Anne
La Lune du Loup
La première pleine Lune de l'année, est également appelée la "Lune du loup".
Origine :
D'après Anthony Detrier, auteur d'un article intitulé "Ne ratez pas la "Lune du loup", première pleine Lune de l'année", paru sur le site maxisciences ce jour :
Une pleine Lune au nom très mystérieux
Bien évidemment, le nom de cette pleine Lune n'a pas été choisi au hasard. Pour en connaître l'origine, il faut remonter le temps de plusieurs siècles. C'est le célèbre périodique américain The Old Farmer’s Almanac qui a renommé les pleines Lunes, en reprenant ceux utilisés dans "un certain nombre d'endroits, y compris de sources amérindiennes, coloniales américaines et européennes".
Pour ce qui est de la pleine Lune de janvier, elle porte ainsi le nom de "Lune du loup". Pourquoi ? Car c'est généralement la période de l'année à laquelle les populations entendaient le plus les loups hurler. La revue précise que l'on croyait "traditionnellement que les loups hurlaient à cause de la faim en hiver, mais nous savons aujourd'hui que les loups hurlent pour d'autres raisons". Nous savons aujourd'hui que les canidés hurlent par exemple pour définir un territoire, communiquer ou encore coordonner la chasse.
Quand pouvez-vous l'admirer ?
Pour être tout à fait complet, sachez que la "Lune du loup" possède aussi d'autres surnoms à travers la planète. Elle est notamment appelée la "pleine Lune de glace" car les cours d'eau sont généralement gelés à cette période. Mais certains l'appellent également la "Lune d'hiver", la "vieille Lune", la "Lune centrale" ou encore la "Lune après Yule".
Cette année, c'est dans la nuit du 28 au 29 janvier que vous pourrez admirer la "Lune du loup". Cette pleine Lune, sous le signe du Lion, sera visible à son apogée en France dès 20h17. Une paire de jumelles ou encore mieux, un télescope, pourront vous donner un aperçu toujours plus féérique de ce spectacle durant lequel notre satellite sera plus brillant que d'habitude. Et si vous la ratez, rendez-vous le 27 février 2021 pour la "Lune de neige".
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Contes et légendes :
Lue sur le blog de Klervieyoga :
« Selon une ancienne légende, lors d’une nuit sombre, la lune descendit sur la terre pour découvrir ses mystères. Mais tandis qu’elle jouait parmi les arbres, elle s’empêtra dans leurs branches. Un loup vint la libérer, et ils passèrent la nuit entière à se raconter des histoires, à jouer et à se divertir.
La Lune s’éprit de l’esprit du loup, et dans un geste d’égoïsme, elle vola son ombre afin de se rappeler à jamais de cette nuit. Depuis lors, le loup hurle à la lune pour la supplier de lui rendre son ombre. »
Mythologie :
La Lune permet de faire symboliquement le lien entre le loup et la femme comme le montre cet extrait de Grimaud cité par Denise Jodelet , auteure de "Le loup, nouvelle figure de l'imaginaire féminin. Réflexions sur la dimension mythique des représentations sociales." (Pensée mythique et représentations sociales, 2010, pp. 23-62) :
Grimaud se réfère formellement à cette vision d'Estés quand elle déclare :
"Surtout une même violence prédatrice, issue d'un même malentendu, s'exerce contre les loups et les femmes. Sirènes ou sorcières, elles ont été punies de leur relation primitive, sauvage, essentielle avec la nature. On a voulu mutiler leur mémoire enfouie du Jardin, d'où la beauté comme la perte ressuscitent parfois d'étranges souvenirs et de puissantes intuitions. Certaines ont été brûlées, d'autres bannies. Chez d'autres encore l'ombre, quand elles courent sous la lune, s'étend et s'ébroue comme celle d'une louve. Ce sont celles qui rient et aiment sans contrainte, enfantent et créent, se réjouissent de leurs formes et du sang chaud qui s'échappe de leur corps ; et qui connaissent d'instinct les vertus de chaque herbe et le poison des fruits." (2003, p. 220).
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Elle évoque ainsi le cas d'une jeune femme américaine à qui son mari interdit l'écriture et va pour l'en empêcher jusqu'à l'envoyer en Hôpital psychiatrique, ou celui de Fanny Mendelssohn, compositrice douée autant que son frère Félix, et à qui son père interdit de jouer et composer de la musique. Refusant de se plier aux contraintes institutionnelles, elle quitte le Conservatoire de Musique où elle étudiait à Paris. A partir de ce moment elle fait un rêve récurrent, annonciateur de sa rencontre avec les loups : elle marche "dans un décor primordial... dans une solitude à perte de vue... Et soudain j'ai entendu un long hurlement, une plainte immense et absolument verticale qui m'a emplie, non pas de terreur, mais de joie, comme si enfin, par un appel, ce que je cherchais m'indiquait la voie pour l'atteindre". Plus tard, quand son talent pianistique aura été confirmé par une reconnaissance mondiale et qu'elle aura réussi à créer la fondation pour protéger les loups dans la forêt de Yellowstone, elle dira sa proximité avec les loups : "j'avais les loups, j'avais la musique. J'avais la musique des loups sous la lune, et dans mon jeu toute l'animalité qui sauvegarde l'artiste" (ibid, p. 233).
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