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L'Agave



Étymologie :

  • AGAVE, subst. masc.

Étymol. ET HIST. − 1827 bot. (Baudr. Pêches : Agave. Nom que Linné a donné à l'aloès qui fournit le fil de pitte pour les pêcheurs). Autre forme de agavé*.


Lire aussi la définition du nom agave pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Agave americana ; Aloès américain ; ; Chanvre des Indiens ; Maguey ; Pite ; Pita du Mexique.

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Botanique :

D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"Avec ses longues feuilles bleu-vert, bordées de dents de scie et se terminant en pointe acérée, l'agave est doté de redoutables moyens de défense. Quiconque tenterait l'assaut de ce colosse végétal se blesserait immanquablement. C'est une plante frileuse qui ne supporte pas le gel et préfère les jardins exotiques de la Côte d'Azur.


Pourquoi fait-il ça ? Les feuilles épaisses et charnues de l'agave sont remplies de sève rafraîchissante, ce qui attire de nombreux animaux et même les hommes qui en tirent une boisson fermentée. C'est donc pour se protéger de leur convoitise que l'agave "sort ses armes".


Plante à tout faire : La fibre des feuilles d'agave, appelée tampico ou sisal, sert à toutes sortes d'usages : brosses, cordes, tissus ou tapis.


La déesse aux quatre cents mamelles : Au Mexique, la déesse de l'agave s'appelait Mayahuel ; c'était une mère attentionnée de quatre cents enfants dotée d'autant de mamelle pour les nourrir ! "

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Agave
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Monographies proposées par Meryem El Fennouni dans sa thèse intitulée Les plantes réputées abortives dans les pratiques traditionnelles d’avortement au Maroc. (Université Mohammed V,

faculté de médecine et de pharmacie - Rabat, 2012) :

 


Symbolisme :


Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Agave - Sûrelé.

Les Mexicains font avec cette plante aux longues épines des haies impénétrables autour des habitations.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


AGAVÉ D'AMÉRIQUE - SURETÉ.


Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui pourrai- je craindre ? le Seigneur est le protecteur de ma vie, qui me fera trembler ?

(Psaumes. XXVI, 1-2.)

On a fait de l'agavé l'emblème de la sûreté parce qu'on en forme, autour des jardins et des habitations des haies impénétrables et hérissées d'épines qui les défendent mieux que les plus hautes murailles contre les entreprises des voleurs et des bêtes féroces. Cet usage est surtout très répandu à Alger, en Sicile, en Portugal et dans d'autres pays où cette plante s'est naturalisée. Elle se reproduit par les œilletons qui sortent de ses racines et qu'on laisse, après les avoir arrachés, sécher quelques jours à l'ombre avant de les planter.

Le mot agavé vient du grec et signifie admirable ; il serait en effet bien difficile de se défendre d'un sentiment d'admiration à la vue des plantes de ce genre dont la beauté est vraiment remarquable. On en connait six espèces toutes originaires des pays chauds de l'Amérique, mais les deux les plus remarquables sont l’agavé d'Amérique et l'agavé du Mexique.

L'agavé d'Amérique est une plante originaire de l'Amérique méridionale, naturalisée dans le midi de l'Europe et particulièrement en Espagne, où comme au Mexique elle forme des baies vives, remparts vraiment redoutables par la solidité et les piquants acérés de ses feuilles ; celles-ci situées à la base et étalées en rosette ont plus d'un mètre de longueur sur une épaisseur considérable. Cette plante a une célébrité populaire par l'opinion très répandue que sa floraison est accompagnée d'un bruit pareil à un coup de canon et qu'elle n'arrive que tous les cent ans. Il est certain que l'on voit rarement les fleurs de l'agavé, sans doute parce que cette plante manque de chaleur, mais si elle se trouve dans des circonstances assez favorables pour fleurir, elle présente le phénomène très curieux d'une tige garnie dans toute sa longueur de rameaux de fleurs plusieurs fois divisés et disposés sur chaque côté en élégants candélabres.

On retire de très grands avantages de l'agavé d'Amérique, ses fibres sont longues fortes et déliées ; on en fabrique des cordes, des filets de pêcheurs, des tapis, des toiles d'emballage, des pantoufles, du papier et divers autres ouvrages. On retire de ses feuilles par la trituration, un suc que l'on passe à la chausse et que l'on fait épaissir par l'évaporation après y avoir ajouté une certaine quantité de cendres. C'est une sorte de savon qu'on emploie pour lessiver le linge. L'Écluse dit qu'au Mexique où cette plante est très commune, les feuilles servent à couvrir les maisons, qu'on les brûle pour se chauffer et que les cendres sont excellentes pour la lessive. On coupe aussi la plante à fleur de terre, on creuse le tronçon en forme de vase ; il en transsude un suc que l'on ramasse et qui s'épaissit très promptement. On prépare avec ce suc une sorte de miel ; on en fait aussi du vinaigre et un vin très enivrant en y ajoutant une racine que les Mexicains nomment ocpatli, mais ce vin peu agréable au goût donne une odeur forte et fétide à l'haleine de ceux qui en boivent immodérément. Le suc qu'on retire des feuilles rôties sur les charbons est employé pour guérir les plaies et les ulcères.

L'agavé du Mexique est le maguey des Mexicains ; elle fournit dit Mirbel une boisson à laquelle le Indiens ont donné le nom de pulque. Cette plante est ligneuse et croit en abondance dans l'ile de Cuba et au Mexique. Ses diverses parties ont chacune leur utilité ; selon Raynal les racines servent à faire des cordes, les hampes donnent du bois, les épines font des clous ou des aiguilles et les feuilles sont bonnes pour couvrir les toits. On les fait aussi rouir, pour en retirer ensuite un fil propre à fabriquer divers tissus. Mais ce qui fait du Maguey un végétal vraiment précieux pour les Mexicains, c'est l'eau douce et transparente qu'il distille lorsqu'on en a arraché les feuilles intérieures ; la fossette formée au centre des feuilles, se remplit de la liqueur que l'on recueille chaque jour et qui chaque jour se renouvelle pendant un an ou dix-huit mois. En s'épaississant, elle se convertit en sucre ; mêlée avec de l'eau de fontaine, elle acquiert, après quatre ou cinq jours de fermentation, le piquant et le goût du cidre et si l'ou y ajoute de l'écorce d'orange ou de citron elle devient enivrante. Les Mexicains ont un si grand penchant pour cette boisson qu'ils s'en procurent aux dépens de la subsistance et même des vêtements de leur famille.


MAXIMES.

Il est juste que celui qui ne fuit pas les occasions de pécher et qui s'expose témérairement au péril soit puni de sa présomption par sa chute. (Mme DE LA SABLIÈRE)

Il faut profiter de la chute des justes aussi bien que de leurs bons exemples. (LA ROCHEFOUCAULT)

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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; nouvelle édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"L'épine d'agave est symboliquement liée au silex des couteaux sacrificiels chez les Mexicains. Le sud, pays du feu, du soleil de midi (Uitzilopichtli) et des sacrifices humains - offrande de sang au soleil - est appelé en langue Nahuatl le côté des épines, sans doute parce que l'épine d'agave était utilisée par les prêtres comme instrument de mortification. Ils s'en perçaient les jambes pour offrir leur sang aux dieux."

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Agave (Agave) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mars

Élément : Feu

Pouvoirs : Désir sexuel ; transe.


« Sur des monts décharnés, dans un sol tout de pierre,

Incessamment brûlé par les flots de lumière

Que lui verse un soleil de feu,

Vous avez vu souvent une robuste plante

Dardant de tous côtés la pointe menaçante

De ses grandes feuilles vert-bleu. »


Ainsi fut décrit l'Agave par un soldat-poète inconnu, rescapé de l'expédition de Maximilien.


Utilisation magique : Le jus d'Agave frais, dilué de moitié dans divers sirops à base de plantes aromatiques, sert de base à de nombreux cocktails aphrodisiaques, très appréciés en Amérique latine.

Au Mexique, ses feuilles épaisses, imperméables, servent à couvrir les maisons. Le couple qui se désole d'être sans enfants s'empresse de refaire sa toiture à neuf ; avant un an, les vagissements d'un nouveau-né égayeront le logis et combleront les parents de bonheur.

Les Mexicains font fermenter la sève de l'Agave dans des jattes de terre, et en tirent une boisson alcoolisée nommée pulque. Les chamans indiens utilisent largement ce pulque, plus ou moins trafiqué avec des hallucinogènes, pour induire la transe.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, légendes et croyances (Éditions Robert Laffont, 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on distingue l'aloès de l'agave :


Agave : Au Mexique, les grandes feuilles charnues de cette plante très décorative, dont on couvre les maisons, ont un grand pouvoir de fertilité : "le couple qui se désole d'être sans enfants s'empresse de refaire sa toiture à neuf ; avant un an, les vagissements d'un nouveau-né égayeront le logis et combleront les parents de bonheur".

En Amérique latine, le jus d'agave, mélangé à des plantes aromatiques, a des vertus aphrodisiaques. Son suc donne une boisson fermentée appelée "pulque", qui aide les chamans indiens à entrer en transe.

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Littérature :



Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque brièvement l'Agave :

14 novembre

(La Bastide)


Les rameaux gris et noirs de l'abricotier dénudé griffent le ciel d'automne d'un azur trop parfait.

Les tentacules bleu-vert de l'agave-méduse implorent la clémence du grand pin-cervelet.

J'ai peu de douleur, mais j'ai ma mort à mes pieds dans les bourgeons d'un nouveau chêne vert.

4 février

(La Bastide)


[...] Sur la feuille épineuse de l'Agave d'Amérique, les yeux de la rainette sont secs.

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Voir aussi Aloe vera.

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