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Le Fuchsia

Dernière mise à jour : il y a 2 heures


Étymologie :


  • FUCHSIA, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1693 bot. (Ch. Plumier, Description des plantes de l'Amérique). Terme du lat. sc. mod. fuchsia, créé par Ch. Plumier d'apr. le nom du botaniste all. L. Fuchs (1501-1566), v. Roll. Flore t. 6, p. 6.


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Fuchsia -

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Botanique :

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Symbolisme :


Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Fuchsia - Légèreté naïve.

Cette fleur, à la corolle renversée, est si légèrement suspendue à son pédoncule qu’elle est dans une continuelle agitation.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


FUCHSIA - FRAGILITÉ.

Soyez sobre et veillez, car le démon votre ennemi tourne au tour de vous comme un lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer, Résistez-lui demeurant ferme dans la foi. -

I. Pierre V, 8, 9.

Tous les fuchsias sont aujourd'hui très à la mode chez les amateurs d'horticulture, et , par les semis, on en a obtenu un si grand nombre de variétés s'éloignant plus ou moins du type qui les a produits, qu'il serait bien difficile aujourd'hui de reconnaître si tel ou tel individu doit être rapporté à une espèce ou à une variété. Tous les fuchsias sont originaires du Chili et du Mexique. L'introduction des premières espèces en France ne parait pas remonter au delà de 1829, mais avant cette époque on les cultivait déjà en Angleterre.

Le nom de fuchsia a été donné à ces belles fleurs en souvenir du naturaliste allemand Fuchs.


RÉFLEXION.

Celui qui n'est pas mort encore tout à fait à lui même, est aisément tenté et vaincu dans les choses les plus petites et les plus viles. Un homme faible dans les voies de l'esprit, et qui est encore en quelque façon charnel et courbé vers les choses sensibles, a bien de la peine à se défaire entièrement des désirs terrestres. De là vient qu'il s'attriste souvent lorsqu'il s'en retire, et qu'il se fâche même aisément si on lui résiste.

(L'IMITATION DE J.-C. 1. 6.)

 

Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


FUCHSIA - AMABILITÉ.

Genre de la famille des cenothéracées, type de la tribu des fuchsiées, renfermant plus de cinquante espèces connues, et dont un grand nombre sont recherchées en Europe pour l'ornement des serres.

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Fuchsie ou Fuchsia - Grâce - Légèreté - Gentillesse.

Cet élégant arbrisseau, aujourd'hui si commun et toujours si recherché, est originaire de l'Amérique, où il prend des proportions énormes. Quelques-unes de ses espèces sont sarmenteuses et s'enroulent ou s'accrochent aux arbres gigantesques de ces contrées , dont elles couvrent les branches de leurs fleurs gracieuses et si légèrement découpées en forme de clochetons ou de toits de pagodes.

 

Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :


"Mot-clef : La Gentillesse.


Savez-vous ? : C'est Leonhart Fuchs, botaniste allemand u XVIe siècle qui donna son nom à cette fleur. Le fuchsia a été introduit en France au XVIIe siècle par le botaniste hollandais Plummer. Alfons Mucha contribua à le rendre célèbre à la Belle Époque en le peignant sur ses affiches., sans doute très inspiré par sa couleur si rare dans le monde végétal. Le fuchsia est toujours vendu en pot.


Message : J'ai pour vous un amour ardent"

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D'après Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :


"Vous êtes aimable et doux, complimente le fuchsia, attendez-vous à un grand bonheur imprévu qui vous laissera stupéfait(e). Vous serez récompensé(e) de vos bienfaits car je vous apporte la chance".

Quelle que soit sa teinte, la petite clochette s'affirme comme marque de bon goût et favorise les "sentiments ardents". Il lui arrive d'être blanche et rouge, elle avoue alors simplement : "Je vous aime de tout mon cœur". Toute rouge, elle va plus loin : "Mon amour est inébranlable".

Mais toutes les élégantes (et bien des élégants) connaissent surtout le rose fuchsia. Cette couleur rare, avec quelque chose de magique, a presque fait oublier la fleur. Dans la mode, elle se marie, selon les années, avec le bleu, le violet, le vert acide ou l'orange, sans cessé découverte et redécouverte, jamais tout à fait délaissée. Son nom curieux qui contribue à son charme, elle le doit au Docteur Fuchs, botaniste allemand. Le fuchsia aurait d'ailleurs pu se nommer "plumier", en l'honneur du naturaliste marseillais qui le découvrit sur les plateaux péruviens et l'introduisit en France à la fin du XVIIe siècle. Mais il est à parier que le "plumier" aurait moins séduit que le fuchsia.

Sauvage, il pousse en abondance sur les îles anglo-normandes et ses fleurs devaient se plaire dans le jardin de Victor Hugo à Guernesey : l'écrivain en exil, sensible au langage des fleurs, interdisait qu'on les coupe.

Si sa teinte unique ne quitte pas les projecteurs de la haute couture, en revanche, la fleur qui fut très en vogue à la Belle Époque et trône sur les belles affiches de Mucha a, depuis, connu un certain oubli. Mais commence peu à peu à réapparaître.


Mot-clef : "Grand bonheur imprévu".

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Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument spirituelle du Fuchsia :

Nom botanique : Fuchsia spp.


Propriétés énergétiques : Aide à se sortir des problèmes et à laisser le stress derrière soi, et incite à aller de l'avant.

Archanges correspondants : Métatron et Michael.



Propriétés curatives : Ces adorables fleurs font penser à de minuscules fées et anges vêtus de belles robes. L'énergie du fuchsia vous élève et vous réconforte telle une étreinte chaleureuse - à l'image de celle des anges. Cette fleur vous permet de vous sortir de vos problèmes actuels pour mener une existence heureuse et sereine. Elle vous incite à persévérer, car vous êtes sur le point de vous libérer et de laisser tous les obstacles derrière vous.


Message du Fuchsia : « Permettez-moi de vous prendre par la main. je vous élèverai au-dessus de votre situation actuelle pour vous mener vers un lieu de paix et de joie, où vous serez en mesure de comprendre la cause de ce que vous vivez. Bannissez la tension et le stress auxquels vous vous étiez habitués, car ce n'est pas ainsi que vous devez mener votre vie. Acceptez que je vous aide à vous libérer de ces poids. Pensez à la joie que vous pourrez ressentir. Prenons le temps nécessaire pour que vos ailes puissent se déployer et vous entraîner loin de vos problèmes ! »

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Contes et légendes :


Pierre Dubois et René Hausman, auteurs de L'Elféméride - Le grand légendaire des saisons - Automne-Hiver (Éditions Hoëbeke, 2013) mettent à l'honneur le fuchsia dans le chapitre consacré au mois de septembre :


Le fuchsia


C'était une pauvrette qui, malmenée par sa marâtre, pincée, griffée par ses harpies de demi-sœurs jalouses de sa beauté, avait préféré fuir sur les chemins. N'ayant nulle part où aller, elle avançait au hasard par les bois et campagnes, dormant dans la paille des granges mais le plus souvent, à l'abri des arbres, en compagnie des oiseaux de nuit, gagnant par-ci par-là son pain grâce à ses ravaudages et ses habiles travaux d'aiguille.

Il n'y avait point, c'était un fait, de meilleure couturière dans tout le royaume, même dans les ateliers des plus riches palais. Mais hélas ce merveilleux don ne lui servait guère, puisque croquants et croquantes ne lui demandaient qu'à rapiécer des caleçons, qu'à repriser des chaussettes, qu'à rapiécer des chaussettes, qu'à repriser des caleçons de grossier coton....

Jamais rien d'autre, sinon...

Sinon que, par une nuit plus constellée d'étoiles que d'habitude, alors qu'au centre d'une clairière elle dormait, elle fut réveillée par des chants et des rires qu'accompagnait une musique aérienne, faite de grelots, de tintements de harpes, de ruissellements de flûtes, telle qu'elle n'en avait jamais entendue.

Autour d'elle une gracieuse et vaporeuse foultitude d'êtres lumineux, ailés, antennulés, en rondes lunaires, glissait sur le gazon.

Celle qui allait devant, plus grande, plus belle, drapée de majesté, s'approcha de la petite errante et désigna avec une lueur d'intérêt dans ses prunelles profondes, le sac à ouvrage qui lui servait de coussin : « Est-ce toi, enfant, qui l'a brodé ? » lui demanda-t-elle.

- C'est moi... Mais je vous l'offre si vous le voulez... proposa la cousette, bouleversée jusqu'aux larmes par tant de charme. Êtes-vous la Reine des Fées ?

- Je le suis... et je te remercie pour ce merveilleux cadeau, mais je préfère te passer commande. Pourrais-tu me créer une parure : collier, boucles d'oreilles, bracelet, quine serait ni de tissus, ni de métal, ni de pierres précieuses et que je porterai de ma à septembre, tout au long de mon règne ?

Aussitôt, voilà la petite qi se met au travail, qui cueille fleurs violines, pétales de dahlia, corolles de ceci, étamines et aigrettes de cela, perles d'eau : qui découpe du bout de ses ciseaux, plie, replie de ses doigts menus des éclats phylloïdes, des préciosités liguliflores... et, satisfaite, tend à la fée un chapelet de bijoux lumignonnés... cousus de points d'herbes si délicatement serrés que l'on n'y voyait aucune couture.

La Reine s'en trouva si raie qu'elle li en fit broder pour toute la Petite Noblesse de ses suivantes.

« Que veux-tu pour récompense ? Demande, tu l'obtiendras.

- Être la couturière attitrée de Féerie. »

C'est ainsi que la pauvrette tant tourmentée par sa marâtre et ses demi-sœurs, qui errait sur les chemins, devint l'habilleuse bien-aimée des fées, et épousa, de l'autre côté des rives, un doux prince sylvain aux oreilles pointues.

C'est pour cette raison, enfin, que se bijoux lampions, appelés fuchsias par les mortels, ornent de mai à septembre tous les jardins de Flore.. et que les Richard Doyle et autres imagiers de Féerie représentent souvent le Petit Peuple des Bons Voisins en train de butiner, voleter, danser, muser, processionner autour des grappes de fuchsias.

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Littérature :


Régine Detambel consacre un ouvrage à Colette. Comme une flore, comme un zoo (Éditions Stock, 1997) dans lequel elle s'intéresse aux métaphores botaniques et zoologiques :


Dans les F...uchsias

« La toute petite Bastienne s'endort et s'éveille sur de jeunes bras parfumés, et des visages de péris, roses comme le fuchsia, murmurent pour elle selon le rythme d'un orchestre lointain. » L'Envers du Music-Hall


Pour le teint vif, d'un rose soutenu, des femmes très maquillées, Colette ouvre la serre des fleurs les plus apoplectiques. Les visages roses comme le fuchsia sont d'artistes de music-hall, déjà fardées pour le spectacle. Quand le maquillage est plus agressif encore, « les femmes [...] se colorent de mauve fuchsia... »

Sitôt le fuchsia défraîchi, Colette exploite le rouge des phlox. En grec, phlox veut dire flamme : « Elle a des pommettes vives, de la même couleur que les phlox des jardins, des lèvres d'un rouge noir, brillantes et comme vernies... » A cause du « rouge pétunia » des joues de Mitsou, ses bras et le sillon de son dos paraissent verts, aux lumières du théâtre. Les fonds de teint empruntent également leur lumière aux hortensias : « Les femmes, bien vivantes, n'enlaidiront pas avant le jour : un bon “fond de teint” assure à presque toutes, pour la nuit entière, ce rose lumineux, un peu fiévreux, de certains hortensias. » Quant aux feuilles des hortensias, elles ont « le cuir épais et mouillé. »

Ainsi roses et rouges vifs vont s’échelonner, des plus fins au plus triviaux : « Le plus proche music-hall vendait ses derniers strapontins à des postulants jaunes comme l'or, gris de cendre, à des femmes géantes d'un rose de tomate mi-mûre... » et le père de Claudine chante à pleine voix : « Si tu voyais mon chose / Tu rirais trop, tu rirais trop : / Il est couleur de rose / Comme un fond d’artichaut ! »

Quand, dans une lettre adressée à un metteur en scène, le mime Colette mentionne le fuchsia, ce n’est plus une allusion cosmétique mais l'humour d'une autocensure : « Cinquante représentations, que je crois... Mais à cela je ne connais rien, tu sais. Une chose qui va urger, c'est que tu reviennes. Je suis trop incertaine de ce que j fais. Ça m'ennuie pour toi, mais ne tarde plus. Nous arrivons à un moment trop critique de notre travail, je t'assure. Et j'ai besoin de la banderille dans les f... uchsias. »

 

Dans le roman policier intitulé L'Armée furieuse (Éditions Viviane Hamy, 2011) Fred Vargas imagine une victime à la main verte :


- C'était le genre de femme à vivre cent dix ans en s'occupant toujours de la boutique. Elle était maniaque mais elle n'avait pas tort. Depuis sa mort, on dit que la qualité des plants a baissé. Il vend des fuchsias qui meurent au premier hiver. Alors que pour faire crever un fuchsia, il faut se lever de bonne heure. Il bâcle ses bouturages, voilà ce qu'on dit.

- Ah bon, dit Adamsberg, qui n'avait jamais bouturé.

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