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Le Vautour


Étymologie :


  • VAUTOUR, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. Fin xie s. judéo-fr. voltur « grand rapace à la tête et au cou dénudés qui se nourrit de cadavres » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.-S. Blondheim, t. 1, 1066, p. 147) ; déb. xiiie s. [date ms.] vostor (Pseudo-Turpin, éd. Th. Auracher ds Z. rom. Philol. t. 1, p. 307, ligne 8) ; xiiie s. voutour (Isopet de Lyon, 193, éd. W. Foerster, p. 6) ; 1553 vautour (Ronsard, Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 111) ; 2. av. 1606 « ce qui ronge et détruit comme le vautour du supplice de Prométhée ou de Titye » (Ph. Desportes, Œuvres, éd. A. Michiels, Angélique, 1 ds Littré) ; 3. 1660 désignant ceux qui sont rapaces comme les vautours (Racan, Pseaumes ds Œuvres compl., éd. Tenant de Latour, t. 2, Paris, 1857, p. 220) ; 4. 1967 « partisan de la guerre » (L'Express, 5 juin, p. 70, col. 3 ds Dict. 4 1973). D'un lat. *vultōre (cf. p. ex. l'a. ital. avvoltore et le cat. voltor), altér. par changement de type de déclinaison du lat. vultur, -uris (lui-même à l'orig. de qq. rares formes médiév. comme voutre (ca 1330, Nicole Bozon, Contes moralisés, éd. L. Toulmim Smith et P. Meyer, p. 13 et p. 101) ; cf. aussi le béarnais boutre, butre, bouyre ds Palay). La forme en -au- au lieu de -ou- est prob. d'orig. dial. Le lat. connaissait déjà l'empl. fig. noté sous 3. Le sens 4 corresp. sans doute à une trad. de l'angl. hawk (v. faucon) plutôt qu'à l'angl. vulture « vautour ».


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


VAUTOUR. On croit généralement, dans les populations agricoles, que lorsque cet oiseau plane au-dessus d'une maison, c'est un signe de mort pour l'un ou plusieurs de ses habitants. On lui attribue en outre la faculté de deviner quand un homme vivant doit mourir. C'est un avantage qui ferait à notre époque la fortune de bien des gens, si l'animal vorace pouvait communiquer le procédé qu'il emploie. Allez aux champs, vous y rencontrerez force vieillards qui vous affirmeront le fait, lequel, au surplus, vous est attesté aussi par Pline, qui déclare que c'est trois jours d'avance que le vautour reconnaît, à l'aide de son excellent odorat, quand la mort s'apprête à frapper un individu. Ange Politien cite aussi, au sujet de la perfection de cet odorat, un commentateur d'Aristote, qui assure que les Grecs ayant livré une bataille, on vit accourir le lendemain des vautours affamés qui, d'une distance de soixante-six heures avaient flairé la curée qui leur était préparée. Des physiciens du xvi siècle, qui avaient aulant de prétention que les savants de notre époque à ne passer ni pour superstitieux, ni capables de se tromper, s'avisèrent de vouloir vérifier le fait avancé par le commentateur d'Aristote ; et, après un examen approfondi, ils décidèrent, à l'unanimité que les oiseaux de proie appelés vautours, ayant le cerveau très sec, les odeurs y arrivent plus facilement ; qu'elles ne se perdent, ne s'éteignent point, comme chez les autres animaux, dans les vapeurs humides qui enveloppent le cerveau ; et qu'ainsi il est concevable qu'ils puissent arriver de cent soixante-six lieues pour dévorer des corps moissonnés la veille. Si vous n'êtes point satisfaits de cette conclusion, vous êtes bien difficile.

 

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


Les Vautours et plus rarement d'autres oiseaux, étaient considérés comme des augures. Suivant Aristote et Pline, ils annonçaient des malheurs. Leur présence aux environs d'un camp, par exemple, terrifiait les soldats, c'était l'annonce d'une défaite, ils attendaient les cadavres.

La physionomie des Vautours avec leur tête et leur cou déplumés, leur gloutonnerie qui leur fait plonger leur tête et leur cou dans les entrailles des cadavres dont ils sont si friands, ne devait pas manquer de frapper le public. Ils personnifiaient la jalousie, la haine et l'avarice. Prométhée, attaché sur le Caucase pour avoir voulu dérober le feu divin, est livré à la voracité d'un Vautour qui lui déchire les entrailles.

Dans l'ancienne thérapeutique chaque partie du Vautour renfermait un remède particulier.

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Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1969, édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant on peut lire que :


"Le vautour royal, mangeur d'entrailles, est un symbole de mort chez les Mayas. Mais, se nourrissant de charognes et d'immondices, il peut également être considéré comme un agent régénérateur des forces vitales, qui sont contenues dans la décomposition organique et les déchets de toute sorte, autrement dit comme un purificateur, un magicien qui assure le cycle du renouveau, en transmutant la mort en vie nouvelle. C'est ce qui explique dans la symbolique cosmologique qu'il soit également associé aux signes d'eau ; c'est le cas du calendrier maya ; et qu'il régisse les précieux orages de la saison sèche, assurant ainsi le renouveau de la végétation, et devenant de ce fait une divinité de l'abondance. On en voit en grand nombre, droits et sombres, sur les îles limoneuses des grands fleuves, comme le Mékong, en face des villes et des villages.

Ces mêmes raisons l'associent au feu céleste, à la fois purificateur et fécondant. Dans de nombreux rites indiens d'Amérique du Sud, il est le premier possesseur du feu, qu'un démiurge lui vole, généralement avec l'aide du crapaud. En Afrique Noire, chez les Bambaras, ce même symbolisme est poussé à ses plus extrêmes conséquences, sur le plan mystique, avec la classe des initiés vautour. Le vautour du Koré est l'initié, mort à la vie profane, et qui vient de pénétrer dans la sagesse divine, purifié, brûlé par les épreuves initiatiques. Dans les sorties de la confrérie, il apparaît comme un clown, et surtout comme un enfant, car il vient en effet de naître, ou plutôt de renaître, mais dans le domaine transcendantal de Dieu, dont la sagesse revêt, aux yeux du profane, les apparences de la folie et de l'innocence. Et, comme un enfant, il se traîne sur le sol et dévore tout ce qu'il trouve, jusques et y compris ses propres excréments : c'est qu'il a triomphé de la mort terrestre, et il a le pouvoir de transmuer la pourriture en or philosophal. On dit de lui qu'il est le plus riche des êtres, car il connaît seul l'or véritable. On le célèbre dans une prière en disant que si le dessus et le dessous de l'aliment sont pareils, c'est la vérité. Enfin, dans l'analogie établie entre les classes d'initiés et les échelons de la hiérarchie sociale, il correspond à la femme toujours parturiente. Il est donc aussi, en Afrique comme en Amérique, symbole de fertilité et d'abondance, sur tous les plans de la richesse : richesse vitale, matérielle et spirituelle.


Dans Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, Sigmund Freud a fait du vautour une métamorphose de la mère. la déesse-vautour égyptienne, Nekhbet, était, selon les croyances populaires, la protectrice des naissances.

Le vautour est parfois identifié à Isis, dans les Textes des Pyramides. Les paroles mystérieuses d'Isis, celles qui confèrent la vie, doivent être connues des défunts. La possession de l'oraison du vautour te sera bienfaisante dans la région des mille champs. C'est dans la nuit, les ténèbres, la mort, que la déesse vautour revivifie l'âme, qui ressuscitera à l'aube : Le vautour (la mère) a conçu dans la nuit, à ta corne, oh vache enceinte texte expliqué dans la notice Isis. Le vautour est aussi représenté sur un panier ou une corbeille, symbolisant ainsi la germination dans la matrice.

Le Vautour figure souvent dans l'art égyptien le pouvoir des Mères célestes. Il absorbe les cadavres et redonne la vie, symbolisant le cycle de la mort et de la vie dans une perpétuelle transmutation.

Un admirable relief d'Isis décore le temple de Philae, représentant la déesse assise sur son trône, de profil, le crâne enveloppé comme d'un casque par les ailes tombantes d'un grand oiseau, d'où se détachent une tête et une queue de vautour, casque surmonté d'un globe lunaire qu'encadrent comme une lyre deux cornes de vache ; la déesse, le buste nu, tend un sein découvert, gonflé, comme pour un allaitement : rare accumulation de symboles féminins, personnification du processus biologique dans l'univers, une des plus belles images de l'éternel féminin.

Le vautour est encore, dans les traditions gréco-romaines, un oiseau divinatoire. C'était un des oiseaux consacrés à Apollon, parce que son vol, comme celui du cygne, du milan, du corbeau, donne des présages. Rémus voit six vautours, Romulus douze, quand, installés l'un sur le Palatin, l'autre sur l'Aventin, ils interrogent le ciel pour savoir où construire la ville : Rome s'édifiera à l'endroit où les présages se seront montrés le plus favorables."

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Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), le Vautour a les caractéristiques suivantes :


Points clés : Purification - Mort et renaissance - Nouvelle vision.

Cycle de puissance : Toute l'année - Eté et hiver.


Au début des temps, le soleil se trouvait très près de la terre - si près, même, que la vie sur terre devenait insupportable. Le monde animal se rassembla et décida de faire quelque chose pour améliorer la situation. Les animaux voulaient parvenir à éloigner le soleil. Le renard fut le premier à se porter volontaire. Il attrapa le soleil dans sa gueule et se mit à courir vers les cieux. Au bout de quelques instants, le soleil devint trop chaud et brûla la gueule du renard. Alors il s'arrêta. C'est pour cela que, depuis lors, l'intérieur de la gueule du renard est noir.

Puis l'opossum se porta volontaire. Il enroula sa queue autour du soleil et commença lui aussi à s'élancer vers les cieux. Mais rapidement, le soleil redevint trop chaud. Il brûla la queue de l'animal qui dut s'arrêter. Voilà pourquoi l'opossum n'a plus de poil sur la queue.

C'est alors que le vautour s'avança. Le vautour était le plus beau et le plus puissant des oiseaux. Sur sa tête, il arborait une splendide coiffe de riche plumage qu'enviaient tous les autres oiseaux. Sachant que la terre allait brûler de plus en plus tant que personne ne parviendrait à le déplacer, le vautour plaqua la tête contre lui et commença à s'envoler vers le ciel. A grands et puissants battements d'ailes, il poussa et poussa le soleil de plus en plus loin vers le sommet de la voûte céleste. Bien qu'il sentît que les plumes de son crâne brûlaient, il continua jusqu'à ce que le soleil soit à une distance suffisante de la terre pour assurer la sûreté de cette dernière. Malheureusement, le vautour avait perdu dans l'affaire sa magnifique coiffe de plumes pour l'éternité.

Le vautour est probablement l'oiseau le plus incompris et les plus incorrectement perçu. Les gens le jugent répugnant et l'associent seulement à la mort, alors que les mythes et les contes révélant l'exact opposé abondent. Même un bref examen des multiples mythes à son propos et un coup d'œil rapide à ses comportements vous révéleront une créature vraiment merveilleuse.

Dans la tradition grecque, le vautour était considéré comme le descendant du griffon, une créature mythique ordinairement représentée sous la forme d'une combinaison de traits animaux. C'était un symbole du ciel et de la terre, de l'esprit et de la matière, du bien et du mal, du gardien et du vengeur. Il était vu comme le défenseur des esprits de la Nature. Pour les anciens Assyriens, l'ange de la mort se manifestait sous l'apparence d'un griffon. Il incarnait l'union entre le faucon, ses aspects solaires, et les aspects féminins de la nuit - reflet d'une vigilance sans fin. Le vautour est donc un lien avec le griffon en tant que gardien des mystères de la vie et de la mort, et de la route du salut (pour plus d'information sur le griffon, vous pourrez consulter mon ouvrage, Enchantment of the Faerie Realm).

En Égypte, la déesse de la vérité, Maat, est généralement représentée portant une plume de vautour. Dans certaines parties du territoire, le vautour était aussi un symbole maternel, probablement parce qu'il dévore les cadavres, permettant ainsi à une autre vie de s'alimenter. Souvent, les animaux et les oiseaux représentaient une forme du pouvoir divin qui se débarrassait de ce qui, autrement, aurait pu être dangereux pour la vie ou la santé. Tant la vie que la mort étaient souvent des symboles maternels.

Pour les Indiens pueblos, il était un symbole de purification ; sa médecine devait restaurer l'harmonie brisée. Ses plumes étaient utilisées dans les rituels pour se ré-ancrer après des cérémonies de métamorphose, en facilitant le retour vers soi. Le vautour aura (ou urubu à tête rouge) était particulièrement en mesure d'assister de telles transitions. Il était utilisé pour chasser le mal, pour rompre le contact avec les morts (comme dans le channeling, la métamorphose et d'autres formes de médiumnité), pour décharger les objets de leur puissance magique, et même pour « ressusciter » des guerriers tués. (Hamilton A. Tyler, Pueblo Birds and Myths, p. 225-229).

Dans les croyances populaires, quand le vautour aura revient après l'hiver, il ne gèlera plus. On pensait également que porter une plume de vautour noir (urubu noir) prévenait les rhumatismes. Par ailleurs, le vautour a aussi été associé à tort avec l'avidité et une certaine cruauté impitoyable.

Le vautour appartient ç la famille des rapaces, mais à la différence de la plupart des autres membres de cette famille (les buses, les chouettes...), ses pattes faibles et ses serres courtes ne lui permettent pas vraiment de déchirer et de saisir. Il doit donc attendre que d'autres tuent à sa place. Si son rôle de charognard est souvent considéré comme répugnant, il assume une fonction extrêmement précise et nécessaire. Il limite les infections et les bactéries émanant de cadavres qui sans cela, pourraient se diffuser dans d'autres animaux n'ayant pas la même résistance. Le vautour garde l'environnement propre et préserve son équilibre en somme, il empêche la propagation des maladies et autres maux.

Il y a plusieurs variétés de vautours. Chacune a ses propres caractéristiques uniques. Toutes marchent, se tiennent debout et se perchent avec fermeté, dignité et une sorte de confiance silencieuse en eux, en dépit de leur apparence.

Côté ailes, c'est le condor qui a le plus grande envergure et il est le plus grand de tous les oiseaux volants du monde. Celle du condor des Andes peut aller jusqu'à quatre mètres. Quant au condor de Californie, son envergure peut atteindre trois mètres. Le vautour pape (ou sarcoramphe roi) d'Amérique centrale et du Sud vole seul ou à deux, généralement très haut et loin des autres.

En Amérique du Nord, les deux espèces les plus familières sont l'urubu noir (vautour noir) et l'urubu à tête rouge (vautour aura) plus commun encore. Souvent appelés busards, ce sont simplement des vautours. L'urubu (ou vautour) noir est nommé ainsi du fait de sa couleur. Son nom scientifique est coragyps atratus, ce qui signifie « vautour habillé en noir ». En général, il est totalement noir avec simplement une tache blanche au bout de chaque aile. Le vautour noir a une aile plus courte que l'autre et ne peut aussi bien planer que le vautour aura. il passe plus de temps perché. Et il niche souvent dans des troncs creux.

Le vautour aura une longue queue et des ailes bicolores. C'est une créature pleine de grâce en vol. Son nom scientifique, cathartes aura, signifie « purificateur doré ». La nuit, les vautours aura se rassemblent sur des perchoirs communs comme des arbres morts. Et à l'aube, dans les premières lueurs du soleil, ils déploient leurs ailes pour essorer la rosée qui s'y est déposée, donnant l'impression d'honorer le soleil levant.

Bien que d'apparence modeste quand ils sont simplement posés, en vol, ces rapaces sont de magnifiques créatures. Ils planent avec une grâce et une aisance exaltantes. A ceux dont il est le totem, le vautour parle d'un temps à venir où ils seront davantage remarqués pour ce qu'ils font que pour ce qu'ils paraissent.

Les vautours ont une merveilleuse aptitude à repérer et utiliser les courants thermiques montant de la terre, ce qui leur permet de s'élever sans peine. Leur capacité exceptionnelle à exploiter les courants ascendants est souvent liée à la vision aurique, le don pour voir les émanations énergétiques subtiles du corps. Nous avons tous vu des courants thermiques dans notre vie. Quand par une chaude journée d'été, nous roulons en voiture et que nous voyons la chaleur s'élever et créer une sorte de vision brouillée au niveau de la chaussée, ce sont les courants thermiques. Pour un observateur regardant le phénomène depuis la terre, ces courants ne sont visibles que sur quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol. Mais le vautour peut les voir s'élever dans et depuis le ciel. Quand il se trouve à terre, il ne peut ni voir ni sentir ces courants mais, depuis le ciel, il est sensible aux moindres aspects de ceux-ci. Si le vautour aura entre dans votre vie, vous allez probablement bientôt commencer à voir les auras et les couleurs autour des personnes et des choses. Si ce n'est pas le cas, le vautour pourra vous aider à le faire.

Ce rapace est un chasseur patient. Il peut planer pendant des heures sans battre une seule fois des ailes. Ce sont de formidables symboles du vol sans source d'énergie spécifique ou moteur interne. Ils chevauchent les courants thermiques et autres mouvements d'air ascendants. Ils s'en servent pour contrer la force gravitationnelle et voler. Fondamentalement, ils n'ont pas besoin de dépendre beaucoup d'énergie pour s'opposer à la gravitation. Le fait que leurs ailes bougent très rarement en est la parfaite démonstration, car cela prouve clairement que leur capacité de voler ne procède pas d'elles. Les vautours utilisent simplement ce qui est à leur disposition.

L'un des secrets mystiques que l'on croyait détenu par le vautour était le don de lévitation. Cette dernière est la loi de la spiritualité. La gravitation est la force - l'impulsion - qui nous propulse vers la matière et le terrestre (physique). Le vautour s'oppose à la matière. Son aptitude à flotter, s'élever et planer a été vue comme un symbole du détachement du matériel, de la désintégration des attaches physiques, de la diffusion de l'énergie d'un individu afin que le gravitation ne pèse pas sur lui et ne le maintienne pas au sol - qu'il s'agisse de la gravitation réelle de la terre ou des situations et expériences pesantes de la vie quotidienne.

Les vautours peuvent aussi replier leur ailes bien au-dessus du plan horizontal terrestre, ce qui est unique chez les rapaces et la plupart des oiseaux. Cette caractéristique est d'une grande utilité lorsqu'ils planent. Quand ils battent leurs immenses ailes, cela produit une puissante poussée vers l'avant. Ils n'ont donc pas besoin de le faire souvent. Cette capacité à utiliser l'énergie puissamment et efficacement fait partie de l'enseignement du vautour.

Les vautours sont aussi réputés pour leur vue affûtée. Certains scientifiques pensent même qu'ils se passent visuellement des messages subtils, d'un oiseau à l'autre, particulièrement quand ils ont déniché une carcasse. Ils peuvent repérer des cadavres à des kilomètres. Leurs yeux voient huit fois plus précisément ceux des humains.

En dehors de la vue, l'un de ses sens les plus puissants est l'odorat. Le vautour aura, notamment, a un odorat extrêmement développé. Ils peuvent détecter de la nourriture rien qu'en la humant, si nécessaire. L'odorat du vautour noir, quant à lui, n'est pas aussi aiguisé. Ce sens olfactif a longtemps été associé aux plus hautes formes de discernement dans les traditions métaphysiques. Le vautour aura peut vous aider à développer votre propre odorat que vous serez en mesure d'utiliser dans tous les domaines de l'existence. Cela vous permettra de déterminer si quelque chose « ne sent pas bon » dans votre vie. L'odorat est aussi lié à l'aromathérapie qui, pour ceux qui ont cet oiseau pour totem, pourra être la technique thérapeutique holistique la plus efficace à développer et à mettre en œuvre sur soi ou sur des tiers.

Le vautour aura a un système digestif unique. Cela n'a rien d'étonnant au vu des types de nourriture qu'il consomme. Il présente par exemple une résistance au botulisme des milliers de fois supérieure à celle des humains. L'appareil digestif contient des substances chimiques qui tuent les bactéries virulentes présentes dans la nourriture qu'il ingurgite.

Il n'est pas rare de voir des changements intervenir dans le système digestif de ceux qui ont un vautour totem. Les nourritures qui plaisaient et n'avaient aucun effet secondaire peuvent devenir moins compatibles. A l'inverse, des nourritures qu'on avait toujours pu penser intolérables peuvent devenir plus digestes. Les aliments que vous consommez vont avoir un effet beaucoup plus notable sur votre système énergétique. essayez d'observer comment vous vous sentez physiquement, émotionnellement, mentalement et spirituellement après avoir ingurgité des nourritures différentes. Vous allez rapidement découvrir quels aliments ils vous faut éviter et lesquels il faut peut-être consommer en plus grande quantité.

Quand un vautour aura devient votre totem, il peut aussi y avoir des modifications dans vos processus d'élimination. Cet oiseau est l'un des rares qui élimine directement sur ses pattes et pieds (tarses). En somme, il s'asperge de ses propres déjections. Mais dans les faits, il s'agit en partie de nettoyer ses pattes et doigts des bactéries qui ont pu s'y accumuler quand il se nourrissait sur les charognes. Les mêmes substances chimiques antibactériennes présentes dans l'appareil digestif se retrouvent dans ses excréments et servent de bactéricides pour les membres inférieurs du vautour.

Bien entendu, cela ne signifie nullement que ceux qui l'ont pour totem vont avoir des problèmes d'incontinence. En revanche, ils doivent s'assurer que leur système d'élimination fonctionne correctement et régulièrement. Si vous sentez une baisse d'énergie ou que vous avez l'impression d'être abattu du fait d'un rhume ou de quelque affection du même ordre, vérifiez votre transit. Vos intestins ont peut-être besoin d'être stimulés.

Le vautour a une autre raison d'éliminer directement sur ses membres inférieurs : ça les rafraîchit, ce qui est sain et bénéfique pour ceux qui l'ont comme totem, surtout s'ils ont du mal à se rafraîchir et ont souvent trop chaud. Trempez les pieds dans l'eau froide et vous obtiendrez des résultats rapides et merveilleux.

En réalité, le vautour veille scrupuleusement à sa propreté et, dans la nature, il se baigne fréquemment. Sa tête déplumée lui permet de demeurer relativement propre quand il la plonge dans les charognes et leurs entrailles. S'il avait des plumes, les bactéries s'y accumuleraient ; ainsi, l'absence de plumes empêche l'infection. Les rayons du soleil eux-mêmes servent de désinfectant pour la tête. Chaque matin ,le vautour e dresse face au soleil, les ailes déployées, pour réchauffer ses plumes et nettoyer toutes les bactéries susceptibles de demeurer sur lui. De cette manière, ses ailes lui servent en quelques sorte de mini-capteurs solaires.

Le vautour n'a pas vraiment de voix. Il parvient juste à faire sortir l'air par son bec et à émettre un sifflement. Pour certains, il faut y voir une leçon : mieux vaut agir que parler. Autrement dit, cela montrerait que la médecine du vautour vise l'action plutôt que le discours sur l'action.

Les vautours pondent généralement leurs œufs sur le sol nu. Les jeunes sont extrêmement sensibles aux interférences. La période d'incubation puis d'assistance de l'oisillon généralement unique est longue. Les parents n'ont donc pas besoin d'aller chercher leur nourriture. Le jeune ne quitte pas le nid et ne vole pas avant trois mois. Pour cette raison, une croyance répandue fixe à trois mois le temps d'expérience de la mort avant que l'individu n'entame vraiment le processus de renaissance/réincarnation, comme le symbolise le vautour.

[voir symbolisme alchimique]

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D'après Nicki Scully, auteure de Méditations de l'Animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (1991, 2001 pour l'édition originale, ; Guy Trédaniel Éditeur, 2002),


Le Voyage du Vautour fait partie des Voyages de fondation, c'est-à-dire des voyages qui "dont la base des méditations de l'Animal Pouvoir. Ils aident à établir votre relation avec ce travail, posant les fondations et établissant des dispositions au voyage qui vous permettront d'aller plus loin dans certaines des autres sections. C'est ici que votre relation avec votre guide originel commence à s'établir.

[...]

Les premiers enseignements du Chaudron d'Or sont donnés par le Vautour et la Vieille qui représentent la partie sage, primordiale, de nous-mêmes, qui est féminine. Grâce au Chaudron, nous plongeons profondément dans notre propre psyché et nous interagissons directement avec cet archétype féminin ancien. Elle fait partie de chacun de nous, quel que soit notre genre, et elle peut aider à ouvrir le chemin vers une compréhension plus profonde de nous-mêmes et des voies de la nature.

Le Vautour est très respecté en Égypte. L'un de ses aspects, la déesse Mout est considéré comme auto-engendré, et elle est l'une des images les plus anciennes de la déesse. Tous les vautours étaient considérés comme femelles, et l'on peut voir des images de vautour sur la tête de nombreuses déesses ainsi que sur celle du Pharaon, où le vautour représente la Haute-Égypte. Le vautour sait quand vous êtes vraiment prêt pour le changement, car il regarde et attend patiemment, et quand le moment est venu, il voit la mort de l'ancien et il le dévore, pour qu'il puisse renaître.

Dans le voyage suivant, c'est Mout, la déesse vautour, qui vous transporte au temple, la matrice de la terre, où vous rencontrerez sa prêtresse, la Vieille. C'est cette Vieille, l'aspect ancien féminin, sage de vous-même, qui ouvre votre troisième œil et commence à vous enseigner les voies de l'intuition, des herbes et de la guérison.

La Vieille est la gardienne du magasin d'herbes, et vous pouvez toujours venir la voir pour en apprendre davantage sur les herbes et leur utilisation. Elle vous présentera de nouveaux alliés végétaux, ou vous fera souvenir de vos vieilles plantes amies dont vous pouvez avoir besoin dans votre vie à ce moment. Si vous n'êtes pas familiarisé avec les herbes qu'elle vous montre, consultez un livre de références sur les plantes pour plus d'information.

Rendez souvent visite à la Vieille pour obtenir une compréhension plus profonde de votre nature féminine. Il est particulièrement favorable d'entreprendre ce voyage pendant la pleine lune.


Voyage du Vautour et de la Vieille


[Faites l'alchimie du Chaudron... ]

Thoth pointe son bâton, et quand vous regarder la direction qu'il montre, vous voyez un vautour resplendissant. C'est la déesse ancienne Mout, mère de tous, au caractère et à la stature nobles. Elle est la Mère primordiale du panthéon d’Égypte. Mout vous emmène délicatement dans son vol vers les hauteurs, vous faisant contempler les paysages merveilleux de la terre Mère. Remarquez le paysage qui est au-dessous de vous quand vous vous élevez sur les courants du vent...

Mout vous emmène à son temple secret. L'entrée est cachée, recouverte de végétation luxuriante, signalée par l'eau claire près de son entrée étroite. Elle se pose avec vous et entre dans la terre à travers le sombre passage. Elle descend profondément dans la terre, jusqu'à ce qu'elle vous dépose au fond d'une grande caverne, la matrice de la Terre Mère....

Quand Mout montre le plafond, la caverne s'illumine avec un éclat doux, chaud, en sorte que vous puissiez voir autour de vous. Remarquez les détails de cet endroit, cette matrice. A quoi ressemble-t-elle, quelle sensation donne-t-elle ? Quelles couleurs et textures y a -t-il ici ? Ouvrez tous vos sens. Écoutez les sons...

Vous remarquerez le bruit de l'eau courante venant d'une niche, où elle coule doucement des murs de la grotte. Vous pouvez vous purifier dans les eaux sacrées pour vous préparer à la prochaine étape de votre voyage...

Quand vous avec achevé votre rituel de purification, vous purifiant dans les eaux courantes de la matrice, il y a un habit propre que vous revêtirez...

Retournez à la partie principale de la caverne. Vous y rencontrerez la Vieille, l'incarnation de la sagesse divine. Cette vieille femme pleine de sagesse est depuis des milliers d'années prêtresse de Mout, et cependant elle vous est familière. Elle est très contente que vous ayez fait ce voyage...

La Vieille commence à faire un cercle de cristal au centre de la caverne. Tandis qu'elle place chaque cristal, la caverne brille de lumières cristallines. Elle vous ait signe de venir au centre du cercle. Le sol bouillonne sous vos pieds, mais vous vous apercevez que vous pouvez garder votre équilibre.

Tandis que vous vous tenez debout devant la Vieille, d'un pli de son habit, elle sort une pierre magique. Cette pierre est la médecine universelle, la Pierre de Guérison qui contient toute la connaissance de la Terre et son histoire. La compréhension de sa nature vous sera révélée au cours de votre expérience. La Vieille vous montre la pierre et la place dans votre troisième œil, au centre de votre front. Sentez la pierre entrer et commencez à éveiller d'anciens souvenirs et une connaissance depuis longtemps oubliée... [Pause]

La Vieille vous offre maintenant une herbe, une plante qui est pour vous une plante pouvoir. Ce peut être la plante entière, ou une portion : une fleur, une feuille, une racine... Quand vous recevez cette plante, son essence vous remplit de la conscience de sa nature. Elle imprègne votre être, et vous la sentez dans toutes les cellules de votre corps. Vous sentez et comprenez son pouvoir. Vous sentez son parfum, et votre bouche est replie du goût de votre nouvel allié. Vous saurez comment et quand utiliser cette herbe, pour vous guérir, vous-même et les autres....

Par gratitude pour les présents que la Vieille vous a donnés, vous pouvez lui faire une offrande. Vous pouvez choisir un aspect de vous-même, de votre être physique ou de votre caractère, comme présent pour la soutenir dans son œuvre....

La Vieille a une instruction ou une initiation spécifique qui est juste pour vous, selon votre degré de préparation et d'engagement personnel à ce moment. Recevez ce qu'elle vous donne. ... [Longue pause.]

Quand le temps passé en compagnie de la Vieille est achevé, il ne vous reste qu'à la regarder profondément dans ses yeux, pour vous reconnecter avec les vibrations de la déesse vautour Mout, et vous pouvez vous envoler pour sortir du temple. Tandis que vous volez au-dessus de la riche variété de paysages terrestres, regardez vers le bas, et remarquez les changements dans votre perception...

Retournez à la porte où Thoth attend. Il a gardé votre corps pendant votre voyage. Prenez le temps de communiquer avec lui au sujet de votre expérience et de poser les questions qui peuvent s'être présentées pendant votre voyage. ... [Pause.]

Thoth vous montrera le chemin du retour dans votre corps à travers le sommet de votre crâne... Sentez-vous connecté avec votre corps physique. Prenez un moment pour vous enraciner et vous centrer, sentant que vous êtes solidement à l'intérieur de votre corps... Quand vous êtes prêt, ouvrez les yeux.


Mot-clé : Sagesse intuitive."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Comme l'aigle et le faucon, le vautour est un oiseau de proie souvent confondu en mythologie avec le soleil, et assimilé en raison de sa puissance et de sa rapidité à un messager ou à un guerrier céleste. Oiseau divin tant dans les traditions de l'Inde que dans celles du monde gréco-latin, il faut consacré à Apollon et, nous dit Hérodote, particulièrement aimé d'Héraclès. En sa qualité d'oiseau augural par excellence, il prédit la puissance à César et Auguste. Ce dernier considéra comme un excellent présage les six puis douze vautours qu'il vit lors de son élection à la fonction de consul, se rappelant que Remus en avait vu six et Romulus douze au-dessus de la future Rome. Ce sont eux aussi qui annoncèrent la chute de Tarquin le Superbe, en s'attaquant aux aigles qui avaient fait leur nid en haut d'un palmier, tout près du palais royal, et en les décimant. Selon Plutarque, deux vautours, devenus fidèles de l'armée romaine et reconnaissables au col d'airain que leur avaient passé les soldats, se rendirent célèbres en survenant régulièrement à la veille d'une victoire. Un commentateur d'Aristote cite le cas de vautours qui, ayant volé plus de soixante heures, arrivèrent au lendemain d'une bataille.

Plusieurs siècles plus tard, le vautour reste porteur de présages. Au Moyen Âge, son apparition était le signe avant-coureur d'une guerre. On considère également qu'un vautour qui plane au-dessus d'une maison est le signe que quelqu'un va y trépasser. Cette croyance, dont Pline s'était fait aussi l'écho, remonte aux anciens Grecs, pour qui cet amateur de cadavres sentait la mort d'un homme trois jours avant. Les physiciens du XVIe siècle expliquèrent cette faculté de sentir la mort par le fait que le vautour a un « cerveau très sec, les odeurs y arrivent facilement et ne sont pas détruites par les vapeurs humides comme chez les autres animaux : donc ils peuvent arriver de 166 lieues pour dévorer les corps ».

La langue de vautour, arrachée à l'oiseau « sans fer ni couteau », enveloppée dans un tissu et portée au cou, permet d'obtenir tout ce que l'on désire. « Cela a été souvent éprouvé avec succès », affirmait Albert le Grand. La « pierre de vautour », qui se trouve dans le cerveau de l'oiseau, est également une amulette qui assure santé et protection dans toutes sortes d'entreprises, disent les Anglais. Sa graisse guérit les maladies de nerfs et l'on soutenait au XVIIe siècle qu'« il est bon pour celui qui a l'estomac froid et indigeste, de porter une peau de vautour ». en Espagne, l'oeil d'un vautour attrapé dans son nid à minuit, pendant la pleine lune, remédie à la cécité.

Le coeur de l'oiseau, si on lui ajoute un poil de loup ou de lion, éloigne les démons. Seul, il fait fuir les serpents, propriété que Pline, quant à lui, attribuait à son plumage au moment où on le faisait brûler, ajoutant que ces mêmes plumes facilitent les accouchements. Au Moyen Âge, en France, on attachait des plumes de vautour au pied gauche de la parturiente pour accélérer la délivrance. Cet acte superstitieux, rappelant que la grande protectrice des naissances, la déesse égyptienne Nekhbet, était représentée sous la forme d'un vautour, est sans doute à rapprocher également du symbole de fertilité et d'abondance que cet oiseau représente, tant en Afrique qu'en Amérique. On notera d'ailleurs que l'abondance dont il s'agit concerne aussi bien la « richesse vitale, matérielle » que « spirituelle », car le vautour qui dévore la charogne la purifie et lui donne une nouvelle naissance.

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


"Le plus représentatif de cette espèce de rapaces diurnes est sans conteste le vautour fauve, au long cou paré de duvet blanc, aux ailes longues et larges, à la queue courte et noire et au corps fauve, qui mesure jusqu'à 2.50 mètres d'envergure en plein vol. Son aire de répartition se situe en Europe méridionale, en Asie et en Afrique du Nord. Sédentaire, il vit dans les montagnes et les plaines arides, et il se nourrit de cadavres d'animaux qu'il dépèce de son bec crochu. Dans un nid bâti dans les parois ou anfractuosités rocheuses, garni de petites branches et d'herbes sèches, la femelle pond 1 œuf par an, entre janvier et mars, qu'elle couve avec le mâle durant 7 à 8 semaines. Toutefois, le petit ne quitte le nid qu'au bout de 3 mois et ne devient pas adulte avant 4 ans.

Nekhbet, la déesse vautour de la Haute Égypte, était la protectrice des naissances et du nouveau-né. Elle fut identifiée à Isis, la Grande Magicienne, qui devint ainsi la Mère Céleste, représentée par un vautour aux ailes déployées, ayant pouvoir de vie et de mort, de naissance et de renaissance, donc de résurrection ; puis en Grèce, à Eileithiya, la déesse de la Naissance. Ainsi, malgré sa réputation non surfaite de charognard, c'est l'aspect maternel et paternel du caractère de cet oiseau rapace que nos ancêtres ont retenu."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :

Message des oiseaux de la troisième dimension :

Nous voulons que vous compreniez qu'un aigle

n'est pas meilleur qu'un moineau. Pas plus qu'un colibri n'est

meilleur qu'un corbeau. Ils vibrent simplement à des fréquences

différentes et ont des leçons uniques à vous enseigner. Nous

avons choisi les leçons que nous voulons vous transmettre et la

manière dont nous allons vous les présenter, un peu comme un

conférencier choisit le sujet qu'il veut enseigner et la façon dont

il veut l'enseigner. Vous êtes unique et spécial, quelle que

soit la fréquence à laquelle vous vibrez.


Tous les oiseaux de la troisième dimension appartiennent à une groupe d'âmes et nous enseignent des leçons à les démontrant dans leurs propres vies. Ils viennent de Sirius ou sont descendus sur Terre en passant par cette planète.


Les vautours : Contrairement au condor qui est de la cinquième dimension; la plupart des vautours ne le sont pas. Ce sont des charognards et ils nous démontrent à quel point il est important de préserver la pureté et la propreté de notre environnement La nature a le sens de l'économie. Tout a une raison d'être et rien de doit être gaspillé.


VISUALISATION POUR TIRER DES ENSEIGNEMENTS DES OISEAUX DE TROISIÈME DIMENSION

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Fermez les yeux et détendez-vous.

  3. Pensez à un oiseau et appelez-le, mais vous pouvez aussi laisser n'importe quel oiseau apparaître dans votre esprit.

  4. Dites mentalement à l'oiseau que vous êtes prêt à écouter ses enseignements et demandez une communication ou une démonstration.

  5. L'oiseau peut chanter pour vous, auquel cas relaxez-vous et laissez le message pénétrer dans votre cœur.

  6. Si l'oiseau vous montre une photo, demandez-vous quel est le message.

  7. L'oiseau peut communiquer avec vous par télépathie, alors restez ouvert pour apprendre.

  8. Remerciez l'oiseau et cherchez-en un de ce type dans votre vie, dans un livre ou à la télévision.

  9. Si vous en voyez un, sachez que cela vient confirmer qu'il vous apporte un message important.

Alternativement, vous pouvez sortir dans votre jardin, un parc ou la campagne et observer quels oiseaux se présentent à vous.

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Vautour est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le Vautour symbolise les cycles de la vie, le renouveau et la purification. Il est aussi symbolique de la mort, parce qu'il mange des animaux morts à tous les stades de décomposition (ce qu'on appelle les charognes), bien qu'il préfère les animaux fraîchement tués. Ce symbole de mort, qui représente souvent un changement dans le statut social ou dans les finances, ou bien la fin d'une relation, d'une entreprise, ou d'une mauvaise habitude, n’indique pas une mort physique.

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Talents : Équilibre ; Propreté ; Sérieux ; Fidèle ; Peu influençable ; Patient ; Perceptions aiguisées ; Protection ; Renouveau ; Ingénieux ; Eveil sensoriel ; Tolérant ; Original ; Vision.


Défis : Trop indulgent ; Intolérant ; Manque de discernement ; Désordonné ; Trop sérieux.


Élément : Air ; Terre.


Couleurs primaires : Noir ; Brun ; Gris ; Blanc.


Apparitions : Lorsque le Vautour apparaît, cela veut dire qu'il est temps d'égaliser les choses dans votre existence. Si vous donnez trop d'attention à votre travail et ne consacrez pas suffisamment de temps à votre vie chez vous, ou vice versa, le moment est venu d'équilibrer le temps que vous passez à l'un ou à l'autre. Si vous travaillez dans un groupe où les personnes ne sont pas traitées de façon égale, alors chargez-vous de veiller à ce qu'elles soient à égalité. Il s'agit de trouver un équilibre et que tous soient traités de façon juste. Le Vautour signifie qu'il faut regarder au-delà des apparences pour voir à l'intérieur de chaque individu ce qu'il a d'unique. Il y a une légende qui dit que, lors le soleil s'est approché trop près de la terre, le vautour l'a repoussé avec sa tête et ses ailes puissantes. Les plumes de sa tête ont été brûlées quand il a sauvé le monde. Cette histoire indique que l'on peut posséder intérieurement une grande force de caractère et qu'il y a des raisons à son apparence extérieure. Si vous ne prenez pas le temps de connaître les autres, alors vous passez à côté de la possibilité de vous faire de formidables nouveaux amis. Le vautour est un expert en propreté. Lorsqu'il apparaît, cela indique qu'il est bon d'enlever tout ce qui encombre votre maison et votre environnement de travail, de lâcher tous les bagages en excès dans votre vie personnelle, ainsi que tout ce qui vous embarrasse l'esprit en vous causant un stress excessif. Quand vous aurez fait un sérieux nettoyage dans tous les domaines de votre existence, vous serez allégé de vos fardeaux et libre de vous élevez dans le vent avec bonheur et joie. Le Vautour donne la capacité à voir le bien chez les autres et à tirer les meilleur parti d'une situation difficile, et il vous encourage à toujours chercher le côté positif.


Aide : Vous avez besoin de pureté dans votre mental, votre corps et votre esprit. Le Vautour est un animal très lié à la spiritualité, et il peut vous aider à avoir des révélations sur votre essence spirituelle en vous montrant comment regarder en vous. Si vous faites l'expérience d'une croissance spirituelle, d'une renaissance ou d'une expansion de vos facultés intuitives, le vautour va vous aider à accroître votre vision pour être clairvoyant tout au long de votre chemin. Il peut vous aider à triompher des obstacles et vous faire ainsi savoir qu'il n'y a aucune limite à vos aptitudes. C'est pour vous un temps d'éveil intérieur, et vous ne serez plus le même après cette transformation. S'il y a des tâches désagréables à faire et dont personne ne veut se charger, le vautour peut vous donner l'impulsion de vous y mettre et de les accomplir en un temps record.


Fréquence : L'énergie du Vautour est extrêmement chaude, liquide, fluide. Elle vous donne la sensation d'entrer dans un sauna (qui est un lieu où l'on se purifie). Sa sonorité ressemble au son grave que fait le pincement de cordes de violoncelle.

Imaginez...

Vous regardez par la fenêtre de votre porte d'entrée et vous voyez plusieurs vautours noirs assis sur le toit de la maison de votre voisin. Vous avez un instant d'inquiétude, puis vous vous souvenez que le vautour signifie une mort symbolique pour pouvoir aller de l'avant. Vous songez à une situation difficile à votre travail et aux changements que vous pouvez faire pour sauver un compte. Alors que vous y réfléchissez, les vautours s'envolent du toit voisin pour se poser sur l'herbe devant le porche de votre maison. Les voilà en train de vous regarder, ce qui vous rend un rien nerveux. L'un d'eux s'avance vers votre fenêtre et cogne du bec contre la vitre. Vous examinez sa tête chauve, sa peau noire plissée et ses plumes épaisses. En tournant la tête sur le côté, il émet un son, comme s'il geignait faiblement, il fait demi-tour et tous s'envolent. Vous savez que vous venez de recevoir en direct le message que ce que vous êtes en train de planifier, c'est exactement ce qu'il faut faire.

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Philippe Descola, dans « Les animaux et l’histoire, par-delà nature et culture », Revue d'histoire du XIXe siècle, 54 | 2017, 113-131 revient sur le choix des oiseaux qu'il a retenus pour expliquer la différence qu'il établit entre notamment le totémisme et l'animisme :


Comme troisième formule, j’avais pris le vautour, l’urubu. L’urubu, le vautour noir du Mexique, est assez souvent un double de la personne humaine – il y en a d’autres ; il naît en même temps qu’un humain, se développe aussi et tous les accidents qui pourront lui arriver se répercuteront sur les humains, de même que les accidents qui arrivent aux humains se répercuteront sur lui. C’est là un rapport complétement différent aux oiseaux que ceux que j’ai mentionnés précédemment. Les gens ne savent pas quel est leur double, le rapport avec le double est un rapport de correspondance, mais sans lien direct ; il se passe quelque chose dans un domaine qui va se répercuter dans un autre domaine ; c’est une formule ontologique que j’ai appelé « analogisme » et qui correspond à un monde de singularités dans lequel les rapports entre les différents êtres du monde s’organisent selon des formes diverses de correspondances : le rapport entre microcosme et macrocosme, par exemple, ou les dédoublements hiérarchiques.

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


La tête baissée, comme pour faire oublier son long cou déplumé, le vautour expose sa silhouette lugubre dans un contrejour blafard, dans cette lumière lunaire qui anéantit les couleurs, ne sauvant que les ombres. Il y a du fantôme dans cet oiseau !

Sur les ailes du rêve, chacun peut atteindre à son heure l'illumination intérieure. Mais l'imaginaire prend aussi, parfois, les ailes du vautour, emportant alors le rêveur vers ces régions imprécises de l'onirisme qui ne connaissent ni la lumière du jour, ni les franches ténèbres de la nuit. Fantomatique, le vautour l'est par ses fréquentations sinistres, par le caractère macabre de bien des scènes auxquelles il participe, mais plus encore par les contours incertains de son image onirique.

La lecture des scénarios communique la conviction que chaque rêveur, à l'instant de prononcer le nom de cet oiseau, est saisi d'un effroi comparable à celui qui accompagne l'évocation de la mort. Il est rare que le terme vautour soit utilisé sans réticence, celle-là se manifestant au moins par un bref silence précédant le mot. Le plus souvent, l'hésitation se traduit par l'emploi de plusieurs images, comme dans cette phrase :

« Je vois maintenant un grand oiseau qui décrit des cercles au-dessus d'un cadavre... un aigle ou un vautour...» L'aigle, le corbeau, la chouette, le pélican sont ainsi appelés à partager l'espace onirique à proximité du vautour. Tout se passe comme si l'imaginaire entendait réduire l'insupportable signification du charognard en divisant l'attention par ce stratagème.

Présent dans moins de 2% des scénarios de rêve éveillé, le vautour est cependant un signe fort. L'atmosphère des séquences dans lesquelles il apparaît est très souvent impressionnante. Le vautour rêvé s'inscrit dans une chaîne d'associations dont chaque terme appellera un développement ; le désert, la sorcière, le cadavre, la décapitation, le cheval, composent son plus proche environnement symbolique. D'autres images, nombreuses, sont en corrélation avec le charognard. Comme on pouvait le supposer, le cou, cet étrange cou à collerette, figure parmi celles-là. Il occupe cependant un rang très modeste par rapport à la tête.

Si l'on considère l'ensemble des rêves composant la base de données, la tête est un symbole dont la fréquence d'apparition est très grande. Si grande qu'il n'y aurait pas lieu de s'attarder sur l'image si, dans son association avec le vautour, elle se présentait pas une saisissante particularité. Le vautour appelle des visions de tête coupée, arrachée, séparée du corps, de crâne sanguinolent ou blanchi, gisant sur un sol craquelé. La violence de telles images peut surprendre. Elles se prolongent par la vision du corps désarticulé, découpé, déchiqueté, broyé.

Il est significatif que l'imaginaire éprouve l’intérêt de distinguer l'image de la tête arrachée de celle du corps déchiqueté. Dans plusieurs scénarios, les deux visions s'additionnent mais restent suffisamment isolées l'une de l'autre pour communiquer la certitude que cette séparation est signifiante. L'observation est déterminante, car elle engage la traduction du symbole autour de deux axes différents, sur lesquelles vont se ranger des contenus, identiques pour certains, opposés pour d'autres.

La décapitation est en elle-même un geste ambivalent. Il peut se rapporter aux fantasmes de castration ou signifier, par-delà sa brutalité, la séparation du corporel et du mental. L'image du corps déchiqueté peut aussi renvoyer à la castration mais elle exprime surtout une dynamique de restructuration de la psyché. Les mythes, notamment en Inde et en Égypte, illustrent aussi le renouvellement psychique par l'image du corps découpé puis reconstitué. Quel symbole aurait assumé, mieux que le vautour, la double représentation symbolique de la castration et de la restructuration ? Seul un charognard convenait à l'emploi ! Préposé, depuis le fond des âges, à l'élimination des chairs mortes, à ce qu'on appellerait aujourd'hui le recyclage des cadavres, il apparaît comme l'agent naturel du renouvellement. Il est, par excellence, le croque-mort !

Associé à la vieille femme, à la sorcière, au cheval, à la lune, à l’araignée, il ne peut dissimuler ses correspondances avec la mère-terrible, la mère castratrice, la mort.

Le vautour mène au désert. Le désert attire le vautour. Le désert est le lieu du rien. D'un rien qui délivre des références. Un rêve de vautour, un rêve de désert, sont un acte de renoncement aux encombrements de la mémoire, aux acquis du mental, un acte de renouvellement. Au désert, la valeur présente s'intègre naturellement dans la valeur d'éternité.

Les séquences dans lesquelles la vieille femme en noir, la sorcière , voisine avec le charognard sont nombreuses. Dans son quatrième rêve, Valérie ira jusqu'à confondre les deux images : « Là, j'ai vu une petite fille en robe blanche... elle était sur un cheval de bois, cabré... et, maintenant, c'est un escalier très long, dans un château... je vois une vieille femme brune, en robe noire, longue, comme autrefois... elle regarde autour d'elle et, là... elle s'envole... elle est toujours en noir... elle se pose sur une branche d'un arbre... on dirait un vautour... à terre, il y a un chien mort... c'est-à-dire que... je ne vois que la tête... »

Les sources culturelles véhiculent peu d'images de vautour. L’Égypte propose l'image superbe d'Isis coiffée d'un oiseau à tête et queue de vautour. Mais, en fait, plusieurs figurations de la déesse mère sont représentées sous l'apparence du vautour : Nekhbet, Neith, Hathor, Mout. Cela était d'autant plus naturel pour les Égyptiens que le vautour était le hiéroglyphe du mot mout, mère. Horapollon, en son temps, l'avait remarqué et donnait comme explication que « le mâle n'existe pas dans cette espèce, quand cet animal est en chaleur, il ouvre sa vulve au vent du nord qui le féconde ». Cette fable était en tout état de cause ancrée dans la cosmogonie égyptienne. Ainsi Freud, lorsqu'il traduit le vautour, dans Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, en lui conférant une signification maternelle, se situe dans une orientation symbolique très ancienne. Cette valeur du symbole solidement établie, le dix-septième scénario de François qui ne présente aucune référence explicite à la mère, va commencer sur des images qui rappellent, curieusement, une pratique funéraire égyptienne. C'est le rêve qui rassemble le plus grand nombre de symboles habituellement associés au vautour. C'est la plus belle illustration de la restructuration psychique qu'il nous ait été donné de recueillir à l'écoute de nos patients. A ce stade de la cure, François était plongé dans une projection sentimentale très active, à la fois conséquence et démultiplicateur de l'évolution en cours. En dépit de sa longueur, nous reproduisons ici une part importante de ce document. En voici les premiers mots : « Je suis allongé... j'ai un tissu mouillé sur la figure... sur tout le corps... c'est comme une peau mouillée... je suis sur une planche... sur une planche en bois recouverte d'un dallage... je suis peut-être mort... je ne sais pas... je suis surélevé... il y a des supports... des rondins de bois... il y a de l'eau qui passe en permanence sur le linge... je suis toujours rafraîchi... il y a un soleil éclatant au-dessus... je suis à côté d'un mur... je me suis levé... je suis descendu de mon suaire... je suis comme un fantôme... le linge a le contour de mon corps mais c'est vide à l'intérieur... la nuit est venue... une nuit noire... je me promène dans le bois... je passe à travers les arbres... je vois des animaux qui dorment... c'est très silencieux... un cheval, debout, en train de dormir... je vois d'autres fantômes... on entre dedans... on se passe au travers... » François poursuit son parcours de fantôme. Il rencontre une jeune et jolie femme, fantomatique comme lui et leurs deux structures s'intègrent l'une dans l'autre. L'animus et l'anima ont accompli leur jonction, favorisée et concrétisée par l'épisode amoureux en cours.

« Tout à coup, j'entends un coup de tonnerre... il commence à pleuvoir très fort... on se met à courir aussi... nous sommes trempés... on a trouvé une grotte pour s'abriter... y a des éclairs... très forts... des coups de tonnerre... […] Nous sommes sortis de la grotte... il y a un troupeau de buffles... on monte sur les buffles... ils mugissent... ils écrasent tout sur leur passage... ce sont de très grosses bêtes... ce sont des animaux sauvages... on s'est enlacés... on tombe... on est piétinés, écrasés, déchiquetés par tut le troupeau qui nus passe dessus... on est réduits en bouillie... on est mélangés avec la terre, l'un avec l'autre... et ce troupeau n'en finit pas... il continue à nous piétiner... maintenant, les éléphants arrivent au galop... ils nous écrabouillent encore plus... et les restes des chairs sont bouffées par les vautours... ils sont cinquante à s'arracher les lambeaux de chair en criant... en hurlant... Il y a une colline plus loin, avec un village de maisons en terre, en boue séchée et des aigles ou des vautours guettent sur les toits... un aigle a attrapé la tête d'un Noir, qui s'est détachée du corps... le type tape des mains pour essayer d'échapper à l'oiseau... il y a du sang qui sort du cou... il tombe... les vautours se précipitent sur lui... le sang jaillit comme une fontaine et les vautours boivent... ils commencent à déchiqueter l'intérieur... ils se disputent son corps, l'on tire par les pieds, l'autre par le haut... la pluie s'est remise à tomber et toutes les maisons commencent à fondre... ça fait comme une boue qui recouvre les oiseaux... qui s'écoule comme un magma sur le chemin... […] Ça fait un cours d'eau complètement rouge, violent... il emporte tout... les villageois et les objets... tout est emmené, déchiqueté, cassé... la montagne s'effrite, s'effondre... les rochers roulent... […] Il ne reste plus que la plaine... la montagne a disparu, déchiquetée... la plaine mouillée fume sous le soleil et la terre est rouge... voilà ! »

La tête arrachée, les corps broyés, les lambeaux de chair dévorés par les vautours, le village démantelé, la montagne effondrée ! Lorsqu'on a entendu François vivre une à une ces images, on sait que jamais une plus grande avidité de renouvellement ne produira une plus grande accumulation de symboles exprimant la rage d'anéantissement de ce qui était. Nous pouvons témoigner de l'effet concret de la cure de rêve éveillé chez un homme dont l'activité professionnelle était handicapée par de puissantes inhibitions et qui a, depuis, créé une entreprise employant de nombreuses personnes. Le vautour décrit souvent de mystérieux cercles dans une sorte de brume onirique. Les cercles concentriques, indice d'élargissement du champ de conscience sont aussi une manifestation du divin. Le vautour réalise un étrange amalgame où se mêlent le sens du divin, la dynamique de régénération et l'image de la mère-terrible. Cet amalgame apparaît de manière flagrante dans le premier scénario de Fanny. De manière déchirante aussi, lorsqu'on dispose de quelques informations sur la problématique qui a conduit cette femme de trente-quatre ans vers la cure. Dans le cas de Fanny, l'image et la réalité se confondent. Ouvertement rejetée par une mère psychopathe, la rêveuse est tellement imprégnée par l'image négative de la mère qu'elle projette elle-même sur son environnement des élans morbides. Elle a choisi un ami qui va disparaître tragiquement quelques semaines plus tard. La tentation est grande de considérer que le rêve exprime une prémonition. Il est plus juste d'y voir la démonstration de l'influence d'une problématique sur les chois relationnels. Nous ne reprenons ici que les phrases les plus significatives du rêve. Celui-ci contient, par ailleurs, des indices qui prouvent que l'image maternelle est omniprésente dans le scénario.

« Je vois une tête d'aigle... avec un œil agressif... il a faim... […] Je vois quelqu'un avec qui je suis liée... très spirituellement, mystiquement même... c'est une histoire platonique !... L'aigle... ou le vautour, vole au-dessus d'une eau sombre... ce n'est pas un animal qui me fait peur... ça pourrait être une partie de moi-même... l'agressivité aussi !... […] Là, j'ai vu un poignard oriental, à lame recourbée... le vautour l'emporte dans son bec... il vole avec... très très haut... il fait des ronds dans le ciel... là, il arrive dans un désert... il fait très chaud, il n'y pas d'eau... maintenant, il prend la forme d'un individu... je vois le crâne de mon ami... et le toit d'une église... […] Maintenant, je vois des cadavres... et j'ai l'association avec le croque-mort... je vois uniquement les squelettes.. un lutin essaie de les attirer sous la terre, car ils ne sont pas enterrés.. »

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Devant l'image du vautour, il ne sera jamais inutile de s'interroger sur son éventuelle relations aux fantasmes de castration.

Le plus souvent le charognard sera interprété comme une représentation de la mort, agent de renouvellement, de régénération de la vie... Symboliquement, cela revoie à la dynamique de restructuration globale de la psyché.

Les images qui entourent le symbole dans la séquence de rêve sont, en règle générale, suffisamment expressives pour que le praticien puisse établir en toute certitude quelle part il doit accorder à chacun des deux axes de traduction exposés.

Il reste que, dans tous les cas, le vautour est lié, soit à l'archétype de la mère-terrible, dans sa dimension universelle, soit au versant négatif de la relation du rêveur à l'mage de sa mère.

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Symbolisme alchimique :


Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), termine sa notice sur le vautour par :


[....] En alchimie, le vautour était un symbole de sublimation, particulièrement en raison de sa ressemblance avec l'aigle. Il était considéré comme la confirmation d'une nouvelle relation entre les aspects volatiles de la vie et ses aspects fixes, entre les énergies psychiques et les forces cosmiques. Il y avait là la promesse que les souffrances de l'immédiat n'étaient que temporaires mais nécessaires, car un but plus élevé était mis en œuvre - même si l'on n'en avait pas alors conscience. Cela veut dire que, quelles que soient les difficultés de la vie, la délivrance est aussi imminente et certaine dans votre existence que l'était jadis celle de Prométhée par Hercule.

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Mythologie :


Selon Annie Boule, dans un article intitulé "Notes sur la civilisation guaranie" (paru In : Mélanges de la Casa de Velázquez, tome 1, 1965. pp. 255-278) :


Le sinistre urubu, sorte de petit vautour américain, est la marâtre du jeune Payé, rendue folle par le mort de son fils, pour qui elle avait vilement dérobé le talisman du fils aîné de son mari... 5 Dans un autre cas, deux sœurs sont changées l'une en plante et l'autre en serpent: étant toutes deux amoureuses d'un beau naufragé qui ne pouvait répondre à leurs désirs, l'une, Randurié, l'empoisonna et devint la terrible petite vipère du même nom; l'autre, Isipô, qui pouvait le guérir et n'en fit rien, se voit obligée de le faire éternellement, car l'isipô est une liane servant d'antidote au venin des vipères.

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Littérature :


Jean Giono, dans le premier volet de La Trilogie de Pan : Colline (1930) associe les vautours au paysage qu'ils habitent :


Lure, calme, bleue, domine le pays, bouchant l’ouest de son grand corps de montagne insensible.

Des vautours gris la hantent.

Ils tournent tout le jour dans l’eau du ciel, pareils à des feuilles de sauge.

Des fois, ils partent pour des voyages.

D’autres fois, ils dorment, étalés sur la force plate du vent.

Puis, Lure monte entre la terre et le soleil, et, c’est, bien en avant de la nuit, son ombre qui fait la nuit aux Bastides.

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Sylvain Tesson entreprend grâce à Vincent Munier une véritable quête initiatique qu'il relate dans un récit de voyage qu'il a intitulé La Panthère des neiges (Éditions Gallimard, 2019). Ce faisant, il rencontre d'autres animaux :


Les vautours se relayaient, sentinelles du requiem. Les crêtes recevaient le jour en premier. Un faucon aspergeait le vallon de sa bénédiction. Le tour de garde des oiseaux charognards m'hypnotisait. Ils veillaient à ce que tout se passât bien sur Terre : c'est-à-dire que la mort emporte son lot de bêtes et pourvoie les rations. En bas, sur les pentes rapides qui biseautaient la gorge, les yacks broutaient. […] J'attribuais à chacun des animaux une place sur l'échelle sociale du royaume. La panthère était la régente et son invisibilité confirmait son statut. Elle régnait et n'avait donc pas besoin de se montrer. Les loups vaquaient en princes félons, les yacks faisaient de gros bourgeois chaudement vêtus, les lynx des mousquetaires, les renards des hobereaux de province tandis que les chèvres bleues et les ânes incarnaient le peuple. Les rapaces, eux, symbolisaient les prêtres, maîtres du ciel et de la mort, ambigus. Ces ecclésiastiques à livrée de plumes n'étaient pas contre que quelque chose tournât mal pour nous.

[...]

Nous croisâmes une carcasse de yack, toilettée par des charognards. Les oiseaux déchiraient la viande, décollaient, se rabattaient. Jusqu'ici, j'avais toujours trouvé spectaculaire la dévoration des morts en vue de leur réincorporation ? Mais ces cous rougis et ces furies de plumes atténuèrent mon envie qu'on forjetât un jour mon corps aux vautours. Quand on a vu une fois les oiseaux devenir fous de sang on se dit que finalement, un carré de chrysanthème dans un cimetière des Yvelines a son charme.

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