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L'Oliban

Dernière mise à jour : 8 avr.



Étymologie :


  • OLIBAN, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1240 olibanum (The Chirurgia of Roger of Salerno, éd. D. J. A. Ross, 253 v°ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 244 : Olibanum, c'est gros encens) ; xiiie s. (Simples medecines, éd. P. Dorveaux, § 854 : Olibanum est blanc encens) ; 1314 oliban (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1817). Empr. au lat. médiév. olibanum «id.» (fin du xe s., Grégoire V ds Latin. ital. Med. Aev. ; 1033 ds Du Cange), lequel est à son tour empr. soit au gr. λ ι ́ β α ν ο ς «encens», avec agglutination de l'art. déf. ο ̔: ο λ ι ́ β α ν ο ς (Littré ; FEW t. 5, p. 293b critiquant l'hyp. suiv. ; Lar. Lang. fr.), soit à l'ar. uban «encens», avec agglutination de l'art. déf. al : al-uban (v. Devic, p. 54 et Lammens, pp. XLIV et 185-186, qui critiquent l'hyp. précédente ; Lok. n°1331). Le gr. λ ι ́ β α ν ο ς est lui-même empr. à une lang. sémit. (cf. l'hébr. lebhōnā h, le punique lebōnat « encens » [Frisk ; Chantraine] et leur corresp. ar. lubān).


  • ENCENS, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1135 (Couronnement Louis, 730 ds T.-L.); 1626 plur. fig. (Pichou, Poésies sur la mort de Théophile ds Livet Molière). Empr. au lat. chrét. incensum « toute matière brûlée en sacrifice, encens ».

Lire également la définition des noms encens et oliban pour amorcer la réflexion symbolique.

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Selon Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Le Mercure Dauphinois, 2007) :


Étymologie : Grec : Libanos.

Arabe : Lobân "être blanc"

Hébreu : Lebonah "blanc comme du lait"

Égyptien :S-ntr ou sentjer qui peut être traduit par "ce qui fait connaître Dieu" ou "ce qui révèle la nature divine"

Latin : Incendere qui signifie "ce qui est brûlé" donne son affinité avec l'élément Feu, le feu divin qui purifie et éclaircit l'esprit.


Autres noms : Boswellia carterii - Boswellia sacra - Arbre à encens - Encens mâle -

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Botanique :


Voilà comment Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Le Mercure Dauphinois, 2007) présente l'encens ou oliban :


Identité botanique - Composition biochimique : Le nom latin de la plante est Boswellia carterii.


C'est un arbre - arbuste dont le genre comprend une vingtaine d'espèces, exsudant comme la myrrhe une gomme-résine. De la famille des Burséracées, l'arbre du boswellia pousse sous le soleil brûlant des déserts entourant la Mer Rouge (Somalie, Éthiopie, Yémen...). L'arbre à encens est un arbre au feuillage touffu et aux fleurs blanches ou roses pâle pouvant atteindre près de 5 mètres de hauteur. Sa résine, obtenue par incision de l'écorce, également appelée "larmes de Somalie" se présente sous forme de petites larmes blanches à jaune pâle, poussiéreuses, cireuses ou translucides. Elle est distillée pour donner une Huile Essentielle transparente et de consistance très fluide.

Elle contient environ 75 à 80% de monoterpènes, 6 à 8% de sesquiterpènes, 5% de monoterpenoles, 2% de cétones aux propriétés désinfectantes atmosphériques, décongestionnantes des voies respiratoires, immuno-stimulantes, antalgiques, tonifiantes, astringentes et cicatrisantes de la peau.

 

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Croyances populaires :


Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


LIBANOMANTIE. - Divination qui se faisait par le moyen de l'encens. Voici, selon Dion Cassius, les cérémonies que les anciens pratiquaient dans la libanomantie. On prend, dit-il, de l'encens, et, après avoir fait des prières relatives aux choses que l'on demande, on jette cet encens dans le feu, afin que sa fumée porte les prières jusqu'au ciel. Si ce qu'on souhaite doit arriver, l'encens s'allume sur-le-champ ; quand même il serait tombé hors du feu, le feu semble l'aller chercher pour le consumer ; mais si les vœux qu'on a formés ne doivent pas être remplis, ou l'encens ne tombe pas dans le feu, ou le feu s'en éloigne et ne le consume pas. Cet oracle, ajoute-t-il, prédit tout, excepté ce qui regarde la mort et le mariage.




Symbolisme :


Jacques Brosse dans La Magie des plantes (Éditions Hachette, 1979) consacre dans sa "Flore magique" un article à l'Encens :


Qu'il y ait une magie de l'encens, ne suffit-il pas d'assister à une cérémonie religieuse pour l'éprouver, même contre son gré ? Ses volutes bleutées qui emplissent le sanctuaire le purifient, et, du même coup, le prêtre ainsi que les assistants ; elles montent vers le ciel, telle l'offrande qui lui fut de tout temps destinée. Même si l'on se place sur le terrain profane, il est incontestable que le parfum de cette résine a des effets physio-psychologiques sensibles ; il conduit spontanément vers la pacification intérieure, la sérénité, la contemplation. C'est à ce titre que les yogis et les bouddhistes l'emploient au cours de leur méditation à qui il communique en quelque sorte sa saveur et qu'il rythme, puisqu'un bâtonnet d'encens mesure le temps du recueillement. Aussi, depuis l'antiquité la plus reculée, toutes les religions ont-elles utilisé l'encens. A l'autre bout du monde, en Amérique centrale, les Mayas, bien des siècles avant que les Européens les découvrent, se servaient d'un encens, le copal. Selon leur livre sacré, le Popol-Vuh, il fut extrait de l'Arbre de Vie par une divinité chtonienne qui offrit aux hommes, comme son propre sang, cette sève rouge qui se coagulait à l'air. Pour les Mayas, le copal était la résine céleste, sa fumée se dirigeait d'elle-même vers le milieu du ciel, car elle était l'émanation de l'esprit divin.

Pour les Grecs et es Latins aussi, l'encens ne pouvait avoir d'origine que mythologique. Selon une fable rapportée par Ovide dans ses Métamorphoses, mais probablement grecque archaïque, l'encens serait né de l'union du Soleil et de Leucothoé, fille d'Orchamos, roi des Perses et suzerain du Pays des Aromates, Aphrodite ayant embrasé de désir l'astre impassible afin de se venger, car celui-ci avait dévoilé ses nombreuses infidélités. Orchamos, ayant découvert que Phoebus était devenu l'amant de sa fille, voulut la soustraire définitivement à cette passion. A la tombée du jour, il fit enfouir la malheureuse dans une fosse profonde que l'on recouvrît de sable. Au matin, lors de son retour sur la terre, le Soleil éperdu chercha Leucothoé ; quand enfin il la retrouva, il voulut la réchauffer de ses rayons, mais il était trop tard. Alors, désespéré, Phoebus répandit sur le corps inanimé un nectar divin, en faisant à son amante cette promesse : « Malgré tout, tu monteras au ciel. » Aussitôt, jaillit du sol le premier arbre à encens. D'un corps promis à la décomposition, le dieu avait fait un aromate destiné à relier la terre et le ciel. Désormais, les Olympiens ne pourront rester insensibles à cette fumée odorante, chère à leur cœur, car elle leur appartient en propre, puisque, contrairement aux animaux sacrifiés, l'encens n'était point partagé, mais entièrement consumé. Aussi, pour les Orphiques et les Pythagoriciens qui prohibaient tout sacrifice sanglant, l'encens demeurait-il la seule offrande assurant la communication avec le divin. A l'encens était aussi attachée l'idée de la régénération, celle exemplaire du Phénix, l'oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres, après s'être consumé lui-même sur un bûcher qu'il a dressé en y amoncelant l'encens et la myrrhe.

Quoi qu'il en soit, les Grecs et les Romains ne connaissaient ni la provenance de l'encens ni l'arbre qui le produisait. En Grèce, on l'appelait libanos, mot probablement oriental, qui a donné en notre langue oliban, lequel désigne l'encens « mâle », le meilleur. A Rome, on le dénommait thus ou tus-turis, mot venu du verbe grec thuô, offrir un sacrifice en brûlant les offrandes, le feu étant seul capable de les faire parvenir jusqu'aux dieux, d'où, en français, thuriféraire. Quant à notre encens, c'est l'incensum du latin ecclésiastique, participe passé d'incendere, brûler.

Les auteurs grecs Hérodote (Ve siècle av. J. C.) et Théophraste (IVe-IIIe siècle av. J. C.) et à leur suite le naturaliste latin Pline l'Ancien (Ier siècle ap. J. C.) écrivent que l'encens provenait du mystérieux Pays des Aromates, qui correspondait à peu près à l'Arabie. De cette terre desséchée, brûlée par le soleil émanait une « odeur merveilleusement suave », où se mêlaient les arômes de l'encens et de la myrrhe, de la casse et du cinnamone, [à propos de la cinnamone voir aussi le cannelier], tous nés des ardeurs du feu céleste. Aussi était-ce en pleine canicule, au moment où le soleil se rapproche dangereusement de la terre que l'on incisait l'arbre à encens « aux places où l'écorce, très mince et distendue, semblait être la plus gonflée de sève... Il en jaillissait une écume visqueuse » que l'on recueillait, pendant tout l'été, coagulée en larmes arrondies et blanches. Selon Pline, seules trois mille familles possédaient héréditairement le droit d'exploiter les arbres à encens ; ceux qui le récoltaient étaient qualifiés de « sacrés », ils s'interdisaient alors « comme une souillure tout contact avec les femmes ou avec les morts ». En fait, c’était l'encens lui-même qui était pur et saint, puisqu'il appartenait au Soleil divin, ce que précise Théophraste : « Toute la récolte d'encens et de myrrhe est rassemblée dans le temple du Soleil, qui est de loin l'endroit le plus sacré du pays de Saba. Des Arabes en armes y montent la garde. Chacun porte sa récolte, entasse son lot d'aromates et l'abandonne à la surveillance des gardes, après avoir pris soin de placer sur son lot une tablette indiquant le nombre de mesures qu'il contient et le prix demandé pour chacune. Quand les marchands viennent s'approvisionner, ils examinent les inscriptions et chacun fait mesurer la quantité qui lui convient, tandis qu'il dépose le prix à l'endroit où il a prélevé la marchandise. Arrive ensuite le prêtre du Soleil, qui prélève le tiers de la somme pour le dieu. » Ce commerce silencieux et discret n'engendrait pas la moindre fraude, ce qui émerveilla Pline, car à Alexandrie, où on travaillait l'encens, nulle précaution ne suffisait à empêcher les ouvriers d'en voler.

Toujours est-il qu'aucun Grec, aucun Romain n'avait vu l'arbre à encens, dont le produit était transporté à dos de chameau par des caravanes qui devaient acquitter au passage d’énormes tributs, ce qui en augmentait considérablement le prix. Comme la spéculation s'en mêlait, il était devenu à Alexandrie exorbitant. Pour le justifier, on enjolivait la cueillette de l'encens de toutes sortes de légendes dont Pline d'ailleurs n'est pas dupe. Ce sont seulement les botanistes-voyageurs qui, parcourant l'Asie au siècle dernier, découvrirent les arbres qui procurent l'encens. L'oliban véritable est la résine du Boswellia carteri, qui se présente sous la forme de larmes ovales, d'un jaune pâle ou orangé qui, en brûlant, répandent une odeur très balsamique mais un peu âcre. Boswellia carteri est bien en effet originaire du sud de l'Arabie, mais il est depuis très longtemps cultivé en Egypte, où l'oliban fait depuis le Xe siècle l'objet d'un commerce très étendu, puisqu'on l'expédie jusqu'en Chine. Aujourd'hui, l'oliban provient surtout de la Côte des Somalis et son principal marché est Bombay. L'Inde possède aussi son encens, résine d'une autre espèce du même genre, Boswellia serrata, particulièrement abondant dans la région de Calcutta. les Boswellia sont de petits arbres qui se plaisent surtout dans les régions rocailleuses, très ensoleillées et très sèches.

Pour autant, le mystère est-il enfin dissipé ? Pas tout à fait, car il existe aussi un encens africain dont on ne sait pas très bien quelle essence le produit ; elles sont probablement plusieurs, dont certainement des genévriers au bois odoriférant. Mais est-ce bien là que réside le véritable mystère de l'encens, n'est-ce pas plutôt dans le fait qu'une simple résine puisse constituer un lien subtil entre la terre et le ciel ?

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Encens mâle ou Oliban (Boswellia carteri) a les caractéristiques suivantes :


On a fini par désigner, improprement, sous le nom d'« Encens » plusieurs substances résineuses ou gommo-résineuses, qui ont pour caractère commun de répandre une odeur suave quand on les brûle. On en a fait d'innombrables mélanges, incorporant souvent aux Encens des poudres ou des essences qui n'ont rien à voir avec les gommes-résines dont nous parlons ici. L'usage a consacré la pratique, justifiée dit-on, de fabriquer des Encens spécialisés, destinés à être brûlés dans certaines circonstances bien précises; il existe ainsi des Encens de méditation, de purification, de bonheur, de courage, des Encens pour développer ses pouvoirs psychiques, d'autres pour accroître sa vitalité, son dynamisme, d'autres pour attirer l'argent, les femmes, les esprits, la chance, etc. À condition d'appliquer son sens critique et de ne pas prendre au pied de la lettre toutes ces préparations plus ou moins miraculeuses, on peut étudier avec intérêt les recettes (il y en a plusieurs centaines) de parfums à brûler où se mêlent, en proportions variables, le benjoin, le musc, la vanille, le bois de santal, l'anis, la cannelle, le jasmin, le patchouli, l'ambre gris, l'essence de rose, la myrrhe, le gingembre, le datura stramoine, le fénugrec, l'eucalyptus, l'assa fœtida, le storax, l'aloès, le dammar, le sang-dragon, etc. Nous donnons à la fin de cette fiche une petite bibliographie où les lecteurs intéressés pourront trouver une foule de renseignements sur la fabrication et les usages des nombreux parfums à brûler que l'on a pris l'habitude, à tort, répétons-le, de regrouper sous le nom général d'Encens.

L'Encens pur, celui qui, théoriquement, devrait être au moins présent dans tous ces mélanges, est l'Encens mâle ou Oliban, appelé autrefois Encens indien, gomme extraite d'un arbrisseau d'Ethiopie, dont le nom scientifique est Boswellia carteri. Cette espèce est originaire des rivages de la mer Rouge, Abyssinie et Arabie, mais elle ne parvint qu'indirectement en Europe après être passée par l'Inde, ce qui l'a fait assimiler par erreur à une espèce de cette région, Boswellia serrata. L'Oliban se présente généralement sous forme de petites boules sèches, blanches en dedans, jaunâtres et poudreuses à l'extérieur


Genre : Masculin

Planète : Soleil

Élément : Feu

Divinité : Tous les peuples, depuis les temps les plus reculés, ont brûlé des parfums pour honorer leurs dieux.

Utilisation rituelle : Les Égyptiens brûlaient, au lever du soleil, de l'Oliban pour rendre hommage à Râ-Khopri, le dieu solaire qui changeait de nom selon les moments de son existence journalière (le matin, lorsqu'il naissait du sein de la déesse Nouît, le ciel, il s'appelait Khopri, celui qui devient).

Les divers, et toujours terribles, Baals mésopotamiens étaient vénérés au cours de cérémonies grandioses où l'Oliban était brûlé par pains entiers dans des coupes colossales. Les Juifs s'en servaient dans leur culte. Tertullien rapporte que l'Encens était employé par les premiers chrétiens pour purifier l'air des lieux souterrains où ils se cachaient pour célébrer clandestinement leurs rites.


Utilisation magique : L'Encens mâle ne se contente pas de Il sentir bon » ; en se consumant lentement, il dégage des vibrations de très haut niveau, qui non seulement élèvent l'esprit des fidèles, mais chassent aussi les influences négatives. Les ondes électromagnétiques que libère l'Oliban sont excessivement légères et vibrantes, en opposition à la lourdeur et à la densité des ondes électromagnétiques, peu vibrantes, qui régissent l'ordonnance du monde de la matière condensée qui est le nôtre. C'est la raison pour laquelle une longue et très ancienne tradition a fait de l'Encens pur le parfum « spirituel » par excellence.

Ses usages, au cours des siècles, ont été multiples : rituels d'exorcisme, de protection, de purification, d'adoration, de concentration mentale, etc.

Mélangé à certaines substances légèrement hallucinogènes - dans des doses, nous ne le répéterons jamais assez, strictement codifiées par les prêtres ou les chamans -, l'Oliban aide le sujet à sortir de soi et à « décoller » pour faire un voyage astral. Précisons bien ici qu'il s'agit toujours d'un effort collectif ritualisé, pris en charge et officialisé par les structures socioculturelles du groupe, du clan. L'individu qui veut se livrer isolément à des expériences de ce type, sans le soutien des autres, sans le cadre des mythes et des coutumes du groupe auquel il appartient, celui-là court de graves dangers sur tous les plans : physique, mental, psychique. Il n'existe pas d'« ouvre-boîtes » pour la spiritualité.

Au Moyen-Orient, on met de l'Oliban dans les sachets porte-chance. Dans plusieurs régions d'Iran, de Jordanie, d'Arabie, du Yémen, seuls les hommes ont le droit de respirer les fumées de l'Encens mâle; les femmes brûlent des substituts : gommes de térébinthe, écorces de genévrier ou de pistachier, myrrhe.

La récolte, le transport et le commerce de l'Encens ont, de tout temps, été rigoureusement codifiés et soumis à une foule de réglementations tatillonnes. D'après Pline, trois cents familles arabes seulement avaient le droit héréditaire de cultiver l'arbre à Encens. La résine récoltée était apportée à dos de chameaux à Sabota, où une seule porte était ouverte pour cet usage. S'écarter de cette route officielle était un crime puni de mort. Là, à cette porte, les prêtres prélevaient la dîme en l'honneur du dieu Sabis.

Hérodote transmet, concernant justement cette récolte en Arabie, une curieuse légende : ces gens font brûler sous les arbres résineux, dit-il, une gomme appelée styrax, que les Phéniciens vendent aux Grecs. Ces fumigations ont pour but d'écarter une multitude de petits serpents volants, gardiens de ces arbres à Encens. Ils volent parfois en troupe vers l'Égypte. Tout le pays, d'après les Arabes, serait rempli de ces serpents ailés, le rendant inaccessible aux hommes s'ils ne mouraient que de mort naturelle. Heureusement, ils se tuent les uns les autres, car les petits, prêts à venir au monde, rongent les entrailles de leur mère.

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Par son parfum entêtant et sa fumée propices aux envolées mystiques, l'encens « associe l'homme à la divinité, le fin à l'infini, le mortel à l'immortel » d'où son emploi chez les peuples anciens, dans les sacrifices ou les offrandes aux dieux, d'où également son utilisation par les devins et voyants. L'encens a toujours été vénéré, et Pline raconte que sur trois mille familles d'Arabie qui avaient le privilège de voir l'« arbre de l'encens », seules trois cents d'entre elles pouvaient, en vertu d'un droit héréditaire, le cultiver. Ces familles étaient aussi sacrées que les forêts d'encens et les femmes et les enfants, considérés comme impurs, étaient proscrits de la récolte. D'après Hérodote, les arbres à encens étaient gardés par des petits serpents volants qu'on éloignait grâce à des fumigations de la gomme appelée styrax.

La mythologie grecque se fait l'écho du caractère quasi divin de l'encens et l'associe au Soleil : Aphrodite ayant fait en sorte que le Soleil aime Leucothoé, le père de celle-ci, Orchamos, roi des Perses, furieux qu'ils aient eu des relations sexuelles, enterre sa fille : « Quand Soleil veut la dégager, il est trop tard : ses rayons sont impuissants à réchauffer la jeune fille. Alors, Soleil répand sur le corps de Leucothoé un nectar odorant, en lui faisant cette promesse : "Malgré tout, tu monteras dans le ciel." Aussitôt, imprégnée du nectar d'origine divine, le corps se dissout, il emplit la terre de son parfum, et, à travers la glèbe où elle a poussé ses racines, surgit une tige d'encens dont la pointe brise le tombeau. »

Les mages de l'Antiquité faisaient toute confiance à la divination par l'encens, appelée libanomancie, décrite par Collin de Plancy d'après l'historien grec Dion Cassius (fin 1er siècle, début IIe siècle de notre ère) :


On prend de l'encens, et, après avoir fait des prières relatives aux choses que l'on demande, on jette cet encens dans le feu, afin que sa fumée porte les prières jusqu'au ciel. Si ce qu'on souhaite doit arriver, l'encens s'allume sur-le-champ, quand même il serait tombé hors du feu ; le feu semble l'aller chercher pour le consumer. Mais si les vœux qu'on a formés ne doivent par être remplis, ou l'encens ne tombe pas dans le feu, ou le feu s'en éloigne et ne le consume pas. Cet oracle prédit tout, excepté ce qui regarde la mort et le mariage.


Avec la thurifumie, autre mode divinatoire alors en vigueur, les oracles examinaient la fumée de l'encens, et sans doute dans la manière dont elle s'élevait dans le ciel.

L'encens est également très présent dans l'histoire chrétienne : un Roi mage en offre à l'enfant Jésus et l'arbre dont on l'extrait symbolise parfois le Christ lui-même. Devenue un emblème de la fonction sacerdotale, cette substance aromatique « est donc chargée d'élever la prière vers le ciel ».

Sur le conseil de Caton, les Romains offraient de l'encens à Janus, Jupiter et Junon avant la moisson. Aujourd'hui, on recommande encore, pour éviter la sécheresse, de brûler de l'encens, juste avant la saison des pluies, pendant les prières à saint Médard.

Pour faire tomber une dent gâtée, il suffit d'y mettre un grain d'encens et pour soulager les maux de ventre, de l'appliquer en emplâtre. En Belgique, dans les environs de Liège, on croyait guérir une pleurésie en faisant manger au malade une pomme cuite contenant un morceau d'encens.

L'encens, qui chasse les influences négatives, entre, au Moyen-Orient, dans la composition de sachets talismaniques. Dans cette région du monde, et notamment en Iran, Jordanie, Arabie et au Yémen, l'usage de l'encens est strictement réservé aux hommes, les femmes devant se contenter de substituts comme des gommes de térébinthe, des écorces de genévrier, de pistachier ou de myrrhe.

Au Viêt-Nam, l'encens allumé près des tombes ait revenir les âmes des morts.

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Selon Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Le Mercure Dauphinois, 2007) :


Je suis le ROND

J'ai dépassé la division

Posé centré en dedans

J'ai réuni les quatre dimensions

Je regarde le monde

Sans jugement ni émotion

Car je suis entré

Dans l'acceptation

Mes yeux se sont ouverts

le voile s'est levé

Je suis devenu 1

Symbole de l'Unité.

Ainsi je regarde

Sans ambition ni regret

Ce qui fut ce qui sera et

CE QUI EST

Le temps se dissout tout devient transparent

Effaçant nos traces nos questionnements

Si éphémère déjà dissipé

Ne fut-ce qu'une chimère

A-t-il vraiment existé ?

Une présence me comble

L'esprit éveillé

Je contemple enfin

Mon ÉTERNITÉ

Historique : Le boswellia était considéré et vénéré comme un arbre sacré par les anciennes civilisations. Aussi précieux et recherchés que l'or, les arbres à encens ont suscité de nombreuses expéditions et même provoqué des guerres.

La Reine de Saba en Somalie implora l'aide du roi Salomon pour protéger ses cultures d'encens. Quinze siècles avant J. C. la reine Hatchepsout fit graver sur les rocs de Deir el-Bahari l'image des trente et un arbres à encens que ses expéditions étaient allées quérir sur la terre de Dieu.

Théophraste nous raconte que la récolte d'encens était rassemblée dans le temple du Soleil, endroit sacré et surveillé par des soldats.

L'année précédant leur mariage, les femmes juives se massaient les six premiers mois avec de la myrrhe, les six autres avec de l'encens afin de se préparer à l'union sacrée.

La Bible donne des instructions précises : "Aaron fera fumer l'Encens sur l'autel ; il le fera fumer chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes..." (Exode 30, 7, 8). Et pour la fabrication d'un parfum sacré, Yahvé dit à Moïse : "Prends de la résine, du galbanum, des aromates et de l'encens pur ; ils seront en parties égales. Tu en feras un parfum pour l'encensement..."

Chez les Égyptiens, des centaines de scènes de fumigation témoignent de son emploi. Ils brûlaient la résine d'encens pendant les rituels religieux afin d'honorer mais également "amadouer" les divinités et créer ne communication entre les humains et le monde divin. Sa fumée était destinée à purifier l'air et l'esprit des hommes ainsi qu'à chasser les maladies et influences négatives. Les rois et pharaons l'utilisaient afin d'élargir leurs champs de conscience, pour accéder aux arts divinatoires et faciliter la prise de décisions importantes.

Les guides spirituels, quant à eux, s'en servaient lors de leurs méditations afin d 'augmenter leur réceptivité au monde subtil et accéder à un état de détachement et de paix intérieure.


Symbolique : L'Huile Essentielle du boswellia carteri est l'Huile de l'Unité par excellence. Elle agit tous les niveaux, unifiant le corps et l'esprit, en regroupant toutes les réalités de l'existence en une seule Présence - Conscience.

A l'instar de la fumée qui monte vers le ciel, son feu terrestre se dirige et se transforme en feu céleste, purifiant sur son chemin à la fois le corps physique et l'esprit. L'encens est un bel exemple pour démontrer à quel point la réalité biochimique rejoint la réalité spirituelle.

En effet, en regardant la composition de cette huile, nous remarquons qu'elle contient une forte concentration en monoterpènes (75-80%), groupe moléculaire pourvu d'une énergie de feu terrestre tout en ayant un caractère volatil se diffusant rapidement dans l'atmosphère. Ainsi son action purifiante et protectrice s'étend du corps physique au corps conscience. Protégeant le premier contre les maladies grâce à ses propriétés désinfectantes, elle contribue à l'éveil du second en activant la circulation sanguine et en oxygénant les cellules au niveau du cerveau. Est-ce un pur hasard si les Anciens l'associaient au Dieu Soleil, au Père, à la lumière, au jour et à la clairvoyance... ?


Action sur les corps physique, émotionnel, spirituel : D'une odeur fraîche, légère et dégagée, l'encens dissipe les lourdeurs de l'esprit, ouvre des espaces en nous, éclaircit, élargit, éveille, aère et dissout ce qui est relié à la matière. Il évoque la lumière, le blanc, le transparent, la légèreté d'un voile qui vole dans le vent. Sa haute vibration nous amène à une sensation de vacuité, d'espace ouvert, sans limites où plus rien n'est à faire, à penser, à vouloir réaliser. Il ne nous reste plus qu'à respirer, "se laisser respirer", traverser par le rythme du souffle, le souffle de la vie. En effet, l'encens ralentit et amplifie la respiration. Elle devient plus calme et plus profonde nous berçant par son mouvement de vagues de haut en bas, créant un état "d'intériorité tranquille et délicieuse", effaçant notre impatience en faisant perdre aux choses leur aspect si urgent. Goûter à la Présence à Soi et au monde, et accepter la Vie telle qu'elle Est.

Dans son livre Derniers fragments d'un long voyage Christiane Singer l'a dit si bien : "Vivre ou mourir, j'opte pour le tout. Tout est Vie, que je vive ou que je meure."


Son message : Éveil à soi.


Analogie avec le Tarot : L'encens m'a fait, bien évidemment, penser au Ve arcane du Tarot : Le Pape. Symbole de spiritualité et chef de l'église, il représente le chemin vers la connaissance et le sacré. Gérard Athias [Les 22 étincelles de vie, 2003] l'associe à la lettre hébraïque Hé, symbolisant le souffle de vie qui circule entre le haut et le bas et la spiritualité.

L'action de l'encens sur le souffle du corps physique rejoint le souffle qu'il apporte à notre esprit, les mondes s'entrecroisent et deviennent le reflet d'une même réalité, "Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas". Rien d'étonnant à ce que l'église ait conservé cette cérémonie de fumigation d'encens lors de la messe pour créer une ambiance propice au recueillement et à la connexion à Dieu. Le personnage du Pape sur cette carte nous inspire une forte présence et la sagesse qu'il incarne et transmet à ses disciples agenouillés devant lui. Comme l'indique sa main droite portée au niveau de la poitrine, ses paroles sont guidées par l'intelligence du cœur et le ressenti.

Posé, centré et authentique, il dispense son enseignement avec une clarté et une autorité naturelles. Il nous invite à le suivre sur la voie de l'authenticité afin de vivre et incarner les valeurs spirituelles sur la terre et dans la matière. Sa position fait e lui un esprit très solitaire. Ainsi nous apprend-il que le chemin vers le sacré est à parcourir dans a solitude et dans le silence si l'on veut retrouver cette unité profonde avec soi-même, communion avec l'énergie divine car la foi ne s'apprend pas, mais se vit. de tous temps les hommes, qu'ils soient religieux, mystiques ou guides spirituels, se sont retirés du onde afin de se relier à leur essence divine. Aussi est-il important de savoir parfois quitter le vacarme de la vie quotidienne et cultiver le silence sur le chemin de notre Unité Sacrée.


Le Monde, XXIe arcane du Tarot est également en relation avec l'encens. Dernière carte du Tarot, elle représente l'aboutissement d'un chemin de vie sur lequel l'être a pu mûrir et intégrer les différentes leçons qui se sont présentées à lui. Il a évolué vers une compréhension plus globale de lui-même et du monde qui lui a permis d'atteindre une certaine sagesse et liberté d'esprit. Il parvient au centre de lui-même, n'ayant plus besoin de chercher des idéaux à l'extérieur. Il a atteint une harmonie entre sa vie terrestre et la connexion céleste unifiant le corps, le cœur et l'esprit, traversé par le souffle sacré de la Vie.

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi l'Oliban (Boswellia carterii) :


"Cette résine provient d'un arbre croissant dans les pays d'Afrique, d'Inde et du Moyen-Orient. On se sert essentiellement de la résine de cette plante qui constitue, d'ailleurs, l'un des aromates les plus connus et les plus utilisés dans la magie. Dans les temps anciens, la récolte même de la résine possédait des aspects hautement ritualisés.


Propriétés médicinales : Les propriétés médicinales sont si peu claires qu'il serait malvenu d'en faire mention. Soulignons simplement qu'au Moyen Âge on se servait de l'oliban pour prévenir la peste en en faisant brûler un peu partout.


Genre : Masculin.


Déités : Baal - Vishnu.


Propriétés magiques : Purification - Protection.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS

  • C'est sous la forme d'encens que l'on se sert le plus de l'oliban, et ce, depuis le début des temps.

  • Dans la tradition wicca moderne, on utilise l'oliban pour chasser les influences négatives ou néfastes.

  • Cette résine est aussi utilisée dans les rituels de purification et de protection ainsi que pour consacrer les objets rituels ou les cristaux.

RITUEL DE PURIFICATION ET DE PROTECTION

En brûlant, l'encens d'oliban dégage des vibrations très fortes qui tout en élevant vos vibrations spirituelles, détruisant complètement toute vibration négative ou néfaste qui vous entoure. Lorsque vous pratiquez ce rituel, vous faites d'une pierre plusieurs coups car, en élevant votre niveau personnel de vibration, vous vous débarrassez de toute pensée négative ou influence néfaste tout en vous protégeant contre leur retour. Ce rituel vous permet également de mieux méditer.


Ce dont vous avez besoin :

  • une chandelle blanche

  • de l'encens d'oliban

  • un éventail

Rituel : Allumez la chandelle et l'encens ; prenez l'encens d'une main et l'éventail de l'autre, puis enveloppez-vous littéralement de sa fumée en disant :

J'invoque la protection des dieux

Je demande la guérison de mon âme

Afin d'être digne de m'élever au rang des sages.


Répétez cette invocation tout au long de votre "balayage".

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


ENCENS (Thus). — D’après Pline, trois cents familles arabes seulement avaient le droit héréditaire de cultiver l’encens ; ces familles avaient un caractère sacré. « Ce sont dit-il, les seuls Arabes qui voient l’arbre de l’encens, et encore ne le voient-ils pas tous ; on dit que c’est le privilège de trois mille familles seulement, qui le possèdent par droit héréditaire ; que pour cela, ces individus sont sacrés ; que lorsqu’ils taillent ces arbres ou font la récolte ils ne se souillent ni par le commerce avec les femmes, ni en assistant à des funérailles (1), et que ces observances 1)religieuses augmentent la quantité de la marchandise. L’encens qui est resté suspendu en forme de goutte arrondie, nous l’appelons mâle, bien qu’ordinairement on ne se serve pas de la dénomination de mâle là où il n’y a pas de femelle. On a voulu, par principe religieux, bannir une dénomination empruntée à l’autre sexe. Quelques-uns pensent qu’il est appelé mâle parce qu’il a l’apparence de testicules. On estime le plus mamelonné, forme qu’il prend quand une larme, venant à s’arrêter, est suivie d’une autre qui s’y mêle. Alexandre le Grand dans son enfance chargeant d’encens les autels avec prodigalité, son précepteur Léonidas lui avait dit d’attendre, pour implorer les dieux de cette manière, qu’il eût subjugué les pays producteurs de l’encens ; ce prince, s’étant emparé de l’Arabie, lui envoya un navire chargé d’encens, et l’exhorta à implorer les dieux sans parcimonie. L’encens récolté est apporté à dos de chameau à Sabota, où une seule porte est ouverte pour cet usage. S’écarter de la route est un crime puni de mort par les lois. Là, les prêtres prélèvent, à la mesure, non au poids, la dîme en l’honneur du dieu, qu’ils nomment Sabis ; il n’est pas permis d’en vendre auparavant ; c’est avec cette dîme qu’on fait face aux dépenses publiques, car le dieu défraie généreusement les voyageurs pendant un certain nombre de journées de marche149. » D’après Arrien, l’encens Sachalite pousse près d’un port de la mer Rouge, dans un endroit élevé, où il n’est gardé par personne, parce que les dieux eux-mêmes en ont soin, de manière que, sans l’autorisation du roi, on ne peut emporter l’encens ni en secret, ni publiquement, et si même on avait enlevé un seul grain d’encens, le navire sur lequel ce grain unique serait chargé n’aurait plus, par l’effet de la volonté des dieux, le pouvoir de s’éloigner du port. L’usage d’employer l’encens dans les sacrifices semble être très ancien ; les Romains mêlaient l’encens avec le vin ; Caton recommandait d’offrir, avant la moisson, l’encens avec le vin à Janus, à Jupiter et à Junon ; il en est aussi question dans les Actes des Frères Arvales (2).


Note : 1) Tous les textes donnent : « Nec ullo congressu feminarum, funerumque, quum incidant eas arbores, aut metant, pollui. » Je serais disposé à croire qu’ici il faut lire puerorumque au lieu de funerumque ; c’est-à-dire qu’il n’était pas permis aux familles et aux enfants, considérés comme impurs, de s’approcher de l’endroit où les hommes privilégiés cueillaient l’encens. De la même manière, nous lisons dans l’Historia naturale e generale dell’ Indie (Occidentali) de Ramusio, que les sauvages des Antilles gardaient la chasteté pendant quelques jours avant d’aller recueillir l’or, et que Christophe Colomb ordonna à ses chrétiens de se confesser et de communier avant d’aller exploiter les mines d’or de Cimbao.

2) « Praeter praetextas coronas quoque sumpserunt spiceas vittalas, quæ inde ab anno 87, constanter commemorantur in Actis, easque insigne fuisse fratrum Arvalium. Masurius Sabinus (apud Gellium 7, 7, 6) testis est, cum sic scribit : (fratrum Arvalium) sucerdotii insigne est spicea corona et albae infulae. » Henzen, Acta Fratrum Arvalium, p. 28.

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