne :


« Chêne » est le nom commun, vernaculaire, de nombreuses espèces d'arbres et d'arbustes appartenant au genre Quercus. Originaires d'Asie, les chênes se sont multipliés il y a 10 millions d'années, jusqu'à compter plus de 400 espèces, majoritairement dans l'hémisphère nord. Si les chênes sont le plus souvent des arbres pouvant atteindre quarante mètres de hauteur comme le chêne pédonculé (Quercus robur), certaines espèces forment des arbustes, tel le chêne vert, ou des arbrisseaux, tel le chêne kermès. La diversité des chênaies européennes d'aujourd'hui est l'aboutissement d'une longue histoire modelée par la succession d'une vingtaine d'alternances de périodes glaciaires et de réchauffements, s'étalant sur les deux derniers millions d'années. des espèces de chênes se sont adaptées ; d'autres ont disparu. Aujourd'hui, une vingtaine d'entre elles sont spontanées en Europe, dont huit en France. [...]

Le résultat de cette enquête sur l'histoire du cassanos (le chêne des Gaulois) révélèrent des stratégies inattendues de dispersion et de colonisation, et les mécanismes d'évolution des chênes. Mes collègues établirent alors le scénario de la reconquête du continent européen par les chênes.

Durant la dernière période glaciaire, les populations européennes de chênes survivent dans leurs refuges méridionaux. Il y a 11 000 ans, les glaciers se retirent et les chênes entament leur recolonisation de la steppe et de la taïga, en contournant les Alpes filant vers le nord. Les chênes ont recolonisé le continent européen à la vitesse de 500 mètres par an, avec des pointes d'un kilomètre à certaines périodes. Environ quatre fois plus vite que la vitesse estimée par les modèles numériques simulant la dispersion des glands par les oiseaux arboricoles (comme les geais et les pies), et les mammifères - en particulier les chevreuils, les sangliers et les petits rongeurs.

Le paléobotaniste anglais Clement Reid (1853-9416) avait calculé que, d'après les distances moyennes de dispersion des graines, les espèces végétales auraient du mettre plusieurs centaines de milliers d'années pour repeupler le continent européen après les glaciations. Dès lors, comment cette recolonisation a-t-elle pu se dérouler en moins de 11 000 ans ? Il s'agit là du « paradoxe de Reid ». Pour le résoudre, Antoine Kremer et Rémy Petit proposent que des glands puissent parfois être transportés très loin de leurs parents, en avant du front de migration. En partant de cette idée, ils identifient, grâce à des simulations informatiques, un mécanisme de dispersion inédit : la diffusion par « sauts de puce ». Des îlots de chênes pionniers e seraient installés dans la steppe en avant du front de migration principal, accélérant ainsi la colonisation des nouveaux espaces. Mais qui pourrait emporter des glands sur de si grandes distances ? Les geais, les pies et les corbeaux, dont on sait qu'ils sont capables de transporter les glands sur des dizaines de kilomètres, afin de constituer des réserves en prévision de l'hiver. Parfois, ces glands enfouis sont oubliés et ils germent au printemps suivant, loin de leur lieu d'origine. Les tribus humaines, qui consommaient la farine de gland, ont elles aussi probablement transporté de grandes quantités de glands, lors de leur migration vers leurs nouveaux territoires de chasse septentrionaux, libérés par les glaces. En semant des glands près de leurs campements et en prenant soin des jeunes chênes, elles auraient pu ainsi s'assurer d'une source de nourriture en période de disette.

[...]

Cette belle histoire de l'épopée postglaciaire des chênes a bénéficié d'un grand retentissement au sein de la communauté scientifique, des forestiers et du grand public. Cette vision d'une armée de chênes marchant majestueusement vers le nord à travers la steppe, me faisait irrésistiblement rêver ; j'imaginais Sylvebarbe à la tête des Ents partant en guerre contre l'Isengard, dans les Monts Brumeux tolkiennes. Par la suite, on a découvert que les hêtres, les charmes et les ormes avaient accompagné les chênes par des routes migratoires similaires.

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique.

Teinture noire : [...] galles de feuilles de chêne, Quercus robur et pedonculata.

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


POMME DE CHÊNE. On croit, dans les populations agricoles, que si après la Saint-Martin, qui est le 11 novembre, on trouve un petit ver dans les pommes de chêne ou noix de galle, c'est un signe d'abondance ; si c'est une mouche qu'on y rencontre, c'est une annonce de guerre ; et si l'on y voit une araignée, c'est un présage de mortalité, de guerre, de famine.

 

Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne (Éditeur Lafolye, janv. 1892) relève des traditions liées à la vie humaine :

- Dans l'étang aujourd'hui desséché de Ligouyer, près de Bécherel, il y avait un chêne qui avait poussé à quelque distance du bord sur une petite butte de terre. Les garçons ou les filles qui voulaient se marier dans l'année allaient se frotter contre ce chêne ; pour y arriver, il fallait se mettre dans l'eau, au moins jusqu'aux genoux. [...]


– On voyait autrefois dans les landes entre Dingé et Lanrigan (Ille-et-Vilaine) trois chênes placés en triangle assez près les uns des autres ; pour se guérir de la fièvre, il suffisait de passer entre ces arbres ; l'opération était parfois difficile, l'espace étant très resserré ; il fallait que des personnes secourables tirassent fortement sur celui ou celle qui subissait l'opération.

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D'après Véronique Barrau, auteure de Plantes porte-bonheur (Éditions Plume de carotte, 2012) : le chêne pédonculé (Quercus robur) peut être sollicité "pour un bonheur robuste".


Des siècles de chance : Sa longévité exemplaire, sa stature empreinte d'une force tranquille et sa forte propension à attirer la foudre, considérée jadis comme une manifestation divine, ont conduit les Européens d'antan à sacraliser le chêne. Dotés de telles vertus, l'arbre et ses fruits ne pouvaient que dispenser de nombreux bienfaits. Le gland de chêne passait ainsi pour un porte-bonheur efficace, il garantissait chance et longévité à toute personne le portant sur soi ou dans son sac.


Amulette protectrice : Selon la superstition , un chêne foudroyé ne peut l'être deux fois. A ce titre, toute feuille d'un tel arbre portée sur soi protégerait efficacement son propriétaire des éclats célestes. Sur le même principe, les soldats italiens qui assimilaient la foudre à une "arme divine" pensaient se prémunir des blessures en étant pourvus d'une telle feuille. Le chêne détiendrait également des capacités protectrices contre les maladies. S'exposer à la fumée de son bois ou pénétrer à trois ou neuf reprises dans l'antre creux d'un vieux chêne renforcerait les résistances immunitaires. Une autre méthode de prévention consiste à mâcher des glands chaque matin "en visualisant ses ancêtres sur quatre générations". Le bois de chêne permettrait enfin de refouler les assauts malfaisants des esprits surnaturels et aucun tour de sorcellerie ne peut nuire aux marins naviguant sur un bateau construit avec du chêne.


Intouchables : Les chênes sacrés faisaient l'"objet de dévotions et de tabous si puissants que l'abattage de ces arbres pouvait être puni par la sentence capitale. De leur côté, de nombreux chênes séculaires, abritant des nymphes dans leur veines boisées, sauraient rendre leur propre justice grâce à une panoplie de châtiments fort variés : faim ou tremblement incessants, incendies, maladies, mort violente...


Droit comme un chêne : Les jeunes filles d'Ille-et-Vilaine, désireuses de trouver un bon parti, se rendaient près de l'ancien étang de Saint-Pern et touchaient l'écorce d'un chêne poussant près de l'édifice sanctifié pour réaliser leur vœu. Il y a fort à parier que le tronc de cet arbre se hissait relativement droit vers le ciel comme tous les chênes caducs. Et selon une croyance communément admise le simple fait d'entourer ses bras autour d 'un chêne assurerait à la gente féminine de trouver un homme viril.


Pas cool ! Les Slaves d'antan nourrissaient un culte au dieu de la foudre et entretenaient un feu permanent en son honneur. Si les gardiens chargés de surveiller les flammes manquaient à leur devoir, ils étaient condamnés à périr.


Un sacré tout en un ! Le chêne de Saint-Thelo, qui gît aujourd'hui à terre dans le Finistère, attire chaque année de nombreux pèlerins lors de la Troménie de Landeleau, une procession religieuse du cru. Chacun a à cœur de prélever un morceau de son écorce pour le garder précieusement avec soi. Ces bouts de bois auraient en effet la faculté de préserver des troubles de santé et de la foudre, de porter chance aux étudiants et de faire gagner au loto !"

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cet arbre majestueux :


Automne -Octobre.

LE CHÊNE - HOSPITALITÉ.

Les anciens croyaient que le chêne, né avec la terre, avait offert aux premiers hommes de la nourriture et un abri. Cet arbre, consacré à Jupiter, ombrageait le berceau de ce dieu, lorsqu'il prit naissance en Arcadie, sur le mont Lycée. La couronne de chêne, moins estimée par les Grecs que la couronne d'or, paraissait aux Romains la plus désirable des récompenses. Pour l'obtenir il fallait être citoyen, avoir tué un ennemi, reconquis un champ de bataille, et sauvé la vie à un Romain. Scipion l'Africain refusa la couronne civique, après avoir sauvé son père à la journée de Trebie : il refusa celte couronne, car son action portait en elle-même sa récompense. En Épire, les chènes de Dodone rendaient des oracles ; ceux des Gaules couvraient les mystères des druides. Les Celtes adoraient cet arbre : il était pour eux l'emblème de l'hospitalité, vertu qui leur fut si chère qu'après le titre de brave, celui d'ami et d'étranger était à leurs yeux le plus beau des titres. Les hamadryades , les fées et les génies n'enchantent plus nos sombres forêts ; mais l'aspect d'un chêne majestueux nous remplit encore d'admiration, de respect et de crainte. Plein de jeunesse et de force, lorsqu'il élève sa tête altière, et qu'il étend ses bras immenses, il parait comme un protecteur, comme un roi. Dépouillé de verdure, immobile, frappé de la foudre, il ressemble au vieillard qui a vécu dans les siècles passés, et qui ne prend plus part aux agitations de la vie. Les vents impétueux luttent quelquefois contre ce fier athlète : d'abord il murmure, mais bientôt un bruit sourd, profond, mélancolique, sort de ses robustes rameaux. On écoute, et on croit entendre une voix confuse et mystérieuse, qui explique les vieilles superstitions du monde. En Angleterre, on a vu un seul chêne couvrir de son ombre plus de quatre mille soldats. Dans le même pays, auprès de Shrewsbury, le chêne royal, encore tout verdoyant, rappelle les malheurs de Charles II, fugitif au milieu de son royaume. Ce prince trouva un abri, un sauveur ; mais son père n'en trouva point ... Horrible souvenir qui rappelle, hélas ! que l'Angleterre n'a pas été seule altérée du sang des rois ... Et pourtant on montre encore, à la porte de Paris, dans le bois de Vincennes, la place occupée jadis par le chêne sous lequel saint Louis, semblable à un tendre père, venait s'asseoir pour rendre la justice à son peuple.

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Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Chêne - Hospitalité.

Les premiers hommes se sont abrités sous les vastes rameaux du chêne et se sont nourris de son fruit. Le chêne sert de refuge aux oiseaux et aux bergers pendant l’orage et prête son ombre hospitalière aux danses des villageois dans les jours de fête.

 

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


CHÊNE - HOSPITALITÉ.

Ayez une charité persévérante les uns pour les autres , car la charité couvre la muliitude de péchés. Exercez entre vous l'hospitalité sans murmure ; que chacun de vous, selon le don qu'il a reçu, rende service aux autres comme de fidèles dispensateurs des grâces qui prennent toutes les formes de Dieu.

1 Pierre VIII, 10.

Les forêts et les bois ont toujours été et sont encore aujourd'hui le sanctuaire de la végétation. Que de fleurs sur les buisons, que de guirlandes sous les arbustes, que de fleurs et de parfums à leurs pieds ! Le muguet odorant y dérobe ses clochettes d'ivoire et leurs charmantes variétés. Les plantes de la plaine y acquièrent une vie et une fraicheur qu'elles n'avaient pas ; c'est là enfin que la nature ne perd jamais ses droits et que sa voix consolante, mais sincère, se fait tou jours entendre au cœur. Or, ce sont en grande partie les chênes qui formaient ces vastes forêts dont celles qui nous restent ne sont que des portions échappées à la hache de la destruction. C'était sous leur voûte épaisse qu'un peuple superstitieux allait consulter ces oracles si renommés des chênes de Dodone, etc.

DU CHÊNE

Le Chêne est le plus beau comme le plus robuste des habitants de nos forêts ; c'est son image qui s'offre d'abord à la poésie quand elle veut peindre la force qui résiste, comme celle du lion pour exprimer la force qui agit. Son nom latin robur indique cette vigueur qui caractérise le chêne. Le chêne est l'arbre par excellence, le plus grand, le plus vivace et le plus utile, le plus commun et le plus nécessaire des arbres indigènes à l'Europe et à l'Amérique du Nord ; à lui seul il pourrait presque suppléer tous les autres et dans beaucoup d'usages il ne pourrait être remplacé par aucun. On est en droit de dire qu'il chérit la France puisqu'il l'a toujours habitée, qu'il y offre plus que partout ailleurs des tiges plusieurs fois séculaires et d'une grosseur extraordinaire, des cimes majestueuses élancées à plus de 35 mètres de hauteur.

Les deux principales espèces de chêne qui forment le fond de nos plus riches forêts sont le chêne pédonculé et le chêne yeuse ou chêne vert.


Chêne à grappes : Ce chêne est un des plus beaux arbres de nos forêts. Il se fait remarquer par sa haute tige, par ses formes robustes, par sa cime ample et majestueuse ; son tronc est revêtu d'une écorce épaisse raboteuse, brune à l'extérieur et rougeâtre intérieurement. Les Grecs avaient consacré cet arbre au plus puissant des dieux qui en avait agréé l'hommage : quercus jovi ... placuit, dit Phèdre. Ses rameaux tressés en couronne ornaient chez les Romains le front du citoyen distingué par ses vertus civiques, surtout de celui qui avait sauvé la vie d'un patriote. Le chêne ne devait ces honneurs, ce culte de reconnaissance, qu'à sa qualité précieuse. Les hommes ont trouvé de tout temps une ressource assurée contre la disette dans les glands de quelques espèces. On retrouve encore aujourd'hui dans la Grèce et l'Asie-Mineure des chênes à glands doux ; ceux connus sous le nom de ballote se vendent sur les marchés de Bone, de Constantine, d'Alger et de plusieurs autres villes de Barbarie. On mange ces fruits crus ou grillés, comme nos châtaignes dont ils ont presque la saveur ; ils font, pendant une partie de l'année, la nourriture de plusieurs peuplades de Maures et d'Arabes. Ces chênes sont encore dans quelques contrées de l'Espagne et du Portugal, l'objet d'un commerce assez lucratif. Il se fait une grande consommation de leurs glands, et Bosc dit les avoir vu vendre sur le marché de Burgos avec le même débit que la châtaigne en France. Les glands qui ne peuvent servir de nourriture à l'homme sont destinés à l'alimentation de plusieurs animaux domestiques.

[...]

RÉFLEXION.

La cordialité est un effet de la charité et un fruit de l'amour divin uni à celui du prochain. C'est une saillie de ceur par laquelle on fait voir qu'on est bien aise d'être avec son frère, avec un pauvre, avec le prochain.

(Saint Vincent de Paul, Maximes et conseils ).

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Chêne - Hospitalité.

Le chêne était autrefois consacré à Jupiter, dieu des voyageurs. C'est en invoquant le nom redouté du maître des dieux que l'étranger, égaré ou menacé par l'orage, demandait l'hospitalité qui ne lui était jamais refusée. C'est aussi sous l'ombrage épais du chêne que s'abritent une foule d'oiseaux.


Là du plaisir tout a la forme,

L'arbre a des fruits, l'herbe a des fleurs,

On entend dans le chêne énorme

Rire les oiseaux querelleurs.

Et le ciel est plein de lumière,

Et le ciel est plein de zéphyrs.

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Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


CHÊNE : Force ; Hospitalité.

Les anciens croyaient que le chêne, né avec la terre, avait offert aux premiers hommes la nourriture et l'abri, aussi fut-il de tout temps en vénération parmi les peuples. Ce qui est vrai, c'est que le chêne produit les glands, dont quelques espèces ont offert de tout temps aux hommes une ressource assurée contre la disette.

Cet arbre est à bon droit l'emblème de l'hospitalité, quel plus agréable ombrage peut observer le voyageur pour se livrer au repos ?

« Ah ! disait un jour Napoléon à Sainte-Hélène, à un de ses compagnons, M. de Las Cases, que ne sommes-nous libres au bord de l'Ohio ou du Mississipi, entourés de nos familles et de quelques amis... Sentez-vous quel plaisir nous aurions a parcourir sans fin et de toute la vitesse de nos chevaux ces vastes forêts d'Amérique. Mais ici, sur ce rocher, c'est à peine s'il y a de quoi faire un temps de galop, je ne puis que tourner dans mon cercle d'enfer. Puis, rentrant au moment où les rayons du soleil tropical brûlaient son front, il se réfugiait sous la tente que lui avait fait dresser sir Malcolm ; mais, sous cette ombre sans charme, un chêne ! un chêne ! s'écriait-il, et il demandait avec passion qu'on lui rendit le feuillage de ce bel arbre de France. » THIERS.

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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant :


"Arbre sacré dans de nombreuses traditions, le chêne est investi des privilèges de la divinité suprême du ciel, sans doute parce qu'il attire la foudre et qu'il symbolise la majesté : chêne de Zeus à Dodone, de Jupiter Capitolin à Rome, de Ramowe en Prusse, de Perun chez les Slaves. La massue d'Hercule est de chêne. Il indique particulièrement solidité, puissance, longévité, hauteur, au sens spirituel autant que matériel.


Le chêne est, en tout temps et en tout lieu, synonyme de force : c'est, de toute évidence, l'impression que donne l'arbre à l'âge adulte. D'ailleurs, chêne et force s'expriment en latin par le même mot : robur, qui symbolise aussi bien la force morale que la force physique.

Le chêne est la figure par excellence de l'arbre ou de l'axe du monde, tant chez les Celtes qu'en Grèce, à Dodone. C'est encore le cas chez les Yakoutes sibériens.

On note en outre que, tant à Sichem qu'à Hebron, c'est auprès de chênes qu'Abraham reçut les révélations de Yahvé : le chêne jouait donc, là encore, son rôle axial, qui en faisait l'instrument d'une communication entre le Ciel et la Terre. Dans l'Odyssée, Ulysse vient consulter deux fois, sur son retour, le feuillage divin du grand chêne de Zeus. (14, 327 ; 19, 296). La Toison d'or, gardée par le dragon, était suspendue à un chêne : celui-ci avait valeur de temple.

D'après un passage de Pline l'Ancien, qui s'appuie sur l'analogie du grec (drûs), le nom des druides est en relation étymologique avec le nom du chêne ; d'où la traduction homme de chêne, qui a souvent réussi à s'introduire jusque dans l'érudition moderne. Mais le nom du chêne est différent dans toutes les langues celtiques, y compris le gaulois (dervo). Le rapprochement est symboliquement valable cependant, en ce sens que les druides, étant donné leur qualité sacerdotale, ont droit à la fois à la sagesse et à la force. Le chêne symbolise en effet ces deux valeurs. Adoré par les Celtes, il était aussi pour eux, par son tronc, par ses larges branches, par son feuillage touffu et par son propre symbolisme, l'emblème de l'hospitalité et l'équivalent d'un temple."


A l'entrée "Gland", on peut lire : "se rattache à la symbolique de l’œuf : abondance, prospérité, fécondité. Transposé du plan matériel et au plan spirituel, il figure au bout du cordon rouge qui entoure le chapeau des cardinaux, aux chapiteaux des colonnes, dans les blasons, etc. Émergeant de son enveloppe grenue, il symbolise la naissance, la sortie du sein maternel ; puis, à une seconde phase, lors de l'érection, la manifestation de la virilité ; enfin, par couple, il n'est plus que l'image sexuelle de l'homme. Mais au sens spirituel, comme dans les attributs religieux, il désigne la puissance de l'esprit et la vertu nourrissante de la vérité, cette vérité qui vient de deux sources : la nature et la révélation."

 

Lire aussi le document tiré de http://docplayer.fr/12389896-L-edelweiss-un-symbole.html

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Chêne rouvre (Quercus robur) a les caractéristiques suivantes :


On connaît au moins trois cents espèces de Chênes ! Parmi les variétés européennes à feuilles caduques, la plus commune est le Rouvre, si toutefois l'on peut parler d'une espèce : les botanistes regroupent, en effet, sous ce nom deux arbres différents !

Le Chêne noir, dit aussi Chêne à feuilles sessiles (Quercus sessiliflora). Ses feuilles sont brillantes, comme vernies ; les glands paraissent collés aux branches.

Le Chêne mâle, dit aussi Chêne pédonculé (Quercus pedunculata). Ses feuilles sont mates. Les glands se balancent, suspendus à un long pédoncule.


Genre : Masculin

Planète : Soleil

Élément : Feu

Divinité : Zeus-Jupiter ; Thor ; Dag, personnification du jour dans la mythologie scandinave ; il parcourt la terre sur un char tiré par le cheval Skinfax (le Crépuscule) qui illumine la terre et l'atmosphère ; Daira-Perséphone ; Hermès -Mercure ; Mithra, « le Médiateur » qui ménage les rapports des hommes avec les dieux dans l'antique religion mazdéïste ; Cybèle ; l'Hécate simple.


Pouvoirs : Protection ; Santé ; Gains matériels ; Puissance créatrice ; Fécondité ; Chance.


Utilisation rituelle : Phryxus, roi de Béotie, et sa sœur Hellé sont enlevés par un bélier à toison d'or qui leur fait traverser un bras de mer où Hellé se noie (l'Hellespont). Phryxus parvient à tuer le bélier à toison d'or et suspend sa dépouille aux rameaux d'un Chêne, au-dessus d'un autel consacré à Zeus-Jupiter. C'est cette toison légendaire que Jason voulait conquérir. Le vieux Chêne jupitérien, gardé par un énorme dragon, joue un rôle essentiel dans l'épopée des Argonautes.

Le Chêne ne se trouve en Grèce que dans quelques régions montagneuses du Nord : Thessalie, Epire, Macédoine, Thrace ; mais ce sont justement les régions où avaient séjourné d'abord les tribus grecques. De là vient que cet arbre joue un certain rôle dans la mythologie hellénique. C'était l'arbre sacré de Zeus. On racontait que les premiers hommes s'étaient nourris de glands. On donnait une couronne de Chêne aux vainqueurs des jeux Néméens. Les Chênes qui entouraient le sanctuaire de Zeus à Dodone, en Epire, jouaient un rôle important dans la divination : les prêtres rendaient les oracles en interprétant le bruit du vent dans le feuillage sacré. A Rome aussi, le Chêne était consacré à Jupiter, et fournissait les rameaux dont on tressait les couronnes civiques. Enfin, l'on sait la place que tenaient les Chênes dans la religion des Gaulois. Aucune cérémonie druidique ne pouvait être célébrée en un lieu qui en était dépourvu. C'est sans doute en souvenir de ces origines que l'arbre continua à être vénéré en France tout au long du Moyen Age, et même plus tard. Les statues (idoles christianisées) étaient traditionnellement sculptées dans du bois de Chêne. C'est souvent sous ces arbres qu'avaient lieu les sabbats de sorcières.


Utilisation magique : Un arbre qui vit si longtemps (presque autant, pense-t-on, que le châtaignier), qui possède une telle force naturelle, ne pouvait qu'exciter l'imagination des chamans et des magiciens. Les paysans croyaient apercevoir des nymphes ou autres dryades en train de se faufiler sous l'écorce...

Pour vivre très vieux, préservé de la maladie comme des douleurs, il faut mâcher chaque matin quelques glands crus en visualisant ses ancêtres sur quatre générations.

Brûler du Chêne dans les poêles ou dans la cheminée est sain : c'est une odeur que la maladie ne supporte pas. Quand un important bûcher de ce bois se trouve stocké près de la maison, les esprits n'approchent pas.

Un gland posé sur le rebord de chaque fenêtre empêche la foudre de tomber.

Si vous récoltez les feuilles encore vertes d'un Chêne abattu, et en ramenez suffisamment pour faire une litière, vous pouvez aborder le plus rude hiver sans crainte : vous n'attraperez jamais le moindre refroidissement.

Si vous .plantez un gland à la lune de la moisson (forte déclinaison lunaire qui accompagne l'équinoxe d'automne), une rentrée d'argent non négligeable ne saurait tarder. Pour guérir un enfant de la hernie, il faut fendre un Chêne et faire passer l'enfant trois fois dedans ; le père et la mère doivent être chacun d'un côté de l'arbre.

Si un fiévreux est mis en présence d'un Chêne par un sorcier, l'arbre se met à trembler et dépérit ; mais le malade est guéri (Corrèze).

Certaines âmes sont condamnées à faire pénitence jusqu'à ce qu'un gland, ramassé le jour anniversaire de leur mort, soit devenu un plant de Chêne propre à un bon usage utile (Vendée).

Les pièces d'or que distribuent un peu trop généreusement certains personnages rencontrés au sabbat se transforment le lendemain en feuilles de Chêne. Un jour, un berger-sorcier fut condamné à un louis d'amende ; le juge qui encaissa ce louis s'aperçut bientôt qu'il n'était qu'une feuille de Chêne.

Vouloir faire entrer une idée sérieuse dans la tête d'une femme, c'est comme si vous vouliez planter un Chêne dans une coquille d'œuf.

Pour préserver les vaches de la cocotte (fièvre aphteuse), on leur mettait au cou des colliers de Chêne (Beauce). Pour se débarrasser d'un sort qu'une sorcière vous a jeté, il faut uriner dans une bouteille verte, y mettre cinq feuilles de Chêne et cacher la bouteille sous le lit ; la sorcière viendra implorer son pardon au lever du jour (Danemark).

Une fille qui prend plaisir à manier des glands sera portée plus tard à satisfaire son mari manuellement.

« Tu serois propre à juger en hyver qui sont les Chasnes masles et fumelles : quand il gellera à pierre fensdre mets-toi tout nud contre cet arbre-cy ou celui-là, et si tu fientes contre ce sera une fumelle.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Symbole de sagesse et de toute-puissance divine, arbre majestueux à la longévité exceptionnelle (plus de 2000 ans), le chêne rouvre, dont les glands nourrirent les premiers hommes, fut sacré sous l'Antiquité.

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) : "Imaginez un arbre divin et sacré, symbole de force et de sagesse, planté au centre du monde et reliant le Ciel et la Terre. Les Grecs en avaient fait l'arbre tutélaire de Zeus. Ainsi , le premier temple consacré au dieu des dieux de l'Olympe n'était autre qu'une forêt de chênes, située à Dôdôné, une ville de l’Épire, dans le pays des Molosses, où l'on se rendait pour interroger l'oracle de Zeus, mais aussi celui d'Aphrodite. C'était alors la voix de Zeus lui-même qui répondait par le truchement du bruissement des feuilles des chênes sacrés, remuées par le vent. Selon la légende mythique grecque toujours, la massue d'Héraklès était en bois de chêne.

Les Celtes, quant à eux, adoraient le chêne. Leurs prêtres, les druides - que l'on surnommait les hommes du chêne (en réalité le nom druide est issu du celtique druvids, qui signifiait "très savant") - cueillaient le gui, la fleur du chêne, au nouvel an. Il symbolisait alors une nouvelle vie, une régénération, l'immortalité de l'âme. Toutefois, il est bon de préciser que la fleur de chêne es rarissime. En trouver dans une forêt de chênes était donc quasi miraculeux. Le druide partait alors en quête du gui le sixième jour après la Nouvelle Lune, et si'il revenait bredouille, c'était un mauvais présage pour le village celte ou gaulois.

Enfin, le gland, le fruit du chêne, fut souvent considéré comme un symbole de fécondité et de prospérité. Car nos ancêtres savaient que c'était à partir de la graine contenue dans ce petit fruit qu'un nouveau chêne qui deviendrait plusieurs fois centenaire pouvait naître."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message des arbres :

Nous venons du cœur de Dieu. Nous n'avons rien

à apprendre et beaucoup à offrir. Nous avons été ensemencés

sur la Terre pour le bien du règne humain et animal, incluant

les oiseaux et les insectes, et pour nourrir la planète elle-même,

physiquement, émotionnellement et spirituellement. Nous

diffusons l'amour et la guérison pour vous.


Le chêne : Presque tout le monde connaît le chêne et comprend qu'il est fort et stable. J'ai la chance de vivre près de grands chênes centenaires. Je les serre dans mes bras et je colle mon dos contre leur tronc quand je le peux. Je peux presque sentir leur sagesse, leur force et leur endurance se répandre dans tout mon corps. Ils sont vraiment extraordinaires !

Au fil des ans, les humains ont abattu tant de vieux chênes sages qu'l en reste moins pour faire le travail que beaucoup ont fait dans le passé. Non seulement il y a moins de chênes, mais il y a plus de travail à faire. Ils se sentent fatigués et souvent découragés. Chaque fois que vous en appréciez un, cela les aide tous à accomplir leur mission divine.


VISUALISATION POUR AIDER LES ARBRES

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Faites appel à l'archange Purlimiek, l'ange de la nature, et sentez sa belle énergie vert-bleu.

  3. Permettez à n'importe quel arbre d'apparaître dans votre esprit.

  4. Bénissez-le et remerciez-le d'être venu vers vous.

  5. Demandez au rayon doré du Christ de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  6. Demandez au feu lilas de la Source de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  7. Demandez à l'énergie protectrice bleu foncé de l'archange Michaël de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  8. Demandez à la lumière aigue-marine de la sagesse féminine divine de l'ange Marie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  9. Demandez à la lumière argentée de l'archange Sandalphon de l'équilibre et de l'harmonie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  10. Prenez un moment pour invoquer toutes les énergies qui vous attirent et voyez-les se déverser dans l'arbre.

  11. Imaginez les couleurs qui s'écoulent d'une racine à l'autre en connectant le réseau d'arbres et en dynamisant les lignes ley.

  12. Ouvrez les yeux ensachant que vous avez aidé les arbres.

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Editions Québec-Livres, 2013), présente ainsi le chêne (Quercus alba) : "C'est un arbre majestueux qui pousse dans les forêts tempérées de l'Europe et de l'Amérique du Nord.


Propriétés médicinales : L'écorce de cet arbre est un astringent et un tonique qui peut servir de façon tant interne qu'externe. De façon interne, on s'en sert sous la forme d'un lavement qui soulage les hémorroïdes et autres problèmes rectaux. On peut aussi s'en servir sous forme de douche vaginale pour soulager les problèmes de menstruation ou sous forme de douche urinaire pour traiter les problèmes de sang dans les urines. Une infusion peut réduire la fièvre et soulager les irritations de la bouche et de la gorge ; on s'en sert alors sous la forme de gargarisme.


Genre : Masculin.


Déités : Thor - Zeus - Jupiter - Odin - Pan.


Propriétés magiques : Protection - Magie solaire - Fertilité mâle - Argent - Vitalité - Chance - Guérison.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS

  • L'utilisation du chêne, en magie remonte au temps des druides et même de l'Antiquité, car c'était aussi l'arbre sacré des Romains. Porter sur soi un gland de chêne indiquait que l'on était un disciple des dieux Jupiter, Zeus ou Odin. On se servait de l'écorce pulvérisée comme encens pour honorer ces dieux lors du festival du solstice d'été alors que le soleil est à son zénith.

  • Pour attirer la chance, prenez deux petites branches de chêne de longueur égale et nouez-le en croix avec un bout de laine rouge, ce qui représente l'équilibre et l'harmonie.

RITUEL POUR ATTIRER LA PROTECTION

C'est un rituel très simple que l'on effectue le jour, sous les branches d'un chêne lorsque le soleil brille. Il s'agit d'un ancien rituel druidique qui s'effectuait ordinairement au solstice d'été, alors que le soleil est à son plus haut - qu'il est le plus chaud - et que le chêne accorde sa fraîcheur.

Tendez votre figure vers le soleil à travers les branches du chêne, sentez ses rayons vous pénétrer et réchauffer votre corps en même temps que l'ombre des feuilles vous entoure. La lumière et la chaleur sont là, ais vous êtes complètement protégé par les branches du chêne. Visualisez les branches de l'arbre qui vous entoure comme ne armure verte qui vous protège et bloque toute influence négative, mais qui laisse passer les rayons du soleil et les influences positives. Recueillez- vous et dites :


Ô chêne majestueux, roi des forêts et des bois

Enveloppe mon corps et mon âme de ta protection

Afin que les forces du mal ne puissent m'atteindre

Et que jour et nuit je me sente protégé.

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Dans Vert, Histoire d'une couleur (Éditions du Seuil, 2013), Michel Pastoureau nous apprend que :


"Tout verger est construit comme un espace symbolique, et [que] chaque plante qui s'y trouve possède sa signification propre. Celle des fleurs varie beaucoup selon les époques et les régions et prend en compte plusieurs particularités : la couleur, le parfum, le nombre de pétales, l'aspect des feuilles, les dimensions des unes et des autres, l'époque de la floraison, etc. Quelques idées peuvent néanmoins être dégagées pour le Moyen Âge central : Le lis est symbole de pureté et de chasteté, [...] De même, les arbres sont toujours signifiants. Le chêne (rare au verger) est un arbre de pouvoir et de souveraineté..."

 

Sylvie Verbois, auteure de Les arbres guérisseurs : Leurs symboles, leurs propriétés et leurs bienfaits (Éditions Eyrolles, 2018) transcrit le message que lui inspirent les arbres :

Mot-clé : Revenir à soi.

Élément : Eau ; Feu.

Émotion : Mélancolie ; Colère.


Je suis renaissance et longévité, puissance et soutien. Je vous apporte ma force tranquille, venez vous reposer près de moi, je vous offre l'hospitalité à l'ombre de mon ample feuillage. Je suis un temple naturel, laissez-vous aller au calme et au silence. Je vous protège de vous, je viens ôter les masques que vous avez endossés, la confusion de vos pensées et le désarroi. Je repousse les foudres intérieures qui assaillent votre esprit, en éloignant emportements fortuits et flambées émotionnelles. Je dépose dans le cœur de votre corps quiétude et soulagement. Je redonne verticalité à votre âme, et vous unifie. Je vous ramène à vous.

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Liz Marvin, autrice de Grand Sage comme un Arbre (Michael O’Mara Books Ltd, 2019 ; First Éditions, 2021 pour la traduction française) transmet les messages qu’elle a pu capter en se reconnectant aux arbres :


Tire parti des temps morts : le Chêne

La dette de sommeil est aussi néfaste pour les arbres que pour les gens. Après un été bien occupé à photosynthétiser, l’hiver sert à se reposer. Se défaire de ses feuilles peut sembler simple quand on ne l’a jamais fait, mais c’est en fait un processus actif. Les arbres comme le Chêne, dont les feuilles brunissent à l’automne, rapatrient les nutriments qu’elles contiennent dans leur tronc, puis forment une barrière de cellules entre les brindilles et les feuilles avant de les laisser tomber. C’est assez éprouvant ! Par la suite, ils se reposent tout l’hiver, heureux de ne pas faire grand-chose.

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Symbolisme celte :

On peut lire dans Les Traditions celtiques (1ère édition 1945 ; rééditions Dangles 2011) de Robert Ambelain que :


"Notre Démiurge celtique, c'est Esus, reflet matériel d'HU KADARN. En effet, le chêne, dans la tradition celtique, est l'emblème de HU, mais Esus est lui-même couronné de chêne... Le chêne est l'attribut de noblesse, conféré au meilleur de la Cité, et le laurier n'est l'apanage que du vainqueur. Concluons donc que le chêne, l'art de construction (la Cité), et l'idée "démiurgique" incluse dans le mythe de l'Architecte des Mondes, chère aux platoniciens, sont des images liées les unes aux autres dans le domaine de la Symbolique.

[...]

Dans la symbolique celtique, le Père, "OIW" a pour attribut l'If, symbole de Sagesse ; le Fils HU a pour image le Chêne, attribut de la Force. A KARIDWEN est donné le Bouleau, image de la Beauté, et de l'Amour."

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Selon Sabine Heinz, auteure des Symboles des Celtes (édition originale, 1997 ; traduction française : Guy Trédaniel Éditeur, 1998),


"Le chêne, déjà important chez les romains et les grecs, est pour les Celtes l'un des principaux arbres. On ne sait pas définitivement s'il faut traduire le mot druide par "sage du chêne" ou par "sage fiable". Le mot gallois pour druide, derwydd, est plus clair puisqu'il signifie "homme du chêne". Les noms celtiques en rapport avec le chêne sont Derva, Dervaci, Dervinus, ainsi que Querqueni qui est le nom d'une tribu.

Son bois solide convient très bien pour la fabrication de ce qu'on soumet à de fortes pressions ; les chariots, les routes et surtout les bateaux. On sait que les chênes peuvent devenir très vieux ; c'est pourquoi, lorsqu'on compare l'âge de choses très anciennes, on les prend comme référence.

En hiver, leurs glands nourrissent hommes et bêtes ; quand on les mange crus, ils agissent sur le psychisme. dans le monde entier, on les utilise dans ce but, que ce soit pour naviguer entre les mondes et / ou accéder à d'autres connaissance, prendre conscience de certaines choses, se laisser inspirer, fuir la réalité pour quelques instants (comme c'est le cas aujourd'hui avec les drogues) ou se donner (apparemment) courage et confiance en soi. Les tanins curatifs du chêne ont certainement joué un rôle important en cas de faiblesse et de maladies stomacales et intestinales.

A la fonction curative est peut-être venue s'ajouter la fonction protectrice qui ne se limitait pas au soleil et à la pluie. Ces facteurs, ajoutés à la dureté et la longévité du bois, ont-ils été déterminants pour le choix effectué lors de la construction des tombes ? Il est intéressant de réfléchir au lien entre le chêne, le porc et le chiffre sept. Le sept est le chiffre du porc et fait de lui l'animal de l'Autre Monde dans la tradition propre aux Celtes insulaires. Les porcs se nourrissent principalement de glandes. Il est possible que ce soit la raison première de l'importance accordée aux glands. Dans Le Combat des arbres, on lui consacre une strophe très brève :


Le chêne est rapide ;

ciel et terre tremblèrent devant lui.

Il est un courageux portier devant l'ennemi.

Son nom est une aide.

Saint Colomban vénérait encore le chêne puisqu'il faisait construire ses cloîtres près des chênaies. Dans les Annales d'Ulster, on a noté que la mort des chênes en 1146 et 1178 fut un grand malheur. Pour l'héraldique, les chênes restent également très importants et sont souvent mis en relation avec des signes de navigation.

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D'après Jean Markale, auteur du Nouveau Dictionnaire de Mythologie celtique (Éditions Pygmalion - Gérard Watelet, 1999),


Le chêne est un "arbre sacré chez tous les Celtes - et bien d'autres peuples. Pline l'Ancien rapporte que les druides coupaient du gui sur un chêne, ou sur tout autre arbre considéré symboliquement comme un chêne. Le chêne représente la force vitale divine, mais contrairement à ce que laisse entendre Pline, le mot "druide" ne peut provenir du nom celtique du chêne (dervo ou cassano)."

 

Thierry Jolif, auteur de B. A.- BA Mythologie celtique (Éditions Pardès, 2000), nous apprend que :


"Selon une assertion de Maxime de Tyr (Dissertations VIII, 8), le chêne est, pour les Celtes, la "représentation visible de la divinité". Pour qui s'est peu ou prou intéressé à la religion celtique, le chêne est invariablement relié au nom des druides, à la suite de l'étymologie hasardeuse de Pline, qui fit dériver le nom des druides de celui de cet arbre. Finalement, il est aujourd'hui couramment accepté que l'étymologie exacte se déduirait du nom du "savoir" , celtique *vid-. Néanmoins, il est tout à fait possible d'accepter l'existence d'une ancienne étymologie analogique qui porterait non sur le préfixe *dru- et le nom du chêne *dervo-, mais bel et bien sur le rapport entre le nom du savoir, *vidsu- et celui du bois, *vidu-. Le bois était donc, dans la conception celtique, le support naturel de la science, du savoir et de la connaissance. Le symbolisme du chêne réside bien là.

S'il est souvent perçu, de nos jours, comme un emblème de la force et de la longévité, nous devrions nous souvenir que la force première et hiérarchiquement supérieure fut, pour les Celtes, celle du savoir druidique. Le chêne fit certainement partie des essences utilisées dans les sanctuaires naturels des Celtes. Faut-il rapprocher ce fait de ce qui est dit au chapitre II de la Volsunga Saga :

"Le roi Volsung fit construire un édifice conçu de manière à comprendre un grand chêne dont les branches s'épanouissaient magnifiquement sur le toit, tandis que le plus bas le tronc se dressait à l'intérieur de l'édifice ; et les hommes appelèrent le dit arbre Branstock."


Sans doute pas de façon aussi directe, car nous ne possédons pas de description écrite aussi nette des sanctuaires celtiques, mais il semble toutefois que la tradition celtique ait, comme de nombreuses autres, conçu l'arbre comme un pilier cosmique reliant le ciel et la terre.

De plus, si nous en revenons à la phrase de Maxime de Tyr, il est alors possible, dans un cadre plus général, de la comparer avec ce que nous enseigne le Rig-Véda (X, 31, 7 et X, 81, 4) :


"Quel que fut l'arbre à partir duquel ils façonnèrent le Ciel et la Terre ?"


et avec la réponse qu'apporte le Taittirîya Brâhmana (II, 8, 9, 6) :

"Le bois était Brahma, et Brahma était l'arbre, à partir duquel ils façonnèrent le Ciel et la terre : je tiens à te le dire, gens de compréhension, là se tient Brahma, qui supporte le monde."


Nous retrouvons bien ici la représentation visible de la divinité" ainsi que la signification de l'axe du monde."

p. 102 : "Les noix, les glands et les noisettes sont traditionnellement considérés comme des fruits de connaissance et de sagesse. Dans Le Voyage de Cormac au Pays de la Promesse, il est dit que les neuf coudriers de Buan laissaient tomber leurs fruits dans une source où cinq saumons les saisissaient, puis jetaient les coquilles dans cinq ruisseaux dont le bruit était plus doux que toute mélodie.

Le saumon symbolise la connaissance, et la source qui se trouve dans l'Autre Monde est bien évidemment la source primordiale, la source de toute vie. Extraite du Dindshenchas métrique, cette strophe est sans aucun doute plus évocatrice qu'un long discours :


"Du suc des noix, ce n'est pas une chose vulgaire, furent faites les coquilles d'inspiration qui descendent à tout moment des ruisseaux au flot vert." (Traduction Christian-J Guyonwarc'h, in Les Druides, Ouest-France, 1986, chapitre troisième, II, 8, Le chêne, le sorbier et le coudrier ; l'if et le pommier, p. 152)."

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Dans L'Oracle du peuple végétal (Guy Trédaniel Éditeur, 2020) Arnaud Riou classe le chêne parmi les Maîtres ou le Bosquet des Druides qui se définit ainsi :


La famille des Maîtres comprend le Chêne, le Bouleau, le Houx, le Noisetier, le Pommier, le Saule et l’Aulne. Ils ont une fonction régulatrice et inspirante auprès du peuple végétal, du peuple animal et des humains. Ces arbres étaient déjà reconnus par les druides et regroupés dans le Bosquet des Druides.

Lorsque le disciple est prêt,

Le maître apparaît.


Dans la nature, les arbres aiment se rejoindre, se compléter, s'inspirer, se protéger. Leur place, qui peut sembler aléatoire, est en fait très cohérente sur un plan invisible. Dans la tradition celtique, sept arbres sacrés se retrouvent pour former ensemble le Bosquet des Druides Ils se réunissent et forment un cathédrale végétale à travers laquelle chacun peut exprimer au mieux son énergie. Ces arbres au nombre de sept sont le Bouleau, l'Aulne, le Saule, le Chêne, le Houx, le Noisetier et le Pommier. Lorsque dans la forêt, ils sont réunis en cercle, ils tiennent conseil et constituent le « bosquet druidique », lieu sacré, magique. Ce cercle végétal devient alors place d'initiation puissante, où les druides apprennent puis enseignent les secrets du monde de l'invisible. Le Bosquet des druides se positionne souvent près d'une source, d'une rivière ou d'une zone tellurique importante où toutes les connaissances cachées des arbres deviennent claires et accessibles aux initiés qui savent où se placer.

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Le monde sera juste

à tes yeux

Lorsque tu auras apaisé

ce qui en toi

mérite de retrouver son équilibre.

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De tous les arbres Maîtres, le Chêne incarne mieux que n'importe lequel de ses frères la puissance, la majesté, l'invincibilité, la dignité, la force et la constance. Il abrite sous son feuillage dense et généreux ceux qui viennent recevoir ses enseignements, sa protection ou simplement son hospitalité. Il est signe de longévité, de dignité et de justice. Le Chêne est canal d'équilibre entre la terre et le ciel. Pour cette raison, Saint Louis s'installait sous son ombrage à Vincennes pour y rendre la justice. Il canalisait la sagesse de cet arbre Maître comme le faisaient les druides qui y captaient les messages célestes. On retrouve la forme particulière de ses feuilles sur les képis des commissaires de police, des préfets ou gradés de l'armée française. Car par sa stabilité, le respect qu'impose sa stature, le Chêne nous inspire à retrouver la justice en nous, le droit chemin et l'alignement. C'est au pied d'un Chêne qu'Abraham reçut les révélations de Yahvé au moment du départ vers l'Exode. C'est sous un Chêne encore que Jeanne d'Arc écoutait les voix célestes. C'est en Chêne que Zeus transforma Philémon en hommage à sa piété. Symboles de robustesse, les termes « Chêne » et « Force » se traduisent en latin par robur, qui décrit autant la force physique que la force morale. Héraclès tailla sa massue invincible dans les branches d'un Chêne. Le tronc de cet arbre Maître se reconnaît les yeux fermés. Son écorce granuleuse et crevassée rappelle la peau d'un vieillard qui aurait traversé les siècles. Elle est utilisée dans différentes onguents médicinaux pour ses vertus guérisseuses. Par sa richesse en tanin, son écorce est astringente. Elle soigne l'eczéma et autres maladies de la peau, mais aussi les inflammations de l'œil, la gangrène et les angines. Les ouvriers qui manipulaient l'écorce de Chêne pour le tannage des peaux souffraient rarement de tuberculose. Le Chêne-Liège offre son écorce aux bouchons. Quant à ses fruits, els glands, ils nourrissent les habitants de la forêt, les sangliers, les écureuils et les chevreuils. La farine de gland était utilisée en période de disette au Moyen Âge. Le Chêne est l'arbre des druides. L'étymologie de druide se rapproche du grec drus et du gaulois derus, qui vient de Chêne; Le druide serait l'homme du Chêne, le Connaisseur de l'Arbre du Monde. La puissance du Chêne, ses imposantes racines et ses branches larges et très feuillues en font un instrument de communication idéale entre le ciel et la terre. Du temps des druides, les forêts étaient comme des cathédrales dans lesquelles le Chêne, souvent habité par des nymphes, tenait la place de l'autel. Le Chêne est un arbre auprès de qui les druides cueillent le gui et à travers duquel ils reçoivent les oracles des divinités. Parmi les plus beaux Chênes, notons le Chêne du Bout du Lac à Doussard en Haute-Savoie, le Chêne Guillotin, âgé de 1 200 ans, à Brocéliande en Bretagne. Son nom druidique est le Chêne d'Éon de l'Étoile. Enfin, plus discret mais inspirant, le Chêne du Moulin de Beaupré, âgé de 300 ans, inspire les groupes de méditation qui se rendent à ses pieds.


Mots-clés : La sagesse ; la robustesse ; la lignée familiale ; la généalogie ; la protection ; la reconnaissance ; la justice ; la stabilité ; la transmission ; le pouvoir la loi ; le jugement ; le droit ; la loyauté ; le respect ; la maturité ; le druidisme.


Lorsque le chêne vous apparaît dans le tirage : Le chêne est le grand patron des arbres Maîtres. Il vous appelle à l'essentiel. Il vous parle de votre légende personnelle. Instantanément, il vous révèle, vous réveille, vous rassure, vous sécurise. Lorsqu'il vous apparaît, c'est un encouragement à suivre votre voie, à oser affirmer votre essence. Le Chêne vous offre sa protection au moment de vous engager dans un projet éthique en vous appuyant sur vos valeurs. Le Chêne est un support, un soutien, l'appui de vos aînés et celui de votre lignée. Le Chêne vous aide à ne pas déroger à vos valeurs et à votre loyauté. Il vous renvoie à votre intention, à ce qui vous tient profondément à cœur. Le Chêne peut vous aider à vous reconnecter à votre arbre généalogique. Cet arbre Maître apporte soutien, protection et légitimité. Le Chêne peut prévenir d'un mariage, d'une rencontre ou d'un nouveau partenariat. Lorsque votre réputation est attaquée, lorsque vos projets sont menacés et d'une façon générale lorsque vous doutez de vous et de votre légitimité, le Chêne vous aide à revenir à votre essence pour retrouver la force et l'énergie créatrice. C'est l'arbre du renouveau, des grandes naissances, des grandes décisions et des vocations assumées.


Signification renversée : Lorsque le Chêne vous apparait dans le tirage dans sa position renversée, il peut vous alerter sur le manque de droiture ou d'éthique de certains projets pour lesquels vous envisagez de vous associer. Développer vos branches n'est possible que si vos racines sont solides et profondes. Le Chêne peut vous alerter sur le risque de procès, de contrôle ou de dénonciation, le Chêne étant lié à la justice. Il peut éclairer sur une procédure de divorce ou de séparation. le Chêne renversé peur annoncer des drames familiaux, des questions d'héritage ou de spoliation. Enfin, lorsqu'il est renversé, le Chêne peut vous signaler que vous agissez pour de mauvaises raisons et que vos motivations sont trop superficielles. Le Chêne vous aide alors à revenir à l'essentiel de vos valeurs et de votre identité. Le Chêne vous rappelle qu'œuvrer pour servir ses valeurs, c'est développer votre rayonnement autant dans le monde visible qu'invisible.


Le message du chêne : Je suis le Chêne. Je suis le Maitre incontesté du Bosquet des druides et appartiens avec mes frères Pommier, Bouleau, Noisetier, Saule, Aulne et Houx à la famille des arbres Maîtres. En ce jour, je t'apporte ma protection, car tu m'as trouvé. Choisi par Zeus, je ne crains pas la foudre, car ma nature puissante et mes racines profondes ont intégré la justice du ciel et la justice des hommes. S'adosser contre mon tronc, c'est recevoir l'alignement de ta lignée et la verticalité nécessaire à ton humanité. Vois-tu pour retrouver ta puissance, tu auras besoin de révéler ton humilité. Aie l'humilité de t'adresser simplement contre mon corps pour réactiver ta force et ton inspiration. J'ai percé le secret de l'énergie et de la droiture et le partage avec toi. Aujourd'hui, les hommes utilisent mon bois pour leurs sculptures et leurs tonneaux. Ma nature est généreuse. Je t'inspire à affirmer pleinement le Maître en toi. Ose voir ta vie en grand. Affirme ta majesté, ta dignité, ta loyauté par-dessus tout Sois loyal avec ton âme, alors le monde t'apparaîtra comme étant juste avec toi. Affirme au monde la grandeur de ton humanité. Reviens à ce qui fait ton essence.


Le rituel du chêne : Je me relie au Déva des Chênes, arbre Maître du Bosquet des Druides. Je visualise dans mon dos ma lignée. Les hommes, mes pères, grands-pères, arrière-grands-pères et toute la lignée des hommes à ma droite. Ma mère, mes grands-mères, arrière-grands-mères et toutes les femmes de ma lignée sur ma gauche. Chacun de mes ancêtres se tient debout et m'envoie son énergie à travers les paumes de ses mains. Toute ma lignée m'envoie la lumière de la connaissance. Je visualise dans les premières générations de ma fratrie un Chêne ancêtre bien planté dans le sol et bien ouvert au ciel. C'est lui qui diffuse la lumière de la cohérence, de la cohésion de l'union et de l'amour.

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L'Oracle de Merlin (Éditions Secrets d'étoiles, 2023) proposé par Magali et Sara Mottet consacre évidemment une carte au Chêne :


Mots-Clés : La réunification - La protection - La terre.


Le légendaire : le chêne est arbre de sagesse, il ouvre les portes d'entre les ondes. Ses racines accueillent les gnomes et les génies ; les dryades habitent son tronc et ses branches. Il présidait aux cérémonies, on lançait les baguettes de divination à son pied, et les racles s'exprimaient à travers son feuillage. Le gland mangé cru aidait à la clairvoyance.


La symbolique : force et pouvoir le druide est l'homme de chêne, derwydd en gallois. Il est au pied de l'axe du monde, et puise sa sagesse aux racines plongeant dans la terre-mère. La veille de Noël, on brûlait autrefois une bûche de chêne dans les cheminées campagnardes pour protéger la maisonnée et les étables, et offrir un sacrifice pour s'assurer de la renaissance du soleil.


La force : c'est celle de la droiture et de la justice, du jugement implacable. Les générations d'avant sont de bons conseils, les ancêtres aident à trouver des vocations nouvelles. Le chêne réunifie et ramène à l'essence.


L'animal : le sanglier. Sa hure fouille au profond de l'humus, il se nourrit de glands. Son courage est reconnu, son intelligence de même. Il est l'hôte des bois sauvages, passe entre les chênes, grande ombre de puissance et de maîtrise. Le sanglier, chez les Celtes, était le représentant du dieu Lug, le puissant, le solaire. On sacrifiait un sanglier à Samhain, car il avait, en cette nuit sacrée, le pouvoir d'ouvrir les portes et de protéger le clan.


L'entrave : trop d'immobilité, de rigidité. La souplesse est de mise, la faculté d'adaptation aussi. La force, la lumière, la dominance doivent être équilibrées. Si l'excès perdure, il peut être porteur de brûlure de l'âme.


La plante : le gui. Chez les Celtes, les druides cueillaient le gui sur les chênes, dans la nuit de la sixième lune après le solstice d'hiver, avec une serpe d'or. Pongé dans l'eau, il était sacré et guérissait à peu près tous les maux.


Le chemin : il est sentier des futaies, égarement aux ronciers. La nature est l'initiatrice souveraine, la maîtresse des songes et de sa puissance intime. Cette carte demande de se reconnecter aux flux telluriques, à la terre-mère, de s'enfouir en sa maternelle protection. Le but est proche.


Le souffle de Merlin : "Je m'endors parfois entre ses bras de mousse, il me conte des légendes d'un temps si lointain que j'ignore. Viviane a cru pouvoir m'enfermer entre l'écorce et el bois d'un chêne, elle avait oublié notre fraternelle amitié..."


Renversée : l'axe du cherchant est ébranlé, le but initiatique est fragilisé. La reliance aux forces de la nature semble appauvrie. il faut retrouver le souffle primitif de son âme immortelle, sa re-créativité et son pouvoir personnel, ceci dans la clarté d'esprit et l'éthique de vie.

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Éditions Albin Michel, 1995),


Le projet d'aller à la rencontre de l'image du chêne dans les rêves ne s'inscrit pas d'emblée parmi les aventures prometteuses ! Quelle surprise espérer de ces chemins trop faciles qui ne semblent pouvoir conduire qu' des conclusion banales ? Tout n'a-t-il pas été dit sur ce seigneur du monde végétal ? Arbre sacré en de nombreuses régions de la terre, un chêne paraît toujours prêt à couvrir de ses frondaisons majestueuses quelque cérémonie druidique. Un chêne pensé est tout de suite plusieurs fois centenaire. C'est un arbre que l'on désire éternel. Pourtant, le chêne rêvé ne se place pas dans le même rapport au temps. C'est même à partir de cette observation que se développera l'essentiel de la signification du symbole. Le chêne fournit sans doute l'image la plus communément représentative de l'arbre. Il exprime la puissance du végétal, déployée dans sa double croissance aérienne et souterraine. Il symbolise un élan de vie qui s'alimente au ciel et dans la terre. La force est l'interprétation la plus courante, la seule d'ailleurs, que proposent les auteurs qui font porter leurs investigations sur les références culturelles.

Si l'analyse du contenu des rêves ne dément pas une telle traduction, elle apporte des éclairages qui l'enrichissent de façon déterminante. La place du chêne, dans l'imaginaire des patients européens qui constituent la presque totalité des sources de la base de données, n'est pas celle que l'on pourrait supposer. Le terme générique arbre peut être noté dans près de 27% des séances, ce qui est une fréquence considérable. Le palmier, suivie de très près par le sapin, apparaît dans 6% des rêves, ce qui reste important. Le chêne n'est présent que dans 2% des scénarios. Cette convocation peut surprendre. Cette rareté relative classe en contrepartie le symbole dans le groupe des images dont les significations sont très spécifiques.

Les deux familles de symboles qui fournissent les corrélations les plus nombreuses avec le chêne sont les animaux et le groupe des images de l'eau. Cela renvoie clairement à la connotation féminine et maternelle qui domine la symbolique de l'arbre. Le chêne, autant et plus que toute autre espèce d'arbre, a vocation de représenter l'image maternelle, d'une part, et de réaliser, d'autre part, une liaison vivante entre le besoin d'accomplissement terrestre et les aspirations spirituelles. Il est, en plus, une symbolisation incontestable de la force.

De quelle force s'agit-il ? Il sera bon de se rapporter au symbolisme général de l'arbre et de se rappeler que celui-ci est la fois expressif de croissance et de fixité. Premier stade de vie apparente, le végétal est avant tout une manifestation de la croissance. Dès lors, le mot force, isolé, se comporte non comme une traduction satisfaisante du chêne, mais comme un obstacle à l'approfondissement du symbole. Il faut avoir achevé l'exploration habituelle des rêves pour acquérir la conviction que le chêne imaginaire ne peut s'interpréter qu'à partir de la notion de force vitale. Ainsi qualifiée, l'idée de force associée à l'arbre prendra tout son sens. Il sera facile de démontrer qu'il ne s'agit pas d'une petite querelle réduite aux nuances, mais de la clef qui conduira jusqu'à la compréhension complète de l'image du chêne.

Le vingt et unième scénario d'Armelle contient des réflexions et des images qui éclaireront de façon décisive ce qu'il s'agit de découvrir. Ce rêve appellerait une reproduction intégrale, malheureusement impossible compte tenu de sa longueur... Nous nous efforcerons d'en rapporter les éléments majeurs : « … Je vois la campagne tout autour... un horizon sans limite... une charrette qui progresse sur un chemin interminable... une pierre qui bloque la roue et c'est l'accident !... Mas ça repart... ça repart toujours... une pierre qui coince, c'est un incident de parcours... je sens qu'il y avait une puissance de vie, une ténacité, une vitalité très très forte... le moteur de la vie... à la limite, plus il y a d'accidents et plus c'est renforcé... c'est de la force... à l'état pur ! Et un jour, la charrette va finir sur un amas de débris... elle a fait son temps... je pense au chêne aussi... qui, à un moment donné, se casse, je pense à la rigidité du chêne qui, à un moment donné, se brise... et ça aussi c'est sans importance ! D'autres ont pris racine... et, pour couper le fil de la vie, il faudrait tout déraciner... Je sens que pour moi, c'est important d'être enracinée, d'être dans la terre, d'être présente aux événements... importance de mes racines, de mes origines familiales... être dans une chaîne... dans une succession... et d'être la suite de quelque chose... et ce besoin vital d'assurer une suite aussi... je suis reliée, fatalement, à... mes géniteurs... je descends d'eux... je revois le chêne... je vois les deux branches et moi je suis en dessous... ça forme un Y et moi je suis une branche oblique et il me faut me relier à quelqu'un pour continuer la chaîne... enfin... je vois un losange... et le coup de ciseaux... celui qui arrête le chêne... heu... la chaîne... comme la ligature des troncs... il y a rupture de la chaîne... y a un trou... parce qu'à côté, y en a d'autres qui continuent... c'est comme un tricot... je pense à ce trou... je n'aime pas sentir ça... c'est comme un trou que j'ai dans mon ventre... un vide qui s'est créé de pas procréer... »

Quand le chêne devient chaîne par la grâce d'un lapsus, quand la chaîne se rompt par le jeu d'un second lapsus qui ligature des troncs au lieu des trompes... le chêne devient ce qu'il sera pour tous les rêveurs, au plus profond de leur imaginaire : un arbre généalogique ! Tous les indices convergeront pour confirmer cette spécificité du symbole... aucun autre arbre ne propose une forme qui se prêterait mieux à la représentation des ramifications vitales.. la force du chêne, c'est la force de la vie. Branche aînée, branche cadette, branche morte... autant d'images qui font des branches les bras d'une lignée. Armelle associe au chêne la charrette qui va par les chemins, se heurte à des obstacles, les surmonte et se renforce dans les épreuves jusqu'à l'étape finale. Plus du tiers des patients qui évoquent le chêne imaginaire introduisent ainsi le char, la charrette, le chariot, la diligence, dans le même rêve ! Le plus souvent, la charrette est titrée par deux chevaux ou deux bœufs et cet attelage représente alors les parents du rêveur... ceux qui l'ont précédé dans la chaîne de la vie. La lettre Y, sur laquelle des commentaires d'Armelle projettent un éclairage suffisant, se retrouve dans d'autres rêves, à proximité du chêne. Il est intéressant de rappeler aussi qu'autrefois le mot succès désignait la pousse printanière du bourgeon terminal d'un jeune arbre planté quelques mois plus tôt. Succession et succès ont la même origine. Quels savants cheminements de l'influx nerveux a-t-il fallu pour produire la convergence entre l'évocation du chêne et le besoin exprime par Armelle d'être dans une succession ?

Après toutes ces observations, le lecteur apprendra sans surprise que les patients qui ont produit les rêves pris en référence ont tous, sans exception, ou été de jeunes orphelins de père ou de mère, ou se trouvaient à l'époque de leur rêve, dans une situation leur interdisant la procréation. Armelle cumulait les deux propositions. De très nombreux rêves de chênes mettent en évidence le sentiment de rupture de la chaîne de la vie associée au chêne. Ce dernier semble avoir pour vocation de porter cette idée de rupture, mais aussi de parcours à accomplir pour atteindre ce qu'il faut bien appeler la fin d'un cycle vital. Le rêve ne connaît pas de palmier mort ni de sapin desséché ! L'arbre mort, l'arbre creux, l'arbre torturé, l'arbre sec sont presque toujours un chêne. Le tronc brisé, la branche rompue, appartiennent au chêne. Des Chênes qu'on abat de Malraux un géant déraciné de La Fontaine, les images de chênes qui connaissent une fortune littéraire sont toujours reliées à cette notion de rupture. Il est bien difficile de choisir entre tous les exemples qui s'offrent pour illustrer le lien entre le chêne et la chaîne généalogique. C'est peut-être le onzième rêve de Dominique, qui possède de nombreux points communs avec celui d'Armelle, qui sera, pour cette raison, le plus convaincant. Dominique a perdu son père lorsqu'il avait dix ans. Vingt ans plus tard, il n' pas trouvé l'assurance qui lui permettrait d'envisager de fonder une famille : « … Je vois un chariot conduit par un homme, un nomade, quelqu'un qui n'a pas de point d'attache... un oiseau virevolte autour de la carriole... à l'intérieur, il y a une statue de sirène. Tout ça a quelque chose de statique... le chariot s'est arrêté dans une vallée. Je suis sur la colline, très très haut, vraiment au sommet... je peux voir tout l'horizon, les quatre points cardinaux... en bas, il y a une rivière... j'y dévale... mais un mur s'abat en amont et empêche l'eau de s'écouler... c'est comme quelque chose de tari... une coupure, une rupture... quelque chose qui a entravé la marche des choses... […] Là je vois un tournesol... la pluie tombe et l'eau du ciel vient fertiliser le sol... e les tournesols se multiplient... ça forme maintenant de petits ruisseaux... et puis il y a un chêne, assez desséché... un des ruisseaux aboutit à ce chêne. Je suis au pied du chêne... j'attendais la venue de l'eau... l'eau alimente le chêne et moi en même temps... ce qui me fait me redresser... et je serre le chêne dans mes bras. Je communie avec lui en fait... je suis UN et lui est UN... et je vois une cigogne qui se pose sur une branche de l'arbre... et qui tient un linge dans son bec... un linge qui est un réceptacle ou... c'est un berceau en fait !... Et dedans il y a un enfant qui pleure... je le prends dans mes bras et je le baptise avec l'eau du ruisseau... impression de voir un enfant qui lui ressemble qui s'en va au fil de l'eau... impression de l'avoir débarrassé de quelque chose... de l'avoir purifié... une cloche tinte et un ange me tend la main... nous sommes séparés par la rivière mais il va m'aider... m'aider à reconstruire un lien... » La rivière tarie symbolise l'interruption du fil de la vie. Cette image renvoie à la disparition du père de Dominique. Mais la force de vie est indestructible. D'autres ruisseaux se forment, Dominique communie avec le chêne que leur cours alimente, et la cigogne participe au départ dans la vie du bébé, le nouveau maillon dans la chaîne des successions. D'autres rêves présentent des éléments très originaux qui confirment le sens du symbole. Le plus émouvant est sans doute celui de Cédric, orphelin de père et désabusé par la révélation que ce père disparu n'était pas le sien, ni celui de certains de ses frères et sœurs. Il en résulte pour Cédric une grande confusion, un sentiment de désordre généalogique. Au cours de son cinquante et unième rêve, il a des mots très lourds : « … ma colonne vertébrale croule sous le poids du désordre... » Le scénario se poursuit par une violente altercation qui oppose Cédric à sa mère. Puis éclate le besoin de se constitue des repères généalogiques parmi lesquels il inclura même le thérapeute : « … je vois maintenant un très très grand chêne millénaire, superbe, où j'aperçois quelques personnes que je respecte, dont vos, mon grand-père maternel et quelques personnages historiques qui me disent de laisser tomber ce que j'ai sur le dos... ce que je fais immédiatement et qui me permet de me redresser... et de plus en plus de personnes arrivent sous ce chêne, dans une ambiance d'enthousiasme... » Une autre vision, très particulière, établit de façon incontestable le lien entre le chêne et la chaîne de générations. Philippe, quarante-deux ans, orphelin de père à huit ans accomplit une traversée de l'espace jusqu'à une planète uniquement formée de végétation : « … une végétation qui s'autogénère... les chênes prennent leurs racines dans les feuilles des autres chênes et cela constitue une immense sphère entourée d'une lumière qui vient de partout... » Quand le chêne se fait chaîne aussi spontanément, dans une image qui échappe à tout soupçon de pollution par des clichés culturels, il semble bien que l'on puisse conclure.

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Devant le chêne imaginaire, l'analyste devra se souvenir que le symbole est d'abord un arbre, c'est-à-dire une image de nature féminine, maternelle, image qui favorise aussi la projection d'un élan d'harmonisation entre les aspirations terrestres et le besoin d'accomplissement spirituel. Ces valeurs seront rarement absentes de la dynamique qui se déploie dans le rêve. Mais le praticien devra toujours, face au chêne du rêve, soupçonner que quelque chose d'important se joue à travers le scénario observé, par rapport aux ascendants du rêveur ou par rapport à son désir de descendance. Il y aura lieu de s'interroger sur les obstacles qui peuvent s'opposer à la réalisation du besoin de procréer. Ces obstacles sont de natures très variées : insuffisances physiologiques, absence de partenaire ou inhibitions psychologiques en relation avec la disparition précoce d'un ascendant direct. Le vent qui joue dans les feuillages du chêne a toujours une révélation à faire sur l'un de ces points.

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