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  • Photo du rédacteurAnne

L'Orne




Étymologie :

  • ORNE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1529 (G. Michel, Georg., fo53a). Empr. au lat. ornus « id. », v. aussi André Bot.


Lire également la définition du nom orne afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Fraxinus ornus ; Frêne à fleurs ; Frêne à manne ; Frêne orne ; Orne à manne ; Orne d'Europe ; Ornier.

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Botanique :


Selon Raoul Lecoq auteur d'un article intitulé "La manne de Frêne envisagée comme source de vitamines et cause de déséquilibre alimentaire" (Bulletin de la Société Botanique de France, 1934, 81 : 5, pp. 782-792) :


[...] L'intérêt suscité par ces recherches nous a engagé à entreprendre l'analyse biologique de la manne en lannes, également riches en glucides et obtenue, comme on sait, par incision de l'écorce du Fraxinus Ornus (Oléacées).

Il existe de nombreuses sortes de mannes, produites d'ailleurs par des plantes d'origines botaniques très différentes, mais dont le nom générique dérive de l'exclamation poussée par les Hébreux à la vue de « cette petite chose ronde, menue comme de la blanche gelée sur la terre », envoyée par l'Éternel pour nourrir le. peuple élu, perdu dans le désert.

Il paraît le plus souvent impossible d'assigner, à une manne, un usage fixe ou une propriété particulière. Toutes sont reconnues plus ou moins laxatives, pectorales et alimentaires. Pour aussi éloignées l'une de l'autre qu'apparaissent ces propriétés, nous verrons à la fin de notre étude qu'il est fort possible de le concilier.

La plus judicieuse des classifications des mannes paraît être celle de Luciani, qui se base sur leur constitution chimique. Retenons qu'il existe des mannes contenant de la mannite, de la dulcite, du lévulose, du mélézitose, du tréhalose, etc ... Nous ne retiendrons que la manne du Frêne, plus spécialement la manne en larmes. [...]


Conclusions :

La manne en larmes, obtenue par incision de l'écorce du Frêne, dès qu'elle est introduite en forte proportion dans une ration, se comporte comme une cause de déséquilibre alimentaire, lequel se manifeste, chez le pigeon, par l'apparition de crises polynévritiques, malgré l'adjonction de doses élevées de vitamines B, sous forme de levure de bière desséchée.

Il est probable que c'est à cette action de déséquilibre et à ses répercussions sur l'organisme que doivent être rapportées les propriétés laxatives et pectorales de la manne.

Incorporée dans une ration en proportion moins élevée, un bon équilibre des constituants étant réalisé par ailleurs, les glucides de la manne se montrent parfaitement utilisés par l'organisme des animaux d'expérience. La manne peut, par conséquent, jouir également de propriétés alimentaires, consacrées par la légende.

Si la manne en larmes est pratiquement dépourvue des vitamines A et C ; elle paraît, par contre, renfermer une certaine proportion de vitamines B et plus encore de vitamine D, son efficacité antirachitique étant nettement démontrée.

Sa saveur agréable, son pouvoir antirachitique et son action de purgatif doux dû au déséquilibre, font de la manne un médicament à recommander tout spécialement dans la thérapeutique infantile.

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Marc-Alexandre Tareau dans "Les pharmacopées métissées de Guyane : ethnobotanique d’une phytothérapie en mouvement." (in : Biologie végétale, Université de Guyane, 2019) rappelle que :


La manne douce est un exsudat de l’orne, ou frêne à manne (Fraxinus ornus), espèce originaire du sud-est de l’Europe. Utilisée depuis longtemps pour ses propriétés purgatives et antiscorbutiques (Lalande, 1875 ; Lecoq, 1934 ; Pierre, 1972) elle était prisée des marins qui l’appréciaient également pour ses hautes qualités de conservation (Luciani, 1926). Héritage de cette diffusion transatlantique coloniale, son usage a été largement appropriée par les populations créoles de Guyane qui continuent à se la procurer en pharmacie, sous forme de larmes conditionnées en sachets.




Symbolisme :


D'après Roger Loisel et al., auteurs de "Place et rôle de quelques essences méconnues en Provence-Alpes-Côte d'Azur". (Forêt méditerranéenne, 1979) :


Le Frêne-à-f1eurs (Fraxinus ornus) est l'une des plus belles espèces du genre, fréquemment utilisée pour ses qualités esthétiques.

 




Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque le frêne à fleurs :

5 décembre

(près de Gorbio)


Dans le soleil de l'aube, le frêne à fleurs se métamorphose et s'exalte. La lumière qui le fouille excite les tonalités chaudes de ses feuilles d'automne, om les verts pâles voisinent avec les roses liquides, sur des fonds d'ocres, de jaunes de toutes les longueurs d'ondes et de lavis carminés que la noirceur des rameaux souligne.

Chaque végétal a sa saison de gloire. Le frêne à fleurs en a deux. En automne, il est million d'arcs-en-ciel. Au printemps, on jurerait qu'il repasse par le prisme en sens inverse : il n'est plus que bouquet de lumière blanche en acte de sentir. L'Immaculée Conception sur la colline, répandant autour d'elle ses nuages de parfums virginaux...

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Voir aussi la fiche sur le Frêne.

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