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La Quête à la Licorne


Étymologie :


  • LICORNE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1349-50 (Dame à la lycorne, éd. F. Gennrich, 193). Empr., avec agglutination et mauvaise coupure de l'article élidé, à l'ital. alicorno « licorne » (dep. xive s., Leggenda di S. Margherita ds Batt. ; cf. fr. alicorne en 1674, Boccone ds Gay, béarn. alicorn, xvies . ds Lespy-Raym., s.v. licorn, et prov. alicorne, 1506 d'apr. Pansier), altération, prob. par dissimilation, de unicorno (début xive s. d'apr. DEI), du lat. chrét. unicornis « licorne », proprement « qui n'a qu'une corne » en lat. class., calque du gr. μ ο ν ο ́ κ ε ρ ο ς. L'a. fr. locorne, forme isolée attestée au xiiie s. (Gloss. lat.-fr., B.N. 8246, fo114 vods Gdf. Compl.) est prob. une altération de l'ital. liocorno (dep. xive s., Corona de' Monacids Batt.), lui-même altération de lunicorno (xiiie s. Chiaro Davanzati, ibid.), issu, avec agglutination de l'art., de unicorno. V. FEW t. 14, p. 42 ; Hope, p. 42 ; A. Planche ds Marche Romane, t. 30, 3-4, pp. 242-243.

Lire également la définition pour amorcer les pistes d'interprétation symbolique.

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Croyances populaires :


Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


LICORNE. La corne de licorne préserve des sortilèges. Le grand inquisiteur Torquemada en avait toujours une sur sa table. Les licornes du cap de Bonne-Espérance sont décrites avec des têtes de cheval, d'autres avec des têtes de cerf. On dit que le puits du palais de S.-Marc ne peut être empoisonné, parce qu'on y a jeté des cornes de licornes. On est d'ailleurs indécis sur l'existence de ces animaux, car tous ceux qui ont les pieds fendus doivent avoir deux cornes.

 

Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


LICORNE. Ce que les auteurs anciens et ceux du moyen âge ont rapporté de cet animal, avait fait penser aux naturalistes modernes, ou du moins à la plupart, qu'il devait être rangé parmi les êtres fabuleux ; mais après les détails suivants, que nous extrayons de l'intéressant voyage du missionnaire M. Huc, dans la Tartarie et le Tibet, nous ne croyons pas qu'on puisse conserver actuellement aucun doute sur l'existence réelle de ce curieux quadrupède.

« On trouve la licorne représentée, dit M. Huc, parmi les sculptures et les peintures des temples bouddhiques. En Chine même, on la voit souvent dans les paysages qui décorent les auberges des provinces septentrionales. Les habitants d'Atdza parlaient de cet animal, sans y attacher une plus grande importance qu'aux autres espèces d'antilopes qui abondent dans leurs montagnes. Nous n'avons pas eu la bonne fortune d'apercevoir la licorne durant nos voyages dans la haute Asie ; mais tout ce qu'on nous en a dit, ne fait que confirmer les détails curieux que M. Klaproth a publiés sur ce sujet dans le nouveau Journal asiatique. Nous avons pensé qu'il ne serait pas hors de propos de citer ici une note intéressante que cet orientaliste, d'une immense érudition, a ajoutée à la traduction de l'itinéraire de Lou-hoa-tcheou :

La licorne du Tibet s'appelle, dans la langue de ce pays sérou, en mongol kéré, et en chinois, tou-kio-cheou, c'est-à-dire l'animal à une corne ou kio-touan, corne droite. Les Mongols confondent quelquefois Ja licorne avec le rhinocéros, nommé en mantchou, bodi gourgou, et en sanscrit khadga, en appelant ce dernier également kéré.

La licorne se trouve mentionnée pour la première fois chez les Chinois, dans un de leurs ouvrages qui traite de l'histoire des deux premiers siècles de notre ère. Il y est dit que le cheval sauvage, l'argali et le kio-touan sont des animaux étrangers à la Chine, qu'ils vivent dans la Tartarie, et qu'on se servait des cornes du dernier pour faire les arcs appelés arcs de licorne.

Les historiens chinois, mahométans et mongols, rapportent unanimement la tradition suivante, relative à un fait qui eut lieu en 1224, quand Tchinggiskhan se préparait à aller attaquer l'Hindoustan. Ce conquérant ayant soumis le Tibet, dit l'histoire mongole, se mit en marche pour pénétrer dans l'Enedkek (l'Inde). Comme il gravissait le mont Djadanaring, il vit venir à sa rencontre une bête fauve, de l'espèce appelée sérou, qui n'a qu'une corne sur le sommet de la tête ; cette bête se mit trois fois à genoux devant le monarque, comme pour lui témoigner son respect. Tout le monde étant étonné de cet événement, le monarque s'écria : l'empire de l'Hindoustan est, à ce qu'on assure, le pays où naquirent les majestueux Bouddhas et Boddhisatvas, ainsi que les puissants Bogdas, ou princes de l'antiquité ; qui peut donc signifier que cette bête, privée de parole, me salue comme un homme ? Après ces paroles, il retourna dans sa patrie. »

Quoique ce fait soit fabuleux, il ne démontre pas moins l'existence d'un animal à une seule corne dans les hautes montagnes du Tibet. Il y a aussi, dans ce pays, des lieux qui tirent leur nom du grand nombre de ces animaux qui y vivent par troupeaux, tels que le canton de Sérou-Driong, c'est-à-dire village de la rive des licornes, situé dans la partie orientale de la province de Khan, vers la frontière de la Chine.

Un manuscrit tibétain, que le major Lattre a eu l'occasion d'examiner, appelle la licorne tsopo à une corne. Une corne de cet animal fut envoyée à Calcutta ; elle avait cinquante centimètres de longueur, et onze centimètres de circonférence ; depuis la racine elle allait en diminuant, et se terminait en pointe. Elle était presque droite, noire, un peu aplatie des deux cotés ; elle avait quinze anneaux, mais ils n'étaient proéminents que d'un côté.

M. Hodgson, résident anglais dans le Népal, est enfin parvenu à se procurer une licorne, et a fixé indubitablement la question relative à l'existence de cette espèce d'antilope, appelée tchirou dans le Tibet méridional qui confine au Népal. C'est le même que le sérou, prononcé autrement suivant les dialectes différents du Nord et du Midi.

La peau et la corne, envoyées à Calcutta par M. Hodgson, appartenaient à une licorne morte dans la ménagerie du radjah du Népal. Elle avait été présentée à ce prince par le lama de Digourtchi (Jikazze), qui l'aimait beaucoup. Les gens qui amenèrent l'animal au Népal informèrent M. Hodgson, que le tchirou se plaisait principalement dans la belle vallée ou plaine de Tingri, située dans la partie méridionale de la province thibétaine de T'sang, el qui est arrosée par l'Arroun. Pour se rendre du Népal dans cette vallée, on passe le défilé de Konti ou Nialam. Les Népaliens appellent la vallée de l'arroun Tingri-Meidam, de la ville de Tingri, qui s'y trouve sur la gauche de cette rivière ; elle est remplie de couches de sel , autour desquelles les tchirons se rassemblent en troupeaux. On décrit ces animaux comme extrêmement farouches, quand ils sont à l'élat sauvage ; ils ne se laissent approcher par personne et s'enfuient au moindre bruit. Si on les attaque, ils résistent courageusement. Le mâle et la femelle ont en général la même apparence.

La forme du tchiron est gracieuse, comme celle de tous les autres antilopes ; il a aussi les yeux incomparables des animaux de cette espèce. Sa couleur est rougeâtre comme celle du faon, à la partie supérieure du corps, et blanche à l'inférieure. Ses caractères distinctifs sont d'abord, une corne noire, longue et pointue, ayant trois légères courbures, avec des anneaux circulaires vers la base ; ces anneaux sont plus saillants sur le devant que sur le derrière de la corne ; puis deux touffes de crin qui sortent du côté extérieur de chaque narine ; beaucoup de soie entoure le nez et la bouche, et donne à la tête de l'animal une apparence lourde. Le poil du tchiron est dur, et paraît creux comme celui de tous les animaux qui habitent au nord de l'Himalaya, et que M. Hodgson a eu l'occasion d'examiner. Ce poil a environ cinq centimètres de longueur ; il est si touffu qu'il présente au toucher comme une masse solide. Au-dessous du poil, le corps du tchiron est couvert d'un duvet très fin et très doux, comme presque tous les quadrupèdes qui habitent les hautes régions des monts Himalaya, et spécialement comme les chèvres dites de Kachemir.

Le docteur Abel a proposé de donner au tchiron le nom systématique d'antilope hodgsonii, d'après celui du savant qui a mis son existence hors de doute.

Clésias est l'un des auteurs les plus anciens qui aient parlé de la licorne, et il prétendait qu'elle avait le corps blanc, la tête couleur de pourpre et les yeux bleus. Les chasseurs, disait-on encore au moyen âge, parvenaient rarement à la prendre vivante, et lorsqu'ils y réussissaient, ils ne pouvaient la dompter, et elle ne tardait pas à mourir de tristesse. Le moyen le plus sûr de s'en emparer, était de placer auprès de son gîte une jeune fille vierge. Alors la licorne venait et s'endormait dans le giron de la fille. Toutefois, si celle-ci n'avait pas conservé sa virginité, l'animal, au lieu de s'en approcher avec douceur, se jetait dessus avec fureur et la tuait. Mais il est aussi une autre version des Arabes qui contrarie un peu cette première, car elle affirme que la licorne n'accourt auprès de la jeune fille que pour la téter. Ce quadrupède sentimental éprouvait en outre, au dire d'Alcazuin, une sympathie toute particulière pour le pigeon : il n'aimait à se reposer qu'au pied de l'arbre où cet oiseau avait construit son nid ; et lorsqu'il entendait son roucoulement, il demeurait immobile et en extase.

Selon l'affirmation des écrivains de cette époque, la corne de cet animal avait une coudée de longueur ou 0m. 555, elle était blanche à sa partie inférieure, d'un noir d'ébène à son milieu, et rouge à son extrémité. Il y avait une espèce de licorne qui avait, prétendait-on, une tête de cerf et une queue de sanglier ; puis une troisième qui était tachetée de blanc et dont l'apparence était celle d'un bœuf. L'Eglisserion, autre licorne, était semblable à un chevreuil ou à un cerf gigantesque et avait une corne aiguë ; et le monocéros, avec les allures du cheval, portait une corne de plus d'un mètre de longueur. On croyait enfin que la corne de la licorne préservait des sortilèges, et l'on a dit qu'à cause de cela le cardinal Torquemada en avait toujours une sur sa table. On raconte également que le puits du palais de Saint-Marc, à Venise, ne peut être empoisonné, parce qu'on y a jeté de ces cornes.

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Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1969, version revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :


"La licorne médiévale est un symbole de puissance qu'exprime essentiellement la corne, mais aussi de faste et de pureté.

Nous retrouvons ces vertus dans la Chine ancienne, où la licorne est l'emblème royal et symbolise les vertus royales. Lorsque celles-ci se manifestent, la licorne apparaît : ainsi sous le règne de Chouen. C'est par excellence, l'animal de bon augure. Toutefois la licorne concourt à la justice royale, en frappant les coupables de sa corne. La licorne combat aussi conter le soleil et l'éclipse ; elle les dévore.

La danse de la licorne est une réjouissance fort prisée en Extrême-Orient, à la fête de la mi-automne. Mais la licorne paraît n'être alors qu'une variante du dragon, autre symbole royal, mais surtout maître de la pluie. La lutte contre le soleil, qui est responsable des sécheresses calamiteuses, pourrait expliquer ce rapprochement. Comme le dragon, la licorne a pu prendre naissance dans la contemplation des nuages, aux formes innombrables, mais toujours annonciateurs de la pluie fertilisante.

La licorne symbolise aussi, avec sa corne unique au milieu du front, flèche spirituelle, rayon solaire, épée de Dieu, la révélation divine, la pénétration du divin dans la créature. Elle représente dans l'iconographie chrétienne la Vierge fécondée par l'Esprit Saint. Cette corne unique peut symboliser une étape sur la voie de la différenciation : de la création biologique (sexualité) au développement psychique (unité a-sexuelle) et à la sublimation sexuelle. Cette corne unique a été comparée à une verge frontale, à un phallus psychique : le symbole de la fécondité spirituelle. Aussi est-elle, en même temps, le symbole de la virginité physique. Des alchimistes voyaient dans la licorne une image de l'hermaphrodite ; il semble que ce soit un contresens : au lieu de réunir la double sexualité, la licorne transcende la sexualité. Elle était devenue au Moyen Âge le symbole de l'incarnation du Verbe de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.

Bertrand d'Astorg dans Le Mythe de la dame à la licorne (Paris, 1963) a renouvelé l'interprétation du symbole, en le rattachant aux conceptions médiévales de l'amour courtois. Il décrit d'abord sa vision de poète : C'était une licorne blanche, de la même taille que mon cheval, mais d'une foulée plus longue et plus légère. Sa crinière soyeuse volait sur son front ; le mouvement faisait courir sur son pelage des frissons et flotter sa queue épaisse. Tout son corps exhalait une lumière cendrée ; des étincelles jaillissaient parfois de ses sabots. Elle galopait comme pour porter haut la corne terrible où des nervures nacrées s'enroulaient en torsades régulières. Puis il voit dans la licorne le type des grandes amoureuses, décidées à refuser l'accomplissement de l'amour qu'elles inspirent et qu'elles partagent. La licorne est douée du mystérieux pouvoir de déceler l'impur, voire même la moindre menace d'altération dans l'éclat du diamant : lui est connaturelle toute matière en son intégrité. De tels êtres renoncent à l'amour par fidélité à l'amour et pour les sauver d'un dépérissement inéluctable (Yves Berger). Meure l'amour, pour que vive l'amour. Ici s’opposent la lyrique du renoncement à la lyrique de la possession, la survivance de la jeune fille à la révélation de la femme. Le mythe de la licorne est celui de la fascination que la pureté continue à exercer sur les cœurs les plus corrompus.

P. H. Simon a parfaitement synthétisé la valeur du symbole : Qu'elle soit, par le symbole de sa corne qui sépare les eaux polluées, détecte les poisons et ne peut être touchée impunément que par une vierge, l'emblème d'une pureté agissante, ou que, chassée et invincible, elle ne puisse être capturée que par la ruse d'une jeune fille qui l'endort du parfum d'un lait virginal, toujours la licorne évoque l'idée d'une sublimation miraculeuse de la vie charnelle et d'une force surnaturelle qui émane de ce qui est pur.

Sur de nombreuses œuvres d'art, sculptées ou peintes, figurent deux licornes affrontées, qui semblent se livrer un farouche combat. On y verrait l'image d'un violent conflit intérieur entre les deux valeurs que symbolise la licorne : sauvegarde de la virginité (la corne unique levée vers le ciel), fécondité (sens phallique de la corne). L'enfantement sans la défloration, tel pourrait être le désir, contradictoire sur le plan charnel, qui s'exprime par l'image des licornes affrontées. Le conflit n'est surmonté, la licorne n'est féconde et apaisée, qu'au niveau des relations spirituelles.

Dans la sixième et dernière tapisserie de la célèbre série du musée de Cluny, intitulée La Dame à la Licorne, la jeune femme, qui se dépouille de ses bijoux, est sur le point d'être absorbée par la tente, symbole de la présence divine et de la Vacuité. L'inscription qui surmonte la tente, A mon seul désir, signifie que le désir de la créature se confond avec celui de la volonté qui la dirige. Dans la mesure où notre existence est un jeu divin, notre part devient libre et active, lorsque nous nous identifions au marionnettiste qui nous crée et nous dirige. Alors, le soi se dissout pour faire place au Grand Soi, sous la tente cosmique reliée à l'étoile polaire. La Dame, par sa grâce et sa sagesse (Sophia-Shakti- Shekinah, c'est-à-dire : celle qui est sous la tente) autant que par sa pureté, pacifie les animaux antagonistes du Grand Oeuvre le lion qui symbolise le soufre, et la licorne, le mercure. Souvent, la Dame est assimilée au Sel philosophal. Elle est très proche de la parèdre d'Hevajra dont le nom signifie celle est qui est sans ego. La corne dressée de la licorne, qui symbolise la fécondation spirituelle et qui capte le flux de l'énergie universelle, est en accord avec le symbolisme axial de la tente, prolongé par une pointe avec le symbolisme des deux lances, de la coiffure de la Dame et de sa suivante, surmontées d'une aigrette, et des arbres qui célèbrent les noces mystiques de l'Orient et de l'Occident (le chêne et le houx répondant à l'oranger et à l'arbre à pain). Les armoiries, de gueules à la bande d'azur chargée de trois croissants montant d'argent suggèrent que ces tapisseries ont pu être commandées par le prince Djern, fils infortuné de Mahomet II, le conquérant de Constantinople. L'idéal de ce Prince, longtemps captif dans la Creuse où furent retrouvées ces œuvres, ne consistait-il pas à réunir la Croix et le Croissant ? L'île ovale qui supporte la scène est découpée comme un lotus, symbole de l'épanouissement spirituel. Quant au petit singe assis devant la Dame, il désigne l’alchimiste en personne, le "singe de nature" veillant sur sa maîtresse, qui peut être assimilée à la Materia Prima.

La licorne figure dans maintes planches de traités alchimiques (Lombardi, Lambsprinck, Mylius, etc.). Cette bête fabuleuse d'origine orientale, liée au troisième œil et à l'accès au Nirvana, au retour au centre et à l'Unité, était toute destinée à désigner aux hermétiques occidentaux le chemin vers l'or philosophal - vers la transmutation intérieure qui s'effectue lorsque l'androgyne primordial est reconstitué. en Chine, le nom de la licorne, Ki lin, signifie yin-yang."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


« La licorne est le plus bel animal, le plus doux, le plus fier, le plus terrible de la terre » (Voltaire).

Cheval fabuleux (représenté parfois avec une tête de cerf ou de biche), portant une corne au milieu du front, la licorne symbolise, dans les légendes médiévales, la virginité et la pureté. Elle est également un emblème de puissance, exprimée par sa corne qui est assimilée en outre à l'« épée de Dieu » (ou à une « flèche spirituelle », ou encore à un « rayon solaire ». La licorne, personnification de « la révélation divine, [de] la pénétration du divin dans la créature », figure « dans l'iconographie chrétienne la Vierge fécondée par l'Esprit Saint ».

Certains ont comparé cette fameuse corne à une « verge frontale », à un « phallus psychique », ce qui doit être compris au sens de « fécondité spirituelle » : ainsi la licorne, qui « transcende la sexualité », réunit-elle à la fois la sauvegarde de la virginité et la fécondité. La représentation, sur de nombreuses œuvres d'art, de deux licornes en train de s'affronter traduirait cette dualité que l'on peut résumer par « l'enfantement sans la défloration ».

La licorne figure souvent dans les traités alchimiques : associée au mercure philosophal, elle désigne « l'âme pure, seule capable de recevoir la révélation alchimique ». Saint Basile la tenait pour la complice de Satan : « Prends garde à toi, ô homme, et défie-toi de la licorne, c'est-à-dire du démon. Car elle est habile à faire le mal, et trame le mal contre les hommes. » Cependant, l'Église a privilégié l'aspect virginal de la licorne dont des fragments de corne « figuraient dans les trésors des églises telles l'abbaye de Saint-Denis, la cathédrale de Strasbourg, l'église Saint-Marc à Venise ». En outre, « nombre d'évêques s'enorgueillissaient de posséder une crosse façonnée dans cet appendice rarissime. »

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Hachette Livre, 2000), on peut mettre sur le même plan symbolique la licorne et le dragon :

"Ces deux animaux mythiques et fabuleux sont à l'origine de bien des légendes, contes et récits merveilleux. Quand, dans l'esprit des hommes, le symboles deviennent vivants, la licorne et le dragon prennent corps, forme et substance.

Généralement, la représentation que nous nous faisons de la licorne est très proche de celle qui figure sur le cycle des six pièces de la célèbre tapisserie de la fin du XVe siècle, La Dame à la licorne, exposées au musée nationale du Moyen Âge, à Paris, le musée de Cluny. La licorne nous apparaît alors sous les traits d'un animal fantastique et irréel, avec un corps de cheval aux pieds fourchus et une tête de bouc, dont le front serait pourvu d'une longue corne, d'où son nom latin unicornus, d'où dérive l'ancien français unicorne, finalement supplanté par l'italien licorno, qui a donné "licorne".

Le mythe de la licorne apparaît pour la première fois sous la plume de l'historien grec Ctésias, médecin de Cyrus le Jeune (423-401 avant Jésus-Christ), puis d'Artaxersès II Mnémon (404-358 avant Jésus-Christ), les deux rois et frères ennemis qui plongèrent l'Empire perse dans le chaos. De ce fait, on attribue souvent l'origine du mythe de la licorne aux Perses. Toutefois, dans son récit, Ctésias, qui avait suivi Artaxersès en Égypte et en Inde, mentionne les vertus médicinales attribuées à la corne de cet animal fabuleux qui, en réalité, n'était autre que le rhinocéros blanc indien. Ainsi, comme la licorne des légendes, le rhinocéros est un animal plutôt solitaire, très craintif, totalement herbivore, vivant dans des zones marécageuses. Il est aussi pourvu d'un odorat d'une grande finesse, qui rend son approche quasi impossible. Et, bien sûr, il porte une ou deux cornes sur le museau. Par ailleurs, il est vrai que l'on attribue des pouvoirs aphrodisiaques à la poudre de corne de rhinocéros, et que la licorne, malgré a grâce, sa fragilité apparentes et le caractère féminin qu'on lui prête parfois, est un symbole masculin ithyphallique.

Quelle que soit l'origine historique de la licorne, elle devint en tout cas un animal mythique très apprécie au Moyen Âge. Symbole de pureté et de chasteté, elle était une représentation de la Vierge Marie,. Toutefois, son caractère farouche, indomptable, et la légende selon laquelle seule une vierge pouvait l'approcher et l'apprivoiser en firent aussi une figure de l'enfant Jésus. Une autre légende, présente dès le XIè siècle, affirmait que boire dans une corne de licorne protégeait de tous les poisons. Plus tard, les alchimistes l'associèrent au cerf et ils finirent par former un couple parfait. Dans leur esprit, il se produisit alors une curieuse inversion - fidèle toutefois à la légende mythique de la licorne -, qui n'est pas sans rappeler le fait que, pour les hommes de l'Antiquité, en Égypte notamment, le ciel était féminin, figuré par la déesse Nout, et la Terre un principe masculin, incarné par le dieu Geb. En effet, pour les alchimiste, donc, la licorne représentait l'esprit, le soufre, principe masculin, et le cerf symbolisait l'âme, le mercure, principe féminin. Ainsi, de leur union, pouvait naître l'être divin. [...]

La licorne et le dragon sont-ils des monstres ? Nous ne le pensons pas. Dans l'esprit de nos ancêtres, ces deux animaux fabuleux n'étaient as des monstres de la nature. Mais quand bien même ils auraient été perçus comme tels, n'oublions pas que, dans l'Antiquité comme au Moyen Âge, les monstres avaient un caractère divin, précisément pare qu'ils étaient monstrueux, extraordinaires, rares. Leurs particularités en faisaient des messagers des dieux sur Terre. Il fallait donc, sinon les honorer, du moins être attentif à leur manifestation et réceptif à leur présence. C'est ainsi que la chasse à la licorne et au dragon devint une quête mystique. On ne chassait pas un rêve, une légende, un mythe. En traquant l'une ou l'autre, on chassait en soi, pour trouver la lumière, la vérité, l'amour, la pureté, le bonheur. N'est-ce pas ce que l'on cherche encore et toujours ?"

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Dans L'Encyclopédie du fantastique et de l'étrange, tome 1 : Fées et Dragons (2005) de Béatrice Bottet, illustré par C. Adam, V. Dutrait, J. M. Michaud, on peut lire l'article suivant :


"Voici le plus charmant des animaux fantastiques. C'est comme un doux petit cheval entièrement blanc, dont la tête s'apparente parfois à celle d'une biche, et dont le front s'orne d'une belle corne fine, droite et torsadée, d'une longueur de 50 centimètres à 1 mètre. La licorne est pure, délicate et courageuse. On en voit plusieurs représentations dans la célèbre tapisserie de La Dame à la licorne, qui date du XVe siècle. Il n'existe pas trente-six moyens d'approcher une licorne. Il faut être une jeune fille vierge et sage et s'installer dans un jardin, un pré ou une forêt, bien tranquillement. Si la jeune fille est parfaitement pure, la licorne posera la tête sur son sein ou ses genoux et s'endormira en toute confiance. Mais attention ! Si la jeune fille dissimule quelque chose, alors la licorne, sans pitié, l'encornera et la tuera, car elle a horreur de la fausseté et de l'hypocrisie.

La licorne a toujours été un animal insaisissable, tant elle est vive, rapide et farouche malgré sa douceur. Néanmoins, des chasseurs sans scrupules, avides de voler la fameuse corne, se servirent de jeunes filles comme appât en attendant qu'une licorne s'approche et s'endorme. Qui sait combien d'animaux furent ainsi capturés ? Sachez cependant qu'on ne retient pas une licorne en captivité : elle meurt rapidement de désespoir. On n'apprivoise pas non plus cet animal solitaire, mystérieux et sauvage.


Licorne ou narval ? Bien que nombreuses aient été les personnes persuadées de l'existence de la licorne - y compris le grand médecin du XVIe siècle Ambroise Paré - il faut savoir que la célèbre corne de licorne était la "corne", ou plus exactement la dent du narval, gros mammifère marin doté d'une longue défenses torsadée de presque trois mètres de long. La pêche au narval fut frénétique au XVIe et XVIIe siècle. C'est du reste parce que l'animal a beaucoup été chassé qu'il est actuellement en voie de disparition : il en reste, estime-t-on, moins de cinquante mille.


A quoi sert la corne de licorne ? Voilà une denrée aussi rare que chère. Elle n'est vendue que par des apothicaires en qui on peut avoir toute conscience. Méfiez-vous des contrefaçons... il est si simple de se voir fournir de la simple poudre de bovin en lieu et place de vraie corne de licorne ! La corne de licorne possède mille vertus. Elle préserve de la peste et des sortilèges ou envoûtements de sorcières. Elle permet de déceler un plat empoisonné : un morceau posé sur un mets devient brûlant ou fumant au contact du poison ; plongé dans une boisson, il la trouble si, là encore, on a versé un produit louche dans le breuvage. Mieux encore, en cas d'empoisonnement, la corne fait office d'antidote ! Enfin, mélangée à de la bave de dragon, elle rend fidèles les dames dont le mari part au loin. Des rois de France, des papes, des ducs de Bourgogne ont possédé un fragment précieux de corne de licorne. La famille royale d'Angleterre arbore une licorne sur son blason et son étendard."

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Dans les Leçons d'elficologie, Géographie, Histoire, Leçons de choses (2006), écrites par Pierre Dubois et illustrées par Claudine et Roland Sabatier, on peut lire que :


"la Licorne : c'est l'animal le plus doux, le plus merveilleux, mais aussi le plus redoutable de l'Autre-Monde, son sabot est si dur et si tranchant qu'il peut éventrer un éléphant. Mais la licorne n'est que pureté et amour ; cheval immaculé, sa corne unique plantée sur son front, aussi redoutable qu'une épée, est un rayon de lumière qui lui descend du ciel pour inonder son âme d'une sagesse mystique."

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :


Guide d'interprétation

En tant que symbole onirique

Renommé ; Pouvoir ; Bonté ; Prospérité ; Pureté ; Sagesse.

En tant que gardien ou protecteur

Protège les jeunes filles ; Garde la virginité.

En tant que guérisseur

Guérit les problèmes gastriques ; Soigne l'épilepsie.

En tant qu'oracle ou augure

La réussite est à votre portée ; Les bons moments sont en route.


Mythes et contes

La licorne est une créature blanche magique, aux yeux bleus, au corps de cheval, aux sabots fendus et au front orné d'une corne torsadée, populaire depuis longtemps en Occident et en Orient. Dans les premières légendes chrétiennes, la licorne était aussi petite qu'une chèvre et très difficile à capturer ou observer. Beaucoup de tapisseries et de tableaux médiévaux montrent son image.


Si la licorne est votre animal de pouvoir

Vous avez une belle présence mystérieuse. Vous êtes gentil et solitaire, mais deviendrez un guerrier féroce si des jeunes filles ont besoin de protection. Bien que vous ne soyez pas médecin, vous connaissez les plantes préservant des toxines et des poisons. Vous êtes chaste en amour et fidèle dans le mariage. Votre nature candide conduit les autres à tenter de profiter de vous. Votre pureté et votre vertu sont un souffle d'air frais dans le monde moderne corrompu et blasé.

Demandez à la licorne de vous aider

  • à maintenir constamment votre intégrité ;

  • à être ouvert à la magie et au mystère.

Accéder au pouvoir de la licorne en :

  • faisant du bénévolat auprès des enfants et des jeunes en difficulté ;

  • étudiant les célèbres tapisseries du début du XVe siècle, La Dame à la licorne (Musée Cluny, Paris).

La légende affirme que le seul moyen d'attraper une licorne est d'envoyer une pucelle seule dans la forêt. Lorsque la licorne trouve la jeune fille, elle pose sa tête dans son giron et s'endort. Comment pouvez-vous attirer dans votre vie ce que vous désirez ?"

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Selon Ted Andrews, dans Le Monde enchanteur des Fées (1993, 2006) :


"La licorne est au rang de symbole dynamique de toutes les formes de magie, d'enchantement et de pouvoir propres au monde féerique. Son symbolisme et son attrait sont de nature universelle. On a écrit sur elle en Inde, en Afrique, en Chine, en Mésopotamie, à Babylone et au début du christianisme, et elle apparaît même dans des récits et des traditions modernes. Dans De l'Autre côté du miroir de Lewis Carroll, Alice fait la rencontre d'une licorne ; et James Thurber relate avec humour plusieurs incidents du genre dans la fable "La Licorne au jardin".

Les descriptions de la licorne varient. Pour les auteurs classiques, la licorne avait la tête d'un cerf, les pattes d'un éléphant, la queue d'un ours et le torse d'un cheval. Elle était également pourvue d'une unique corne noire. Dans son ouvrage Indica, l'historien grec Ctésias décrit une licorne ayant le corps immaculé, la tête pourpre et des yeux d'un bleu sombre. Sa corne est blanche à la base, noire au centre et rouge sombre à la pointe. La plupart des descriptions lui donnent cependant l'apparence d'un cheval, au front pourvu d'une corne unique en forme de spirale.

La raison pour laquelle la licorne est si attirante tient peut-être au fait qu'elle pourrait exister. Plusieurs animaux de la planète n'ont-ils pas des cornes... pourquoi pas un cheval ?

La licorne excite l'imagination. Elle appartient à l'univers du rêve. Elle symbolise le soleil et la longévité. Elle représente le mystère, le pouvoir, la beauté, la chasteté et la férocité. Elle exprime la soif de mystère et d'inaccessible qu'à l'humanité. Le meurtre d'une licorne symbolise la perte de l'innocence.

Le pommier étant son foyer, on peut l'utiliser, en méditant, le parfum des fleurs de pommier pour faire apparaître la licorne. Le cèdre donne aussi de bons résultats, car on dit que la licorne conserve ses trésors dans un coffre de cèdre.

La soumission, la pureté du cœur, l'innocence empreinte de douceur et d'affection attirent la licorne et l'incitent à se manifester. La quête de la licorne n'est pas sans lien avec la quête du Graal - seuls les plus forts et les plus purs y parviendront.

Faire la rencontre d'une licorne apporte une compréhension nouvelle de ce que sont la pureté, la chasteté, la sexualité et son pouvoir réel. La licorne connaît les secrets et les pouvoirs de l'alchimie. Elle apporte la guérison et parvient par sa seule présence à purifier l'eau. Mais, surtout, faire la rencontre d'une licorne libère l'imagination. Et lorsque l'imagination est libérée, le monde féerique dans son ensemble s'ouvre tout grand.

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Pour Yann Lipnick, dans Les Esprits de la Nature (2007),


"La licorne est l'expression même de la pureté. Elle a l'apparence d'un cheval blanc parfois ailé. Sa rencontre et sa magie restent inoubliables, tant elle est émouvante.

Elle peut arriver par la voie des airs ou en courant, comme le ferait un cheval dans la forêt. Chose curieuse, même près de nous, elle ne touche pas terre, mais flotte à 20 cm du sol. C'est une déva de la terre, qui vit plutôt dans de petites vallées magiques et reculées.

L'une d'elle m'a dit qu'elle pouvait soigner les arbres, mais je n'ai encore jamais eu l'occasion de la voir à l'œuvre.

Sa corne est apparemment un attribut de télépathie. Elle peut nous ensemencer et nous lier magiquement à sa divine présence. Sa valeur énergétique avoisine 2500 à 3000%, quant à celle de ses enfants, elle se situe aux environs de 400%." (?)

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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), la licorne appartient à la famille de la Beauté intérieure, au même titre que la colombe, l'abeille, la gazelle, le renard, la baleine, le cygne, le panda géant, la vache, le cerf, l'oiseau-tonnerre, le colibri, la panthère, la cigogne et le dauphin.


"Beauté intérieure : Certains animaux ont un lien évident à l'élégance - c'est le cas de la colombe et de la gazelle par exemple, qui ouvrent ce chapitre. La ruche d'abeilles est une image harmonieuse de coopération humaine, et le miel symbolise la substance spirituelle. Le chant des baleines, le vol majestueux du cygne, la nature insaisissable de la panthère des neiges, l'éclat du colibri, l'esprit joueur du dauphin - tous ces animaux se rangent harmonieusement aux côtés de la colombe et de la gazelle. D'autres créatures compensent leur manque de grâce par leur caractère et leur symbolisme. Le renard vous est présenté pour son esprit vif et astucieux ; la vache, pour sa pureté ordinaire et sa douceur, tandis que la panda est une incarnation graphique du yin et du yang. en nous aidant à développer notre potentiel, tous les animaux, même le plus roublard, le plus nonchalant, ou le plus comique d'apparence, peuvent contribuer à notre beauté intérieure. [...]

Il existe un vieil adage qui ressemble à un koan zen ou à une énigme : "La plus grande bénédiction est une horde de licornes." Si l'on parvient à en éclairer le sens, on peut éventuellement, comme avec un koan, atteindre samadi, état dénué de pensée - dernière étape vers la réalisation. Une chose est sûre, la possibilité d'illumination est empreinte d'une extrême beauté.

La licorne ressemble à un cheval, mais arbore au milieu du front une longue corne, comme le rhinocéros. Dans certaines représentations, elle porte aussi la barbe d'un bouc, une queue de lion et des sabots fendus. Sur certaines des premières peintures rupestres figurent des créatures de type licorne, animal mythologique dépeint dans de nombreuses cultures. Le physicien grec Ctésus écrit en 400 avant J.-C. : "En Inde, on rencontre des ânes sauvages grands comme des chevaux, voire même plus grands. Leurs corps sont blancs, leurs têtes rouges et leurs yeux bleu saphir. Au front, ils portent une corne blanche pointue." Il écrit que cette corne peut être utilisée comme antidote de poisons mortels, et que ceux qui boivent dans une tasse faite de cette corne n'auront jamais d'épilepsie ou d'autre type de crise.

Seule une vierge peut apprivoiser la licorne, animal fabuleux né de la douceur et de la beauté. Si vous apercevez ce mystérieux promeneur des forêts, soyez sûr d'être un grand privilégié. Rêver d'une licorne est un présage particulièrement positif. Vos problèmes prendront bientôt fin - vos soucis financiers ou matériels du moins. La licorne emplit votre vie de la "corne d'abondance", associée à des richesses infinies. Avec elle pour animal spirituel, vous irradierez d'une grâce reflétant la véritable beauté intérieure.

Le poète autrichien Rainer Maria Rilke (1875-1926) décrit dans l'un de ses Sonnets à Orphée comment la licorne est née de notre désir intime de croire à l'impossible : les villageois ne nourrissaient la créature que de sa possibilité d'être, ce qui fit pousser une corne sur sa tête. Recherchez ce magnifique poème et utilisez-le pour inviter la licorne dans votre vie.


Mot-clé : Beauté intense.

La Licorne chinoise

Avec le dragon, le phénix et la tortue, la licorne est en Chine l'un des quatre animaux mythiques les plus importants. A travers les âges, elle apparaît au côté des empereurs munificents et des sages savants. La licorne chinoise est stylisée et colorée. Elle ressemble à un majestueux cerf qui, malgré sa férocité, est un modèle de bienveillance et de cœur pur. La mélodieuse voix de la licorne tinte comme de minuscules cloches et autres délicats instruments. Elle peut vivre 1 000 ans.

Des images représentant la licorne chinoise entourée par le feu ont une mystérieuse qualité de dragon, et l'on a souvent fait référence à la licorne comme à un cheval-dragon. Un mythe raconte qu'un empereur gardait toujours une licorne à la cour au moment des débats, piquant ainsi le pouvoir corrompu mais ne blessant jamais les innocents.

On dit de cette créature fabuleuse qu'elle porte bonheur, offre une vie longue et prospère, des enfants respectueux, ainsi que sagesse et bonne volonté. Enfin, il paraîtrait qu'apercevoir une licorne chinoise ouvre instantanément le Troisième Œil."

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Dans L'Oracle des Esprits de la Nature (Éditions Exergue, 2015), Loan Miège nous propose une carte intitulée "Licorne", à laquelle elle fait correspondre le petit texte suivant :


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« Justice et persévérance, garde le cap de tes idéaux et bats-toi ! »

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Évoluant dans une autre dimension, les Licornes ont un contact avec la Terre lorsque celle-ci émet une vibration en phase avec la leur. C'est alors que des « ponts » ou « portes » se créent et que des échanges peuvent avoir lieu. Actuellement, ceci est observable le matin à l'aube et le soir au coucher du soleil. les licornes apparaissent alors, comme surgies de nulle part. Elles transmettent leur rayonnement de pureté. Leur présence dissipe les voiles de l'illusion pour laisser place à la vérité. elles montrent la voie en captant et projetant la Lumière. farouches, elles ne se laissent pas facilement approcher, il faut se montrer digne de les rencontrer, en affichant droiture et sincérité.

A propos du message : Les licornes sont souvent associées à l'enfance, l'innocence et la virginité. Elles nous rappellent ce temps où nous n'étions pas souillés par des éléments artificiels, parfois même contre nature. Elles font vibrer cette part de nous qui a dû se taire pour pourvoir d'adapter à son environnement en société, dure que nous croyons aux licornes provoque instantanément des moqueries et des remarques désagréables. Cela met mal à l'aise. Les lutins, les nains, les fées... font sourire, alors que les licornes dérangent franchement. Le simple fait de les évoquer nous connecte à leur vibration. tel un projecteur, celle-ci met en lumière notre vraie nature, dissipe les faux-semblants et nous pousse à être honnête et authentique. Pas étonnant donc que certains se sentent en fâcheuse posture et stoppent ce « danger » avec véhémence. Qu'en est-il du message ? Il s'agit ici de réveiller le rêveur et de l'encourager à passer à l'action. Qu'importe le jugement des autres, notre seul véritable juge est nous-mêmes ! Que justice soit faite ! Donnons la voix à l'enfant visionnaire qui sommeille en nous. Déchirons les voiles de l'illusion et manifestons notre Lumière !


Pratique : Nous allons utiliser le rêve comme vecteur de visions. Tout d'abord, cherchons un objet que nous possédions enfant et porteur d'une charge affective. Il constitue notre clé pour ouvrir les portes de notre être intérieur. Installons-nous confortablement, relaxons-nous et prenons l'objet. Portons notre attention sur celui-ci et laissons les souvenirs émerger spontanément. Bientôt, l'enfant que nous avons été prend forme et s'anime. il devient un individu faisons partie de nous, tout en étant extérieur à nous. Nous allons maintenant lui parler. Intérieurement, expliquons-lui que nous souhaitons communiquer avec lui, que le moment est venu de retrouver notre être authentique et que nous en avons besoin de lui en tant que guide pour y arriver. Laissons-le s'exprimer s'il en montrer l'envie. Puis, ajoutons qu'il est invité à transmettre ces informations par le rêve. Prenons-le affectueusement dans nos bras et revenons à nous. L'étape suivante se passe donc pendant notre sommeil. Avant d'aller nous coucher, posons du papier et un stylo près du lit, ainsi que la carte et l'objet. Prenons ce dernier dans nos mains pour nous ouvrir au processus et formulons ce que nous souhaitons chercher. Reposons-le et laissons-nous emporter par le sommeil. Comme les licornes, les visions émergent lors de la phase intermédiaire entre deux états. Les grandes lignes concernant notre venue du Terre, ainsi que ce qui caractérise notre vraie personnalité, apparaissent par bribes. L'enfant sait et il nous l'enseigne. Notons soigneusement tout ce que nous recevons. Cet exercice peut s'étaler longuement dans le temps. Une vision nécessite souvent des éclaircissements. Les éléments se suivent, se complètent et en entraînent d'autres. Cependant, soyons persévérants ! Car si cette carte se présente à nous, nous sommmes prêts à devenir ce que nous sommes vraiment.


Mot-clé : Rêver.

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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. La licorne appartient selon lui à la famille de la transformation avec le corbeau, le saumon, le serpent, le papillon, le scarabée, le caméléon, la chouette, la grenouille et l'hirondelle.


"La transformation. Lorsque vous posez les actes justes et les paroles justes, alors les transformations de votre existence se révèlent naturellement. La transformation peut être intérieure, c'est une prise de conscience, un changement de posture, ou une transformation extérieure, un déménagement, une rupture, un nouveau job. Dans tous les cas, l'animal de cette famille vous aide à aligner vos valeurs à vos actes pour que la transformation s'inscrive dans la ligne de votre évolution intime.

Nous sommes sur la Terre pour apprendre à nous transformer, à laisser émerger notre plus belle lumière.

La nature de notre âme est de s'élever. Comme un bouchon dans le fond de l'eau, nous sommes inexorablement amenés à nous élever vers une compréhension plus fine de l'humanité. Grandir, c'est affiner ses perceptions, ouvrir son cœur, devenir un être meilleur, se libérer du jugement, des a priori, de la peur de l'autre. Ne plus être en réaction. Permettre à la plus belle partie de notre être de s'exprimer, de créer, d'oser, d'entreprendre dans la conscience et dans l'amour.

Lorsque nous sommes dans le fil du courant, et lorsque nous suivons ce mouvement d'évolution notre monde intérieur s'apaise. Nous avons de plus en plus de plaisir à nous lever le matin, nous sommes de plus en plus inspirés, nous sommes en meilleure santé et note énergie vitale s'harmonise. Pour arriver à cet état, nous devons nous transformer.

Tout au long de la première patrie de notre existence, nous avons souvent été déçus, blessés. Nous nous sommes sentis écartés, rejetés, exclus, abandonnés. Ces blessures ont créé des cuirasses qui nous ont amenés à nous méfier et à ne plus voir la beauté du monde. Nous réagissons alors à partir de nos blessures. Nous sommes prêts à saboter nos plus belles perspectives pour permettre à notre être blessé d'avoir le dernier mot.

La transformation permet de changer de paradigme, d'établir en soi et autour de soi une paix profonde et ineffable, de modifier son regard, de transformer ses habitudes, ses réflexes conditionnés, de devenir sur la Terre un être meilleur, plus aimant envers soi et envers chacun. L'amour permet tout. Lorsque notre cœur s'ouvre, nous réalisons combien nous ne sommes pas coupés les uns des autres. L'amour nous permet de voir chacun avec les yeux du cœur. C'en est fini du jugement. Nous voulons le bien de toute l'humanité, car nous sommes, en essence, cette humanité.

Les animaux de cette famille vont vous aider et vous accompagner dans cette période de la transformation. Il est temps de laisser vos vieux vêtements, ils ne vous seront plus d'aucune utilité, il est temps de laisser fondre vos vieilles peurs et de vous laisser guider par le peuple de la transformation.

Dépose tes armes et ta cuirasse,

ta certitude et ta volonté...

Elles t'encombrent sur le chemin du cœur...

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La carte représente un paysage luxuriant. Nous sommes dans sous-bois de montagne. L'herbe est tendre et verte. Le paysage est traversé par un ruisseau assez large. Les arbres forment une protection rassurante. Le paysage est clair et dégagé. Une Licorne est au centre de la carte. Elle semble fougueuse et dynamique. Sa crinière ondule au vent. Sa corne est orientée vers la terre.

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La Licorne est l'un des animaux mythiques les plus populaires et les plus étonnants. C'est aussi un puissant totem. Son origine se perd dans la nuit des temps, entre mythe et réalité, dans un univers où la magie côtoie les rêves. Invisible et visible cohabitent et inspirent l'origine du monde et la voie des hommes. La Licorne descend de son ancêtre monokeros qui signifie en grec ancien celui qui a une seule corne. Parfois, la Licorne apparaît sous les traits d'un cheval blanc, parfois, c'est un croisement d'un cheval et d'une chèvre. Elle est alors plus petite, porte une barbiche et ses sabots sont ceux d'une chèvre. Dans les deux cas, elle est blanche et porte fièrement sa corne unique.

Sa puissance et sa grâce ont inspiré Voltaire, Dali et Léonard de Vinci. Les récits et légendes autour de la Licorne se croisent sur les cinq continents depuis les premiers hommes. Mais c'est probablement au Moyen Âge que la Licorne sera le plus présente. Les hommes à cette époque la chassent, la recherchent. On vendait sur les marchés des apothicaires la fameuse corne de Licorne. Il s'agissait probablement de défenses de narval, ce grand mammifère marin, dont les défenses retrouvées passaient pour des cornes de Licorne. La corne de licorne était apprécie pour son pouvoir de guérison, de longévité et de protection. Certains chasseurs emmenaient avec eux une jeune vierge, car seule une jeune vierge peut s'approcher de la Licorne. La Licorne est l'incarnation de la pureté, de la délicatesse et de la virginité. Elle est naturellement attirée par la beauté et la fraîcheur. Sa corne a le pouvoir de purifier les eaux, de détecter les poissons. Elle symbolise la virginité physique et la maturité spirituelle. C'est l'incarnation de l'être divin dans un corps de chair. Par sa virginité absolue, elle est aussi symbole de la justice divine. C'est pourquoi on retrouve la Licorne sur de nombreux drapeaux, blasons et emblèmes dans les armoiries royales d’Écosse où deux Licornes apparaissent avec des chaînes brisées. Car la Licorne a la réputation d'être indomptable et symbole de liberté absolue. La Licorne est souvent l'animal totem des enfants et vient les visiter jusque dans les rêves au moment d'une guérison. La clarté de la Licorne permet de débusquer les cœurs corrompus, les intentions malhonnêtes. c'est probablement jusqu'au XVIIe siècle que le doute existait sur l'existence des Licornes. Depuis, elle est entrée fièrement dans le monde des esprits.


Lorsque la Licorne vous apparaît dans le tirage, c'est pour vous rappeler la puissance de la purification. La Licorne apparaît pour vous aider à purifier votre cœur, à le guérir d'une blessure ou à vous apaiser de toutes les pulsions de l'ego pour retrouver, tel un chevalier, la puissance du cœur noble. La Licorne est liée à l'eau. Elle peut nettoyer toutes les dimensions émotionnelles de votre être. Elle reprogramme jusqu'au cœur des cellules et aux brins d'ADN. Aussi bien dans votre vie, que dans vos vies passées, dans votre généalogie. La Licorne touche de sa corne les blessures anciennes de vos ancêtres qu'inconsciemment vous portez. Vous pouvez aussi appeler la Licorne dès lors que votre cœur lourd a besoin d'être apaisé d'une culpabilité, d'une honte, d'une peur ou de tout sentiment qui atténue votre lumière.


Mots-clés : La purification - La clarté - La fraîcheur - La noblesse - Le courage - L'eau - Les émotions - Les mémoires chevaleresques - La magie - L'entre deux mondes - la liberté absolue - L'élégance - La guérison.


Signification renversée : Lorsque la Licorne apparaît dans sa situation renversée, ça peut être pour vous signaler une tendance à vous perdre dans un absolu. Peut-être êtes-vous prisonnier de vos rêves. La quête d'absolu ou l'excès de romantisme obscurcissent votre vision. Un idéal vous empêche de faire l'expérience de la présence, ici et maintenant. Quand elle vous apparaît dans sa situation inversée, c'est pour vous encourager à passer à l'acte, même si l'acte ne vous semble pas parfait. Car le trop grand idéalisme nourrit la projection et freine la réalisation.


Le message de la Licorne : Je suis la Licorne. J'apparais aux êtres purs, à ceux qui croient en la magie. Il m'a été donnée le pouvoir de purifier les cœurs, de nettoyer les âmes du karma de leur passage et de nettoyer les relations qui ont alourdi les destinées. Avec moi, tu vas pouvoir faire peau neuve, repartir sur une page vierge. Tout ce qui 'encombre, te freine, te fait douter, j'ai le pouvoir de le dissoudre. Les hommes m'ont longtemps cherchée, chassée, pourchassée. Mais aucun jamais n'est parvenu à me capturer. Car le simple fait de vouloir m'approcher crée une barrière infranchissable. La volonté crée la distance. Avec moi, tu apprendras la puissance de la noble intention dénuée de toute attente. C'est moi qui me rapproche. Je sais toucher les cœurs purs et ceux qui ont vœu sincère de le devenir. je t'ai chois, car ton cœur est pur. Si tu veux avancer vers moi, c'est un sentier de gloire qui t'attend. Souvent, tu seras tenté de ter perdre, de vouloir m'imposer ta loi, ta personnalité ou tout ce qui te retient dans l'univers mondain. Souvent, tes vieilles mémoires voudront reprendre le dessus. Mais la loi de la Licorne est sans appel. Elle ne s'accomplit que dans l'immaculée virginité de toute intention. Aussi, si tu es prêt à marcher à mes côtés, ferme les yeux. Laisse parler ton cœur et le monde entier t'apparaîtra bientôt comme le véritable Eden.


Le rituel de la Licorne : Je rends hommage à la Licorne. Je pose à tes pieds les armes de la lutte, du contrôle, de refus, de la domination. toutes ces stratégies qui ne mènent qu'à se perdre et à s'alourdir. Il est temps pour moi de retrouver la blancheur immaculée de l'absolue virginité. Il est temps pour moi d'offrir au monde l'éclat étincelant de mon être divin. Aussi, je me relie à toi. Je me laisse porter par ta présence."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Licorne est définie par les caractéristiques suivantes :


Traits : La Licorne symbolise la pureté, l'innocence, la foi, l'intuition et l’enchantement. Elle est tout ce qui est juste au sein de l'univers, elle est une connexion avec les plans supérieurs de la spiritualité. Elle signifie la présence de l'être supérieur, une nature douce, un cœur pur, et un tempérament aimant et généreux - la paix et le calme intérieur, la droiture et la foi dans des choses que les autres ne voient pas forcément.


Talents : Connexion à tout ce qui est ; Cœur qui donne ; Beauté ; Innocence ; Bonté ; Patience ; Perfection ; Croyances positives ; Pureté ; Spiritualité ; Unité ; Vertu ; Sagesse.

Défis : Évaporé ; Naïf ; Volage ; Attentes irréalistes ; Tendance à vivre dans l'imaginaire.


Élément : Terre ; Eau.


Couleurs primaires : Blanc.


Apparitions : Les Licornes apparaissent souvent lorsque c'est le moment de vous connecter à votre essence même, à votre être intérieur, votre moi supérieur. La Licorne vient vous dire que vos guides en esprit essaient de venir à vous, mais que vous n'écoutez pas. Lorsque vous voyez la Licorne, arrêtez tout ce que vous faites et écoutez en télépathie les messages qui vous sont destinés. Cela signifie qu'il vous faut croire en vous et avoir foi dans le succès des plans de l'univers. Se connecter à la Licorne signifie plonger dans votre exceptionnelle créativité et vous ouvrir aux voies enchantées des royaumes mystiques, croire en votre intuition et vos capacités psychiques et médiumniques. Elle vous signale que c'est pour vous un temps de développement spirituel et de découverte des mystères de l'univers. Vous êtes un cœur pur et vous êtes connecté au Divin.


Aide : Vous êtes en train de vivre une croissance spirituelle, vous travaillez à développer votre intuition ou vos facultés psychiques, vous êtes connecté à vos guides en esprit, et vous recherchez un sens à votre vie. La Licorne vous aide à apprendre la patience et à avoir foi en ce que vous ne pouvez pas voir. Si vous vous sentez à bout ou stressé, la Licorne vous aide à voir les miracles qui ont lieu dans votre vie. Si vous avez perdu le contact avec la beauté dans vos relations avec le monde qui vous entoure, la Licorne vous aide à voir les choses avec un sentiment d'émerveillement et d'admiration. Si vous vous sentez accablé par trop de responsabilités, ou si vous vous sentez déprimé ou angoissé , la Licorne vous aide à clarifier et à dissoudre la négativité, à vous libérer de votre tendance à juger et à la remplacer par la légèreté toute positive de l'être. La Licorne peut voyager à travers l’univers, elle peut donc vus guider dans vos voyages. Voir la Licorne signifie avoir confiance dans vos instincts et dans l'essence de votre âme, votre vraie nature. la Licorne vous permet de voir la pureté et la beauté en toutes choses.


Fréquence : La fréquence de la Licorne a la magie du tintement de carillons ou de clochettes au son cristallin. Elle est légère et aérienne et circule comme une brise douce. Elle réfléchit les choses comme la clarté de la lune et, lorsque vous êtes connecté à votre propre fréquence, elle peut vous inspirer et contribuer à faire qu'elle s'élève.


Imaginez...

Vous vous retrouvez à cheminer dans une magnifique forêt, tapissée de mousse, à l'ombre de la canopée. Vous arrivez à une cascade, et là, tout au bord du plan d'eau, au pied de la cascade, il y a une licorne. Son énergie coule vers vous au fil de l'eau et elle danse tout autour de vous comme un enchantement. Elle est légère mais extrêmement puissante, au point que vous en avez le souffle coupé. Vous regardez cette majestueuse créature avec émerveillement et admiration. Vous ressentez une connexion si forte à la Licorne que vous entrez dans l'eau et commencez à nager vers elle. Alors, la Licorne entre aussi dans l'eau, à votre rencontre. Elle caresse votre visage de son nez, puis vous fait signe de la tête pour vous invite à grimper sur son dos. Vous grimpez et vous vous tenez à son cou alors qu'elle nage pour revenir au bord du plan d'eau d'où elle est venue. Là, elle s'engage doucement dans la forêt et trouve un grand lit de mousse sur lequel elle s'allonge. Vous glissez pour descendre de son dos, et vous posez votre tête contre son échine. Un chant monte en vous, et vous commencez à le lui chanter. Elle se tourne pour vous regarder et met sa corne en contact avec votre poitrine, au niveau de votre cœur. Aussitôt vous vous sentez empli d'amour et du sentiment que tout est juste et bon dans l'univers.

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Symbolisme celte :


Selon Divi Kervella, dans Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (2001) :

"Une des quatre bêtes magiques celtiques du Moyen Âge, la licorne représente la "fête du Ier février, celle de Brigitte. Il s'agit d'un quadrupède constitué d'un corps de cheval ayant une longue corne droite de narval sur le front, une barbiche et les pieds fourchus comme une chèvre, et doté d'une queue de taureau. Symbole de la pureté et par extension celui de l'amour sincère, de la chasteté, de la vertu, de la perfection, etc. il est dit que nul ne peut s'emparer d'une licorne sans véritable passion pour la pureté. Sa corne est supposée avoir des propriétés miraculeuses et être le symbole de la force divine. La licorne est de plus réputée particulièrement indomptable.

Comme la fête de Brigitte représente aussi le nord, il n'est pas étonnant de voir que la licorne a été prise comme emblème de l’Écosse, pays nordique par excellence dans le monde celte. Dans les légendes écossaises, on la signale surtout vivant dans les lochs marins de l'ouest et dans certaines étendues herbeuses du reste du pays. On retrouve cette sorte de cheval marin aux cornes d'argent - dénommé Morvarc'h (= le cheval de mer) - dans le Barzhaz-Breizh, fameux recueil de chants populaires bretons. Morvarc'h est également le cheval de Dahud, princesse de la Cité d'Iz, la cité engloutie, qu'elle seule peut approcher et monter.

Dans les armoiries d’Écosse, l'animal est représenté blanc, à la crinière, corne, barbiche, touffes te sabots d'or, avec en plus autour du cou une couronne et une chaîne brisée d'or et où il sert de support à l'écu royal (c'est-à-dire qu'on le trouve de part et d'autre de l'écu pour le porter).

C'est sous le règne de Jacques Ier que la licorne fit son apparition dans l'iconographie royale et en 1426 elle devint officiellement "l'animal royal écossais".

En gaélique d’Écosse la licorne se dit aon-adharcach ou buabhall."

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Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 2014),


"Les licornes sont toujours blanches, elles ont une crinière et une queue très longues. Leur corne, qu'elles portent sur le front, est spiralée comme celle du narval.

Elles ont aussi toujours les yeux bleus et les traces qu'elles laissent avec leurs sabots, dont les deux extrémités sont dirigées vers l'intérieur, évoquent un cœur à l'envers. Le faon vient ua monde avec un bouchon de cire sr le front, sa mère l'enlève à coups de langue, et une petite corne se met à pousser dans les heurs qui suivent. Cette corne peut sécréter du miel, qui a la vertu de stimuler et de renforcer la force vitale. quand le précieux miel suinte de la corne, il attire insectes et oiseaux qui viennent le butiner et il se raconte de nombreuses histoires avec des breuvages magiques d'hydromel à base de miel de licorne.


Applications chamaniques celtiques de jadis : La licorne, ainsi que tous les animaux mythiques, tait considérée comme un animal sacré. Elle représentait pour les Celtes la pureté gracieuses porteuse de la force vitale. les personnes affaiblies ou épuisée contactaient l'esprit de la licorne pour lui demander de leur offrir un peu de son miel pour les revigore. un rituel celtique lié à l'accouchement faisait appel à la force vitale de la licorne, il était pratiqué par les sages-femmes pour redonner de forces à la maman après l'accouchement. Toute personne malade ou blessée priait également très naturellement l'esprit de la licorne pour être nourrie de son miel, pour pouvoir guérir plus vite. Les guérisseurs l'invitaient à les accompagner dans leurs soins et à transmettre de sa force vitale pour que le travail soit plus efficace. Et pour stimuler la guérison et soutenir la convalescence, les guérisseurs avaient coutume de pratiquer un petit rituel alchimique au cours duquel l'esprit de la licorne transmettait son potentiel vital à du miel d'abeilles que le malade ou le blessé consommait ensuite quotidiennement.

En tant qu'animal mythique, la licorne avait également une aura de grande sagesse. A ce titre, son esprit était consulté par tout un chacun, gens du peuple ou chamans et devins. Tous l'interrogeaient pour se laisser guider par ses sages recommandations.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui, nous pouvons nous aussi contacter l'esprit de la licorne pour bénéficier de sa force vitale. Et tout comme nous l'apprenons dans notre pratique chamanique celtique, nous pouvons aller auprès de la licorne, dans un voyage chamanique, pour lui demander de recevoir les bénéfices du miel porteur de force vitale sécrété par sa corne et ainsi nous ressourcer en sa compagnie. n'avons(nous pas tous quelque chose à guérir ? Ne nous arrive-t-il pas, à tous, à un moment ou à un autre, de sentir nos forces diminuer ? L'esprit de la licorne est un compagnon de tous les instants qui peut aisément contribuer à notre bien-être quotidien...


Mot-clef : La force vitale."

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Symbolisme alchimique :

D'après Patrick Rivière, auteur de L'Alchimie, science et mystique (Éditions De Vecchi, nouvelle édition augmentée 2013),


"tandis que le cerf majestueux incarne parfaitement l'âme ou le Soufre philosophique, la licorne incarne, quant à elle, l'esprit ou le Mercure volatil des philosophes. Lambsprinck ne nous laisse aucun doute à ce sujet dans son Traité sur la pierre philosophale :


"Alors la forêt recevra le nom de corps

On découvrira aussi avec certitude et vérité

Que l'unicorne est Esprit à toute heure,

Quant au cerf, il ne désire nul autre nom

Qu'Âme, et nul ne le lui ravira."

A cela, on peut ajouter que la licorne est la "lumière naissante du mercure" (de Lykê, aube : cf E. Canseliet dans Deux Logis alchimiques) et c'est pour cette raison que les tapisseries de la Dame à la Licorne, dont la plupart sont visibles au musée de Cluny à Paris, s'avèrent d'une enseignement hermétique fort éloquent."

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Divination :




Littérature :


« Je suis comme la licorne » (XIIIe siècle)


Je suis comme la licorne En extase devant la jeune fille Dont elle ne détache pas ses regards. Elle éprouve un si doux malaise Qu’elle tombe sans connaissance en son giron. Alors on la met à mort par traîtrise. De même Amour et ma dame M’ont blessé à mort, en vérité : Ils ont mon cœur et je ne puis le reprendre.


Dame, quand je fus devant vous Et que je vous vis pour la première fois, Mon cœur tressaillit tant Qu’il vous resta à mon départ. Je fus alors emmené sans demande de rançon,

Captif dans la douce prison Dont les piliers sont faits de désir, Les portes de beaux regards Et les anneaux de bon espoir.


Amour a la clé de la prison Et il y a placé trois portiers. Le premier s’appelle Beau Semblant Et Amour a fait de Beauté leur maîtresse. Il a mis Danger devant la porte, Un vilain, affreux, traître, dégoûtant, Un gueux, un scélérat. Ces trois-là sont rusés et hardis, Ils se saisissent vite d’un homme.


Qui pourrait supporter les mauvais traitements Et les assauts de ces portiers ?

Jamais Roland ni Olivier Ne soutinrent si grandes batailles ; Ils vainquirent en combattant, Mais c’est en s’humiliant qu’on triomphe de ceux-là. Patience est le porte-bannière ; En ce combat dont je vous parle, Il n’y a d’autre salut qu’en la pitié.


Dame, je ne redoute rien de plus Que d’être privé de votre amour. J’ai tant appris à supporter. Que je suis à vous par habitude ; Et dussiez-vous en être fâchée, Je ne pourrais y renoncer en rien, Sans en garder le souvenir, Sans que mon cœur soit toujours En prison, auprès de moi. Dame, puisque je ne sais pas tromper, Il serait temps d’avoir pitié de moi, Accablé sous un si pesant fardeau.


Thibaut de Champagne, « Je suis comme la licorne », Recueil de chansons, XIIIe siècle, trad. de l’ancien français d’Alexandre Micha, 1991 © Éditions Klincksieck.

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"Ces gros diamants qu’Amazan a eu l’honneur de vous offrir sont d’une mine qui lui appartient. Cette licorne que vous l’avez vu monter est la monture ordinaire des Gangarides. C’est le plus bel animal, le plus fier, le plus terrible et le plus doux qui orne la terre. Il suffirait de cent Gangarides et de cent licornes pour dissiper des armées innombrables. Il y a environ deux siècles qu’un roi des Indes fut assez fou pour voir conquérir cette nation : il se présenta suivi de dix mille éléphants et d’une mission de guerriers. Les licornes percèrent les éléphants, comme j’ai vu sur votre table des mauviettes enfilées dans des brochettes d’or. Les guerriers tombaient sous le sabre des Gangarides comme les moissons de riz sont coupées par les mains des peuples de l’Orient . On prit le roi prisonnier avec plus de six cent mille hommes. On le baigna dans les eaux salutaires du Gange ; on le mit au régime du pays, qui consiste à ne se nourrir que de végétaux prodigués par la nature pour nourrir tout ce qui respire. Les hommes alimentés de carnage et abreuvés de liqueurs fortes, ont tous un sang aigri et aduste qui les rend fous en cent manières différentes. Leur principale démence est la fureur de verser le sang de leurs frères, et de dévaster des plaines fertiles pour régner sur des cimetières. On employa six mois entiers à guérir le roi des Indes de sa maladie. Quand les médecins eurent enfin jugé qu’il avait le pouls plus tranquille et l’esprit plus rassis, ils en donnèrent le certificat au conseil des Gangarides. Ce conseil, ayant pris l’avis des licornes, renvoya humainement le roi des Indes, sa sotte cour et ses imbéciles guerriers, dans leur pays. Cette leçon les rendit sages, et depuis ce temps les Indiens respectèrent les Gangarides, comme les ignorants qui voudraient s’instruire respectent parmi vous les philosophes chaldéens qu’ils ne peuvent égaler."


Voltaire, La Princesse de Babylone, chapitre III (1768).

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