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Symbolisme du 2




Étymologie :


  • DEUX, adj., subst. inv. et 1er élément de composés.

Étymol. et Hist. A. 1. 2e moitié xe s. duos adj. numéral cardinal (St Léger, éd. J. Linskill, 8) ; 1690 gramm. deux points (Fur.) ; 1835 mar. deux-mâts (Michelet, Journal, p. 171) ; 1853 deux-sous (Labiche, loc. cit.) ; 1864 mar. deux-ponts (Littré) ; 1938 deux-places (Queneau, loc. cit.) ; [1949 d'apr. Pt Rob.] 1952 deux pièces (Le Figaro, loc. cit.) ; 1960 deux(-)roues (ds Gilb.) ; a) ca 1200 pour indiquer un petit nombre deus (Godefroy de Bouillon, 145 ds T.-L.) ; b) ca 1245 pour indiquer une différence (H. d'Andeli, Bataille des 7 arts, éd. A. Héron, 1) ; 2. [1665 d'apr. Lar. Lang. fr.] av. 1694 adj. numéral ordinal (La Font. Pays. ds Littré). B. 1. Désigne le nombre deux ca 1270 de deus en trois pour indiquer la rapidité (Richard le Beau, 296 ds T.-L.) ; fin xiv e-début xve s. deux p. oppos. à un (Myst. Saint Clément, éd. Ch. Abel, 137 b) ; 1690 (Fur. : Cela est certain comme deux et deux font quatre); 1736 mus. deux-quatre (Monteclair, Princ. de mus., p. 29) ; av. 1538 désigne le nombre deux sur un élément de jeu (Gringore, II, 224 ds IGLF) ; 1690 (Fur. : On dit au Triquetrac, Double deux, quand on amene un doublet de deux) ; 2. 1690 désigne le chiffre qui représente le nombre deux (Fur.) ; 3. av. 1699 ordinal, désigne le 2e élément d'un ensemble numéroté (Racine d'apr. Littré, s.v. n°4) ; 1835 (Ac.) ; 1873 deux décembre désigne le coup d'État du 2 décembre 1851 (Zola, Ventre de Paris, p. 661). Du lat. dŭos acc. masc. plur. de duo « deux ».

Vous pouvez lire également la définition du mot deux afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :

Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 ; Édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982),


"Symbole d'opposition, de conflit, de réflexion, ce nombre indique l'équilibre réalisé ou des menaces latentes. Il est le chiffre de toutes les ambivalences et des dédoublements. Il est la première et la plus radicale des divisions (le créateur et la créature, le blanc et le noir, le masculin et le féminin, la matière et l'esprit, etc.), celle dont découlent toutes les autres. Il était attribué dans l'Antiquité à la Mère ; il désigne le principe féminin. Et parmi ses redoutables ambivalences, il peut être le germe d'une évolution créatrice aussi bien que d'une involution désastreuse.

Le nombre deux symbolise le dualisme, sur lequel repose toute dialectique, tout effort, tout combat, tout mouvement, tout progrès. Mais la division est le principe de la multiplication, aussi bien que de la synthèse. Et la multiplication est bipolaire, elle augmente ou diminue, selon le signe qui affecte le nombre.

Le deux exprime donc un antagonisme, qui de latent devient manifeste : une rivalité, une réciprocité qui peut être de haine autant que d'amour ; une opposition qui peut être contraire et incompatible, aussi bien que complémentaire et féconde.

Une image double dans la symbolique, deux lions, deux aigles, etc. renforce, en la multipliant, la valeur symbolique de l'image ou, à l'inverse, en la dédoublant, montre les divisions internes qui l'affaiblissent.

Toute la symbolique africaine repose sur un dualisme fondamental, considéré comme la loi cosmique par excellence : il y a dans l'homme la mort et la vie, le bien et le mal ; du même Gueno (dieu) viennent le bien et le mal ; toute chose a son aspect positif (diurne) et son aspect négatif (nocturne) ; à noter aussi la rivalité de la gauche et de la droite, du haut et du bas, de l'inférieur et du supérieur en chaque être et dans ses réactions avec tout être, des points cardinaux opposés deux par deux, du jour et de la nuit, des sexes...

Dans le système arithmosophique des Bambara (du Mali), le chiffre de la dualité initiale et de la gémellité est un symbole d'union, d'amour ou d'amitié.

Dans le monde celtique, un certain nombre de figures mythiques vont par deux, groupant ainsi des caractères opposés ou complémentaires. Le travail d'exploration et d'interprétation de la mythologie celtique n'est pas assez avancé pour qu'on en puisse nommer un grand nombre avec certitude, mais le couple, la dualité essentielle est, en pays celtique, celle du druide et du guerrier, souvent réunie ou concentrée en une seule entité divine. L'un représente la force, l'autre la sagesse de la tradition. Toutes les séries ou constructions mythologiques respectent ce principe dualiste qui s'intègre facilement dans une série de symboles numéraux couvrant le champ théologique.

Sur le dualisme chinois, voir Yin et Yang.

Selon l'arithmosophie d'Allendy, deux est le nombre de la différenciation relative, de la réciprocité antagoniste ou attractive. Comme tout progrès ne s'opère que par une certaine opposition, tout au moins par la négation de ce que l'on veut dépasser, deux est le moteur du développement différencié ou du progrès. Il est l'autre en tant qu'autre. De même, si la personnalité se pose en s'opposant, comme on l'a dit, deux est le principe moteur sur la voie de l'individualisation. Les symboles binaires, ou les couples sont innombrables dans toutes les traditions : ils sont à l'origine de toute pensée, de toute manifestation, de tout mouvement.

Dans la culture iranienne, on retrouve le chiffre deux attaché aux thèmes suivants :

  • le jour et la nuit présentés comme deux aspects de l'éternel retour du temps et du mouvement céleste ;

  • le monde d'ici-bas et le monde de l'au-delà, symbolisés par deux demeures ou deux palais (do-sarâ) ;

  • la vie terrestre représentée par une demeure faite de poussière, où existent deux portes, l'une pour entrer et l'autre pour sortir, c'est-à-dire mourir ;

  • la brièveté de la vie illustrée par un séjour de deux jours (do rûza-maqân) dans ce monde ;

  • les divergences et les différends entre les hommes de chaque époque ont été traduits par un climat où règnent deux atmosphères (do-havâî)

Dans les descriptions populaires poétiques de la beauté d'une femme, certaines parties de son corps et de son visage sont associées deux par deux à des images que l'on retrouve dans tous les contes populaires. En voici un exemple :

Deux boucles d'oreilles de perles ornaient ses deux lobes, deux tresses comme deux bouquets de narcisses caressaient la rose de son visage où deux grains de beauté faisaient penser à deux Indous noirs s'asseyant au bord de la source de ses lèvres ; ses deux yeux ressemblaient à deux narcisses, ses deux lèvres à deux cornalines suaves, et ses sourcils étaient dessinés comme deux arcs... ; ses deux seins comme deux citrons doux d'Omman se dessinaient sous sa chemise de soie... ; ses deux jambes avaient la grâce de deux colonnes d'ivoire, etc.

En témoignage de son respect ou de son amour, au cours de libations, le héros met les deux genoux sur le sol, en offrant des deux mains une coupe de vin à une princesse ou à sa bien-aimée.

Pour exorciser les esprits malfaisants ou pour briser l'enchantement d'un château, le héros récite deux rakat de prières musulmanes.

Pour bien rendre l'image d'un démon, l'accent est toujours mis sur ses deux cornes.

Les principales expressions persanes utilisant le chiffre deux sont très nombreuses et tendent toutes à montrer que les vertus du sujet sont doublées, décuplées, portées en quelque sorte au carré ou à l'infini, dans la mythologie persane. Par exemple, le messager à deux chevaux signifie une extrême rapidité ; une tente à deux compartiments, l'extrême confort, etc."

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

Le Taï-Ghi-Tu ou symbole du Yin et du Yang, le zodiaque, le rythme binaire sont autant de représentations symboliques du rôle unificateur que joue le 2. Si, communément, 2 représente une petite quantité ou un petit nombre, tel que nous l'entendons et l'abordons ici il en est tout autrement. En effet, nous n'envisageons pas de traiter des qualités quantitatives des nombres, qui nous ont certes très utiles pour compter, classifier, organiser, répartir, rassembler, mais de leur portée symbolique. C'est la raison pour laquelle nous mettons un N majuscule à "Nombres", car chacun d'eux forme un tout indivisible, une unité à part entière, dont le principe originel et initial est contenu bien sûr dans le 1, ou retourne à lui en quelque sorte.

L'un des lus beaux symboles figurant l'ensemble parfait que forme le 2 est, sans conteste, celui du Yin et du Yang tel qu'il est représenté dans le tao, en Chine. Le principe même du tao, philosophie et doctrine religieuse dont la règle de base repose sur l' "impermanence" des choses et leur transformation constante, est figuré par le Taï-Ghi-Tu. Plus connu sous le nom de symbole du Yin et du Yang, il signifie littéralement "l'image de l'absolu", ou plus exactement "l'image de la transformation suprême". Ce principe présente bien des analogies avec celui de la prima materia des alchimistes, puisqu'il s'agit aussi d'une image de l'énergie universelle qui préside à toute vie.

Le Taï-Ghi-Tu est un cercle parfait, divisé en deux parties égales par une sorte de S central et vertical qui, symboliquement, figure le serpent ou le dragon originel en Chine. Dans la partie gauche et blanche, attribuée au principe Yang ou grand principe masculin, figure un point Yin et noir. Dans la partie droite et noire, attribuée au principe Yin ou grand principe féminin, se trouve un point Yang et blanc.

Ainsi, le dragon qui se trouve au centre, en même temps qu'il sépare le Yang du Yin, engendre un mouvement constant entre ces deux principes fondamentaux et leur interpénétration constante, figurée par la présence d'un point Yin dans la partie Yang du Taï-Ghi-Tu, et celle d'un point Yang à l'intérieur de sa partie Yin. C'est ainsi que les Chinois envisagent la mutation constante des deux grands principes essentiels de toute vie qui, au fond, ne forment qu'un, mais, étant deux, peuvent s'engendrer l'un l'autre en permanence et être à l'origine des multiples formes de la vie sur Terre et dans l'univers. Soulignons que ce symbole du Yin et du Yang se retrouve dans ceux des signes du Cancer et des Poissons de notre zodiaque, et que ce dernier contient autant de signes dits masculins que féminins. Les signes masculins sont le Bélier, les Gémeaux, le Lion, la Balance, le Sagittaire et le Verseau ; les signes féminins sont le Taureau, le Cancer, la Vierge, le Scorpion, le Capricorne et les Poissons. En d'autres termes, tous les signes de Feu et d'Air du zodiaque sont masculins, tandis que les signes de Terre et d'Eau sont féminins. Mais rassemblés dans le zodiaque, ils forment une sorte d'ensemble cohérent ayant chacun leurs qualités et leurs propriétés, dans lesquelles semblent baigner et dont s'imprègnent les astres qui les traversent, ayant eux-mêmes un principe Yang ou Yin, selon la nature de l'astre en question. Comme on le voit, il n'est pas absurde de dire que le zodiaque est le Taï-Ghi-Tu d'Occident.

Le rythme. On peut imaginer sans peine comment l'homme prit conscience du rythme et entendit en lui le chant magique et sacré de cette litanie fondée sur un système binaire, qui put lui être inspiré aussi bien par son rythme cardiaque que par la cadence naturelle de son pas, quand il marchait ou quand il courait.

En effet, nous serions tentés de croire - bien que cela soit pure spéculation de notre part, car nous ne possédons aucune preuve tangible pouvant étayer notre pensée -, que c'est en marchant t en écoutant le mouvement constant de diastole et de systole de son cœur, que l'homme conçut le rythme et lui donna un caractère magique, puisque ce rythme, qu'il entendait en lui, semblait parfaitement correspondre à certains bruits et chants de la nature, comme ceux des vagues, de certains oiseaux, du vent dans les arbres, de la pluie tombant sur le sol, etc.

Ainsi, si nous poursuivons notre spéculation, pour mieux illustrer le symbole du 2 tel qu'il fut perçu et conçu par nos ancêtres, c'est peut-être en prenant conscience du rythme binaire sur lequel repose la grande symphonie de la nature, et qu'il possède en lui, que l'homme prit conscience de tout ce qui était double : l'homme et la femme, le Ciel et la Terre, le haut et le bas, le jour et la nuit, le chaud et le froid, le Soleil et la Lune, l'intérieur et l'extérieur, la vie et la mort, l'âme et le corps et, beaucoup plus tard, le pur et l'impur, le bien et le mal. Nous disons beaucoup plus tard car, a priori, ce qui était double n'impliquait pas forcément la notion de dualité ou d'opposition, au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Effectivement, d'emblée, 2 fait allusion au duo, au couple, à l'union, au double qui n'est autre que soi-même. La dualité caractérise ce qui est double, non ce qui est opposé. Quant au duel, qu'à tort on assimile souvent à la dualité entendue comme opposition, rivalité, lutte entre deux personnes ou deux choses, son origine étymologique nous apprend que ses racines sont dans le latin bellum, qui signifie "guerre, combat", et non dans "duo", d'où dérive "deux".

Fiche d'identité du 2 :

Noms : le duo, le double, la dualité, le binaire.

Correspondances arithmomanciques, avec les lettres de l'alphabet : B, K et T.

Correspondance avec les lettres-nombres du code de la kabbale : Beith

Correspondance astrologique : Saturne

Couleurs : Le noir ou le brun, symbolisant la matière visible.

Symbole géométrique : 2 points, 2 lignes, 1 angle.

Quelques figures et symboles du 2 :

Le plus grand paradoxe du 2, c'est qu'il représente, côte à côte et unis, le visible et l'invisible.

En effet, si le 1 est figuré par un point au milieu d'un cercle, c'est-à-dire un point visible au milieu d'un cercle représentant tout ce qui est invisible, le 2 nous montre un cercle divisé en deux parties égales, dont la partie gauche est blanche, et la droite est noire. Et, comme dans le Taï-Ghi-Tu, un point noir situé au centre de la partie gauche et blanche indique l'apparition du visible dans l'invisible, tandis que le point blanc dans la partie droite et noire figure la porte de l'invisible dans le visible.

L'hélium est l'élément atomique numéro 2 de la table dite de Mendeleïev. Son atome est constitué par 2 noyaux, dont chacun est composé de 2 protons et de 2 électrons. Curieusement, c'est à partir de la racine étymologique grecque helios, le Soleil, que l'astrophysicien anglais Norman Lockyer donna ce nom au deuxième élément atomique, en 1868. Nous disons curieusement car, bien sûr, l'astre en analogie avec le 2 est Saturne, et parfois la Lune en tant que grand principe féminin, mais pas le Soleil."

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Selon Nathalie Le Luel, auteure du Dictionnaire des Symboles (Éditions Jean-Paul Gisserot, 2015),

"Le symbolisme du chiffre Deux est ambivalent car il est à la fois le symbole de l'association, de l'union, du couple, et celui de l'opposition, du conflit, de la rivalité. Il symbolise la dualité, une dualité qui est soutenue par un principe de tension positif (équilibre) ou négatif (affrontement) et qui peut ainsi tendre soit vers l'accroissement, soir vers la synthèse. La dualité est une notion symbolique très importante dans nombre de cultures et de religions. Deux renvoie à la première et à la plus radicale des divisions : celle entre le créateur et le créé, celle entre le bien et le mal, celle entre la vie et la mort, celle entre le jour et la nuit, celle entre le blanc et le noir, celle entre l'homme et la femme, etc. Ce principe binaire et complémentaire est souvent structurant ans beaucoup de sociétés. Il est aussi le chiffre des ambivalences (création - destruction) et des dédoublements (par exemple, gémellité symbolique comme celle de Remus et Romulus, fondateurs de la ville de Rome). Enfin, la symétrie, donc la représentation en double d'un élément donné, est considérée comme un signe de beauté."

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Dans La numérologie dans l'après-vie, Décryptage de la stratégie qui précède une incarnation (Éditions Arcana Sacra , 2017) écrit par Denis Schneider, voici comment est présenté le 2 :

Symbolique : La Lune. Éléments : l'eau. Féminin. Pair. Passif.

Dualité, séparation du 1 en deux phases égales de polarités opposées. Principe récepteur.

La Papesse des tarots.

Signification : Réceptivité, émotivité, sensibilité, intuition, imagination, curiosité, énergie mentale.

Bipolarité ; dualité complémentaire ou antinomique. Instabilité, doute, rêverie, passivité.

Couple, mariage, sexualité.

Personnalité : Aimable, bienveillant, généreux, équilibré, discret, calme, paisible, rêveur, émotif, timide, indécis.

Goût des contacts, tolérant, diplomate habile, sait garder ses ambitions secrètes.

Sans hardiesse, c'est un excellent assistant ou collaborateur qui préfère rester en retrait plutôt qu'imposer ou diriger.

Intellectuel, à l'imagination féconde et créatrice, a souvent des dons artistiques et le goût des voyages et du changement ; c'est pourquoi dans le couple, qui a une grande importance pour lui, il n'est pas toujours très fidèle. Il a un besoin impérieux de l'autre, parfois plus amoureux de l'autre que de tel autre.

Au négatif : Tendance à une fragilité psychique, à une instabilité mentale, cyclothymie, indécision, paresse, à un manque de rigueur ; impressionnable et émotif, tendance à une trop grande soumission et une sensualité qui peut conduire à l'amoralité ou à la perversion.

 

Même analyse, mot pour mot dans La Numérologie appliquée, Ontologie et Holistique (Éditions Arcana Sacra, 2018) de Denis Schneider.

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