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La Myrrhe



Étymologie :


  • MYRRHE, subst. fém.

Étymol. et Hist. Fin xe s. mirra (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 347) ; ca 1100 mirre (Roland, éd. J. Bédier, 2958). Empr. au lat. murra, myrr(h)a « arbrisseau d'où provient la myrrhe ; la gomme odorante qui en est tirée », gr. μ υ ́ ρ ρ α ; André Bot., s.v. myrrha.


Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique sur la myrrhe.

 

Selon Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Éditions Le Mercure Dauphinois, 2007) :

Étymologie :

Grec : Murra

Latin : Myrrha

Hébreux : Môr, Morr ou Mur. La racine Mrr signifie "être amer".

Égyptien ancien : Ânti qui désigne non seulement la myrrhe mais aussi, par extension, les produits de sa transformation ainsi que toutes sortes d'onguents dont il constitue la base.

La plus importante zone de production se trouve en Somalie ; on distingue la myrrhe amère (ogo molmol) - dont il est question ici - de la myrrhe douce (bdellium) ou opoponax (habbak).


Autres noms : Commiphora myrrha - Commiphora molmol - Arbre à myrrhe - Balsamier -

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Botanique :


Selon Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Éditions Le Mercure Dauphinois, 2007) :


Identité botanique - Composition biochimique : Le nom latin de la plante est Commiphora myrrha.

Le genre Commiphora comprend environ cent quatre-vingt-dix espèces. Ce sont des arbres ou des arbustes produisant une gomme-résine.


Provenance : Afrique orientale, australe et occidentale : Somalie ; Mer Rouge ; Iran.

Tel l'encens, la myrrhe fait partie de la famille botanique des Burséracées. Il s'agit d'un arbre tortueux, sec, décharné, aux feuilles aromatiques, porteuses de petites fleurs blanches, qui pousse dans les désert arides de Somalie et sur les rives de la Mer rouge. Son Huile Essentielle, d'une couleur jaune doré tirant parfois vers le marron ou le rouge foncé est extraite à partir de la gomme-résine obtenue par incision de l'écorce et distillée ensuite à la vapeur d'eau. La résine, une fois séchée, se cristallise et sert encore aujourd'hui pour les fumigations à l'église mais aussi dans la fabrication de bâtons, cônes ou cristaux à brûler. Elle est également utilisée en parfumerie et en cosmétique.


L'Huile Essentielle de Myrrhe contient jusqu'à 90% de sesquiterpènes : groupe moléculaire aux effets sédatifs, apaisants, anti-inflamatoires, cicatrisants, astringents et légèrement hypotenseurs.

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Myrrhe (Commiphora myrrha ou Balsamodendron myrrha) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Lune

Élément : Eau

Divinités : Adonis ; Isis ; Amon-Râ.

Pouvoirs : Protection ; Guérison ; Spiritualité.


Nous avons déjà vu la belle, mais ô combien coupable, Myrrha, jouer un rôle indirect dans la naissance de l'anémone : c'est son fils incestueux, Adonis, qui, tué par Mars jaloux, fut changé en anémone par Vénus, inconsolable d'avoir perdu son si bel amant du mont Liban.

Ici il nous faut remonter en arrière - en « flash back » disent les cinéastes - et retrouver Myrrha à l'époque de son crime, au moment même de la conception d'Adonis. Myrrha était la fille de Cinyrus, roi de Paphos et de Chypre. Elle devint follement amoureuse de son père et profita d'une absence de sa mère pour se glisser incognito dans le lit conjugal. Voyant l'inceste découvert, elle s'enfuit en Arabie où elle mit au monde Adonis. Puis elle devint neurasthénique, se crut traquée par des assassins invisibles, enfin bourrelée de culpabilité, à demi-folle, Myrrha supplia les dieux de la changer en quelque chose qui ne fut ni mort ni vivant. Elle devint l'arbuste qui produit la Myrrhe.

La Myrrhe est une résine odorante qui s'écoule d'incisions faites à des arbustes de l'Arabie et des rives de la mer Rouge que l'on nommait autrefois baumiers. L'un de ces arbrisseaux térébinthacées est évidemment le balsamon de Dioscoride et des médecins grecs; Théophraste est encore plus précis et en fait le balsamon dendron, nom qui subsiste encore à côté de Commiphora. Certains auteurs distinguent aussi un Balsamea myrrha, qui fournit une variété de Myrrhe appelée Myrrhe fluide.

La gomme-résine qui s'écoule à la récolte est un suc laiteux, âcre ; en s'évaporant il se prend en masses jaune rougeâtre, huileuses. Ce sont ces masses que l'on traite pour les mettre dans le commerce sous les noms de Myrrhe en larmes et de Myrrhe en sorte, cette dernière moins aromatique et souvent chargée d'impuretés.


Utilisation rituelle : L'usage de la Myrrhe est très ancien. Les Juifs la préféraient à l'encens, et il semble en avoir été de même pour les premiers chrétiens. On la brûlait dans les temples, et les israélites l'incorporaient également à des huiles saintes.

A Memphis, on brûlait la Myrrhe à midi en l'honneur d'Amon-Râ. Elle entrait aussi dans les bains d'embaumement des momies. Un rite inconnu aurait utilisé, dans la haute Antiquité égyptienne, des sucs extraits des feuilles des arbres à Myrrhe.


Utilisation magique : Toutes les fumigations, ou presque, sont purificatrices; la Myrrhe n'échappe pas à la règle. Elle a la réputation d'amplifier les vibrations positives et d'apaiser les turbulences du mental. C'est l'un des meilleurs aromates à brûler pour la méditation, la contemplation. Très souvent on la trouve mélangée à d'autres résines dans diverses recettes « spécialisées ». Il est amusant de constater qu'un des grands classiques des compositions appelées vulgairement « encens » - un tiers encens mâle (oliban) ; un tiers Myrrhe ; un tiers benjoin - est un compromis entre les trois grandes religions d'Occident : la chrétienté, le judaïsme, l'islam !

C'est dans les volutes d'une épaisse fumée de Myrrhe huileuse que les Hébreux purifiaient les aliments qui allaient être offerts en sacrifice. Plus tard, les mêmes fumigations ont été reprises par des magiciens, pas obligatoirement juifs d'ailleurs, pour renforcer le pouvoir des talismans, des amulettes.

De la résine en sorte, concassée, entre dans les sachets de guérison. Pourquoi la variété de Myrrhe la moins pure ? Justement parce que, à l'intérieur du sachet de guérison, va se livrer, au niveau vibratoire, le même combat, exactement le même, que celui qui est en train de se livrer dans le corps du malade ; les impuretés de la Myrrhe en sorte vont attirer, appeler, absorber les éléments malades dans le corps du patient ; tandis que les particules hautement énergétiques et purificatrices de la résine vont venir renforcer les éléments sains et les aider à expulser le mal. Tel est en tout cas le point de vue des mages qui connaissent ces pratiques dans leurs moindres détails.

Certains rituels de démonologie, très peu répandus, ont utilisé la Myrrhe à des fins de profanation

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D'après le site http://www.eveil-foi.net/ : La myrrhe "a le "mauvais rôle", celui de symboliser l'humanité du Christ.


La myrrhe est une résine qui était utilisée dans la vie courante, comme médicament, pour la toilette et aussi comme aphrodisiaque : elle est citée seulement 16 fois dans la Bible dont 7 fois dans le Cantique des Cantiques dans ce dernier emploi (Ct 1, 13 ; 3, 6 ; 4, 6 - 14 ; 5, 1 - 5, 13) ; elle entre aussi dans la composition de l'huile d'onction sacerdotale chez les Juifs (Exode 30, 22) :


Yahvé parla à Moïse et lui dit : "Pour toi, prends des parfums de choix : cinq cents sicles de myrrhe vierge, la moitié de cinnamome odoriférant : deux cent cinquante sicles, et de roseau odoriférant deux cent cinquante sicles. Cinq cents sicles de casse – selon le sicle du sanctuaire – et un setier d'huile d'olive. Tu en feras une huile d'onction sainte, un mélange odoriférant comme en compose le parfumeur : ce sera une huile d'onction sainte. Tu en oindras la Tente du Rendez-vous et l'arche du Témoignage, la table et tous ses accessoires, le candélabre et ses accessoires, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses accessoires, le bassin et son socle. Tu les consacreras, ils seront alors éminemment saints, et tout ce qui les touchera sera saint. Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les consacreras pour qu'ils exercent mon sacerdoce. Puis tu parleras aux Israélites et tu leur diras : ceci sera pour vous, pour vos générations, une huile d'onction sainte. On n'en versera pas sur le corps d'un homme quelconque et vous n'en ferez pas de semblable, de même composition. C'est une chose sainte, elle sera sainte pour vous."


La myrrhe est également utilisée dans les embaumements. Elle a une odeur amère pas très agréable si elle est concentrée, contrairement à l'encens. Offerte à Jésus par les Mages en même temps que l'encens, elle marque donc l'opposition : l'encens offert à un Dieu immortel et parfait, la myrrhe offerte à un homme mortel dont elle souligne la finitude, que Dieu assume en Jésus en s'incarnant dans son humanité. C'est donc la globalité de l'humanité que la myrrhe symbolise. Et dans cette humanité elle annonce la mort, et donc la passion du Christ. On peut aussi dire que son odeur souligne l'amertume d'une vie humaine dans laquelle l'amour offert ne trouve pas de réponse et finit par être refusé et tué :


Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne. Et ils lui donnaient du vin parfumé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Puis ils le crucifient… (Mc 15, 22-24a).


Mais la myrrhe est aussi quelque chose dont l'onction rend saint : allusion symbolique à la promesse de Résurrection offerte à l'humanité :


Après ces événements, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc et enlevèrent son corps. Nicodème - celui qui précédemment était venu, de nuit, trouver Jésus - vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs. (Jn 19, 38-40).


À noter que la myrrhe, du fait peut-être de ces utilisations, fait partie des produits précieux du commerce international de l'époque : quand l'Apocalypse se lamente sur la chute de "Babylone", c’est-à-dire de Rome, elle cite :


Ils pleurent et se désolent sur elle, les trafiquants de la terre ; les cargaisons de leurs navires, nul désormais ne les achète ! Cargaisons d'or et d'argent, de pierres précieuses et de perles, de lin et de pourpre, de soie et d'écarlate ; et les bois de thuya, et les objets d'ivoire, et les objets de bois précieux, de bronze, de fer ou de marbre ; le cinnamome, l'amome et les parfums, la myrrhe et l'encens, le vin et l'huile, la farine et le blé, les bestiaux et les moutons, les chevaux et les chars, les esclaves et la marchandise humaine… Et les fruits mûrs, que convoitait ton âme, s'en sont allés, loin de toi ; et tout le luxe et la splendeur, c'est à jamais fini pour toi, sans retour ! (Apocalypse 18, 11-14).

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Selon Jutta Lenze, auteure de Huiles royales, huiles sacrées, aromathérapie spirituelle (Éditions Le Mercure Dauphinois, 2007) :


"J'ai vécu sous le soleil ardent du désert

Mon apprentissage fut rude

Et son goût m'était parfois amer

J'ai dépassé mon ombre

Purifiée par le feu sacré de l'univers Je suis devenue le cœur du Monde

Pour délivrer les hommes sur terre

A toi être, en proie à mille peurs

A toi être, face à l'insoutenable absence de lumière

Courbé sous le joug de souffrances millénaires

J'envoie le message de mon baume salutaire :

Oublie ces mémoires

Retiens leurs leçons

Et laisse couler tes larmes

Retenues depuis si longtemps

Je te livre mon secret

Car j'ai sacrifié mon sang

C'est dans l'amour du cœur

Que se trouve la Rédemption

Historique : Dans son Traité des odeurs, le philosophe grec Théophraste (372-287 av. J.C.) décrit la myrrhe comme étant chaude, mordante, dotée d'un pouvoir astringent, et au goût très amer.

Considéré par les Anciens comme arbre aromatique divin, le commiphora myrrha a traversé de nombreux siècles et civilisations. Sa résine était fort prisée et son coût très élevé ; lors d'une de ses expéditions, la reine Hatchepsout (1504-1483 avant J. C.) avait ramené une trentaine d'arbres sacrés dont le boswellia carteri et le commiphora myrrha afin de les replanter en terre d’Égypte.

Les Égyptiens étaient de gros consommateurs de plantes et substances aromatiques. Grâce à ses propriétés astringentes, régénérantes et cicatrisantes elle entrait dans de nombreux produits médicaux et cosmétiques. Son odeur était appréciée des parfumeurs qui l'incorporaient dans les parfums de lotus et de lis. Dans leurs temples, les Égyptiens brûlaient tous les matins de la myrrhe lors du culte d'adoration de Râ, le Dieu Soleil, créateur de l'univers, de la lumière et de la vie sur terre. Chez les Phéniciens, la légende disait que l'arbre à myrrhe s'était fendu pour donner naissance à un Dieu, Adonis, (adôn signifie Seigneur). Dans le même temps, la myrrhe était associée à l'énergie de la nuit, à l'obscurité et à la mort car elle servait à l'embaumement des défunts en vue de leur assurer la vie éternelle au pays du soleil couchant. Chez le peuple juif on la mélangeait au vin pour obtenir un breuvage sédatif donné aux malades et mourants afin de soulager leurs souffrances physiques et psychiques.

Les Rois Mages offrirent de la myrrhe à l'enfant Jésus lors de sa naissance, et après sa mort son corps fut embaumé avec une préparation à base de myrrhe et d'aloès, l'accompagnant sur le chemin de la résurrection.


Symbolique : La myrrhe représente la double symbolique de la vie et de la mort. Elle a été au commencement et à la fin. Offerte à l'enfant Jésus lors de sa naissance, elle reflétait l'espoir du futur salut des hommes dans la résurrection après leur mort. Et pourtant, son amertume nous renvoie aux souffrances de l'homme et à la mort physique symbolisée par la crucifixion du Christ. Elle représente la dualité de la vie terrestre qui est faite de jour et de nuit, de naissance et de déclin, de joie et de souffrance.

Si l'encens symbolisait l'origine divine de Jésus, l'or son statut de roi, la myrrhe renvoyait à son rôle de médecin et de guérisseur des hommes sur terre.


Action sur les corps physique, émotionnel, spirituel : Résineuse, épicée et éthérée à la fois, la myrrhe diffuse son énergie puissante et omniprésente dans les "quatre directions" de notre corps. Sur le plan vertical, elle fait circuler le sang au niveau de la tête avant de descendre jusqu'au bassin et aux pieds. En même temps elle ouvre le thora, la poitrine en faisant se relâcher les muscles du haut du dos. Son énergie et sa chaleur se répandent et circulent ensuite dans un plan horizontal le long des bras et des mains. En dépit de son odeur capiteuse de résine et de cire, elle allège en profondeur. Ses notes éthérées dissipent la lourdeur et le poids qui pèsent sur nos épaules et notre cœur. Elle dégage et aère les zones encombrées de notre corps et de notre esprit. Une sensation d'apaisement et de réconfort s'installe progressivement en notre for intérieur et sa présence nous aide à entrer en contact avec notre âme. La myrrhe représente, selon moi, l'Huile Essentielle la plus christique parmi les Huiles Sacrées. Son énergie généreuse et bienveillante exprime cet amour illimité que le Christ avait enseigné et démontré en offrant sa propre vie pour l'humanité. Le pouvoir sédatif de la myrrhe apaise les tourments de notre psyché. Elle nous amène vers un état de lucidité d'esprit nous permettant de regarder les souffrances de notre cœur et du monde avec davantage de détachement et d'acceptation. Elle nous demande de dépasser l'amertume, la haine, la résignation et l'indifférence et fait appel à notre conscience pour que nous puissions trouver un sens à la souffrance dans notre destinée. Son énergie accueillante nous invite à ouvrir notre cœur et à nous laisser pénétrer par la compassion envers autrui aussi bien qu'envers nous-mêmes. Je vois aussi en elle la Mère Universelle dans toute sa bonté et son amour inconditionnel pour l'être humain. Ainsi elle apporte son réconfort aux êtres qui ont manqué de chaleur maternelle, qui se sentent abandonnés et délaissés par leur famille ou par la société et vivent dans un état de souffrance et d'isolement intérieur ou extérieur.

Sur le plan physique, en respirant la myrrhe nous pouvons rapidement sentir un relâchement des crispations au niveau des mâchoires, des masséters, de la langue et du menton. Il s'agit d'une zone très contractée chez beaucoup de personnes. Ces contractions sont l'expression de nos émotions refoulées, qu'il s'agisse de nos colères, chagrins ou larmes que nous n'avons pu ou su verser. Le relâchement des tensions au niveau de la bouche induit simultanément celui de l'estomac et du diaphragme. La respiration s'amplifie et se prolonge jusqu'au bas-ventre apportant davantage de feu et de force dans cette partie du corps. Les femmes des anciennes civilisations l'utilisaient d'ailleurs pour faciliter les contractions de l'utérus pendant l'accouchement.

L'énergie de la myrrhe ouvre le chakra du cœur qui diffuse sa chaleur à travers l circulation sanguine jusqu'aux extrémités, nos mains et nos pieds, parties du corps qui nous permettent d'entrer en contact avec le monde extérieur et créer des liens avec d'autres personnes.

Son double mouvement d'expansion et de concentration relie la périphérie du corps à son centre. Elle est le miroir du fonctionnement de notre cœur et du système cardiaque, miroir physique et symbolique à la fois.


Son message : La délivrance.


Analogie avec le Tarot : La contemplation de l'image du XIVe arcane du tarot, La Tempérance, produit en moi le même effet apaisant, calmant et réconciliant que j'éprouve en respirant l'Huile Essentielle de myrrhe. Son personnage angélique aux ailes déployées traduit son lien intime d'amour avec la dimension de l'âme. elle fait circuler librement et d'un geste aisé et précis l'eau (les émotions) d'une cruche vers l'autre sans al laisser déborder. Son harmonie s'exprime dans la capacité à rester fluide à créer le lien entre le Yin et le Yang, à laisser circuler sur un plan horizontal les énergies entre le monde féminin et le monde masculin, entre le monde intérieur et le monde extérieur. Sa robe même traduit ce mouvement dansé et fluide, plein de grâce et d'harmonie qui crée l'unité entre ces deux éléments, non opposés mais complémentaires. Elle maîtrise l'art de la communication et de la réconciliation. Elle veille consciencieusement sur la notion d'équilibre l'instar de notre cœur physique qui propulse le sang rouge artériel et accueille le sang bleu veineux dans un mouvement perpétuel de contraction et de relâchement. Elle respire la bonté, la bienveillance, la compréhension et la générosité du cœur. Elle sait s'adapter et ajuster son geste pour rester fluide et en mouvement. Ainsi elle nous invite à rester fluide dans nos pensées et dans notre cœur face aux relations ou aux situations difficiles que nous pouvons rencontrer dans la vie. C'est cette fluidité dans l'ouverture du cœur qui nous maintient en vie et nous empêche de nus scléroser dans des souffrances, des émotions ou pensées négatives et destructrices.

Ainsi la tempérance nous prépare et nous accompagne dans cette voie vers la délivrance qui s'opérera en nous quand nous aurons pleinement intégré les quatre dimensions de notre être telles qu'elles sont représentées sur le XXIe arcane du Tarot, Le Monde. Dernière carte du Tarot, elle représente cet aboutissement, ce couronnement sur le chemin de vie, ou l'être, au cœur du "monde" et de soi-même, aura finalement intégré et réuni les quatre points cardinaux de l'univers : le taureau, représentant notre corps physique dans sa condition humaine sur terre ; le lion comme symbole de notre force sexuelle et créatrice de vie, l'ange, messager de notre âme et de notre monde émotionnel et l'aigle, symbole d'une conscience élevée et reliée au monde spirituel, source d'un amour christique infini qui nous permet de dépasser la division et de la retrouver notre unité originelle, celle qui nous a engendrés et à laquelle nous retournerons en paix."

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la Myrrhe (Commiphora myrrha) : La résine très prisée provient d'un arbrisseau, le balsamier, originaire d'Arabie.


Propriétés médicinales : La myrrhe est l'in des meilleurs antiseptiques qui soit et on peut l'utiliser sans crainte pour désinfecter toute plaie. Une teinture de myrrhe, diluée avec de l'eau, est un excellent gargarisme qui soulage de la pyorrhée, des maux de gorge et de tout problème qui nécessite un antiseptique buccal. On peut aussi l'utiliser pour traiter les indigestions et les flatulences, ainsi que pour apaiser les douleurs arthritiques et rhumatismales. C'est également un très bon expectorant dans les cas de congestion pulmonaire.


Genre : Féminin.


Déités : Adonis ; Isis ; Osiris.


Propriétés magiques : Protection ; Guérison ; Méditation.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS :

  • La myrrhe était brûlée en offrande à Isis dans les temples de l'ancienne Égypte et elle servait aussi dans le processus de momification.

  • Sous forme d'encens, la myrrhe est largement utilisée pour purifier les environnements ; c'est d'ailleurs l'encens dont on se sert habituellement dans les églises.

  • Une de ses plus grandes propriétés est d'accroître le pouvoir de toutes les autres plantes ou résines.

SACHET POUR FACILITER LA MÉDITATION :

Ce dont vous avez besoin :

  • une chandelle blanche

  • de l'encens de lotus

  • de la résine de myrrhe

  • un petit sac ou une pochette de soie blanche

Rituel :

Allumez votre chandelle et faîte brûler l'encens. Pulvérisez la résine en fine poudre en répétant plusieurs fois l'incantation suivante :

Isis, toi, la reine des Déesses,

Accorde-moi la sérénité

Ainsi que la faculté de libérer mon esprit

De toute pensée.


Versez la myrrhe dans votre pochette et placez-la autour de votre cou avant de méditer.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


MYRRHE. — On sait l’histoire de Myrrha, amoureuse de son père Cinyrus. Honteuse de son inceste, Myrrha, mère d’Adonis, aïeule de Priape, supplia les dieux de la changer en quelque objet qui ne fût ni mort ni vivant. Elle devint l’arbuste qui produit la myrrhe.

 

Selon Françoise Frontisi-Ducroux, auteure de Arbres filles et garçons fleurs, Métamorphoses érotiques dans les mythes grecs (Éditions du Seuil, février 2017),


"L'histoire de Myrrha est de loin la plus horrible, dit Ovide, "un amour plus terrible que la haine" (Ovide, Métamorphoses, X, 298-502. L'héroïne est nommée Smyrna chez Antoninus Liberalis, Les Métamorphoses, XXXIV). L'affaire se passe à Chypre, l'île d'Aphrodite. Myrrha est amoureuse de son père, le roi Cinyras. Sa beauté lui attire pourtant de nombreux prétendants. Lorsque son père lui demande qui elle aimerait prendre pour époux, elle répond simplement : "Quelqu'un comme toi." Sa passion, resté secrète, va la conduire au suicide. Elle est sur le point de se pendre lorsque sa nourrice réussit à lui faire avouer son amour monstrueux et lui ménage une entrevue incognito avec son père, profitant de l'absence de la mère, occupée aux fêtes de Déméter. Celui-ci s'unit donc à sa file, dans l'obscurité, et la féconde immédiatement. Le crime se répète plusieurs nuits jusqu'à ce que le père, désireux de connaître enfin son amante, fasse apporter un flambeau : il reconnaît sa fille et, horrifié, tire son épée pour la tuer. Elle s'enfuit, et finit par invoquer les dieux de la soustraire à la vie et à la mort afin de ne souiller ni la terre ni les Enfers. Elle est exaucée :


La terre recouvre ses jambes, ses ongles se fendent et des racines en sortent obliquement, support d'un tronc élancé. Ses os deviennent du bois qui conserve au milieu sa moelle ; son sang se transforme en sève, ses bras en grosses branches, ses doigts en petites, sa peau devient écorce dure [...]. Elle se laisse aller et son visage est englouti par l'écorce. Et bien qu'elle ait perdu avec son corps sa sensibilité de jadis, elle pleure encore et de l'arbre suintent des gouttes tièdes [...]. Elle leur donne son nom et l'on parlera à tout jamais de la myrrhe.


L'aventure de Myrrha appartient à un nouveau registre. Purement humaine, elle s'inscrit dans la catégorie des légendes plutôt que des mythes. Les dieux y interviennent cependant au dénouement : la Terre, déesse bienveillante, enracine Myrrha et la végétalise. Ils interviennent même au tout début, selon la version qui fait d'Aphrodite l'initiatrice du drame : elle inspire à Myrrha une passion funeste pour se venger de sa mère qui prétendait que la beauté de sa fille surpassait celle de la déesse. Tragique aberration de la fierté maternelle. tragique ironie aussi de la justice divine, qui souvent frappe le coupable par l'intermédiaire de l'un de ses porches. Ainsi de Pasiphaé qui subit le châtiment de l'impiété de son époux Minos. A lui de se débrouiller ensuite avec le rejeton monstrueux que sa femme met au monde. Pour en revenir à Myrrha, contrainte de devenir la rivale de sa mère, notons que le récit met en œuvre quelques motifs traditionnels : le rôle de la nourrice, conseillère perverse, comme celle de Phèdre, le flambeau révélant le partenaire inconnu, comme dans le Conte d'Amour et de Psyché. Et la situation inverse totalement les données habituelles. La victime de la transformation finale est loin d'être aussi innocente que les filles dont la seule faute est de fuir le viol. Ce n'est plus le refus de l'amour, mais son contraire, l'excès d'une passion déviante, qui entraîne la métamorphose. Le châtiment, réclamé il est vrai par la coupable d'un amour incestueux, abouti à la création de l'arbre à myrrhe, dont les valeurs et les usages sont fortement associés aux parfums et à l'érotisme. L'histoire n'est pas finie, puisque Myrrha est enceinte. L'enfant grandit sous l'écorce, l'arbre enfle en son milieu, puis se courbe et gémit telle une parturiente. Il finit par se fendre pour accoucher d'un beau bébé, que les Naïades recueillent, déposent sur l'herbe tendre, et baignent dans les larmes douloureuses de sa mère, la myrrhe. Cet enfant, Adonis, intégrera la série des garçons fleurs.

[...]

Ainsi Théophraste traite de la myrrhe - smyrna en grec - dans les chapitres consacrés aux espèces que la qualité de leur sève rend précieuses, c'est-à-dire à côté des arbres à encens et à baume, et aussi avec les substances odorantes et les plantes à parfum de la péninsule arabique. Ce sont donc l'usage et la localisation géographique qui régissent ici la classification botanique. Sa connaissance de l'arbre n'est pas directe. Elle dépend de ses informateurs. Il décrit l'arbre à myrrhe comme un petit arbre buissonnant, divisé à la base en plusieurs troncs, aux branches enchevêtrées et épineuses. Pline, qui parle lui aussi par ouï-dire, ajoute : "Certains assurent que l'arbre à myrrhe est semblable au genévrier, plus raboteux et hérissé d'épines."

Ces caractéristiques sont totalement opposées au canon esthétique des arbres filles. (Il est vrai que Myrrha est avant tout une fille-mère.) Elles n'empêchent nullement Ovide, qui lui non plus n'a jamais vu d'encensier, de transformer Myrrha en un arbre élancé. Mais Théophraste ne fait aucune allusion au mythe. Le savant s'étend longuement sur la production de la résine, par exsudation spontanée et surtout par entailles. Les larmes coulent à terre ou restent collées en gomme Théophraste détaille le processus de la récolte et sa commercialisation. Et Pline fait de même. La confrontation des données scientifiques et des données mythiques se réduit donc à un strict parallèle, sans aucune interférence explicite. La comparaison pouvait cependant venir à l'esprit des Anciens, comme ce sera le cas pour les artiste et les illustrateurs d'Ovide, avec l'image de l'arbre qui se fend pour accoucher d'une enfant ondoyé de larmes parfumées."

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