Anne
Prenons de la hauteur avec l'Aigle
Laissons-nous emporter par l'Animal de Pouvoir de Marie-Claire, l'aigle majestueux qui nous transporte au delà des montagnes, près des cieux immaculés, plus près de la Source...
Étymologie :
AIGLE, subst. masc. ou fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1165 eigle, fém. « grand oiseau de proie diurne » (Chret. de Troyes, Guillaume d'Angleterre, éd. Foerster, 883 ds T.-L. : Une eigle vint) ; ca 1170 egle, masc. « id. » (Livres des Rois, éd. Le Roux de Lincy, 123 ibid. : li egles) ; fin XIIe-début XIIIe s. aille, masc. (Gervaise, Bestiaire, ms. Brit. Mus., add. 28 260, fo95c ds Gdf. Compl. : Quant li aille est viel) ; 2. 1re moitié XIIe s. hérald. « aigle considéré comme emblême » (Pèlerinage de Charlemagne à Jérusalem, éd. Koschwitz, 263 ds T.-L. : Virent Costantinoble [...] Les clochiers et les aigles et les ponts reluisanz) ; 3. 1690 liturg. (Fur. : On appelle aussi dans les Églises aigle le pulpitre de cuivre qui est au milieu du Chœur, à cause qu'il représente une aigle : et on dit dans les Chapitres, qu'un Chanoine est à l'aigle, quand il est Semainier, lors qu'il fait l'Office). Soit emprunté à l'a. prov. aigla fém. « id. » (dep. Deudes de Prades, XIIIe s. ds Rayn. t. 1, p. 38 b ; lat. aquila, fém.) soit, plus prob., issu par un traitement partic., non pop. du lat. aquila (ce mot désignant non seulement l'oiseau de proie mais aussi l'enseigne romaine) dont le processus serait le suiv. : au stade de l'étape régulière *agwila, anticipation de w (cf. *agwa [< lat. aqua] *augwa), d'où : *aṷgwila, puis apr. réduction à *aṷgila, assimilation de l'ṷ diphtongal par l'i pénultième atone en i̭ : d'où *aigila. *ai̭gla, aigle apr. syncope, voir Fouché t. 3 1961, pp. 718-719. La forme rég. a. fr. aille, supra demeure vivante en fr.-prov. (Suisse romande, fém. alye, aye, masc. alyo, ayo ds Pat. Suisse rom., s.v. aigle). Masc. et fém. en a. fr. aux sens 1 et 2, prob. en raison de l'hésitation de genre dans l'emploi de l'art. devant un subst. à voyelle initiale ; très souvent fém. au XVIe s. ; déclaré de genre masc. au sens 1, fém. au sens 2 par Ac. 1694 ; le genre masc. au sens 1 l'emporte en fr. mod. peut-être p. anal. avec d'autres noms d'oiseaux de proie : faucon, épervier ...
Voir aussi la définition détaillée du nom qui propose quelques éléments de symbolisme.
*
Zoologie :
Selon Matt Pagett, auteur de Le petit livre de merde (titre original What shat that ?, Quick Publishing, 2007 ; édition française Chiflet & Cie, 2008) :
"Oiseau de proie d'une force inouïe, l'aigle symbolise tout ce qui est puissant, que ce soit l'équipe nationale de foot portugaise, l’État Russe, ou Dieu lui-même. Sa réputation quasi mystique est associée sans doute aux lieux parfois mystérieux où on peut le trouver. Mais voir un aigle déféquer, c'est un peu imaginer Sa Gracieuse Majesté aux toilettes : cela tue le mythe.
Description : L'estomac de l'aigle lui permet de s'adapter à n'importe quel régime. Des acides gastriques puissants absorbent la nourriture. Les plumes, poils et fragments d'os sont régurgités sous forme de pelotes de réjection. La couleur des excréments varie selon le type de nourriture. Comme tous les autres oiseaux et quelques animaux, l'aigle défèque par une poche appelée cloaque, et l'acide urique se joint à la matière fécale.
Des selles acides : En principe les selles de l'aigle sont très acides, en raison de ses sucs digestifs très puissants. Les chiures d'aigle étant très corrosives, il est conseillé de les nettoyer le plus rapidement possible. En 1998, la présence d'Aigles Chauves sur l'île Kodiak a occasionné de violents maux de tête chez les ouvriers d'une centrale électrique. Les chiures acides des oiseaux avaient aussi attaqué les éléments métalliques des poteaux électriques sur lesquels ils étaient perchés. Un grand nombre d'oiseaux fut électrocuté en causant des dégâts importants, obligeant la centrale à mettre au point des procédés sophistiqués pour éloigner les aigles.
En Arctique, c'est grâce aux chiures d'aigles que les scientifiques peuvent identifier et contrôler les territoires de ces oiseaux ; vu qu'ils sont toujours sur les mêmes rochers, à guetter proies et prédateurs, l'accumulation lente de leurs excréments génère la prolifération d'une variété de lichens, d'une couleur orange vif (Xanthoria elegans). Ces plantes, repérables d'avion, facilitent la localisation des oiseaux.
L'oiseau de l'amour : C'est une vieille recette aphrodisiaque chinoise : Prenez des crottes d'aigle, ajoutez-y le sperme d'un jeune homme, mélangez et buvez le tout. Effet immédiat garanti."
*
*
Croyances populaires :
Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :
Les Aigles sont parfois accusés d'emporter des enfants ; chaque fois qu'une enquête vraiment scientifique a pu être faite on a constaté que les preuves faisaient défaut. Quand un enfant disparaît, en montagne, on dit sans autre que l'Aigle l'a pris.
Si l'Aigle vole bas c'est un signe de mauvais temps (Forchre). A Saint-Luc on lui prête le pouvoir de fasciner les oiseaux : ceux-ci perdent leurs plumes, puis viennent se jeter dans les griffes du rapace.
Comme l'Aigle niche dans des rochers souvent très abrupts, on avait peine à comprendre comment les jeunes pouvaient prendre leur vol en se jetant dans le vide, sans exercice préalable. On imagina alors l'explication suivante : l'Aigle prend ses petits sur ses ailes et les emporte au loin. Cette légende devait être très répandue et généralement admise, on en trouve des traces dans la littérature ancienne en particulier dans le livre de l'Exode : (19. 4.) « Vous avez vu ce que j'ai fait à l'Egypte, et comment je vous aï portés sur des ailes d'Aigle et amenés vers moi ». Et aussi dans le Deutéronome : (32.11.) « Pareil à l'Aigle qui éveille sa couvée, voltige sur ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes ».
Des observations précises montrent que le jeune aiglon s'exerce au vol sur son nid en agitant souvent ses ailes et, vers la fin, en sautant en l'air tout en battant des ailes. Lorsqu'il se sent assez fort il déploie ses ailes, se jette dans le vide et descend en vol plané pour aller se poser bientôt sur un arbre ou une pierre. Les parents volent aux alentours, le surveillent et l'encouragent par leur exemple. Ce phénomène a été observé et même filmé dans la région de Pontresina.
Dans la mythologie l'Aigle tenait la foudre dans ses serres, c'était l'oiseau céleste, le messager de Jupiter.
*
*
Symbolisme :
Le Glossaire théosophique (1ère édition G.R.S. MEAD, Londres, 1892) d'Helena Petrovna Blavatsky propose à l'entrée "Aigle" :
AIGLE. Ce symbole est un des plus antiques. Pour les Grecs et les Perses, il était consacré au Soleil ; pour les Egyptiens, sous le nom d'Ah, à Horus, et les Coptes rendaient un culte à l'aigle sous le nom d'Ahom. Les Grecs le regardaient comme l'emblème de Zeus, et les Druides comme celui du plus haut dieu. Le symbole est descendu jusqu'à nos jours, quand, en suivant l'exemple du païen Marius qui au 2ème siècle avant J.C. utilisait l'aigle à deux têtes comme enseigne de Rome, les têtes couronnées de l'Europe chrétienne consacrèrent à elles-mêmes et à leurs descendants le bicéphale souverain de l'air. Jupiter se contentait d'un aigle à une seule tête, et il en était de même du Soleil. Les maisons impériales de Russie, de Pologne, d'Autriche, d'Allemagne, et l'empire tardif des Napoléons ont adopté un aigle bicéphale comme emblème.
On trouve dans le Dictionnaire des Symboles (1969, édition revue et corrigée 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, une longue notice sur l'aigle, défini comme :

"Roi des oiseaux, incarnation, substitut ou messager de la plus haute divinité ouranienne et du feu céleste, le soleil, que lui seul ose fixer sans se brûler les yeux. Symbole si considérable qu'il n'est point de récit ou d'image, historique ou mythique, dans notre civilisation comme dans toutes les autres, où l'aigle n'accompagne, quand il ne les représente pas, les plus grands dieux comme les plus grands héros : il est l'attribut de Zeus (Jupiter) et du Christ, l'emblème impérial de César et de Napoléon, et, dans la prairie américaine comme en Sibérie, au Japon, en Chine, comme en Afrique, chamans, prêtres et devins aussi bien que rois et chefs de guerre empruntent ses attributs pour participer à ses pouvoirs. Il est aussi le symbole primitif et collectif du père et de toutes les figures de la paternité. Mais cette universalité d'une image n'enlève rien à la richesse et à la complexité du symbole qu'elle sous-tend. Nous essaierons de développer par des rapprochements d'exemples empruntés à des sources différentes.
Roi des oiseaux, l'aigle couronne le symbolisme général de ceux-ci, qui est celui des états spirituels supérieurs et donc des anges, comme l'atteste souvent la tradition biblique : Tous les quatre avaient une face d'aigle. Leurs ailes étaient déployées vers le haut ; chacun avait deux ailes se touchant et deux ailes lui couvrant le corps ; et ils allaient là où l'esprit les poussait... (Ézéchiel, I, 10). Ces images sont une expression de la transcendance : rien ne lui ressemble, même si l'on multiplie les attributs les plus nobles de l'aigle. Et dans l'Apocalypse (4, 7-8) : ... Le quatrième vivant est comme un aigle en plein vol...
Le Pseudo-Denys l'Aréopagyte explique ainsi la représentation de l'ange par l'aigle : La figure de l'aigle indique la royauté, la tendance vers les cimes, le vol rapide, l'agilité, la promptitude, l'ingéniosité à découvrir les nourritures fortifiantes, la vigueur d'un regard tendu librement, directement et sans détour vers la contemplation de ces rayons, que la générosité du Soleil théarchique multiplie.
L'aigle fixant le soleil, c'est encore le symbole de la perception directe de la lumière intellective. L'aigle regarde sans crainte le soleil bien en face, écrit Angelus Silesius : et toi l'éclat éternel, si ton cœur est pur. Symbole de contemplation, auquel se rattache l'attribution de l'aigle à Saint Jean et à son évangile. Identifié au Christ dans certaines œuvres d'art du Moyen-Âge, il exprime à la fois son ascension et sa royauté. Cette seconde interprétation est une transposition du symbole romain de l'Empire, symbole qui sera aussi celui du Saint-Empire médiéval. Les Psaumes,, enfin, en font un symbole de régénération spirituelle, comme le phénix.
Oiseau solaire : l'aigle est le substitut du soleil dans la mythologie asiatique et nord-asiatique ; il en va de même dans les mythologies amérindiennes, et singulièrement chez les Indiens de la Prairie. On comprendra aisément que la plume d'aigle et le sifflet en os d'aigle soient indispensables à qui doit affronter l'épreuve de la dame qui regarde le soleil. Même identification chez les Aztèques et aussi au Japon : le Kami dont le messager ou le support est un aigle dénommé aigle du soleil.
Dans leur représentation de l'univers les Indiens Zunis placent l'aigle avec le soleil au cinquième point cardinal, qui est le Zénith (le sixième étant le Nadir et le septième le Centre, place de l'homme). C'est le placer sur l'axe du monde, rejoignant ainsi la croyance des Grecs pour lesquels les aigles, partis de l'extrémité du monde, sont dits s'arrêter à la verticale de l'omphalos de Delphes : ils suivent ainsi la trajectoire du soleil, du lever au zénith, qui coïncide avec l'axe du monde. Occupant ainsi la place de la divinité suprême ouranienne, l'aigle se trouve, dans le panthéon indien comme auprès de Zeus, devenu maître de la foudre et du tonnerre.
Ses ailes déployées, commente Alexander, évoquent les lignes brisées de l'éclair, aussi bien que celles de la croix. Alexander voit dans les deux images de l'aigle-éclair et de l'aigle-croix les symboles de deux civilisations, celle des chasseurs, celle des agriculteurs. Selon cet auteur, l'aigle divinité ouranienne, expression de l'Oiseau-Tonnerre, est à l'origine l'emblème principal des civilisations de chasseurs nomades, guerriers, conquérants ; comme la croix (la croix foliacée du Mexique, stylisant la pousse de maïs dicotylédone) est le principal emblème des civilisations agraires. A l'origine des cultures indiennes, l'un incarne le Nord, le froid et la polarité mâle ; l'autre est caractéristique du Sud, rouge, humide et chaud, avec la polarité femelle. Il ne faut pas oublier ici, que fonction de ce qui précède, Nord et Zénith, Sud et Nadir, s'apparentent comme devant et dessus, derrière et dessous.

Mais, avec le temps, les deux civilisations se mariant, ces deux symboles, originellement antagonistes, se superposent et se confondent. Il est singulier que la croix de forme géométrique simple, du type romain, soit devenue finalement, même pour les Peaux-Rouges des plaines, le symbole du faucon ou de l'aigle aux ailes étendues, aussi bien que celui de la dicotylédone du plant de maïs sortant de terre - et cela de façon indigène et sans aucune influence européenne... D'une façon générale, l'Oiseau-Tonnerre - aigle d'Ashur et de Zeus - à mesure que le temps passe et que les cultures se mélangent, devient aussi le Seigneur de la Fertilité et de la Terre symbolisée par la Croix.
Pourrait-on dire que, dans le mariage de ces deux étapes culturelles, forces ouraniennes et chtoniennes viennent à s'équilibrer ? L'étude de l'iconographie féodale, en Occident, tendrait à confirmer cette hypothèse, en rapprochant ou confrontant fréquemment l'aigle et le lion. Ce qui n'est pas sans évoquer les Aztèques, dont les deux grandes confréries guerrières étaient celles des chevaliers-aigles et celle des chevaliers-jaguars. Chez les Aztèques encore, le cœur des guerriers sacrifiés sert d'aliment à l'Aigle solaire. On les appelle les gens de l'aigle. La valeur symbolique des guerriers tombés au combat et celle des hommes sacrifiés à l'Aigle solaire est la même : ils nourrissent le soleil et l'accompagnent dans sa course.
Cette association symbolique de l'aigle et du jaguar se retrouve dans la description du trône d'apparat de l'empereur aztèque : il était assis sur un plumage d'aigle et adossé à une peau de jaguar. On pourrait citer quantité d'autres exemples de l'association Aigle-Jaguar chez les Indiens des deux Amériques.
Une autre expression de la dualité ciel-terre apparaît avec l'opposition aigle-serpent mentionnée dans les Vedas : avec l'oiseau mythique Garuda qui est, originellement, un aigle. Oiseau solaire, brillant comme le feu, monture de Vishnu - qui est lui-même de nature solaire - Garuda est nâgâri, ennemi des serpents, ou nâgântaka, destructeur de serpents. La dualité de l'aigle et du serpent signifie universellement celle du Ciel et de la Terre, ou la lutte de l'ange contre le démon. Au Cambodge, Garuda est l'emblème des souverains de race solaire, le Nâga celui des souverains de race lunaire. Garuda est encore la Parole ailée, le triple Veda, un symbole du Verben ce que l'aigle est également dans l'iconographie chrétienne. Garuda est encore symbole de force, de courage, de pénétration ; ce qu'est aussi l'aigle en raison de l'acuité de sa vision.
Doté de cette force solaire et ouranienne que montre à l'évidence la puissance de son envol, l'aigle devient tout naturellement l'oiseau-tutélaire, l'initiateur, et le psychopompe entraînant l'âme du chaman à travers les espaces invisibles. Les traditions américaines et asiatiques se recouvrent et se renforcent ici continuellement, ne serait-ce que par l'utilisation identique de la plume d'aigle dans les pratiques chamaniques des deux continents. Ainsi, en Sibérie, le chaman danse longtemps, tombe à terre inconscient et son âme est portée au ciel dans une barque tirée par des aigles ; cependant que, chez les Pavitso, Indiens d'Amérique du Nord, un bâton, portant à son extrémité une plume d'aigle procurée par le chaman, est posé sur la tête du malade, et le mal se trouve emporté, comme le chaman par l'aigle dans ses vols magiques. Dans la même aire culturelle une croyance fondamentale veut qu'un aigle soit posé sur la cime de l'arbre cosmique, pour veiller comme un remède à tous les maux que contiennent ses branches. Initiatrice et psychopompe aussi est la grande aigle qui sauve le héros Töshtük du monde d'en bas pour l'élever au monde d'en haut ; elle seule est capable de voler d'un monde à l'autre. Par deux fois, elle avale le héros moribond pour lui refaire le corps dans son ventre, avant de le remettre au jour. Tout autant d'images initiatiques, révélant un pouvoir de régénération par absorption.

Nous retrouvons l'image archétypale du Père associé à celle de l'Initiateur et du Psychopompe dans ce mythe sibérien rapporté par Uno Harva, qui fait de l'aigle le héros civilisateur Père des chamans : le Très-Haut envoie l'Aigle au sommet au secours des hommes, tourmentés par les mauvais esprits qui leur apportent des maladies et la mort ; mais les hommes ne comprennent pas le langage du messager ; Dieu lui dit de donner aux hommes le don de chamanisme ; l'aigle redescend et engrosse une femme ; celle-ci donne naissance au premier chaman.
La tradition occidentale, elle aussi, dote l'aigle de pouvoirs exceptionnels, qui le placent au-dessus des contingences terrestres. Ainsi, bien qu'il ne soit pas immortel, il possède un pouvoir de rajeunissement. Il s'expose au soleil ; et, quand son plumage est brûlant, il plonge dans une eau pure et retrouve ainsi une nouvelle jeunesse, ce qu'on peut comparer avec l’initiation et l'alchimie, qui comprennent le passage par le feu et par l'eau. Sa vue perçante en fait un clair-voyant en même temps qu'un psychopompe. Il est, en pleine chrétienté, censé emporter l'âme du mort sur ses ailes, afin de la faire retourner vers Dieu. un vol de descente signifie la descente de la lumière sur la terre.
Les mystiques du Moyen Âge reviennent fréquemment sur le thème de l'aigle pour évoquer la vision de Dieu ; ils comparent la prière aux ailes de l'aigle s'élevant vers la lumière.
De voyant, il devient aisément augural et divinateur. Dans l'Antiquité méditerranéenne l'art augural interprète le vol des aigles pour percevoir les volontés divines. L'aigle romain, comme le corbeau germano-celtique, est essentiellement le messager d'en haut.
Roi des oiseaux, il dort, dit Pindare, sur le sceptre de Zeus, dont il fait connaître les volontés aux hommes. Lorsque Priam part demander à Achille de lui rendre le cadavre d'Hector, il fait une libation à Zeus : Envoie-moi ton oiseau, rapide messager, l'oiseau qui t'est cher entre tous et qui a la force suprême. Il apparaît sur la droite, s'élançant au-dessus de la ville, et, à le voir, tous ont grande joie, et en eux le cœur se fond (Iliade, 24, 308-321). L'aigle volant à gauche est, au contraire, de mauvais augure et nous retrouvons ici la symbolique de la droite et la gauche.
Augural, mais souvent confondu, comme on l'a vu en Irlande, avec d'autres rapaces nobles, principalement le faucon, tel apparaît aussi l'aigle dans la tradition iranienne. Déjà à l'époque des Mèdes et des Perses, il symbolisait la victoire. Selon Xénophon (Cyropédie II, 4), lorsque les armées de Cyrus (560-529 av. J. C.) vinrent au secours du roi des Mèdes. Cyaxare, en guerre contre Assyriens, un aigle survola les armées iraniennes et cela fut interprété comme un heureux présage. Même Eschyle (Perses, 205 s.) imagine que la défaite des Perses devant les Grecs fut annoncée en songe à Atossa par la vue d'un aigle poursuivant un faucon.
Hérodote (III, 76) raconte qu'au moment où Darius et les sept notables de l'Iran hésitaient à marcher sur le palais de Gaumata, roi usurpateur de Perse, ils virent sept couples de faucons poursuivre deux couples de vautours et leur arracher les plumes : cela fut considéré comme de bon augure pour la réussite de leur dessein et ils partirent à l'assaut du palais.
L'étendard de l'Iran acéménide était composé d'un aigle d'or aux ailes déployées et posé au bout d'une lance (Cyropédie, VII, 1), ce qui voulait symboliser la puissance et la victoire des Perses dans les guerres. Ferdawsî (940-1020) parle également dans son Shâhnâma (Livre des rois) du drapeau de l'Iran ancien sur lequel un aigle figurait.
C'est notamment la notion de varuna puissance divine et lumière de gloire en Mazdéisme (religion de l'Iran préislamique) qui est attachée à ce symbole.

Depuis l'Avesta (Zâmyâd-yasht : yasht XIX, 34-38) le varuna a été symbolisé par un aigle ou un faucon. Lorsque le roi légendaire de l'Iran, Djamshid (Yama), le premier roi du monde selon ce livre proféra un mensonge, le varana qui habitait en lui le quitta de façon apparente sous forme d'un oiseau, vibraghna (faucon). Aussitôt, le roi se vit dépouillé de toutes ses facultés prodigieuses ; il fut vaincu par ses ennemis et perdit son trône.
L'apparition de l'Islam n'altère pas le symbole de l'aigle. Dans plus d'un conte, un magicien prouve sa suprématie sur un autre en se transformant en aigle.
Un pouvoir surnaturel est attribué à cet oiseau dans les vieilles pharmacopées, qui prescrivent de boire du sang d'aigle pour acquérir vigueur et bravoure et prétendent que sa fiente, mêlée à une sorte de boisson alcoolique appelée siki, porte remède à la stérilité des femmes. De nos jours encore pour les nomades Yürük de Turquie, l'aigle représente l'âge de la pleine puissance paternelle, à mi-chemin du poisson, âge de l'adolescent, et du mouton, âge du vieillard.
Dans les rêves et la mantique orientaux l'aigle symbolise un roi puissant, tandis qu'un roi est le présage d'un malheur. Le folklore a maintenu cette valeur symbolique de l'aigle. Dans Les secrets de Hamza, le roi Anûshiravân (Chosroès I) voit en songe un vol de corbeaux venant de Khaybar. Celui qui est en tête s'empare de sa couronne. A ce moment, trois aigles royaux venant de la direction de la Mecque fondent sur le corbeau et lui reprennent la couronne qu'ils rendent à Chosroès. Ce rêve est interprété par le vizir Bûzardjomehr comme désignant un ennemi du roi qui sera vaincu par l'émir Hamza, 'Amr son écuyer, et Moqbel son archer. La qualification d'aigle royal reste employée plusieurs fois pour désigner ces trois personnages qui sont appelés aussi sâheb-qâran, c'est-à-dire seigneurs de l'époque, qui remportent la victoire sur les infidèles, ce qui leur vaut d'être comparés à des aigles.
L'aigle gauche : comme tout symbole, l'aigle possède aussi un aspect nocturne maléfique ou gauche ; c'est l'exagération de sa valeur, la perversion de sa puissance, la démesure de sa propre exaltation. Le dualisme du symbole s'exprime déjà chez les Indiens Pawnee. A. Fletcher a observé que chez eux, l'aigle brune, femelle, est associée à la nuit, à la Lune, au Nord, à la Mère Primordiale, captatrice, généreuse et terrible, tandis que l'aigle blanc, mâle, tient au contraire du jour, du Soleil, du Sud, du Père Primordial, dont la figure peut aussi devenir dominatrice et tyrannique. Dans les songes l'aigle, comme le lion, est un animal royal qui incarne des pensées élevées et dont la signification est presque toujours positive. Il symbolise le brusque saisissement, la passion consumante de l'esprit. Mais son caractère d'oiseau de proie qui enlève ses victimes dans ses serres pour les conduire en des lieux d'où elles ne peuvent s'échapper, lui fait symboliser aussi une volonté de puissance inflexible et dévorante.
Appliqué à la tradition chrétienne le même renversement d'image conduit du Christ à l'Antéchrist : l'aigle, symbole d'orgueil et d'oppression, n'est plus dès lors que rapace cruel, ravisseur".
*
*
Pour Ted Andrews, auteur de l'ouvrage intitulé Le Langage secret des animaux ( Édition originale, 1993 ; traduction française : Éditions Dervy, 2017) :
Points clés : Illumination de l'esprit ; Guérison et Création.
Cycle de puissance : Toutes les saisons, durant la journée (diurne).
L'aigle est un des oiseaux de proie les plus grands (en taille) et les plus admirés. Il a inspiré quantité de peuples et de sociétés. Son aptitude à s'envoler haut et à chasser fascine et exalte ceux qui en son témoins. En réalité, les aigles sont si bons pour se procurer de la nourriture qu'ils passent très peu de temps à chasser. Le fait qu'ils excellent à se nourrir de la terre et qu'ils volent à de très grandes hauteurs dans le ciel en dit beaucoup sur la signification cachée des aigles qui se présentent comme totems. Ils vont vous enseigner un équilibre entre être de la terre, mais ni sur ou en elle.
Toutes les sociétés humaines qui ont été en contact avec les aigles ont développé une mythologie et/ou un mysticisme riche autour d'eaux. Dans l'ancienne tradition aztèque, le chef des dieux dit à son peuple de s'installer dans un endroit où se trouvera un aigle, perché sur un cactus, en train de dévorer un serpent. Cet endroit allait devenir Mexico.
L'aigle était consacré à Zeus, qui, souvent, prenait son apparence pour maitriser le tonnerre et les éclairs. Les Sumériens vénéraient un dieu aigle et les Hittites utilisaient un aigle à deux têtes pour emblème symbolique pout ne jamais être surpris. L'aigle était aussi associé à Jupiter et il fut l'une des principaux emblèmes de l'empire romain. Dans les hiéroglyphes égyptiens, l'aigle symbolisait la voyelle "A", mais aussi l'âme, l'esprit et la chaleur de la vie. Dans le mysticisme chrétien primitif, l'aigle était encore symbole de résurrection.
Pour les Amérindiens natifs, l'Oiseau-Tonnerre est le plus souvent représenté sous la forme d'un aigle.
A suivre
*
*
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Symbole du courage et de la puissance , l'aigle a la vue perçante peut, seul de tous les oiseaux, « regarder fixement la lumière d'Apollon » (Aristote). Cette croyance antique avait toujours cours au XVIe siècle, où l'on soutenait qu'il tuait ou abandonnait le petit qui ne pouvait fixer le soleil en plein midi.
Hindous et Perses assimilaient le soleil à l'oiseau de proie lui-même tandis que les Grecs lui confiaient une autre puissance du feu : la foudre. Dans la civilisation indo-européenne, l'aigle devint l'oiseau de la suprême divinité.
Les augures du monde gréco-latin traduisaient le vol et le chant de l'aigle en prophéties ; selon Pindare, il émettait soixante-quatre cris « ayant chacun un sens ». De toutes les observations d'oiseaux, celle de l'aigle était la plus réputée : en apparaissant sur la droite, volant avec ses ailes déployées, il signifiait la prospérité ou la souveraineté mais, venant de la gauche, il apparaissait de mauvais augure.
Le roi des oiseaux prédit la royauté à Tarquin l'Ancien, roi légendaire de Rome, en lui prenant son couvre-chef et en e lui reposant sur la tête, et annonça la déchéance de Denys de Syracuse : il avait saisi le javelot d'un de ses gardes et l'avait jeté dans la mer, comme signe avant-coureur de l'abdication du tyran.
L'aigle peut signifier l'abondance et le bonheur : « Pline rapporte qu'immédiatement après le mariage d'Auguste, un aigle laissa tomber dans le sein de Livie, en signe de fécondité pour la famille d'Auguste, une poule blanche qui tenait au bec une branche de laurier ; cette branche fut plantée en terre et donna naissance à un épais bocage de lauriers. Quant à la poule, elle eut une postérité si nombreuse que, dans la suite, la maison de campagne où ce fait eut lieu fut appelée la villa des Poules. Suétone ajoute que, la dernière année de la vie de Néron, toutes lespoules périrent et que les lauriers séchèrent ».
Insigne guerrier de Zeus ou de Jupiter, l'aigle a surtout été associé aux victoires militaires. L'Antiquité nous en fournit de nombreux exemples : lors de la bataille d'Arbèles (Irak), le devin d'Alexandre le grand l'encouragea avec le vol de l'oiseau : sa victoire sur Darius fut éclatante et lui permit de se proclamer roi d'Asie. Un aigle se posa joyeusement sur la statue de Domitien le jour même de sa victoire sur Antoine. C'est parce que le roi des vandales Genséric en avait vu un au-dessus de son prisonnier, Marcien (futur empereur d'Orient), qu'il lui rendit sa liberté, ne voulant pas faire mentir un oracle si puissant, qu'il considérait d'ailleurs comme de bon augure.
Attribut de la République romaine, l'aigle est resté, d'un point de vue symbolique, « l'image parfaite de la souveraineté » et l'oiseau emblématique par excellence des empires de l'époque moderne, adopté par Napoléon et Hitler, comme auparavant par l'empereur allemand Othon IV.
L'aigle symbolise également la montée des morts vers les cieux. Cette signification funéraire permet de comprendre cette croyance, signalée par Théophraste et en vigueur des siècles plus tard : qui en apercevait un en cueillant de l'ellébore noir risquait de passer dans l'autre monde.
La mystique chrétienne s'appuyant sur l'Ancien testament (Psaume 102, 5 : « ma jeunesse sera renouvelée comme celle de l'aigle »), a fait de l'oiseau un emblème de la résurrection : il conduit, sur ses ailes, l'âme des morts auprès de Dieu. la légende anglaise affirme d'ailleurs qu'Adam et Eve ont été réincarnés en aigles et qu'ils habitent aujourd'hui dans les îles Shiant (proches de l'Écosse) et dans celle d'Inishbofin (Irlande occidentale). Il est aussi l'attribut de saint Jean l'Évangéliste qui « suivant la doctrine des pères a contemplé, sans en être ébloui, le foyer de la vie éternelle ». Dès l'époque des croisades, l'aigle orne les blasons de la chevalerie, comme symbole de puissance et de victoire, tandis que, dans les églises, on trouve sa représentation sur les lutrins, soutenant en particulier le livre des Évangiles.
Lorsqu'il a atteint un âge vénérable, l'aigle s'approche du soleil puis, le plumage réchauffé par l'astre, plonge trois fois dans une fontaine d'où il ressort rajeuni. « Ce qu'on peut comparer avec l'initiation et l'alchimie, qui comprennent le passage par le feu et par l'eau ».
Dans les croyances modernes et contemporaines, l'aigle qui saisit sa proie dans ses serres apparaît plutôt menaçant, et son apparition, ses cris ou son vol au-dessus d'une personne sont plus des présages de maladie ou de mort que de conquête. Toutefois, en rêve, l'oiseau signifie « honneur ».
D'après une légende roumaine, il passe même pour être la métamorphose d'individus maudits : « Pendant la grande famine il y avait une femme qui avait trois enfants : deux garçons et une fille. Un jour, comme cette femme préparait le pain, les garçons en prirent un morceau encore cru pour le manger. "Soyez maudits par Dieu et par moi, dit la mère furieuse ; que vous vous transformiez en oiseaux, que vous ayez les grandes montagnes pour séjour et que vous ne puissiez jamais manger du pain, ainsi que je n'en ai pas mangé aujourd'hui à cause de vous." Les enfants se transformèrent en deux aigles et s'envolèrent vers la montagne ».
A cause de ses liens privilégiés avec le soleil, les Anciens croyaient que les plumes de l'aigle brûlaient, par leur seul contact, celles d'autres oiseaux. Au Moyen Âge, Albert le Grand attribuait également à sa cervelle une telle « chaleur » que desséchée, mise en poudre, puis mangée en ragoût avec du suc de ciguë, elle rendait furieux et provoquait des illusions fantastiques (à moins que ces effets ne fussent plutôt ceux de la ciguë, poison violent ? Si on lui vole ses œufs, le rapace volera à son tour à l'indélicat la « paix de l'esprit ».
On a supposé qu'on pouvait trouver dans les nids d'aigle une pierre, la « pierre d'aigle », en réalité une aétite, grâce à laquelle il peut regarder le soleil en face. Cette pierre est surtout censée faciliter les accouchements et empêcher les fausses couches en outre, la chai ou les feintes d'aigle passaient pour un remède contre la stérilité.
Qui veut, à l'image de l'oiseau, devenir fort et courageux doit boire du sang d'aigle, et qui veut acquérir sa vue perçante (qu'il doit, lui, à la consommation de fenouil) se frotte les yeux du fiel de l'aigle. Dans les Alpes, on soutient que les alpinistes portant dans le col de leurs vêtements la langue d'un aigle escaladent plus facilement. Cette langue portée au cou passait, dans le Tyrol, pour protéger de la toux et des difficultés respiratoires dans les ascensions. L'aigle constitue une protection contre les mauvais génies : c'est pourquoi les Finlandais en clouent un sur la porte des étables, tandis que les Égyptiens préfèrent porter une plaque d'or le représentant.
Les Indiens d'Amérique du Nord pratiquent la « danse de l'Aigle » et portent ses plumes pour apporter la prospérité à la tribu ; chez les Paviotso, on pose sur la tête d'un malade un bâton couronné d'une plume d'aigle, car « la plume de l'oiseau royal capte alors toutes les forces mauvaises qui minent le patient, les emporte avec elle et les disperse dans les airs, où elles s'anéantissent ».
L'aigle joue un très grand rôle dans les croyances de Sibérie, du Japon, de Chine, et d'Afrique où « chamans, prêtres et devins aussi bien que rois et chefs de guerre empruntent ses attributs pour participer à ses pouvoirs »
*
*
Selon Jamie Sams et David Carson, Les Cartes médecine, Découvrir son animal totem (édition revue 1999 ; traduction française 2010) le mot clef qui fait référence à l'aigle est "esprit".
En effet, "la médecine de l’Aigle, c’est la puissance du Grand Esprit, le lien qui nous unit au divin ; c’est la capacité de vivre dans le domaine de l’esprit tout en restant centré et équilibré dans le domaine terrestre. Puisqu’il plane haut, [’Aigle prend rapidement conscience que l’ensemble de la vie est source d’abondance. Là-haut, au-dessus des nuages, l’Aigle s’approche des cieux où vit le Grand Esprit.

On considère les plumes de l’Aigle comme l’outil de guérison le plus sacré. Depuis des siècles, les chamans les utilisent pour purifier les auras des patients qui viennent chercher guérison auprès d’eux. Dans le système de croyances amérindiennes, l’Aigle représente l’état de grâce auquel on accède par un dur labeur, une saine compréhension et le parcours des rites d’initiation qui amènent le pouvoir personnel. Le droit d’utiliser l’essence de la médecine de l’Aigle est réservé aux initiés. En effet, c’est seulement lorsqu’on a traversé l’épreuve du cheminement terrestre, lorsqu’on en a vécu les hauts et les bas, apprenant ainsi à faire confiance à notre lien au Grand Esprit, que ce droit nous est acquis.
Si vous avez choisi ce symbole, l’Aigle vous rappelle de prendre votre courage à deux mains puisque vous aurez à relever un défi : l’Univers vous offre l’occasion de vous élever au-dessus des banalités de la vie quotidienne.
Serez-vous assez astucieux pour reconnaître ce test spirituel et découvrir les aspects de votre âme, de votre personnalité, de vos émotions ou de votre psyché qui méritent d’être renforcés ou purifiés ?Parce qu’il observe la vue d’ensemble, l’Aigle vous appelle à dépasser les limites de votre moi et à élever celui-ci au-delà de votre actuel champ de vision.
Lorsque vous vous serez attaqué férocement à votre peur de l’inconnu, les ailes de votre âme seront soutenues par les brises éternelles où souffle le Grand Esprit. Il faut nourrir votre cœur, mais plus important encore, il faut nourrir votre âme. Au royaume de la Terre-Mère et du Ciel-Père, pour pouvoir entrer dans la danse qui mène au grand envol, il faut mater vos peurs ; vous accéderez ainsi à la bonne volonté et vous entrerez de plain-pied dans la grande aventure de co-création avec le Divin.
Puisque l’Aigle a majestueusement pris son envol dans vos cartes, c’est un indice que vous devez renouer avec l’élément de l’air. L’air se situe au plan mental et, ici, au plan le plus élevé de l’esprit. La sagesse se présente sous des formes étranges et elle est toujours liée à la force créatrice du Grand Esprit.
Si vous avez poursuivi votre route dans l’ombre de réalités antérieures, l’Aigle vous apporte l’éveil et l’illumination. Il enseigne à regarder vers les hautes sphères pour que votre cœur atteigne le Soleil et que vous appreniez à aimer l’ombre aussi bien que la lumière. Appréciez la beauté de l’une et de l’autre et, avec l’Aigle, vous vous envolerez vers les sommets.
La médecine de l’Aigle est le cadeau que nous nous faisons pour évoquer la liberté des cieux. En s’élançant vers les sommets, l’Aigle demande que chacun s’accorde la permission de suivre son cœur et de donner libre cours à ses désirs.
A l’envers : Si vous avez tiré l’Aigle à l’envers, vous avez oublié la puissance du lien qui vous unit au Grand Esprit. Vous n’avez peut-être pas pris conscience que la lumière luit toujours pour ceux et celles qui cherchent l’éveil et l’illumination. Ayez foi ; l’amour guérira vos ailes blessées. Aimez-vous comme le Grand Esprit vous aime : voilà la leçon que vous apporte l’Aigle en sens contraire.
D’une certaine façon, l’Aigle vous recommande de bâtir votre nid sur des terrains plus élevés. Puisque le cœur doit y nicher, les marais ne sont pas l’endroit idéal où installer votre aire. Si votre nid baigne dans les eaux marécageuses, c’est peut-être parce que vous accordez trop d’importance aux obstacles et que cette préoccupation vous coupe les ailes.
L’Aigle niche au sommet des montagnes ; l’air y est pur, les grands espaces y garantissent la liberté de mouvement. Peut-être avez-vous besoin de prendre votre envol en quête d’une vision qui vous permettra de communier avec le Grand Esprit. Le jeûne et la prière apporteront sûrement une réponse. Visez haut ; choisissez de nobles idéaux et l’illumination suivra de près.
*

*
Nicki Scully, dans Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (1991 et 2001 pour l'édition originale ; Guy Trédaniel Éditeur, 2002) propose de contacter l'aigle pour "faire des choix" car
"L'aigle est un puissant symbole de noblesse et de discernement. Pour les Indigènes d'Amérique, il représente la plus haute expression de l'esprit. Les plumes d'aigle ont une valeur intrinsèque. Elles symbolisent la vérité et sont considérées comme sacrées, réservées à de nombreuses formes de guérisons et de cérémonies. Avoir l'Aigle pour allié, c'est bénéficier de sa capacité de discernement sans limite.
Dans le Chaudron d'Or, l'Aigle clarifie les choix. Quand vous volez avec lui, vous pouvez voir vos choix et prendre des décisions au sujet de votre vie, fondées sur la vision pénétrante et la perspective élevée que vous avez en tant qu'Aigle.
Chaque fois que ses ailes sont représentées comme symbole, comme dans le disque ailé d'Egypte ou le logo du Chaudron, elles représentent notre Soi supérieur, notre sur-moi parental, en équilibre parfait (il faut deux ailes pour voler) et au-delà de l'attachement à nos corps physiques. Notre Soi Supérieur nous fournit une vue d'ensemble collective, comme la perspective étendue de l'aigle. Avec les yeux de l'Aigle, nous percevons notre monde selon une perspective beaucoup plus clairvoyante.
Dans ce voyage, l'Aigle vous aide à choisir vos buts, plutôt que de les réaliser. Si vous avez du mal à vous décider quant à un but, ou que vous ayez un choix surabondant, l'Aigle vous donne une impulsion qui vous permet d'établir ce qui vous convient, et de mettre de côté les autres possibilités. L'Aigle fournit aussi une vision de votre Soi Supérieur, ou de toute situation dans votre vie qui a besoin d'être examinée.
L'Aigle que j'utilise le plus souvent est un aigle pêcheur, qui survole une grande rivière abondante en poissons. Il choisit celui qu'il mangera, puis replie ses ailes et plonge, s'emparant de la proie choisie. L'Aigle peut vous montrer différentes possibilités pour la résolution de la situation que vous avez choisie.
L'Aigle plane dans l'air tout en examinant ses options. De sa position stratégique, il fait son choix sans réserve. Tous les choix sont égaux, dans le sens où tout ce qui est choisi est apprécié pour ce qu'il vaut. Si vous voulez plus, ne dénigrez pas le choix précédent. Soyez satisfait du choix que vous avez fait, pour ne pas faire obstacle à votre développement. Vous pouvez toujours revenir une autre fois pour faire un autre choix.
Il est souvent utile de faire suivre ce voyage d'une visite à l’Éléphant, qui peut vous aider à parvenir à n'importe quel choix que vous avez fait dans la manifestation physique."
Le Voyage de l'Aigle fait partie des Voyages de fondation, c'est-à-dire des voyages qui "sont la base des méditations de l'Animal Pouvoir. Ils aident à établir votre relation avec le travail, posant les fondations et établissant des dispositions au voyage qui vous permettront d'aller plus loin dans certaines des autres sections. C'est ici que votre relation avec votre guide originel commence à s'établir. [...]

Voyage de l'Aigle doré
[Faites l'alchimie du Chaudron]
Pour faire un voyage avec l'Aigle, vous devez aller chez lui. Thoth montre une haute falaise, à côté de laquelle il y a une grande aire dans la fourche d'un arbre. Vous devez gravir la falaise rocailleuse et prendre pied sur l'une des branches qui soutiennent le nid. Il y a un magnifique aigle adulte à l'intérieur du nid. Tandis que vous regardez dans ses yeux, exprimez intérieurement votre désir, de tout votre cœur, pour tout ce que nous voulez regarder, ou faites une demande au sujet de votre but pour cette expérience. Dites à l'Aigle que vous voulez prendre une décision et que vous avez besoin d'aide pour discerner entre les choix disponibles. Soyez prêt à être surpris...
Tandis que vous vous tenez sur la branche qui porte le nid, commencez votre transformation en aigle. Vos pieds commencent à se changer en serres qui agrippent mieux les branches. Vous avez des plumes caudales qui vous aident à garder votre équilibre. Vous vous sentez progressivement plus à l'aise quand vous prenez la forme d'un aigle. De vos épaules, le long de vos bras, levez d'abord une grande aile d'"aigle, l'étirant, et sentant les rémiges se déployer. ... Puis ouvrez l'autre aile, l'étalant en éventail et la refermant. Lissez vos plumes avec votre nouveau bec, le blottissant dans votre poitrine. Ébouriffez les plumes de votre dos et de vos épaules, et sentez les plumes hérissées sur votre tête. Durant cette métamorphose, expérimentez toutes les étapes de développement de l'oisillon à l'aigle adulte.
Regardez de votre perchoir la rivière en bas, si lointaine qu'elle ressemble à une ficelle, un minuscule ruban. Il n'y a rien entre vous et cette rivière. Un vent léger gonfle vos plumes, vous berçant doucement. Tandis que vous déployez lentement vos ailes, étirez-les dans les deux directions, et laissez-les s'étaler, lentement... La même brise a maintenant plus de force ; vous pouvez saisir la branche pour vous empêcher de décoller. Desserrez vos serres et laissez la brise vous soulever. Il faudra un moment pour vous sentir à l'aise ne l'air, mais très rapidement vous prenez le vent et commencez à voler, vous élevant dans la liberté du vol...
L'Aigle qui est dans le nid décolle et consacre quelques moments à vous enseigner l'art et la joie de voler. Laissez tomber les soucis face aux vastes horizons à mesure que la perspective s'élargit devant vous. Suivez votre partenaire Aigle dan son vol vers l'horizon lointain...
Prêtez attention au sol qui est au-dessous de vous. Remarquez le terrain, le moment de la journée, et la direction dans laquelle vous volez...
Votre partenaire Aigle pousse un grand cri. Vos oreilles vous tintent quand le son résonne dans tout votre corps. Retenez votre souffle aussi longtemps que vous le pouvez, tandis que vous restez suspendu en l'air, battant des ailes, planant... Soufflez lentement l'air par votre bouche, puis regardez en bas. Le sol semble éloigné, mais avec vos yeux d'aigle vous pouvez voir très clairement. Faites de lentes, de longues respirations tandis que vous regardez le paysage lointain...
En tant qu'Aigle, vous avez une vision télescopique grâce à laquelle vous pouvez percevoir des objets ou des symboles qui représentent votre situation ou les choix que vous souhaitez faire. Il peut y avoir une grande variété d'options. Faites usage de vos sens pour évaluer les choix qui se présentent. La vision de l'Aigle est discernante ; vous pouvez sentir avec cette vision et avoir l'intuition du choix qui engendrera l'avenir approprié.
Tandis que vous continuez de planer, cherchez le choix qui semble juste, qui vous apporte joie et satisfaction. Quand vous en découvrez un que vous souhaitez essayer, gardez-le dans votre esprit. Concentrez toute votre attention dessus et faites cinq profondes et fortes respirations....
Sur votre dernière expiration, plongez. Sentez-vous foncez dans l'espace plus vite que ce que vous avez jamais imaginé. Sentez le vent vous déchirer quand vous descendez en piqué avec toute la vitesse et la majesté de l'Aigle. Saisissez le symbole que vous avez choisi avec vos serres, et cramponnez-vous y de tout votre cœur. Tandis que vous accomplissez votre vol de retour, tenant le symbole contre votre poitrine, faites qu'il se fonde dans votre cœur et devenez un avec lui.
Tandis que vous revenez à votre nid, vous volez dans un futur choisi. Prêtez attention aux changements que vous pouvez percevoir dans le paysage au-dessous. Prenez note du plus de choses que vous pouvez tant que vous gardez la vue de l'Aigle. Alors que vous suivez votre ami l'Aigle., il est clair que votre choix vous apporte de la satisfaction et de la force, et que vous êtes en paix.
L'Aigle revient au nid avec son repas et y mange, le partageant avec sa famille. Vous pouvez faire une offrande spirituelle de nourriture pour contribuer à entretenir ces Aigles.
Recevez tout autre message de la part de votre ami l'Aigle...
Tandis que vous vous tenez perché sur une branche à l'extérieur du nid, vous reprenez votre forme humaine. ... Quand vous descendez du nid, vos perceptions sont plus étendues, et vous gardez le sentiment paisible que vous avez obtenu, au sujet de ce que vous avez choisi ou ce qui vous a été révélé. Quand vous revenez à la voie où Thoth attend, consultez-le sur toutes les questions qui peuvent vous venir à propos de votre expérience ou de votre situation.
[Thoth vous aide à réintégrer votre corps...]
Mot-clef : Faire des choix."
*
* Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) :
"Ce grand rapace diurne à l'envergure impressionnante portait un nom féminin en latin, aquila, d'où dérivent l'adjectif aquilus - qui signifie "brun sombre" et "aquilin" pour désigner un nez en forme de bec d'aigle - et l'aquilon, le vent du nord dont la puissance et l'apparition soudaine ne sont pas sans rappeler le vol rapide de l'aigle. C'est un carnassier qui capture dans ses serres des serpents ou des mulots, surtout. Il vit en couple dans son aire et n'a qu'un seul petit par nichée. De tout temps, les hommes l'ont admiré et craint. Aujourd'hui, les chasseurs et les pesticides ayant failli le faire disparaître de la surface du globe, son espèce est protégée.
Les Grecs, les Hindous et les Perses ont vu en lui un animal solaire, l'oiseau-dieu, l'oiseau royal par excellence. En effet, selon eux, il était doué d'une vue perçante qui le rendait clairvoyant et il était le seul oiseau, animal ou être vivant à pouvoir regarder le Soleil en face. Égal du Soleil, il fut donc assimilé au plus beau des astres par nos ancêtres.
Symbole de puissance, de victoire, de triomphe sur les éléments, de force invincible, l'aigle ne pouvait qu'être l'envoyé ou le messager des Dieux. Ainsi, il fut identifié à Zeus en Grèce et au Christ en Occident, mais on vit aussi en lui une personnification de l'ange tantôt bienveillant, tantôt menaçant. Enfin ; l'une de ses proies favorites étant le serpent, il fut encore considéré comme le vainqueur du mal, celui qui pouvait l'annihiler en l'intégrant en lui sans périr."
Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux.
*
*
D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :

"Guide d'interprétation
En tant que symbole onirique
Messager ; Vision . Guerre . patience ; Détachement ; Autorité ; Pouvoir spirituel.
En tant que gardien ou protecteur
Défend par la surveillance ; Garde contre la guerre.
En tant que guérisseur
Soigne les troubles oculaires ; Purifie l'aura.
En tant qu'oracle ou augure
Force dans la bataille ; L'époque difficile est terminée.
Mythes et contes
La coiffure des Amérindiens du nord était souvent confectionnée en plumes d'aigle. L'aigle symbolisait le Grand Esprit, car il vole plus haut que tout autre oiseau.
Si l'aigle est votre animal de pouvoir
Vous êtes connecté à un pouvoir supérieur. Les gens cherchent la direction spirituelle auprès de vous. Votre présence d'une majesté et puissance saisissantes vous confère une autorité naturelle. Votre intelligence en plein essor inspire vos amis, tout comme la capacité d'entendre ce qu'il y a dans leur cœur, alors qu'ils n'y arrivent pas. Quand des amis se sentent perdus, votre vision claire les aide à comprendre leur situation. Vous faites attention à ce que vous dites et à la manière dont vous le formulez, car vous savez que les mots peuvent détruire. Comme vous avez un grand pouvoir, vous ne vous laissez pas aller à la colère. Vous êtes patient, car ainsi tout est possible. Vous ne portez pas de jugement et êtes gentil, envers les autres et envers vous-même. Les autres envient votre liberté car contrairement à eux, vous n'êtes pas attaché aux biens matériels.
Demandez à l'aigle de vous aider
à faire preuve de patience ;
à voir clairement tous les aspects de la vie.
Accéder au pouvoir de l'aigle en
composant vos propres prières ;
vérifiant et en corrigeant votre vision.
La vision de l'aigle est dix fois plus perçante que celle d'un être humain. Si vous portez des lunettes ou avez des problèmes de vision, essayez les exercices oculaires pour fortifier les muscles entourant vos yeux, qui à leur tout amélioreront votre vision.
Élément Air."
*
*
Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :
Message des oiseaux de la cinquième dimension :
Nous volons ou nageons avec des yeux reflétant notre
éveil spirituel. Où que nous soyons, nous cherchons la perspective
la plus élevée. Chacun d'entre nous est unique et, pourtant,
nous ressentons l'unité de l'univers. Observez-nous avec un
regard nouveau, car nous avons beaucoup de choses à vous
apprendre, beaucoup plus que ce qui est révélé ici. restez attentifs
aux messages que nous vous apportons individuellement et
collectivement du royaume angélique, car ils peuvent
transformer votre vie.
Ces oiseaux ont accédé à la cinquième dimension et se sont individualisés Certains sont énormes alors que d'autres sont minuscules : La taille n'a pas d'importance, seule l'énergie compte.
Les aigles sont, eux aussi, les maîtres de l'air. Non seulement ils démontrent qu'il est glorieux d'évoluer gracieusement dans les courants d'air chaud, ais lorsqu'on les observe, cela semble simple et facile. Ils nous rappellent que nous devons nous détendre et prendre les choses comme elles viennent. Ils enseignent aussi l'illumination et la nécessité de voir les choses d'un point de vue plus élevé.
Le puissant archange Butyalil nous enseigne la même leçon, comment suivre les courants universels à un niveau plus élevé.
Ce faisant, il nous aide à voir notre propre magnificence. regardez un aigle qui vole très haut dans les airs et reconnaissez ce que vous êtes vraiment.
VISUALISATION POUR SE CONNECTER AUX OISEAUX DE CINQUIÈME DIMENSION
Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.
Fermez les yeux et détendez-vous.
Imaginez que vous êtes dans la campagne, avec un ciel bleu au-dessus de votre tête et les rayons doux et chauds du soleil qui vous caressent.
Un oiseau apparaît et vous remarquez qu'il porte quelque chose pour vous dans son bec.
Tendez votre main gauche et il y dépose ce cadeau. C'est quelque chose d'important pour vous.
Regardez le cadeau et sentez ce que le message représente pour vous.
Observez l'oiseau qui bouge ou s'envole, et laissez la leçon qu'il enseigne à tout le monde s'infiltrer dans votre conscience.
Remerciez-le mentalement d'être venu vers vous et, le cas échéant, placez le cadeau dans votre coeur.
Ouvrez les yeux et commencez à voir les oiseaux sous un nouveau jour.
*
*
Dans Rencontre avec votre animal totem (édition originale 2010, traduction française 2015), Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur l'aigle :
"Caractéristiques positives : Lien à la conscience spirituelle et au créateur.
En quoi cet animal m'aide : L'aigle délivre les messages de Dieu et renforce ta conscience spirituelle. Il te relie à ton moi supérieur et donc à ton potentiel divin. Il te donne la force d'inclure aussi ton être spirituel dans ta vie quotidienne.
Comment l'aigle me protège : L'aigle te garde de perdre la foi. Il t'apprend chaque jour à demander l'aide du Ciel. L'aigle vole haut dans les cieux pour te délivrer les messages de Dieu. Il te montre que tu es un être spirituel et te relie à des dimensions supérieures. Invoque ton aigle, et le Ciel s'ouvrira à toi !
Exercice pour me relier à cet animal : Tu contemples le ciel et vois quelque chose tournoyer tout là-haut. Il est difficile d'identifier ce que c'est. Prie en ton cœur que la chose se rapproche. Elle se rapproche effectivement, et tu distingues peu à peu de grandes ailes. Il s'agit de ton aigle et il t'invite à voler avec lui. Dans son bec, il tient un ruban doré, qui symbolise ton lien à Dieu. Tu le touches délicatement et sens une lumière dorée gagner ton aura, ton champ énergétique et chaque pore de ta peau. Ton lien à ta conscience divine se renforce - tu peux maintenant recevoir des messages. Chaque fois que tu invoqueras ton aigle, il t'apportera dans son bec le ruban doré."
*
*
Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015), dans le cercle des animaux, l'Aigle (Wanbli) fait partie, au même titre que le Faucon, le Papillon, le Porc-épic, le Cerf, l'Antilope, le Puma, le Lynx et le Dindon, des Animaux qui se situent à l'Est, symbolisé par le jaune, le Grand-Père Soleil, l'élément feu et le spirituel.
Mots-clés :
"(en négatif) : Pouvoir égotique
(en positif) : Messager divin - Force combattante - Fidélité.
Il est le premier être ailé de la lumière du jour à avoir été crée. Son vol donne un sentiment d'immortalité.
Wanbli Gleska, Aigle Tacheté est le seul à pouvoir s'approcher de Grand-Père Soleil. Si c'est lui qui vole le plus près, il voit aussi, par sa vision frontale et latérale, tout ce qui est sur Terre. Il est le messager portant la foudre divine dans ses serres. Il est symbole d'ascension, d'agilité, de promptitude.
Volant en cercles d'une manière sacrée, il est associé à la spirale, au Vent. Aigle, courageux, intelligent a une compréhension puissante de la réalité. Il est la force combattante sur les plans physique et matériel.
Les Danseurs du Soleil usent de l'humérus d'Aigle comme sifflet / souffle. Son cri s'en échappe. Leur tête est ornée des deux rémiges principales des ailes. Les serres étaient utilisées traditionnellement lors des percements de la Danse.
La plume de Wanbli se méritait autrefois par de hauts faits. Elle est un rappel de la présence de Wakan Tanka ainsi que les duvets. La mue de l'animal était plus particulièrement recherchée.
La plume qui a touché les nuages est un symbole de vérité, car un souffle de vent l'emporte, et la vérité est aussi effarouchée que la plume emportée.
Autrefois le bonnet de guerre "wapaha", était réservé aux guerriers valeureux. Chaque plume, qui représente un rayon du Soleil, se méritait. Aujourd'hui, il est la gloire du nom et se passe de père en fils.
Par le mariage, dit de l'Aigle, les époux sont unis ici-bas et dans l'au-delà. Wanbli n'a qu'un conjoint sa vie durant ; sa parade nuptiale est une merveilleuse acrobatie en plein ciel.
Buse a les mêmes qualités que son frère aîné. Cependant, elle ne vole pas si haut.
L'issue d'un bataille, chez les Indiens des Plaines, avait moins d'importance que le courage de certains qui touchaient l'adversaire à l'aide d'un "bâton à coups". Ce fait était plus méritoire que de décocher une flèche à distance. Une plume de la queue d'un aigle leur était alors attribuée par les membres du conseil :
premier coup : plume avec une touffe de crin de cheval au sommet ;
blessé ayant tué des ennemis : sur la tige, une bague de piquants de Porc-épic par victime ;
plusieurs blessures reçues : [deux plumes retenues par leur base] ;
quatre coups comptés : barbes dentelées ;
cinq coups comptés : barbes enlevées en partie [à la base de la plume]."
*