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Résistance de la pâquerette

Dernière mise à jour : 18 oct.



Étymologie :


  • PÂQUERETTE, subst. fem.

Étymol. et Hist. 1. 1553 Paquerettes (P. Belon, Observations, III, 52 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 198) ; 2. 1932 arg. footb. aller aux pâquerettes « se dit du gardien de but qui ramasse le ballon au fond du filet » (L'Écho des Sports, loc. cit.) ; 1952 cueillir les pâquerettes « musarder » (ds Esn.) ; 1966 aller aux pâquerettes « sortir de la route » (Vie Lang., loc. cit.). Dér. de Pâques ; suff. -ette*, ainsi nommée parce qu'elle fleurit à l'époque de Pâques.


Lire également la définition du nom pâquerette pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Bellis perennis - Fleur de Pâques - Magriette - Œil du jour - Magriete (Wallonie) - Pâquerette anglaise - Pâquerette commune - Pâquerette des champs - Petite marguerite - anglais : The Common Daisy -

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Botanique :

Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d'Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. COMUE Université Côte d'Azur (2015 - 2019) ; Università degli studi della Calabria, 2017. Français) consacre une courte section à la description de la Pâquerette vivace :

Description botanique : La pâquerette est caractérisée par des tiges de 5 à 15 cm, simples, nues, pubescentes et qui se développent verticalement comme une hampe. Les feuilles sont toutes radicales, distribuées en rosette, à la fin glabrescentes, en forme de spatules (élargies aux pointes et graduellement restreintes à la base) soutenues par des pétioles. Les fleurs présentent le centre jaune, tubuleux, avec des ligules blanches ou purpurines, oblongues-linéaires. Elle pousse sur les pelouses, les prés, les bords des chemins et elle fleurit entre mars et novembre (Pignatti, 1982, III : 27).

Présentation : Famille des composées


Vous connaissez sans doute la ravissante petite Pâquerette, Marguerite miniature qui parsème les pelouses dès l’époque de la fête religieuse, d’où son nom. C’est une plante vivace à rhizomes, qui peut émettre des rejets. Une rosette de feuilles crénelées et velues, en forme de spatules, laisse échapper quelques hampes florales pouvant atteindre vingt centimètres de haut. Les fins pédoncules sont terminés par un unique capitule composé au pourtour de fleurs ligulées blanches, que l’on prend en général pour des pétales. Le cœur jaune central est une spirale de fleurs tubulées qui fleurissent de l’intérieur à l’extérieur. Par mauvais temps, elles se trouvent protégées par les fleurs périphériques qui se replient.

Habitat : Commune un peu partout en Europe, la Pâquerette se développe sans problème dans les prairies, sur les bords des chemins de campagne, jusqu’à 2500 mètres d’altitude. Elle peut supporter des froids intenses, jusqu’à -17°C, et renaître, aussi belle, avec les premiers beaux jours. On a constaté que la pâquerette poussait sur les terrains manquant de chaux, et qu’elle leur en apportait.

Cueillette : Son nom latin est Bellis perennis, ce qui signifie “la belle qui dure longtemps”. On comprend à ce titre que l’on pourra rencontrer les fleurs de Pâquerette sur une longue période de l’année.

Cuisine : Certains consomment les jeunes feuilles en salade mêlées au pissenlit dont elles baissent l’amertume. Si vous souhaitez goûter une salade printanière, essayez cette recette. Les feuilles cuites peuvent accompagner les viandes grasses.

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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Pâquerette :


Propriétés Physiques et Usages Médicaux. La pâquerette est une plante inodore et un peu amère qui a joui autrefois d'une assez grande réputation dans la matière médicale. Les feuilles et les fleurs sont remplies d'un suc visqueux et légèrement amer. On l'a vantée dans la phtisie pulmonaire, la goutte, l'hydropisie, les scrofules, et comme vulnéraire. Son suc à la dose de 100 à 150 grammes est légèrement laxatif (Schröder, Garidel). Cette action explique les bons effets que des auteurs modernes ont retirés de l'usage de cette plante dans l'ictère, les engorgements abdominaux, les infiltrations séreuses suite de fièvre intermittente (Cazin). Il est certaines contrées où la pâquerette se mange en salade.

 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Dans les mêmes maladies des bronches et des poumons, j'ai vu employer [...] pour arrêter les crachements de sang, [...] la pâquerette, Bellis perennis.

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Dans sa thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes :


Propriétés et utilisation : Pline (HN, XXVI, 26) nous renseigne à propos des propriétés que possède cette plante en l’utilisant en liniment avec l’armoise, mais nos locuteurs utilisent cette plante plutôt pour l’alimentation humaine. Au Piémont, les feuilles sont utilisées pour l’alimentation humaine (Ghirardini et al., 2007 : 5). Dans les Balkans, notamment au Kosovo, la plante toute entière est utilisée pour la préparation d’une décoction soignant les infections cutanées (Mustafa et al., 2012a : 743), tandis que les Albanais de la Macédoine utilisent les feuilles de la pâquerette pour la préparation de tisanes remplaçant le thé et, en médecine populaire, ils connaissent très bien les propriétés hémostatiques et antitussives de cette espèce (Rexhepi et al., 2013 : 2059). En Italie, on emploie la pâquerette, en médecine populaire, comme laxatif, carminatif, antitussif, diurétique et pour le traitement de l’hypertension, des infections cutanées, des blessures, des œdèmes, des gingivites, des foulures, des inflammations oculaires (Guarrera, 2006 : 65). Tout comme au Piémont et chez les Arbëreshë, sur le territoire italien aussi, les jeunes feuilles de cette espèce sont consommées bouillies, en salade avec d’autres légumes et comme succédanés du thé (Guarrera, 2006 : 65). En agriculture, la pâquerette a la fonction d’indicateur écologique en raison du fait que c’est l’une des premières espèces qui accueille le printemps avec sa floraison ; en effet, les types lexicaux qui la désignent, tels que primo fiore « première fleur », primavera « printemps » (en Toscane), prim fior « première fleur » (en Émilie-Romagne) et primu sciuri « première fleur » (en Sicile) (Penzig, 1924, I : 68), témoignent cette fonction de la plante qui indique le changement de saison avec le début du printemps qui amène la floraison de toutes les espèces botaniques et le « réveil » de la nature (Guarrera, 2006 : 65).

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Histoire :


Dans le calendrier républicain français, le 24e jour du mois de ventôse, est officiellement dénommé jour de la Pâquerette.

La Pâquerette a été massacrée en Allemagne au XVIIIe siècle, car accusée, à tort, d’être une plante abortive.

La pâquerette a été adoptée par la Belgique comme fleur commémorative de la Grande Guerre comme l'explique le blog Paysages en Bataille.

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Langage des fleurs :

Symbole d'amour et d'affection, de joie d'aimer et de tendresse absolue, la pâquerette parle toujours d'amour : "je t'aime, un peu, à la folie ou pas du tout". C'est le bouquet préféré des enfants, la pâquerette séduit toutes les mamans.

Les émotions : tendresse, amour maternel, amour éternel, affection pure.

Les occasions : joie d'aimer, fête des mères.

Couleur blanche : "toute mon affection est pour vous" ; "ayez foi en ma constante tendresse" ; "vous m'inspirez les plus nobles et tendres pensées" ; "mon affection et mon attention se portent sur vous"

Couleur rose : " mes sentiments sont purs" ; "je veux être tout pour vous".

Mot-clef : aspiration

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Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la petite marguerite :


PETITE MARGUERITE DOUBLE - JE PARTAGE VOS SENTIMENTS.

Il paraît qu'il y a bien longtemps que la culture a doublé la jolie Pâquerette de nos prés. Quand la maîtresse d'un ancien chevalier lui permettait de faire graver cette fleur sur ses armes , c'était un aveu public qu'elle partageait ses sentiments.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Marguerite des prés (petite) ou pâquerette simple - Innocence.

C’est la fleur aimée des petits enfants, qui en font des bouquets, en se jouant sur l’herbe des prairies.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


PÂQUERETTE DOUBLE - AFFECTION.

L'esprit de la sagesse se plait en trois choses qui sont approuvées devant les hommes ; la concorde des frères, l'amour des proches, et un mari et une femme qui n'ont qu'un cœur et qu'une âme.

Ecclésiastes : XXV, 1, 2. -

En passant de nos prés dans nos jardins, la gentille pâquerette soumise à l'art a perdu son innocence ; mais ses charmes n'ont fait que changer de forme et n'en sont pas moins attrayants. Ses fleurs ont doublé et se sont parées de mille diverses nuances. Lorsqu'une noble châtelaine voulait autrefois donner une preuve publique d'affection à son chevalier, elle l'autorisait à faire graver une marguerite double sur son armure.


DE LA PAQUERETTE DE BOMARSUND.

Nous avons parlé, dans l'introduction de cet ouvrage, des jouissances que l'étude des fleurs procurait à notre esprit et à notre cœur, et nous avons cité, pour appui, les noms de quelques hommes illustres tels que Cuvier, J.-J. Rousseau et plusieurs autres qui tous ont fait de ces aimables créatures leur étude de prédilection. Nous sommes heureux aujourd'hui de rapporter ici, et au même sujet, un fait dernièrement arrivé à un général de nos jours dont le nom se rattache à un brillant succès remporté sur les Russes par les Français et les Anglais. Nous voulons parler du général d'Hugues, commandant une des brigades dirigées contre Bomarsund, au mois d'août 1854, et qui peut revendiquer avec raison une part de ce beau fait d'armes qui nous a valu la prise de cette forteresse.

Quelques jours avant l'arrivée des troupes alliées, les Russes, selon leur habitude, brûlèrent et ravagèrent tous les environs de Bomarsund, et se retirèrent dans cette immense fortification et dans les tours qui en étaient les sentinelles, pour se défendre avec ce courage et cette opiniâtreté qu'on sait généralement leur reconnaitre. La division expéditionnaire, à peine débarquée, le siège commença régulièrement, les troupes placées pour compléter l'investissement dressèrent leurs tentes, et celle du général d'Hugues se trouva, comme par hasard, à mesure que les travaux avançaient, dans un jardin appartenant à un lieutenant-colonel russe où tout avait été saccagé et détruit, à l'exception d'un kiosque qui avait dû faire les délices de cet officier, et qui seul était resté debout au milieu de ces ruines, la maison de campagne ayant été sacrifiée comme les autres.

Un jour que le général réfléchissait, dans ces lieux, sur le deuil de bien des familles, ses regards s'arrêtèrent tout à coup sur une toute petite fleur qui semblait se cacher et dont on apercevait à peine quelques rayons argentés de sa brillante corolle. Le général s'avance aussitôt et reconnait en elle une jolie petite marguerite qui venait à peine d'éclore et dont la tige avait échappé, comme par miracle, à la ruine de tout le jardin. Mais quelle surprise pour le général ! La joie de J.-J. Rousseau retrouvant sa pervenche bien-aimée dans une herborisation, ne fut pas plus grande que la sienne, car il a toujours eu pour cette plante une affection toute particulière, sans doute parce qu'elle lui rappelle quelques circonstances frappantes de l'âge heureux de son enfance ou de sa brillante carrière militaire. Tous les soins furent aussitôt donnés à cette charmante créature qui devint dès ce moment l'objet des attentions les plus grandes du général et des recommandations les plus sévères pour que personne n'y touchât. Le matin et toutes les fois que le noble général sortait de sa tente, la gentille pâquerette frappait ses regards et semblait lui dire d'un ton suppliant : Sauvez-moi, vous le pouvez ; seule de toutes les fleurs de ce jardin j'ai échappé à la mort, voudriez-vous m'anéantir ? Le soir, quand le général revenait dans sa tente, à son retour des ambulances ou des tranchées, la pâquerette frappait encore ses regards et lui tenait le même langage.

Cependant le siège fait de rapides progrès, deux tours sont déjà en notre pouvoir. Bomarsund, complètement cerné, est attaqué vigoureusement, et la résistance devenant inutile, la garnison demande à capituler et se rend à discrétion aux alliés.

Le but de l'expédition était atteint, l'armée s'apprête à retourner en France. Mais que va devenir maintenant notre petite fleur, abandonnée à elle-même et tout à fait délaissée, elle ne recevra désormais plus de soins, sa brillante corolle rafraichie chaque jour par la main du général va dépérir et sécher dans peu de jours ; ou bien quelque main indiscrète va l'arracher cruellement à sa tige. Le général enivré des succès ne pense sans doute plus à elle ; mais détrompons-nous ! Non, elle n'est pas oubliée, la gentille pâquerette est la fleur favorite de son noble protecteur ; elle a de plus humblement demandé l'existence, il faut qu'elle lui soit accordée ; il faut qu'elle vive encore, qu'elle soit à l'abri de tout danger et c'est le général qui va la protéger. En effet, lorsque l'ordre de se rembarquer fut arrivé, le général recueillit la fleur avec beaucoup de précautions, la plaça dans une de ses cantines et lui prodigua tous les soins possibles pendant une traversée qui fut de plus de 1,400 mille, la petite marguerite débarqua d'abord à Cherbourg, d'où elle fut transportée à Paris où nous l'avons vue et où elle fut encore l'objet des attentions les plus grandes. Mais hélas ! la gentille fleur ne pouvant sans doute supporter les douleurs de l'exil, dépérit sensiblement malgré tous les soins possibles et enfin elle mourut. Sa tige subsista cependant quelques mois encore, mais à l'approche de l'hiver, elle sécha complètement aux grands regrets du général et de toute sa famille.

Nous avons cru devoir rapporter ce fait à nos lecteurs pour leur prouver une fois de plus que l'étude des fleurs est celle des grandes âmes et qu'elle fait goûter les jouissances les plus douces à tous ceux qui s'y livrent avec tant soit peu d'attention. Nous venons de voir le général d'Hugues sous les murs de Bomarsund ; or, au milieu des dangers et des fatigues de toute espèce nous savons positivement que c'est en face du choléra qui décimait ses troupes dont il est admiré et surtout sincèrement aimé, il est heureux de trouver un moment en rentrant dans sa tente pour voir et cultiver sa petite fleur, sa gentille pâquerette. Il faut donc que l'étude des fleurs soit bien attrayante, et qu'elle captive grandement, puisque le guerrier au milieu des périls comme au jour du repos ne dédaigne pas, ou plutôt est heureux de s'y livrer. Quant à ceux qui ne penseraient pas comme nous, nous leur citerons en remontant aux régions les plus élevées, parmi les natures d'élite que le ciel n'envoie que de siècles en siècles, les noms de l'immortel empereur Napoléon Ier arrosant des touffes de violettes à Sainte-Hélène et le grand Condé cultivant des millets à Chantilly, ce qui suffira sans doute pour les convaincre et leur montrer que les passions comme les vertus des grands hommes se ressemblent toutes.


MAXIME.

O toi qui a placé tes affections dans le monde, réfléchis à ta fin. La route que tu tiens est pernicieuse, elle est pleine d'écueils.

(SAINT AUGUSTIN, Manuel.)


PÂQUERETTE SIMPLE - INNOCENCE.

Qui habitera dans le tabernacle du Seigneur et qui reposera sur sa montagne sainte ? Celui qui marche dans l'innocence et qui pratique la justice. Celui qui dit la vérité dans son cœur et qui ne cache pas l'artifice dans ses paroles.

Psaumes : XIV, 1-3.

La pâquerette ou petite marguerite est une jolie petite plante qui embellit au loin les champs et les prés par ses nombreuses fleurs. C'est une des premières filles du printemps et qui semble demeurer dans une perpétuelle enfance. Amusement de l'âge heureux dont elle est l'emblème, cette plante se multiplie sur le moindre gazon et ne présente aucun danger à la petite main sans expérience qui la cueille sans adresse. Ses feuilles ovales et en spatule, forment sur la terre une jolie rosette, au milieu de laquelle s'élève une hampe de quatre à cinq pouces, terminée par une jolie petite fleur à disque d'or en tourée de rayons argentés. On ne cultive guère dans les jardins que ses variétés à fleurs doubles ou prolifères, offrant un grand nombre de nuances. On la multiplie au printemps par l'éclat de ses touffes.


DE L'INNOCENCE.

Il n'est rien de plus parfait et de plus pur qu'une âme innocente ; l'innocence étant dans les enfants l'ignorance du mal et dans les hommes la simplicité des mœurs, la pratique du bien et le témoignage d'une bonne conscience. En d'autres termes l'assemblage de toutes les vertus dans le cœur humain, ou du moins l'exclusion de tous les vices hors de l'âme , voilà l'innocence. Or, comme il n'y a que les per sonnes qui ont des principes religieux bien arrêtés et qui pratiquent en vrai chrétien notre divine religion, qui puissent conserver en leur âme l'innocence du premier âge , il faut donc donner à chacun ces principes, sitôt que son intelligence pourra les comprendre, c'est-à-dire habituer de bonne heure les enfants à la pratique des devoirs religieux en les remplissant avec eux . On trouvera dans la pièce sui vante de Mme Anaïs Ségalas, un modèle de la simplicité avec laquelle on doit parler aux enfants :

Que de brillantes fleurs tu cueilles

Enfant sur le sentier des bois !

Leurs tiges et leurs mille feuilles

Se pressent dans tes petits doigts.

Sur les gazons verts des allées

Sais-tu qui répand ces bouquets ?

Et dans ces bois , dans ces vallées

Te sème de si beaux jouets ?


Celui qui fait toutes ces choses,

C'est Dieu. De son palais du ciel,

C'est lui qui nuance les roses,

Et donne aux abeilles leur miel ;

C'est lui qui fait croitre la plume

De tes serins au faible essor ;

A l'oranger qui te parfume

C'est lui qui suspend des fruits d'or.


C'est lui, toujours lui qui t'envoie

Les bleuets semés dans les blés,

Qui donne au ver sa longue soie,

Au rossignol ces chants perlés.

C'est lui qui fait le corps si frêle

Des papillons frais et jolis,

Et qui pose encore sur leur aile

Ces points de nacre et de rubis.


Son ciel est tout plein de merveilles

Là, sont des vierges, blanches sœurs,

Qui volent comme des abeilles,

Des saints aux manteaux de vapeurs,

Des voix qui chantent des louanges

Des bienheureux , que sais-je, moi !

De purs esprits, de jolis anges,

Tous petits enfants comme toi.


Mais eux du moins ils sont dociles

On obéit au paradis :

Leurs jeux sont choisis et tranquilles ;

Si jamais des larmes, des cris

Troublaient la divine demeure ;

Parmi les grands saints, on dirait,

Chassez-nous cet enfant qui pleure

Et le bon Dieu se fâcherait.


Tu sais bien ta petite amie

Elle est comme eux près du Seigneur ;

Sitôt après s'être endormie

Elle a fui comme une vapeur ;

Plus loin que le soleil qui brille,

Que la lune, que les éclairs,

Que la planète qui scintille,

Que l'arc-en-ciel qui peint les airs.


Parmi ses compagnes nouvelles

Elle est bien heureuse à présent !

Ainsi qu'un ange elle a des ailes,

Puis une auréole d'argent.

Et parfois quand elle est bien sage,

Le bon Dieu lui permet encor

D'aller jouer dans un nuage,

Ou bien dans une étoile d'or.


L'enfant obéissant comme elle

En mourant s'envole dans l'air ;

Mais il tombe, s'il est rebelle

Chez les hommes noirs de l'enfer.

Là, d'un ton rude, on le commande,

S'il veut jouer on le punit.

La leçon qu'on donne est si grande

Que jamais il ne la finit.


Tu frémis n'est-ce pas ? prends garde :

Sois bien sage , car c'est affreux.

Obéis-moi, Dieu te regarde ;

Les saints et les vierges des cieux

Sous un nuage qui les voile,

Quand tu pleures viennent te voir ;

Et je sais que dans chaque étoile

Des anges se cachent le soir. Mme ANAÏS SÉGALAS.


MAXIME.

Il s'en faut bien que l'innocence trouve autant de protection que le crime.

(LA ROCHEFOUCAULT.)

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Marguerite (Petite) ou Pâquerette - Innocence.

En courant sur les gazons, les petits enfants aiment à se faire des bouquets avec cette fleur et, comme eux,


Des mains de la nature

Échappée au hasard

Tu fleuris sans culture

Et tu brilles sans art.

Telle qu'une bergère

Oụbliant ses appas,

Sans apprêt tu sais plaire

Et ne t'en doutes pas.

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Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


MARGUERITE (PETITE) OU PAQUERETTE : Innocence.


Moi je m'appelle Marguerite,

L'étoile blanche des prés verts ;

Je suis frileuse et je n'habite

Que les endroits d'herbe couverts.

Je vis bien peu, pauvre fleurette,

Car de mon sort indifférent,

L'homme effeuille ma collerette

Dès qu'il me prend. LALUYÉ.


On dit, mignonne Marguerite,

Que tu sais les secrets du cœur.

M'aime-t-on ? réponds-moi bien vite,

Réponds, Marguerite, ma sœur ?


Effeuille, enfant, de ma corolle

Chaque pétale, dit la fleur.

La dernière feuille qui vole,

Te dira le secret du cœur. Madame BLANCHARD

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


PAQUERETTE. Cette petite fleur si modeste, qui émaille le gazon et dont l'enfance compose ses premiers bouquets, est aussi l'objet d'une certaine affection de la part des jeunes filles, car, celles-ci, dans plus d'une occasion, ont recours à la pâquerette, comme on s'adressait chez les Grecs à l'oracle de Delphes. Pour accomplir cette pratique importante, on arrache, l'un après l'autre, les pétales de la fleur, en répétant, à la mutilation de chacun d'eux : d'abord au premier, je vous aime ; au second, un peu ; au troisième, beaucoup ; au quatrième , passionnément ; au cinquième, pas du tout ; et en recommençant toujours de même jusqu'au dernier pétale. Le mot prononcé sur celui-ci, indique le degré de sentiment qu'on éprouve pour une personne, ou celui de l'affection de cette même personne pour vous.

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Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Lorsque les bergers apportèrent des présents à Jésus, l'un d'eux, très pauvre, lui offrit une pâquerette blanche. Jésus baisa la fleur et c'est de ce baiser, dit-on en Côte-d'Or, que la pâquerette tient le ton rose qu'elle a au bord de ses pétales. Dans une variante de cette légende, la mère de Jésus voulut consoler son fils qui s'était piqué avec une épine en lui offrant une pâquerette. Un peu du sang de l'enfant coula sur la corolle : depuis les pétales sont teintés de rose.

Qui n'a jamais effeuillé une de ses fleurs en disant : "Il m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout" ? Cette coutume charmante était considérée comme un oracle par les jeunes filles du siècle dernier qui évaluaient au dernier pétale la teneur du sentiment de leur amoureux. En Normandie, on s'adresse à la pâquerette dans les termes suivants : "Il (elle) m'aime, un peu, beaucoup, par fantaisie, par jalousie, pas du tout" ou encore, pour connaître son avenir : "fille, femme, veuve, religieuse."

Une tradition anglo-saxonne préfère "Riche, pauvre, mendiant, voleur, médecin, avocat, commerçant, directeur", le dernier pétale indiquant la situation du futur conjoint, homme ou femme.

Pour savoir combien d'enfants vous aurez, lancez en l'air les étamines de la fleur et tentez de les rattraper sur le dos de votre main : le nombre de celles qui sont ainsi récupérées annonce le nombre d'enfants. Deux graines collées ensemble annoncent des jumeaux, trois graines des triplés, etc.

Manger la première pâquerette de l'année que l'on trouve guérit la fièvre. Une pâquerette trempée dans du vin blanc sert à augurer du sort d'un homme malade : s'il vomit après avoir bu la mixture, son décès est pour bientôt.

Lorsqu'on tient dans la main fermée une pâquerette dont on a tordu la tige et que la fleur ne tourne pas, c'est un mauvais présage.

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La pâquerette symbolise le renouveau : elle éclot à Pâques moment de la véritable entrée dans le Printemps ; c'est une reprise de la tradition païenne du "renouveau". On va donc la reconnaître parmi les herbes des pelouses du Jardin de Paradis où elle évoque, avec ce renouveau, la simplicité, la modestie et les saints peuvent la fouler de leurs pieds nus. Pâquerette n'a pas pour étymologie Pâques. Cette plante fleurit pendant plusieurs mois et c'est à "pasquis, pasquier", signifiant pâturage en vieux français, qu'il faut rattacher son nom.


Luc Thévenon, "La fleur et la bure symbolique d'un attribut sacré".

 

Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :


"Mot-clef : L'Innocence.

Savez-vous ? : Pâquerette vient du vieux français pasquier qui veut dire pâturage. Au XVIIIe siècle, les autorités allemandes considéraient la pâquerette comme une fleur dangereuse à cause de ses vertus abortives ; ils ordonnèrent par décret sa destruction sur tout le territoire allemand. La pâquerette porte également le nom de "fleur de Pâques". C'est 'lune des premières fleurs offertes aux mamans par les tout jeunes enfants. Ils la cueillent sur le gazon du jardin et en font un charmant bouquet.

Usages : La pâquerette était connue dans la campagne française pour être un remède contre l'hypertension et contre les maux de tête. Au Moyen Âge, elle était macérée dans du vin blanc et absorbée en tant que remède.

Légende : La légende raconte que le Christ fut très ému par un modeste bouquet de pâquerettes offert, en guise de présent, par un pauvre vieil homme. Reconnaissant, il posa ses lèvres sur le cœur des fleurs qui prient alors la couleur jaune que nous connaissons.


Message : Je vous aime un peu, beaucoup..."

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Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument spirituelle de la Pâquerette :


Nom botanique : Bellis perennis.


Propriétés énergétiques : Élimine les sources de stress ; simplifie votre vie ; contribue à la détente et vous aide à prendre soin de vous.

Archange correspondant : Métatron.



Propriétés curatives : Si vous êtes entouré de pâquerettes ou si vous vous sentez attiré par cette page, ceci est pour vous. Prenez le temps de vous détendre et de reprendre des forces. Les anges savent que vous n'avez pas été épargné récemment et, en cet instant, ils vous enveloppent de leur amour. Laissez-les prendre soin de vous et vous soulager de votre stress. Imaginez un enfant qui confectionne des couronnes de pâquerettes et vous saurez quel état d'esprit cette fleur insuffle à votre vie. Les pâquerettes apportent de la paix à votre vie pour que vous puissiez vous concentrer sur ce qui est essentiel.


Message de la Pâquerette : « Vous devez simplifier votre vie ! Parce que vous avez trop à faire, vous vous éparpillez. Votre énergie est en baisse, ce qui vous expose davantage à la fatigue. Cela doit immédiatement cesser ! Je vous entoure de mon amour et vous permets de vous débarrasser de votre stress. Permettez-moi de remédier à cette situation pour que vous soyez concentré et détendu à chaque instant. Même si vous pensez que la relaxation n'est pas pour vous, vous devez l'intégrer dans votre quotidien. Je vous incite fortement à trouver des méthodes pour prendre soin de vous et à vous adonner au quotidien, à une activité agréable - lecture, méditation, jardinage ou toute autre activité qui vous procure un bien-être. Soyez assuré que votre stress disparaîtra ; j'œuvre auprès de vous en cet instant dans cet objectif. »

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Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) se penche sur les croyances liées aux différents noms arbëreshe de la Pâquerette vivace :


Analyse lexico-sémantique des désignations :

1- [marɣarˈit] margaritë est un emprunt au cal. margarita (NDDC : 391) « marguerite », en raison de la morphologie de la corolle de ces deux espèces de fleurs très ressemblantes.

2- [lˈula paðˈuɣs] lula padhullës est un syntagme composé d’un terme générique, l’arb. lule « fleur », qui remplace sans doute un phytonyme précédent tabouisé, étant donné les vertus thérapeutiques puissantes dont cette espèce est dotée. L’interdiction à prononcer le nom d’une plante « magique » ou aux grandes virtus thérapeutiques se base sur la croyance populaire selon laquelle prononcer le véritable nom du végétal lui ferait perdre tous ses pouvoirs parce que l’esprit dominateur de la plante s’inquiéterait en rendant, ainsi, inefficaces les propriétés officinales de la plante (Zelenin, 1989b : 173). On retrouve encore cette conception animiste de la nature chez les populations de chasseurs de l’Europe orientale et l’œuvre de Zelenin (1988, 1989a, 1989b) représente encore aujourd’hui l’une des plus complètes sur les tabous linguistiques. Le deuxième élément du syntagme est l’arb. padhullës « du marais » qui est un emprunt au napolitain padula « marais » (NVDN : 500) puisqu’il s’agit d’une fleur poussant dans les lieux humides, dans les marais.

3- [ʎˈakra ˈəmbeʎ] lakra ëmbel est composé de l’arb. lakra « légumes », du gr. l£canon, « légumes » (DELG : 236) et le premier élément renvoie à l’emploi alimentaire de cette espèce, qui nous a été déclaré directement par les locuteurs interviewés ; en revanche, la motivation seconde est lexicalisée avec le spécificateur arb. ëmbel « doux » qui, selon nous, ne se réfère pas à la qualité comestible de l’espèce déjà lexicalisée avec lakra ni à la saveur agréable de la plante comme on pourrait le penser tout d’abord en considérant l’adjectif « doux ». Nous croyons que ce spécificateur lexicalise plutôt les bénéfices thérapeutiques de l’emploi de la pâquerette en médecine populaire. En fait, « doux » devient synonyme de « bénéfique », « apaisant », « qui fait guérir » et cette interprétation s’accorde bien avec la structure motivationnelle du syntagme dans laquelle les deux éléments, notamment lakra et ëmbel, représentent deux motivations différentes traduisant l’image d’une « plante comestible et thérapeutique », plutôt que celle d’une « plante comestible à la saveur douce » ; répéter la même motivation deux fois semblerait redondant et dépourvu de logique.

4- [ʎˈuʎa e cˈɛnit] lulja e qenit est un syntagme composé du nom générique arb. lulja « fleur » qui remplace une dénomination précédente, tabouisée, tout comme en 2 ci-dessus, et d’un deuxième élément représenté par le spécificateur arb. e qenit « du chien ». En phytonymie populaire, les désignations avec un zoonyme comme spécificateur, tel que « du chien », « du loup », « du porc », indiquent le caractère « sauvage » ou « toxique, non comestible pour l’homme » de l’espèce (Scarlat, 2008 : 894). Elles n’évoquent pas directement la toxicité mais signalent que c’est une plante dont il faut se méfier (Signorini, 2005 : 404). En revanche, bien qu’il parle d’une espèce sauvage, le phytonyme arbëresh ne se réfère pas au caractère toxique de la pâquerette, qui est au contraire une espèce comestible et dont l’emploi est thérapeutique, donc à notre avis, il est nécessaire de réfléchir sur ce spécificateur de manière plus approfondie.

Une étude intéressante sur la religion de Égypte ancienne donne de précieuses informations à propos du chien et du rôle que cet animal avait chez les Égyptiens :


« The dog was domesticated by the Egyptians at a very remote period. Probably on account of his usefulness in the chase, Canidae of various kinds were chosen in many places as cult-animals, the different species not being clearly distinguished in representations. » [1] (Černý 1951 : 22).


Au cours de la XVIIe dynastie (environ 1500 a. J.-C.), le culte du dieu-chien, Anubis, était pratiqué sur la plupart du territoire égyptien. Anubis était le protecteur des morts et des tombeaux et cette fonction est probablement due au fait que le chien était un animal qui fréquentait habituellement les tombeaux à la recherche des os et son culte est donc probablement né comme captatio benevolentiae à l’égard de l’animal afin de conjurer la destruction des tombeaux. En Grèce cette divinité était aussi appelée Anupew, mais Černý (1951 : 22) ajoute que les Grecs identifiaient l’animal avec le loup, ce dernier étant considéré comme une espèce de chien sauvage.

Il est donc possible que les vertus du « chien-dieu-protecteur » aiet été projetées sur cette espèce botanique en raison de ses propriétés médicinales très marquées et diversifiées, agissant sur un grand nombre de troubles, comme on l’a vu ci-dessus (cfr. § 7.13.3). Tout comme l’affirme Alinei, on met en relation les animaux « magiques » avec les plantes « magiques » en raison des propriétés thérapeutiques réelles ou imaginaires que les deux espèces d’êtres vivants déploient ; en outre, l’ « animalité » d’une plante dépend surtout du fait qu’il s’agit, dans la plupart des cas, de plantes sauvages qui étaient connues et utilisées déjà dans l’Antiquité pendant la période de la chasse et de la récolte (Alinei 1984 : 92).


Note : 1) Le chien fut apprivoisé par les Égyptiens et cela remonte à une période très lointaine. Les différents types de Canidae furent choisis, probablement à cause de leur utilité pour la chasse, dans un grand nombre de lieux comme des animaux à vénérer, les différentes espèces n’étant pas clairement distinguées dans les représentations (N.T.).

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Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman, 36 cartes divinatoires, A la rencontre de la magie des plantes (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs de la Pâquerette (Bellis perennis) :


Mot-clef : Soyez vous -même


La pâquerette est issue d'une famille nombreuse. Ses sœurs - la camomille romaine, l'échinacée, l'eupatoire perfoliée, la grande aunée, la grande camomille et le chardon-Marie (pour n'en citer que quelques-unes !) - figurent parmi nos plus grandes plantes médicinales. Par chance, la pâquerette a appris très tôt que le meilleur moyen de se distinguer était simplement d'être elle-même. Alors, malgré ses allures de garçon manqué, ses pétales blancs souvent défraîchis ou fripés, et son statut très ordinaire (elle peut soulager une ecchymose ou une inflammation, mais sans comparaison avec sa cousine l'Arnica montana), elle est toujours la bienvenue. Elle finit toujours par trouver sa place dans nos maisons et jardins pour nous rappeler, encore et encore, que nous aimer tels que nous sommes est la meilleure de toutes les médecines.


Rituel : Soyez bienveillante envers vous-même

Si vous êtes perfectionniste ou que vous cherchez à vous singulariser (en étant belle, plus séduisante, plus intelligente ou la meilleure aux fourneaux), vous aurez du mal à vous dire que vous êtes déjà formidable telle que vous êtes. La pâquerette peut vous aider en ce sens, c'est sa spécialité.


VOTRE RITUEL : Retrouvez une photo de vous quand vous étiez petite. Pourquoi petite ? Parce que c'est dans la nature humaine d'avoir davantage d'empathie envers les enfants qu'envers les adultes. Utilisez cette particularité de l'évolution pour travailler à être plus empathique à votre égard. Il est plus facile d'émettre des pensées bienveillantes - ce que vous allez faire - devant la petite fille que vous étiez. Qui pourrait faire preuve de méchanceté envers ce petite être ? Vous ?

Après avoir choisi une jolie photo de vous enfant, décorez-la avec des pâquerettes ! Vous pouvez découper des photos de pâquerettes et les coller sur votre photo ou en dessiner au feutre. Cette photo décorée va devenir votre sanctuaire, alors soyez créative !

A chaque fois que vous avez l'impression de ne pas être assez ceci ou cela (pas assez bien, pas assez riche, pas assez jolie, pas assez intelligente), sortez votre photo, absorbez l'acceptation de soi, si facile, de la pâquerette et faites-la rayonner dans votre cœur.


Réflexion : Allez vers votre vérité

Comparez-vous votre apparence physique, votre intelligence, votre ambition ou vos richesses matérielles à celles des autres ? Lorsque vous vous mettez en concurrence avec vos semblables, vous vous éloignez de votre vérité au nom d'une version artificielle de la réussite. Si personne ne vous regardait, qui seriez-vous ?

OSEZ VOTRE SINGULARITÉ : Quelle coiffure auriez-vous ? Que mangeriez-vous ? Où dormiriez -vous ? Plongez au cœur de la pâquerette et découvrez votre vraie personnalité.


« L'authenticité est la pratique quotidienne qui consiste à ne plus attacher d'importance

ce que nous sommes censés être, d'après nous, pour accepter d'être ce que nous sommes. »

Brené Brown, The Gifts of Imperfection.

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Marine Lafon et Sandrine de Borman proposent une équivalence entre les 22 arcanes majeures du Tarot et 22 plantes majeures chez les Celtes dans un Tarot des plantes sauvages, Initiations végétales pour s'éveiller à soi (Tana Éditions, 2022) ; ainsi la Pâquerette est-elle associé à l'Amoureux :


La Pâquerette / L'Amoureux


Je suis la Pâquerette

J'embellis le monde

de mes constellations

et vous enchante avec délectation.


Dans la Voie Lactée de mes pétales nacrés,

vous éveillez votre sensualité

et savourez le plaisir simple d'exister.


Les soleils qui brillent en mon cœur

vous guident pour incarner vos rêves

dans ma douceur.


Rayonnante de vie

mon harmonie

vous ouvre à la magie

- et l'âme agit.


La Guidance de la Pâquerette : Plaisir - Joie d'être en vie - Douceur - Relations harmonieuses - Sensualité.


Savourer le plaisir d'exister : Quand on croise sur son chemin un parterre de Pâquerettes, on ne peut qu'être émerveillé. Comme une ode à la vie, elles embellissent le monde et le parent de magie. Dans leur communion avec le soleil, elles irradient la jouissance d'exister et e bonheur d'épanouir leurs fleurs. La Pâquerette nous relie à la joie d'être en vie. Elle nous rappelle d'accorder une place importante au plaisir dans notre quotidien. Elle nous fredonne :  « Fais ce que tu aimes et aime ce que tu fais. » Grâce à elle, nous cessons d'imaginer ce qui nous plairait de faire pour enfin manifester ce qui nous tient à cœur et vivre la vie à laquelle nous aspirons. Elle nous montre ainsi la voie de notre éclosion. La Pâquerette assouplit nos structures mentales, parfois rigides, qui présupposent que nos processus de réalisation s'accompagnent nécessairement de pressions, de dur labeur ou d'anxiété. Elle nous indique un autre chemin : celui de la réjouissance et de la gratitude d'être vivant.


Éclore dans le monde avec confiance : Son nom anglais, Daisy, vient de Day's eyes, signifiant « les yeux du jour ». La Pâquerette déploie ses rayons avec le soleil et s'unit à lui en suivant sa course tout le jour. Elle le reflète dans son cœur jaune d'or tout bombé de pollen et ses rayons blancs, irisés de pourpre. Incarnant l'amour inconditionnel, elle ouvre ses fleurs sans retenue, en toute simplicité, sans rien cacher, sans rien attendre en retour. Il faut du courage pour fleurir, pour s'ouvrir à la vie tels que nous sommes. S'ouvrir malgré le danger de s'exposer et de donner à voir nos vulnérabilités en déployant ses délicates fleurs, la Pâquerette nous insuffle sa confiance pour éclore au monde et épanouir pleinement notre cœur. Auprès d'elle, nous assumons notre lumière et notre beauté singulière. C'est dans cette qualité de présence que nos nous sentons soutenus dans l'incarnation de nos intentions et que nous pouvons savourer la magie de la vie. La magie comme manifestation dans la matière de nos souhaits les plus chers.


Cultiver la compassion et la douceur pour soi : A l'image de la saveur sucrée de ses fleurs nacrées et de sa rosette duveteuse, la Pâquerette nous communique sa douceur. Précieuse plante médicinale, ses mucilages ont des vertus émollientes, qui apaisent nos muqueuses. Elle adoucit, par exemple, les gorges irritées et relâche les raideurs des intestins trop lourds. Elle calme aussi les irritations cutanées. Abritant des composés proches de ceux de sa sœur l'Arnica, la Pâquerette, par l'alcoolature de ses feuilles et de ses fleur fraîches, calme la douleur d'un vilain coup. Vulnéraire, elle nettoie les plaies et ide à panser les traumatismes et les blessures. Ce qu'elle fait au niveau physique, elle le fait aussi au niveau psychique en aidant à soigner avec douceur les bleus de l'âme et de l'esprit. Elle nous enseigne ainsi la bienveillance et la compassion envers nous-mêmes. Son élixir floral nous aide à arrêter de nous juger, à cultiver l'estime de soi et à accepter, avec joie et humilité, nos imperfections.


S'ouvrir à sa sensualité : La macération huileuse de la Pâquerette est une précieuse alliée pour la peau. Elle est notamment efficace sur les tissus mous, profonds et riches en terminaisons nerveuses, ce qui fait d'elle une huile renommée pour prendre soin des poitrines féminines. En massage, elle éveille la sensualité : notre désir charnel et notre capacité à nous relier au monde, aux autres et à nous-mêmes à travers nos sens. Onctueuse, elle délasse également les raideurs au niveau des seins. Les tanins qu'elle contient tonifient la peau et resserrent les tissus, ce qui lui vaut de raffermir les sens, de galber le buste et d'éviter les vergetures.


Affirmer son ancrage : La capacité de la pâquerette à soigner les blessures est à la fois liée à ses principes adoucissants et émollients (mucilages) ainsi qu'à ses actifs tenseurs (tanins). Elle conjugue donc en elle la souplesse et la robustesse, la douceur et la force. A l'image de son astringence qui donne de la solidité et du tonus aux tissus, elle nous enseigne à être résistants dans l'affirmation de notre chemin. La Pâquerette peut s'épanouir car elle est puissamment enracinée. Plante vivace, elle stocke dans ses solides racines de précieuses ressources comme l'inuline, ce qui lui permet de résister aux froids les plus intenses. Son nom latin Bellis perennis, littéralement « la belle pérenne », révèle qu'on peut la trouver en fleur en toute saison, même en hiver. Elle nous enseigne ainsi à faire confiance à nos propres ressources et à notre force intérieure pour fleurir. Quand les nuages masquent le soleil, elle ne s'ouvre pas, restant recroquevillée dans son écrin de beauté. Elle connaît et respecte les conditions dans lesquelles elle peut s'ouvrir au monde et sait protéger sa beauté intérieure. Elle nous enseigne à ne pas agir pour plaire aux autres ni à répondre à ce que les autres attendent de nous.

Tisser des relations harmonieuses : La Pâquerette nous questionne ainsi sur la façon dont nous sommes en relation avec nous-mêmes et les autres. Ce que l'on perçoit comme sa fleur est en fait une inflorescence, c'est-à-dire une communauté de minuscules fleurs serrées les unes contre les autres, donnant l'impression de n'en former qu'une seule.

En l'observant, on peut se demander comment chacune de nos différentes facettes peut s'exprimer et comment elles interagissent entre elles. Ses fleurs blanches périphériques qui partent de son cœur doré nous relient à la manière dont notre aura brille dans le monde depuis notre centre. Les Pâquerettes poussent toujours en communauté. Veillant les unes sur les autres, les plus anciennes paraissent protéger les petits boutons dodus qui n'ont pas encore éclos. La Pâquerette nous interroge sur la façon dont nous prenons notre place dans un groupe et comment nous trouvons le juste équilibre entre, d'une part, écoute, attention aux autres, et, d'autre part, affirmation bien enracinée de soi. Elle nous met sur la voie de relations réciproques et harmonieuses.


S'engager sur la voie du cœur : Comme les petits soleils qu'elle brandit en son cœur, la Pâquerette nous invite à mettre en lumière l'amour que chacun et chacune porte en soi. En cultivant l'amour, notre vie et nos créations sont infusées de beauté et de paix intérieure. C'est ainsi que vibreront notre cœur et celui de celles et ceux qui nous entourent.


Le Rituel sauvage : Confire des boutons de Pâquerette pour accompagner son éclosion

La cueillette des boutons de Pâquerette est minutieuse et nous demande d'être attentifs à la plante. Ressentez la douceur des petits boutons dodus qui roulent sous vos doigts. Vous pouvez aussi réaliser ce condiment pour la nouvelle lune, comme une promesse de votre épanouissement pour le nouveau cycle lunaire.

Emplissez un bocal de 200ml de boutons de Pâquerette. Portez à ébullition 150 ml de vinaigre de cidre avec 1 cuillerée à soupe de sucre et une bonne pincée de sel, versez le liquide bouillant sur les boutons, fermez le bocal et retournez-le. Laissez macérer pendant un cycle lunaire (un mois) puis agrémentez-en vos salades. Le bocal se conservera au moins 6 mois.

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« Regarde les pâquerettes »


Quand Job lui demande, pourquoi le mal, l’injustice, la souffrance, pourquoi moi ? Dieu semble répondre à côté : « Regarde les pâquerettes, l’épervier, l’aurore ou un monstre marin… ». Est-ce qu’Il se moque de lui ? Suffit-il de regarder des pâquerettes pour trouver du sens au non sens ? à l’absurdité de toutes nos souffrances accumulées et de toutes nos plaintes jamais totalement exhalées, « Regarde les pâquerettes …. !


Seul celui qui a vraiment souffert, sait ce qu’est une pâquerette !


Pour ce qui me concerne, je sais que je suis encore vivant grâce à l’une d’elle. Elle n’était même pas dans un champ, mais dans un verre en plastique à l’aéroport, laissée là sans doute par une enfant, parce qu’une pâquerette, vous le savez, ça ne passe pas la douane …


Lacan disait « le Réel c’est ce contre quoi on se cogne ». On ne se cogne pas à une pâquerette et pourtant, à certains moments de détresse et d’abandon, il n’y a pas d’autre Réel.


Si nous avons la sensibilité nécessaire pour recevoir les coups et la mémoire pour nous en plaindre, pourquoi en avons-nous si peu pour recevoir la tendresse et la mémoire pour nous en souvenir ?


« Regarde… » les signes très discrets que nous ne sommes pas seuls à être seuls.


La pâquerette, elle fleurit parce qu’elle fleurit et elle se fane parce qu’elle se fane, « sans pourquoi » – la vie, la mort… c’est ainsi.


Job, comme chacun de nous, a besoin d’être caressé par cette évidence. Le Réel cogne parfois à notre porte avec des gants de velours, ou comme un enfant qui nous offre sans le savoir une pâquerette…, juste un brin d’aurore …


Jean Yves Leloup, "Graines de conscience", Avril 2023.

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Valérie Bouzon-Langlois, autrice de Paroles de plantes, Comment communiquer avec le règne végétal et rencontrer vos plantes totems ? (Editions Exergue, 2023) partage ses intuitions à propos de la Pâquerette :


La Pâquerette : La Direction


Son histoire : « Il y a bien longtemps, je n'existais pas, car le ciel pensait qu'il n'y avait pas besoin de montrer une direction sur Terre. Tout se passait parfaitement bien. Mas l'Esprit humain qui allait dans tous les sens sans but précis a montré qu'il fallait une direction pour avancer Alors je suis née pour montrer le chemin. »


Son message : « Je suis un tapis de lumière, mais mon but n'est pas la lumière. Je suis érigée, je donne une direction. J'indique une intention ou je montre une blessure. J'aide à la direction que l'on doit prendre dans la vie. Je préviens des changements de direction.

Je suis au centre de toutes choses. Je dirige les tensions vers le bas et je dissipe les nœuds mentaux.

Sans la direction, il n'y a pas de but ! Si vous faites du "surplace", vous gonflez, car vous ne circulez pas. Choisir sa direction est un acte sacré.

Suivez-moi, je vous montre votre direction pour atteindre votre but. »


La Pâquerette, pour qui et dans quel contexte ? La Pâquerette est intéressante pour les personnes qui sont en voie de reconversion ou qui se posent la question. Elle va montrer une autre voie, un autre chemin possible. Elle s'adresse également aux personnes qui accompagnent d'autres personnes dans les changements de vie, elle les soutient. Elle aide également les personnes qui dirigent ou qui souhaitent diriger (fonction de directeur ou de chef). Elle montre que les buts sont nécessaires à l'évolution. Dans tout ce que nous faisons, nous créons un but.

Elle se présentera dans votre vie quand votre chemin doit changer pour votre bien-être. Ce ne sera jamais pour vous emmener vers une route sinueuse, mais vers un chemin idéal et inconnu pour vous. Son aide est précieuse, car elle vous aidera à voir plus clair sur ce changement de direction. C'est en quelque sorte votre carte routière de vie.


Vertus et utilisations : Apaiser le rhumatisme, l'eczéma, la bronchite, l'œdème. Utiliser les fleurs et les feuilles, trente-cinq grammes/litre d'eau, faire bouillir deux minutes puis laisser infuser dix minutes, boire trois tasses dans la journée.

Apaiser une nervosité liée à un changement de direction. Infuser des fleurs pendant dix minutes, une cuillère à café par tasse, boire le soir avant le coucher.

Soulager les jambes gonflées (bain). Une poignée de fleurs et feuilles dans cinq litres d'eau chaude, laisser infuser vingt minutes et baigner les pieds.


Où agit-elle sur le corps ? Le cerveau, les liquides physiologiques du corps.


Comment l'invoquer ? Demander à l'énergie de la Pâquerette de vous montrer votre nouveau chemin de vie et la regarder en pensant à votre nouvelle direction.


Comment la remercier ? La remercier à chaque fois que vous aurez conscience de ce qu'elle représente.


Mots-clés en relation avec la Pâquerette : Direction - Changement - Route - Chemin - Dirige - Visibilité - Carte routière - Reconersion - Nouvelle voie - Intention - Avancer - Gonfler - Stagner - Accompagner - Diriger - Orienter - Droite.

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Mythes et légendes :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


Voici pourquoi, dit-on dans la Côte-d'Or, les pâquerettes des champs ont un cœur doré et une pointe de rose au bord de leurs pétales : lorsque les mages et les bergers firent de beaux présents à l'Enfant Jésus, un pauvre petit pâtour qui ne possédait rien, cueillit une pâquerette toute blanche afin de ne pas arriver les mains vides, et il l'approcha des lèvres de l'enfant ; celui-ci baisa la fleurette, qui devint rose à t'endroit ou ses lèvres s'étaient posées.

[...] Actuellement la formulette : « Il rn'aime un peu, beaucoup, passionnément, point du tout, » est usitée en ville comme à la campagne ; en Normandie, les filles la récitent en arrachant une à une, les pétales de la grande pâquerette, qui y porte le nom gracieux de « Il m'aime » ; en Poitou, la phrase adressée à la pâquerette est « Elle m'aime un peu, beaucoup, par fantaisie, par jalousie, pas du tout. » [...] En Haute-Bretagne, on effeuille la Pâque en disant :

Fille, femme, veuve, religieuse,

Gars, homme, veuf, religieux.

Les jeunes filles du Bocage normand adressent à la grande pâquerette la première de ces formules.

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Guidés par une étoile, à Bethléem, un jour

Des mages d’Orient, inspirés par des anges,

Aux genoux d’un enfant enveloppé de langes,


Vinrent se prosterner, le cœur rempli d’Amour.

Des bergers, qui paissaient leurs troupeaux à l’entour,

Entendant, dans les airs, des murmures étranges

« Échos des chants sacrés des célestes phalanges »

Dans l’étable en ruine entrèrent à leur tour.

Les trois Mages avaient, l’Ecriture les nomme,

De l’encens pour le Dieu, de la myrrhe (1) pour l’homme,

Et, symbole divin, des trésors pour le Roi.

Les pâtres, pour présents, portaient des Pâquerettes,

Qui venaient d’entr’ouvrir leurs blanches collerettes.

Mais ils avaient au cœur l’Amour avec la foi.

Aux pieds du nouveau-né, l’un des Mages s’empresse

De brûler son encens aux suaves senteurs ;

Le Roi Gaspard répand la myrrhe avec largesse ;

Melchior fait briller l’or aux fauves lueurs.

Les bergers, à genoux, voyaient avec tristesse

Cette adoration, et l’œil mouillé de pleurs :

« Ces Rois » se disaient-ils « vont, avec leur richesse

« Nous faire oublier, nous, qui n’avons que des fleurs ! »

Comme s’il eût compris cette pensée amère,

L’enfant pousse du pied une superbe aiguière, (2)

Prends une fleur des champs, la baise, et puis s’endort.

C’est depuis ce jour-là, que l’humble Pâquerette,

Autrefois toute blanche, a, sur sa gorgerette,

Une Auréole rose et l’étamine d’Or.

Antonio Spinelli, Ce que disent les fleurs.

1) Myrrhe : Gomme de résine aromatisée, parfum aux multiples pouvoirs.

2) Aiguière : petit récipient avec un bec et une anse pour porter de l'eau, vase, pichet.

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Légende celte : Les légendes celtiques du barde écossais du IIIe siècle Ossian, écrites et retranscrites au XVIIIe siècle par James Macpherson, donnent à la pâquerette une autre origine :


Malvina, fille d’Ossian, pleurant son amant Oscar tué au combat ainsi que son jeune fils, à côté du tombeau de Fingal, est réconfortée par les filles du roi Morven, qui racontent avoir vu l’enfant verser sur les champs une fraîche récolte de fleurs, parmi lesquelles s’en élevait une faite d’un disque d’or, entouré de rayons d’argent, surmonté d’une teinte délicate de pourpre. « Sèche tes larmes, ô Malvina, » criaient les jeunes filles, « la fleur de ton sein a donné une nouvelle fleur dans les collines de Cromla. » C’est de cette légende que vient l’idée selon laquelle les esprits des enfants morts en couche dispersent des pâquerettes sur la terre pour consoler leurs parents affligés. Notons aussi que l’expression idiomatique anglaise pushing up daisies signifie à peu près : « mort et enterré ».


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Littérature :


Andersen, "La pâquerette".

 

Philéas Lebesgue : "Pâquerette"

Pâquerette, pâquerette,

Il y a des gouttes d’eau

Sur ta collerette

Et tu plies un peu le dos…

Pâquerette, pâquerette,

Le beau soleil printanier

Viendra-t-il les essuyer ?

Pâquerette, pâquerette,

Qui souris près du sentier,

Je te le souhaite…

Pâquerette, pâquerette,

Il y a sur ton cœur d’or

Un frelon en fête ;

Tant il est ivre qu’il dort !

Pâquerette, pâquerette,

L’aile du vent printanier

Va-t-elle le balayer ?

Pâquerette, pâquerette,

Qui rêves près du sentier,

Je te le souhaite.

*

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