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L'Aster

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 22 sept. 2024



Étymologie :


  • ASTER, subst. masc.

ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1549 bot. « plante à fleurs radiées » (Meignan, Histoire des plantes, chap. 47 ds Delboulle, Recueil de notes lexicologiques, ms. déposé à la Sorbonne : En françoys, petit muguet. Elle a eu le nom d'aster, c'est à dire estoille) ; 2. 1906 biol. (Nouv. Lar. ill. Suppl. : Aster [...] Fines stries rayonnantes, qui partent de la couche corticale de la sphère attractive, à laquelle elles donnent l'aspect d'un soleil entouré de rayons). 1 empr. au lat. aster attesté comme nom de plante dep. Pline (Nat., 27, 36 ds TLL s.v., 946, 76) transcription du gr. α ̓ σ τ η ́ ρ « étoile » attesté comme nom de plante dep. Aristote (Plant. 2, 3, 2 ds Bailly) ; 2 empr. au gr. α ̓ σ τ η ́ ρ « étoile ».


Lire également la définition du nom aster afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Œil de Christ -

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Botanique :


François Couplan, auteur de Les plantes et leur nom - Histoires insolites (Éditions Quae, 2012) nous en apprend davantage sur le nom de l'Aster :


Aster : Astéracées (Composées). Ce nom désignait en latin et en grec diverses plantes dont les fleurs sont en forme d’étoile. Il vient du grec astêr, étoile.

Parmi les espèces, citons l’aster alpin, Aster alpinus, aux grandes fleurs à ligules violacées ; l’aster amelle, Aster amellus, aux capitules de taille moyenne, à ligules bleutées – amellus était, chez Virgile, le nom d’une fleur indéterminée ; et l’aster tripolium, Aster tripolium, caractéristique des marais salés du littoral.

La famille des Astéracées est nommée d’après le genre Aster. On parlait jadis des « Composées », du fait de la structure particulière de leur inflorescence, un capitule formé de nombreuses fleurs juxtaposées sur un réceptacle constitué par l’extrémité élargie du pédoncule. C’est, avec près de 23 000 espèces la plus importante famille de plantes à fleurs. Elle inclut les dahlias, les marguerites, et les pâquerettes, les pissenlits, etc.

 


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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de l'aster à grandes fleurs :


ASTER A GRANDES FLEURS - ARRIÈRE-PENSÉE.

L'Aster à grande fleur commence à s'épanouir quand toutes les autres fleurs deviennent rares C'est comme l'arrière- pensée de Flore, qui sourit encore en nous quittant.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Aster a grandes fleurs - Arrière-pensée.

Parce qu’il fleurit dans l’arrière-saison.

 

Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


ASTER - ÉLÉGANCE.

Cette fleur n'est guère cultivée que comme plante d'agrément. - Elle comprend un grand nombre d'espèces à feuilles radiées. La plus remarquable est celle que l'on connaît sous le nom de reine-marguerite. - Elle nous vient de la Chine. C'est à la forme de leurs feuilles que ces fleurs ont dû leur nom : Aster, étoile.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


ASTER - AMOUR DE DIEU.

Vous adorerez le Seigneur, voire Dieu, et vous ne servirez que lui seul. Votre amour pour Dieu ne doit pas consister en paroles et en discours, il faut qu'il soit agissant et sincère.

— Deutéronome VI, 1 . - SAINT JEAN, III, 18.

Comparer des fleurs à des astres, c'est faire descendre le ciel sur la terre ; leur en imposer le nom, c'est donner une grande idée de leur beauté. En effet, quand ces fleurs sont frappées par le soleil, qu'elles lui présentent le disque doré de leur corolle et les rayons empourprés de leur contour, on dirait autant d'étoiles répandues sur la verdure des prés.

Parmi les principales espèces de ce genre, l'aster amelle est une des plus remarquables ; aussi mérite-t-elle, par sa beauté, d'être comparée à une étoile, surtout quand elle développe ses fleurs en corymbe, à disque jaune, couronnées de rayons d'un beau bleu. Les feuilles sont nombreuses, rudes et un peu velues. Elle croit sur les collines arides et dans les contrées méridionales. On lui donne quelquefois le nom d'Œil de Christ.


RÉFLEXIONS.

C'est une grande chose que l'amour de Jésus ; c'est un très grand bien ; seul il rend léger tout ce qui est pesant el supporte avec égalité toutes les vicissitudes de cette vie, car il porte son fardeau sans en sentir le poids, et il rend doux et agréable tout ce qui est amer.

(L'Imitation de J.-C. 11, 5.)

Qu'elle est à plaindre l'âme infortunée qui ne cherche point le Seigneur et ne se sent point d'amour pour lui ! Elle demeure aride, et le bonheur lui est toujours inconnu.

(S. Augustin, Manuel.)

Sans l'amour de Dieu, toutes les vertus sont superficielles et ne jettent jamais de profondes racines dans les cœurs.

(FÉNELON, Entretiens.)

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Amelle - Désir de plaire.

Les asters sont des plantes vivaces et robustes, dont les capitules, à fleurons jaunes, bleu purpurin, lilas ou blancs, font l'ornement des grands parterres en été, et surtout en automne ; la plus élégante de nos espèces indigènes est l'Œil-de-Christ ou Amelle. Cette charmante fleur a été chantée par les poëtes qui ont dit d'elle :


L'amelle orne les prés ; facile à découvrir,

Au regard qui la cherche, elle semble s'offrir ;

Sur sa tige étalée en touffe gazonnante,

Se dresse des rameaux la forêt verdoyante,

Et le disque des fleurs, qui brille d'un or pur,

Adoucit son éclat par des rayons d'azur.

 

Le Dictionnaire Larousse en 2 volumes (1922) propose des pistes pour comprendre le langage emblématique des fleurs :

Nom Signification Couleur Langage emblématique

Aster Amour constant Bleu et blanc Croyez en moi

Fond pourpre Je vous aime plus que vous

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les végétaux : 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2014) propose l'article suivant concernant l'aster blanc ou aster simple :


Astre : Vénus.

Élément : Eau.

Genre : Féminin.

Archange : Gabriel.


Message de l'âme :

« Associée à la planète Vénus, je suis la délicatesse

de la caresse des doigts de la Mère du monde

et la subtilité de l'ondulation de ses cheveux.

Qui me regarde, voit sa fraîcheur.

J'enveloppe l'être d'une cape feutrée blanche, protection de douceur,

pour préserver son cœur et ouvrir son centre de Jupiter

à la pureté de la fécondation du soleil.

Je guéris les sentiments.

Je suis le pôle inversé du soleil caché.

La puissance circule dans mes racines, ma tige et ma graine.

Mon sang est impétueux et vigoureux.

Là où je me tiens,

je suis profondément ancré dans une présence constante.

Je suis l'ami infaillible et fidèle.

Pour ressentir mes bienfaits,

me déposer en élixir au sommet de la tête. »


Interprétation du message de l'âme : Le rayonnement de l'Aster est comme une protection horizontale qui s'étend sur un large périmètre autour de sa floraison. Si quelqu'un s'avisait à déraciner cette plante sur une zone définie, sa mémoire, sa grande présence resterait là pour attirer l'incarnation de futures graines.

Je ne suis pas étonnée de découvrir que dans le langage populaire des fleurs, l'Aster est défini comme une promesse de constance, cela le qualifie bien, je ressens bien cette énergie. D'ailleurs, physiquement parlant, il est d'une grande endurance. Quand les autres fleurs sont fanées, grillées par le soleil ou par le mordant des premiers froids, notre aster se tient encore là avec ses petites fleurs blanches vigoureuses.

L'Aster nous parle du mystère du soleil caché, celui qu'on ne voit pas, celui qui brille à l'intérieur de soi. Quand l'initié a traversé la Lune, Vénus et Mercure, il peut dégager son cœur et gagner son centre.

On pourrait dire que d'une certaine manière l'Aster est une fleur du Soleil, il l'est dans sa face cachée, dans le côté nocturne.

L'Aster peut se révéler une aide précieuse en élixir pour justement aider l'homme à se centrer, trouver sa Divinité intérieure. Il lui permet de gagner en endurance face aux épreuves de la vie et de rester constant et adaptable, peu importe c qui se passe à l'extérieur de lui.

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Contes et légendes :


Dans la collection de contes et légendes du monde entier collectés par les éditions Gründ, il y a un volume consacré exclusivement aux fleurs qui s'intitule en français Les plus belles légendes de fleurs (1992 tant pour l'édition originale que pour l'édition française). Le texte original est de Vratislav St'ovicek et l'adaptation française de Dagmar Doppia. L'ouvrage est conçu comme une réunion de fleurs qui se racontent les unes après les autres leur histoire ; l'Aster raconte la sienne dans un conte venu du Viet-Nam et intitulé "Comment le petit chanteur fit tomber les étoiles du ciel" :


La princesse Aster fit virevolter sa jupe en rayons arc-en-ciel, envoya un baiser aérien à son cavalier et se mit à conter.

Dans les temps anciens, l'empereur terrestre régnait sur toute la terre. Sur la plus haute tour de son palais féerique, gardé par des dragons d'or, flamboyait le soleil, symbole du pouvoir impérial. Le souverain possédait toutes les richesses de la terre, régnant en maître absolu sur les mers et les continents, les fleuves et les montagnes. Juste et sage, vénéré par son peuple, l'empereur était heureux.

Un jour, cependant, ses conseillers le trouvèrent affligé. Il était assis, la tête entre ses mains et soupirait tristement. "J'ai tout ce que je peux désirer : la richesse, la gloire et l'amour de mon peuple. Et pourtant, la graine de la jalousie germe dans mon cœur. très loin d'ici, dans le merveilleux Jardin de Minuit, pousse un arbre dont la frondaison touche le firmament. Dans la couronne de cet arbre s'élève le palais de mon frère, empereur céleste, et des étoiles fleurissent sur ses branches. Je voudrais tant que mon empire fleurisse comme un ciel resplendissant de myriades d'étoiles ! Je voudrais que chacun de mes sujets puisse cueillir un bouquet d'étoiles pour en réjouir son cœur. Trouvez dans mon empire un homme assez fort pour secouer l'arbre céleste et en faire tomber des étoiles, sinon je ne serai pas heureux."

Les conseillers dépêchèrent aussitôt les messagers dans tous les coins de l'empire pour annoncer à la population la volonté de son souverain. Bientôt, de nobles seigneurs, de simples garçons de village ou des géants légendaires se mirent à affluer dans le Jardin de Minuit pour faire plaisir à leur empereur. Même en unissant leurs efforts, ils ne parvinrent pas à ébranler l'arbre merveilleux qui poussait jusqu'au ciel.

Un jour, le bruit de la volonté du souverain arriva jusqu'aux oreilles d'un petit chanteur ambulant. C'était un pauvre orphelin abandonné, seul au monde, qui allait de porte en porte en chantant ses couplets pour gagner sa maigre pitance. Lorsqu'il se mettait à chanter, les gens ne pouvaient tenir en place. Ils se mettaient à rire, à danser, s'amusant et s'embrassant tant que le garçon chantait. Ensuite, le petit chanteur sortait sa flûte pour jouer d'une façon si touchante et mélancolique que son auditoire ne pouvait s'empêcher de fondre en larmes. Tout le monde sanglotait et gémissait sans pouvoir s'arrêter tant que la flûte continuait de jouer.

En apprenant la cause du chagrin de l'empereur, le petit chanteur décida de se rendre dans le Jardin de Minuit. Les gens essayèrent de l'en dissuader. "Tu es encore trop petit et faible", argumentaient-ils. "D'innombrables hommes, célèbres par leur force et bravoure, ont vainement essayé de faire tomber les étoiles de l'arbre. Par quel moyen voudrais-tu y parvenir ? " Mais le jeune musicien n'eut cure de leurs admonestations. Il marcha pendant des jours et des nuits. Arrivé enfin dans le Jardin de Minuit, il s'assit au pied de l'arbre céleste et se mit à chanter. Il chantait des couplets si amusants que le tronc imposant fut secoué par un rire étouffé. Hélas ! Pas une seule étoile ne tomba de ses branches célestes. Le garçon sortit alors sa petite flûte et se mit à jouer tout en pensant à sa mère. Sa flûte chantait avec une telle tristesse et un tel désespoir que l'arbre majestueux fut ébranlé par des sanglots depuis les racines jusqu'à sa couronne. Il pleura te sanglota tant et si bien que les étoiles étincelantes se décrochèrent de ses branches et tombèrent par terre. A l'endroit où elles touchèrent le sol, une magnifique fleur s'épanouit. "Regardez," s'étonnaient les gens, "les étoiles fleurissent." Tous ceux dont le cœur était rempli d'angoisse ou de chagrin, cueillaient pour se consoler un bouquet de ces étoiles fleuries. En apprenant cela, le visage de l'empereur terrestre s'éclaira d'un beau sourire et le soleil au-dessus de son palais brilla comme une pierre magique. Le puissant monarque ordonna alors que l'on amenât dans son palais le petit chanteur bien décidé à l'adopter. Mais le garçon disparut sans laisser de trace. Il erre peut-être encore aujourd'hui dans le monde pour faire rire et émouvoir les braves gens. Nous, les étoiles, nous continuons à fleurir partout dans le monde. On nous appelle les asters."

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