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Chanterelle et girolle


Étymologie :


  • CHANTERELLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1752 (Trév. Suppl.). Adaptation du lat. des botanistes cantharellus (agaric), (dér. de cantharus « sorte de coupe », du gr. κ α ́ ν θ α ρ ο ς), Nomencl. de Linné ds Roll. Flore t. 11, p. 140.


  • GIROLLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1513 (d'apr. Bl.-W.1-5) ; xvie s. [1592 d'apr. Roll. Flore t. 11, p. 141] girolles et champignons (ds Cab. hist., II, 29 ds Gdf.). Mot se rattachant au lat. gyrus « cercle », la tête de ce champignon en forme de corolle semblant décrire un mouvement de révolution (cf. all. Drehling, v. FEW t. 4, p. 359b en note) ; le procédé de dér. est discuté : peut-être adaptation à l'aide du suff. -olle*, de l'a. prov. giroilla « sorte de champignon » (1397 ds Pansier, t. 3), dér. au moyen du suff. -ucula de l'a. prov. gir « tournoiement » (début xiiie s., A. de Peguilhan ds Rayn.), du lat. gyrus.


Lire également les définitions des noms chanterelle (qui a deux homonymes très intéressants) et girolle pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Cantharellus cibarius - Aoureilleto - Areglieta - Bouche-de-lièvre - Boulingoulo - Brigoule - Cabrillo - Cassine - Cassino - Ciboire - Chanterelle - Chanterelle commune - Chanterelle jaune - Cheveline - Chevrelle - Chevrette - Chevrotte - Chivrotte - Corne d'abondance - Craterelle - Craterelle jaune - Crête-de-coq - Crobilio - Escargoule - Escaville - Escraville - Escrobillo - Essau - Gallet - Gallinace - Gerille - Gérille - Ginestrolle - Gingoule - Ginistrolle - Girandet - Girandole - Giraudet - Giraudelle - Girole - Girolle - Girondelle - Grillo - Gyrole - Jaunelet - Jauneret - Jaunette - Jaunire - Jaunotte - Jauterelle - Jeanelet - Jerilia - Jirbouletta - Jorilla - Lacesseno - Lécacendrés (lèche-cendres) - Lechocendres - Manne-terrestre - Mérule - Mérule-chanterelle - Moelle-de-terre - Mousseline - Oreille-de-lièvre - Roubellou - Roussette - Roussotte - Roussone - Scarabillo - Tournebous - Tournobous (tourne-bœuf) - Virolle -

Cratarellus tubaeformis - Chanterelle d'automne - Chanterelle d'Alsace (Queige) - Chanterelle en entonnoir - Chanterelle en trompette - Chanterelle en tube - Chanterelle grise - Craterelle - Girolle creuse - Girolle grise -

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Mycologie :


Fiche extraite de la thèse de Nicolas FELGEIROLLES soutenue le 2 Juillet 2018 à Montpellier et intitulée La Mycologie dans le bassin alésien ; enquête auprès des pharmaciens d'officine et solutions apportées pour consolider leurs compétences sur les champignons :


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D'après Jean-Baptiste de Panafieu, auteur de Champignons (collection Terra curiosa, Éditions Plume de carottes, 2013),


"Sans doute trop inoffensive, la chanterelle est à peu près totalement absente de la pharmacopée.

Le bon champignon : Les premiers mycologues déconseillaient vivement la consommation de la plupart des champignons qu'ils décrivaient. Pour les plus comestibles, ils recommandaient de toute façon de se contenter de petites quantités. Pourtant, quelques espèces trouvaient grâce à leurs yeux, et parmi elles, la chanterelle, comme l'écrivait Pierre Bulliard : "Ce champignon est de ceux qu'on peut manger avec le plus de confiance... Il y a des campagnes où les habitants en font presque leur unique nourriture, ils le mangent à toute sauce." C'est toujours le cas aujourd'hui ! La girolle est facile à identifier e sa chair ferme et parfumée est unanimement appréciée. Elle pousse dans de nombreuses régions du monde, souvent remplacée par des espèces voisines qui lui ressemblent beaucoup.

En France, elle ne vient qu'en automne mais on la trouve une grande partie de l'année dans les supermarchés, importée d'Europe de l'Est ou du Sud, de Turquie, d'Afrique du Sud ou d'Amérique du Nord. Sa consommation augmente régulièrement. La production mondiale annuelle est estimée à environ 200 000 tonnes, pour 1, 7 milliard de dollars. Mais toutes ces chanterelles sont cueillies dans les forêts. On ne sait pas si l'intensité de ces prélèvements ne est responsable, mais l'abondance des girolles semble diminuer en Europe. Aux Pays-Bas ou en Allemagne, elle est même placée dans la liste des espèces rares.


Résistante à la domestication : Comme la demande ne fait que croître, on a bien sûr cherché à cultiver cette espèce, mais la technique a été très difficile à mettre au point. A l'instar de nombreuses espèces forestières, la chanterelle forme des associations, les mycorhizes, avec les racines des arbres, pins, châtaigniers, chênes, bouleaux, noisetiers... Cela complique sa culture, d'autant plus qu'il existe des souches variées, plus ou moins spécialisées. Malgré ces difficultés, les chercheurs ont réussi à obtenir du mycélium à partir des spores puis à développer ce mycélium en l'associant à de jeunes plants de pin. En 1997, des girolles ont pour la première fois poussé en laboratoire ! Pourtant, comme la technique est coûteuse et le champignon trop bon marché, ces essais n'ont connu aucune application industrielle. Nous continuerons sans doute longtemps à manger des chanterelles sauvages, du moins jusqu'à ce que leur rareté les rende si chères qu'il faudra bien les domestiquer !


Elle chasse les insectes : Contrairement à la croyance selon laquelle les champignons indemnes de larves d'insectes sont vénéneux, la girolle est rarement véreuse. Elle vit donc plus longtemps, ce qui laisse aux spores le temps de mûrir, car leur développement est assez lent. Les extraits de girolle ont démontré une action insecticide mais on ne connaît pas encore les substances responsables.

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Lyra Ceoltoir distingue la girolle de la chanterelle dans son Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) comme suit :


Belle et délicieuse girolle ! Celle que l'on appelait au XIXè siècle « la mérule chanterelle » mérita bien vite son propre nom pour la distinguer des affreux champignons de charpente, si redoutables pour les boiseries, que l'on désignait également sous ce terme. Il faut dire qu'elle n'a rien à voir avec eux : douce, délectable, pacifique, joyeuse et généreuse, la girolle est aussi solaire et enjouée que sa couleur jaune d'or le laisse supposer. On peut aussi l'écrire « girole » depuis la réforme orthographique de 1990, mais quel dommage ! C'est nous priver d'une orthographe, datant du XVIe siècle, dérivée du latin gyrus, qui veut dire « cercle », la girolle étant, grâce au suffixe -olle, un champignon qui « fait un cercle », en référence à la forme en corolle de son chapeau.

Il n'existe qu'une seule véritable girolle, mais l'une de ses cousines, la chanterelle en tube, est si proche en matière de texture, de saveur et d'odeur, malgré une apparence quelque peu différente, que l'on parle rarement de l'une sans évoquer l'autre.


Chanterelle en tube (Craterellus tubaeformis)

Vie de champignon : La chanterelle en tube (Craterellus tubaeformis, littéralement « cratère en forme de tube ») possède pour sa part un petit chapeau brun doré, de 2 à 6 centimètres de diamètre seulement, et épouse elle aussi une forme d'entonnoir, mais souvent percé d'un trou en son centre (d'où ses appellations « en tube » ou « creuse »), qui lui donnent un aspect bien différent de sa cousine. Le chapeau est festonné, lobé, parfois finement pelucheux, perché sur un pied fin (5 à 8 millimètres de diamètre sur 3 à 10 centimètres de hauteur), en tube creux, souvent comprimé et fendu sur la longueur, d'un beau jaune sombre, couleur souci ou fauve.

Si l'on ne peut confondre ces deux champignons parleur aspect, leur odeur et leur saveur, elles, sont assez semblables, et la texture croquante et ferme de leur chair également. Même leur composition nutritionnelle en fait des sœurs d'assiette ! En revanche, attention de ne pas la confondre avec la léotie lubrique (Leotia lubrica), qui est toxique, mais s'en distingue par son absence de lames sous le chapeau et d'odeur, et surtout par sa texture visqueuse caractéristique. En revanche, si vous croisez sa cousine germaine, la chanterelle jaune (Craterellus lutescens), qui présente des plis plus flous et un pied jaune d'or, ne vous privez pas de la récolter ; elle est encore meilleure !

La chanterelle en tube, si elle aime les mêmes milieux que sa cousine girolle, est plus tardive et se montre en automne, aussi bien en plaine qu'en montagne. Sociable, elle pousse en groupes parfois très étendus, souvent en suivant des lignes (plus rarement des formes circulaires).

Girolle (Cantharellus cibarius)


Vie de champignon : La girolle (Cantharellus cibarius, du grec ancien kantharus « coupe à boire » et du latin cibus, « nourriture ») est un charmant petit champignon jaune d'or, en forme d'entonnoir aux bords ondulés, d'un diamètre moyen compris entre 4 et 12 centimètres. Jeune, elle a la forme d'un petit cône, qui s'aplanit et se creuse au fil de la croissance pour finalement adopter sa forme en « corne d'abondance » caractéristique. Le chapeau est lisse, d'un beau jaune, pimpant. Le pied, jaune orangé, est mince, de 1 à 2 centimètre(s) de diamètre au plus près du chapeau, sur environ 3 à 8 centimètres de haut, et plus mince vers la base. Les plus âgés sont également jaunes, irréguliers, souvent bifurqués et entrecroisés, très décurrents sur le pied. Tout le champignon exhale une agréable odeur fruitée, évoquant l'abricot ou la mirabelle, qui annonce au gourmand la saveur douce et fine qu'il trouvera dans son assiette.

Attention cependant à ne pas la confondre avec le cortinaire couleur de roucou (Cortinarius orellanus), le cortinaire très joli (Cortinarius speciosissimus) ou encore le pleurote de l'olivier (Omphalotus olearius), qui lui ressemblent un peu, mais sont très toxiques, voire mortels.

La girolle aime autant les bois de feuillus que de conifères (même si elle a une affection particulière pour les bouleaux), où elle pousse dès la fin du mois de juin, et ce, jusqu'à la fin de l'automne. Elle est souvent très abondante en juillet, quand le temps est à l'orage, une particularité estivale hélas de plus en plus rare avec le réchauffement climatique. Elle a même tendance à se raréfier depuis quelques années et figure à présent s la liste des espèces rares et en danger dans plusieurs pays d'Europe, notamment aux Pays-Bas et en Allemagne. Fu=idèle au poste et très sociable, elle aime revenir au même endroit chaque année et pousser en colonie. Les cueilleurs avisés le savent bien et se disputent les « coins à girolles », gardés secrets comme des cartes au trésor.

Il faut dire qu'en plus d'être délicieuse, elle est très intéressante d'un point de vue nutritionnel : riche en vitamine C, elle possède également un taux élevé de potassium et constitue l'une des plus riches sources connues en vitamines du groupe D, si difficiles à trouver dans l'alimentation. Une amie qui nous veut du bien, en somme !

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Propriétés médicinales :

Marie Rampin, propose une synthèse des vertus thérapeutiques de l'Oreille de Judas dans Champignons "médicinaux" : de l'usage traditionnel aux compléments alimentaires. (Thèse d'exercice en Pharmacie, Université Toulouse lll - Paul Sabatier, 2017, p. 47) :


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Croyances populaires :


Selon Frédéric Duhart, auteur d'une « Contribution à l’anthropologie de la consommation de champignons à partir du cas du sud-ouest de la France (XVIe -XXIe siècles) », (Revue d’ethnoécologie [En ligne], 2 | 2012) :


À la charnière des XXe et XXIe siècles, Cantharellus lutescens et C. tubaeformis connurent un retournement de statut tout aussi remarquable dans les secteurs maritimes de la grande pinède landaise. Jusqu’alors, les ramasseurs de champignons qui parcouraient ces étendues sablonneuses à la recherche de bidaous (Tricholoma auratum) avaient superbement ignoré ces deux espèces de chanterelles. Tout changea à la faveur d’une curiosité vis-à-vis des belles récoltes réalisées par quelques mycophages pionniers, de la révélation d’une valeur marchande par une apparition régulière de ces Cantharellus sur les étals des grandes surfaces de la région et du déclassement inattendu du bidaou. Au début des années 2000, ces deux chanterelles étaient devenues des espèces systématiquement recherchées et largement consommées… par des cueilleurs de champignons dont la plupart laissaient désormais les bidaous pourrir sur place.

[...]

Tous les champignons considérés comestibles par une population ne sont pas également appréciés. Quand les uns sont appelés au service des meilleures tables, l’emploi de certains autres ne saurait être envisagé en dehors des cuisines les plus rustiques. Fondées sur des critères de texture, de saveur ou de parfum, ces différenciations reposent uniquement sur l’exercice de l’arbitraire culturel propre à un lieu et à une époque (Garine 1979). Au milieu du XIXe siècle, par exemple, la girolle (Cantharellus cibarius) n’était que peu appréciée par les Landais qui ne la consommaient en omelette qu’« à défaut » d’autres champignons. Au même moment, en revanche, elle était très recherchée dans les environs de Pontacq (Dufour 1840 : 127 ; Bergeret 1909 : 872).

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Symbolisme :


Carole Chauvin-Payan, dans son article intitulé "Le champignon : désignations dialectales et traditions populaires sur le territoire français" (Quaderni di Sémantica / a. XXV, n°2, décembre 2004) précise l'origine du mot girolle :

La forme du champignon est un critère important pour sa désignation. L'élément retenu peut être une partie du champignon, le chapeau ou le pied ou la totalité.

[...]

Le terme girolle, Cantharellus cibarius, est probablement dérivé du verbe latin gyrare, "tourner". Se dit ainsi à cause de la forme du chapeau de ce champignon. En effet, ce champignon d'un jaune orange, a des bords relevés en forme d'entonnoir. En Languedoc, la forme [jirg'ulo] est attestée comme générique. Dans l'Aude une expression existe pour la cueillette des cryptogames : "Aller chercher des champignons" se dit [an' a a lai jirgulos]. En revanche sur l'ALF, [jirg'ulo] est une dénomination spécifique désignant plutôt la chanterelle.

 

Selon Francis Martin, auteur d'un ouvrage intitulé Sous la forêt. Pour survivre il faut des alliés. (Éditions HumenSciences, 2019) :


Puis, en remontant la source du rupt, en rampant le long des talus, en me glissant dans les recoins sombres, j'étais certain de récolter l'un des champignons sylvestres les plus prisés par les gourmets, la populaire girolle (Cantharellus cibarius), ou « jaunotte » en aptois lorrain. Sa superbe robe d'or, sa texture ferme et son délicat parfum d'abricot sont unanimement appréciés. Repérer la première pépite d'or camouflée dans la mousse requiert un maximum d'attention mais, ensuite, c'est toute la troupe qui se découvre. Une belle récompense et un excellent dîner en perspective ! Entre l'émergence du minuscule bouton jaunâtre qui repousse les aiguilles de sapin et l'élégante fructification mature, avec son chapeau ourlé, il peut s'écouler plus d'un mois. Il ne faut donc pas hésiter à revenir sur les lieux du larcin, chaque semaine.

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Dans son Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) Lyra Ceoltoir rend compte de son expérience magique avec les champignons :


Dans le chaudron : La couleur jaune d'or des girolles les associe naturellement en magie aux vertus traditionnellement attribuées à cette teinte : confiance ne soi, joie, réconfort, amitié, optimisme, rétablissement après une épreuve difficile (maladie, soucis professionnels, traumatismes, ruptures amoureuses, transitions brutales, trahisons, déceptions, deuils...). Elle est si consolatrice qu'elle apaise presque tout, pour peu qu'on lui fasse confiance.

Même la chanterelle en tube,, moins colorée, possède ces attributions solaires : l'astre du jour est partout dans ces champignons, tant dans leurs couleurs que leurs saveurs, leurs odeurs, leur forme circulaire (évoquant la rotondité des astres) que... dans leur taux de vitamine D ! On les utiliser donc volontiers pour attirer et susciter des énergies réconfortantes, chaleureuses, tonifiantes et énergisantes. De vrais petits soleils à récolter en forêt !

Leur bonne humeur, leur caractère social et leur pimpant trouvent particulièrement leur place dans les pratiques de groupe, depuis les rituels en coven jusqu'à ceux en couple, en passant par les séances collectives (divination entre amis, études de la sorcellerie en compagnie d'autres pratiquants, festivités de sabbat lors de rassemblements ou de festivals...). Elle st ainsi un ajout de choix dans les festins et les repas à partager lors des cérémonies, mas également en qualité de « nourriture de réconfort », ces aliments que l'on consomme pour se consoler ou se remonter le moral après une journée difficile ou une période de crise, une dispute, des tensions, une maladie...


Le Message de l'Autre Monde : « Regarde-moi. Je suis là, juste là, à tes pieds. Petite tache jaune d'or sur le sol brun de la forêt. Me vois-tu ? Je n'ai l'air de rien, juste comme ça, mais regarde mieux. Plus près. Concentre-toi. Je ne suis pas seule. Regarde autour de moi. Tu verras bientôt une autre de mes semblables puis une autre, puis une autre, et une autre encore. Car je suis la joie. Et la joie aime être partagée. Comme moi, la joie peut paraître insignifiante au premier regard. Mais si l'on se penche sur elle, si l'on prend la peine de l'observer attentivement, on constate rapidement qu'elle se démultiplie. Plus on s'y attarde, et plus elle perdure. »


Sortilèges : La Soupe du Coven : Pour partager l'énergie avec ses complices de Magie

Dans un chaudron bloblotant gaiement, faites bouillir deux litres d'eau claire dans laquelle vous jetterez, incantations à la clef, un potimarron coupé en dés, deux belles pommes de terre, une pincée de sel, un peu de poivre et beaucoup de belles intentions.

Pendant que les légumes cuisent tranquillement, faites revenir une belle dose de girolles (les champignons réduisent de moitié à la cuisson, pensez-y !) dans une noisette de beurre ou une cuillerée d'huile de votre choix, en leur chantonnant un petit refrain joyeux.

Quand légumes et champignons sont bien fondants, placez-le tout au mixeur avec une louche d'eau de cuisson des légumes, du persil grossièrement haché, de la noix de muscade râpée, jusqu'à obtenir un mélange homogène. Ajoutez, si vous le souhaitez, de la crème fraîche pour obtenir une consistance plus veloutée.

Servez à la fin d'un rituel de groupe, dans des bols dans lesquels vous aurez tracé affectueusement la rune Wunjo avec le premier filet de cette soupe de coven pour apporter la cohésion et la complémentarité dans votre groupe. Enfin, dégustez-la en tous ensemble, en partageant de bons souvenirs et de joyeuses anecdotes !


Soleil de poche : Amulette d'énergie

Si vous avez besoin d'emmagasiner un peu d'énergie solaire, munissez-vous d'un sachet de soie jaune ou orange, d'une girolle séchée, d'un galet de cornaline ou de pierre de Soleil, d'une fleur de souci (Calendula officinalis) séchée, de quelques graines de tournesol (Helianthus annuus), d'un ruban doré ou orange et d'une breloque dorée. Si vous en trouvez une de la forme d'un Soleil c'est idéal ; à défaut, une perle jaune fera l'affaire. Cette énergie peut vous servir, par exemple, en prévision de l'hiver, si vous savez que la dépression hivernale vous sape le moral tous les ans, ou si vous vous apprêtez à passer un concours ou n entretien important, si vous avez besoin de motivation pour mener à bien un projet, ou encore d'énergie pour affronter une période difficile.

Travaillez de préférence un dimanche, mais choisissez impérativement une belle journée ensoleillée : pas de bougie pour ce rituel, c'est le Soleil qui fera office de chandelle, il doit donc être bien présent !

Si vous pouvez travailler en extérieur, installez-vous dans un rayon de soleil, au calme, dans un endroit paisible où vous ne serez pas dérangé. En intérieur, rapprochez-vous d'une fenêtre bien exposée pour bénéficier de la lumière du Soleil. Inutile de tracer un cercle, qui vous isolerait de l'astre du jour !

Glissez dans le sachet les ingrédients les uns après les autres, en énumérant leurs propriétés et ce que vous souhaitez retirer de leur présence. Vous pouvez vous contenter de l'énoncer, ou en faire une incantation ; par exemple :

« Girolle d'or, apporte-moi la joie.

Cornaline, disepnse l'énergie.

Joli-souci, éclaire-moi.

Grand tournesol, chasse les ennuis. Das ce sachet, glisse, Soleil,

Ta lumière en rayons de miel,

Pour que la nuit sitôt tombée,

En mon âme tu puisses flamboyer. »


Essayez de faire « tomber » un rayon solaire dans le sachet, en l'ouvrant en pleine lumière, avant de le refermer à l'aide du ruban doré ou orange sur lequel vous aurez glissé la breloque ou la perle. Scellez de trois nœuds, remerciez le Soleil par une offrande (une petite cuillerée de miel ou une libation d'hydromel seront tout à fait correctes), appréciez sa chaleur et sa lumière sur votre peau et conservez le sachet près de vous.

Serrez-le contre votre cœur dès que vous avez besoin d'un coup de pouce solaire, en vous remémorant la belle journée lumineuse qui lui a donné naissance.


Girolles consolatrices : Un plat pour se réconforter

Un rhume qui couve, des heures coincé dans les embouteillages, une dispute avec votre Fergus (1), une cheville foulée en courant après le bus que vous avez raté, le tout saupoudré d'une fuite de l'évier de votre cuisine et d'une prise de bec avec votre voisin acariâtre qui vous accuse (à tort) d'écouter de la musique trop fort ? En somme, une (très) mauvaise journée dont vous voudriez tourner la page au plus vite et vous consoler pour vous coucher le cœur plus léger et aborder le lendemain sur des bases saines et fraîches ? A vos girolles !

Dans une poêle, avec un filet d'huile d'olive ou une noix de beurre (demi-sel, naturellement, pour sublimer le goût de votre plat), faites revenir des girolles ou des chanterelles en tube (ou un panaché des deux) soigneusement brossées, en gardant en tête qu'elles vont réduire de moitié. Quand elles commencent à réduire et à dorer, relevez le tout avec une belle cuillerée de curry en poudre, lui aussi très solaire, une généreuse pincée de curcuma (pour l'énergie et la joie), et du piment d'Espelette à votre goût. N'hésitez pas à tracer des sigils, des runes ou d'autres symboles appropriés à l'aide des épices quand vous les ajoutez. ici, pensez par exemple au symbole astrologique du Soleil, aux runes Wunjo ou Sowilo, à un cœur... Terminez en délayant avec de la crème de coco (à votre convenance, selon la quantité de sauce que vous souhaitez obtenir), en chantonnant une petite incantation tandis que vous mêlez les odeurs et les saveurs. Ce peut être quelque chose comme :


« Soleil dans l'assiette, soleil dans mon cœur,

Efface la fatigue, éradique la douleur.

Aujourd'hui est fini, que passent ces longues heures.

Demain est un autre jour, il sera meilleur ! »


Dégustez vos champignons avec des pâtes ou du riz, devant un bon film, une série que vous aimez, un livre passionnant, ou en es partageant avec un être cher dont la compagnie allégera votre tension.


Note : 1) Nom que je donne affectueusement à l'être aimé par défaut, tous genres et sexes confondus.

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Antoinette Charbonnel et Lyra Ceoltoir, autrices de L'Oracle de la Magie forestière (Éditions Arcana sacra, 2021) nous en apprennent davantage sur la dimension magique de la Girolle (Cantharellus cibarius) :


Mots-clés : Joie- optimisme - Amour - Amitié - Partage - Echange - Communication - Réussite - Succès - Victoire - Réconfort - Récupération après une période difficile - Profits - Avantage.


Promenons-nous dans les bois : Ce petit champignon en forme de coupe, d'un joli jaune pâle frais pouvant tirer sir le jaune d'œuf, est l'un des plus connus et des plus populaires dans l'hémisphère nord, et pour cause : c'est aussi l'un des plus gourmands !

Sa couleur jaune l'associe, en magie, aux notions recouvertes par cette couleur dans le système de correspondances traditionnel : confiance en soi, réconfort, amitié, récupération après une épreuve (de la maladie pénible à la rupture amoureuse en passant par les soucis au travail), joie, optimisme... Solaire, elle attire tout naturellement les énergies réchauffantes, tonifiantes énergisantes et réconfortantes. Un vrai petit soleil forestier !

Et, naturellement, sa qualité d'excellent comestible fait qu'il est très facile d'absorber ses vertus en la mangeant : profitez-en, car en plus de ses formidables vertus magiques, c'est aussi une intéressante source de vitamine C, de potassium et de vitamine D (si difficile à trouver dans l'alimentation). Aucune raison de s'en priver !


L'Oracle du champignon : La Girolle est une carte profondément solaire, rayonnante, vibrante et chaleureuse. Elle éclaire n'importe quel tirage, même le plus sombre, qu'elle atténue en y apportant sa lueur d'espoir et d'optimisme. Gaie et pimpante, elle est le présage du moment de bonheur, d'épanouissement, d'échange, de partage, d'amour et de jouissance. Que peut-on demander de plus ?

Dans le domaine affectif, elle indique une relation au beau fixe, basée sur la réciprocité et la communication fluide et sincère. Que ce soit en amour, en amitié ou en famille, elle indique une relation profitable et chaleureuse qui construit et apporte plénitude et sérénité.

Dans le travail, elle est un signe de prospérité et de développement. L'avancement est proche, on est sur le point de récolter des lauriers bien mérités et de souffler un peu sur le plan financier si les économies étaient jusqu'à présent une source de stress.

Dans la vie spirituelle, elle est une illumination, un eurêka, un épanouissement profond qui survient dans un moment de plénitude qu'il conviendra de savourer à sa juste valeur.

Réjouissez-vous si vous tirez cette carte : elle est la promesse que le meilleur est à venir et qu'il ne se fera pas attendre !

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Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi les girolles :

10 août

(Fontaine-la-Verte)


Un rassemblement de girolles sur une souche moussue : vais-je rafler le butin ? J'y gagnerais la jouissance d'un souper. J'y perdrais le plaisir incomparable de renifler ces champignons vivants - de m'imprégner de leur or pâle, de leurs rondeurs, de leur humidité femelle.

Nichons et culs

De femmes

Chanterelles


L'anthropophage vole la force de son ennemi en ingérant sa chair. Le taoïste parvient au même résultat en se faisant manger. On tire plus de profit à se laisser consommer par le champignon qu'à le mettre dans son assiette.

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Dans son essai intitulé : Essai sur le fou de champignons, Une histoire en soi (Gallimard, 2017), Pëter handke évoque le contraste entre l'obscurité de la forêt d'épicéas et la luminosité des chanterelles :


Une sorte de lumière provenait néanmoins de ce que l’on pouvait trouver sur le sol, parfois à demi enfoui dans la mousse. Plus l’enfant pénétrait dans les sombres forêts, plus il était accueilli par cette lumière, avant même d’avoir découvert quoi que ce soit, oui, bien avant, et cela se reproduisit plus tard à chaque fois, alors que les coins à champignons avaient complètement disparu – il avait donc été carrément attrapé par cette lumière dans la mousse.

Quelle était cette lumière ? Un scintillement. Dans le gris terne des fourrés, entrelacs de bois mort, scintillait la lumière d’un trésor. Comment ça ? Ces petits tas de chanterelles venant ici et là éclabousser les yeux de leur chair lumineuse, véritable éblouissement du premier regard dans cette obscurité, un trésor ? Un trésor, alors que, quand tu venais l’échanger contre de l’argent au point de collecte, même si tu avais été admirablement servi par la chance durant ta cueillette, tu recevais tout au plus un ou deux petits billets et généralement guère plus qu’une poignée de menue monnaie ? Indépendamment du fait que cela faisait plaisir à l’enfant à cette époque de ne recevoir en échange même que de la ferraille qu’il sut plus tard mettre à profit, et qu’il était fier, et comment ! d’avoir « gagné de l’argent » tout seul, il s’agissait bien, quand il se trouvait ainsi loin des autres, loin de la « madding crowd », dans les profondeurs de la forêt, quand grossissait ou non son butin, il s’agissait bien de trésors, c’était clair – clair comme le jour !

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