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Le Casoar




Étymologie :


  • CASOAR, subst. masc.

Étymol. et Hist. I. 1665 zool. Quessaoüarroé (Monconys, Journal, II, p. 22 ds Arv. [récit d'un voyage à Londres]), forme isolée. II. 1. 1677 Casouard (Fr. de L'Estra, Rel. ou Journ. d'un Voy. fait aux Ind. Or., p. 243 d'apr. König) ; 1733 casoar (Mém. de l'Acad. des Sc., 1666-1669, t. III, 2de partie − éd. Paris, 1733 − p. 157 ds König) ; 2. p. ext. mil. xixe s. arg. des saint-cyriens (E. Titeux, St Cyr et l'école spéc. milit. en France, p. 458 : Le plumet de grande tenue [inauguré le 24-8-1855], surnommé plus tard le casoar) ; 1881 (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod.). I empr. à l'angl. cassawarway, puis cassowary « id. » (Arv.) attesté dep. 1611 (forme cassawarway ds NED), lui-même empr. à kasuwāri ou kasuāri, terme d'un dial. n'appartenant pas au domaine malayo-polynésien de la Nouvelle Guinée occidentale ou des Moluques (König, p. 60). II empr. par l'intermédiaire du lat. des naturalistes hollandais casoaris « id. » 1631 ds König, p. 60, note 1.


Lire également la définition du nom Casoar afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Casuarius casuarius ; Casoar à casque ;

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Symbolisme :


Bernard Huyghe, auteur d'un article intitulé "La violence : une réciprocité manquée ?." (In : Culture, 1982, vol. 2, no 2, pp. 15-29.) étudie de près un rituel des Umeda de Nouvelle-Guinée :


L’atmosphère générale de l’Ida en est une de masculinité et d’hostilité. Il est accompli durant la saison des orages et tempêtes, qui sont vus comme expression de la sexualité masculine, c’est aussi la saison des nourritures masculines : viande, poisson, noix de coco, sagou fermenté. Les hommes convergent vers l’enclos rituel en poussant des cris de guerre et on peut sans faute parler d’une atmosphère d’effervescence sociale ; souvent des querelles éclatent avant et pendant la danse. Il y a une sensation de violence potentielle dans l’air, les casoars sont les « seigneurs du désordre» (Gell, 1975: 244). L’hostilité est également symbolisée par l’entrée des visiteurs d’autres villages dans l’enclos rituel : ils entrent en groupe, faisant une démonstration guerrière, menaçant les gens de leurs flèches et criant des cris de guerre ; on les apaise avec de la nourriture (Gell, 1975: 189). Gell a l’impression qu’un certain nombre de rôles intermédiaires (ogres, démons, etc.) remplissent une fonction cathartique : les hommes y laissent libre cours à leur agressivité.

[...]

Le casoar, identifié avec la génération des hommes adultes et mariés est le premier et le plus prestigieux des rôles. Ce rôle a des connotations sexuelles évidentes : les danseurs portent une gourde pénienne élongée, exagération phallique de la gourde portée par les célibataires, de plus ils dansent de telle façon que cette gourde vient frapper des graines de sagou portées en ceinture autour de l’abdomen, imitant ainsi intentionnellement la copulation (Gell, 1975: 180), et symbolisant par là la sexualité libérée des hommes adultes, opposée à la sexualité réprimée des jeunes célibataires. Il y a d’autre part association ouverte du casoar avec l’agressivité, la masculinité et la sauvagerie (dans le sens de non domestiqué). C’est l’animal sauvage par excellence dans l’environnement Umeda et il est associé à une classe d’animaux masculins/ agressifs, conséquence de son aspect noir et poilu et de son comportement particulièrement méfiant et agressif. Il est associé aux mariables/ ennemis potentiels, car comme eux il doit être « chassé » et est en tant que gibier la négation même de la chasse. Son agressivité est de plus anti-sociale : on en parle comme étant mauvais, terrible, mais en termes d’une admiration évidente. Il y a association très nette entre cette « mauvaiseté » et la satisfaction personnelle et le prestige social qui en découlent pour l’acteur.

[...]

Le symbolisme de la couleur noire chez les Umeda est à cet égard très intéressant. Le noir est la couleur des casoars mais aussi des esprits. Surtout c’est la couleur de la terreur et de la violence (Gell, 1975 : 319). L’équipement du guerrier, son arc, ses flèches, son armure et son corps sont noirs. Cette noirceur était obtenue à partir du jus de certains arbres, mais aussi en fumant l’équipement au dessus du foyer. Il est alors frappant de noter qu’avant la colonisation, les corps des décédés étaient également fumés et noircis avant d’être abandonnés dans des cases vides. Comme le dit Clastres (1977b : 89), un guerrier n’a pas le choix : il est condamné à désirer la guerre ; et, par la logique guerrière, il est aussi étroitement associé à la mort que la femme-mère l’est à la vie. C’est le double lien de la supériorité masculine : l’autonomie et la permanence de sa mort. L’ultime échange (pour le guerrier) c’est celui de la gloire éternelle contre l’éternité de la mort (Clastres, 1977b : 98). Et de fait, le fumage au-dessus du foyer ne noircit pas seulement les choses, il les conserve aussi, il les rend dures, permanentes. Le noir ne représente pas seulement «les ténèbres extérieures, la forêt sombre habitée par des esprits, des ogres, des sorciers à la recherche de leurs victimes, des guerriers noirs destinés au massacre, et des casoars, mais aussi des choses antiques et d’une qualité immémoriale» (Gell, 1975 : 320).

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Dans L'Avènement du père : Rite, représentations, fantasme dans un culte mélanésien (Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 6 juil. 2017, 1995), Bernard Juillerat nous explique le symbolisme du Casoar :


Symbolisme du casoar : Dans nombre de cultures de Nouvelle-Guinée, le casoar est un symbole essentiellement féminin, mais dont la féminité est empreinte d'ambivalence ; il incarne préférentiellement une vieille femme, héroïne ou ancêtre mythique et apparaît souvent comme androgyne (Gardner, 1984). On peut interpréter l'image culturelle du casoar dans certaines sociétés comme symbole de la femme phallique ; les incantations de Yangis citent à la fois le pénis et le vagin du casoar mythique. Ce dernier trait est sans doute paradoxalement en rapport avec le fait qu'aucun organe sexué n'est facilement repérable chez cet oiseau doté d'un cloaque urogénital, ce qui a fait penser certains groupes que le genre casoar n'est composé que de femelles.

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Nicole Viloteau, autrice de Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) nous explique le lien entre le Casoar et l'école Saint-Cyr :


« D'où vient le casoar des saint-cyriens ? Bien que l'école militaire fût fondée en 1802, para Bonaparte, le terme de casoar ,'y est entré qu'en août 1855. Ce mois-là,, la reine d'Angleterre Victoria 1ère, en visite officielle, débarquait à Cherbourg au milieu d'une fabuleuse fête, prémices de l'Entente cordiale après des siècles d'hostilité. L'empereur Napoléon III inaugura une statue de son oncle sur ce qui se nomme toujours la place Napoléon à Cherbourg. Et Victoria offrit à la France un oiseau vivant fort rare, venu de ses possessions australiennes : le Casuarius casuarius portait des plumes blanches sur la caroncule ou jabot, bleu et rouge sur le cou et une sorte de casque de cuir sur la tête... Les saints-cyriens se pressèrent pour le voir et s'écrièrent : "Mais les gars, regardez ! IL est bleu, blanc, rouge comme nous !" L'illustre shako bleu au plumet rouge et blanc était baptisé... » ( Ça m'intéresse, numéro d'avril 2004).

 

Le Casoar est ainsi pour les saint-cyriens, un symbole de sacrifice qui a acquis une aura mythique lors des charges de 1914. Ce chant est toujours chanté par l'école lors des défilés :


Quand les Cyrards quittant l'Ecole

A Paris débarquent gaiement

Les casos frisés par le vent

Se répandent en bandes folles.

Ils flottent, ils flottent gentiment

Les casoars rouges et blancs.

Ils font l'objet des rêveries

Des mamans berçant leur bébé

Les potaches à l'air blasé

Leur jettent des regards d'envie.

Ils fuient rapides et légers

Comme des rêves ébauchés.


Ils vont là où le cœur les mène

Au nid d'amour pour s'y griser

De caresses et de baisers

Dont ils sont privés en semaine.

Ils frôlent des minois charmants

Les casoars rouges et blancs.


Mais quand là-bas à la frontière

Le canon les a appelés

Ils vont combattre en rangs serrés

Pas un ne regarde en arrière.

Ils sont les premiers à l'assaut

Les valeureux petits casos.


Rouges et blancs, ils sont l'emblème

Des amours noyés dans le sang,

L'adieu que le Cyrard mourant

Fait porter à celle qu'il aime.

Ceux-là font couler bien des pleurs

Qui sont tombés au champ d'honneur.


Tantôt les caresses des femmes,

Tantôt les balles et les boulets,

Aimer, mourir, c'est leur métier

De servir la France et les dames.

Voilà ce que disent en mourant

Les casoars rouges et blancs.

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Mythologie :


Bernard Juillerat, auteur de L'Avènement du père : Rite, représentations, fantasme dans un culte mélanésien (Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 6 juil. 2017, 1995) rapporte des mythes dans lesquels le casoar tient un rôle important :


Le casoar [seule une version ésotérique précise qu'il était en train de se métamorphoser progressivement en cocotier] se cache au fond de la forêt et y amasse de la nourriture. Il reste là. Les hommes n'ont rien à manger. Le casoar détient tous les aliments. Les hommes ont faim. Il se lève et parvient chez les hommes. Il coupe sa caroncule et en distribue, avec des noix de coco, du sagou, du gibier, des aliments végétaux. Il va dans d'autres villages et fait de même. Là où il est, les gens sont rassasiés, mais lorsqu'il est reparti ils sont affamés. Les hommes décident alors le tuer. Le casoar vient s'installer sur les terres Kununk [territoire de Punda]. Un homme nommé Pet arrive, le voit. Pet lui ouvre un œil en perçant ses tissus pétiolaires [de sa partie cocotier] avec une épine de sagoutier. Le casoar va ensuite s'installer à la rivière Mwasya [Sahya, ancien village unique des Yafar.] Des chiens le découvrent et aboient. Wam |le jeune héros positif des Yafar, fondateur de la société] les entend, prend son arc et va voir. Un œil du casoar est ouvert, l'autre encore fermé. Wam le pique avec une herbe pos et l'autre œil s'ouvre. Ses deux yeux sont maintenant ouverts. Le casoar-cocotier ne détient plus qu'un seul œuf (ou une seule noix). Les hommes veulent se l'approprier. Wam le fait tomber lorsqu'il ouvre le second œil ; l'œuf roule sur des feuilles de cocotier au sol. La femme Arsa, épouse de Nef, arrive ; elle le voit et appelle son mari pour qu'il le « tue ». Nef pénètre l'œuf de son pénis |éjacule en lui ?]. L'œuf éclot et un petit casoar apparaît [Le premier casoar naturel]. - Une autre version parle d'une dernière noix de coco qui est brisée et dont le hoofuk est partagé entre les Umeda et les Yafar ; de la part yafar naît le sagoutier fenaw [sagoutier de genre féminin].

Finalement les hommes de toutes les tribus waïna se rassemblent et lapident le casoar à la rivière Anuwo [terres d'Umeda]. Son corps tient du casoar, du cocotier et du sagoutier afwêêg. Les hommes découpent son corps et en disposent les parties autour d'eux. Les Umeda prennent la griffe médiane et ajoutent des plumes, du sang du cœur et les yeux. Ils font du feu au pied du sagoutier afwêêg et du cocotier [issu du casoar ?] : le feu prend mais s'éteint à plusieurs reprises. Wam, le fils [héros yafar], suit les traces du casoar et arrive à la rivière Anuwo. il attire l'attention des Umeda en marchant sur des graines sèches [des espèces totémiques]. Il leur explique pourquoi il est venu. Ils lui remettent la griffe, les yeux et le cœur. Ils essaient toujours d'allumer le feu. Wam intervient ; il coupe son pénis et le jette dans le feu [ou éjacule] : la flamme jaillit. Tous reculent. Wam emporte les trophées du casoar qui sont aujourd'hui ceux du akba na awaag, du Maître du Soleil.


Des variantes de ce mythe existent dans toute la région du nord des Border Moutains. Le casoar primordial y apparaît comme un être nourricier contrôlant toute la nourriture. La caroncule, l'œuf ou la noix de coco sont des métaphores du sein. La colère des hommes émane de leur frustration, de leur sentiment d'abandon ; le matricide met fin à cette longue dépendance et peut être interprété comme la sanction symbolique du sevrage. Notons que le « sein » unique (phallique) du casoar et sa double métamorphose en cocotier (totem féminin) et en sagoutier afwêêg (totem masculin), fait de lui non seulement un hybride entre animal et végétal, mais aussi un être androgyne.

Ce dernier récit nous parle d'un matricide fondé sur le manque, du meurtre d'une figure maternelle nourricière qui ne peut tout donner ; nous sommes là dans un registre du tout ou rien.

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Littérature :


Dans Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) Nicole Viloteau croque sur le vif des portraits animaliers insolites :


Framboises et casoar


WONGALING RIVER. Région de Bingil Bay. Vendredi 29 octobre 1982. Je longe cette petite rivière drainant un bloc de rain forest. Les cimes des grands arbres forment un chapiteau de dentelles noires. Temps pluvieux, arc-en-ciel, et brèves trouées de ciel bleu. A une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau se déchaîne la mer de Corail, noire ou turquoise, selon les saisons et les caprices de la mousson.


Encore des wallabies qui se savent en bondissant comme d'énormes lapins de garenne. Leurs crottes sont identiques à celles des garennes : rondes, noires, luisantes, mais dix fois plus grosses. Dans une brèche forestière, je cueille des framboises sauvages dont raffolent casoars et lémuriens. Appétissantes, bien rouges, riches en vitamines elles sont... insipides. Leur cueillette s'avère délicate ! Elles coiffent le sommet d'un arbuste à grandes feuilles urticantes !


Je réintègre la jungle obscure... Je me sens épiée. Mal à l'aise. Une grande silhouette noire se profile derrière des arbustes. Un casoar ! Il est très grand... me dépasse au moins d'une tête ! Il fait un drôle de bruit en s'avançant vers moi : un boum-boum feutré, tout à fait dissuasif, et secoue en rythme son long cou d'autruche d'un bleu phosphorescent. S'il voit que j'ai la trouille, il risque de me charger ! J'essaie de me calmer, de faire le vide, comme lorsque je capture un serpent très venimeux... Alors, mon gros pépère ? Bonjourrr... Zut ! Il se rapproche. C'est très impressionnant de voir cette grande bête austère à la tête rehaussée d'un long casque osseux...


L'écart entre nous diminue. Il avance lentement. Je peux voir à présent ses monstrueuses pattes grises, qui font un bruit lourd, traînant, en touchant le sol. L'un de ses trois grands doigts est armé d'une longue griffe de plus de dix centimètres... Un vrai poignard !


J'ai la tremblote ! Car c'est la saison des pontes et les casoars sont davantage belliqueux : ils sont capables d'éventrer l'ennemi d'un seul coup de patte ! Il ne faut jamais fuir un casoar en colère, sous peine d'être poursuivi et taillé en pièces ! L'animal peut courir à plus de cinquante kilomètres à l'heure. Pour l'instant, le « mien » se tient immobile et majestueux.


Il semble indécis, recule, tourne en rond sur lui-même, m'observe toujours de son regard perçant... Il se replie derrière un écran de pandanus, émet encore quelques roulement de tambour avant de s'éloigner définitivement. J'aperçois vaguement le rouge et le bleu vif de son cou... Le reste du plumage noir et rêche se confond totalement avec le décor.


Je bénis ma tenue de camouflage

qui gomme pareillement ma silhouette.


***


L'oiseau boucher, le serpent et le casoar


Parc national de Galmara, près de Cardwell dans le Nord-Queensland. Mars 1985. Un oiseau boucher au plumage noir et blanc fond du haut d'n arbre sur un eptit serpent venimeux beige foncé ramapnt en douveur sur la litière forestière. Il l'attaque à coups de bec, lui brise la nuque et s'apprête à l'engloutir... lorsqu'un grand bruit traîannt de pas se fait entendre. Une haute silhouette noise se détache sur le fond verdâtre des arbustes. Le casoar ouvre un passage dans le fouillis lianescent, avec son casque et ses grandes pattes griffues.


Il s'avance vers l'osieau boucher qui tient toujours sa proie dans son bec... puis la lâche et décampe à tire-d'aile en poussant des cris désapprobateurs. Pendant ce temps, maître Casoar s'approche du serpent mort, le flaire, le pique et le retourne du bec, le tâte d'une patte... puis l'avale en trois brusques mouvements arrière de la tête et du cou. La raison du plus fort, encore et toujours...


Les habitudes alimentaires des casoars varient en fonction des saisons. Végétariens et omnivores, ils galent leur nourriture en ratissant les feuilles mortes avec les pattes rtandis que leur large bec triangulaire picore fruits, graines et vers. Soixante-dix espèces de graines d'arbres et arbustes sont tributaires de la digestion des casoars ! (1) Pendant la saison des pluies, de décembre à mars, ces grands oiseaux noirs se régalent des fruits bleus acidulés des quandongs, roses, âpres des oignoniers, blancs, fades des lilly-pillies... et aussi de toutes sortes de champignons, d'insectes, de reptiles et de rongeurs. Aujourd'hui, ce roi de la jungle australienne n'a aucun prédateur. même pas l'homme ! Espèce en voie d'extinction, il est officiellement protégé des traditions ancestrales aborigènes !


Note : 1) Graines tributaires de la digestion des casoars : pour germer, elles doivent passer par leur estomac, et fermenter suffisamment. Elles sont ensuite disséminées avec les excrémentes de l'oiseau (zoochorie).


***


La chair délicate de « Gondoyé »


Surnommés « gondoyé » par les tribus Mullenbutas de la région de Tully, les casoars étaient naguère chassés au boomerang pour leur chair savoureuse, leurs gros œufs vert olive de la taille d'un avocat, leurs plumes servant à la confection de parures cérémonielles masculines... Les Aborigènes cuisaient le casoar comme le gibier, dans un « four de brousse », un trou de un mètre sur un mètre cinquante, creusé dans la berge sablonneuse d'une rivière. Ils en tapissaient le fond avec de grosses pierres chauffées à blanc sur un feu de bois pendant quatre heures : ils y déposaient le grand oiseau éviscéré, non plumé, enveloppé de larges feuilles de fougères tressées. Le tout était recouvert de cailloux et d'une couche de sable sur laquelle un petit feu d'appoint était entretenu pendant deux ou trois heures, pour parfaire cette cuisson à l'étuvée.


« Gondoyé » se dégustait

avec des feuilles de gingembre sauvage.

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