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Quand la Salamandre de feu vient à notre rencontre...


Quand la nature répond à notre appel, la joie s'installe durablement au fond de nos cœurs ouverts et nous permet de mieux la diffuser autour de nous, lorsque nous retournons dans la ville enfumée et engourdie.


Merci donc aux sapins qui nous ont offert une danse silencieuse après la cérémonie du solstice de printemps 2015, dans la grotte ouverte des Vouillands, et surtout à LA SALAMANDRE qui a éclairé symboliquement notre chemin de retour.


Salamandre,

petit dragon humide du printemps qui vient réveiller la flamme de l'esprit.

Sur ton dos,

des hiéroglyphes dorés traduisent les vers sacrés qu'une divinité perdue a chantés

il y a bien longtemps.

La caverne cependant s'en souvient encore.


Étymologie :


  • SALAMANDRE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. 1121-34 zool. salamandre (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1353) ; 2. ca 1298 « amiante » (Marco Polo, Il milione, éd. L. F. Benedetto, p. 47 : toaille de salamandre) ; 3. 1670 « esprit du feu » (Montfaucon de Villars, Le Comte de Gabalis, p. 54 : les Sylphes, les Gnomes, les Nymphes et les Salamandres) ; 4. 1890 « poêle à combustion lente » (Havard, s.v. poêle : les poêles qui nous semblent les plus nouveaux, les Choubersky, les salamandres). Empr. au lat. salamandra « salamandre (reptile) » et celui-ci au gr. σ α λ α μ α ́ ν δ ρ α. Au Moy. Âge, on attribuait à cet animal la faculté de vivre dans le feu, d'où les sens dér. Au sens 3, cf. lat. salamandra (1re moit. xvie s., Paracelse d'apr. NED, s.v. salamander). Au sens 4, cf. anglo-amér. salamander-stove (1852 ds NED), salamander (1873 ds Americanisms 1966).


Lire également la définition afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Paléontologie :

Selon Ronan Allain, dans son ouvrage intitulé simplement Histoire des Dinosaures (Éditions Perrin, 2012) :


"Ces dernières [une faune abondante de vertébrés] nous permettent de suivre le devenir de chaque groupe au passage Crétacé -Tertiaire.

De tous ces groupes, les amphibiens sont ceux qui semblent résister le mieux à la crise K-T. Ainsi, les 7 espèces de salamandres et l'unique espèce de grenouille connues en Amérique du Nord à la toute fin du crétacé supérieur survivent-elles à l'extinction."

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Zoologie :


Hugues Demeude, dans Les Incroyables Pouvoirs de la Nature (Éditions Arthaud, 2020) nous dévoile les mystères de la Salamandre :


La Salamandre : un double pouvoir d'auto-régénération et de photosynthèse animale


Les endosymbioses primitives qui se sont produites dans les flots océaniques de la nuit des temps n'ont pas donné naissance qu'au seul monde végétal. Les animaux ont eux aussi fait leur apparition site à cette absorption d'une cyanobactérie par un eucaryote. Parmi la très grande diversité d'espèces qui se sont développés au fil de l'évolution, la salamandre apparaît comme une curiosité qui met en œuvre d'incroyables pouvoirs. En particulier, la salamandre maculée (Ambystoma maculatum), un petit vertébré amphibien vivant en Amérique du Nord qui expérimente une autre forme d'endosymbiose en incorporant en elle une algue verte unicellulaire d'eau douce (Oophila amblystomatis). Un exemple exceptionnel d'un végétal vivant à l'intérieur d'un animal.

Cette coopération est étudiée de longue date par les scientifiques intrigués par la couleur verte des œufs dans lesquels grandissent les embryons. La première étude par le biologiste Henry Orr remonte à 1888 (Note on the development of amphibians). les spécialistes cherchent à comprendre ce qui pousse l'algue à pénétrer dans les œufs et à s'y développer et pourquoi la salamandre accepte cette coopération. Car ce ne devrait pas être le cas théoriquement : tous les vertébrés possèdent en effet un système immunitaire qui est programmé pour réagir à la moindre intrusion d'un corps étranger. Mais en l'espèce, l'interaction est bénéfique aux deux, l'un et l'autre se développant mieux avec que sans. Longtemps, les scientifiques ont donc pensé que cette coopération correspondait à un mutualisme ectosymbiotique. Autrement dit, mutuellement bénéfique tout en restant extérieur l'un à l'autre, comme l'anémone de mer et le bernard-l'ermite.

Mais cette vision a été remise en cause récemment par le biologiste Ryan Kerney, de l'université Dlahousie à Halifax, au Canada. « Dans cette étude, nous montrons que l'algue envahit les tissus et les cellules de l'embryon de la salamandre », explique Ryan Kerney. Il ne s'agit donc pas d'une ectosymbiose mais bien d'une endosymbiose. Alors que les scientifiques n'imaginaient pas qu'une « invasion intracellulaire » puisse être possible pour un vertébré doté d'un système immunitaire, cette étude a fait l'effet d'un coup de tonnerre.

Tout comme la cyanobactérie a légué jadis sa capacité de photosynthèse à l'eucaryote avec laquelle elle a fusionné, l'algue verte unicellulaire Oophila amblystomatis confère à la salamandre maculée le pouvoir de photosynthèse anomale, lui permettant de bénéficier d'un surcroît d'énergie.

Ce n'est pourtant pas ce pouvoir photosynthétique que la salamandre occupe une place à part dans les imaginaires depuis le Moyen Âge jusqu'à devenir l'emblème du roi François Ier, comme en témoignent ses trois cents représentations sur les plafonds et les murs du château de Chambord. On prêtait à cet amphibien capable de vivre sur terre et dans l'eau des pouvoirs surnaturels, comme la faculté de résister aux flammes. Il fascinait donc pour sa capacité supposée de maîtriser tous les éléments.

Et plus encore puisqi'l est en mesure de faire repousser... ses propres membres. La salamndre ne régénère pas seulement sa queue comme le font les lézards, mais également des structures complexes de son coeur, ldes yeux, et même de la moelle épinière. Si le poisson-zèbre rivalise avec elle en termes de haute capacité de régénéaration cellulaire, c'est bien le seul vertébré à pouvoir le faire ave des membres entires. Par quels mécanismes biologiques est-il capable de réaliser pareille prouesse ?

C'est grâce à un mécanisme biochimique que des scientifiques de l'University College de Londres ont appelé ERK (Extracellular signal-regulated kinases). Dans cette étude menée par Maximia Yun, Philip Gates et Jeremy Brockes, (« Sustained ERK activation underlies reprogramming in regeneration-competent salamander celles and distinguishes tehm from their mammalian counterparts », Stem Cell Reports, 8 juillet 2014), il s'agit en fait de protéines codées par les gènes de la salamandre qui jouent un rôle décisif dans la division et la prolifération cellulaire.

Ces chercheurs britanniques ont donc mis en évidence que cete protéine spécifique ERK détermine si une cellule adulte est capable d'être reprogrammée et d'aider au processus de régénération.

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


SALAMANDRE. Une croyance populaire qui, des anciens, s'est conservée jusqu'à nous, c'est que la salamandre aurait la faculté, non seulement de n'être pas consumée par les flammes, mais encore d'éteindre celles-ci. Toutes les fois qu'on a voulu tenter sérieusement cette expérience, les animaux qui y ont été soumis ont péri immédiatement. On avait contesté aussi, de nos jours, la faculté qu'on attribuait autrefois à ce reptile de distiller un venin dangereux ; mais des observations faites avec soin ont établi, dans ces derniers temps, que les pustules cutanées de cet animal sécrètent une liqueur visqueuse qui peut occasionner la mort des animaux chez lesquels elle est inoculée, ou au moins de violentes convulsions.

 

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


[…] Dans la Vallée d'Illiez, où la Salamandre tachetée existe, on dit que la seule vue de cet animal, très redouté, peut causer du mal. On a prétendu que, étant naturellement froide comme la glace, elle était douée de la propriété merveilleuse de vivre dans les flammes. On en était même arrivé à dire qu'elle était capable d'éteindre un incendie. François /er avait pris comme devise : Nutrio et extinguo, j'y vis et je l'éteins.

On a avancé que sa morsure était mortelle comme celle de la Vipère (Mathiole), on a cherché et prescrit des remèdes contre les effets de son venin, et il était passé en proverbe qu'un homme mordu par la Salamandre tachetée avait besoin d'autant de médecins que cet animal avait de taches.

Pline (liv. X, chap. 67) dit qu'elle ne sort que durant les grandes pluies et qu'elle disparaît en temps de sécheresse. Elle est si froide qu'elle éteint le feu comme le fait la glace. Sa bave, qui est sécrétée par sa bouche laiteuse, si on l'applique sur le corps humain, en fait tomber tous les poils. La partie du corps humain qui a été en contact avec cette bave, change de couleur et devient une tache blanche.

Les habitants de Conthey et de Vétroz qui connaissent la Salamandre noire dans leurs mayens et alpages de Derborence, la désignent par le nom de « Sapatchiure » (Vétroz) ou « Aéitse tchiora » (Conthey), qui trait les Chèvres. A Savièse par contre on la désigne par « Caoamandra » traduction du terme français. Les Saviésans la connaissent sur le versant nord du Sanetsch où ils ont des Mayens et des alpages. On sait que les Salamandres comme les Crapauds possèdent sur leurs corps des glandes produisant une substance venimeuse, mais ils n'ont aucun moyen pour l'inoculer, et elle ne peut produire de l'irritation que sur des muqueuses, elle reste sans effet sur la peau.

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Symbolisme :

Un blog très intéressant, dédié à la salamandre.

 

Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) :


La salamandre est une "espèce de triton, qui était supposé par les Anciens capable de vivre dans le feu sans y être consumé. Il fut identifié au feu, dont il était une manifestation vivante.

A l'inverse, on lui attribuait aussi le pouvoir d'éteindre le feu, par son exceptionnelle froideur. Chez les Égyptiens, la salamandre était un hiéroglyphe de l'homme mort de froid. François Ier avait mis dans ses armoiries une salamandre au milieu du feu et adopté cette devise : J'y vis et je l'éteins.

Dans l'iconographie médiévale, elle représente le Juste qui ne perd point la paix de son âme et la confiance en Dieu au milieu des tribulations.

Pour les alchimistes, elle est le symbole de la pierre fixée au rouge... ils ont donné son nom à leur soufre incombustible. La salamandre qui se nourrit du feu et le phénix qui renaît de ses cendres sont les deux symboles les plus communs de ce soufre."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Ce batracien noir à taches jaunes, surnommé « sourd » ou « mouron », serait, selon les traditions chrétienne et musulmane, associé au peuple juif. Une légende normande prétend que « les Juifs, pour rendre plus douloureuse l'agonie du Sauveur sur la croix, firent passer sous ses yeux les bêtes les plus immondes, et les plus hideuses. Jésus les regarda avec bonté, mais quand vint le tour du mouron, l'aspect repoussant de ce petite reptile, suant le venin, lui dit détourner les yeux avec dégoût ».

La répulsion ou la haine qu'il inspire s'expliquerait également d'après les Bretons du Finistère par le sacrilège dont il s'est rendu coupable en osant téter un jour la Vierge qui s'était « endormie au pied d'un arbre en allaitant l'enfant Jésus ». De ces récits est née la croyance que celui qui tue une salamandre gagne cent jours (ou cent ans) d'indulgence ou, comme dans la Manche, obtient quarante jours de pardon.

Non seulement son aspect est particulièrement repoussant mais de plus on croit, depuis l'Antiquité, que la salamandre, qui chez les Égyptiens constituait le hiéroglyphe de l'homme mort de froid, peut vivre dans le feu et même l'éteindre. Sa peau sécrète en effet une substance très corrosive, qui, si elle diminue les effets de la chaleur, n'a cependant aucun pouvoir contre les brûlures. Ignorant sans doute que cette particularité en faisait une créature diabolique associée à l'enfer et rendue responsable de toutes catastrophes causées par le feu, François 1er avait adopté pour emblème une salamandre au milieu d'un feu, et la devise : « J'y vis et je l'éteins ». A l'inverse, une salamandre suspendue à la crémaillère fait bouillir ce qu'on met dans la cheminée.

En même temps, dans la philosophie hermétique ou alchimie, la salamandre est le « hiéroglyphe du Feu secret des alchimistes qui, parce qu'il sublime la matière convenablement préparée sans la détruire, peut se comparer au foyer que (selon la légende) ce petit animal pouvait traverser impunément ».

La salamandre passe pour être sourde, et heureusement, car si elle entendait, dit-on, elle présenterait un danger mortel pour toute l'espèce humaine. D'ailleurs, même sourde, elle est nuisible car lorsqu'elle voit une personne avant que celle-ci ne l'aperçoive, elle lui « donne la peur » ou l'expédie dans l'autre monde.

Sa morsure peut tuer un home, le seul moyen d'en réchapper étant d'appliquer l'animal tué sur la pluie ou encore de faire autant de pèlerinages qu'il a de points noirs sur le dos. De plus, la salamandre reste accrochée à la personne qu'elle mord ; pour la faire lâcher prise, il faut lui présenter du lait ou un crapaud, son « ennemi mortel », ou encore approcher d'elle un fer rouge.

Pour se protéger du batracien dont les Bretons ne prononçaient jamais le nom par crainte de le faire venir, on recommande parfois d'enlever sa veste et de donner à ses manches la forme d'une croix (Vivarais).

La salamandre fait également mourir la vache qui l'a touchée avec son museau ou tète et abîme les mamelles de celle qui est couchée dans les bois. En Auvergne et dans le Berry, son souffle fait enfler jusqu'à ce que mort s'ensuive les vaches et les bœufs, d'où son surnom dans ces régions d'« enflebœuf », alors que dans le Vaucluse, on la soupçonne de faire la même chose aux humains. Quant à la salamandre d'eau ou triton, l'animal qui en avale une est condamné à mort (Loire).

En outre, elle posséderait un venin redoutable, croyance liée à la substance qu'elle produit, qui sert, selon les habitants de la Côte-d'Or, aux sorciers pour faire périr leurs victimes. Elles empoisonne également les fruits du pommier sur lequel elle a grimpé, et par conséquent ceux qui en mangent, l'eau de la source où elle s'est désaltérée et corrompt le vin entreposé dans les caves. En Ille-et-Vilaine, on soutenait qu'« une femme qui, ayant ses règles, se coucherait sur un endroit où une salamandre femelle est cachée, serait estropiée de quelque membre, si la bête n'était pas à plus de sept pieds au-dessous du sol ». Par ailleurs, on déconseille de s'allonger sous un châtaignier et surtout sous un noyer : « Il y a des sourds entre leurs racines qui peuvent estropier, s'ils sont rapprochés de la terre. » Enfin, celles qui sont cachées sous une maison portent malheur et font mourir les habitants, le seule moyen de s'en préserver étant, lorsqu'on construit une nouvelle maison, de laisser mourir sous ses fondations un pigeon.

Parmi ses propriétés bénéfiques, signalons qu'elle protège qui la porte sur soi des illusions et de « la fascination des prestidigitateurs » et qu'elle est censée, dans les Deu-Sèvres, purifier l'eau où elle se trouve. En Normandie avait cours la croyance suivante : « On voir parfois, dans les belles nuits d'été, de petites salamandres qui sautillent sur la route ; si on les assomme, et que l'on reste jusqu'au matin à veiller à ce que personne ne s'en approche de leurs cadavres, on doit voir à ses pieds le lendemain matin autant de pièces d'or que l'on aura tué de mourons. »

Enfin, selon une superstition roumaine, lorsqu'une salamandre passe sur la main d'une jeune fille, elle procure à celle-ci une grande dextérité dans les travaux de couture tandis qu'aux États-Unis, la personne qui lèche la partie ventrale de l'animal, de la tête à la queue, n'a rien à craindre du feu pendant toute sa vie et acquiert le pouvoir de guérir les brûlures.

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

"Comme l'origine étymologique latine, issue du grec, de son nom l'indique, la salamandre est d'abord un gros lézard. Mais comment au XVIe siècle, en vint-on à attribuer à ce lézard amphibien - dont la peau noire et luisante, constellée de grosses tâches jaune vif, est couverte d'un mucus venimeux, et qui vit surtout dans les endroits humides - les qualités d'esprit du feu ? En effet, selon les alchimistes, les salamandres étaient des animaux fabuleux, indestructibles, vivant dans le feu. Toutefois, toujours selon les alchimistes, contrairement aux ondines, les esprits des eaux, les salamandres ne pouvaient pas entrer en relation directe avec les hommes, sous peine de les brûler. Cependant, elles n'avaient pas un caractère démoniaque. Elle jouaient le rôle de gardiennes du feu. "Ce lézard fabuleux ne désigne pas autre chose que le sel central, incombustible et fixe, qui garde sa nature jusque dans les cendres des métaux calcinés et que les anciens ont nommé "semence métallique". (Fulcanelli, Les Demeures philosophales et le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'Art sacré et l'ésotérisme du Grand Œuvre, Paris, 1930 Éditions Pauvert, 1963).

Toutefois, en remontant dans le temps, on observe que, chez les Grecs déjà, la salamandre avait été assimilée au mythe du phénix, cet oiseau mythique dont on se souvient qu'il était censé survivre au feu et renaître de ses cendres. Pour des raisons faciles à comprendre, la salamandre sera aussi associée au dragon crachant le feu. Mais, quoi qu'il en soit, l'analogie entre cet animal et le feu ne fait aucun doute. Dès lors, rêver d'un ou de plusieurs lézards peut être le signe avant-coureur d'un problème à venir, ou une représentation du bien-être au foyer, comme on l'a vu par ailleurs. Mais il s'agit d'une représentation de la salamandre, alors c'est l'ardeur des passions et des pulsions qu'il évoque, ou bien un changement radical, une transformation profonde, inéluctable, qui se prépare ou se produit en soi."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous explique la mission des salamandres :

Les salamandres sont des amphibiens et non des reptiles, et la principale différence est qu'elles ont la peau humide. Avec la même mission d'âme que les serpents et les lézards évoqués ci-dessus, la salamandre offre un message légèrement différent.

Elle laisse présager qu'une occasion est sur le point de vous être proposée, mais vous devez être prêt à changer pour y répondre. C'est généralement un ajustement interne ou un changement dans une façon de penser. Si vous êtes prêt, conformément aux lois de l'univers, vous attirerez quelqu'un ou une situation qui vous permettra de vivre cette transition.

Elle vous demande également de préserver votre environnement.

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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), la salamandre appartient à la famille de la Sagesse intérieure, au même titre que l'hippopotame, le chien, l'aigle, l'ours polaire, le cheval, le coyote, le papillon, la chouette, le saumon, le phoque, le paon, la grue, le lièvre, le tigre, le lièvre, le bœuf et la pieuvre.


"Sagesse intérieure : Invoquer un esprit animal, c'est éveiller de nouvelles perceptions. Tout phénomène naturel, y compris l'animal, est intrinsèquement mystérieux. L'indicible que recèle toute forme de vie nous ramène aux questions fondamentales sur l'existence. Comment et pourquoi s'est formé le cosmos ? Pourquoi les choses existent-elles plutôt que le néant (comme s'interrogent souvent les philosophes) ? La méditation peut nous apporter une conscience silencieuse des vérités qui se cachent derrière ces énigmes. Lorsque nous plongeons nos yeux dans ceux d'une autre créature, nous sommes confrontés à de profonds mystères, dont l'animal est l'incarnation vivante.

Ce chapitre présente les animaux susceptibles de nous guider vers de nouveaux indices et une acuité nouvelle. Si nous sommes prêts à nous ouvrir et à écouter, nous pouvons gagner en maturité spirituelle et avancer dans notre voyage intérieur. [...]

Le chaman accomplit une sorte d'alchimie primitive, libérant un esprit transformateur depuis la matière de base. Ce principe fondamental de pensée moderne et avancée - qui concerne l'âme, le corps et l'esprit - affirme que nous avons tous en nous les ressources nécessaires pour opérer d'importants changements dans nos vies, et donc pour trouver notre destinée. Outre le phénix et le papillon, aucune créature ne suggère si puissamment la transformation intérieure que la salamandre. Elle représente le croyant résistant aux flammes de la tentation.

Le feu de la tentation brûle en chacun de nous ; il n'est donc aucune raison de nous sentir coupable de nos appétits, pas plus que de la chaleur de notre sang. En vous pensant salamandre, vous pouvez comme "figer" le moment de la tentation et choisir de résister plutôt que de succomber. Cet amphibien pour compagnon spirituel, vous verrez progressivement la résistance comme un processus naturel, et non plus comme un mur de pierre érigé contre la nature.

L'apparition d'une salamandre annonce une période de changement, dont les sources sont extérieures à vous. Cet animal est un élément incandescent qui vagabonde entre terre et eau, et ceux qui l'ont pour totem mènent souvent une double vie. La salamandre est le gardien des rêves, et sa capacité à vivre dans l'eau et sur terre montre que le rêve peut être à la fois lucide et relié aux mystères terrestres. La salamandre peut se cacher face au danger. Talisman magique, elle apporte du réconfort dans le noir.


Mot-clé : Alchimie spirituelle

Combattre nos feux intérieurs

Cette méditation sert à couper les élans de nos désirs, lorsque les suivre entraînerait inévitablement des conséquences fâcheuses.

  1. Asseyez-vous dans un endroit confortable où vous ne serez pas dérangé. Reconnaissez le pouvoir de la tentation : rester dans un état de déni revient à faire du surplace et empêche d'avancer.

  2. Videz mentalement votre esprit et votre corps de toute intention. Imaginez-vous temporairement comme une coquille vide prisonnière des feux de la tentation.

  3. Dans votre imaginaire, invoquez la salamandre : même si elle nous semble étrangère, son corps ressemble en fait à un être humain miniature. Il n'est pas très difficile d'imaginer son corps à 'intérieur du vôtre, ses membres à l'intérieur des vôtres.

  4. Imaginez le froid pouvoir radiesthésique de la salamandre, absorbant la chaleur de votre moi matériel. A mesure que le feu abandonne vos désirs, vous sentez le retour de l'esprit rationnel - pas exactement la raison, mais un profond sens de l'équilibre et de la grâce.

Vie près du feu

L'idée que la salamandre vivait dans le feu est incontestablement le fruit d'une déduction erronée. En réalité, ces petites créatures habitaient les fentes des bûches. Lorsqu'on plaçait les bûches dans le feu, les salamandres décampaient bien évidemment. Cette histoire souligne l'importance de ne pas sauter sur les conclusions. Ne supposez pas que tout sentiment fort doit être combattu. Votre intuition chamanique vous dira si l'aventure qui vous tient à cœur est noble et vraie."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Salamandre est définie par les caractéristiques suivantes :


Traits : La salamandre symbolise le rajeunissement, rebondir après des épreuves, et la conscience intuitive. Certaines salamandres n'ont pas de branchies ni de poumons, c'est donc par la peau qu'elles respirent. Elles peuvent aussi faire repousser leur queue et leurs pattes quand elles les ont perdues. Cela veut dire que vous pouvez vous régénérer si vous avez subi des blessures ou vécu des pertes. Il vous faut seulement regarder dans vos profondeurs et vous servir de vos ressources personnelles, du pouvoir de guérison qui est en vous et de votre nature intuitive, pour rebondir après les difficultés.


Talents : Adaptabilité ; Conscience ; Équilibre ; Changement ; Rêves ; Stabilité émotionnelle ; Énergie ; Illumination ; Croissance ; Intuition ; Mouvement ; Capacités psychiques et médiumniques ; Résilience ; Ingéniosité ; Secrets ; Régénération ; Spiritualité ; Transformation ; Transitions ; Visions.


Défis : Attiré par l'ombre ; Incohérent ; Indifférent ; Trop émotif ; Toxique ; Mielleux ; Pas fiable.


Élément : Terre ; Eau.


Couleurs primaires : Noir ; Gris ; Vert ; Orange ; Rose ; Rouge ; Jaune et bien d'autres couleurs et associations de couleurs.


Apparitions : Lorsque la Salamandre apparaît, cela veut dire qu'un changement s'annonce. Ce sera probablement un changement majeur dans votre vie, qui va créer de nouvelles opportunités et une avancée. Mais, d'ordinaire, ce changement résulte de la perte de quelque chose que l'on subit avant de voir l'opportunité qui s'offre. C'est la porte qui se ferme avant que la fenêtre s'ouvre. C'est lâcher quelque chose qui vous retenait pour qu'une occasion nouvelle se présente. C'est ainsi que, sur le plan physique, la place se fait pour que les choses puissent se réaliser. Lorsque vous en avez ras-le-bol, ou bien vous prenez consciemment la décision de lâcher quelque chose pour vous libérer du temps et de l'énergie afin que de nouvelles choses viennent à vous, ou bien l'univers va le faire pour vous. Tout arrive toujours pour une bonne raison, même si vous ne la connaissez pas au moment où les choses ont lieu. La salamandre peut vous guider, à travers ces hauts et ces bas, dans votre avancée sur le chemin de transformation.


Aide : Vous avez besoin de faire des ajustements dans votre vie. Si vous venez de vivre un changement important ou une perte, ou si votre existence s'est trouvée bousculée, la salamandre peut vous aider à rester concentré, calme, et à garder le contrôle dans ces périodes de tension. Elle peut vous maintenir sur votre chemin et vous suggérer des avancées positives, au lieu de vous laisser errer dans le désespoir, en ne sachant pas comment vous tourner. La salamandre peut vous donner une orientation et vous aider à récupérer de tous les revers que vous pouvez essuyer. Elle vient vous avertir d'un changement, aussi, si vous la voyez et que le changement ne soit pas encore intervenu, restez simplement vigilant et laissez les choses évoluer à leur façon. Ne forcez rien et ne réagissez pas de façon excessive, mais suivez le cours des choses pour être sûr de récupérer rapidement des événements qui se présentent. La salamandre peut aussi vous aider dans des périodes qui ne sont pas nécessairement des temps de crise : si vous vous ennuyez ou si vous avez besoin d'un projet nouveau pour avoir une activité, la salamandre peut vous orienter dans la bonne direction. Elle a aussi un rôle important pour vous accompagner dans votre transformation et votre croissance spirituelle. Elle peut vous aider à devenir plus éclairé en vous montrant des informations sur des sujets qui vous seront au plus haut point utiles en cette période de votre vie.


Fréquence : L'énergie de la salamandre donne la sensation d'une brume fraîche par une chaude journée. Elle est moite, humide et collante. Sa sonorité ressemble à des onomatopées qui s'enchaînent et se répètent en bougeant rapidement suivant un mouvement ondulatoire.


Imaginez...

Vous êtes en train de déplacer quelques pierres pour dégager l'espace à l'entrée de votre maison afin d'améliorer l'aspect du lieu. En ramassant une pierre, vous voyez dans un trou voisin plusieurs salamandres tachetées de noir et jaune. Vous reposez la pierre et attrapez vite les salamandres. Vous les amenez dans un autre endroit de votre propriété et les posez sur le sol, pas loin d'un arbre, dans un endroit où il y a d'autres pierres que vous n'avez pas l'intention de déplacer. Elles rampent entre les pierres et disparaissent. Vous sentez que vous avez fait quelque chose de bien pour elles, et vous retournez travailler à votre projet d'aménagement paysager de votre jardin.

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Symbolisme celte :


Dans le Traité pratique de magie celte (Éditions Trajectoires, 2001), proposé par Marc Questin, un chapitre est consacré au "suprême rituel de la Salamandre" :


"Cet animal emblématique, emblème du blason royal de François 1er, est aussi un très puissant symbole alchimique. De la même famille que le Triton, la Salamandre existe bel et bien. Les plus belles sont noires et jaunes, avec un jaune tirant sur... l'Or.

Ce gracieux batracien représente également une réalité secrète et invisible. Je veux parler ici de l'Esprit du Feu.

La Salamandre est réputée pouvoir traverser le feu sans se brûler. En vérité, son âme égrégorique (l'Esprit collectif des Salamandres, si vous préférez..) se trouve en parfaite osmose avec les devas et les élémentals du feu. A tel point que l'on peut dire, sans se tromper le moins du monde, que ce bel animal est le Suprême Élémental. Il incorpore en lui les forces, les tensions et les vœux de tout ce qu'il y a de plus magique à l'intérieur du Feu.

Dans la Tradition Hermétique (de Hermès Trismégiste), le Feu est froid, il est de glace. Quant à la lune, elle est brillante, elle peut même nous brûler si nous n'y prenons pas suffisamment garde.

Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Tout simplement ceci : en Alchimie et en Magie - et vous devinez aisément que ces deux Sciences sont étroitement liées - s'inversent les valeurs, se télescopent (s'interpénètrent) les figures et les formes, les principes et les chiffres. Mais dans un ordre rigoureux que suscitent la Vision, l'intuition et la révélation.

Lesquelles sont confortées - et dûment vérifiées - par des Principes traditionnels qui obéissent aux Lois cosmiques de nos Ancêtres et du Divin.

D'une manière très pragmatique, que nous apportent les Salamandres dans une visée initiatique ? Ces sympathiques élémentaux conservent le feu et l'entretiennent. Mais il s'agit d'un feu subtil, d'un indicible brasier polaire relié aux glaces de la Terre Creuse.

Au niveau de la géobiologie et de la science infiniment subtile des ondes de forme, sachez donc que le Feu, le Principe essentiel, est agi par des Forces invisibles à l’œil nu.

Ces puissances sont capables d'aider l'homme et la femme à grandir, à s'épanouir, à s'éveiller.

La Salamandre est donc la manifestation, sur le plan ésotérique, d'un principe immanent à toute espèce de création. Le Feu, bien sûr, constitue un élément important. Cet élément est lié à l'Air, à l'Eau, à la Terre, au Métal et au Bois. Il est lié à l’Éther et au Vril des Vikings.

Le Dieu du Feu s'appelle Agni dans la tradition de l'Inde védique. Pour les Celtes, il s'agit du dieu Bel, ou Belenos, proche de Lug (Apollinien). Quand le Feu s'élève vers le Ciel, des nuages se forment (élément Air), bientôt la pluie (élément Eau) tombe sur la Terre, fécondant les récoltes, grossissant les rivières.

La Vouivre qui circule dans les entrailles de la Terre ressent ce phénomène avec une profonde satisfaction. Ainsi, de fil en aiguille, nous nous apercevons que cette Vouivre (les Veines du Dragon des géomanciens taoïstes) se trouve en résonance avec la Salamandre. D'ailleurs, si l'on observe bien les formes fugaces des flammes, on peut apercevoir des serpents fugitifs.

Le Mage observe et analyse. Il pénètre les arcanes de la Nature et du Cosmos.

Ce préambule mythologique vous a peut-être semblé long, ami lecteur, mais venons-en maintenant aux faits ! Vous avez certainement compris l'impérieuse nécessité de se concilier les grâces de la Belle, la puissante Salamandre.

Le moyen le plus sûr est d'invoquer son énergie. Un blason de "pouvoir" peut vous aider dans cette démarche : sur une grande feuille de papier rouge, à l'aide d'un feutre noir, ou d'une encre de Chine, vous aller tracer le symbole suivant : [photo ci-contre].

Procurez-vous une photo de salamandre. Vous pouvez en trouver de très belles sur des revues de science naturelle, du style Nature ou Terres sauvages. Découpez la photo (il est impératif que cette image soit en couleur), collez-la délicatement au centre exact de votre feuille.

Prenez alors dans la main droite une poignée de sel marin (le Sel de Guérande est particulièrement recommandé) afin d'en disposer autour de la photo. L'image de votre Salamandre se trouve ainsi entourée provisoirement d'une barrière magique de sel.

Maintenant que votre dispositif graphique est enfin prêt, le dessin se trouvant posé à plat sur une table, allumez cinq bougies de part et d'autre de cette image. Disposez-les bougies de la façon suivante :


Éteignez toutes les lumières, les bougies seules devant briller, et prononcez alors l'invocation suivante :


"Salamandre initiale, protège-moi des ennemis ! Donne-moi la Force et le Pouvoir ! Accorde-moi ta Volonté ! Que le Feu de la Terre inspire les Hommes et les Esprits !"


Si cette invocation vous semble trop longue à retenir, il ne vous est pas défendu de la lire. Prononcez distinctement chaque syllabe, que votre Voix soit entendue, jusqu'aux confins de l’Univers !

Dans les huit jours qui suivent ce rituel, un rêve précis se manifeste. Dans ce rêve apparaît la Salamandre. Il se peut qu'elle revête un aspect différent (un aigle rouge, une panthère noire, un serpent bleu, un lion des neiges...). D'instinct vous saurez aussitôt que c'est la Salamandre qui vous prodigue ses conseils. Ecoutez-la attentivement avec respect et dévotion."

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Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 201 :


"La salamandre tachetée adulte de nos régions mesure une vingtaine de centimètres et pèse environ 50 grammes. Mais les espèces de salamandres sont nombreuses, au Japon par exemple, une salamandre géante dépasse les 30 kilos pour une taille de 2 mètres.

Dans la nature, la salamandre tachetée vit une vingtaine d'années.

Ses grands yeux noirs sont parfaitement adaptés à la vision nocturne.

Grâce aux glandes derrière ses yeux et sur son dos, entourées de petits muscles, elle produit des toxines qu'elle projette sur ses prédateurs, véritable venin qui peut leur être fatal.

Les oiseaux qui l'ingurgitent sont souvent contraints de la régurgiter sous l'effet douloureux du venin. Les autres prédateurs prennent vite leurs distances, eux aussi, lorsqu'ils sont touchées par ce jet toxique ou tout simplement en contact avec le mucus urticant dont son corps est enduit.

La salamandre mue régulièrement durant sa croissance. Elle commence sa vie sous forme de larve vivant dans l'eau puis passe par une série de transformation pour devenir adulte. Cette métamorphose est essentielle pour passer de la vie aquatique à la vie terrestre.

La salamandre hiberne.

Parmi les vertébrés, c'est à elle que revient la palme de la régénération : elle peut réparer entièrement ou en partie un membre ou un organe : patte, queue, œil, cerveau, cœur... Elle arrive à faire repousser peau, muscles, os et nerfs. Ses prodigieuses vertus régénératrices font aujourd'hui l'objet de recherches scientifiques très pointues.

Une autre caractéristique la distingue aussi des autres vertébrés : la présence d'un algue photosynthétique à l'intérieur de ses cellules. Dans l'état actuel de nos connaissances, une telle symbiose entre le végétal et l'animal est unique en son genre.

Dès le Moyen Âge, et pour longtemps, la salamandre a eu la réputation d'être totalement insensible aux effets du feu.

On lui prêtait le pouvoir de traverser un brasier ou d'être jetée dans les flammes et de s'en sortir indemne. Elle était associée au feu : lors des débardages de forêts, les paysans qui brûlaient les souches d'arbres en décomposition voyaient les salamandres sortir des brasiers pour se mettre à l'abri. Ils les voyaient ramper dans les flammes avant de disparaître dans les braises. De ce fait, la salamandre incarnait jadis le feu de la Terre.


Applications chamaniques celtiques de jadis : Pour les Celtes, la salamandre faisait partie des animaux surnaturels à mi-chemin entre le règne animal tel que nous le connaissons et les animaux mythiques. Ses capacités physiques de régénération, de réparation, étaient la preuve évidente qu'elle détenait les pouvoirs de la médecine et de la guérison. Tout grand guérisseur jadis collaborait forcément avec l'esprit e l salamandre. Elle était également très sollicitée lors de pratiques de soins chamaniques, et tout particulièrement lorsqu'il fallait cautériser ou refermer une plaie, et pendant et après une amputation. A un niveau personnel, les Celtes travaillaient aussi avec l'esprit de la salamandre pour suivre et renforcer leur propre processus de guérison en cours, ce qui impliquait une discipline spirituelle de guérison concentrée quotidiennement sur la blessure ou la maladie en plus de soins physiques habituels. Le résultat était plus rapide et efficace en conjuguant les deux procédés.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : Nous pouvons travailler avec la salamandre pour soigner des blessures physiques telles des coupures, écorchures, fractures, brûlures. Pour augmenter l'efficacité du travail chamanique, il faut l'entreprendre sans attendre.

Bien entendu, lorsque l'on se blesse, il faut avant tout agir sur le corps physique et prendre les mesures de précautions d'usages qui s'imposent et, ensuite seulement, appliquer la médecine avec l'esprit de la salamandre. De nos jours, tout pratiquant chamanique de notre tradition celtique peut apprendre à utiliser la médecine de la salamandre pour lui-même, comme le faisaient jadis nos ancêtres.


Mots-clefs : La guérison ; La médecine."

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Symbolisme alchimique :


D'après Patrick Rivière, auteur de L'Alchimie, science et mystique (Éditions De Vecchi, nouvelle édition augmentée 2013) :


"C'est un animal réputé pour vivre dans le feu, aussi les philosophes hermétiques l'utilisent-ils pour voiler leur "feu secret". Fulcanelli lui a consacré tout un chapitre dans ses Demeures philosophales où il disserta abondamment du manoir de la Salamandre à Lisieux, aujourd'hui disparu. Il lui prêta l'étymologie suivante : salamandra = le sel de roche !"

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Littérature :

LA SALAMANDRE


Il jeta dans le foyer quelques frondes de houx bénit,

qui brûlèrent en craquetant.


Charles Nodier. - Trilby.


« Grillon, mon ami, es-tu mort, que tu demeures sourd au bruit de mon sifflet, et aveugle à la lueur de l'incendie ? »


Et le grillon, quelque affectueuses que fussent les paroles de la salamandre, ne répondait point, soit qu'il dormît d'un magique sommeil, ou bien soit qu'il eût fantaisie de bouder.


« Oh ! chante-moi ta chanson de chaque soir dans ta logette de cendre et de suie, derrière la plaque de fer, écussonnée de trois fleurs-de-lys héraldiques ! »


Mais le grillon ne répondait point encore, et la salamandre éplorée, tantôt écoutait si ce n'était pas sa voix, tantôt bourdonnait avec la flamme aux changeantes couleurs rose, bleue, rouge, jaune, blanche et violette.


« Il est mort, il est mort, le grillon mon ami ! » - Et j'entendais comme des soupirs et des sanglots, tandis que la flamme, livide maintenant, décroissait dans le foyer attristé.


« Il est mort ! Et puisqu'il est mort, je veux mourir ! » Les branches de sarment étaient consumées, la flamme se traîna sur la braise en jetant son adieu à la crémaillère, et la salamandre mourut d'inanition.


Aloysius Bertrand, "La Salamandre" in Gaspard de la Nuit, 1842.

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