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Le Canari



Étymologie :


  • CANARI, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1583 canari « sorte de serin originaire des Canaries » (Lettres miss. de Henri IV, I, 510 ds Gdf. Compl.). Empr. à l'esp. canario « id. », attesté dep. 1582-83 (Fray Luis de Granada d'apr. Al.). A peu à peu supplanté entièrement la forme canarin, influencée par serin*, et attestée de 1576 (P. de Brach ds Hug.) à 1851 (Land. ; v. FEW t. 2, 1, s.v. Canariae).


  • SERIN, -INE, subst. et adj.

Étymol. et Hist. 1. 1478 ornith. (d'apr. Bl.-W.1-5) ; ca 1480 (Guillaume Coquillart, Monologue du puys, 10 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 300) ; 1680 serine « femelle du serin » (Rich.) ; 2. a) 1790 subst. « couleur jaune vif » (Les Actes des Apôtres, numéro 142, 8-9 ds Quem. DDL à paraître) ; b) 1800 adj. (Pet. Affiches de Paris, numéro 156, 6 prairial an, 8, 2617, ibid.) ; 3. a) 1811 subst. « sot, niais » (Jouy, Hermite, t. 1, p. 311) ; b) 1821 adj. « id. » (Desgranges, Petit dict. du peuple ds Fr. mod. t. 13, p. 295). Suivant FEW t. 11, p. 655, prob. empr. à un parler mérid. où le mot aurait désigné d'abord le serin de Provence, puis le serin des Canaries (cf. a. prov. cerena « oiseau de chasse » ca 1200 ds Levy Prov. ; serena « guêpier (oiseau) » xve s., Floretus d'apr. FEW t. 11, p. 654), lui-même empr. au lat. de basse époque sirena (v. Blaise Lat. chrét.), lat. class. siren, seren littéral. « sirène (v. ce mot) (personnage mythologique à corps d'oiseau et tête de femme) », du gr. Σ ε ι ρ η ́ ν qui avait, à côté du sens myth., le sens de « guêpe » (att. également en lat. chez Pline) et « petit oiseau chanteur » (ves., v. Liddell-Scott), cf. aussi le prov. sereno « guêpier (oiseau), pic-vert » v. Mistral.


Lire également la définition des noms canari et serin pour amorcer la réflexion symbolique.

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Zoologie :


Dans le numéro 112 de La Hulotte (second semestre 2021) on apprend que le Moineau et le Canari pourraient être liés dans leur relation aux humains :


Canari : Une autre question pourrait à bon droit préoccuper l'être humain... Et si le Moineau était en train de jouer aujourd'hui le rôle de ce petit Canari que l'on descendait jadis au fond des mines de charbon pour qu'il serve aux hommes de signal d'alarme en cas de catastrophe imminente. Lorsque dans sa cage l'oiseau jaune commençait montrer des signes de détresse, d'agitation, d'asphyxie, dès qu'il battait des ailes hérissait son plumage, s'évanouissait ou même mourait, c'était le signe de la présence d'un gaz mortel : tous les mineurs prenaient leurs jambes à leur cou, s'empressaient de fuir la galerie et de remonter au plus vite à la surface. Pour les savants, le Moineau est aujourd'hui considéré comme une "espèce sentinelle", autrement dit un animal à surveiller de près car les difficultés qu'il est le premier à rencontrer annoncent peut-être que quelque chose de très inquiétant est en train de se passer dans la Nature.

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Hugues Demeude, dans Les Incroyables Pouvoirs de la Nature (Éditions Arthaud, 2020) explique comment les oiseaux chanteurs apprennent à chanter :


Le chant est simple [celui du bruant à gorge blanche et du diamant mandarin], contrairement aux canaris qui figurent dans une deuxième classe, avec les fauvettes par exemple, aux chants longs et mélodieux. Cette classe d'oiseaux chanteurs a aussi la particularité de créer chaque année des variantes de leur chant différentes. Que ce soit le diamant mandarin ou le canari, ces deux types d'oiseaux chanteurs transmettent leurs thèmes de chant de génération en génération.

« Comment l'oisillon s'approprie-t-il le chant ? » s'interroge Marc Hauser. « L'oiseau chanteur a un instinct du chant et l'oisillon s'approprie un répertoire de variantes de chants. [...] Cette acquisition dépend de l'exposition précoce aux types de sons que le sujet a entendus dans la période critique de son développement. »

Autrement dit, l'oiseau juvénile apprend à imiter le chant d'un adulte. Lors de premiers essais, le chant s'apparente à une forme de babillage. A force de répétitions, le juvénile produira un chant qui progressivement ressemblera de plus en plus à celui de son tuteur. « Le chant des oiseaux est donc un comportement appris socialement impliquant un apprentissage vocal sensorimoteur, ce qui correspond à la capacité de modifier les vocalisations produites (le versant moteur) en fonction des sons perçus (le versant sensoriel) » (1), explique Nicolas Giret, chargé de recherche au CNRS à l'Institut des neurosciences Paris-Saclay. « Hormis les humains, seuls quelques mammifères marins (cétacés, dauphins, phoques), les chauves-souris, les éléphants, et dans une moindre mesure quelques primates (notamment le ouistiti à toupets blancs), montrent cette capacité. »


Note : 1) Nicolas Giret, « Étudier les oiseaux chanteurs pour comprendre l'apprentissage », Journal du CNRS, 21 février 2017.

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Sagesse populaire :


Paul Dufournet recense des "Proverbes, dictons et locutions recueillis à Bassy et à Challonges (Haute-Savoie)". (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1/1973. pp. 7-21) :


Jamès corbè na fè canari. (B.)

Jamais un corbeau n'a fait un canari.

Une personne laide, ou plutôt tarée, ne peut pas avoir une descendance irréprochable.

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Symbolisme :


Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), le Canari a les caractéristiques suivantes :


Points clés : Le pouvoir du chant et de la voix.

Cycle de puissance : toute l'année.


Le canari n'est pas natif d'Amérique. En réalité, il est originaire de ce que nous appelons justement aujourd'hui les îles Canaries. C'est un membre de la famille des frigillidés (finch) à laquelle appartiennent aussi les bouvreuils et les pinsons. Il sera donc opportun d'étudier également les généralités sur cette famille.

A l'origine, les canaris possédaient un plumage vert olive ou jaune verdâtre, strié de noir et de jaune. Mais des siècles de domestication ont donné un canari uniformément jaune. Cette domestication a aussi amélioré son chant.

En Allemagne, il existait un centre d'élevage des canaris qui, en outre, les entraînait au chant. Celui-ci avait pour cadre les montagnes du Harz. « Harz » est un des noms de marque les plus familiers aujourd'hui en matière de produits pour animaux domestiques - particulièrement pour l'alimentation des oiseaux. Par cet intermédiaire, les canaris et ceux qi les ont pour totems sont liés aux « maîtres chanteurs » de jadis. Les fraternités de ménestrels existaient en Europe au Moyen Âge. L'une d'elle était la fraternité (ou corporation) de la Couronne à Strasbourg, et une autre avait été formée par Saint-Nicolas de Vienne en 1288. En Allemagne, spécifiquement, il existait une célèbre guilde de maîtres chanteurs à Nuremberg. ces écoles enseignaient le pouvoir du son, de la musique et de la voix - au double plan physique et spirituel. Cela faisait partie de la tradition bardique, telle que nous la connaissons aujourd'hui. [cf Sacred Sounds Transformation through Music and Voice, Llewellyn Publications du même auteur].

Ceux qui ont le canari pour totem sont peut-être connectés par leurs vies passées à cette guilde. Cela peut aussi signifier que vous allez en apprendre davantage sur les mystères du son, de la musique et de la voix, afin de guérir et de bonifier votre vie et celle des tiers.

Le pouvoir de votre voix va être réveillé. Cela n'indique pas forcément une formation musicale. Qu'il soit parlé ou chanté, le son est une des forces les plus puissantes dans l'univers. Avec lui, vous pouvez guérir, instruire, éclairer, stimuler, réveiller l'intuition et manifester de la joie. Quand le canari se manifeste en tant que totem, il est remps pour vous de vous demander quel chant vous avez chanté. Des notes aigres, des fausses notes en somme, se sont-elles fait entendre dans votre vie ? D'où viennent-elles ? Vous allez peut-être constater que ce que vous dites avec tendresse sera ressenti d'autant plus tendrement. Tandis que ce que vous dites durement touchera plus profondément encore. Tout ce que vous exprimez a un plus grand impact quand le canari réveille en vous le pouvoir du son, de la musique et de la voix.

Les canaris reflètent généralement un réveil et une stimulation des centres de la gorge et du coeur, qui procure une capacité accrue à sentir et à exprimer des sentiments. Apprendre à utiliser votre voix pour apporter du soleil dans la vie des tiers fait partie de ce processus.

On avait coutume d'emporter des canaris dans les mines de charbon pour détecter les émanations de gaz. Ils étaient si sensibles que si du gaz était présent, ils mouraient presque instantanément. De nouveau, cela traduit une connexion avec la sensibilité extrême des centres - ou chakras - de la gorge et du cœur. Cela peut aussi vouloir dire qu'il vous faut être attentif au type d'atmosphère que vous créez avec vos paroles ainsi qu'à celles auxquelles vus vous exposez de la part des autres.

L'air frais est essentiel pour le chant du canari et il en sera de plus en plus de même pour vous. Observez les atmosphères auxquelles vous vous exposez. Avec du temps et de la pratique, vous constaterez que votre vie commence à adopter de nouvelles tonalités et que les fausses notes, les notes les plus amères, disparaîtront.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Le canari jaune porte chance. D'une très grande sensibilité, ce charmant passereau perçoit, dit-on, les maléfices : il demeure alors silencieux. C'est pourquoi il faut éviter de s'éventer quand il ne chante pas car ce serait courir le risque d'attirer sur soi ce maléfice. Gare au canari qui n'est pas le vôtre s'il pénètre chez vous et bat des ailes devant un miroir : il annonce un décès dans votre famille.

Si un chat inconnu tue votre oiseau, vous jouerez de malchance pendant deux années. Voir un canari mort est signe que l'on versera du sang dans la journée.

S'il chante " à tort et à travers", s'il se lisse les plumes ou s'il reste éveillé le soir, le canari pressent un orage. On dit également que s'il chante la nuit, il ne vivra pas vieux.

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Canari est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le canari symbolise le pouvoir du chant, la parole et l'expression créatrice. Beaucoup de personnes ont un canari pour animal familier à cause de son chant merveilleux et de son attitude amicale. Seuls les oiseaux mâles chantent. Le canari aime avoir une grande cage spacieuse avec plein de lumière pour pouvoir y voler et s'y activer. Cela le rend heureux, et, lorsqu'il est heureux, il chante. Et quand il chante, vous êtes heureux. Cela veut dire que vous devez prendre conscience à présent de votre voix, de sa tonalité et de sa hauteur. Veillez à ce que l'environnement où vous vivez vous rende heureux, car, s'il n'y a pas de joie, votre chant reste silencieux.


Talents : Communication ; Compassion ; Fréquence élevée ; Amical ; Bonheur ; Joie ; Douceur ; Légèreté de l'être ; Positivité ; Sensible ; Talent pour le chant ; Force dans l'expression verbale ; Compréhension ; Utilise la voix.


Défis : Délicat ; Indifférent ; Hyper bavard ; Trop sensible.


Élément : Air.


Couleurs primaires : Vert ; Rouge ; Jaune.


Apparitions : Le canari signifie que le son est important pour vous et que c'est une connexion essentielle au plan spirituel. Vous pouvez être appelé à parler, chanter, ou jouer d'un instrument de musique. Votre communication avec les autres porte en elle un grand pouvoir. Les gens aiment entendre ce que vous avez à dire parce que votre énergie sonore les touche à un niveau profond et amène de la lumière dans leur vie. Le canari signifie que davantage de joie et de bonheur peuvent être amenés dans votre vie en reconnaissant le pouvoir de votre voix. Vous faites entendre votre propre voix, et c'est votre chant que vous chantez au lieu de reprendre le chant des autres, et cela vous donne une personnalité unique. Vous êtes plein de lumière et de joie, et il est temps pour vous de partager votre chant avec le monde qui vous entoure. L'apparition du canari signifie que vous pouvez aider des personnes dans leur parcours spirituel ou leur enseigner à développer leurs facultés intuitives. L'expression créatrice par le son est votre force. La musicothérapie ou les soins par le son peuvent être excellents pour élever votre conscience et vous connecter à l'esprit. Bien que vous ne soyez pas vraiment quelqu'un qui adoucit ses paroles, si c'est nécessaire le canari peut vous donner la capacité d'être gentil plutôt que grossier, d'influencer plutôt que d'intimider. Les mots sont puissants, précis, et, si l'on s'en sert comme d'une arme, ils peuvent couper aussi profondément qu'un couteau. Il est de votre responsabilité, en tant qu'être de lumière, de faire en sorte que vos paroles soient dites avec clarté et précision pour élever les autres, les encourager et les éclairer.


Aide : Vous avez besoin d'amener une lumière porteuse d'énergie dans votre existence. A l'état sauvage, le canari n'a que des plumes jaunes. C'est symbolique de l'énergie et de la lumière du soleil. Le canari vous pousse à sortir pour rencontrer l'éclat et la chaleur du soleil, pour profiter de l'air frais et faire de l'exercice. Si vous recherchez l'illumination, la guérison ou l'éveil spirituel, le canari va étendre ses ailes et vous montrer comment être libre de voler dans différentes dimensions. Lors des périodes difficiles ou si vous avez le cafard, le canari peut vous aider à dire ce que vous ressentez vraiment, et son chant peut élever votre esprit et ramener la joie dans votre vie. Il peut vous aider à ressentir l'énergie qui imprègne les situations et donc à enlever toute négativité ou obscurité qui pourrait vous entourer ou être en vous. Avec la lumière, il y a l'obscurité : le canari vous aide à trouver l'équilibre entre les deux.


Fréquence : L'énergie du canari ressemble à ses pépiements très rapides et aigus qui montent et descendent sur l'échelle musicale. Le timbre est clair et léger ; la tonalité commence par être basse puis s'élève en diminuant pour rapidement couvrir toute l'échelle musicale. Cela donne la sensation d'une lumière étincelante qui vient briller sur vous, en vous enveloppant de sa clarté et vous réchauffant de sa chaleur.


Imaginez...

Vous aimez particulièrement les canaris et leur chant magnifique. Un jour, en vous arrêtant devant une animalerie, vous voyez qu'il y a là des tas de canaris. Vous vous approchez de la cage, et les oiseaux s'envolent sur leur perchoir d'où ils vous observent, comme ils le font toujours. Mais alors, un canari d'un jaune brillant vient se poser sur la paume de votre main. Vous ressentez la connexion à cet oiseau comme quelque chose que vous n'avez jamais vécu auparavant. Vous savez que c'est votre oiseau. Alors vous vous adressez à lui en sifflant, et il vous répond. Puis un canari orange vient à son tour se poser sur votre bras et chanter pour vous. Vous quittez le magasin avec vos deux nouveaux petits amis et un énorme sourire qui éclaire votre visage.

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Littérature :

Le Serin et la Chauve-Souris


Un serin, qui était dans une cage accrochée à une fenêtre, chantait pendant la nuit. Une chauve-souris entendit de loin sa voix, et, s’approchant de lui, lui demanda pour quelle raison il se taisait le jour et chantait la nuit. « Ce n’est pas sans motif, dit-il, que j’en use ainsi ; car c’est de jour que je chantais, lorsque j’ai été pris ; aussi depuis ce temps, je suis devenu prudent. » La chauve-souris reprit : « Mais ce n’est pas à présent qu’il faut te mettre sur tes gardes, alors que c’est inutile : c’est avant d’être pris que tu devais le faire. »

Cette fable montre que, quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.


Ésope, Traduction par Émile Chambry, Fables, Société d’édition « Les Belles Lettres », 1927


Note : Je traduis βωταλίς par serin ; mais en réalité on n’a pas identifié cet oiseau.

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Dans ses Histoires naturelles (1874), Jules Renard brosse des portraits étonnants des animaux que nous connaissons bien. C'est aussi l'occasion de raconter de petites saynètes tout aussi curieuses :


Le serin

Quelle idée ai-je eue d’acheter cet oiseau ?

L’oiselier me dit : « C’est un mâle. Attendez une semaine qu’il s’habitue, et il chantera. »

Or, l’oiseau s’obstine à se taire et il fait tout de travers.

Dès que je remplis son gobelet de graines, il les pille du bec et les jette aux quatre vents.

J’attache, avec une ficelle, un biscuit entre deux barreaux. Il ne mange que la ficelle. Il repousse et frappe, comme d’un marteau, le biscuit et le biscuit tombe.

Il se baigne dans son eau pure et il boit dans sa baignoire. Il crotte au petit bonheur dans les deux.

Il s’imagine que l’échaudé est une pâte toute prête où les oiseaux de son espèce se creusent des nids et il s’y blottit d’instinct.

Il n’a pas encore compris l’utilité des feuilles de salade et ne s’amuse qu’à les déchirer.

Quand il pique une graine pour de bon, pour l’avaler, il fait peine. Il la roule d’un coin à l’autre du bec, et la presse et l’écrase, et tortille sa tête, comme un petit vieux qui n’a plus de dents.

Son bout de sucre ne lui sert jamais. Est-ce une pierre qui dépasse, un balcon ou une table peu pratique ?

Il lui préfère ses morceaux de bois. Il en a deux qui se superposent et se croisent et je m’écœure à le regarder sauter. Il égale la stupidité mécanique d’une pendule qui ne marquerait rien. Pour quel plaisir saute-t-il ainsi, sautillant par quelle nécessité ?

S’il se repose de sa gymnastique morne, perché d’une patte sur un bâton qu’il étrangle, il cherche de l’autre patte, machinalement, le même bâton.

Aussitôt que, l’hiver venu, on allume le poêle, il croit que c’est le printemps, l’époque de sa mue, et il se dépouille de ses plumes.

L’éclat de ma lampe trouble ses nuits, désordonne ses heures de sommeil. Il se couche au crépuscule. Je laisse les ténèbres s’épaissir autour de lui. Peut-être rêve-t-il ? Brusquement, j’approche la lampe de sa cage. Il rouvre les yeux. Quoi ! c’est déjà le jour ? Et vite, il recommence de s’agiter, danser, cribler une feuille, et il écarte sa queue en éventail, décolle ses ailes.

Mais je souffle la lampe et je regrette de ne pas voir sa mine ahurie.

J’ai bientôt assez de cet oiseau muet qui ne vit qu’à rebours, et je le mets dehors par la fenêtre... Il ne sait pas plus se servir de la liberté que d’une cage. On va le reprendre avec la main.

Qu’on se garde de me le rapporter !

Non seulement je n’offre aucune récompense, mais je jure que je ne connais pas cet oiseau.

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Animation :


Le plus célèbre des canaris :



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