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Le Geai



Étymologie :


  • GEAI, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1176 jai (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4394). Du b. lat. gaius « geai », d'orig. discutée (Ern.-Meillet) ; prob. tiré de l'anthropon. Gaius, très courant à Rome comme sobriquet pop. ; cet oiseau, bien connu des paysans qui l'élèvent en cage, et capable d'imiter des bruits divers et de reproduire certains mots du langage humain (J. Brüch ds Z. rom. Philol. t. 51, pp. 692-696 ; André, Oiseaux), est fréquemment désigné, également dans d'autres langues, par des noms d'homme (cf. pierrot* « moineau ; geai apprivoisé » v. aussi perroquet) ; une origine onomat. du mot lat. (TLL s.v.) est moins probable.

Voir aussi la définition détaillée du nom qui propose quelques éléments de symbolisme.

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Zoologie :


Selon Frans de Waal, auteur de Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux (Édition originale 2016 ; traduction française : Éditions Les Liens qui Libèrent, 2016) :


« Une véritable observatrice des animaux ayant toujours l'esprit en alerte, l'éthologue britannique Nicky Clayton, a fait une découverte majeure pendant sa pause déjeuner à l'université de Californie à Davis. Assise en terrasse, elle a vu des geais buissonniers s'envoler avec des restes volés sur les tables. Non contents de les cacher, ils les protégeaient contre les voleurs. Si un autre oiseau voyait où ils cachaient leur nourriture, celle-ci serait forcément chapardée. Clayton a remarqué que, une fois leurs rivaux hors de vue, nombre de geais revenaient enfouir leurs trésors ailleurs. Lors de recherches de suivi avec Nathan Emery dans leur laboratoire de Cambridge, elle a laissé des geais cacher des vers de farine soit en privé, soir sous le regard d'un autre geai. Quand ils en avaient l'occasion, les geais transféraient vite leurs vers dans une nouvelle cache – mais seulement si un autre les avait vus. Ils semblaient comprendre que la nourriture était en sécurité si aucun autre oiseau n'avait d'information. De plus, seuls les oiseaux qui avaient eux-mêmes volé des aliments à d'autres recachaient les leurs. Confirmant le dicton "il faut être un voleur pour comprendre un voleur", les geais semblent déduire de leur propre criminalité les mauvaises intentions des autres. »

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Croyances populaires :

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


Dans la vallée d'Illiez on dit que le Geai ordinaire se fait invisible lui et son nid au moment des nichées, pour échapper à ses ennemis.

 

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Symbolisme :

Selon Nicki Scully, auteure de Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (éditions originales 1991, 2001 ; traduction française : Guy Trédaniel Éditeur 2002) :


"Les masques projettent les aspects multiples de nos personnalités et nous protègent en couvrant les endroits où nous nous sentons vulnérables. Nous portons des masques différents pour des occasions et des situations différentes, nous pouvons prendre du recul et nous regarder à travers. On peut aussi les utiliser pour honorer différentes parties de soi-même, comme le guerrier, l'artiste, l'ombre, et notre enfant intérieur.

Le Geai bleu porte de nombreux masques ; il est le maître des déguisements. Grâce à son habileté d'imitateur, il devient les bruits des autres animaux, mais il est toujours un geai bleu.

Souvent, nous sommes trompés par les masques que les gens portent. Nombreux sont ceux qui portent des masques de lumière, par exemple. Tout ce monde est de plus en plus encombré par ceux qui disent qu'ils participent de la lumière ; aussi devez-vous voir à travers leurs masques et déguisements. Le Geai bleu est habile à ôter les masques, pour que nous puissions voir leurs identité et intention véritables [l'identité de ceux qui disent qu'ils participent de la lumière].

Quand vous êtes dans le monde, et que vous ne pouvez dire quelle est la différence entre ce que sont réellement les gens et les masques qu'ils portent, le Geai bleu vous aidera. Il peut déchiffrer les messages mêlés et voir à travers les masques trompeurs de ceux qui ont changé de visage pour s'adapter à la situation.

Une fois que vous aurez entrepris ce voyage et reçu la connexion avec le Geai bleu comme allié, vous vous apercevrez que c'est un ami utile. Quand vous vous posez des questions sur la validité des êtres masqués, et que vous ne pouvez obtenir de réponse claire, appelez le Geai bleu, et il se posera sur votre main droite. Il mettra le masque approprié ou révélera le vrai visage de l'être qui est l'objet de votre interrogation.

En continuant de retourner au Geai bleu, vous pouvez obtenir des leçons de métamorphose de la part d'un maître véritable.


[Le voyage du Geai bleu comme celui du Faucon, du Cèdre, de la Lionne, du Dauphin, du Coyote et du Chacal fait partie des] Voyages d'Exploration. Dans cette section, vous pouvez avancer et jouer. Si vous êtes devenu un voyageur intrépide, vous pouvez découvrir une connaissance très profonde au sujet de vous-même et de la création dans laquelle vous pouvez exprimer la vie et la conscience.


Voyage du Geai bleu

[Faites l'alchimie du Chaudron... ]

Thoth vous prend par la main, et vous marchez ensemble dans un champ. Il dit : "Ecoute !". Vous entendez le cri d'un faucon et vous vous retournez, mais vous ne voyez pas de faucon... Puis vous entendez le couinement d'une souris et vous vous accroupissez pour regarder dans l'herbe et les buissons, mais vous ne pouvez rien voir qui bouge... Il y a d’autres bruits d’oiseaux, mais vous ne les reconnaissez pas... Maintenant, vous entendez un écureuil...

Thoth vous conduit à un sapin et appelle un geai bleu... Tendez votre main droite : le geai bleu s'y assoit, et courbe ses serres autour de vos doigts, serrant avec ses griffes, jusqu'à ce qu'elles vous percent la peau. Vous avez mal... Thoth dit que le Geai bleu a mis sa marque sur vous. En se connectant à vos vibrations intérieures, il est devenu votre allié.

En regardant dans l’œil du geai bleu, vous vous voyez reflété, portant le masque que vous exhibez dans le monde. Le Geai bleu imite votre personnage... Vous seront montrés peut-être plusieurs marques, qui sont vos déguisement les plus communs...

Si vous êtes prêt, le Geai bleu peut vous donner un aperçu de votre visage véritable, celui qui est sous les masques...

Le Geai bleu vous donne un enseignement au sujet des masques et de la façon appropriée de les utiliser... [Longue pause]

S'il y a quelqu'un dans votre vie dont l'identité véritable vous laisse perplexe, le Geai bleu vous montrera son masque, et aussi ce qu'il y a dessous...

Pour un cadeau au Geai bleu, vous pouvez souhaiter donner un déguisement qui ne vous sert plus. Le Geai bleu est souvent espiègle et peut s'amuser avec...

Discutez de cette expérience avec Thoth...

[Thoth vous aidera à revenir dans votre corps... ]

Mot-clef : Masques."

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Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), le geai bleu répond aux caractéristiques suivantes :


Points clés : L'utilisation correcte du pouvoir.

Cycle de puissance : Toute l'année.


Le geai bleu a longtemps été considéré comme une petite "terreur" et un voleur. Mais bien qu'il puisse avoir ces tendances, il a d'autres qualités qui lui permettent de se faire remarquer plus positivement. Pour ceux qui ont le geai pour totem, il peut leur apprendre à utiliser correctement leur pouvoir. Mais il peut aussi leur montrer comment ne pas se retrouver dans une position où le pouvoir sera utilisé à leurs dépens.

Le mot « geai » vient du latin gaia ou gaea, qui est lié à la terre mère. Dans la mythologie grecque, l'union de Gé, la terre mère, et d'Uranus, le ciel père, a donné les premières créatures ayant l'apparence de la vie. Cela en dit beaucoup à propos du pouvoir intrinsèque associé au geai. Il a la capacité de relier les cieux et la terre, afin d'accéder à chacun pour développer un pouvoir encore plus grand.

Les marques noires et blanches que l'on va trouver sur les ailes bleues expriment cette même aptitude. Le ciel (bleu) sépare les cieux supérieurs (blanc) et la terre (noire). C'est un totem qui peut se déplacer entre les deux et tirer profit des énergies primordiales de chacun d'eux. Le geai est conscient de ce don inné et c'est ce que traduit sa crête bleue - la plus haute connaissance susceptible d'être utilisée.

Le principal problème qui se pose est le risque de n'aborder que superficiellement chacun des deux mondes, au lieu de devenir un véritable maître dans les deux. Bien souvent, ceux qui ont le geai pour totem ont potentiellement beaucoup de capacités leur disposition, mais elles sont fréquemment dilapidées ou seul le strict nécessaire est mis en œuvre. Il n'est pas rare de voir des individus avec le geai bleu pour totem n'être que des dilettantes - surtout dans les domaines psychique et métaphysique. ils savent des bribes de beaucoup de choses et il leur arrive d'utiliser cette connaissance pour donner l'impression d'en connaître plus qu'ils n'en savent vraiment et d'être des vrais maîtres qu'ils ne sont pas.

La crête bleu vif du geai doit toujours rappeler que se coiffer de la couronne de la vraie maîtrise réclame du dévouement, de la responsabilité, et de se consacrer à mener à bien toutes choses dans les domaines physiques et spirituels. Le geai bleu nous rappelle que nu devons achever tout ce qui est mis en œuvre - il ne s'agit pas simplement de commencer quelque chose puis de tout laisser en plan.

Le geai bleu indique qu'une période de plus grandes ressources et d'adaptabilité arrive. Vous allez avoir d'amples opportunités pour développer et utiliser vos aptitudes. Normalement, le geai ne migre pas et reste dans le secteur tout l'hiver. De ce fait, vous pouvez le chercher et vous disposerez de tout le temps nécessaire pour développer vos énergies et vous en servir pour accéder à de nouveaux niveaux. Le geai restera à proximité tant que vous en aurez besoin.

Le geai bleu appartient en réalité à la famille des corvidés (corbeaux, corneilles... ) et la plupart des oiseaux de cette famille ne connaissent pas la peur. Les corbeaux, les geais et ceux de leur espèce se rassemblent pour harceler et chasser les chouettes et les faucons. Le geai est intrépide et c'est pour cela qu'il peut vous aider à vous connecter aux plus profonds mystères de la terre et aux plus élevés des cieux.

Le geai bleu est un excellent imitateur, avec des yeux et une voix perçants. Il a en particulier un don formidable pour imiter les buses à épaulettes. Les naturalistes de jadis étaient convaincus que le geai bleu tirait du plaisir de cette activité. Comme pour tous les autres membres de sa famille, cet esprit de recherche du plaisir - souvent aux dépens de tiers - peut refléter un déséquilibre. Le geai se montre parfois quand cela se produit dans votre vie.

Les geais bleus ont une extraordinaire aptitude à la survie bien qu'ils y consacrent le minimum d'efforts. Ils manifestent en cela un grand talent, mais celui-ci doit être développé et utilisé correctement. Si le geai se montre à vous, cela veut sans doute dire que vous êtes sur le point de commencer à exprimer la royauté innée qui est en vous, ou simplement à vous déclarer comme « prétendant au trône ». Tout dépend de vous. Le geai n'a aucun scrupule. Il peut vous apprendre à aller dans l'une ou l'autre direction.

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Selon Roger-Régor Mougeot, auteur de L'Alphabet des Oiseaux (œuvre diffusée sur Internet) :


"Le « geai » a inspiré la gaye science, le gay savoir cher à Messire Rabelais qui aimait cette « dive bouteille » alors qu’il s’enivrait « d’un vin qui existait bien avant l’invention de la vigne » ! Par lui, le geai, j’ai, j’ai gai, j’égaie ! [...]

Passereau brun clair au plumage soyeux tacheté de bleu, de blanc et de noir. Si son chant est mélodieux au printemps, il est, aux autres saisons, très varié, passant de cris rauques, brefs, forts et stridents aux gloussements, sifflements et parfois même ce qui ressemble à des miaulements, imitant les cris des autres animaux... Féroce, batailleur et glouton, il s’attaque aux œufs et aux oisillons.

Le geai des chênes est solitaire et sédentaire en France ; il apprécie les glands qu’il enterre pour l’hiver au pied des arbres, mais ne retrouve pas toujours ses cachettes ! Il a une antipathie foncière pour la chouette.


Geai : Génère le E, le A et le I, mais ces deux dernières voyelles forme ai. Génère donc l’humain (E) qui produit l’avoir (AI).

« J’ai » marque la possessivité !

Du latin gaius : génère l’avoir, ou l’énergie du serpent-vouivre.

Comme nous l’avons dit dans l’introduction, le « geai » a inspiré la gaye science, le gay savoir cher à Messire Rabelais qui aimait cette « dive bouteille » ! Par lui, le geai, j’ai, j’ai gai, j’égaie !

Qui n’entend aussi Jet ? Faire les choses d’un seul jet… sans projet, sans désir d’avoir !"

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Aux États-Unis, on croit que les geais sont invisibles le vendredi car ils vont en enfer ce jour-là y porter un grain de blé, de sable ou des brindilles. Selon une superstition des Noirs d'Amérique, le geai demeure muet à la mi-journée car il amène du soufre au diable. On dit que s'ils parviennent à en attraper un, ils s'empressent de lui tordre le cou en disant : « Tu ne porteras plus de soufre en enfer pour brûler ce nègre ».

En France, le geai est réputé pour son rôle malfaisant lors de la Passion du Christ. Selon un récit de Maine-et-Loire, il aurait révélé par ses cris la présence de Jésus dans le jardin des Oliviers. Depuis sa trahison, tous les vendredis, il souffre d'attaques d'épilepsie ; c'est pourquoi on risque d'attraper cette maladie en mangeant la tête d'un geai. L'oiseau, qui doit, sous peine de mourir, verser une goutte de sang chaque semaine sainte, a perdu depuis cet épisode le beau plumage qu'il avait à sa création, n'en conservant que quelques jolies plumes (Corrèze).

Toutefois, le geai n'est guère associé au démon sauf en Bretagne où on le tenait pour une créature du diable ou pour un sorcier, encore que cette association ne semble pas être totalement infamante car, comme le pense Paul Sébillot, « peut-être n'est-ce qu'une allusion aux malices que (les geais) font aux bêtes et aux gens ». En effet, ces oiseaux sont capables, dit-on, non seulement d'imiter tous les cris d'animaux, chien, mouton, chat, etc. le bruit d'un métier à tisser ou de la scie, mais peuvent également parler « comme les charretiers ou les conducteurs de charrue ».

Dans certaines régions d'Angleterre, voir un seul geai est de mauvais augure. En France, ce sont les combats des geais et des pies - annonciateurs par ailleurs de la pluie - qui paraissaient de bien funestes présages : « En 1451, des pies et des geais se livrèrent bataille sur les confins de la Bretagne, et ce prodige se renouvela au moment où la guerre éclata entre ce pays et la France (1488) ». L'apparition du geai de Bohême (Seidenschwanz) passait, quant à elle, dès le Moyen Âge, pour annoncer la peste et la guerre. Rarissime en Suisse, on y vit pourtant au cours de l'automne 1913 beaucoup de ces « oiseaux de guerre » en provenance du Nord.

Dans l'Inde ancienne, pour se guérir de la langueur et de la consomption, on disait au geai : « Consomption, envole-toi au loin. Envole-toi avec le geai bleu. Avec la tempête déchaînée et le tourbillon du vent, disparais ! »

On se souvient encore en Europe de l'opinion du philosophe grec Théophraste qui soutenait que le geai volant haut en imitant le cri de l'épervier annonce la pluie. Pluie et tempête sont également inévitables si les geais volent bruyamment et dans l'agitation, ou s'ils volent en troupes.

On a vu qu'en guise de punition, le geai avait changé de robe. Une légende béarnaise explique tout autrement la diversité de son plumage. Un jour le geai fut condamné à mort par des oiseaux qui lui arrachèrent toutes ses plumes avant de le pendre. Survint alors un coucou qui persuada de l'innocence de l'accusé et imposa à tous de donner une de leurs plumes à l'infortunée victime. En Sologne, on croyait que le geai devait ses plumes colorées au fait qu'il avait possédé un diamant qui « réfléchit les couleurs les plus vives de l'arc-en-ciel », diamant d'un genre un peu spécial puisqu'il est produit par les serpents de la région.

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Geai bleu est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le Geai bleu symbolise la façon d'utiliser le pouvoir le plus efficacement possible. Le geai bleu est un oiseau péremptoire et qui n'a pas peur, surtout quand il s'agit de protéger ses petits. Il va tenir en respect ceux qui envahissent son territoire et combattre farouchement pour que les prédateurs restent loin de son nid. Même lorsque toutes les chances sont contre lui, il n'abandonne jamais et ne capitule pas. Le geai bleu symbolise la connexion à votre être supérieur et la connaissance universelle du royaume spirituel.


Talents : Affirmé ; Pensée claire ; Coloré ; Communication ; Courage ; Curieux ; Déterminé ; Excellentes capacités de discours ; Fidèle ; Intrépide ; Tapageur ; Intelligence ; Imitation ; Défend son territoire et ses rejetons ; Vibrant.


Défis : Agressif, peut être brutal ; Touche-à-tout ; Ne se concentre pas sur une seul chose ; Facilement distrait ; Inconsidéré ; Exagérément bavard ; Reporte des choses ; Arrogant ; Égoïste ; Profite des autres ; Irréfléchi.


Élément : Air.


Couleurs primaires : Noir ; Bleu ; Blanc.


Apparitions : Lorsque le Geai bleu apparaît, vous êtes prêt à entrer dans une période de croissance sur le plan mental ou spirituel. Ce sera une croissance de longue portée qui peut finalement changer votre vie. Elle peut vous indiquer des mensonges ou tromperies en vous faisant remarquer de petites choses que vous avez pu ignorer. Le geai bleu peut vous aider à écarter vos peurs pour arriver à voir les situations telles qu'elles sont et les aborder sans peur ni doute. Cela peut vous amener à jouer dans la même cour que ceux que vous croyez plus intelligents ou plus malins que vous. Le geai bleu vous aide à vous voir à l'égal des autres et il va vous aider à résoudre les conflits et à voir la vérité derrière les actes des autres et les motivations à l'origine de leurs actes. Le geai bleu signifie aussi que vous possédez une large palette de connaissances sur un grand nombre de sujets. Il vous suggère aussi d'être plus curieux pour découvrir davantage d'informations.


Aide : Vous avez besoin d'être plus audacieux, ou que quelqu'un vous laisse tranquille, ou bien vous voulez vous connecter au Divin. Si quelqu'un vous ennuie, le geai bleu peut vous aider à l'expulser de votre espace. Le geai bleu peut vous aider à être plus agressif dans la poursuite de ce que vous voulez, si vous avez tendance à rester en retrait et à attendre que l'on vous remarque. Il vous donnera les mots justes, si vous avez besoin de vous défendre ou de défendre vos convictions. Si vous êtes dans une situation où il vous faut suivre le commandement d'un autre, le geai bleu peut vous aider à imiter cette personne tout en gardant votre style unique pour ce à quoi vous voulez parvenir. Si vous avez les chevilles qui enflent, le geai bleu peut vous rendre plus humble et modeste. Il peut vous donner la confiance nécessaire pour créer et vivre la vie que vous voulez et ne pas vous contenter de l'existence que les autres pensent que vous devez mener. La seule personne qui vous empêche d'avancer, c'est vous-même, et le geai bleu vous donne la capacité à vous élever au-dessus des autres, à continuellement protéger votre territoire et à atteindre de nouvelles hauteurs.


Fréquence : La fréquence du geai bleu ressemble à des pointes irrégulières, comme si de minuscules fléchettes d'éclairs venaient sur vous de toutes parts. Elle a une sonorité aiguë mêlée de courts piaillements. Lorsqu'elle est calme, elle donne une sensation de douceur et ressemble à un chant qui flotte dans la brise.


Imaginez...

Vous allez chercher votre courrier et, en passant sous un arbre, un oiseau plonge soudain sur vous en poussant des cris de protestation. Vous esquivez et continuez à marcher tout en gardant un œil sur le geai bleu. Il se pose sur un arbre en protestant toujours. Sur le chemin du retour, vous ralentissez en arrivant près de l'arbre et vous regardez dans les branches. Vous voyez un nid et savez qu'il y a des petits dedans. Cela explique les agissements de l'oiseau. Vous ne voulez pas l'agacer à nouveau, aussi vous vous éloignez de l'arbre tout en envoyant des images et des pensées de félicitations pour sa nouvelle famille. Quand vous arrivez chez vous, le geai bleu se pose sur un buisson devant vous. Au lieu de ses piaillements d'alerte, cette fois il chante quelques notes, agite ses ailes et s'envole vers son nid. Vous êtes rempli de bonheur en rentrant chez vous.

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Symbolisme celte :


D'après Gilles Wurtz, le geai a la même symbolique de guetteur que la buse variable. Et des plumes aussi magnifiques. En effet, dans Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Vega, 2014), il écrit que :


"On connaît bien le geai des chênes par ses cris perçants qui donnent l'alerte. en réalité, son chant est diversifié, il est constitué de toute une gamme de cris rauques, qui varient en fonction du type d'avertissement qu'il veut lancer. Pendant les parades nuptiales, il se fait plus mélodieux. Le geai reste un imitateur très doué et peut reproduire le chant d'autres oiseaux et même le cri du cheval et du chat.

Il est omnivore, mais il est surtout friand de glands qu'il choisit bien mûrs et sans parasites. Une petite poche sous son bec lui permet d'en stocker jusqu'à quatre. Il va ensuite les cacher un peu partout dans la forêt, amassant ainsi des réserves considérables. Il mémorise ses cachettes grâce à des points de repères, et s'il n'y en a pas, il en pose lui-même. Pour cela, il utilise des brindilles ou des petits cailloux. Lorsque ces repères disparaissent, le geai ne retrouve pas ses cachettes et les glands disséminés germent.

Chez le geai, le mâle et la femelle sont semblables.


Applications chamaniques celtiques de jadis : Pour les Celtes, le geai avait deux fonctions distinctes, celle de guetteur, de vigile qui donne l'alerte en poussant son cri pour prévenir de l'approche d'un intrus, et celle de semeur d'arbres essentiellement, en dispersant un peu partout ses réserves de graines. Il était considéré comme une sentinelle hors pair et éclaireurs, espions, observateurs et gardes faisaient un travail chamanique avec lui pour intégrer ses qualités. Les chasseurs aussi travaillaient avec lui, pour affiner leur attention, leur vigilance.

Au niveau individuel, le geai était aussi le guetteur qui lançait un signal bien particulier : il rappelait à l'ordre l'ego, le mental qui profitait de la moindre occasion pour tenter de distraire l'esprit. Le geai prévenait alors la personne quand son ego ou son mental commençait à prendre le dessus sur l'être authentique. Pour nos ancêtres, cet oiseau était la sentinelle qui alertait la dérive vers l'illusion.

Le geai était également considéré comme le semeur et le jardinier de la forêt. Les paysans et cultivateurs de l'époque consultaient son esprit dans leur pratique chamanique pour savoir quand semer et comment préparer la terre de façon à favoriser une germination optimale selon le type de semences utilisées...

Et le geai avait une autre fonction : spirituelle. Lorsque quelqu'un entamait un travail physique, psychique, énergétique ou spirituel, c'était lui qui était chargé de semer la graine bénéfique qui allait pousser, se déployer, grandir et offrir ses bienfaits à la personne. Le geai était donc le semeur qui nourrissait l'essence, c'est-à-dire l'âme et l'esprit, d'une personne qui contribuait à son évolution dans tous les domaines de la vie.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : Comme au temps des Celtes, tous les cultivateurs - agriculteurs, maraîchers, pépiniéristes... - peuvent toujours aller à la rencontre de l'esprit du geai dans une pratique chamanique celtique pour recevoir des conseils avisés quant aux conditions les plus propices pour semer ou planter. Un jardinier amateur qui s'occupe lui-même de son propre potager, de ses massifs de fleurs ou de son verger peut lui aussi prendre soin de son petit royaume végétal en se laissant guider par le geai.

Toute personne responsable de la surveillance, dans n'importe que le domaine, trouvera en l'esprit du geai un excellent compagnon, une source de vigilance accrue, indispensable dans son métier. De même, ceux qui ont besoin d'affiner leur sens de l'observation, comme un photographe - animalier ou non - peut demander à l'esprit du geai de lui apprendre à guetter pour saisir le moment marquant, l'image insolite.

Au cours de son travail de développement personnel et spirituel, toute personne peut, à travers sa pratique chamanique celtique, demander régulièrement à l'esprit du geai de bien ancrer les graine symboliques de l'étape qui vient d'être franchie, du travail qui vient d'être effectué, pour qu'il puisse porter tous ses fruits. De même, nous pouvons toujours suivre l'exemple de nos ancêtres et demander à ce veilleur, à ce vigile de donner l'alerte en cas de dérive de notre ego et de notre mental. A nous ensuite d'accueillir ses signaux en toute ouverture, en toute sincérité.


Mots-clefs : Le guetteur ; Le semeur."

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Littérature :


Dans ses Histoires naturelles (1874), Jules Renard brosse des portraits étonnants des animaux que nous connaissons bien. Celui du geai se résume à une définition pleine d'humour poétique :


Le geai : Le sous-préfet aux champs.

 

Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) établit un lien privilégié entre la Bourrache et le Geai :

2 janvier

(Beaulieu-sur-Mer)

[...]

Les bourraches exposent sur chaque talus leurs tiges juteuses, horripilées d'argent, au bout desquelles perchent des compagnies d'oiseaux bleus au bec noir.

Enfant, je m'imaginais que la bourrache et le geai sont un seul personnage. J'avais raison. C'est prouvé.

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Une évocation toute en légèreté de Christian Bobin dans Le Plâtrier siffleur (revue Canopée n°10, février 2012, Nature et Découvertes, Actes Sud ; Éditions Poésis, 2018) :


Sur le chemin qui me mène à la maison, parfois je trouve des plumes bleutées de geai, comme des éclats d'azur. C'est très petit, ce que je fais. J'essaye de recueillir des choses très pauvres, apparemment inutiles, et de les porter dans le langage. Parce que je crois qu'on souffre d'un langage qui est de plus en plus réduit, de plus en plus fonctionnel. Nous avons rendu le monde étranger à nous-mêmes, et peut-être que ce qu'on appelle la poésie, c'est juste de réhabiter ce monde et l'apprivoiser à nouveau.

 

Christian Bobin évoque à nouveau les geais dans son ouvrage intitulé La Grande Vie (Éditions Gallimard, 2014) : La lumière, franchissant l'obstacle du rideau sale, tombe sur le carrelage de la cuisine et me dit : « Tiens, puisque tu me vois, puisque tu me prêtes attention et que tu m'aimes, c'est que tu es vivant. » Puis une pie passe en rase mottes dans le pré. Ou un geai. Je n'ai pas eu le temps de bien voir ce que c'était. Qu'est-ce que « voir » Aujourd'hui je dirais : c'est être cueilli, voilà, cueilli : quelque chose – un événement, une couleur, une force – vous fait venir à lui, comme les petits enfants prennent une marguerite par le cou, et tirent. La beauté nous décapite.


Vous êtes derrière cette lettre que je vous écris, difficile à atteindre. Il me semble que si j'empoigne un peu de lumière sale et que je la jette sur la page vous serez là soudain, nous serons réunis par la même joie simple.


L'oiseau, c’était un geai, je crois. Vers le milieu de l'après-midi, un silence s'est fait partout dans le pré. Le ciel soudain a pâli comme quelqu'un à qui on vient d'annoncer une mort. Il n'y avait plus rien. Et puis tout s'est rallumé. C'est quelque chose qui arrive très souvent, vers le milieu de l'après-midi. On ne le remarque guère. Il faut être prisonnier ou malade, ou assis devant une table, en train d'écrire, pour s'en apercevoir : l'étoffe du jour est trouée. Par les trous on voit le diable – ou, si vous préférez ce mot le plus calme : le néant. Il y a un instant où le monde est laissé seul. Abandonné. C'est comme si Dieu retenait son souffle. Un intervalle de néant entre deux domaines de la lumière. Penser comme un enfant presse son crâne entre deux petits poings de pierre. Oui cette fois j'en suis sûr c'était un geai. Il avait traversé le néant, était ressorti de l'autre côté, faisant le lien entre deux domaines lumineux. Et comme le travail de l'oiseau ne suffit pas et que la nature contrairement à Dieu ne nous abandonne jamais, la lumière est venue à la rescousse dans la cuisine, la lumière périssable a traversé le rideau sale de mon âme et m'a parlé de la lumière éternelle afin qu'à mon tour je vous en parle, à vous.

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Dans Bitna, sous le ciel de Séoul (Éditions Stock, 2018), J. M. G. Le Clézio renouvelle l'histoire de Shéhérazade en faisant raconter des histoires par son héroïne, non pas pour sauver sa vie mais pour gagner de l'argent.


"Dans la neige, au pied d'un arbre - un magnolia qui ne perd jamais ses feuilles en hiver -, Naomi aperçut une petite boule de plumes brunes, immobile et frissonnante, un oiseau qui paraissait endormi. Quand elle s'est approchée, l'oiseau a ouvert son bec et il a crié : "Ppyak-ppyak !" Naomi s'est accroupie pour le regarder, elle lui a demandé : "Eh bien, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu t'es perdu ?" Il a répondu avec ce même petit cri aigu : "Ppyak-ppyak !" En même temps il battait des ailes et secouait les plumes de son cou qui devenaient toutes ébouriffées. Naomi est restée un moment sans bouger, et quand elle a voulu partir, l'oiseau s'est levé pour la suivre, il s'est réfugié entre ses pieds. Il relevait la tête, il secouait ses ailes, il criait toujours son cri, "Ppyak !", pour dire : "Prends-moi !" Naomi a pensé que si elle le laissait là, les chats du quartier n'en feraient qu'une bouchée. Alors elle l'a pris dans ses mains, il s'est laissé faire, ses petites pattes s'agrippaient aux doigts de Naomi comme si c'étaient des rameaux de branches, ses ongles entraient dans sa peau. Naomi est remontée à l'appartement, et comme sa mère n'était pas là, et qu'elle ne savait pas où le mettre, elle l'a posé sur une serviette, dans le lavabo. Elle lui a donné à boire un peu d'eau, d'abord dans un verre à dents, mais il ne savait pas comment faire, puis dans le creux de sa main, et il a bu précipitamment toute l'eau, ça devait faire un bon bout de temps qu'il était tombé de l'arbre, et qu'il n'avait pas bu ni mangé. A la chaleur de l'appartement, il a semblé plus vivant, il a secoué ses plumes, il a battu des ailes, et Naomi a découvert les plumes de ses ailes d'une couleur merveilleuses, d'un bleu vif, avec quelques plumes noires pour les border. Il était sûrement la chose la plus belle que Naomi ait jamais vue. Elle a attendu le retour de la vielle Hana, et quand celle-ci a vu l'oiseau, elle s'est écriée : "C'est un geai, ton oiseau, un geai de la forêt, on l'appelle Uh-tchi." Alors c'est le nom que Naomi lui a donné : O'jay, comme s'il était irlandais.. Hana a dit qu'il mourrait probablement, pare que les petits oiseaux tombés de leur nid n'ont plus leur maman pour les nourrir. "Qu'est-ce qu'il mange, O"Jay ?" Hana a dit qu'il mangeait de tout, surtout des insectes et des chenilles qu'il trouve dans les arbres de la forêt. Heureusement, la vieille Hana est une fille de la mer, elle sait bien où on peut trouver les vers pour la pêche. Elle a emmené Naomi au marché de Namdaemun, près de la gare, parce que là il y a de petites échoppes où on vend les appâts pour les gens qui partent à la pêche, et elles ont rapporté un sac d'asticots. Naomi a donné son premier repas à O'Jay avec des baguettes en bois, elle tenait l'asticot devant son bec, et il l'avalait. Puis il se secouait de contentement, et ensuite il ouvrait à nouveau le bec très grand, en poussant son cri aigu, son "Ppyak !" pour demander un autre asticot. Toute la semaine qui suivit fut pour Naomi et pour la vieille Han un ravissement. Elles se relayaient pour donner à manger à O'Jay, elles lui parlaient, elles nettoyaient ses crottes. Naomi s'est rendu compte qu'O'Jay aimait bien faire ses crottes sur du papier, et la vieille Hana est allée chercher de vieux journaux, et même des livres d'occasion. Au début, elle a essayé de faire dormir O'Jay dans une cage, mais il n'en voulait pas, dès qu'on l'enfermait il criait son Ppyak ! le plus désespéré, et Naomi le prenait dans ses mains. Il ne la quittait plus. Partout où elle allait, O'Jay la suivait, même à la salle de bains et aux toilettes. Hana a expliqué : "Tu es la première personne qu'il a vue en tombant de son nid, alors il a pensé que tu étais sa maman."

Quand Hana partait pour son travail elle installait O'Jay sur une branche d'arbre cueillie dans le jardin de l'immeuble qu'elle avait attachée au lavabo avec du papier collant. Et quand Naomi revenait de l'école, elle se précipitait dans l'appartement le cœur battant, O'jay l'accueillait avec son cri aigu, pour dire : "Maman, j'ai faim !" en battant ses merveilleuses ailes bleues. Naomi lui donnait à manger des asticots, lui faisait boire de l'eau dans sa main, puis elle s'allongeait par terre, elle mettait O'Jay sur sa poitrine pour le réchauffer. "Ecoute mon cœur,", disait-elle. Elle savait que les bébés n'aiment rien de plus que d'entendre les battements de cœur de leur maman, et puisque O'jay avait décidé qu'elle serait sa maman, il avait besoin d'être rassuré."

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