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La Grande Aunée

Dernière mise à jour : 18 oct.




Étymologie :


  • AUNÉE, subst. fém.

ÉTYMOL. ET HIST. − xiiie s. elnee « sorte de plante, inula helenium » (Medicinaire liegeois, cité par A. Goose ds Fr. mod., t. 21, p. 222 : All' enfleure et a la dolour del poumont, prens les fuelhes de l'aloesne et del rue et del ysope et le semence del ortie et les racines d'elnee et del fenoil et le centoine et miel avec, et done boire sovent) ; 1547 aulnée « id. » (G. Guéroult, Hist. des Plantes, 172 d'apr. Delboulle, Notes lexicol., ms. déposé à la Sorbonne : La racine de l'aulnée est grandement utile) ; 1621 aunée « id. » (E. Binet, Merv. de nat., p. 387 ds Gdf. Compl. : L'aunee embellit la personne, entretient la peau du visage et tout le cuir du corps). Dér. de l'a.fr. [norm.] eaune (ca 1300, Recettes médicales en fr., publ. par P. Meyer ds Romania, t. 37, p. 362 : Por gratele, pernez eaune, roberge, marsainte et entrerus de noir prunier), agn. aune (ca 1350, Recettes en vers, publ. par P. Meyer, ibid., t. 32, p. 100 : Lovache et aune), lui-même empr. au b. lat. helena, elena, elna (ve s., Ps. Apul. 96, 11 ds TLL s.v. helenium, 2593, 17 ; v. aussi, ibid., 2593, 1 à 30 et s.v. inula, 239, 17 à 37, ainsi que André Bot., s.v. helenium et inula), résultat du croisement du lat. inula « aunée » (Pline, Nat., 19, 62 ds TLL s.v., 239, 44) avec le lat. helenium « id. » (Celse, 5, 11 ds TLL s.v., 2593, 20) lui-même transcr. du gr. ε ̔ λ ε ́ ν ι ο ν (Dioscoride, 1, 28 ds Bailly) ; le lat. inula est prob. lui-même un empr. pop. au gr. ε ̔ λ ε ́ ν ι ο ν avec chang. de l en n par métathèse et substitution de suff. (Ern.-Meillet s.v. inula).


  • INULE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1549 adj. (Fr. Habert, Trad. d'Horace, Satyres, II, 2 ds Hug.) ; 1779 subst. (Schmidlin, Catholicon, s.v. inula). Empr. au lat. inula « aunée [plante] ».


Lire également la définition des noms aunée et inule pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Inula helenium - Ail de cheval - Aromate des Karpathes - Aromate germanique - Aromate polonais - Astre de chien - Aulnée - Aunée commune - Aunée officinale - Belle Hélène - Campana - Énule campane -  Énule campagne - Golande (Wallonie) - Grande Inule - Hâte jancine - Haulne - Hélénie - Hélénine - Héléniniêre -   Herbe aux mouches - Herbe de Saint-Roch - Herbe du diable - Inule aulnée - Inule aunée - Inule campagne - Inule hélénie - Inule héléniaire - Laser de Chiron - Lionne - Œil-de-cheval - Panacée de Chiron - Plante aux infirmières - Quinquina indigène - Soleil vivace -

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Botanique :


Dans une plaquette intitulée "Saint Roch et ses herbes miraculeuses" (Histoire et tradition) du Conseil général du Loiret, il semble y avoir une confusion entre la grande aunée et la pulicaire...


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Vertus médicinales :


Pierre-Joseph Bic'hoz, médecin de Monsieur et auteur de Etrennes du printemps, aux habitans de la campagne, et aux herboristes, ou pharmacie champêtre, végétale & indigène, à l'usage des pauvres & des habitans de la campagne (Lamy libraire, Paris, 1781) recense les vertus médicinales des plantes :


Racine d' Aunée. Les Apothicaires se servent des racines de cette plante, & ils en préparent un extrait connu sous le nom d'Extrait d'Aunée ; ils en font aussi quelquefois des Tablettes qui portent le même nom. Toute la plante, spécialement la racine, est un excellent stomachique, qui divise les matières glaireuses, attachées quelquefois aux parois de l'estomac. Elle convient très bien aux personnes attaquées de l'asthme humide, pourvu qu'on en prenne tous les jours en infusion dans l'eau, le matin à jeun, à la quantité d'un demi-setier. On recommande surtout sa décoction, après l'usage intérieur du mercure, pour en éviter les suites dangereuses. On s'en sert aussi à l'extérieur contre maladies cutanées.

 

Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Aulnée officinale :


Propriétés Physiques et Chimiques. Cette racine a une odeur forte, légèrement camphrée, spécialement dans la racine sèche dont l'odeur est plus agréable et aromatique. La saveur d'abord glutineuse, rance et un peu comparable à celle du savon devient en la mâchant chaude, aromatique et amère. Elle cède ses propriétés à l'eau et à l'alcool. Elle contient d'après Feneulle et John, une huile volatile, un stéaroptène ou camphre d'aunée (Hélénine), une résine molle et âcre, de la cire, un extrait amer, de la gomme, de l'albumine végétale, des sels et une espèce de fécule (Inuline de Thomson, Alantine de Rose).


Usages médicaux. Cette plante, célèbre dans la matière médicale, était très estimée d'Hippocrate dont elle était l'emménagogue habituel. Elle est tonique, excitante, stomachique, expectorante, diaphorétique, diurétique, vermifuge et emménagogue. On la prescrit dans une foule d'affections ; dans l'atonie des organes digestifs, associée au fer chez les jeunes filles languissantes et non réglées ; comme expectorante à la fin des fluxions de poitrine, dans les catarrhes, l'asthme, les engorgements pulmonaires ; contre les catarrhes chroniques de la vessie, les diarrhées séreuses, les affections vermineuses, l'aménorrhée, la leucorrhée, les engorgements des viscères abdominaux. A l'intérieur et à l'extérieur on la prescrit encore contre les dartres, la gale et la plupart des affections cutanées.


Formes et doses. Poudre, 2 à 10 grammes. - Décoction ou infusion, 15 grammes dans 500 d'eau. - Extrait, 1 à 10 grammes - Conserve, vin, teinture, sirop. - Extérieur décoction concentrée ; bon topique pour calmer les démangeaisons dartreuses.

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A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :


Aster. Enula campana. Aunée. Fleurs radiées, semences à aigrettes bleues ou violettes, quelquefois blanches et jaunes d'or dans le milieu ; ces plantes sont vivaces, les tiges sont rougeâtres, hautes de un mètre, garnies de feuilles oblongues d'un vert clair en dessus, racines charnues.


VERTUS : Les racines de l'aunée surtout sont incisives des glutinosités de l'estomac dans les indigestions, pituites de la poitrine, dans l'asthme, les catarrhes ; on en fait un vin, un extrait, une conserve qui sont admirables dans les affections de l'estomac, qui viennent des glutinosités et de l'inertie des fibres, et maladies chroniques qui sont entretenues par ces causes ; elle est de plus sudorifique pour purifier la masse du sang et des humeurs. C'est un bon détersif pour les plaies et ulcères ; elle entre dans le sirop d'erezymum le jus de réglisse comme expectorant, dans celui d'armoise, comme apéritif dans la confection Hyacinthe, comme stomachique et comme résolutif dans l'onguent martiatum et le diabotanum. Il est un proverbe qui dit : Enula campana reddit praecordia sana. L'aunée rend le corps sain.

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de l'hélénie :


HELENIE - PLEURS.

Les fleurs de l'Hélénie ressemblent à de petits soleils d'un beau jaune ; elles fleurissent en automne avec les asters ; on dit qu'elles furent produites par les larmes d'Hélène.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Hélénie d'automne - Pleurs.

Les poètes anciens la disent formée des larmes d’Hélène.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


HÉLÉNIE D'AUTOMNE - PLEURS.

Ceux qui ont semé dans les larmes moissonneront dans l'allégresse. Ils allaient et pleuraient en répandant leurs semences, ils reviendront avec joie portant leurs gerbes dans leurs mains.

Psaumes. CXXV, 6–8.

L'hélénie d'automne est une plante vivace originaire de l'Amérique septentrionale; elle s'élève à la hauteur d'environ deux mètres ; ses feuilles sont grandes ; ses fleurs moyennes et d'un beau jaune. Cette plante peut servir à l'ornement des grands jardins.

Hélène, fille de Tyndare et de Léda, épousa Ménélas, roi de Sparte, et fut enlevée par Thésée, qui la rendit peu de temps après à son mari. Pâris vint ensuite qui l'enleva pour la seconde fois et la conduisit à Troie, ce qui occasionna la ruine de cette cité et la mort d'une foule de héros grecs et troyens. Après la mort de Pâris, Hélène épousa Déiphobe, qu'elle livra à Ménélas, pour rentrer en grâce avec lui. Ménélas le modèle des maris indulgents, la reconduisit en triomphe à Sparte et mourut bientôt après. Sa veuve se retira dans l'ile de Rhodes, auprès de Polyxo, sa parente, qui la fit pendre à un arbre pour venger la mort de tant de guerriers.

Les larmes de repentir qu'Hélène, la plus belle des princesses grecques, versa avant sa mort, furent changées en fleurs du genre hélénie.

RÉFLEXION.

Il y a certaines larmes qui nous trompent souvent nous-mêmes, après avoir trompé les autres.

(LA ROCHEFOUCAULT.)

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Hélénie - Pleurs.

La célèbre Hélène, après avoir abandonné Ménélas, sonna la défaite des Troyens ; mais, devenue veuve, cette princesse fut contrainte de quitter Sparte et de se retirer à Rhodes. Poursuivie par la haine de Polyxo dont le mari avait péri au siège de Troie , Hélène fut enfermée dans une tour. La reine de Sparte versa tant de larmes que celles ci en tombant sur la terre donnèrent naissance à l'hélénie, fleur jaune d'un aspect assez mélancolique. Cette plante est plus connue sous le nom d'aunée officinale.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Aunée (Inula helenium) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mercure

Élément : Air

Pouvoirs : Amour ; Protection ; Stimulation des pouvoirs psychiques ; Rêves intuitifs.


Utilisation magique : C'est la forte racine de la Grande Aunée, très charnue et rameuse, qui est employée dans un certain nombre de rites, venus vraisemblablement d'Europe de l'Est et du Caucase, d'où cette plante est originaire. La racine crue a une saveur violemment amère et dégage une odeur aromatique. Lorsqu'on la porte sur soi, elle attire l'amour.

Une ancienne tradition polonaise veut que l'on couse une racine d'Aunée, coupée en fines rondelles, dans un vêtement rose. Lorsqu'elles mettaient leurs toilettes des jours de fête, les filles à marier lestaient le bas de leurs amples jupes avec ces rondelles, souvent mêlées à des fleurs prélevées sur le même pied. Elles ajoutaient également une racine de Grande Aunée à la lessive dans laquelle elles lavaient leur linge de corps.

La plante entière, arrachée avec ses tiges et ses inflorescences, est parfois utilisée dans un but de protection ; vous devez alors la suspendre, la tête en bas, dans le local que vous désirez protéger.

Séchée, moulue et répandue sur du charbon de bois embrasé, la racine dégage une fumée à l'odeur entêtante qui renforce très efficacement les pouvoirs psychiques. Certaines sectes ukrainiennes, dont les rites s'apparentaient à ceux des derviches, utilisaient couramment ce procédé. Les vapeurs d'Aunée favorisent la transe et provoquent des rêves prémonitoires.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Aunée : Cette malheureuse plante, à jolies fleurs jaunes mais aux racines noires et amères, symbolise la corruption et la lâcheté vénale. Elle ne veut pourtant aucun mal à l'homme : suspendue tête en bas dans une pièce, elle exhale des pouvoirs de protection. L'aunée servait au XVIIe siècle comme envoûtement d'amour, à condition d'être cueillie à jeun la veille de la Saint-Jean avant le lever du soleil, placée sur le cœur pendant neuf jours, réduite en poudre et enfin présentée dans du tabac, un bouquet ou une aliment à l'être aimé.

Portée sur soi, sa racine attire l'amour et assure au mari qu'il « ne sera jamais cocu ». Séchée et réduite en poudre, la racine d'aunée mise sur des braises dégage une fumée qui augmente les pouvoirs psychiques, conduit à des rêves prémonitoires et favorise la transe.

 

Selon Micheline Lebarbier, auteure d'un article intitulé "Des plantes adjuvants du Destin, entre amour et rivalité, dans deux villages du Nord de la Roumanie" (Huitième séminaire annuel d'ethnobotanique du domaine européen du Musée départemental ethnologique de Haute-Provence, Jeudi 22 et vendredi 23 octobre 2009) :


L’inule (Inula helenium) : Signalons aussi l’inule (oman), censée donner de beaux cheveux (que je n’ai pas rencontrée dans mes enquêtes). Elle était associée à la fête des Sântoaderi, qui sont un troupeau de sept à douze « entités-chevaux », liées à Saint Théodore. Leur fête, célébrée la première semaine du Carême durait une dizaine de jours. Ils investissaient à grand bruit les villages, le jour de Mardi Gras. Ces entités-chevaux avaient un lien très étroit avec la chevelure humaine et la toison animale. Leur célébration entraînait la coupe et le lavage rituels des cheveux. Particulièrement pour les femmes et les jeunes filles qui se lavaient les cheveux avec le foin destiné au fourrage des chevaux ou avec de l’inule cueillie à minuit, le quatrième jour de la semaine où ces entités-chevaux étaient présentes parmi les humains. On pensait que l’inule donnait une belle chevelure et augmentait leur pouvoir de séduction. A la place de la plante, elles laissaient en offrande du pain et du sel en lui récitant l’incantation suivante :

Oman mare Grande inule

Domn mare Grand seigneur

Eu î†i dau pâine si sare Je te donne du pain et du sel

Iar tu dæ-mi Mais toi donne-moi

o coadæ de pær mare une longue chevelure

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Selon Claire Tiberghien, auteure de Équilibre et méditation par les plantes, 30 plantes à découvrir (Éditions Jouvence, 2016), la Grande Aunée est intéressante de plusieurs façons :


Élément : Terre.

De son nom latin Inula helenium, la Grande Aunée fait partie de la famille des Astéracées. Elle nous apporte le soleil. Ses racines sont utilisées pour lutter contre la toux et la bronchite. Elles sont, comme les feuilles d'ailleurs, sédatives et expectorantes. la grande aunée a une action antibactérienne. Ses principes amers stimulent le système digestif. Elle contient environ% d'inuline. Cette substance, d'un goût sucré, présente pratiquement la même composition que l'amidon et constitue un bon compromis pour les diabétiques. Très aromatique, la racine de la grande aunée peut être utilisée fraîche ou séchée pour parfumer certains desserts. Stimulant l'énergie et le système immunitaire, cette plante combat la perte d'appétit et l'état de faiblesse. Toutefois, elle est déconseillée aux femmes enceintes et doit être consommée avec prudence, car elle peut avoir des effets indésirables, tels que des diarrhées ou des douleurs pelviennes.


Sur le plan psychique : Ses racines détendent et harmonisent le corps et l'esprit. Elles calment les nerfs à vif et laissent la sensualité revivre. Elles développent la paix, la clarté, la clairvoyance et donnent de la force et du courage. La Grande Aunée aide à sortir d'un état léthargique et combat le manque de plaisir. Elle apporte le mouvement et débloque les schémas figés. Grâce à elle, nous pouvons travailler de manière détendue, avec joie et patience. Nous retrouvons des espaces de tranquillité et pouvons accéder à notre enfant intérieur. La Grande Aunée nous apprend à nous occuper de notre bien-être.

Grâce à la Grande Aunée, je peux affirmer :

  • Je m'occupe de moi et de mes femmes.

  • Je ressens du bonheur dans les petites choses du quotidien.

  • J'atteins mes objectifs de manière détendue et claire.

  • Ma volonté est active et source d'énergie.

  • Je vis dans l'énergie du cœur, en lien avec mon enfant intérieur.

  • Je suis à l'écoute et j'ai conscience de mon corps.

Fumigation de racine de Grande Aunée (racine brûlée sur la braise).

Depuis l'Antiquité, nous connaissons les bienfaits des fumigations odorantes de résines ou de racines. Par l'inspiration, elles pénètrent doucement, influent sur le corps et l'esprit, nous invitant au voyage intérieur.

La racine fraîche de Grande Aunée a une odeur boisée, balsamique, épicée. Elle exhale aussi un léger parfum de violette, lequel disparaît toutefois au séchage. La racine séchée s'utilise fréquemment en fumigation. Pleine de lumière, la fumée de la Grande Aunée nous détend et nous enveloppe d'amour. Elle protège, redonne la joie de vivre, euphorise. Elle active l'énergie, renforce la confiance en soi et le contentement. Nous pouvons alors prendre les situations comme elles sont, expérimenter et déceler les aspects positifs de circonstances adverses.

En période de stress et d'agitation, lorsque tout va de travers, la Grande Aunée nous offre détente et équilibre. Nous pouvons ainsi nous enraciner, trouver l'harmonie au centre de nous-mêmes et aller plus calmement au-devant des exigences du quotidien.

Autrefois, on fixait un bouquet de Grande Aunée sur la porte, afin de protéger la maison ou l'étable contre les démons.


La méditation de la Grande Aunée : La rencontre avec la Grande Aunée est toujours surprenante. Un vert profond, protecteur, domine toute la plante qui se réalise en son sommet par de joyeuses explosions d'un jaune lumineux. A l'aise dans les prairies humides et les lisières, elle se détache avec vigueur au milieu du paysage. Forte, dynamique, elle semble attirée verticalement par le ciel. Ses racines nourrissent une tige solide. De nombreuses feuilles, étonnamment grandes, amènent sa puissance jusqu'à ses fleurs, rayonnantes et vibrantes d'énergie. La Grande Aunée se nourrit de la force du rythme de la vie. Ouvrez-vous à ce rythme. A votre rythme. Il vous enseigne le mouvement.Vous puisez votre énergie dans vos racines, vous prenez conscience de votre attraction à la terre. C'est le mouvement de cette énergie qui nourrit votre individualité. la Grande Aunée vous montre votre capacité à être autonome et la joie que cela procure. Ecoutez vos besoins, vos envies. Vous seul pouvez vous en occuper, les laisser fleurir.

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Mythologie :


D'après Olivier Lafont, auteur d'un article intitulé "Hélène de Troie et les médicaments, à partir d’un tableau de la Salle des Actes." ( In : Revue d'histoire de la pharmacie, 99e année, n° 373, 2012, pp. 7-16) :


[...] En revanche, Homère ne fait jamais la moindre allusion à l’hélénium. Il semble pourtant évident, lorsque l’on est confronté à ce nom de plante, qu’il évoque Hélène. L’Inula helenium L, de la famille des Astéracéae, est également appelée la grande aunée et elle est présentée comme alexitère. Sa racine fait partie des drogues incorporées dans la thériaque d’Andromachus. La formule de la conserve d’hélénium figure dans la Pharmacopée Universelle de Nicolas Lémery, sous le nom de conserve de racines d’aunée. La collection Fialon possède un pot, en faïence de Rouen, de la fin du XVIIIe siècle, qui porte l’inscription : « Conserva Helenii ».

Théophraste, le plus grand botaniste de l’Antiquité, dans son Histoire des Plantes, que certains préfèrent appeler Réflexions sur les Plantes, décrit bien la grande aunée, mais sous le nom de « Panacée de Chiron » et sans faire aucunement allusion à Hélène. La référence à Chiron, le centaure pharmacologue, qui fut le précepteur d’Asclépios et d’Achille, n’a rien de surprenant, car cet étonnant personnage mythologique est l’un des ancêtres des pharmaciens. Quant à Panacée, c’est la sœur d’Hygie et la fille du dieu de la médecine ; son nom désigne habituellement un médicament universel et son emploi, ici, fait bien de l’honneur à l’hélénium.

Dans le même ouvrage, Théophraste attribue à cette plante médicinale un pouvoir alexitère : « On l’utilise contre les vipères, les tarentules, les seps et les autres reptiles, administrée dans du vin et en onction avec de l’huile, mais pour une morsure de vipère, à la fois en application et en potion dans du vin piqué. » Théophraste, IX, 11, 1.9 Lémery fournit, dans son Traité des drogues simples, deux hypothèses pour justifier l’attribution à Hélène de cette espèce végétale. La première est relative au caractère alexitère qui lui est attribué : « Helenium ab Helena, parce qu’Helene fut la première qui le mit en usage contre la morsure des serpens. »

La deuxième, quant à elle, ressortit à une tradition post-Homérique souhaitant réhabiliter Hélène, quelque peu malmenée par le poète : « Ou parce que les poëtes anciens ont dit qu’elle avoit pris naissance des larmes d’Hélène, lorsqu’elle eut été enlevée d’avec son mari. »

Cette interprétation se trouvait déjà chez Pline l’Ancien, mais l’encyclopédiste latin présentait également une revendication d’activité en cosmétologie qui pouvait justifier l’attribution du nom de la plus belle femme du monde : « l’Hélénium, né, comme nous l’avons dit des larmes d’Hélène, passe pour entretenir la délicatesse de la peau chez les femmes, tant au visage que dans le reste du corps. » [Pline, Hist. Nat., xxi, xci-1.]

Il est curieux de signaler que Pline mentionnait également une analogie d’activité entre l’hélénium et le népenthès : « En outre on prétend que cette plante donne la grâce et l’attrait à celles qui en font usage, et que, prise avec du vin, elle excite la gaieté, produisant le même effet que le népenthès vanté par Homère, qui faisait oublier tout sujet de tristesse. »

C’est encore une hypothèse non formulée permettant d’expliquer l’attribution de la plante à Hélène.

Les botanistes de l’Antiquité n’ont, en fait, nommé hélénium, pas moins de six plantes différentes, qui ont en commun une activité vulnéraire, par référence au grec ελενιον qui signifie herbe aux blessures. Ce n’est donc que par euphonie que l’aunée s’est trouvée associée à la mémoire d’Hélène, comme le souligne Suzanne Amigues. C’est un peu décevant et l’interprétation traditionnelle avait le mérite d’être plus poétique, on comprend que les apothicaires l’aient retenue et aient voulu associer la remise de l’hélénium à celle du népenthès.

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Tony Goupil, dans l'article intitulé "Phytoreligieuses et phytomythologiques : plantes des dieux et herbes mythologiques" (in Evaxiana n°3, pp. 157-162, 2017) précise que :


[...] La panacée de Chiron (panaces Centaurion) a « une feuille semblable à la patience, mais plus grande et plus poilue, une fleur jaune d’or, une racine longue ». Cette plante qui aime les terrains gras et qu’on utilisait pour les morsures de vipères serait la grande aunée qui pousse notamment, selon Suzanne Amigues, sur le Pélion, où selon la légende Chiron aurait enseigné sa science à Esculape.

 

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