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L'Ours

Dernière mise à jour : 9 mars



Étymologie :


  • OURS, subst. masc.

Étymol. et Hist. I. A. 1. Zool. a) ca 1100 urs (Roland, éd. J. Bédier, 30 ; b) α) ca 1680 ours blanc (Rich.) ; β) 1838 ours polaire (Brard) ; c) 1797 ours brun (Voy. La Pérouse, t. 2, p. 190) ; 2 a) α) ca 1500 marchander de la peau de l'ours jusques ad ce que la beste fust morte (Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t. 2, p. 21) ; β) 1668 il ne faut jamais vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre (La Fontaine, Fables, V, 20, 38 ds Œuvres, t. 1, p. 430) ; 1814 vendre la peau de l'ours (Constant, loc. cit.) ; b) 1868 le pavé de l'ours (v. pavé) ; c) α) 1831 se dandiner à la manière des ours en cage (Balzac, Peau chagr., p. 64) ; β) 1845 tourner comme un ours dans sa cage (Flaub., Éduc. sent., p. 152) ; 3. 1765 ours marin (Buffon, Hist. nat., t. 13, p. 375) ; 4. 1919 «jouet d'enfant ayant l'apparence d'un ourson» (Claudel, loc. cit.). B. 1. a) 1671 adj. «qui fuit la société (en parlant d'une personne)» (La Fontaine, Contes, III, 18 ds Œuvres, t. 5, p. 185 ); b) 1694 subst. «personne qui fuit la société» (La Bruyère, Caractères, éd. G. Servois, t. 2, p. 161, § 12) ; 2. a) 1718 ours mal léché (v. lécher) ; b) 1820 «personne d'un caractère grossier» (Michelet, Journal, p. 78). II. 1. 1713 typogr. (d'apr. Esn.) ; 2. 1835 «pièce de théâtre qui vieillit dans les cartons en attendant la publication» (ibid.) ; 3. av. 1853 «salle de police» (ibid.). Du lat. ursus au sens A 1 a. Les emplois fig. et techn. de ours sont issus d'allusion aux mœurs solitaires (I B 1), à la tanière (II 3), à l'aspect lourdaud de cet animal (I B 2) ; ou encore d'une comparaison du mouvement fait par le pressier avec le balancement lourd de l'ours (II 1). Pour la locution ours mal léché, v. lécher.


Vous pouvez aussi lire la définition du nom pour commencer à repérer des pistes symboliques.

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Zoologie :


Selon Matt Pagett, auteur de Le petit livre de merde (titre original What shat that ?, Quick Publishing, 2007 ; édition française Chiflet & Cie, 2008) :


"Taille : 3 m. Poids : 700 kg. Signe distinctif : démarche pesante. L'ours fait peur. Et sa merde aussi, surtout quand elle est bien fraîche. Est-ce que l'ours chie dans les bois ? Peut-être ben que oui, peut-être ben que non. Mais ce qui est sûr, c'est que si un promeneur se retrouve nez à nez avec le plantigrade, c'est lui qui aura la colique.

Description : Des crottes cylindriques de 3 cm à 7 cm de long, d'odeur assez discrète, riche en matières végétales non digérées (graines, herbes, baies). Un repas carné produira des excréments plus sombres, plus liquides, et plus nauséabonds.


Menés par le bout du nez : On sait que les ours sont menacés par la chasse et le repérage de leurs excréments est le meilleur moyen de recenser les survivants ; l'analyse de ces crottes permet de comprendre leur mode de vie et surtout de définir le type de territoires où ils pourraient être réintroduits. Dans l’État de Washington (USA), il y a des labradors dressés pour détecter les merdes d'ours car c'est moins cher que la vidéo surveillance. en outre,, la merde parle beaucoup quand elle se retrouve sur la plaque du microscope : genre, statut, équilibre psychologique, et régime alimentaire. Les résultats obtenus sont de plus en plus fiables grâce aux progrès constants de la science.


Brun ou noir ? L'ours brun étant plus gros que l'ours noir, il serait logique que sa merde soit plus grosse. Ce serait trop facile, et même les tests de laboratoire ne peuvent pas le prouver. Pourtant on aimerait bien connaitre la différence entre un ours brun et un ours noir. Voici quelques tuyaux : comme nous l'avons dit, une merde noire et liquide suggère la présence d'un ours carnivore, donc mangeur d'hommes, à l'occasion. Si la merde est fraîche, l'herbe sur laquelle elle reposera sera encore verte, et ne grouillera pas d'insectes. L'ours n'est donc pas loin, soyez prudents. Sauvez-vous !

Pêche miraculeuse : Exemple d'inventaire insolite de ce qu'on a pu trouver dans des excréments d'ours : boîtes de conserve, montres, chaînes de vélos, enjoliveurs, etc."

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Croyances populaires :


Paul Dufournet recense des "Proverbes, dictons et locutions recueillis à Bassy et à Challonges (Haute-Savoie)". (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1/1973. pp. 7-21) :


Pé la Çhandleusâ é fou que l'ours ne veize pa sé quatre montagne sin cin é rintre dien sa dânnâ pé quaranta jheu. (B.)

Le 2 février (Chandeleur) il faut que l'ours ne voit pas ses quatre montagnes (c'est-à-dire que les montagnes sont dans la brume au point qu'on n'en peut voir le sommet), sans cela l'ours retourne dans sa tanière pour quarante jours.

C'est-à-dire que si le temps est clair ce jour-là on a de nouveau du froid pour quarante jours. le même dicton est d'usage à Challonges, mais l'ours est remplacé par le leu, le loup. A mon sens les quatre montagnes (visibles d'ici) sont le Grand-Colombier, le Crédo, la montagne du Vuache et la montagne des Princes. Le Salève me paraît trop loin pour être en cause.

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Selon Grażyna Mosio et Beata Skoczeń-Marchewka, auteurs de l'article "La symbolique des animaux dans la culture populaire polonaise, De l’étable à la forêt" (17 Mars 2009) :


"Actuellement, la connaissance des animaux sauvages est dans la plus grande partie du pays relativement faible. A titre d’argument, on les prétend peu utiles: “... quel en est le profit, puisqu’on ne peut pas les attraper” (Dzierzgwa 1981 : 104). Au passé les animaux tels que le cerf, l’ours ou le loup occupaient une place importante dans la culture populaire. [...]

Tout comme le cerf est un animal solaire, l’ours et le loup font partie des animaux lunaires. L’ours est prédestiné à appartenir à ce groupe par son comportement, tout spécialement par son sommeil hivernal. Sa disparition pendant la période de l’hiver faisait supposer qu’il se rendait quelque part dans l’Autre Monde, au pays des défunts. Le fait d’aller dans l’au-delà permettait de voir en lui un intermédiaire dans les contacts entre le monde souterrain et le monde des vivants. Son aspect menaçant, sa puissance, sa sauvagerie et son rugissement sonore effrayant, faisaient voir en lui un représentant de l’au-delà. Il effrayait aussi par sa fourrure épaisse. La peur constituait la base du tabou qui interdisait d’employer son nom. On le remplaçait donc par des périphrases. En tant qu’habitué de l’au-delà il en rapportait des connaissances aidant à soigner. On considérait que sa sagesse lui assurait aussi la conscience de la justice (Kowalski 1998 : 344). La conviction régnait qu’il ne se nourrissait pas de charogne, c’est pourquoi en faisant semblant d’être mort on pouvait s’en défendre. Le christianisme eut pour effet que ce médiateur païen devint l’incarnation du diable, la personnification de nombreux péchés. Néanmoins dans les rites de Noël, qui ont lieu selon les croyances populaires au moment de transformations importantes du cosmos, l’ours participait aux groupes de chanteurs de noëls. Des hommes déguisés dans des peaux d’ours poilues (Seweryn 1949 : 18), promettaient avec leurs compagnons la prospérité aux gens et aux fermes. L’ours était également présent autrefois dans les groupes déguisés du carnaval qui rendaient visite aux maisons dans la région de Mazovie (Kolberg 1963 : 121). Ce qui était poilu avait rapport avec la richesse, la prospérité. L’ours poilu avait des contacts avec la partie du cosmos où régnait l’abondance de tous biens. Un écho de ces croyances peuvent être les photographies faites autrefois aux bébés. L’enfant nu était placé sur une fourrure poilue, sans qu’on rapporte néanmoins ce fait à la symbolique ancienne. La silhouette de l’ours proche de celle de l’homme, son grognement semblable au grommellement, causaient qu’il était perçu comme un être apparenté à l’homme. En raison de ces associations, on se gardait de manger de sa viande dans les pays slaves de l’est (Moszyński 1967 : 574). En Pologne cet animal était réservé à des cercles strictement définis. Les pattes d’ours étaient un morceau friand dans les cours des nobles. D’autres parties pouvaient être dangereuses pour les consommateurs. Manger le cerveau pouvait causer la folie. Certains éléments du corps: la vésicule biliaire, les dents, les griffes et les pattes, les poils, la boîte crânienne possédaient un effet aphrodisiaque et servaient d’amulettes. L’ours était aussi considéré comme un animal prophétique. Conduit par son meneur, il pouvait prédire par exemple le sexe de l’enfant d’une femme enceinte qui l’aurait nourri (Biegeleisen 1929b : 447). A son retour de l’au-delà, l’ours acquérait des pouvoirs thérapeutiques et pouvait influer sur les forces procréatrices, d’où la croyance en son importance dans bien des pratiques médicales."

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Symbolique :


Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on apprend que :


"L'ours est, dans le domaine celtique, l'emblème ou le symbole de la classe guerrière et son nom (celtique commun artus, irl. art, gall. arth, bret. arzh) se retrouve dans celui du souverain mythique Arthur (artotis*), ou encore dans l'anthroponyme irlandais Mathgen (matugenos, né de l'ours). Il s'oppose symétriquement au sanglier qui est le symbole de la classe sacerdotale. Dans le conte gallois de Kulhwch et Olwen, Arthur chasse le Twrch Trwyth et ses petits. Or cet animal est un sanglier blanc et la lutte, qui dure longtemps (neuf jours et neuf nuits), exprime la querelle du Sacerdoce et de l'Empire. Elle est inverse toutefois en Irlande dans le récit de la Mort des Enfants de Tuireann, où ce n'est plus le sanglier sacerdotal qui ravage les terres du souverain, mais les représentants de la classe guerrière qui assassinent Cian, le père du dieu Lug, caché sous l'apparence d'un porc druidique. On a même en Gaule une déesse Artio (à Berne, dont le nom est toujours celui de l'ours) qui, symboliquement marque mieux encore le caractère féminin de la classe guerrière. On peut noter aussi que les Gallois nomment cerbyd Arthur "char d'Arthur" les constellations à symbolisme polaire de la Grande et de la Petite Ourse.

Chez les Celtes, l'ours s'opposait donc - ou s'associait - au sanglier, comme le pouvoir temporel à l'autorité spirituelle, comme en Inde, le kshatriya au brahmane. Cet aspect, relativement yin par rapport au sanglier yang, explique qu'il se soit fréquemment agi, en fait d'un féminin. A l'autre extrémité du monde, l'ours est l'ancêtre des Aïnu du Japon. Les Aïnu (peuplade ancienne vivant au nord du Japon dans l'île d'Hokkaïdo) pensent que l'ours est une divinité des montagnes, suprême entre toutes. La fête de l'ours a lieu en décembre chez eux (cette fête s'appelle en Aïnu Kamui omante). A ce moment-là la divinité viendrait sur terre et serait accueillie par les humains. Leur laissant divers cadeaux, elle retournerait ensuite au monde divin.


A l'opposé, l'ours est en Chine un symbole masculin, annonciateur de la naissance des garçons, expression du yang. Il est en rapport avec la montagne, qui est son habitat, et s'oppose au serpent (yin, correspondant à l'eau). Yu-le-Grand, l'organisateur du monde, prenait, dans l'exercice de ses fonctions, la forme d'un ours. Encore ne s'agit-il pas vraiment d'un renversement des symboles - tout au plus d'une relative opposition de l'ours à l'ourse - car le wang chinois cumule les deux pouvoirs, et la fonction d'architecte cosmique relève de celui des kshatriya.

On ajoutera que l'ours (riksha) est la monture de la yogîni Ritsamâdâ. L'ésotérisme islamique fait parfois de l'ours un animal vil et répugnant.


En Sibérie et en Alaska, il est assimilé à la Lune, parce qu'il disparaît avec l'hiver et reparaît au printemps. ce qui montre également ses liens avec le cycle végétal, lui aussi commandé par la lune.

Ailleurs, il est considéré comme l'ancêtre de l'espèce humaine car l'homme, qui a une vie semblable à celle de la lune, n'a pu être créé que de la substance même ou par la magie de cet astre des réalités vivantes. Les Algonquins du Canada appellent l'ours Grand-Père. De cette dernière croyance provient vraisemblablement le mythe, très répandu, des femmes enlevées par des ours et vivant maritalement avec leur ravisseur. Chez les Koriaks du nord-est de la Sibérie, chez les Giliaks, Tlingits, Tongas et Haïdas, l'ours est présent aux cérémonies d'initiation, de même qu'il jouait un rôle essentiel dans les cérémonies du paléolithique. Chez les Indiens Pomo (Californie du Sud) les candidats sont initiés par l'ours grizzly qui les tue et creuse, avec ses griffes, un trou dans leur dos.

Dans la Chine archaïque, L. C. Hopkins croit avoir discerné, dans une inscription de l'époque Chang et dans une autre du commencement de la dynastie Tcheou, un chaman danseur à masque et à peau d'ours.


En Europe, le souffle mystérieux de l'ours émane des cavernes. Il est donc une expression de obscurité, des ténèbres : en alchimie, il correspond à la noirceur du premier état de la matière. L'obscurité, l'invisible étant liés à l'interdit, cela renforce sa fonction d'initiateur.

Dans la mythologie grecque l'ours accompagnent Artémis, divinité lunaire aux rites cruels. Il est souvent la forme dont se revêt la déesse dans ses apparitions. L'animal lunaire incarne une des deux faces de la dialectique liée au mythe lunaire : il peut être monstre ou victime, sacrificateur ou sacrifié. En ce sens l'ours s'oppose au lièvre. Il représente typiquement l'aspect monstrueux, cruel, sacrificateur de ce mythe. D'où l'interprétation qu'en fait la psychanalyse, avec Jung.

Comme toute hiérophanie lunaire, il est en rapport avec l'instinct. Etant donné sa force, Jung le considère comme symbole de l'aspect dangereux de l'inconscient.

Dans les temples souterrains (kiva) des Indiens Pueblo, se trouve un foyer rituel nommé ours, cet animal étant lié aux pouvoirs souterrains.

Pour les Yakoutes de Sibérie, l'ours entend tout, se rappelle tout et n'oublie rien. Les Tatars de l'Altaï croient qu'il entend par l'entremise de la terre et les Soïotes disent : la terre est l'oreille de l'ours : pour parler de l'ours, la plupart des chasseurs sibériens utilisent des noms conventionnels, tels que le vieux, le vieillard noir, le maître de la forêt, et très souvent des termes de parenté comme Grand-Père, Grand-Oncle, Grand-Mère, etc. Certaines parties de son corps, telles que les pattes, les griffes, les dents sont utilisées à des fins de magie protectrice ; la patte d'ours, clouée près de la porte de la maison ou de la tente, écarte les mauvais esprits, chez les Toungouses, les Chores, les Tatars de Minoussink. Déposée dans leur berceau, elle garde les petits chez les Yakoutes ; pour les Téléoutes l’esprit de la porte apparaît revêtu d'une peau d'ours. Sa griffe a des vertus thérapeutiques : elle guérit la diarrhée du bétail pour les Chores, elle protège des maux de tête pour les Tatars de l'Altaï. Enfin, de nombreux peuples altaïques prennent l'ours à témoin dans leurs serments ; les Yakoutes jurent assis sur un crâne d'ours ; les Toungouses mordent sa fourrure en disant : Que l'ours me dévore si je suis coupable, etc. De l'autre côté de la loge, là où se tient la nuit, sont les ours, dont la sagesse terrestre est grande de même que leur connaissance de la médecine.

Art inuit

En tout ce qui concerne la chasse à l'ours, les femmes sont soumises à des interdits analogues, la plupart du temps très rigoureux, chez les peuples chasseurs d'Amérique du Nord et de Sibérie, et chez les Lapons. Ainsi chez les Golds, elles n'ont même pas le droit de regarder une tête d'ours. Chez les Lapons, il leur est interdit de fouler la piste de l'ours. Chez les Indiens de la rivière Thomson, comme dans le grand Nord sibérien, la dépouille de l'ours n'est jamais introduite dans la case ou la tente par la prote parce que les femmes utilisent la porte. Toutes ces traditions, selon U. Harva, relèvent d'une magie protectrice, la femme risquant d'être assaillie par l'esprit de la bête, précisément à cause de son sexe, et cet auteur de citer un chant finnois de retour de la chasse de l'ours :

Prenez bien garde, pauvres femmes,

Prenez bien garde à votre ventre,

Protégez votre petit fruit !

Comme tous les grands fauves, l'ours fait partie des symboles de l'inconscient chtonien : lunaire et donc nocturne, il relève des paysages internes de la terre-mère. Il est donc très explicable que plusieurs peuples altaïques le considèrent comme leur ancêtre. La notation d'Unio Harva : Sternberg mentionne qu'il existe dans la vallée de l'Amour plusieurs tribus qui dérivent leur origine d'un tigre ou d'un ours, parce que leur ancêtre aurait eu en songe des relations sexuelles avec ces fauves, prend ici tout son sens.

Il existait encore, il y a peu de temps, des cimetières d'ours en Sibérie.

Dans le registre de l'alchimie, l'ours correspond aux instincts et aux phases initiales de l'évolution. Sa couleur est le noir de la matière première. Puissant, violent, dangereux, incontrôlé, comme une force primitive, il a été traditionnellement l'emblème de la cruauté, de la sauvagerie, de la brutalité. Mais, et l'autre aspect du symbole apparaît ici, l'ours peut être dans une certaine mesure apprivoisé : il danse et jongle. On peut l'attirer par le miel, dont il est friand. Quel contraste entre la légèreté de l'abeille, dont il aime le suc, celle de la danseuse, dont il imite le pas, et sa lourdeur native ! Il symboliserait en somme les forces élémentaires susceptibles d'évolution progressive, mais capables aussi de redoutables régressions."

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Selon Jamie Sams et David Carson dans les Cartes médecine, Découvrir son animal-totem (1999, traduction française 2010) :


"La force de la médecine de l’Ours réside dans sa puissance d’introspection. Cette médecine se situe à l’Ouest de la grande Roue de Médecine qu’est la vie. L’Ours recherche le miel, la douceur de la vérité, dans le creux d’un arbre. En hiver, alors que la Reine des neiges règne et marque de mort la face de la Terre, l’Ours hiberne. Il entre dans la caverne-matrice pour y digérer les expériences de l’année qui vient de finir. On dit que nos buts résident aussi à l’Ouest. Afin de réaliser les buts et les rêves qui nous animent, il faut absolument s’adonner à l’introspection.

Pour imiter l’Ours et chercher refuge dans la sécurité de la caverne matrice, nous devons harmoniser nos énergies avec celles de la Mère éternelle et nous alimenter au placenta du Grand Vide. Le Grand Vide, c’est l’endroit où toutes les solutions et toutes les réponses vivent en harmonie avec les questions qui accompagnent nos réalités. Si nous choisissons de croire que la vie suscite de nombreuses questions, il nous faut aussi croire que les réponses habitent en nous. Chaque être détient la capacité de faire le calme, d’entrer dans le silence et de savoir.

Dans plusieurs tribus, cet espace du savoir intérieur se nomme la loge du Rêve : là où la mort de l’illusion de la réalité physique recouvre l’étendue vaste et abondante de l’éternité. C’est dans cette loge du Rêve que nos ancêtres siègent au Conseil et nous renseignent sur tous les chemins possibles qui peuvent mener à nos buts. Voilà le pouvoir de l’Ours.

Depuis des siècles, l’énergie réceptive féminine, issue de celle de l’Ours, a permis aux visionnaires, aux mystiques et aux chamans de prophétiser. En Inde, on parle de la caverne de Brahma, ce qui est en fait la glande pinéale (l’épiphyse) au centre des quatre lobes du cerveau. Si on imagine le dessus de la tête, on voit un cercle où le front est au Sud, l’arrière du crâne au Nord, le cerveau droit à l’Ouest et le cerveau gauche à l’Est.

L’Ours est à l’Ouest, le côté intuitif qui loge dans le cerveau droit. Pour hiberner, l’Ours voyage vers la caverne au centre des quatre lobes où se situe la glande pinéale. Dans cette grotte, l’Ours rêve tout l’hiver pour trouver réponse à ses questions et il réapparaît au printemps, avec l’éclosion des fleurs.

Depuis des temps immémoriaux, tous les chercheurs de rêves et de visions ont fait taire les bavardages intérieurs pour cheminer en silence et atteindre le lieu des rites de passage – le canal ou la glande pinéale. De la caverne de l’Ours, vous pouvez prendre la route vers la loge du Rêve et vers les autres instances de l’imagination et de la conscience. Par cette carte de l’Ours, la puissance de savoir vous invite à entrer dans le silence et à faire connaissance avec la loge du Rêve afin que vos buts se concrétisent. Voilà la force de l’Ours.


A l’envers : Si vous avez tiré l’Ours à l’envers, le bourdonnement intérieur de vos pensées brouille peut-être la perception de vos buts. Par votre recherche de réponses toutes faites, vous avez peut-être mis de côté vos propres sentiments et votre propre savoir. Le temps est venu de reprendre les choses en main puisque vous savez mieux que tout autre ce qui est approprié et opportun pour votre évolution. Recouvrez votre puissance de savoir. Cherchez la joie dans le silence et la richesse des entrailles de la mère. Laissez disparaître les idées confuses à mesure que la clarté émerge de l’Ouest, nourrissant vos rêves comme la Terre-Mère nous nourrit tous.

L’Ours en sens contraire vous enseigne que vous seul, en tant que votre propre conseiller, pouvez atteindre vos vrais buts. Vous vous devez d’accomplir ce qui vous apporte le plus de joie ; tout le reste n’est qu’abnégation et rejet. Pour atteindre le bonheur, vous devez d’abord vous connaître. Cela veut dire connaître votre corps, votre intellect et votre esprit. Utilisez vos forces pour dépasser vos faiblesses et sachez que force et faiblesse sont nécessaires à votre évolution.

Voyagez avec l’Ours vers la tranquillité de la caverne et hibernez en silence. Rêvez et appropriez-vous vos rêves. Vous aurez alors la force nécessaire pour découvrir le miel qui se cache dans l’Arbre de Vie.


Mot-clef : introspection."

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Nicki Scully dans Méditations de l'Animal pouvoir, voyages chamaniques avec les alliés esprits, (éditions originales 1991, 2001 ; traduction française : Guy Trédaniel Éditeur 2002) nous apprend que :


"L'ours est l'un des êtres totémiques les plus anciens, offrant nourriture, force, protection et sagesse. Beaucoup de cultures indigènes ont des mythes et des coutumes qui montrent un grand respect pour l'ours. Les légendes anciennes parlent d'un temps où les gens partageaient les groupes avec leur cousin ours.

L'Ours est le gardien du chakra du cœur de la Terre. Le voyage qu'il apporte au Chaudron aidera à renforcer votre conscience de notre planète en tant qu'entité vivante. Même ceux qui comprennent théoriquement que la Terre est un être vivant peuvent ne pas avoir ressenti cela dans leur corps, leur cœur et leur os. Vous apprendre cela sera la première tâche de l'Ours dans ce voyage.

Une fois que vous aurez senti dans toutes les cellules de votre être le battement de la Terre Mère, vous ne serez plus jamais inconscient du rythme qui vous connecte à toutes choses. Votre corps émotionnel peut recevoir une formidable guérison par la reconnaissance de votre résonance, de votre lien, avec cette pulsation. Faites qu'il fasse partie de votre être. Vous ne devez plus jamais vous sentir seul ou séparé de la Mère. Grâce à la conscience de cette pulsation, vous pouvez commencer à saisir la signification du temps, de l'inspiration et de l'expiration comme les vagues de l'océan, les marées de la terre. C'est comme poser votre tête sur les seins de votre bien-aimée. L'Ours vous aide à faire l'expérience de cette profonde connexion.

Certaines entités peuvent vous apprendre des éléments spécifiques de guérison. Thoth est bon pour cela, parce que la compréhension et la connaissance mènent naturellement à la guérison. L'ours est aussi excellent pour cela. Il est un allié particulièrement secourable, parce qu'il connaît très bien les herbes et les cristaux qui se trouvent au plus profond des grottes où il gite.

L'Ours est un formidable allié guérisseur. Ses griffes habiles peuvent être utilisées pour ôter du corps les tissus affectés, et il a accompli une chirurgie méticuleuse au sein d'une équipe de guérisseurs spirituels. Souvent, il prépare des potions à partir de sa réserve de plantes pour soulager les douleurs, ou, dans de nombreux cas, il restaure la mémoire, de façon que les gens puissent découvrir la cause de leur maladie.


Les enfants, - et votre enfant intérieur - aimeront jouer avec l'ours. Il aime travailler avec les enfants. J'ai présenté mon ami l'Ours à des enfants de quatre ans, qui apprécient les Ours comme compagnons et comme maîtres. Parfois, avoir un ami Ours peut éloigner la peur de l’obscurité, et la crainte de dormir seul.

Mon ami Ours s'appelle Eawokka. Son nom signifie Ours des Étoiles Nocturnes. C'est une grand-mère grizzly, mais chaque personne qui voyage pour rentre visite à Eawokka visionnera le genre d'Ours approprié pour elle à ce moment.

Pour rendre visite à l'Ours à travers le Chaudron, vous devez voyager dans le sombre et froid royaume de la glace et des cristaux. Ce voyage vous conduit à un endroit où vous pouvez voir des auras semblables à l'aurore boréale, qui est l'aura de la Terre.

Avec l'Ours, vous pouvez voyager dans les régions sombres où les gens ont très peur d'aller. Vous pouvez y apprendre et y travailler avec des cristaux, car il y a des cristaux dans sa grotte qui n'ont jamais été utilisés ou vus par des humains, ainsi que des quartz clairs et d'autres pierres connues.

Si vous ressentez le désir de faire beaucoup de travail avec l'Ours, vous pouvez faire l'acquisition d'un petit fétiche Ours ou d'une image pour aider votre mental conscient à avoir un lien plus direct avec les Ours.

Soyez attentif à l'Ours quand il apparaît dans vos rêves, et écoutez le message qu'il apporte. Les Ours travaillent toujours dans le temps de rêve, particulièrement pendant l'hibernation, quand ils font leur travail de transe. Si vous rêvez d'un Ours, il est temps d'entreprendre ce voyage.

Votre première visite à Eawokka est une introduction. Vous aurez une occasion de sentir les possibilités qu'offre l'Ours, comme allié et maître, si bien que lorsque vous reviendrez, vous pourrez apporter des questions spécifiques. Quand vous travaillez avec l'Ours, prévoyez une longue visite, car il a beaucoup à partager et il veut passer un long moment avec vous.

Pendant ce voyage, on peut s'aider d'un battement de tambour lent et régulier. Vous pouvez demander à quelqu'un de battre du tambour pour vous, ou vous pouvez faire jouer une cassette de tambour pour vous accompagner.

Mettez vos pieds nus sur le sol chaque fois que vous le pouvez, pour vous aider à sentir le rythme de la terre.


[Le Voyage de l'Ours comme celui des Cristaux, de l'Or, du Daim, de l'Aigle doré et de la Grenouille fait partie des] Voyages de Guérison. Ces voyages fournissent une occasion d'explorer des façons nouvelles de vous soigner et de soigner les autres. Beaucoup d'autres voyages des Méditations de l'Animal Pouvoir contribueront aussi à la guérison, parce que la guérison est une conséquence naturelle de la sagesse et de la connaissance.


Voyage de l'Ours

[Faites l'Alchimie du Chaudron...]

Thoth montre le chemin vers la demeure de l'Ours, dans le sombre et froid royaume du septentrion. Vous vous retrouvez sur un chemin bien tracé dans un lointain pays de glace et de cristaux, un terrain montagneux. Le chemin longe, vers l'amont, une rivière, suivant la vallée, et tourne autour d'une colline, terminant à l'entrée d'une grotte. Faites une pause et écoutez... Vous pouvez entendre Eawokka à l'intérieur. Elle se balance d'avant en arrière, sur les côtés, tambourinant - boum... boum... boum... - pour vous mettre en contact avec le battement de cœur de Gaïa, la Terre Mère. Écoutez... Entrez en résonance avec la vibration de la Mère... Sentez-la dans vos cellules et dans vos os... Sentez-la à travers vos pieds.. [Longue pause]

Quand vous sentez la vibration dans tout votre être, appelez trois fois le nom d'Eawokka, et elle sortira de sa grotte pour vous accueillir...

Remarquez le médaillon qu'Eawokka porte autour du cou. Elle peut vous laisser monter sur son dos - la chaîne du médaillon servira de rênes. Ou bien vous pouvez marcher avec elle quand elle vous conduit à un lac pur non loin de sa grotte. Elle peut vous pousser un peu pour que vous sautiez dans l'eau glacée. La sensation de choc que vous sentez quand vous vous immergez stimule un niveau très profond de votre être. Vous sortez de l'eau en un clin d’œil, mais l'effet dure, et vous avez reçu une puissante purification.

Eawokka vous emmène maintenant en voyage pour commencer à établir les paramètres de votre relation. Elle peut vous emmener dans une forêt ramasser des herbes, ou vous inviter chez elle pour prendre une infusion, vous montrer ses cristaux et vous faire part de la connaissance de leur utilisation. L'Ours connaît aussi les portes de connexion aux étoiles. Laissez-la se connecter avec vous d'une façon profonde qui est spécialement disponible pour vous à ce moment... [Longue pause pour achever cette expérience...]

Eawokka vous ramène à une partie très profonde de sa grotte, où le toit est plein de cristaux qui poussent naturellement. Il est froid et humide, et l'eau goutte du plafond. Elle prendra fréquemment un cristal au plafond et vous le donnera pour que vous travailliez avec dans votre propre travail curatif.

Vous pouvez lui faire un cadeau pour l'aider dans son travail...

Quand le temps qui vous est imparti est révolu, refaites le chemin en sens inverse, jusqu'à l'endroit où Thoth vous attend, pour passer un peu de temps avec vous, partageant cette expérience...

[Thoth vous aidera à rentrer dans votre corps. Veillez à vous enraciner et à vous centrer...]


Mot-clef : Rêve / Cristaux / Herbes.

 

Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux.

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française Éditions Véga, 2006) :


"Guide d'interprétation


En tant que symbole onirique : Âme - Introspection - Vision intérieure - Force - Transformation.


En tant que gardien ou protecteur : Protège les enfants - Développe des frontières puissantes.


En tant que guérisseur : Favorise l'équilibre et l'harmonie - Conseille des remèdes phytothérapiques.


En tant qu'oracle ou augure : Basez-vous sur votre sagesse intérieure - Tenez ferme.


Mythes et contes

Ce grand carnivore est associé à la déesse Artémis (Diane) et au cycle lunaire. Les guerriers viking se vêtaient de peaux d'ours dans la bataille en espérant incarner les facultés de combat de cet animal.


Si l'ours est votre animal de pouvoir

Vous avez une présence imposante et une forte confiance en vos capacités. Lorsque ceux que vous aimez sont menacés, surtout les enfants, vous les défendez avec férocité. Votre sens de l'odorat est très fin. Vous êtes un connaisseur des douceurs de la vie - dessert savoureux, amourette, fleur parfumée. Les projets créatifs exigeant des efforts soutenus sur deux pannées ou plus sont votre fort. Votre entourage supporte vos humeurs occasionnelles à cause de votre force et de votre personnalité ancrée.


Demandez à l'ours de vous aider :

  • à vivre une vie plus équilibrée et harmonieuse ;

  • à utiliser l'introspection et la méditation pour atteindre vos buts ;

  • à découvrir vos ressources intérieures inexploitées ;

  • à devenir plus indépendant.


Accéder au pouvoir de l'ours en :

  • faisant une retraite spirituelle en hiver ;

  • visitant un apiculteur et en apprenant à connaître les abeilles.

Les ours sont associées aux cristaux trouvés dans les profondeurs des grottes où ils hibernent. Les cristaux guérissent pas la résonance, la vibration et le réalignement des énergies subtiles. Si l'ours est votre animal de pouvoir, explorez l'utilisation du quartz pour guérir votre corps, mental et esprit."


Élément Terre.

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Pour Diana Cooper, qui a écrit Le Guide des archanges dans le monde animal (Édition originale, 2007 ; Éditions Contre-Dires, 2018), les ours ont un message à nous délivrer :


Vous êtes une créature vraiment magnifique

de cette planète. Oui, vous ! Alors ne l'oubliez pas et tenez-

vous debout. Vous pourrez alors toucher les autres avec la

connaissance et la sagesse que vous portez dans vos champs

énergétiques. Les gens et les animaux vous honoreront

et vous feront confiance. Soyez heureux de marcher seul

jusqu'à ce que vous attiriez d'autres personnes qui vous

ressemblent pour faire la route avec vous.


Tous les ours, qu'il soient bruns ou noirs, ou qu'ils soient des grizzlys, sont des animaux de la cinquième dimension qui viennent d'Orion, la constellation de l'éveil spirituel et de la sagesse. Les créatures de cette constellation savent utiliser leur connaissance pour le meilleur et , par la lumière de leurs auras, elles influencent les autres à faire de même. Les ours sont venus sur Terre pour apprendre et montrer la meilleure façon d'utiliser la puissance. Quand ils sont dans leur habitat naturel, ils s'acquittent magnifiquement bien de cette tâche. Leurs chakras du plexus solaire sont extrêmement brillants, et ils travaillent directement avec l'archange Uriel, l'archange chargé du plexus solaire, pour lui conserver son équilibre et sa couleur dorée. Les hôtes des anges de la paix de l'archange Uriel prennent la lumière des auras des ours et la diffusent où il le faut.

Cependant, ces créatures ont beaucoup de difficultés à conserver leur autorité et leur dignité lorsqu'elles sont loin des endroits dans la nature qui leur sont familiers. Lorsqu'il sont capturés, enchaînés ou mis en cage, leur estime d'eux-mêmes diminue et ils cèdent au découragement. Ensuite, leurs chakras du plexus solaire perdent leur éclat. Néanmoins, la géométrie sacrée de la sagesse rayonne encore dans leurs champs d'énergie, afin que les gens et les autres animaux la sentent. L'archange Uriel travaille avec l'archange Fhelyai, l'ange des animaux, pour les aider à élever leurs esprits. Excepté durant leurs brèves périodes de parade nuptiale et lorsqu'une mère prend soin de ses petits, les ours sont des animaux solitaires. Ils nous montrent qu'il est possible de vivre seul tout en maintenant son équilibre et en maîtrisant son environnement. Ils n'ont besoin d'aucun autre animal à leur côté et ils sont heureux quand ils sont libres. Ils connaissent de longues périodes d'hibernation et durant cette période qu'ils passent dans leur refuge obscur, ils sont plongés dans l'énergie ineffable de la Source. Les maîtres d'Orion ont, eux aussi, un lien très fort avec eux et leur fournissent l'énergie de la sagesse, tout particulièrement durant ces longues périodes de sommeil profond. Les ours ne sont pas seulement connectés à l'archange Uriel. L'archange Jophiel, l'ange de la sagesse, répand se lumière sur eux. Son énergie d'une couleur jaune pâle cristalline les relie et les maintient connectés à l'aspect d'amour supérieur d'Orion.

L'amour accompagne toujours la sagesse. L'archange Jophiel peut alors relier les cœurs des ours aux cœurs de ceux qui sont assez purs pour accepter cet amour. Ceci s'applique particulièrement aux enfants et c'est une des raisons pour lesquelles les enfants aiment les ours en peluche. Il suffit que vous pensiez à un ours (ou à un ours en peluche) et ce lien vers le cœur supérieur d'Orion est activé.


VISUALISATION POUR TRAVAILLER AVEC LE ROYAUME DES OURS

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Allumez une bougie si vous le souhaitez et offrez-la au moi supérieur des ours magnifiques.

  3. Sentez ou visualisez que vous êtes dans un espace magnifique et sauvage de la nature. Des montagnes enneigées s'élèvent au loin, et une rivière aux eaux claires et au débit rapide rugit dans la vallée.

  4. Vous vous asseyez tranquillement sur une grande pierre plate située au milieu de la rivière et vous profitez du soleil brillant qui se déverse sur vous et vous détend. Tout est paisible.

  5. L'archange Uriel vient s'asseoir à côté de vous, auréolé de sa lumière dorée. Vous vous sentez totalement en sécurité.

  6. Vous remarquez un ours qui pêche tranquillement et qui jour tout seul dans la rivière. Une pâle lumière dorée le relie à l'archange Jophiel et, au-delà, à l'aspect de l'amour d'Orion.

  7. Les anges de paix de l'archange Uriel chantent au-dessus de l'ours, et vous sentez sa force intérieure et son harmonie.

  8. L'ours pose les yeux sur vous, et une piste d'or liquide se forme entre vous. L'amour aux reflets dorés se déverse sur vous. Immergez-vous dans ce merveilleux cadeau énergétique et détendez-vous.

  9. Remerciez l'ours ainsi que les archanges Uriel et Jophiel.

  10. Vous vous retrouvez enveloppé das un manteau très chaud, un chapeau et des bottes dans un monde de blancheur pure.

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D'après Annie Pazzogna, auteure de Totem, animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens de Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012 et 2015), l'Ours (Mato) appartient au clan du Sud qui comprend la Chouette, le Lapin, le Loup, La Loutre, la Souris et le Coyote. La direction du Sud est également associée au blanc, à la Grand-Mère Lune, à l'élément eau et à l'émotionnel.


L'Ours "est doté de quarante-deux dents et mange des fruits, des racines, des poissons et ceux à sang chaud qui tombent sous sa patte. Ce gourmand adore le miel.

Maman Ours mettra au monde son ou ses petits en hibernation. Monsieur n'a absolument pas la fibre paternelle.

Intuition et instinct, Ours est la force tranquille et la sagesse qui disparaît en hiver pour renaître au printemps. Mais son air débonnaire peut se muer tout à coup en redoutable vélocité s'il est agressé. Il est le guerrier à quatre jambes.

Les plantes n'ont pas de secret pour Mato, il est la connaissance et le protecteur des médecins.

Dents, griffes, peau sont une puissante médecine. Certains thérapeutes mettent leur patient sous ou sur une fourrure d'ours pour prodiguer leurs soins. Autrefois, ceux de sa société soignaient les blessures de guerre.

Dans les temps très anciens, les femmes Lakota mettaient le placenta de leur enfant dans la fourche d'un prunier. Ours attiré par les fruits s'approchait de l'arbre et le reniflant se dressait sur ses pattes arrières pour le prendre et le manger. Ours debout est le double de l'homme, l'être primordial."


Récapitulatif :

positif : Force tranquille - Sagesse - Connaissance - Protecteur des médecins

négatif : Gourmandise - Impatience - Sale caractère.

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Dans Rencontre avec votre animal totem (édition originale 2010, traduction française 2015), Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur l'ours :


"Caractéristiques positives : Guérison - Puissance - Calme.

En quoi cet animal m'aide : L'ours sait où poussent les plantes curatives ; il t'apporte la guérison et des dons de guérisseur. Sa force et son envergure sont impressionnantes et renforcent ces mêmes qualités en toi. Invoque la force de l'ours quand tu as besoin de soutien et que tu souhaites utiliser ou révéler tes qualités de guérisseur. L'ours t'aide dans les périodes de stress ou d'agitation à retrouver ton équilibre et à puiser une énergie nouvelle.


Comment l'ours me protège : Il t'offre sa protection dans les situations importantes pour toi, pour que tes forces ne t'abandonnent pas. L'ours protège des maladies et de l'anxiété, et il aide les thérapeutes dans leur travail.

Exercice pour me relier à cet animal : C'est l'hiver, il fait froid. Tu te trouves devant une grotte et tu sais qu'un ours y hiberne. Tu rampes jusqu'à lui dans la grotte. Il fait sombre et tu entends une respiration profonde. Tu te rapproches de l'ours et peux maintenant toucher son pelage. Tu t'allonges contre le dos de l'animal et sens le rythme de son souffle; C'est comme si tu te fondais dans son énergie, que tout ton corps en était rempli. Reste allongé là jusqu'à avoir la sensation d'être pleinement rechargé en énergie. Si tu as besoin de sa force curative, demande-lui de te la conférer. Puis remercie-le, rampe jusqu'à la sortie et reviens dans l'ici et maintenant."

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Selon Charles Stépanoff, auteur d'un article intitulé « Religions de l’Asie septentrionale et de l’Arctique » (paru dans l'Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 117 | 2010) :


Il se trouve que, contrairement à une opinion courante en Occident, les gens de l’Altaï-Saïan (Sibérie du Sud) ne pensent pas que les humains sont les seuls à compter parmi eux des chamanes. Ils identifient ainsi des chamanes parmi les écureuils ou les ours.

[...]

L’ours est un sujet classique de l’anthropologie sibérienne que nous avons choisi de réexaminer à travers la question du traitement de sa qualité d’être subjectif dans les rites de chasse. Lorsqu’ils découvrent une tanière, les chasseurs tožu contemporains ne manquent pas de réveiller l’ours avant de le tuer. Certains lui adressent même des paroles lui annonçant qu’ils sont venus lui « rendre visite » (aaldaar). Son crâne est ensuite suspendu dans un arbre.

Hamayon a souligné que la préservation du squelette, et en particulier du crâne, vise à faire du meurtre de l’animal une simple prise de viande épargnant ce support de vie que sont les os (La chasse à l’âme. Esquisse d’une théorie du chamanisme sibérien, Nanterre, Société d’ethnologie, 1990). Or nous découvrons dans l’ethnographie plusieurs pratiques qui paraissent viser un but opposé. Il était d’usage courant chez les chasseurs, sur le lieu même de la mise à mort, d’avaler les yeux crus de l’animal pour en acquérir la vision et dans certains cas de manger le cœur avant de rugir comme un ours. Fréquemment, les jeunes garçons qui participaient pour la première fois à une chasse à l’ours devaient manger de la tête, du foie ou du cœur crus ou boire du sang cru de l’animal « pour devenir forts et courageux ». Chez les Kets comme chez les Iakoutes, cette consommation était suivie d’imitations de gestes sexuels. Dans ces divers cas, les garçons étaient ainsi amenés à passer un véritable rite de passage en s’appropriant certaines qualités vitales, reproductives et morales de l’ours.

Comme l’a montré Carlos Fausto, la consommation de la viande des animaux soulève une difficulté grave pour une pensée animiste qui voit dans les animaux des alter ego de l’homme (C. Fausto, « Feasting on People. Eating Animals and Humans in Amazonia », Current Anthropology, 2007, 48 [4], p. 497-530). Comment éviter en se nourrissant de commettre un acte de cannibalisme ? Selon Fausto, les multiples traitements du corps de l’animal, à commencer par la cuisson, ont pour but d’écarter sa part de subjectivité (plutôt que son « âme ») afin de ne le consommer qu’en tant que viande. Mais il arrive dans certains cas que l’appropriation de la subjectivité soit recherchée dans des pratiques qui tendent au cannibalisme. C’est précisément ce que l’on observe dans le cas de la consommation de l’ours où des pratiques secrètes accomplies par les hommes en l’absence des femmes visent à manger l’animal non comme viande inerte mais comme un être qui permet à la virilité de se construire.

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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. L'ours appartient selon lui à la famille de l'action (de même que le bélier, le bison, le colibri, le dragon, le renard, le requin, le cheval, l'éléphant et le castor).


"Au-delà de nos concepts, de nos belles théories, de nos idées et de nos valeurs, le passage à l'acte est une dimension fondamentale de notre humanité. Nous avons beau avoir le plus bel idéal, nous ne serons pas heureux tant que nous ne l'aurons pas réalisé. De la même façon, si nous passons à l'action en permanence sans prendre le temps de ressentir à quels besoins fondamentaux correspondent les actions que nous entreprenons, nous ne resterons que dans la dimension superficielle de notre être et notre vie manquera de sens. Notre santé s'appuie sur notre inspiration et notre expiration. Plus nous respirons profondément, plus nos perspectives s'élargissent.

L'inspiration correspond à l'intuition, la méditation, l'introspection, la sagesse. L'expiration correspond au passage à l'acte, à la décision, à l'action compatissante.

C'est alors tout un art de passer à l'action en s'appuyant sur une intention claire, sans pour autant y mettre trop de volonté. C'est tout un art de n'être ni dans la procrastination, l'art de remettre à demain ce qu'il serait juste d'entreprendre aujourd'hui. C'est tout un art aussi de travailler quotidiennement sans tomber dans la surchauffe, la dépression ou le découragement.

[N.B. La syntaxe fautive de cette fin de paragraphe n'est pas de mon fait (ni... ni ?) : je recopie scrupuleusement l'article afin que chacun puisse se faire sa propre opinion.]

La volonté égotique est dure et empêche la fluidité de nos actions. Lorsqu'il tire à l'arc, le samouraï est précis sur le centre de la cible qu'il vise. Toute sa concentration est posée sur la qualité de sa posture. Puis, il détend le pouce et l'index, et libère la flèche. Il ne met aucun volonté dans ce dernier mouvement. Poser une intention claire et passer à l'acte avec douceur et précision est tout un art.

C'est à cet art que nous invite cette famille d'animaux."

[Plus particulièrement , en ce qui concerne l'ours, voilà la fiche proposée par Arnaud Riou :]


"Lorsqu'une épine de pin tombe sur le sol,

L'aigle la voit, le cerf l'entend et l'Ours la sent.

(Proverbe amérindien)

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La carte représente un Ours brun. Il s'agit d'un grand mâle adulte. Le paysage est enneigé. L'Ours se trouve à proximité d'une grotte. Il se tient à quatre pattes. De l'air chaud semble circuler de ses naseaux. L'Ours est présent et puissant. Il est calme.

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L'Ours est associé à la vitalité. C'est la force maîtrisée par excellence, le contrôle des instincts pulsionnels, l'intelligence en action. Son odorat est exceptionnel. En effet, l'Ours est capable de percevoir la moindre odeur à plusieurs kilomètres à la ronde. C'est cet odorat qui le laisse toujours à l'affût. Sa puissance est associée à la lenteur. Pourtant, l'Ours est capable de courir à plus de 50 km/heure. Il est capable de grimper aux arbres, de nager, de plonger. Plus petit que son cousin l'Ours blanc qui, lui, est exclusivement carnivore, l'Ours brun se nourrit de petits animaux, mais aussi d'insectes, de papillons de nuit, de fourmis, de racines, de baies, de glands et de fruits.

L'Ours vit au fil des saisons. Il sort de son sommeil au printemps. Il reconstitue sa réserve de graisse. C'est également la période du rut. Puis, il jouit de l'été. Une période où les fruits sont en abondance et pendant laquelle il n' pas besoin de beaucoup se déplacer. Il se prépare au grand repos pendant l'automne en accumulant les calories nécessaires. Puis, il hiberne presque trois mois. Les Ours sont relativement solitaires et fidèles. Ils vivent en couple et élèvent des portées de deux ou trois Oursons.

Cette puissance associée à la douceur fait de l'Ours un animal rassurant pour les enfants. La peluche, le nounours, aide les petits à trouver leur sommeil. De plus, par sa capacité à se tenir sur ses deux pattes arrière, la posture donne à ce puissant animal une démarche presque humaine.

Depuis la nuit des temps, l'homme reconnaît à l'Ours cette puissance et honore le lien avec l'animal. On retrouve chez l'homme de Neandertal des traces de cette vénération dans les grottes de Lascaux où des peintures de 17 000 ans témoignent de ce lien intime que les premiers hommes entretenaient avec les ours. Par ailleurs, on a retrouvé des os d'ours enterrés qui seraient le témoignage de rituels chamaniques avec l'animal mythique datant de 70 00 ans.


Lorsque l'ours apparaît dans le tirage, c'est pour vous inviter à rassembler vos forces vitales, à vous rassembler pour mener à bien les projets qui vous tiennent à cœur. L'Ours est associé à la vaillance, au courage, à la puissance. Il est relié )à l'énergie de la Terre. Chez les Amérindiens, il fait partie des gardiens des quatre directions. C'est un animal totem puissant. En Mongolie, c'est le même mot qui est utilisé pour désigner les Ours et pour désigner les femmes chamans. Ainsi, l'Ours est associé à l'enseignement, à l'initiation. C'est lui, par sa connaissance de la for^t et par sa proximité avec l'home qui peut enseigner la médecine, l'orientation et le courage. L'ours est puissant dans ses deux polarités. Il était associé au féminin et à la déesse Artémis ou Diane, déesse de la fertilité chez les Grecs, et représente le soleil et l'énergie puissante et masculine en action chez les Celtes.


Mots-clés : La puissance - La vitalité - L'enseignement - Le courage - L'intuition - La force primordiale - Le ressenti - L'instinct - Le respect.


Signification renversée : Si l'Ours vous apparaît dans sa position renversée, ça peut être pour vous signaler un penchant trop prononcé à la procrastination ou une tendance à vous isoler, à vous couper du monde, à rester dans votre tanière. Peut-être ne régulez-vous pas votre énergie vitale correctement et alternez entre nervosité et torpeur. L'Ours peut aussi vous signaler votre difficulté à vous socialiser ou votre brutalité dans certaines paroles ou dans certains de vos actes.


Le Message de l'Ours : Je suis l'Ours, le gardien des forces de la Terre. J'incarne la puissance, la vitalité et le courage. J'ai canalisé cette énergie en moi sans effort. Je n'ai rien à prouver à quiconque. Je suis en bien des endroits au bout de la chaîne alimentaire et ne connais pas de prédateurs. Aujourd'hui, ma puissance est canalisée et je viens t'aider à canaliser la tienne. Tu ressens souvent cette puissance en toi. Elle te dépasse et peut même t'effrayer. Tu as peur qu'elle ne se transforme en violence, si tu la laisse s'exprimer. Mais c'est l'inverse qui se produit. La violence n'est pas le prolongement de la colère. Elle est le prolongement d'une colère contenue et réprimée.. Je suis l'animal médecin. Je viens t'accompagner dans ta guérison. Es-tu prêt à incarner ta force ? Es-tu prêt à regarder tout ce qui en toi fait fuir l'énergie ? La compromission, la politesse, la politique ? Avec moi, tous ces masques disparaîtront, car j'incarne la vitalité dans l'authenticité. Fais-moi confiance et marchons ensemble, je t'aiderai à retrouver la puissance de ton authenticité.


Le Rituel de l'Ours : Je rends hommage à l'Ours, le gardien de la puissance. Je ressens en moi cette puissance contenue. Je m'autorise à la faire circuler. Je note sur un carnet toutes les fois où j'ai accepté une situation par politique ou par politesse. Toutes les fois où j'ai dit oui, alors que c'était non. Je ne me suis pas positionné alors, par manque de courage, par peur ou par compromission. Aujourd'hui, je rends hommage à l'esprit de l'Ours. Je me relie à mes grands frères, mes ancêtres les Vikings qui s'habillaient de peaux d'Ours, qui tenaient en collier les dents ou les griffes de l'Ours autour du cou. Je m'autorise à incarner la puissance de l'Ours."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), l'Ours est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : L'ours symbolise une force féroce et une nature douce souvent méconnue. Son corps qui a l'air d'être lent et lourdaud cache en fait de l'agilité et la capacité d'agir à la vitesse de l'éclair. L'ours signifie la faculté d'introspection, savoir prendre le temps d'examiner attentivement pensées, sentiments et idées par l'introspection, arriver à décider sans être influencé par les points de vue des autres. Il y a chez vous un besoin de vous éloigner des autres pour vous régénérer et pour réfléchir. L'ours est juste envers les fautes, il a beaucoup d'intégrité, et il est par nature protecteur, surtout envers ceux qu'il aime. Votre odorat aiguisé vous permet de sentir la vérité. L'ours vous permet aussi d'avoir des visions et une forte intuition. Il vous encourage à être votre propre conseiller.

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Talents : Agilité ; Contentement ; Courage ; Introspection ; Intuitif ; Sait quand reculer et quand se battre ; Loyauté, Paix ; Réfléchit ; Approfondissement ; Vitesse ; Force ; Vérité sur ce qui fait question.


Défis : S'isoler ; Voyou ; Perdre de vue sa vérité intérieure ou les buts que l'on veut atteindre ; Pauvreté de jugement ; Repli sur soi ; Rigidité ; Entêtement.


Élément : Terre ; Eau.


Couleurs primaires : Noir ; Brun.


Apparitions : L'ours apparaît souvent lorsque vous avez besoin de rendre du temps pour vous, de vous retirer pour pouvoir vous régénérer et trouver votre centre ou votre équilibre. Il peut indiquer le besoin de davantage de repos, de davantage de sommeil, de prendre un temps d'arrêt lorsque vous êtes éreinté par l'existence que vous menez. Cela peut vouloir dire qu'il vous faudra protéger quelqu'un ou réfléchir sur une situation dont vous n'êtes pas sûr. Il y a la nécessité de vous en tenir à vos convictions sans faire de compromis. Voir un ours signifie qu'il faut regarder au-delà des apparences physiques pour voir ce qui est à l'intérieur de la personne. L'ours apparaît aussi lorsque vous avez perdu votre chemin ou que vous devez vous reconnecter à votre être intérieur au niveau de l'âme. Pour vraiment savoir quel est votre chemin, vous devez connaître votre être véritable. Prenez un temps de tranquillité rien que pour vous. Servez-vous de ce temps pour considérer ce qu'il en est de votre mental, de votre corps et de votre esprit afin de pouvoir aller plus loin. Il se peut que vous ayez actuellement besoin de soins, que ce soit sur le plan physique, spirituel ou émotionnel : il est donc important que vous trouviez un équilibre et que vous puissiez vous reposer suffisamment. Vous êtes un survivant avec un tas d'idées nouvelles et vous avez en vous l'affirmation qui permet d'amener ces idées à leur concrétisation. Ne vous cachez pas, mais allez prendre la place qui vous appartient.


Aide : Vous avez besoin d'augmenter votre force et votre énergie, ou bien vous avez des difficultés à prendre une décision. Si vous vous sentez trahi par quelqu'un, l'ours peut vous aider à comprendre non seulement vos propres sentiments mais les raisons des agissements de cette autre personne. Il vous offre sa guidance dans la découverte de qui vous êtes sur le plan physique et sur le plan spirituel. Il vous aide lorsque vous cherchez une réponse et vous permet de voir la vérité qui est là.


Fréquence : L'énergie de l'ours fait un bruit qui ressemble à un grondement sourd, puissant et régulier, avec un très léger tremblement imprévisible. C'est une sensation douce, chaude et soyeuse.


Voir aussi : Panda.

Imaginez...

L'ours noir grogne férocement vers vous et vous sentez son souffle comme un vent puissant sur votre visage. Ses grosses dents pointues ne sont qu'à quelques centimètres de vous. Il pourrait facilement vous déchiqueter, mais vous n'avez pas peur. Vous vous tenez droit et attendez. Son grognement diminue, et vus le regardez dans les yeux. Vous ressentez dans son regard toute sa force et son intégrité. L'énergie irradie de son corps et vous entoure de la pulsation de son profond pouvoir. Il s'assoit sur ses pattes arrière pour vous regarder, et vous tendez la main pour essayer de toucher son museau. Il ferme les yeux et pose sa tête dans votre main. Vous la caressez en ressentant l'amour et la nature gentille de son âme. Vous déplacez vos mains plus bas pour lui gratter le dos, vos doigts courent sur sa fourrure dense et soyeuse. Voilà qu'il se met à rouler sur le dos pour que vous puissiez lui gratter l'estomac. Vous le faites en riant de son côté joueur. Vous prenez ses pattes dans vos mains et vous êtes impressionné par le puissant pouvoir que vous ressentez en elles. Vous envoyez votre énergie à l'ours à mesure que sa fréquence vous emplit. Il ouvre les yeux, se dresse et vous serre dans ses bras. Puis il s'écarte de vous, vous jette un long regard et s'en va. Vous savez sans l'ombre d'un doute qu'il est désormais votre protecteur, votre champion.

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D'après Jean Rouaud, qui propose une véritable déclaration d'amour aux auteurs des peintures rupestres du paléolithique dans La Splendeur escamotée de frère Cheval ou Le secret des grottes ornées (Editions Grasset, 2018),


"Emmenons-le [un Martien qui nous rendrait visite] sous terre où se manifestent de drôles de professions de foi. Car il faut de la foi pour s'aventurer aussi profondément dans les couloirs rocheux d'un monde souterrain à la seule lumière d'une lampe à graisse ou d'une torche tremblotante. Au risque de tomber sur une colonie d'ours, lesquels aiment bien passer l'hiver dans ces abris retirés, protégés de la lumière et des intempéries, se lovant dans des cuvettes larges comme des impacts de météorites, qu'ils creusent eux-mêmes avant de prendre congé du monde pour plusieurs mois (où l'on constate que jadis, ours ou soleil, on accordait toute son importance au sommeil, lequel est méprisé par l'avenir qui recommande de se lever tôt).

Mais l'ours ne dormant que d'un œil il convient de se méfier. Un indice cependant. Un ours macérant dans sa tanière, hum, on le sent de loin. Aussi il est prudent de renifler avant d'entrer et en cas de mauvais effluves de prendre les jambes à son cou sans chercher à poser son oreille sur le cœur de l'animal dont le rythme se réduit à presque rien. Ne pas en croire son oreille. Car ours réveillé, ours pas content. Et ours dressé du haut de ses trois mètres cinquante vous lance un coup de griffe à vous décapiter net. Ses ongles poussent tandis qu'il dort. Ce qui l'oblige, au moment de reprendre du service, à les poncer contre les parois de la grotte comme un chat labourant le canapé, y creusant des sillons dans lesquels les plus expérimentés lisent son âge et ses humeurs. Ce qui amène les visiteurs à s'interroger. Est-ce à dire que les ongles poussent après la mort ? Qu'il y a de la vie après la mort? Est-ce par ce branchement sauvage avec la terre que l'ours retrouve sa vitalité après sa traversée des ténèbres ? Se recharge-t-il ainsi en puissance ? Et si à sa façon nous imposions les mains sur la paroi, peut-être pourrions-nous profiter de cette source d'énergie ? D'une sorte de renaissance ?

[...]

Les squelettes sont déposés dans deux bauges. On a sans doute estimé qu'il y aurait profit à reproduire cette expérience de l'hibernation de l'ours qui creuse son nid avant d'y passer douillettement l'hiver. Ses traces de pas ressemblent si fortement à celles des pieds humains qu'on ne sait jamais. Et si cette parenté induisait les mêmes effets ? On a bien noté qu'après de longs mois roulé en boule dans la grotte pendant la saison froide, au point qu'on peut le donner comme mort tant il ne donne aucun signe de vie - à l'oreille son cœur cesse de battre -, l'ours n'en ressort pas moins au printemps, frais, dispos et toujours aussi redoutable après s'être étiré de tout son haut à son réveil et avoir griffé la roche pour se faire les ongles. Visiblement, on s'en remet. De la mort , Un coup à jouer, peut-être. Alors déposons les corps morts dans ces cuvettes régénératrices. Ce qui marche pour l'ours peut marcher pour son presque semblable. Qui ne tente rien n'a rien, que ce corps en décomposition qui ne semble pas une perspective heureuse pour ces peuples habitués à vivre au grand air. "Adieu la vie, adieu la lumière et le vent" ? A Dieu ne plaise.

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Aigle Bleu dans Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Édition revue et augmentée Le Dauphin blanc, 2019) nous transmet la sagesse de ces ancêtres :


L'ours est l'une des créatures les plus fortes du règne animal, et les autochtones du nord-est du canada considèrent qu'il est très proche du Grand Esprit. L'ours brun ou l'ours noir est l'animal relié à la direction de l'Ouest. Certaines de nos légendes disent que le Créateur a créé des Créateurs qui ont créé d'autres Créateurs. Ceux-ci ont à leur tout créé encore d'autres Créateurs, qui ont créé tout ce qui existe sur terre. Mais l'ours vient directement du Grand Esprit, tout comme l'Homme. Il est vrai que si vous suspendez la carcasse d'un ours, sans sa fourrure, il ressemble beaucoup à un être humain. L'ours est semblable à l'homme également par son régime alimentaire très varié : racines, feuilles, larves, miel, viande. Tout ce que mangent les humains fait partie de son régime.

C'est un animal très doux malgré sa force exceptionnelle. Il a la capacité de plonger profondément en lui-même lorsqu'il hiberne, et c'est vraiment le symbole de notre propre capacité à nous isoler en nous-mêmes, pour apprendre de l'intérieur, et à trouver cette connexion au Grand Esprit et au monde spirituel à partir de notre centre. C'est une leçon que l'ours nous enseigne chaque hiver : lorsque les circonstances extérieures ne sont pas idéales, nous pouvons entrer en nous-mêmes, et nous y trouverons toujours ce dont nous avons besoin pour traverser et dépasser les épreuves et les difficultés.

L'ours est celui qui nous enseigne les médecines de la guérison. Dans la plupart des légendes qui racontent comment la connaissance des plantes médicinales est venue au peuple, l'ours est celui qui a transmis cette science. En suivant l'ours, qui sait exactement quelles plantes il doit manger s'il a un problème de santé, les sages ont appris à connaître les spécificités curatives des herbes médicinales.

Ainsi, l'ours est l'un des animaux les plus importants dans notre culture. Il y a toujours un Clan de l'Ours dans toutes les nations amérindiennes. De ce clan nous viennent parfois les chefs, mais surtout les chamans, les enseignants, les guérisseurs, les gardiens des cérémonies et des traditions. Les personnes qui appartiennent au Clan de l'Ours sont souvent solitaires. Elles puisent dans leurs introspections les sagesses qui leur permettent d'endosser de telles fonctions. Grâce à leur compréhension profonde de la médecine et à leur capacité de préserver les sagesses du peuple, elle sont appelées à servir leur clan par de nombreuses pratiques qui soulignent et rappellent cette responsabilité.

Les gens du Clan de l'Ours ont souvent un air revêche et bourru qui camoufle en fait une grande sensibilité. Malgré leur extérieur rébarbatif, ils sont très aimants et très protecteurs, et gare à ceux qui voudraient vous nuire lorsque vous êtes sous leur protection. Rien n'égale la force des ours, bien qu'ils sachent être aussi doux que la soie. Ainsi, leur amitié est à cultiver, mais ce n'est pas dans leur caractère de faire les premiers pas. Alors, n'hésitez pas à leur apporter du miel !

Faites appel à la médecine de l'Ours pour faire de grands changements, comme une réorientation de carrière, et pour favoriser la guérison. Ayez également recours à cette médecine lorsque des influences négatives menacent votre bien-être ou votre sécurité et lorsque vous affrontez de profondes interrogations spirituelles.

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Dans Le Bestiaire du Chaman, 36 cartes divinatoires A la rencontre de votre animal totem (Édition originale, 2019 ; Éditions Larousse, 2020), Maïa Toll propose les correspondances symboliques suivantes associées à l'Ours noir (Ursus americanus) :


Mot clef : Suivez les cycles naturels


Quand, par une nuit de demi-lune, vous oyez une ourse noire, dressée sur ses pates arrière, franchir la barrière du jardin, vous pouvez croire qu'un voleur bien humain est en train de pénétrer chez vous. Semblable aux hommes, l'ourse noire se tient debout, un canal entre la terre et le ciel. De fait, nous la voyons souvent comme un reflet de nous-même, une sœur sauvage dont l'instinct est puissant et la sagesse ancestrale. L'ourse noire est connectée à cette partie de votre être qui rêve de s'enfouir sous les couvertures tout l'hiver et d'émerger, éblouie par la lumière, avec de nouveaux projets accrochés à vos basques, tels des oursons. « Ne luttez pas contre le cycle des saisons. »n vous dit l'ourse noire. Faites appel à elle pour redécouvrir votre rythme et vous rappeler votre nature sauvage.


Rituel : Suivez la Lune

Il y a une certaine sagesse à vivre en suivant les cycles naturels, même et surtout quand vous êtes dans un environnement urbain. L'ourse noire vous conseille de vous adapter à leur rythme tranquille, et de les laisser guider votre vie.

Pour honorer l'ourse noire, commencez par vous synchroniser aux lunaisons. Observez d'abord les phases de la Lune. Notez son emplacement dans le ciel, où elle se lève et où elle se couche.

Ensuite, au début du prochain cycle, affinez votre pratique en notant ce que vous éprouvez en fonction des phases de la Lune. Voyez si vous avez des sautes d'humeur inexplicables au cours du mois.

Au fil du temps, vous finirez par connaître votre propre fonctionnement et vous saurez comment la Lune vous influence. En comprenant mieux les saisons de votre psyché, vous gagnerez en autonomie puisque vous pourrez anticiper vos humeurs.

Une voyante est une personne qui a une telle intuition de la structure du temps qu'elle est capable de prédire l'avenir. L'ourse noire vous relie aux cycles de la terre et du ciel, mais c'est à vous de vous exercer à la pratique qui permet d'approfondir ce savoir.


Réflexion : Entrez dans le rêve

Quand les nuits s'allongent et que la température baisse, l'ourse noire se réfugie dans le rêve. Elle n'éprouve ni culpabilité, ni anxiété, ni le sentiment de devoir vivre autrement. Les nuits obscures sont faires pour les rêves et l'ourse noire le sait bien.

En revanche, les humains résistent à la longue nuit. Ils allument les lumières, font des fêtes et refusent le temps des rêves.

Que se passerait-il si vous suiviez votre rythme naturel, en vous accordant le droit de dormir plus longtemps pendant les nuits d'hiver ?

Et si vous acceptiez de bonne grâce que l'hiver soit ce temps de ralentissement, d'introspection, de douce mélancolie ?

Que se passerait-il si vous invitiez l'ourse noire à venir rêver avec vous, apportant avec elle le grand réconfort des cycles naturels ?


« J'aime la nuit. Sans l'obscurité, nous ne verrions jamais les étoiles. » (Stephanie Meyer, Twilight)

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Dans Le Chamane et le Christ (Éditions Le Passe-Monde, 2020) Daniel Meurois évoque les croyances des Amérindiens Wendat à travers le témoignage d'un personnage d'homme-médecine déboussolé par les catastrophes liées à l'arrivée des Anglais et des Français sur leur territoire :

C'est à cette mystérieuse frontière entre l'inconscience et l'hyper conscience que je me suis alors soudainement levé en moi-même tandis que ma chair s'enfonçait dans le sommeil....

J'étais debout, en pleine forêt, mon corps était couvert de poils serrés et drus et je le percevais d'une puissance animale sans pareille. J'étais ours... J'étais ours et je grognais un chant, mon chant ! C'était un Appel... Pas une demande, pas une plainte mais une invocation au Sacré de la Vie, une convocation du Vivant de ce Tout qui fait la beauté et la noblesse de ce monde, de tout ce qui respire et inspire la Liberté en lui.

L'Ours en moi a donc chanté et, du centre de l’Univers, il m'a répondu par un autre chant qui n'était pas davantage fait de mots.

Du sommet de ma tête fauve et velue une force s'est dès lors extraite sans peine... Je lui savais des ailes et je sentais celles-ci se déployer ; je lui savais des pattes aussi, puissamment griffues, des serres... D'un geste sûr, je les ai saisies toutes deux et, dans l'instant, comme si elles épousaient mes propres pattes, elles m'ont élevé haut dans les airs, bien au-dessus de la forêt. Je n'étais plus ours mais aigle et l'acuité de mon regard qui montait et montait, pénétrait tout.

[...]

C'est alors qu'un ours est apparu droit devant moi et qu'il s'est dressé sur ses pattes arrière. je l'ai immédiatement reconnu... C'était le "mien", celui de mes visions, celui dont l'antre se confondait avec mon cœur. J'ai pourtant eu peur car il a poussé un grognement tout en me donnant un terrible coup de patte en travers de la poitrine puis un autre, analogue, en sens opposé. Malgré le choc, je ne suis pas tombé et je n'ai rien senti d'autre qu'un froid indescriptible.

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Matthew Wood et Laure Rose présentent enfin en français un florilège du travail du premier dans un Traité d'herboristerie énergétique (Guy Trédaniel Éditeur, 2022) :


Le savoir médical des Anciens s'organise souvent autour des plantes et des animaux principaux natifs de la région, et les gros animaux les plus importants deviennent des symboles majeurs. Très souvent, ce savoir provient directement de l'observation de ces animaux en pleine nature, ou dans le temps du rêve, sur de nombreuses générations. Un système de médecine et de savoir, élaboré et simple à la fois, provient ainsi de l'environnement et est distillé par le temps du rêve tout comme par l'expérience médicale.

L'ours est un animal particulièrement important pour l'herboriste indien. Cet animal omnivore déterre des racines, arrache des écorces et cueille des baies avec ses griffes. En observant l'ours, le peuple indien a appris à utiliser les plantes pour se soigner et se nourrir. Il a enrichi ces connaissances en observant d'autres animaux mais l'ours est l'animal totem du guérisseur. Rêver de l'ours apporte la capacité à soigner et à travailler avec les plantes. Les guérisseurs indiens préfèrent les racines et les écorces, car ce sont les formes préférées par l'ours.

[...]

L'ours est aussi celui qui prend soin des autres. La mère s'occupe de ses petits avec férocité. Un de mes amis a vu un grizzly adulte s'enfuit devant une ourse noire et ses oursons ! Lorsqu'un jeune Indien était en âge de se marier, il partait chasser en espérant revenir avec un ours, car la peau était assez grande pour servir de couverture au couple en hiver. C'était particulièrement approprié, car l'ours dort tout l'hiver. L'hibernation de l'ours montre aussi son lien avec les plantes médicinales qui réactivent la digestion et le métabolisme. Les Indiens observaient l'ours au printemps pour voir ce qu'il mangeait en premier. Ces plantes sont la médecine de l'Ours (racine d'osha, lomatium, racine de balzamorhiza). Chacune de ces plantes a des parties qui ressemblent à des pattes brunes poilues et contient des résines qui impactent les graisses et les huiles, stimulent la circulation et éliminent le mucus. Généralement, la médecine de l'Ours travaille sur les poumons, le coeur et le foie, la circulation et le métabolisme.

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