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Photo du rédacteurAnne

Le Lézard

Dernière mise à jour : 20 sept.


Marie-Claire et moi sommes allées reconnaître le lieu de cérémonie pour l'année blanche : sur le chemin, un froissement dans les feuilles, un trait de lumière suivi d'une longue station immobile : le lézard vert des Vouilland semble nous inviter à poursuivre notre ascension.



Lézard vert

Tourne dans la spirale de mon cœur

encore.

http://inpn.mnhn.fr/accueil/films-especes

Étymologie :​

  • LÉZARD, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. Fin xie s. lajjsarde zool. (Raschi, Gloses, éd. A. Darmesteter, p. 29 [Lév. 11, 30]) ; 1121-34 laisarde (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 2332) ; xiiie s. lesard (Commentaire du Doctrinal d'Alexandre de Villedieuds Thurot, p. 530) ; ca 1290 lezart (Gautier de Bibbesworth, Traité, éd. A. Owen, 531) ; 2. 1832 faire le lézard « paresser au soleil » (Karr, loc. cit.) ; 3. 1922 « peau de lézard » (Giraudoux, loc. cit.). Du lat. lacertus « lézard », avec substitution de suff. (-ard*). D'abord laisarde en a. fr., du lat. lacerta « lézard ».


Lire aussi la définition du nom pour repérer quelques pistes symboliques.

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Zoologie :


Dans son Atlas de zoologie poétique (Éditions Arthaud-Flammarion, 2018) Emmanuelle Pouydebat nous expose les caractéristiques du Lézard Jésus-Christ (Basiliscus plumifrons), c'est-à-dire "le lézard qui court sur l'eau" :

Impossible de courir sur l'eau ? C'est sans compter le lézard basilic, surnommé lézard Jésus-Christ. Capacité surnaturelle ? Non... Il bénéficie d'une bien jolie adaptation locomotrice : ce petit bolide se déplace sur ses deux pattes arrière, à la surface de l'eau, sans sombrer ni se noyer. Vivant dans les arbres des forêts tropicales denses, le lézard basilic se poste sur les branches qui surplombent les fleuves et les rivières. Bien qu'il puisse être la proie des serpents ou des humains, la principale menace vient du ciel. Au-dessus de lui, les oiseaux prédateurs le guettent et s'attendent à ce qu'il se réfugie dans les arbres. En réalité, lorsqu'il se sent menacé, ce lézard fait exactement le contraire ! Il se laisse tomber dans l'eau et entame une course à la surface qui lui fait gagner de précieuses secondes. Car il peut se déplacer à 10 kilomètres à l'heure, et tout en position bipède s'il vous plaît ! Fait remarquable, les nouveaux-nés sont déjà capables d'accomplir cet exploit. Pas si surprenant finalement lorsqu'on sait qu'ils peuvent se aire dévorer par leurs parents. Il leur faut donc être très rapide dès la naissance ! Que vous soyez un lézard basilic de 2 ou 200 grammes, eh bien cela ne change rien, vous savez courir sur l'eau. Comment cette prouesse est-elle possible ? Tout d'abord le basilic pose ses pattes sur l'eau si rapidement et si fort qu'il ne s'enfonce jamais plus de quelques centimètres. Un humain devrait courir à plus de 100 kilomètres à l'heure pour réaliser la même performance. Ce ci étant, il ne s'agit pas simplement de vitesse de déplacement puisque ces lézards courent finalement moins vite (1,60 mètre par seconde) que leur analogue en taille et morphologie terrestre (4 mètres par seconde) comme le lézard à queue de zèbre. Alors si ce n'est pas uniquement une question de vitesse, qu'est-ce donc ? Eh bien, ce qui est en jeu dans cet équilibre dynamique est un compromis biodynamique qui existe entre la faible masse du lézard, la surface de contact avec l'eau et un système ingénieux de mouvements latéraux des pattes arrière combinés à une action de la queue. Cette dernière, qui représente les deux tiers du corps de ce lézard, joue un rôle majeur comme contrepoids. Elle frappe également la surface pour créer en quelque sorte une vague porteuse. Alors, coureur ou surfeur ? Ce qui est sûr, c'est que les vertébrés terrestres sont contraints dans la nature de se déplacer sur des substrats divers : sols aux pentes et revêtements divers, branches de tailles variées et orientées dans toutes les directions, supports lisses, rugueux, etc. Parmi toute cette diversité d'espèces et de supports locomoteurs, le lézard basilic est le seul capable de traverser un cours d'eau, depuis son éclosion jusqu'à l'âge adulte.

Proverbe massaï : « Celui qui se lève tard ne voit pas le lézard en train de se brosser les dents. »

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Dans le Hors-série de Causette (été 2018) intitulé « Histoires d'A...mours », Claudine Colozzi nous propose un petit "Kama-sutra des animaux" sous forme d'abécédaire :


B comme Bouchon de chasteté :

Dans la nature, tous les moyens sont bons pour protéger sa semence après l'accouplement. Certains lézards ou araignées mâles mettent en place une sorte de bouchon à l'entrée de l'orifice génital de la femelle afin d'empêcher d'autres prétendants de les pénétrer. Certaines parviennent malgré tout à s'en débarrasser.

 

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Croyances populaires :


Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


LÉZARDS. - Les Kamtschadales en ont une crainte superstitieuse. Ce sont, disent-ils, les espions de Gaeth (dieu des morts), qui viennent leur prédire la fin de leurs jours. Si on les attrape, on les coupe en petits morceaux pour qu'ils n'aillent rien dire au dieu des morts. Si un lézard échappe, l'homme qui l'a vu tombe dans la tristesse, et meurt quelquefois de la crainte qu'il a de mourir.

Les nègres qui habitent les deux bords du Sénégal ne veulent pas souffrir qu'on tue les lézards autour de leurs maisons. Ils sont persuadés que ce sont les âmes de leur père, de leur mère et de leurs proches parents, qui viennent faire le folgar, c'est-à-dire se réjouir avec eux.

Jean Martin condamna à être brûlée vive une femme qui, par maléfice, avait rendu impotent un maçon de Sainte-Preuve, en lui donnant deux lézards pour les mettre dans son bain, lesquels deux lézards avaient disparu dans sa cuve, sous des formes de poissons monstrueux.

 

Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


LEZARD. Ce reptile est généralement respecté par les gens de la campagne, qui le considèrent comme l'ami de l'homme ; et cette croyance vient sans doute de ses mœurs qui sont tout à fait inoffensives. Mais nos pères lui attribuaient des services positifs. Selon eux , et cette opinion est rapportée par Cardan , s'il arrivait à quelque individu de s'endormir dans un lieu accessible aux serpents, et qu'un d'eux s'approchât de lui pour le mordre , un lézard , toujours en sentinelle pour veiller à la sûreté de l'homme, son ami , se jetait aussitôt sur celui-ci, le mordait à l'oreille, et l'obligeait ainsi à se mettre en garde contre le serpent.

Le lézard possède encore une autre vertu, disent les bonnes gens : Si vous placez sa queue, dont il est très facile de s'emparer, comme on sait, dans votre soulier, vous vous procurerez ainsi de l'argent et du bonheur. Enfin, Albert le Grand vous apprend que le lézard, administré intérieurement, est un excellent spécifique contre les maladies de la peau, et qu'il guérit du cancer et de l'épilepsie.

Les Kamtchadales ont une crainte superstitieuse des lézards, parce qu'ils croient que ce sont des envoyés de Gueth, dieu des morts, qui viennent leur prédire la fin de leurs jours. S'ils attrapent ces animaux, ils les coupent en petits morceaux, afin qu'ils ne retournent rien dire au dieu ; et s'ils les laissent échapper, c'est pour eux le sujet d'une grande douleur.

Les nègres qui habitent les bords du Sénégal ne veulent pas, au contraire, qu'on maltraite les lézards, parce qu'ils sont persuadés que ce sont les âmes des membres de leurs familles qui viennent pour se réjouir avec eux. Les habitants de la Polynésie croient que lorsqu'une personne est atteinte d'une maladie, c'est qu'elle se trouve au pouvoir de la divinité qu'ils nomment Atoua, et qui s'est introduite dans le corps du malade sous la forme du lézard , dont ils prétendent même entendre le léger sifflement.

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François Daleau dans son ouvrage intitulé Traditions, croyances et supersititions de la Gironde (Imprimerie nouvelle A. Bellier et Cie, 1889) recense certaine croyance relative aux lézards :


CONSCRIPTION. Pour faire prendre un bon numéro à un conscrit, il faut lui mettre une queue d'engrotte (lézard gris), dans sa poche sans qu'il s'en aperçoive.

 

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


L'inoffensif Lézard vert est considéré par beaucoup comme venimeux : le fait qu'il mord et qu'il peut tenir ses mâchoires assez longtemps fermées fait dire qu'il ne lâche plus et que, si on est mordu au doigt, il faut le couper. Il siffle, dit-on à Mase, et il en vient un grand nombre.

Dans la Toscane centrale, le Lézard vert est maléfique. On assure que s'il peut poser sa patte sur le soulier de l'homme qui se prépare à l'assommer, celui-ci demeurera paralysé, avec son bâton levé, tant que le Lézard ne rompra pas le contact.

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Selon Jean Baucomont, auteur d'un article intitulé "Les formulettes d'incantation enfantine", paru dans la revue Arts et traditions populaires, 13e Année, No. 3/4 (Juillet-Décembre 1965), pp. 243-255 :


La tradition orale se perpétue dans le folklore de la vie enfantine. […] Une des catégories les plus curieuses de ces formulettes est celle des formulettes d'incantation.

L'incantation, nous disent les dictionnaires, signifie étymologiquement : un enchantement produit par l'emploi de paroles magiques pour opérer un charme, un sortilège. Le recours à l'incantation postule une attitude mentale inspirée par l'antique croyance au pouvoir du verbe, proféré dans certaines circonstances.

[…]

« L'incantation, dit Bergson, participe à la fois du commandement et de la prière. » On constate effectivement, que la plupart des formulettes d'incantation comportent à la fois une invocation propitiatoire : promesse d'offrande en cas de succès et une menace de sacrifice expiatoire, d'immolation en cas d'échec. Ce qui est proprement le caractère de l'opération magique traditionnelle.

[…]

Lézard, lézard

Défends-moi des serpents

Quand tu passeras vers ma maison

Je te donnerai un grain de sel.

(Provence)

Traduction de Frédéric Mistral : Mémoires et récits.

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Jean-Jacques Barloy, dans un article intitulé "Rumeurs sur des animaux mystérieux." In : Communications, 52, 1990. Rumeurs et légendes contemporaines. pp. 197-218 rapporte une anecdote au sujet d'un lézard volant :


[...] Après les crapauds volants, le lézard volant. En 1988, André Mellira relatait des événements également fort curieux et, eux aussi, assez anciens. Vers 1931, à La Bollène-Vésubie (Alpes-Maritimes), la mère d'André Mellira voit un « serpent avec des ailes » qui descend en volant depuis un arbre voisin et se pose sur le rebord d'une fenêtre. Il aurait eu les joues dilatées. Mme Mellira pousse un cri, et le serpent s'envole.

Or, André Mellira aura plus tard la surprise de remarquer, dans une auberge de Cervaseo, dans le Piémont, une chope de terre sur laquelle un dessin naïf représente un homme poursuivi par un serpent ailé : ce dessin serait l'illustration d'une vieille chanson locale.

Là encore, on pourrait invoquer une introduction : celle du petit dragon volant ou d'un gecko volant de l'Asie du Sud-Est. Mais une telle importation n'a jamais été relatée.

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Symbolisme :

D'après Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteur du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),


"On pourrait considérer son symbolisme comme dérivé de celui du serpent, dont il constituerait une expression atténuée : paresseux comme un lézard, paresseux comme une couleuvre, dit la sagesse des nations. Mais, à la différence du serpent, rival éternel de l'homme, le lézard, tout au moins en ce qui concerne les cultures méditerranéennes, est un familier et donc un ami de la maison. Les hiéroglyphes égyptiens ont choisi son image pour signifier la bienveillance. Il constitue un motif ornemental indéfiniment répété dans les arts d'Afrique noire, où il apparaît souvent comme un héros civilisateur, un intercesseur ou messager des divinités. Au commencement, dit une légende camerounaise : Dieu envoya deux messagers sur la terre : le caméléon devait annoncer aux hommes la résurrection après la mort ; le lézard, lui, portait l'annonce de la mort sans retour. Le messager qui arriverait le premier devait seul demeurer efficace. Le lézard trompa le caméléon et lui dit : Va lentement, lentement !... si tu cours, tu vas ébranler le monde ! Puis, prenant les devants, il annonça la mort sans retour.

Chez les Bantou du Kasaï rêver de lézard annonce la naissance d'un garçon, tandis que leurs voisins Luluas et Lubas font en peau de varan leurs sacs à médecines magiques. Son antériorité se confirme en Mélanésie, où il est considéré comme le plus ancien des quatre ancêtres fondateurs des quatre classes de la société. Enfin, il est clairement désigné comme héros civilisateur par les insulaires du détroit de Torres pour lesquels c'est le lézard au long cou qui a apporté le feu aux hommes.

L'Ancien Testament fait rarement allusion au lézard sinon dans la phrase : le lézard que l'on a a capturé avec la main, mais qui hante les palais des rois (Proverbes, 30, 28). L'interprétation en paraît hasardeuse, du moins y voit-on attestée sa familiarité avec l'homme et son indifférence aux hiérarchies terrestres, dont on pourrait induire que ses longues heures d'immobilité au soleil sont le symbole d'une extase contemplative. Il est d'ailleurs cité dans la Bible comme l'un de ces êtres minuscules sur la terre, mas sages entre les sages (Proverbes 30, 24).

Le lézard symboliserait ainsi l'âme qu recherche humblement la lumière, par contraste avec l'oiseau, observe Grégoire le Grand, qui possède des ailes pour voler vers les sommets."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Le lézard, parce qu'associé au serpent, représentait traditionnellement le Mal et le monde satanique. Les liens qui l'unissent à la sorcellerie sont déjà évoqués dans la mythologie grecque où Apollon tue le lézard qui représente une sorcière. Plus tard, au Moyen Âge, le reptile devint un des familiers des mages noirs. On notera d'ailleurs qu'en allemand, Eidechse (lézard) est dérivé de Hagedisse correspondant à Hexe (sorcière). Pour preuve supplémentaire de son caractère malfaisant, c'est un lézard monstrueux qui jouait le rôle de loup-garou dans le Médoc, dévorant, la nuit, les hommes et les animaux. Sous de tels auspices, on ne s'étonnera pas d'apprendre que sa rencontre passait au XVIIIe siècle pour funeste. D'ailleurs, encore aujourd'hui, si une jeune mariée se rendant à l'autel en rencontre un, son mariage sera malheureux.

En même temps,

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Selon les Cartes médecine, Découvrir son animal-totem (édition revue 1999 ; traduction française, 2010) de Jamie Sams et David Carson,


"Le Lézard flânait à l’ombre d’une grosse roche, à l’abri des rayons ardents du soleil du désert. Le Serpent s’amène en rampant ; il cherche quelque ombrage où se lover et se reposer. Le Serpent observe le Lézard dont les yeux roulent sous ses énormes paupières closes. Il siffle pour attirer l’attention de celui-ci. Lentement, le Lézard ouvre ses yeux rêveurs et regarde le Serpent.

« Serpent, tu m’as fait peur ! Qu’est-ce que tu veux ? » s’écrie le Lézard.

Le Serpent crachote de sa langue fourchue : « Lézard, tu choisis toujours les meilleurs points d’ombre sous la chaleur du jour. Il n’y a aucune autre roche aussi grosse à des milles de distance. Pourquoi ne partages-tu pas cette ombre avec moi ? »

Après un moment de réflexion, le Lézard consent : « Serpent, tu peux partager avec moi cet espace ombragé, mais va de l’autre côté de la roche et promets-moi de ne pas m’interrompre. »

Agacé par cette remarque, le Serpent siffle : « Comment pourrais-je t’importuner, Lézard ? Qu’est-ce donc que je pourrais interrompre, tu ne fais que dormir ! »

Le Lézard sourit d’un air entendu : « Pauvre serpent, espèce d’idiot ! Je ne dors pas, je rêve ! »

Le Serpent voulut savoir quelle différence existait entre rêver et dormir ; le Lézard le lui expliqua : « Rêver, c’est aller voir ce qui se passe dans le futur. Ainsi, je sais que tu ne me mangeras pas aujourd’hui. Je t’ai aperçu eu rêve et je sais que tu t’es gavé de souris. »

Le Serpent était tout étonné : « Eh bien ! Lézard, tu as tout à fait raison. Je me demandais pourquoi tu acceptais de partager ta roche. »

Le Lézard riait dans sa barbe. « Serpent, dit-il, tu cherches l’ombrage et je recherche l’ombre. L’ombre, c’est le lieu où vivent les rêves. »

La médecine du Lézard, c’est l’ombre de la réalité, cette rêverie où nous pouvons examiner nos rêves avant de prendre la décision de les exécuter. Si tel avait été son désir, le Lézard aurait tout aussi bien pu créer une situation où le Serpent l’aurait mangé.

Le Lézard, c’est la médecine des rêveurs. Que ceux-ci vous perçoivent à travers un écran de fumée ou qu’ils vous voient en rêve, les rêveurs vous aident toujours à mieux distinguer vos ombres. Ce peut être vos peurs, vos espoirs ou même toute chose à laquelle vous résistez, mais chacune de vos ombres vous colle toujours aux talons comme le plus obéissant des petits chiens.

Si le Lézard a rêvé son espace parmi vos cartes, il est temps de regarder derrière vous et de bien voir ce qui vous colle à la peau. Est-ce vos peurs face à l’avenir qui tentent de vous rattraper ? Ou encore cette partie de vous qui veut ignorer vos faiblesses et votre condition humaine ? Le Lézard vous demande peut-être de prêter attention à vos rêves et à ce qu’ils symbolisent. Tenez un cahier des rêves et écrivez-y tout ce dont vous vous rappelez. Assurez-vous d’être attentif à chaque symbole particulier ainsi qu’aux séquences qui s’y répètent.

Si vous ne vous rappelez pas vos rêves, vous pouvez tenter de régler le réveil à 2h ou 3h du matin. Ou encore boire beaucoup d’eau avant le coucher afin que votre vessie trop pleine vous réveille. Les rêves sont très importants. Accordez-leur l’attention qu’ils méritent.


A l’envers : Si le Lézard s’est présenté à l’envers, il se peut que vous fassiez un cauchemar, ce qui révèle un conflit intérieur. Examinez ce cauchemar afin de déceler la nature de ce conflit.

Quels sentiments ce cauchemar éveille-t-il en vous ? Respirez profondément en pénétrant bien dans ces sentiments et libérez-vous-en. Tentez de percevoir la vérité que le cauchemar vous révèle. Ce peut être un message aussi simple que celui-ci : vous êtes en train de faire face à vos peurs et celles-ci auront moins de pouvoir dans votre vie quotidienne.

Autre message que le Lézard inversé livre parfois : vous avez besoin de plus de sommeil ou de plus de temps de rêverie. Il se peut aussi que vos rêves d’avenir manquent d’envergure.

L’imagination ouvre la porte à toutes les nouvelles idées et à toutes les nouvelles créations. En examinant comment vos rêves se déroulent, vous vous rendrez compte que le subconscient utilise tous les messages enregistrés au cours des événements de la journée. Ces messages peuvent provenir de sentiments refoulés qui suscitent un conflit intérieur ou bien d’idées neuves, d’objectifs nouveaux ; ils peuvent surgir d’autres dimensions de la conscience, d’événements futurs, de signaux d’avertissements, de désirs ou d’espoirs.

En un certain sens, le Lézard en position contraire vous presse d’utiliser votre imagination pour vivre de nouvelles expériences. Cela devient nécessaire quand la vie est ennuyeuse et plate. D’un autre côté, le Lézard à l’envers peut aussi s’adresser à ceux qui rêvent trop et qui négligent de manifester leurs rêves dans la réalité quotidienne.

A travers les rêves, on peut accéder à tous les niveaux de conscience. Rappelez-vous que la vie n’est pas toujours ce qu’elle semble. Êtes-vous le rêveur ? Ou celui auquel on rêve ?


Mot-clef : la rêverie.

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Selon le site http://www.signification-reves.fr/, spécialisé dans l'interprétation des rêves :


Le lézard seul évoque plutôt la méditation, la recherche du Soi (selon Jung), alors que les lézards en grand nombre signifient plutôt les angoisses intérieures.


Un lézard dans un rêve : Les lézards s’enfuient au moindre bruit, mais on peut les imaginer sur une pierre chaude, respirant lentement, méditant au soleil (symbole du père, cela a souvent son importance dans ces rêves...).

La recherche de méditation, de vérité, d’une plus grande transparence vers sa personnalité intérieure, peut être symbolisée par l’apparition du lézard.

Mais le lézard est également connu pour avoir une longue queue, c’est un reptile comme le serpent, il peut symboliser à ce titre un animal phallique, symbole alors masculin.


Exemple de lézard dans un rêve : Je me suis intéressé à la symbolique du lézard suite à l’écriture d’un rêve qui se déroulait dans la banque Lazard. Un jeu de mot ? Comme Boby Lapointe, mon inconscient apprécierait-il l’à-peu-près ? Ce rêve a été publié sur ce site. Dans cet exemple, la signification du lézard se rapprochait de la notion de transparence (baie vitrée, couloir vitré) qui dominait le scénario.


Quand grouillent les lézards : Lorsque les lézards apparaissent en grand nombre, ils ont plutôt la même signification que la présence des insectes. Ils grouillent, répugnent, ils vivent sous les feuilles, sont présents partout où l’on va mais sans qu’on puisse les voir, ou alors par hasard. Ces lézards sont alors à l’image de nos angoisses."

 

D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

"Il figure un dragon en miniature ou bien il est une représentation de l'animal elle plus ancien, du grand ancêtre des espèces vivantes, assimilé d'ailleurs aussi bien à l'iguane qu'au serpent. Pour cette raison, les peuples primitifs le craignaient et le vénéraient. Toutefois, le petit lézard qui aime à se figer sur les pierres des murs des maisons ou des jardins des bords de la Méditerranée depuis que l'homme est sédentaire, pour profiter pleinement de la chaleur du Soleil et gober les petits insectes qui se posent près de lui, est devenu un animal protecteur et familier, symbole précisément du bonheur familial et même de l'esprit bienveillant qui règne sur la maison ou le foyer, selon les Égyptiens.

Là encore, donc, l'apparition d'un lézard dans un rêve peut être interprétée sous deux angles distincts : d'une part, on peut l'assimiler au mythe du dragon et à celui du serpent, auquel cas les forces qu'il représente peuvent être considérées comme réduites, donc diminuées, impuissantes, inoffensives, ou alors sur le point de s'imposer au rêveur, petites encore, mais prêtes à grandir ; mais d'autre part, il peut tout simplement être l'emblème du bonheur et du bien-être du foyer.

Signalons enfin que, dans l'acception moderne, dire qu'il y a un lézard, c'est dire qu'il y a un problème que l'on n'avait ni envisagé ni prévu, et qui se manifeste tout à coup. C'est donc aussi ce que peut annoncer un lézard dans un rêve."

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Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (2006, traduction française Éditions Véga, 2006) nous propose son :


"Guide d'interprétation


En tant que symbole onirique : Régénération - Instinct - Subtilité - Intuition - Détachement - Endurance.


En tant que gardien ou protecteur : Défend contre la manipulation psychologique - Protège à travers le détachement émotionnel


En tant que guérisseur : Soigne grâce à l'énergie - Guérit à travers les rêves


En tant qu'oracle ou augure : Faites attention à vos rêves - Soyez conscient des réactions physiques et émotionnelles instinctives.


Mythes et contes

Dans les cultures amérindiennes, le lézard était tenu pour un visionnaire et un éclaireur de l'âme. A Hawaï, le lézard est vénéré en tant que aumakua, esprit gardien.


Si le lézard est votre animal de pouvoir

Vos perceptions vont au-delà du spectre sensoriel normal. Vous entendez, humez et voyez, mais percevez aussi les énergies subtiles. Par exemple, vous vous sentez malade près de quelqu'un qui a des pensées négatives à votre propos. Timide, vous vous sentez parfois solitaire. En raison de votre sensibilité accrue, vous avez développé un bouclier protecteur qui vous interdit d'ouvrir votre cœur aux autres. Réflexe de défense, vous exagérez parfois votre importance. Certains vous tiennent pour paresseux, mais vous agissez comme l'éclair lorsque vous êtes motivé ou inspiré. Pour acquérir le savoir spirituel, vous êtes disposé à supporter des difficultés, peut-être en jeûnant.


Demandez au lézard de vous aider :

  • à vous détacher des opinions d'autrui ;

  • à vous guider d'après vos rêves ;

  • à entrer davantage en contact avec votre intuition.


Accéder au pouvoir du lézard en :

  • commençant un journal des rêves ;

  • vous frottant les mains, puis en les écartant de 2.5 cm pour percevoir l'énergie générée.


Lorsqu'un prédateur attaque un lézard, celui-ci s'échappe en y laissant sa queue. Magiquement, une nouvelle se régénère. Pouvez-vous abandonner le comportement et les relations devenues inutiles pour faire de la place à la nouvelle croissance ?

Élément : Terre."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :

Message du royaume des lézards :


Nous sommes d'anciens sages et nous connaissons et

aimons la Terre depuis des millénaires. Vous, les humains, vous

croyez que vous êtes les maîtres de a terre, mais ce n'est pas le

cas. Vous avez votre propre rôle à jouer. Rapprochez-vous des

différents types de lézards, car nous avons beaucoup à vous

apprendre. Nous vous acceptons tels que vous êtes, alors

de grâce, acceptez-nous tels que nous sommes.


Les reptiles ne tirent pas d'enseignements de leurs expériences, car ils réagissent conformément à leur plan divin original. Cependant, ils nous enseignent de nombreuses leçons. L'une d'elles est la compréhension et l'acceptation de toutes les créatures. et chaque reptile nous apporte un message pour favoriser notre croissance ou pour nous guider sur notre chemin.

Comme les serpents et les crocodiles, ce sont tous des reptiles très anciens qui sont venus d'univers lointains en passant par Neptune et ils apportent avec eux la lumière et la connaissance des autres plans d'existence. Les grands lézards attirent plus de lumière vers eux que les petits. Elle est transférée dans la Grande Pyramide située à l'intérieur de la Terre creuse, puis dans le cristal qui repose à son sommet. Elle est ensuite répartie à travers les 12 portails vers différentes étoiles et planètes où elle peut être enregistrée et utilisée.

Et tous ces reptiles remplissent leurs obligations en faisant remonter l'information disponible dans la Terre creuse. Parce qu'ils sont près du sol, ils prennent les clés et les codes contenus dans la connaissance de la Terre creuse, et l'étendent à la surface de notre planète pour garder vivante la mémoire de la sagesse ancienne.


Les lézards ont la même mission de service que les serpents, mais dans une moindre mesure. Ils apportent la sagesse de leurs planètes d'origine dans les autres univers. Une fois incarnés, ils agissent comme des initiateurs de changement, et l'information est transmise dans la Terre creuse. Les informations sont ensuite stockées dans le grand Cristal et diffusées vers les étoiles à travers les 12 portails, magnifiées par le cristal qui se trouve au sommet.

Les lézards sont agiles et rapides. Ils aiment se prélasser au soleil et pourtant ils ont toujours les sens en alerte. Si vous en voyez un, cela doit vous inciter à vous demander ce que vous voulez vraiment dans la vie. Est-ce que vous accomplissez les rêves de vos parents ou êtes-vous en contact avec la véritable destinée de votre âme ? Même s'ils sont des créatures à sang froid, ils vous demandent paradoxalement d'entrer en contact avec votre coeur Décidez ce que vous voulez maintenant et visualisez-le, puis agissez.

Les lézards sont connus pour pouvoir abandonner une partie de leur queue lorsqu'ils sont en danger. Leur queue contient leur force de vie ou leur vitalité et ils sont prêts à la perdre plutôt que de mourir. Cependant, elle va se régénérer. C'est un message qui nous dit qu'il n'est jamais trop tard. Quoi que vous ayez perdu ou que vous ayez dû abandonner, vous pouvez reconstruire votre vie et en faire quelque chose de plus grand et de meilleur.


VISUALISATION POUR SE CONNECTER AUROYAUME DES LEZARDS

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Fermez les yeux et plongez au plus profond de vous-même.

  3. Imaginez que vous êtes assis à l'ombre fraîche d'un arbre vert brillant, tandis que le soleil brûle de tous ses feux dans un ciel bleu profond. tout est paisible et vous pouvez vous sentir en sécurité.

  4. Invitez les lézards à communiquer avec vous de manière totalement sécuritaire.

  5. Remarquez un lézard entouré d'élémentaux qui se prélasse au soleil. A-t-il un message pour vous ?

  6. Voyez, non loin sur l'arbre, un caméléon entouré d'elfes qui se fond dans les feuilles. A-t-il un message pour vous ?

  7. Puis prenez conscience d'une salamandre entourée de sylphes qui se repose tranquillement près de vous. A-t-elle un message pour vous ?

  8. Et vous entendez le sol trembler légèrement sous les pas d'un gros dragon de Komodo qui s'avance vers vous. repu et somnolent, il se couche pour se reposer. Il est entouré par différents élémentaux. A-t-il un message pour vous ?

  9. Laissez-vous sombrer plus profondément dans la relaxation tandis que des lézards de toutes sortes se connectent avec vous énergétiquement.

  10. Pendant ce temps, sentez les connexions qu'ils font avec les univers et avec la Terre creuse.

  11. Apportez cette lumière dans votre coeur et acceptez-les exactement tels qu'ils sont.

  12. Remerciez-les d'être venus vers vous et ouvrez les yeux.

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Dans Rencontre avec votre animal totem (édition originale 2010, traduction française 2015), Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur le lézard :


"Caractéristiques positives : Préserver ou repousser les limites ; Créer du lien ; Puiser de l'énergie.


En quoi cet animal m'aide : Le lézard te montre que les temps de pause et de recharge en énergie sont importants. Il t'aide à trouver une place au soleil dans le tumulte de la vie, pour te ressourcer et te recentrer. Il t'empêche aussi de te laisser happer par l'agitation qui t'entoure, et t'apprend à protéger ton espace, afin que, centré, tu puisses t'observer et t'aider toi-même. Le lézard t'incite à prendre en compte tous les niveaux de ton être.


Comment le lézard me protège : Le lézard t'empêche de te perdre dans le quotidien. Il te ménage des moments de repos et de recentrage. Il t'aide à éviter de t'approprier des sentiments qui ne sont pas les tiens. Il t'encourage enfin à te voir comme un être spirituel et à considérer tous les niveaux de ton être.


Exercice pour me relier à cet animal : Imagine que tu es dans un endroit chaud et sec, sablonneux et rocailleux. Tu t'assieds au soleil et découvres un lézard sur une pierre. Tu peux sentir qu'il est aussi lié à la Terre mère qu'au soleil qui le chauffe. Il t'invite à en faire de même. Tu te recentres de plus en plus, et le soleil te recharge en énergie et en chaleur. Le sol sur lequel tu es assis t'ancre à la terre et t'offre sécurité et énergie. Prie maintenant l'animal de t'aider à mieux respecter les limites dans la vie quotidienne, et à repousser tes limites intérieures pour te voir comme un être complet, divin. Prends le temps nécessaire, puis reviens dans l'ici et maintenant."

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Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015), dans le cercle des animaux, le Lézard (Agleska) fait partie, au même titre que la Tortue, le Blaireau, le Renard, la Taupe, la Fourmi et le Castor des Animaux qui se situent à l'Ouest, symbole du noir de la Mère Terre, de l'élément terre et du physique.


Mots-clés : "(en négatif ) : Paresse.

(en positif) : Transmutation - Régénération


Minuscule ou gigantesque tel le varan, Lézard est multicolore. Il est insectivore, carnivore. Il adore "lézarder" au Soleil, ce qui l'aide à digérer.

Lézard est le représentant des monstres disparus.

Agleska s'apparente à son frère serpent, il se coule au sein de la Mère Terre ou monte vers le Grand-Père Soleil. C'est un agile grimpeur qui vit en petites colonies.

Au sortir de l'hibernation, dans les pays froids, les messieurs se disputent les dames. Lézard peut être vivipare ou ovipare. Le nombre d’œufs pondus est différent selon la race. Ils seront déposés dans un trou recouvert de terre. L'incubation dure plusieurs mois.

Dormant beaucoup, Lézard ne peut qu'être un rêveur qui a le pouvoir de transformer le négatif en positif. Il est donc la transmutation et la régénération. Sa fragile queue ne repoussera-t-elle pas après une casse intempestive ?

Les mères Lakota remplissent un Lézard en peau perlée de flouve odorante à la naissance de leur enfant. Ce leurre attirera les mauvaises influences qui seront détournées de la tortue contenant le cordon ombilical de l'enfant et de ce fait transformées."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Lézard est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le lézard symbolise le détachement. Dans la nature, la queue du lézard va se détacher si sa vie est en danger, car la queue va continuer à bouger - ce qui induit en erreur les prédateurs, pendant que le lézard s'échappe. Avec le temps, sa queue va repousser, mais elle peut être plus petite et d'une couleur différente. La plupart des lézards vont aussi régénérer et remplacer leurs dents au cours de leur existence. Lorsque l'eau se fait rare, le lézard la conserve dans son corps en sécrétant du sel par sa peau, ce qui laisse un résidu blanc. Certaines espèces peuvent aussi lancer un jet de sang à plus d'un mètre : il sort de leurs yeux lorsqu'ils se sentent menacés par des prédateurs. Certains n'ont pas de pattes. Cela veut dire que vous aussi vous pouvez lâcher les choses dont vous n'avez pas vraiment besoin s'il vous faut survivre, même si vous pensez que vous ne pouvez pas vivre sans. Vous le pouvez.

Talents : Adaptation - Connexion entre les royaumes - Détachement - Rêves - Affronte la peur - Suit le cours des choses - Connexions du cœur - Puissance intérieure - Objectivité - rapidité - réfléchi - Régénération - Spontané.


Défis : Trompeur - Égotique - Introverti - Trop malin.


Élément : Terre.


Couleurs primaires : Brun - Vert - mais aussi multicolore.


Apparitions : Lorsque le lézard apparaît, cela veut dire que vous devez considérer vos dons cachés. Recherchez vos visons intérieures par la méditation ou demandez que vous soient montrées en rêve les informations qui sont pour vous. En prenant en compte vos rêves et vos aspirations, vous pouvez amener les plus positives à la lumière et voir ce qui vous retient. Vos dons de renouvellement vous aideront dans les temps difficiles. Les lézards ont le sang froid et ils adorent être au soleil. Ils grandissent tout au long de leur existence et muent lorsqu'ils ont besoin de grandir davantage. Cela veut dire que vous aussi vous absorbez la chaleur de ce qui est autour de vous et que vous grandissez tout au long de votre vie. Vous êtes continuellement en train d'apprendre et de vivre une croissance sur le plan personnel autant que spirituel. Vous écoutez votre cœur, vous n'êtes pas dirigé par l'ego, et vous pouvez vous renouveler lorsque c'est nécessaire. Des 5 600 espèces et plus de lézards, le gecko est le seul à avoir des cordes vocales, ce qui signifie que vous communiquez très bien par le langage du corps. Le lézard vient vous dire que vous devez vous connecter à votre imagination, car c'est là que vivent nos rêves. Quand votre avancée est lente, imaginez ce que vous voulez et allez dans ce sens pour retrouver un bon rythme.


Aide : Vous avez un rêve récurrent ou une vision à décrypter. Le lézard est relié aux rêves et aux visions, il circule entre les royaumes et peut vous aider à découvrir la véritable signification de ce que vous êtes en train de voir. Il le fait en vous aidant à vous connecter à votre tranquillité intérieure, pour que vous puissiez voir la signification de ces images, ou entendre une explication de ce qu'elles veulent dire. Alors que d'autres peuvent vous considérer comme léthargique, vous êtes simplement quelqu'un de facile à vivre et toujours très conscient de ce qui se passe autour de vous. Vous vous en servez souvent à votre avantage, car les gens sont détendus et se sentent à l'aise en votre présence et, bien souvent, ils vous révèlent d'importantes informations sans même s'en rendre compte.


Fréquence : L'énergie du lézard bouge très vite puis s'arrête, pour mieux recommencer encore. Elle est froide au toucher, mais explose de possibilités. Elle fait un son semblable au bruit de doigts mouillés sur du verre ou à un gazouillis léger et haut perché.


Voir aussi : Basilic - Iguane.


Imaginez...

Vous décidez de sortir de chez vous pour communier avec la nature. Vous marchez jusqu'à une vieille grange. C'est un auvent et, en dessous, c'est sale. Vous vous asseyez en appuyant votre dos contre la structure de bois et d'argile ; vous pensez aux problèmes qui vous travaillent et vous essayez d'y trouver une solution. Vous regardez autour de vous. Il y a des quantités de lézards dans le coin, tous à des niveaux de croissance différents. Vous en attrapez un, et il se fige dans votre main. Vous frottez doucement sa peau, vous sentant comme entre deux mondes, suspendu et immobile. Vous songez à l'être spirituel que vous êtes au tréfonds de vous et à l'esprit du lézard. Votre énergie se connecte à la sienne et vous ressentez une fraîcheur qui vous traverse et rend votre vibration stable et régulière. Lorsque vous le reposez sur le sol, vous vous sentez mieux, plus sûr de vous ainsi que de l'orientation que vous devez prendre. Votre humeur est excellente : votre esprit s'est élevé grâce au calme détaché du lézard.

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Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Éditions Le Dauphin blanc, 2019) Aigle bleu nous transmet la médecine du Lézard :


Le mot clé qui caractérise le lézard est rêveur. Le lézard est un contemplatif. Dès lors qu'il a bien mangé, il est capable de rester des heures durant à rêver d'avenirs possibles.

Il est aussi celui qui sait mettre l'ombre en lumière. Tout rêveur sait que l'ombre qu'il évite le jour se révèle à lui la nuit. Aussi, la médecine du lézard permet-elle de mieux distinguer ce que nous avons ignoré, refoulé ou évité, mais qui pourtant nous suit comme notre ombre. Cela nous donne alors la possibilité de le mettre en lumière et, en l'éclairant de la sorte, de désamorcer les éventuels problèmes pouvant être créés par nos tendances inconscientes négatives. En outre, celui qui possède la médecine du lézard peu parfois voir cette ombre chez les autres, ce qui le rend particulièrement utile au sein de toute communauté, entreprise ou association.

Le rêveur sait créer les circonstances de sa vie. Pour cela, il est important de parvenir à une certaine lucidité du rêve, à savoir la capacité d'être conscient pendant le rêve, la capacité de l'influencer ou de le programmer. Les Amérindiens ont toujours accordé une grande importance aux rêves et aux rêveurs, au contraire des Occidentaux qui disent à leurs enfants : « Ce n'est qu'un rêve. » Ceux qui démontrent un talent certain pour la maîtrise des rêves reçoivent une formation poussée qui leur permet de réaliser des choses tout à fait extraordinaire dans le monde onirique.

Nous avons tous et toutes le pouvoir de la cocréation. En effet, le monde qui vient est créé par nos rêves, qu'ils soient ceux du jour ou de la nuit. De là provient le conseil de tous les anciens, qui consiste à faire attention à nos rêves et à leur accorder de l'importance. Mieux encore, faire un travail afin de nous en souvenir plus clairement et de savoir les interpréter peut donner des outils précieux dans notre développement.

Ainsi, celui qui possède la médecine du lézard sait manier les événements et même les gens de son entourage sans même se lever de son lit. Les hommes et les femmes qui ont cette médecine peuvent parfois paraître paresseux et inactifs, mais ce n'est qu'une apparence ; car dans l'ombre de leurs rêveries se joue parfois le destin des nations.

faites appel à la médecine du lézard pour apprendre à devenir lucide, même la nuit, à dynamisr vos rêves et à les manifester. Ayez également recours à cette médecine pour cocréer les circonstances profitables que vous souhaitez dans votre vie.

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Symbolisme astrologique :


Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :


Les Reptiles correspondent au signe du Lion. Le Lion est un signe de Feu. Un signe de Lumière, Fixe. Le natif du Lion est classiquement de nature démonstrative, tourné vers le regard des autres. Il a un grand souci de dignité et de reconnaissance. Il n’hésite pas à se mettre en scène pour obtenir le respect de son entourage, et oscille entre un comportement d’enfant admirable et de roi généreux.

Après les quatre premiers signes, très personnels, le Lion cherche désormais l’autre, pour former avec lui un duo. Il se met dans la lumière pour séduire, attirer à lui le regard de l’être aimé, ou le respect de l’adversaire.

Dans le monde animal, les Reptiles sont les meilleurs candidats pour transcrire fidèlement le symbolisme du signe du Lion :

Les Reptiles, des êtres solaires : Durant l’Évolution, les Reptiles se sont détachés des Amphibiens en coupant le cordon avec l’Eau, et en conquérant leur place au soleil. C’est l’invention de l’œuf qui leur a permis de passer tout leur temps à l’air libre. Leur organisme ne produisant que peu de chaleur, ils ont besoin de se placer en pleine lumière pour se réchauffer. Les Reptiles ont donc inventé l’art de lézarder et de se montrer.

On retrouve les caractéristiques classiques du signe du Lion: la fierté d’être soi-même, le courage de se montrer tel que l’on est, la recherche de la lumière…

Les Reptiles sont des animaux majeurs, qui ont régné sur la Terre durant l’Ère des Dinosaures. Symboles de magie et de puissance, ils ont donné naissance à des légendes fascinantes.


Le Lézard ou briller par son travail : Le Lézard est un Animal Astral Reptile. Il cherche avant tout à briller, à dégager de la gloire et de la puissance. Son action démonstrative tournée vers le regard des autres a un grand souci de dignité et de reconnaissance. Il n’hésite pas à se mettre en scène pour obtenir le respect de son entourage. Il oscille entre un comportement d’enfant admirable et de roi généreux. Ce talent très personnel pousse parfois le Lézard vers des postes de commandement ou des situations prestigieuses. Mais il se peut qu’il se repose aussi sur ses lauriers… Certainement un peu égocentrique et théâtral, il devrait néanmoins rester lucide, et calibrer ses ambitions.

Mais sans cesse sur les nerfs, le Lézard a un grand besoin de réflexion, de critique, et de sélection afin d’adopter la meilleure réponse face à une situation donnée. Son goût pour la perfection lui procure mille angoisses tant qu’il n’a pas atteint cette optimisation des choses qui l’obsède. Terré dans l’ombre et recroquevillé sur des questions matérielles, il peut lâcher prise et disparaitre en cas de danger ou de surmenage. Cette sensibilité qui freine les sentiments est sans doute assez difficile à vivre au quotidien. Car il lui faut un milieu très particulier pour se sentir bien. Il est toutefois fort utile dans un cadre professionnel et pratique; son exigence lui permet d’aller plus loin, même si c’est au détriment de l’instinct et de la spontanéité.


Les particularités du Lézard : Rationnel et cérébral, le Lézard met ses qualités au service d’une volonté d’être pleinement soi. Se voulant irréprochable et exemplaire, il a conscience de ses limites. Il passe au crible tout ce qui chez lui n’est pas parfait. De ce fait il reste souvent modeste et effacé. Mais cette humilité est assez ambiguë, puisqu’elle a pour but principal d’assurer, à terme, la fierté du sujet. Ses préoccupations sont petites, concrètes, matérielles. C’est en restant en retrait, attentif, observateur et critique, que le Lézard pense pouvoir briller le mieux. Il développe un goût pour tous les détails précis de la vie. Cette maîtrise du réel, rébarbatif et matérialiste pour certains, rejaillit sur son prestige, en lui apportant une très bonne connaissance de son sujet d’observation. Ces qualités pratiques sont d’autant plus utiles que le Lézard, serviable, est disposé à en faire profiter son entourage.

Ainsi, le Lézard devrait sacrifier une part de son ego, afin de valoriser ce qu’il sait faire de mieux, et ce qui est le plus essentiel à son bonheur. A la fois lucide et tactique, il est capable de se recentrer sur ce qu’il considère comme essentiel, et concrètement utile. Le Lézard aime se plier en quatre et restreindre sa propre liberté personnelle pour le bien d’autrui, comme un médecin qui ne prendrait pas de repos par conscience professionnelle.

Toujours prêt à se mettre la pression, le Lézard n’est jamais très loin du surmenage et de la crise nerveuse. Il a donc par moment le réflexe d’abandonner une partie de lui comme soupape de sécurité. Sa capacité à trancher est remarquée et appréciée. Elle a surtout pour but de remettre de la sérénité dans le rapport à l’autre, et le sacrifice consenti par le Lézard n’en est pas vraiment un : En abandonnant quelque chose de superflu, il a sauvé l’essentiel de ses intérêts.

Le Lézard sait mettre en scène ce goût du sacrifice et du travail. Il aime être remarqué. C’est sa « luminothérapie » : L’exposition au feu des projecteurs, au regard d’autrui, lui procure une grande satisfaction. C’est en pleine lumière que les modifications bienfaitrices peuvent s’opérer. Ce spectacle est riche d’enseignements pour autrui.

Le Lézard a certainement un rapport particulier à la femme. D’une certaine manière, sa personnalité est plutôt féminine, tournée vers la responsabilité, la protection et la réflexion, tandis que les valeurs physiques de force et d’ambition ne sont pas exaltées. Cela a souvent pour conséquence que la femme prend plus d’envergure que l’homme chez les natifs de ce signe.


Les pouvoirs du Lézard : Ce Lézard sait travailler sans relâche pour s’améliorer, changer de peau régulièrement pour grandir, et se renouveler tout en restant fidèle à lui-même. Il a un don pour mettre en valeur ses efforts afin qu’ils ne restent pas inaperçus.

Le natif du Lézard aura tout intérêt à choisir une activité qui exalte son identité, tout en assouvissant sa soif d’utilité concrète. Capable de voir et de parler de tout ce qui peut être corrigé ou amélioré chez lui comme chez l’autre, il révélera les failles de chacun et pourra y apporter une solution. Son talent pour mettre en lumière ce qui ne va pas énervera certains mais sera salutaire pour la plupart. Quel que soit son choix, cette personnalité pourra marquer les esprits en incarnant l’archétype de la personne travailleuse et concrètement utile.


Ex : Madonna, Robert Redford, J.K. Rowling [Soleil Lion / Lune Vierge]

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Mythologie :


Jean Poirier et Marie-Joseph Dubois proposent dans un article intitulé "Les mythes de Maré" (paru dans le Journal de la Société des océanistes, tome 4, 1948. pp. 5-47 ; doi : https://doi.org/10.3406/jso.1948.1590) une transcription du mythe d'origine de GUHMENEWE I TONGAWA :


GUHMENEWE I TONGAWA

Un jour, une vieille femme aborda à la nage à Pakada, petite plage non loin de la Roche : c'était Guhmenewe i Tongawa, le petit bout de femme de Tongawa. Elle venait de Toka. De Pakada, la vieille se rendit à Terole, terrain fertile dans l'intérieur, où sont les meilleures plantations des gens de la Roche. Là, elle construisit une toute petite case et vécut ainsi quelque temps toute seule. Or, une nuit, pendant son sommeil, elle sentit quelque chose de frojd lui ramper sur la poitrine ; y ayant porté la main précipitamment, elle trouva un gros lézard qu'elle rejeta loin d'elle. Le même fait s'étant reproduit plusieurs fois, au bout de quelque temps, la vieille femme se trouva enceinte et devint mère d'un grand nombre d'enfants tous mâles. Après quelques années, ses enfants se trouvant à l'étroit à Terole, leur mère en conduisit une partie dans l'Est du côté de Penelo et se fixa elle-même du côté de Pewaete. Un jour, que ses fils restés à Terole étaient en fête et faisaient un superbe pilou, un génie à forme humaine, qui vivait dans les bois non loin de là, mais dont l'origine n'est pas connue, vint voir quelle pouvait être la cause du grand bruit qu'il entendait. Il trouva à sa grande surprise une foule d'hommes en train de faire une grande danse, et l'étonnement de ces derniers ne fut pas moindre. Le génie ayant appris d'eux qu'ils avaient une mère qui était allée se fixer dans l'Est, il se fit conduire à elle et désira la prendre pour femme. Mais la vieille qui ne partageait pas sa flamme opposa un refus persistant à toutes ses instances; lui, de son côté, ne cessa de la poursuivre partout et un jour qu'il la pressait de plus en plus, impatientée, elle lui jeta à la figure une poignée d'herbes qu'elle était en train d'arracher dans ses plantations. Le génie fut aussitôt et sur place transformé en un figuier — uakane — qui, quelque temps après, sécha, et, sur son tronc, poussèrent bientôt des champignonspiritru — . Quelques mois après, la vieille femme visita ses plantations, vit l'arbre sec; elle cueillit les champignons piritru et arracha le tronc pour le feu de sa case. Rentrée chez elle, elle mit en effet l'arbre au feu et étala ses champignons dans un panier pour les faire sécher. Mais bientôt dans le panier se fit entendre une sorte de cri guttural, semblable à celui d'un homme qu'on étoufferait, et une forme humaine apparut soudain : c'était le génie qui, aussitôt, la pressa d'être sa femme. Cette fois, la femme, vaincue par ce prodige, y consentit enfin et ils eurent un grand nombre d'enfants, et surtout des filles qui épousèrent les premiers fils de l'étrangère, et ainsi l'île fut peuplée.

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Contes et légendes :


Jean-Jacques Barloy, dans un article intitulé "Rumeurs sur des animaux mystérieux" (paru In : Communications, n°52, 1990. Rumeurs et légendes contemporaines. pp. 197-218), rapporte un témoignage étonnant :


Après les crapauds volants, le lézard volant. En 1988, André Mellira relatait des événements également fort curieux et, eux aussi, assez anciens. Vers 1931, à La Bollène-Vésubie (Alpes-Maritimes), la mère d'André Mellira voit un « serpent avec des ailes » qui descend en volant depuis un arbre voisin et se pose sur le rebord d'une fenêtre. Il aurait eu les joues dilatées. Mme Mellira pousse un cri, et le serpent s'envole.

Or, André Mellira aura plus tard la surprise de remarquer, dans une auberge de Cervaseo, dans le Piémont, une chope de terre sur laquelle un dessin naïf représente un homme poursuivi par un serpent ailé : ce dessin serait l'illustration d'une vieille chanson locale.

Là encore, on pourrait invoquer une introduction : celle du petit dragon volant ou d'un gecko volant de l'Asie du Sud-Est. Mais une telle importation n'a jamais été relatée.

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Littérature :

Le Lézard

À Berthel.


Avec une jeune veuve, Tendre encor, j'en ai la preuve, Parlant breton et français En causant de mille choses, Par la bruyère aux fleurs roses, Tout en causant je passais.


C'était en juin, la chaleur était grande Sur le sentier qui partage la lande, Au beau soleil se chauffait un lézard ; Et dans ses tours, ses détours, le folâtre Faisait briller son dos lisse et verdâtre Et secouait la fourche de son dard.


Mais hélas ! à notre approche, Le petit fou vers sa roche Fuit, et pour le rappeler, Pour rappeler ce farouche, Sur un air des bois ma bouche Longtemps s'épuise à siffler.


Ô mes amis, ne plaignez pas ma peine ! Car sur mon bras cette amoureuse Hélène Tenait posé son bras flexible et rond ; Et par instants une mèche égarée, De ses cheveux une mèche cendrée Avec douceur venait toucher mon front.


Certes, à lézard et vipère Tout siffleur vendrait, j'espère, À ce prix-là ses chansons, Sans trouver l'heure trop lente, Ni la chaleur trop brûlante, Ni trop maigres les buissons.


Donc croyez-moi, dans cette heureuse pose, Sous le soleil et jusqu'à la nuit close J'aurais sifflé fort gaiement ; mais voilà, Mes bons amis, voilà que le vicaire, Vêtu de noir et disant son rosaire, Pour mon malheur vient à passer par là :


" Cœurs damnés ! musique infâme ! " Holà ! holà ! jeune femme, " Si vous craignez par hasard " Le purgatoire où l'on grille, " Quittez ce siffleur de fille, " Ce beau siffleur de lézard ! "


Auguste Brizeux, "Le Lézard" in Les Ternaires, 1842.

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Dans ses Histoires naturelles (1874), Jules Renard brosse des portraits étonnants des animaux que nous connaissons bien :

Le lézard

I

Fils spontané de la pierre fendue où je m’appuie, il me grimpe sur l’épaule. Il a cru que je continuais le mur parce que je reste immobile et que j’ai un paletot couleur de muraille. Ça flatte tout de même.

II

LE MUR : Je ne sais quel frisson me passe sur le dos.

LE LÉZARD : C’est moi.

 

Le lézard vert Prenez garde à la peinture !

 

Le Lézard


Lézard des rochers, Lézard des murailles, Lézard des semailles, Lézard des clochers.


Tu tires la langue, Tu clignes des yeux, Tu remues la queue, Tu roules, tu tangues.


Lézard bleu diamant Violet reine-claude, Et vert d’émeraude, Lézard d’agrément !


Robert Desnos, "Le Lézard" in Chantefables et Chantefleurs, 1952.

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Lézard


ARGUMENT


Ce petit texte presque sans façon

montre peut-être comment l'esprit

forme une allégorie puis à volonté

la résorbe.

Plusieurs traits caractéristiques

de l'objet surgissent d'abord, puis

se développent et se tressent selon

le mouvement spontané de l'esprit

pour conduire au thème, lequel

à peine énoncé donne lieu à une

courte réflexion a parte d'où se délivre

aussitôt, comme une simple évidence,

le thème abstrait au cours (vers la fin) de la formulation duquel s'opère

la disparition automatique de l'objet.


Lorsque le mur de la préhistoire se lézarde, ce mur de fond de jardin (c'est le jardin des générations présentes, celui du père et du fils), — il en sort un petit animal formidablement dessiné, eomme un dragon chinois, brusque mais inoffensif chacun le sait et ça le rend bien sympathique. Un chef-d'œuvre de la bijouterie préhistorique, d'un métal entre le bronze vert et le vif-argent, dont le ventre seul est fluide, se renfle comme la goutte de mercure. Chic ! Un reptile à pattes ! Est-ce un progrès ou une dégénérescence ? Personne, petit sot, n'en sait rien. Petit saurien.

Par ce mur nous sommes donc bien mal enfermés. Si prisonniers que nous soyons, nous sommes encore à la merci de l'extérieur, qui nous jette, nous expédie sous la porte ce petit poignard. A la fois comme une menace et une mauvaise plaisanterie.

Ce petit poignard qui traverse notre esprit en se tortillant d'une façon assez baroque, dérisoirement

Arrêt brusque. Sur la pierre la plus chaude. Affût ? ou bien repos automatique ? Il se prolonge. Profitons-en ; changeons de point de vue.

Le LÉZARD dans le monde des mots n'a pas pour rien ce zède ou ce zèle tortillard, et pas pour rien sa désinence en ard, comme fuyard, flemmard, musard, pendard, hagard. Il apparaît, disparaît, réapparaît. Jamais familier pourtant. Toujours un peu égaré, toujours cherchant furtivement sa route. Ce ne sont pas insinuations trop familières que celles-ci. Ni venimeuses. Nulle malignité : aucun signe d'intelligence à l'homme.

Une sorte de petite locomotive haut-le-pied. Un petit train d'allégations hâtives, en grisaille, un peu monstrueuses, à la fois familières et saugrenues, — qui circule avec la précipitation fatale aux jouets mécaniques, faisant comme eux de brefs trajets à ras de terre, mais beaucoup moins maladroit, têtu, il ne va pas buter contre un meuble, le mur : très silencieux et souple au contraire, il s'arrange toujours, lorsqu'il est à bout de course, d'arguments, de ressort dialectique, pour disparaître par quelque fente, ou fissure, de l'ouvrage de maçonnerie sur lequel il a accompli sa carrière...

II arrive qu'il laisse entre vos doigts le petit bout de sa queue.

. . . Une simple gamme chromatique ? Un simple arpège ? Une bonne surprise après tout, si elle fait d'abord un peu sauter le cœur. On reviendra près de cette pierre. IX. 30 Ou bien on l'aperçoit tout à coup, plaqué contre la muraille : il était là, immobile.

II a, dans sa seule silhouette alors, quelque chose d'un peu redoutable. C'est son côté trop dessiné, son petit côté dragon ou poignard.

Mais on se rassure aussitôt : il n'est pas du tout aimanté vers vous (comme sont les serpents). Il vous laisse, mieux que l'oiseau, le loisir de le contempler un peu : il lui est naturel de s'arrêter ainsi sur la pierre la plus chaude... Hésitation ? Anxiété ? Stupeur ? Délices de Capoue ? Affût ?

Ennemi de la mouche au sol ! On ne peut dire qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, puisqu'il s'en nourrit. Il faut bien se nourrir de quelque chose quand on est un petit bibelot ovipare, obligé d'assurer soi-même sa perpétuation. Comme le bougeoir si par exemple ou quelque petit bronze sur la cheminée du docteur s'offrait un spasme, montrait sa brève contorsion spécifique. Il lance alors sa petite langue comme une flamme. Ce n'est pourtant pas du feu, ce ne sont pas des flammes qui sortent de sa bouche, mais bien une langue, une langue très longue et fourchue, aussi vite rentrée que sortie, — qui vibre du sentiment de son audace. Et pourquoi donc s'affectionnent-ils aux surfaces des ouvrages de maçonnerie ? A cause de la blancheur éclatante (et morne étendue) de ces sortes de plages, laquelle attire à s'y poser les mouches, qu'eux guettent et harponnent du bout de leur langue pointue.

Le LEZARD suppose donc un ouvrage de maçonnerie, ou quelque rocher par sa blancheur qui s'en rapproche. Fort éclairé et chaud.

Et une faille de cette surface, par où elle communique avec la (parlons bref) préhistoire. . . D'où le lézard s'alcive (obligé d'inventer ce mot).

Et voici donc, car l'on ne saurait trop préciser ces choses, voici les conditions nécessaires et suffisantes..., pratiquement voici comment disposer les choses pour qu'à coup sûr apparaisse un lézard.

D'abord un quelconque ouvrage de maçonnerie, à la surface éclatante et assez fort chauffée par le soleil. Puis une faille dans cet ouvrage, par quoi sa surface communique avec l'ombre et la fraîcheur qui sont en son intérieur ou de l'autre côté. Qu'une mouche de surcroît s'y pose, comme pour faire la preuve qu'aucun mouvement inquiétant n'est en vue depuis l'horizon. . . Par cette faille, sur cette surface, apparaîtra alors un lézard (qui aussitôt gobe la mouche).

Et maintenant, pourquoi ne pas être honnête, a posteriori ? Pourquoi ne pas tenter de comprendre ? Pourquoi m'en tenir au poème, piège au lecteur et à moi-même ? Tiens-je tellement à laisser un poème, un piège ? Et non, plutôt, à faire progresser d'un pas ou deux mon esprit ? A quoi ressemble plus cette surface éclatante de la roche ou du môle de maçonnerie que j'évoquais tout à l'heure, qu'à une page, — par un violent désir d'observation (à y inscrire) éclairée et chauffée à blanc ? Et voici donc dès lors comment transmuer les choses.

Telles conditions se trouvant réunies :

Page par un violent désir d'observation à y inscrire éclairée et chauffée à blanc. Faille par où elle communique avec l'ombre et la fraîcheur qui sont à l'intérieur de l'esprit. Qu'un mot par surcroît s'y pose, ou plusieurs mots. Sur cette page, par cette faille, ne pourra sortir qu'un... (aussitôt gobant tous précédents mots)... un petit train de pensées grises, — lequel circule ventre à terre et rentre volontiers dans les tunnels de l'esprit.


Francis Ponge, « Lézard », extrait de Pièces dans Le Grand Recueil, 1961.

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Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi le lézard :


6 décembre

(La Bastide)


La vieille souche hippocéphalomorphe (tête de bourrique !) dégouline de pluie noire et froide. Son œil pleure, sa crinière ruisselle, elle a la morve aux naseaux. Dans ces broussailles ignorées, qui vint ériger ce totem ?

Au printemps passé, c'était le refuge de deux lézards des murailles, dont l'un m'avait fait l'honneur de me considérer gravement. Il avait la bouche serpentine, la pupille ronde, une fraise Renaissance au cou, et sur chaque flanc une ligne d'écailles rectangulaires d'un admirable azur.

[...] 1er mai

(Jardins de la villa Ada)


Chaque tronc d'arbre que j'approche se transforme en rampe de lancement pour lézards de Sicile. Quand ils s'immobilisent, ces missiles sol-branches se résolvent en lacertiliens vert pomme, ornés sur le dos de marbrures chamois clair et brun sombre.

Mon enfance

Lézard vert

A gorge bleue

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Dans le roman de littérature jeunesse de Jean-François Chabas intitulé Perce-Neige et les démons :(Éditions Écolé des Loisirs, 2007), on apprend la signification du lézard chez les Maoris :


Soudain, il y eut une grande effervescence parmi les sept Maori qui nous accompagnaient encore. Ils criaient au tapu, au viol du mana et, bien sûr, je n'y comprenais rien, sauf que quelque chose de grave, pour eux, se déroulait.

Snowdrop avait soulevé de terre par la queue, un petit lézard qui se tortillait ; celui-là n'avait pas la queue cassante de certaines espèces, et ne pouvait se libérer. Ni ma cousine ni moi ne savions que le lézard est chez les Maori l'émissaire du dieu Whiro, représentant tout ce qui est mauvais sur terre. Si leurs dieux étaient furieux contre un homme, ils lui envoyaient le lézard qui entrait en lui et dévorait ses organes génitaux. Il était inconcevable, pour notre compagnie, de jouer avec un si dangereux émissaire. Steameater commença par se moquer, tandis que ma cousine rejetait le lézard dans une touffe d'herbe : puis son rire s'arrêta net et, montrant à nouveau le petit point qu'il appelait propriété, il s'exclama :

- Le feu !

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