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Photo du rédacteurAnne

L'Orvet

Dernière mise à jour : 22 mars



Étymologie :


  • ANVOT, ANGOT, ANVAIN, subst. masc.

ÉTYMOL. ET HIST. − 1765 anvoye (Encyclop. t. 11, s.v. orvet : Orvet, orvet, anvoye, serpent aveugle) ; 1807 anvoie (C. Duméril, Traité élémentaire d'histoire naturelle, Paris, Deterville, t. 2, p. 196 : L'espèce la plus commune [d'orvets] en France est nommée vulgairement anvoie ou anguille de haie) ; différentes formes dial., entre autres : ang. anvain (Verr.-On. : Anvain, petit reptile inoffensif ... Dans quelques provinces on l'appelle anoeil sans doute à cause de la petitesse de ses yeux), solognot anvot et angot (Genevoix, supra et Simon, Gloss. solognot ms. 1942), poit. aneuil (Lalanne), blésois anveu (A. Thibault, Glossaire du pays blaisois), tourang. anvou (J. Rougé, Le parler tourang.) ; voir aussi Rolland, Faune pop. t. 3, pp. 17-22. Orig. obsc. La base du mot a été rapprochée par Gamillscheg (ds Z. rom. Philol., t. 43, 1923, p. 527 et EWFS2 s.v. orvet) du b. lat. anabulio, qui au ve s., désigne un serpent dans le Laterculus de Polemius Silvius (cité par Thomas ds Romania t. 35, p. 167), par l'intermédiaire des formes *anabulium, *anevoil, avec contamination de oculus (cf. anoeil, aneuil, supra et, notamment l'a. prov. aneduel [xiie s., P. Cardinal ds Raynouard], prov. mod. anadiuel, nanduel [Mistral, s.v. nadiuel], altération populaire d'apr. n'ad-olh, n'a d'olh « n'a pas d'œil » [EWFS2]). L'extension géogr. du mot sous ses multiples formes (Narbonnaise, Garonne, Massif Central ; Rhône d'où nord du Massif Central et Ouest, Alpes, Suisse romande, Piémont d'apr. Dauzat ds Romania t. 44, 1915-1917, pp. 238-244) suggère à Aebischer ds Pat. Suisse rom., s.v. anvoué l'hypothèse d'une orig. gauloise pour anabulio ; hypothèse écartée par EWFS2. L'étymon lat. anguīlla (pour anguĭlla) (Meyer-Lübke ds Z. rom. Philol., t. 24, 1900, pp. 400-403) peut peut-être expliquer les formes du type anvoye dans la mesure où celles-ci procèdent de *anwoye ; cf. wallon anwèye « anguille » (Haust) ; en ce cas les formes angot, anvot, anv(a)in seraient dérivées du radical du lat. anguis « serpent » (voir aussi Horning ds Z. rom. Philol., t. 9, 1885, pp. 509-510) avec suff. -ot, in (altéré en ain) ; il est cependant surprenant que les dial. du Nord (picard, wallon) où peut s'expliquer le traitement groupe [gw] devenu [w] derrière consonne (voir Gossen, Gramm. de l'ancien picard, 1970, p. 103) ne connaissent pas anvoye, anvot « orvet ». L'hyp. selon laquelle le mot remonterait à un composé hybride α ́ ν ξ υ (θ) « sans » + lat. oculis (Dauzat, loc. cit.) n'est guère vraisemblable; la notion d'« aveugle » n'est intervenue qu'en étym. seconde comme on l'a vu plus haut.


  • ORVET, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1390 orveis (Jean Le Petit, Livre du miracle de Basqueville, éd. P. Le Verdier, p. 153, vers 131) ; 1581 orvez (Fauchet, Rec. de l'origine de la langue et poesie fr., livre II, chap. 8, p.95, note) ; 1765 orvet (Encyclop. t. 1). Orig. obsc. ; mot qui av. le xvie s. est seulement att. en Normandie, prob. dér. de l'a. fr. orb «aveugle», du lat. orbus, v. orbe, dans une croyance très anc. ce reptile passant pour aveugle, cf. le gr. τ υ φ λ ι ̃ ν ο ς, le lat. coecilia, caecula, mais aussi de nombreuses lang. mod., où cet animal reçoit son nom de l'adj. employé pour aveugle. Bl.-W.2-5 explique le -v-, comme dans verve < verba, par flottement du -b- à basse époque. Cependant, aucun des autres dér. de orbus ne connaît ce traitement phonét., cf. les formes en orb- ds FEW t.7, p. 390a. FEW, ibid. et p. 392a, note 19 y voit une forme issue du plus anc. or ver littéralement «ver aveugle» 1359-76 (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 52, 56), lui aussi du domaine norm., avec amuïssement du -r. Avec beaucoup moins de vraisemblance, on a proposé d'y voir un rattachement à l'a. fr. ort «sale», du lat. horridus «id.», cf. Moisy, s.v. orvère.


Lire également la définition des noms orvet et anvot afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Anguis fragilis - Angile - Anivet (patois auvergnat) - Blindschleiche (allemand) - Blindslang (néerlandais) - Borgne - Coupuèpe d’héhure (wallon) - Hazelworm (néerlandais) - Langou (berrichon) - Morvèt (wallon) - Nadel (languedocien) - Nièle - Orvège (wallon) - Ronde vièche (wallon) - Scorlet (wallon) - Serpent de verre - Slow worm (anglais) - Vendredi.

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Zoologie :

Une page très complète pour en apprendre davantage sur les caractéristiques de l'orvet,



Une autre page pour comprendre la reproduction de l'orvet et voir des photos de son hémipénis....

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Croyances populaires :

D'après François-Vincent Raspail, auteur de Histoire naturelle de la santé et de la maladie chez les végétaux et chez les animaux en général, et en particulier chez l'homme : suivie du formulaire pour une nouvelle méthode de traitement hygiénique et curatif, Volume 1 (1845) :


"Orvet, de oealis orbatus , petit reptile non venimeux, dont le peuple a au tant de peur que de la vipère ; en vertu de cet instinct inné, que les serpents ne sont pas seulement nuisibles par le venin qu'ils distillent. On a cru de cette espèce ce qu'on a cru de la taupe : Talpœ oculis coptœ. "Si l'orvet voyait !" dit le paysan dans sa superstition. De là est venue, sans doute encore, la fable du basilic, qui donne la mort, s'il vous voit le premier : plaisanterie qui s'est changée en croyance."

 

Dicton populaire : Quand l’orvet se prélasse sur sa roche, le mauvais temps est proche.


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François Daleau, auteur de Notes pour servir à l'étude des Traditions, Croyances et Supersittions de la Gironde (A. Belleier et Cie, 1889) collecte quelques informations supplémetnaires :


ORVET. - Noms vulgaires angile, nièle, vendredi. - Le vendredi est un serpent dont la morsure est mortelle, on le nomme vendredi parce qu'il ne mord que ce jour-là.

 

Selon P. Beck (1944), une légende désignait l’orvet comme « la septième fille de la vipère, plus dangereuse encore que sa mère » alors qu’il s’agit d’un lézard sans pattes totalement inoffensif.

 

Selon Danielle Musset, (qui précise dans une note que l'orvet est un anguidé) dans « Serpents : représentations et usages multiples », Ethnologie française, 2004/3 (Vol. 34), p. 427-434 :


"Une autre catégorie de serpent est identifiée : l’orvet (Anguis fragilis).  Décrit comme rose et inoffensif car non venimeux, il a pourtant la réputation d’être dangereux. Un dicton, très répandu aujourd’hui encore, s’applique à l’orvet et à la salamandre : « Si l’orvet y voyait, il descendrait un cavalier ». Certains le tuent quand ils le rencontrent."

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Selon le site http://tiliqua.wifeo.com/ :


"Bon nombre de croyances planent au-dessus de cette inoffensive petite bête : Beck, dans « L’aquarium et le terrarium » (1944), relate une croyance locale qui montre l’orvet comme « la septième fille de la vipère », plus venimeux que le serpent. Mais toutes ne sont pas négatives : dans les Deux-Sèvres on lui prêtait la capacité de siffler pour prévenir les paysans de la présence d'une vipère. Une croyance souvent attribué à différents lézards et qui a donné le nom de « sauvegarde » à certains d'entre eux et pas seulement en Europe (les grands tégus d’Amérique du sud par exemple)."

 

L'orvet passe, dans les Deux-Sèvres, pour éveiller par un coup de sifflet les moissonneurs sur le point d'être mordus par une vipère.

 

Dans le Limousin, on dit :


« Si lo vanuei ovio dous ovei e lou serpent sas dens, li aurio pus un chrétien »

Si l’orvet avait des yeux et la couleuvre des dents, il n’y aurait plus un vivant.


et : « Los madiaus sautom, ve far orage » = Si les orvets sortent, il va faire orage.

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Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Selon une croyance répandue, ce reptile saurien proche du lézard mais dépourvu de membres est aveugle depuis qu'il a prêté son unique œil au rossignol qui ne voulut jamais le lui rendre. Cette cécité était considérée comme plutôt heureuse car « si l'orvet voyait, homme sur terre ne vivrait ». On supposait aussi qu'il serait capable, s'il avait des yeux, de démonter un cavalier. Pour les Anglo-Saxons, l'orvet aurait ces morts gravés sur le ventre : « Si je pouvais entendre et voir, aucun homme ne pourrait me dominer ». L'orvet, en dépit de son caractère inoffensif, passait pour très venimeux, pouvant même lancer son venin à une grande distance. En Gironde, il était surnommé « vendredi » car il n'attaqait que ce jour-là : sa morsure (ou piqûre) était mortelle pour 'lhomme. En Suède, l'orvet ne mord qu'à midi. Selon des croyances françaises, le reptile à deux têtes : « L'une veille, tandis que l'autre dort », dit-on en Ille-et-Vilaine.

Le frapper avec un brin de fougère le tue net.

En dépit de sa mauvaise réputation, l'orvet, comme le lézard, veille sur celui qui dort dans la campagne : il siffle à l'approche d'une vipère (Deux-Sèvres).

Lorsque les orvets semblent paresseux et engourdis, ils annoncent la pluie (Vosges).

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Le lundi 15 avril 2019, vers 20h s'ouvre le cercle de tambour que j'anime à Frontenex. J'ai décidé de reprendre le travail druidique avec l'élément Feu que j'ai commencé en décembre et que j'ai interrompu en février. Sans savoir pourquoi, et alors que j'ai approfondi ce travail avec les éléments depuis deux ans déjà, ce soir, j'ai besoin d'insister sur la dangerosité potentielle de ce travail et de la nécessité de trouver des intermédiaires qui peuvent nous protéger. C'est pourquoi je propose de trouver un Animal de Pouvoir et un Guide qui peuvent être nos médiateurs dans ce travail passionnant avec les Éléments.

C'est, à ma grande surprise, l'Orvet qui se présente à moi. Cela fait des années que je n'ai pas entendu ce mot, peut-être même depuis la mort de Maman, car je me souviens qu'elle disait en voir souvent dans son enfance et je crois même que je n'ai entendu qu'elle parler d'orvets.

Celui que je vois est petit, luisant comme la boue et d'un gris sombre et lumineux, lisse et humide.

Au début, j'ai un peu de mal à comprendre en quoi il peut être spécialisé dans les Éléments, puis peu à peu, les informations arrivent :

  • dans cette boue et par sa couleur, il est connecté à la Terre et à l'Eau ;

  • il rampe et nage et est donc lié à l'horizontalité des éléments féminins ;

  • dans son nom OR-VAIS est contenu le feu et la "directionnalité" ;

  • l'orvet peut se redresser pour être dans la verticalité des éléments masculins ;

  • le sifflement de sa langue bifide le rattache à l'Air ;

  • et en tant qu'ourobouros, il symbolise l'éther.

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Contes et légendes :


Selon le site http://berry-traditions.com/accueil/les-legendes :


La légende du rossignol


C’était aux premiers âges du monde, sans doute peu de temps après la Création ; les rares animaux vivant alors sur la terre n’avaient qu’un œil. De ce nombre étaient le rossignol et l’orvet, cet inoffensif petit serpent de verre, à la queue si fragile, pas excessivement répandu, et que l’on rencontre dans les trous des vieux murs, parmi les pierres ou sous les broussailles des endroits humides. Or, il arriva que le rossignol fut convié aux noces. Était–ce aux noces du merle ou du papillon ? La légende est muette sur ce point. Toujours est–il que l’oiseau, voulant briller à cette fête, ne trouvait pas suffisante pour cela son admirable voix. Il alla voir l’orvet qui sommeillait dans la fraîcheur de l’ombre et lui tint à peu près ce discours : – Mon cher ami, je suis de noce, et comme il y aura une brillante assemblée, je désirerais faire bonne figure à la cérémonie. – Mais ta voix charmera tout le monde, répartit l’orvet. – Sans doute, cher ami, mais tous les convives seront–ils amateurs de chansons ?… Il y aura un bal après le festin, et c’est là surtout que je voudrais faire sensation. J’y rencontrerai le bouvreuil au jabot écarlate, le chardonneret au bec rosé encadré de vermillon, aux ailes pailletées d’or, la fauvette coiffée de noir… Que sais–je encore ?… Mon habit roux et terne ne se distinguera guère dans cette foule élégante… Il faut pourtant que je me signale de quelque façon… Tiens, par exemple, si tu voulais me prêter ton œil – que, sans faute, je te rapporterais le lendemain– si tu voulais me rendre cet éminent service, eh bien, je crois qu’il serait parlé de ton ami le rossignol !…

L’orvet, un brave cœur, plein d’obligeance, acquiesça à la demande de son voisin. Celui–ci, le seul être qui eût alors deux yeux, grâce à la complaisance du petit serpent, fut tellement admiré et adulé au festin et au bal qu’il ne put jamais se décider à restituer l’œil emprunté. Le pauvre orvet, victime de sa bonté, aveugle depuis cette époque reculée, a voué une haine terrible au rossignol et sa pensée est de reprendre le bien précieux qui lui a été si malhonnêtement ravi. Mais l’oiseau à la voix mélodieuse se tient sur ses gardes ; il ne dort plus depuis des siècles, ne voulant pas se laisser dépouiller à son tour. Craignant d’être surpris durant son sommeil, pour ne pas s’endormir, il égrène pendant des nuits entières ses sérénades aux étoiles.

E. JOUIN

Version solognote :


"Aux temps anciens, le rossignol n'avait qu'un œil. L'anvot itou n'avait qu'un œil, et ils étaient copains comme cochons. Mais voilà que le rossignol est prié un jour à la noce, et il dit comme ça à l'anvot : Prête-moi ton œil, mon camarade, je te le rendrai sans faute. Et il va à la noce, fier comme un paon d'avoir deux yeux (mais le paon, sur sa queue, en a bien davantage). Et il revient, et l'anvot lui réclame son œil. Ton œil ? Quel œil ? Par mon père et par ma mère, je ne sais pas ce que tu veux dire. Il était rudement chenille, ce rossignol ! En attendant, l'anvot restait aveugle, et malcontent comme tu peux croire. Et il siffle au bec du rossignol :

- Je mangerai tes petits dans l'œuf !

- Voire, dit l'autre. Je bâtirai mon nid, si haut, si bas, que tu ne le trouveras pas. C'est depuis ce temps-là qu'au pied de chaque buisson où un rossignol a fait son nid, on ne peut manquer, en cherchant bien, de découvrir dans l'herbe, un anvot.’’

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Selon Henri Pourrat dans Le trésor des contes (




Littérature :


L'Orvet et le Lézard


Pourquoi craindre ainsi la vipère ? Disait à l’innocent lézard Le gentil orvet, son compère, Qui se trouvait là par hasard. Il te serait toujours facile, Dans le péril, de t’esquiver, Toi des sauriens le plus agile. — Il ne sert à rien, de braver Cet ennemi qui vous fascine. Déjà son regard est affreux,

Mais son dard est plus dangereux, Et tu sais bien qu’il assassine.


Jean-Napoléon Vernier, "L'Orvet et le Lézard" in Les fables, pensées et poésies (1865)

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"Le cou non serré dans un col presque haut mais peu empesé, d'où s'échappait, mince comme un orvet, une cravate en foulard bronzé, sur la chemise à plis"


(André Gide, auteur de Les Caves du Vatican, 1914, page 822).

 

Maurice Genevoix, par la voix du vieux Touraille, au chapitre III de Raboliot (1925) rappelle une superstition de Sologne : celle des nœuds de serpents et du diamant bleu :


"Et il [Touraille] contait : Tous les ans, au 13 de mai, les côleuvres, les anvots*, les aspics, tous les serpents de la Sologne s'en vont rampant vers une étang des bois : une étang noire, sauvage [...] Alors ils bavent tertous, une bave brillante comme la rosée, qui se forme en-dessour de leur langue."

 

"Une chaîne d'or souple, avec un médaillon, s'engluait entre les mamelles, mais scintillait purement sur le cou, autour de la nuque, comme un orvet d'or."


Jean de La Varende dans L'Homme aux gants de toile, 1943, page 142.

 

Et je ne parle pas des rampants, localement appelés vlains, qu'il s'agisse de la grande jaune de deux mètres, d'un malheureux orvet ou même d'un gros lombric de terreau !


Hervé Bazin auteur de Le Cri de la chouette, 1972, p. 229.

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GLISSEMENTS D’UN ORVET


"J’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir" (1)

Quel bel alexandrin pour ce serpent de verre !

Fargue qui l’écrivit le cacha sous la lampe

Parmi des vers défaits des voix aveugles étranges

« Un nocturne subtil » disent les exégètes…


Lampe depuis longtemps n’est que fenêtre éteinte

La barque de la nuit s’est enlisée sans bruit

Mais ce dimanche encor premier jour de l’hiver

J’ai vu l’orvet glisser sous l’abat-jour d’un vers


Jean-Jacques Dorio : http://dorio.blog.lemonde.fr/2008/12/23/glissements-dun-orvet/


(1) : Léon-Paul Fargue, "Nocturne" in Poésies, 1919.

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L’Orvet et le Moineau


un orvet partageant le même lopin qu’un moineau lui en recherche d’insectes l’oiseau de graines tous deux aux aguets demeurant se plaignaient de leur commun ennemi le chat du voisinage qui à tout moment les rejoignant en ces parages ferait cesser leur clabaudage…

ce matou c’est un vicieux il ne joue jamais franc-jeu alors que ses capacités musculaires mériteraient un combat à la régulière de toute façon dit le moineau vae victis malheur au vaincu…

tout beau l’ami parle pour toi ta faculté de t’envoler juste au moment ou la griffe alors que moi si j’avais conservé mon état de lézard mais chose rampante devenue tu concevras que plus moi que toi doit craindre le félidé c’est faux répondit l’oiseau si l’on se réfère à la statistique nous sommes les plus châtiés c’est un massacre nous périrons c’est vrai mais selon votre population notablement s’amoindrit l’addition d’ailleurs votre présence à mes côtés rassurante à plus d’un titre prouve que vous le prenait pour pitre ce greffier qui ne cesse de nous épier…

ils eussent mieux fait pris par leur dialogue de se méfier de celui qui s’approchait s’interrogeait sur lequel jeter son dévolu c’était midi il en irait selon son appétit il pensa au moineau mais ses plumes indigestes s’agissant du faux serpent il n’a d’appétence pour ces gens mais en vieux sage se rappelait la fable alors qu’un seul bond lui suffisait pour sa pitance assurer cependant le dialogue des deux créatures prenant une drôle de tournure amusé il les écouta se plaindre de lui en particulier…

le piaf sans cervelle mais craintif avait remarqué l’approche de l’oisif en fit part à l’orvet certain qu’il se défilerait aussi fut-il surpris lorsqu’il se ravisa car si l’oiseau d’en haut connaît le lopin il n’en suspecte ses souterrains il lui sera facile de s’y faufiler une fois l’alerte donnée par l’emplumé qui selon la statistique le prit au mot lui dit qu’il ferait face ne ferait pas honte à ceux de sa race se débiner sans avoir jeté son venin le moineau en sourit olympien lui descendant de titis parisiens malgré la statistique assurerait ce risque relèverait ce challenge lui paraissant à ses yeux ronds et malicieux avantageux…

mais le danger approchant il fallut songer aux modalités d’un affrontement singulier dont le signal donné serait du chat l’antépénultième bond alors on verrait qui le plus prompt il comptait sur ses ailes qui jusqu’à ce jour ne lui avaient jamais joué de vilain tour ainsi que sur la lenteur de la chose rampante…

ni l’un ni l’autre ne survécut le lanceur d’alerte le premier succomba il n’eut pas le temps d’aviser son compère quant à l’orvet la terreur le mithridatisa…

les palabres ont leurs saisons il faut le savoir quand le danger est là son seul repoussoir c’est de s’abriter quand il est encore temps et ne pas essayer d’affronter l’élément…

de jeunes imbéciles jouent à tromper la mort à un réel danger exposent leurs frêles corps est-ce de l’audace de l’épaisse bêtise de la forfanterie de la crasse sottise cet écart de côté au tout dernier moment si non réussi ils le paient très chèrement…


Henri CACHAU

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