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La Salsepareille

Dernière mise à jour : 28 août



Étymologie :


  • SALSEPAREILLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1575 salzeparille (A. Thevet, Cosmographie universelle, XXI, 11 ds Hug.) ; 1585 salse pareille (N. Du Fail, Contes et disc. d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 45). Empr. au port. salsaparrilha (dep. le xvie s., D. F. Ferreira ds Mach.), lui-même empr., avec altér. due à l'infl. de salsa « persil », à l'esp. zarzaparrilla « salsepareille », comp. de zarza « ronce » et de parrilla « treille », dér. dimin. de parra « id. », zarza et parra étant d'orig. inc., prob. préromane (v. Cor. et FEW t. 21, p. 181b et t. 7, p. 662a).


Lire également la définition du nom salsepareille pour amorcer la réflexion symbolique.


Selon Wikipedia, "L’étymologie populaire attribue son nom au fait que les chasseurs fatigués déterraient sa racine et la mangeaient, trouvant ainsi l’énergie pour « chasser pareil »".


Autres noms : Smilax aspera - Ariège - Escamona - Gramon de montagne - Langue de chat - Liseron épineux - Liset - Piquant - Racine de lapin - Rin-Vierge - Saliège - Smilax rude -

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Botanique :


Description de cette liane sur le site de l'Université de Jussieu à consulter ici.

 

D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"La salsepareille est une plante grimpante des régions méditerranéennes. Ses feuilles coriaces ont la forme d'un cœur étiré. Dès la fin de l'été elle fleurit en grappes de fleurs blanches qui se transforment peu après en des baies brun-rouge et toxiques.

C'est une plante râpeuse qui griffe les bras et les jambes au moyen d'une multitude de petits crochets recourbés, qui hérissent à la fois ses tiges et ses feuilles.


Pourquoi fait-elle ça ? Cette plante est parfaitement équipée pour la randonnée sur terrain sec, dans les garrigues et le maquis. Elle grimpe sur les buissons grâce à ses vrilles tire-bouchonnées, et s'agrippe de toutes ses griffes sur les plantes plus hautes qu'elle, comme un ours qui grimpe aux arbres.


Un remède contre l'eczéma : Ses racines peuvent être prescrites en cas de rhumatisme, et contre certaines maladies de peau comme l'eczéma.


Ça chassepareille ! Il existe au Canada une salsepareille qui donne de l'énergie et tient éveillé. S'agirait-il de la plante que les Schtroumpfs consomment et recherchent tout particulièrement ? Chez nos cousins du Québec, elle s'appelle chassepareille."

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Utilisation culinaire :


François Couplan, dans son ouvrage intitulé Le régal végétal : plantes sauvages comestibles (Vol. 1. Éditions Ellebore, 2009) présente quelques recettes à base de salsepareille :


Les jeunes pousses de la Smilax aspera sont comestibles crues ou cuites et leur goût est agréable. En Espagne, elles sont parfois grignotées crues, telles quelles. En Italie et en Turquie, on les sert bouillies, avec de l'huile d'olive et du citron et on en fait des omelettes. On les consomme également en Bosnie. Dans le Midi de la France, les fleurs sont mises dans l'eau-de-vie avec un sirop de sucre pour faire une liqueur. Les racines serviraient à préparer une boisson en Espagne ("zarzaparilla"). On ferait parfois, en Sicile de la confiture avec les fruits mûrs.

Les racines de salsepareille ont été employées en médecine comme dépuratif, diurétique et tonique en Europe méridionale. Mais les fruits rouges contiennent des saponines et peuvent provoquer des troubles digestifs et sanguins (hémolyse).

Les jeunes pousses d'espèces locales sont couramment consommées, après cuisson, au Japon. On les mélange souvent avec des noix ou des graines écrasées. Les racines de plusieurs espèces américaines contiennent de l'amidon que les Indiens extrayaient. La racine était broyée et lavée à l'eau ; celle-ci était recueillie dans un récipient au fond duquel se déposait l'amidon. Le résidu a une couleur rougeâtre. on le mélangeait avec de l'eau chaude pour faire une sorte de gelée. Toujours en Amérique, les racines étaient coupées en morceaux et mises à fermenter avec de la mélasse, de l'écorce de sassafras et de l'eau pour produire une "root beer" (bière de racines).

Les Chinois mangeaient les racines d'une espèce locale riche en amidon (Smilax china).

Les racines de certaines salsepareilles d'Amérique tropicale contiennent une huile essentielles, des matières amylacées, une résine et des saponines : on les utilise dans l'industrie alimentaire pour former de l'écume dans les boissons gazéifiées et dans la bière. Les fruits de quelques espèces américaines sont comestibles.

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Bienfaits thérapeutiques :


A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :


Salsepareille (60 grammes). Plante de la famille de l'asperge.


VERTUS : Elle a le goût de la cannelle, du girofle, de la muscade mêlés, ainsi que l'odeur ; on s'en sort comme aromate dépuratif dans le rhumatisme sciatique, les maladies vénériennes, en tisane, mais n'est pas très active.

 

Selon le site therapeutesmagazine.com :


La salsepareille contient une multitude de composés chimiques végétaux qui auraient un effet réellement bénéfique sur le corps humain.

Les composés chimiques connus sous le nom de saponines peuvent aider à réduire la douleur articulaire et les démangeaisons de la peau, et aussi tuer les bactéries.

D’autres composés chimiques peuvent aider à réduire l’inflammation et à protéger le foie. Il est important de noter cependant que les études sur l’homme pour tenter de prouver ces bienfaits sont parfois (trop) anciennes.

Mais les études mentionnées ci-dessous portent sur les composants actifs individuels de cette plante, des études cellulaires individuelles ou des études sur les souris. Bien que les résultats soient très encourageants, des études sur l’homme sont nécessaires.


1. Psoriasis : Les bienfaits de la racine de salsepareille dans le traitement du psoriasis ont été documentés il y a des décennies. Une étude a révélé que la sarsapareille améliorait considérablement les lésions cutanées chez les personnes atteintes de psoriasis. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’un des principaux stéroïdes de la salsepareille, appelé sarsaponine, est capable de se lier aux endotoxines responsables des lésions chez les patients atteints de psoriasis et de les retirer du corps.


2. Arthrite : La salsepareille est un puissant anti-inflammatoire. Ce facteur en fait également un traitement utile pour les affections inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde et d’autres causes de douleurs articulaires et l’enflure causée par la goutte.


3. Syphilis : La salsepareille a montré une activité contre les bactéries nocives et d’autres micro-organismes qui ont envahit le corps. Bien qu’elle ne fonctionne peut-être pas aussi bien que les antibiotiques et les antifongiques modernes, elle est utilisée depuis des siècles pour traiter des maladies graves comme la lèpre et la syphilis. (La syphilis est une maladie sexuellement transmissible causée par une bactérie. La lèpre est une autre infection dévastatrice causée par les bactéries.)

L’activité antimicrobienne de la salsepareille a été documentée dans des études récentes. Un article a examiné l’activité de plus de 60 composés phénoliques différents isolés à partir de la salsepareille. Les chercheurs ont testé ces composés contre six types de bactéries et un champignon. L’étude a permis d’identifier 18 composés qui ont démontré des effets antimicrobiens et contre le champignon.


4. Cancer : Une étude récente a montré que la salsepareille avait des propriétés anticancéreuses et ce pour plusieurs types de cancers chez la souris. Des études précliniques sur les tumeurs du cancer du sein et le cancer du foie ont également montré les propriétés antitumorales de la salsepareille. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si la salsepareille peut être utilisée dans la prévention et le traitement du cancer.


5. Protéger le foie : La salsepareille a également montré des effets protecteurs sur le foie. Des recherches menées sur des rats atteints de lésions hépatiques ont révélé que les composés riches en flavonoïdes de la salsepareille étaient capables d’inverser les dommages au foie et de l’aider à mieux fonctionner.


6. Améliorer la biodisponibilité des autres suppléments : En d’autres termes, on pense que les saponines présentes dans la salsepareille augmentent la biodisponibilité et l’absorption des autres plantes.

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Bibliographie sur les effets de la salsepareille (proposée par le site amelioretasante.com) :


  • Jiang, J., Wu, F., Lu, J., Lu, Z., & Xu, Q. (1997). Anti-inflammatory activity of the aqueous extract from Rhizoma smilacis glabrae. Pharmacological Research36(4), 309–314. https://doi.org/10.1006/phrs.1997.0234

  • Di, T. T., Ruan, Z. T., Zhao, J. X., Wang, Y., Liu, X., Wang, Y., & Li, P. (2016). Astilbin inhibits Th17 cell differentiation and ameliorates imiquimod-induced psoriasis-like skin lesions in BALB/c mice via Jak3/Stat3 signaling pathway. International Immunopharmacology32, 32–38.

  • https://doi.org/10.1016/j.intimp.2015.12.035

  • Kim, J. H., Kismali, G., & Gupta, S. C. (2018). Natural Products for the Prevention and Treatment of Chronic Inflammatory Diseases: Integrating Traditional Medicine into Modern Chronic Diseases Care. Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine. Hindawi Limited. https://doi.org/10.1155/2018/9837863

  • She T, Zhao C, Feng J, et al. Sarsaparilla (Smilax Glabra Rhizome) extract inhibits migration and invasion of cancer cells by suppressing TGF-β1 pathway. PLoS One. 2015 ; 10 (3) : e0118287. Published 2015 Mar 5. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0118287

  • Xu, S., Shang, M. Y., Liu, G. X., Xu, F., Wang, X., Shou, C. C., & Cai, S. Q. (2013). Chemical constituents from the rhizomes of Smilax glabra and their antimicrobial activity. Molecules18 (5), 5265–5287. https://doi.org/10.3390/molecules18055265

  • Xia, D., Fan, Y., Zhang, P., Fu, Y., Ju, M., & Zhang, X. (2013). Protective effects of the flavonoid-rich fraction from rhizomes of smilax glabra roxb. on carbon tetrachloride-induced hepatotoxicity in rats. Journal of Membrane Biology246 (6), 479–485. https://doi.org/10.1007/s00232-013-9560-9

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Le site du zoo de Montpellier propose une fiche pédagogique qui précise les éléments suivants :


Dans de nombreux pays, la racine de salsepareille est considérée comme un aphrodisiaque. Elle est également utilisée pour traiter certains troubles liés à la ménopause. Cette plante contient des saponines stéroliques qui permettent de synthétiser des hormones sexuelles. En 1939, aux USA, un professeur de chimie organique réussit à fabriquer de la progestérone à partir de cette plante. Ses graines ou drupes ne peuvent germer qu’après avoir été attaquées par les sucs digestifs des oiseaux. Ils contribuent ainsi à disséminer l’espèce par ornithochorie.

 

Selon Anne-Laure Rigouzzo, auteure de "Plantes de femme. Corps et sang féminin" (paru dans la revue Écologie Humaine XI (I) : 85-96, janvier 1993) :


Les remèdes postnataux : Plusieurs plantes calment les "douleurs de l'enfantement". Ainsi, après l'accouchement, procède-t-on à des lavages internes de la matrice, avec des décoctions de fleurs de mauve afin "d'adoucir et de nettoyer". Comme sédatif utérin, sont également conseillées les infusions de framboisier et de salsepareille (Smilax aspera). Ces soins ont pour but de rétablir le cycle du sang en veillant au bon fonctionnement de la matrice.

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Utilisations traditionnelles :


Marie-Joseph Dubois, dans un article intitulé "Ethnobotanique de Maré, Iles Loyauté (Nouvelle Calédonie) (Fin) . (In : Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 18, n°9-10, Septembre-octobre 1971. pp. 310-371) rend compte de l'usage de deux Smilax à l'autre bout de notre monde :


Smilax orbiculata Lab., Liliacée Asparaginacée = aeo. Liane « salsepareille » venant dans le Hnahnerec et le woc. Il sert à faire les baguettes wa-moc destinées à fouetter les jeunes. — Elle sert à faire un piège à poisson, portant le même nom d'aeo. Ce piège est fait pour rester longtemps dans la mer. Il est de forme circulaire pouvant atteindre un diamètre de 2 mètres, aplatie, avec une ouverture au centre de son toit, et un couloir descendant verticalement. On construit tout autour une murette pour le caler ; on l'appâte. Le poisson pour y pénétrer y descend verticalement ; mais quand il est affolé, il fuit horizontalement. Tous les jours, on visite le piège, on sagaie le poisson qui s'y trouve, et on réappâte. Cette nasse se plante : can o re aeo.


Smilax purpurata Forst., Liliacée Asparaginacée = waceneng(o) . Liane « salsepareille » poussant dans le hnahnerec et le woc. On en fait également des baguettes wamoc pour corriger les jeunes. — On en fait des nasses pour attraper les langoustes.


Spinax sp. = waro. Liane « salsepareille ». Sert à faire les nasses (pour prendre les langoustes), thugoc (pour les poissons ; elle est semblable à la nasse aeo, mais avec un fond plat), wakeo pour prendre le poisson wajaea — « poisson licorne » Naso sp. Hepatidae). — Waro est le nom du yaac des si Neye au rivage de Leon. C'est une stalagmite dans une petite grotte de l'arrière-pays de la plage. Il a deux mèches de cheveux immenses, comme des bras de poulpe. Il est en relation avec les deux filles Waeki wawen et Waeki xeroen, qu'il pétrifia de peur sur la plage, en les arrêtant dans leur fuite avec ses cheveux.

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Croyances populaires :



Herbe favorite des « petits hommes bleus » le liseron épineux purifie et apporte de la joie. En cas d’ennuis financiers, brûlez ses racines broyées et vous retrouverez aussitôt votre sérénité.

Les fleurs de salsepareille s’inscrivent dans les charmes d’amour passion et d’attachement avec tout ce que cela peut entraîner : attitude théâtrale, cris, pleurs, exubérance des mots. La plante est aussi sollicitée pour attirer l’argent, les faveurs des notables et faciliter l’ascension sociale.

 

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Symbolisme :


Sédir dans Les Plantes magiques (1ère édition 1901 ; Symbiose Éditions, 2020) nous rappelle la signature planétaire de la Salsepareille :


- La racine Mercure dans Cancer. Son infusion est dépurative, sert contre les maladies de Vénus et l'obésité.

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Salsepareille (Smilax aspera) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Jupiter

Élément : Feu

Pouvoirs : : Passion - Attachement - Gains matériels.


Utilisation magique : Les petites inflorescences blanc crème entrent dans les charmes d'amour. C'est surtout en Europe centrale et en Ukraine que ces « liserons épineux » ont été beaucoup utilisés, jusqu'à une époque relativement récente, semble-t-il. Sachons cependant que la forme d'« amour » à laquelle se rapportent les Salsepareilles est rarement de tout repos : il s'agit d'amour-passion, d'amour-attachement, en général accompagné d'une mise en scène théâtrale et dramatique. Dans la région de Karlova Studánka, en Tchécoslovaquie, on dit d'un couple qui passe son temps à se battre et à se réconcilier : « Ceux-là mangent la Salsepareille en salade ! »

Pour attirer l'argent, c'est la racine qui est employée ; on la broie finement, on la mêle à d'autres poudres (quatre-épices, paprika, cannelle, plus rarement bois de santal) et on répand la mixture dans la maison, la boutique ou l'échoppe.

Sur les marchés de Transylvanie, juste avant la Seconde Guerre mondiale, les rebouteux-herboristes vendaient des flacons renfermant trois baies rouges de Salsepareille en suspension dans un alcoolat de feuilles et de fleurs de la même plante ; ces flacons étaient des talismans pour les populations locales.

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Plante diétée dans la forêt des Vouillands le 24 mai 2021 :


« Je suis la Salsepareille. Le cœur de mes feuilles s'enroule dans un geste d'amour autour de mon tuteur sans qui je ne pourrais m'élever vers la lumière. La spirale de ma tige épouse les circonvolutions énergétiques qui entourent toute vie. Je dessine ainsi l'aura de mes partenaires, la rendant visible à celui qui sait voir.

-2 merles se répondent - la pluie fait frissonner les feuilles -

J'offre la clé des sous-bois à celui qui veut ouvrir la porte des mondes magiques et silencieux, des plantes arbustives et rampantes.

Mon trajet est une danse langoureuse qui permet d'assouplir la colonne vertébrale des humains et de leur procurer la joie du mouvement lent et organique. D'une certaine manière, je suis une plante du Continuum Movement dont tu peux t'inspirer pour créer de nouveaux exercices dans la lignée d'Emilie.

Mais n'oublie pas que j'ouvre aussi la porte des sous-bois où règnent les mousses et les champignons, deux univers complets à découvrir.

Je peux favoriser les rêves chamaniques si tu fabriques avec mes feuilles un coussin de sommeil qui t'emportera, par analogie, dans le monde des sous-bois de l'inconscient, cette strate infime et infinie à la fois où règnent la magie sympathique et la guérison psychique. »

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Symbolisme alchimique :


Sur le site www.elixalp.com, Toni Ceron présente ainsi les vertus de l'élixir spagyrique de la salsepareille :


L’Élixir spagyrique de Smilax aspera s’adresse à celui qui retourne dans son fond impénétrable aux diverses cachettes après avoir attiré par sa grande vitalité et sa plastique extérieure une ou plusieurs liaisons. Ces liaisons démarrent très fort, pareilles à des brandons de feu dans l’atmosphère ; elles sont ensuite ramenées dans les mondes aqueux de l’émotion et du souvenir. Les aspects subtils de l’élément masculin, les feux de la volonté, sont tempérés dans les eaux de l’élément féminin passif et inchangeable. Apparente volubilité chez celui ou celle qui au fond reste accroché à un triste train-train, à des marottes de fonctionnaire où rien ne change vraiment. Troubles urinaires, peau flétrie et plissée, éruptions suintantes peuvent être des symptômes apparents.

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Mythologie :


Dans L'Esprit des fleurs (Éditions Cheminements, 2002), Hélène Dubois-Aubin nous rappelle le lien entre Éros et la salsepareille :


Autre rescapée des dommages causés par les flèches d'Éros, la nymphe Smilax, tombée éperdument amoureuse du mortel Krobos, fut métamorphosée en plante grimpante proche de l'asperge, la salsepareille.

 

D'après le site Laboratoire 4e :


« L’histoire de Crocus et Smilax » : Plusieurs versions existent concernent la légende de Crocus et Smilax.

– Dans les Métamorphoses d’Ovide – légendes traditionnelles grecques et romaines, Crocus est décrit comme un très bel homme passionnément amoureux de l’inaccessible nymphe Smilax. Smilax insensible au charme de Crocus le transforma en fleur. Le crocus, rivé au sol, fut ainsi condamné à contempler, sans jamais pouvoir s’unir à elle, la sauvage Smilax… La Smilax aspera n’est autre que la salsepareille, liane commune de la garrigue provençale. En Provence, on raconte que Smilax a changé d’avis, elle est tombée sous le charme de Crocus et chaque nuit d’octobre, en secret elle le rejoint. Les safranières de Provence sont le témoin de ces rencontres. De leur amour naîtrait les stigmates rouges au cœur des fleurs mauves.

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Tony Goupil, dans un article intitulé "Croyances phytoreligieuses et phytomythologiques : plantes des dieux et herbes mythologiques" (Revue électronique annuelle de la Société botanique du Centre-Ouest - Evaxiana n°3 - 2016), cherche à déterminer les plantes associées par leur dénomination aux divinités antiques, même mineures :


Dans le Songe de Poliphile, célèbre fiction de la Renaissance, Colonna nous raconte cette anecdote de la métamorphose de Menthe en plante : « Je voyais Menthe, la brûlante, transmuée en plante aromatique par la mère de Proserpine ; je voyais la malheureuse Smilax, portant la fleur en laquelle elle fut changée pour l’amour de Crocus son bien-aimé. ».

Smilax, justement, fut également une nymphe changée en plante. Jeune nymphe, Smilax était amoureuse du jeune Krokos. Ce dernier ne l’aimant pas, la jeune femme demanda à être métamorphosée en plante. C’est ainsi qu’elle fut métamorphosée en plante grimpante, le liseron épineux (Smilax aspera). Smilax est donc un bon exemple d’antonomase. De son côté Krokos fut changé en plante aromatique, le safran, d’où le nom latin de Crocus sativus.

[...] Tous ces « phytonymes théonymiques », pour reprendre l’expression heureuse de Françoise Gaide, ont beaucoup intéressé les auteurs et savants de la Renaissance, qui revisitèrent les écrits antiques. Comme Jacques et Paul Contant, deux apothicaires poitevins du XVIe siècle qui mentionnent ces métamorphoses de nymphes en plantes dans leurs Commentaires sur Dioscoride : « Le Smilax à prins son nom de l’infante Smilax, laquelle pour le grand amour qu’elle portoit au jouvenceau Crocus fut convertie en ceste plante de smilax".

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Littérature :


Laure Gac, auteure d'un ouvrage pour la jeunesse intitulé Le Pays merveilleux : les contes ont une histoire (Éditions Lieu commun, 1986) rapporte une recette à base de salsepareille qui procure le don d'ubiquité :


La proposition fut mise aux voix et approuvée. Restait à trouver le moyen de rejoindre en peu de temps d'autres terres d'exploration. La responsable de l'expédition ne se déplaçait jamais sans un mémento qui lui servait à noter, au hasard des circonstances, des titres de contes, des péripéties inédites, des formules magiques. Ce petit carnet lui rendait ordinairement de grands services dans ses relations avec les petits enfants.

« Voyons, voyons... "Déplacement instantané"... L'ennui, avec les recettes de magie, c'est qu'on vous réclame toujours des ingrédients bizarres, du venin de vipère, de la bave de crapaud... A défaut, une plume de l'Oiseau bleu. - En voilà une ! » L'adolescente romantique brandissait triomphalement une plume à reflets métallisés, d'une magnifique couleur bleu outremer.

Tous les yeux s'arrondirent ; on attendait une explication.

« C'est mon grand-père qui m'a fait ce cadeau, quand j'avais quatre ans. Je l'ai conservée précieusement jusqu'à ce jour, mais je la sacrifierai volontiers dans l'intérêt commun.

- Puisque nous sommes treize, il nous faudrait aussi treize fois treize baies de salsepareille. Ça fait beaucoup, et de plus j'ignore tout de la botanique. »

Le vieux monsieur se montrait décidément un homme de ressource :

« La salsepareille est cette liane griffue à petites feuilles griffues en forme de cœur, si commune dans les garrigues.

Les Schtroumphs adorent le sirop de salsepareille, précisa la gamine en se passant la langue sur les lèvres.

- Petite malheureuse ! Cette plante est un redoutable purgatif. »

Quand on eut réuni la quantité de baies nécessaire, l'apprentie magicienne décrivit la suite des opérations :

« Inscrire secrètement, sur une feuille de papier, le nom du lieu où l'on désire être transporté... »

Et chacun des participants nota son vœu sans rien en dire à ses voisins.

« ... Le papier sera brûlé en même temps que les éléments précédemment réunis... Attendez ! Nous devons d'abord tracer autour de nous un cercle, à l'aide de pierres blanches.

- Ça tombe bien ! J'en ai plein mes poches. J'ai récupéré tous les cailloux du Petit Poucet. »

La fillette sembla ravie de son bon tour, mais sa mère se désolait :

« Ces pauvres enfants ne retrouveront pas leur chemin !

- T'en fais pas, maman ! On peut rien changer à l'histoire, puisque c'est écrit ! »

Le rituel magique imposait encore un petit cérémonial qui n'alla pas sans difficulté pour les personnes d'un certain âge. Il fallait pivoter sept fois avant de disparaître pour réapparaître dans un autre lieu. La naïve sorcière donna le signal... Puis, ce fut chacun pour soi.

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Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque à plusieurs reprises la Salsepareille :

30 novembre

(Près de Gorbio)


La salsepareille d'Europe - le smilax âpre : liane barbelée d'un délicieux goulag... Elle immobilise les plantes du sous-bois. Elle ligote les arbres comme les lilliputiens Gulliver.

Ses feuilles hérissées d'épines sont tantôt sacré-cœurs et tantôt fers de lance. Ses fruits sont des grappes de sang. L'espèce, dit-on, servit à tresser la couronne du Christ au supplice.

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Arts visuels :


D'après Antoine Buéno, auteur d'un ouvrage intitulé Le petit livre bleu - analyse critique et politique de la societé des Schtroumpfs (Éditions Hors collection, 2011), l'anatomie du schtroumpf est lié à son régime alimentaire et en particulier à son attirance pour la salsepareille :


Le schtroumpf a aussi un petit nez sans narines apparentes. On peut penser qu'il ne respire pas par le nez. Ce que confirme l'étude du reste de son anatomie. En effet, le tronc du schtroumpf a la forme d'une poire. Son buste va en s'élargissant pour s'ouvrir sur un ventre bombé. Sa cage thoracique ne peut donc laisser place à des poumons performants. D'autant moins que le schtroumpf est herbivore (il se nourrit presque exclusivement de salsepareille, de baies et de baba au schtroumpf) et doit disposer, en tant que tel, d'un estomac volumineux et puissant, ainsi que d'un long tube digestif, ce qui occupe du volume. A l'instar de certaines salamandres et grenouilles, le schtroumpf pourrait donc respirer par la peau.

[...]

Dès le premier album, il est établi que "le pays des schtroumpfs se trouve loin, très loin d'ici, et bien rares sont les humains qui ont pu y arriver..." Ce qui se comprend puisque "seuls les schtroumpfs connaissent l'emplacement du village." Damien Boone remarque que les indices qui permettraient de le localiser sont rares : c'est un endroit où se trouve de la salsepareille, de l'or (le schtroumpf mineur en extrait dans Le Schtroumpf financier), des volcans éteints à deux jours de marche de schtroumpf (Le Cosmoschtroumpf), les hivers y sont blancs et les schtroumpfs côtoient un Moyen Âge européen.


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