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  • Photo du rédacteurAnne

Le Bharal




Autres noms : Pseudois nayaur - Chèvre bleue - Mouton bleu.




Littérature :


Sylvain Tesson entreprend grâce à Vincent Munier une véritable quête initiatique qu'il relate dans un récit de voyage qu'il a intitulé La Panthère des neiges, (Éditions Gallimard, 2019). Ce faisant, il rencontre d'autres animaux, tout aussi emblématiques du Tibet :


Nous délogeâmes un tétraogalle, et provoquâmes le lent recul vers le nord d'un troupeau de « chèvres bleues » - Pseudois nayaur - qui avaient colonisé le fond du vallon sans que nous ne les voyions arriver. Ces caprins, que Munier affublait de leur nom tibétain, barhals, promenaient leurs cornes recourbées et le camaïeu de leur toison en jouant les chamois dans les escarpements.

[...]

Au-dessus de lui, une chèvre bleue était plantée sur une arête, la volute de ses cornes enchâssée entre les crénelures. Ainsi, les bêtes surveillent-elles le monde, comme les gargouilles contrôlent la ville, en haut des beffrois. Nous passons à leur pied, ignorants.

[...]

Dix barhals cotonnaient les versants. Ils s'enfuirent dans les escarpements de l'ouest. Ils déclenchaient des éboulements. Leur panique rompait l'ordre. La panthère les forçait-elle ?

[...]

Ce matin-là, l'attaque échoua. Une chèvre bleue détecta la panthère et sa convulsion alerta l'ensemble du troupeau. A ma surprise, les caprins ne s'enfuirent pas mais se tournèrent vers le fauve, pour lui signifie que l'approche était éventée. Surveiller la menace protégeait le groupe. Leçon donnée par les chèvres bleues : le pire ennemi est celui qui se cache.

Panthère démasquée, fin de partie. Elle traversa le vallon sous l’œil des barhals qui, sans la lâcher du regard, se contentaient de reculer de quelques dizaines de mètres pour la laisser passer. Si le fauve faisait un seul mouvement, les herbivores s'égailleraient dans les pierriers.

L'once fendit le groupe, grimpa dans les blocs, gagna l'arête, apparut encore une fois, découpée dans le ciel, puis disparut de l'autre côté de la crête.

*

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L’écrivain-voyageur, Olivier Weber, est parti dans le royaume du Mustang à la recherche du mouton bleu. Un voyage de plusieurs semaines, avec des bivouacs dans de vieux monastères, des bergeries désaffectées, ou en pleine nature, à plus de 4000 mètres. Olivier Weber, au micro d'Emmanuel Moreau.

Partir à la recherche du mouton bleu était un vieux rêve d'Olivier Weber. L'écrivain a mis plusieurs années à monter ce voyage au Mustang, un ancien royaume interdit jusqu'en 1992, enclavé entre le Népal et la Chine.


Des semaines de marche : Olivier et ses compagnons, dont une personne aveugle, ont marché plusieurs semaines avant d'arriver dans ce royaume oublié. Ils ont dû franchir plusieurs cols, dont certains à 5 000 mètres d'altitude. Ils ont dormi tantôt dans des monastères repeuplés ou abandonnés, tantôt dans des hameaux de bergers ou parfois à la belle étoile, à 4 000 mètres.


Découverte des caves célestes : Au cours de cette expédition, l’écrivain-voyageur a pu découvrir quelques-unes des 20 000 grottes, datant de plus de 2000 ans et qui étaient habitées par des moines. Il a été ébloui par les peintures qu'elles recèlent. Percées dans la montage, sans chemin d’accès, elles restent une énigme.


Rencontre avec le mouton bleu : Après plusieurs semaines de marche, tout à la fin du voyage, Olivier Weber a pu apercevoir son mouton bleu, cette espèce de bouquetin, vivant en haute altitude et toujours prompt à disparaître.

Face à ces montagnes, ces paysages, dans la quête de ce mouton bleu, l'écrivain a compris, qu'il fallait modifier notre regard d’occidental, pour voir différemment.


Un livre : L’Arrière-pays d'Olivier Weber, un roman vrai, à paraître fin août 2020, aux éditions Calmann Lévy.

Synopsis : Avec ce livre aux allures de roman noir, Olivier Weber esquisse une fresque de la corruption sur la Côte d’Azur, à travers le personnage d’un berger attiré par les lumières de la ville.


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