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Équinoxe d'automne

Dernière mise à jour : 1 oct.

Dans le Zodiaque de la Terre, représenté par les différentes maisons astrologiques, l'équinoxe d'automne est la maison VII de la Terre..





Symbolisme celte :


Guy Le Nair, propose un vademecum qui fait le point sur les différents significations des fêtes celtes intitulé Les Fêtes celtes au XXIe siècle :


Solstices et équinoxes : Il n’existe pas d’éléments concrets qui permettraient d’affirmer que les Celtes étaient des adorateurs du soleil. Les constructions mégalithiques du Néolithique étaient édifiés pour honorer les défunts. Ces constructions étaient orientées dans l’axe des solstices. Si ce n’est l’hypothèse d’un éventuel culte solaire, il n’existe pas de données indiscutables permettant d’affirmer que les équinoxes donnaient lieu à des célébrations populaires chez les Celtes. Cependant, les solstices et équinoxes, en rapport avec le temps des dieux, marquent les moments forts des aventures des héros de la tradition des Celtes et leurs rapports avec les dieux, dans un cycle symbolique de conquête de l’année. Cet aspect de la tradition est bien décrit par Philippe Jouët, dans son livre « L’aurore celtique » paru en 1994 aux éditions du Porte-Glaive.

Les nombreuses coutumes populaires qui se trouvent encore dans le folklore de nombreux pays héritiers de l’idéologie tripartie indoeuropéenne laissent à penser que le soleil avait dans leurs traditions populaires une place importante, en rapport avec le cycle de la nature.

[...]

Equinoxe d’automne (Br. Kedez-wengolo)


Panthéon celtique : Lug, Kronan, Gobnhiu (forgeron dieu de la transformation) - Brigitt déesse de l’art de la forge, de la guérison et de la prédiction.


L’équinoxe d’automne est la continuation de Lugnasad. Dans leur lutte pour s’approprier le soleil, le ciel nocturne et le ciel diurne font jeu égal, mais le ciel diurne s’affaiblit. L’équinoxe d’automne est le point d’articulation entre le ciel clair de l’été et le ciel sombre de l’hiver.

La déesse des moissons a deux visages, l’un d’une jeune femme et l’autre d’une vieille femme, visages de vie et de mort. L’équinoxe d’automne veut être la fête de la jeune femme, symboliquement représentée par la dernière gerbe de blé de la fin des moissons. Cette gerbe de blé représentait le refuge de l’esprit de la récolte.

Le pain est également un symbole de cette fête. La transformation du grain en pain est le triomphe de Lug le polytechnicien, associé au génie humain.

L’aurore rouge annonce la nuit cosmique. Elle préside aux « joutes oratoires » du nouvel an celtique, expression d’une pensée qui énonce une parole « bien ajustée ». La parole qualifiante amène l’action de vérité, qui favorise le bon ordre sur terre comme dans le cosmos.

La vache est un symbole associé à l’aurore et aux équinoxes. La vache blanche est l’animal de la nouvelle année qui s’annonce à Samain.

Dans la tradition védique, l’aurore est associée aux vaches et aux eaux libérées. En Inde, Rusàdvatsà rusàti, la vache blanche au veau blanc, est une divinité importante du passage dans la nouvelle année. Brigitt en Irlande et Brigantia en Gaule, rappellent l’antique Déesse Mère Créatrice, dans son aspect fécond.

La déesse triple, principalement fêtée à Imbolc, est associée à l’équinoxe d’automne.

Patronne des poètes, des forgerons et des guérisseurs, elle incarne la subtilité intellectuelle. L’art du forgeron représente la transformation de la nature, mais aussi la transformation intérieure de l’être humain.

Brigitt incarne la fécondité et préside aux accouchements. Elle veille sur le feu sacré et sur celui du foyer. Dans le cadre des joutes oratoires qui président au passage de l’année, à Samain, elle est l’Awenn, l’inspiration sacrée des poètes.

Le poète celtique, le barde, était plus proche du chaman que du poète moderne. En Irlande, les pouvoirs du file sur le feu et l’eau, faisaient de lui le médiateur entre le surnaturel et les hommes. La créativité du barde devait être un équilibre entre le feu et l’eau, pensée et sentiment, mental et âme.

L’équinoxe d’automne symbolise le mystère de la moisson, la fin de la période fertile dans l’annonce des mois stériles à venir, mais elle est aussi la promesse de son retour au printemps.

C’est la fête du feu créateur, celui qui transforme le blé en pain et la matière brute en œuvre d’art. C’est la fête de la transformation intérieure sous l’influence de l’Awenn, le souffle de l’inspiration, la spiritualité.

L’équinoxe d’automne était placé sous le signe du sorbier, réputé être un bois sacré. En Irlande, les paysans utilisaient le bois de sorbier pour se protéger des influences néfastes. Dans la mythologie, les Tuatha Dé Danann avaient apporté en Irlande, le sorbier du Tir Tairngire, le Pays de la Promesse.

Au festin de Gobhniu, les Tuatha Dé Danann acquièrent l’éternelle jeunesse et l’immortalité grâce à une boisson magique, sans doute à base de baies de sorbier. En Gaule, Gobhnios est le dieu forgeron lié à l’Autre Monde. Un mouton de l’année est la pièce principale du repas de fête.

Dans le calendrier chrétien, l’Archange Michel, qui a remplacé Lug dans son aspect lumineux, est également fêté fin septembre sur une hauteur. Comme à Lugnasad, la Saint-Michel se passait sur un lieu élevé où furent construites des chapelles à sa gloire. Comme pour Lug, le saint est représenté porteur d’une lance brillante et était associé aux chevaux. L’archange Michel par sa lutte contre le Dragon, la bête, est la représentation de la lutte victorieuse du christianisme contre les religions païennes en général. Saint Michel fut désigné saint patron de la France.

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Cérémonies :


Equinoxe 2015 : J'ai quand même la chance d'avoir une famille suffisamment ouverte pour accepter de greffer aux 75 ans du patriarche, une célébration celtique sous les étoiles et les nuages, autour d'un feu magnifique et accompagnés par les sons magiques du tambour et du didgeridoo. Quelle belle nuit !

Comme toutes les fêtes que nous célébrons, l'équinoxe d'automne est une porte, la dernière à franchir avant celle de Samonios, la nouvelle année.

D'un côté, encore la chaleur solaire et la plénitude de l'été ; de l'autre, déjà la flamboyance orangée qui annonce la fin du cycle végétal tourné vers l'extérieur.

Sur une face, l'archétype de la Vierge et ses richesses de moisson, ses fruits mûrs et lourds dans les paniers ; sur l'autre celui de la Balance qui équilibre les forces avant de s'enfoncer dans la nuit. La Terre qui nourrit le corps ; le Ciel qui nourrit l'âme et l'esprit. Cérès ne passe-t-elle pas la moitié de l'année sous terre et l'autre à l'air libre ?

L'équinoxe d'automne nous invite donc à une sorte de bilan de notre année claire afin de repérer quelle est notre récolte personnelle. Que contient mon panier cette année ? Ma récolte est-elle chiche ou abondante ? Quelles sont les céréales que je vais pouvoir engranger ? De quels fruits vais-je me sustenter ?

Cette récolte est liée à la sagesse féminine, terrestre voire tellurique. Donc, pour moi, chamanique également. On connaît l'importance du cercle et du cycle pour qui écoute la Nature avec attention et humilité. Dans la tradition celte, l'automne figure à l'Ouest et est associée à différents symboles qui sont autant de relais pour nous guider et nous permettre de comprendre le message de cette saison :


Point cardinal : Ouest / le Couchant / l'île d'Avalon / le changement donc la mort /

Élément : Eau / émotions / origine de la vie / essentiel de notre composition et de nos besoins

Animal : Saumon / sagesse / retour à la source = inversion du mouvement intériorisation

Arbre :

Vie humaine : Vieillesse (détachement et dénuement) -

Voie de l'Enseignant :


Pour tirer parti le plus efficacement de ces énergies qui se recentrent en nous, pour éviter les déperditions et faire croître encore notre conscience intérieure, il nous faut, aidés par les vents qui se lèvent, élaguer nos branches mortes, secouer nos feuilles roussies, en un mot nous délester de tout ce qui est devenu inutile en nous.

Il est donc temps pour nous de marcher lentement, les yeux rives sur le chemin raide qui grimpe au volcan et de lui offrir, pourquoi pas en y plongeant tout entier, tous les résidus émotionnels de cette année claire et d'y faire brûler toutes les scories énergétiques qui nous encombrent encore afin qu'ils soient recyclés intelligemment par la terre et que nous puissions, avec la fumée aérienne qui s'échappe du volcan, nous recueillir en nous et nous préparer ainsi à communiquer pleinement avec l'Autre Monde lors des nuits de Samonios.


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22 septembre 2017 : le Chaudron de Maponos


Lundi soir, lors du cercle de tambour dédié à la préparation de l'équinoxe d'automne, j'ai rencontré dans le Monde d'en Bas une étoile de mer rouge, riche d'enseignements (notamment sur les fruits à pentagramme), même si je n'ai pas encore tout intégré mais, de façon plus surprenante pour moi, je fus plongée dans le Monde d'en Haut, comme Gwyion Bach, dans le chaudron de Keridwen. Si je connaissais bien sûr le mythe gallois qui relate cet épisode, je ne voyais pas le rapport avec l'équinoxe.

Néanmoins, le "hasard" ayant fait que je me retrouve avec Sandra, celle-ci m'apprend qu'il existe, dans la boutique où elle travaille en ce moment, un joli produit de bain qui porte le nom de "Chaudron de Ceridwen". Comme par ailleurs, l'étoile de mer m'avait invitée très clairement à me baigner, je savais comment allait débuter ma journée équinoxiale...

Restait à comprendre le lien de cette plongée dans le chaudron avec l'équinoxe d'automne car je ne me souvenais pas d'avoir lu la précision temporelle dans aucune des versions que j'avais parcourues.

Merveilleuse toile... de tisseurs et tisseuses inspirés !



Cette méditation accompagnera mon bain de manière parfaite !

(A l'origine j'avais trouvé une autre vidéo, depuis indisponible...)


La précision temporelle du début "Temps de Mabon" (Maponos en gaulois) n'étant pas claire pour moi, je poursuivais mes recherches...

Et grâce au site Le sanctuaire publié par Athénos Orphée, je découvrais que :


"LA TRADITION DE MABON représente l'équinoxe d'automne et tire son appellation du Dieu celtique du même nom. On lui donne également d'autres noms, tels que, pour les anglophones, "Harvest Home", "Winter Finding" et "Alban Elved" ainsi que d'autres noms plus variés tels que "The Second Harvest Festival" (la seconde fête des récoltes), "the Festival of Dionysus" (la fête de Dionysos), "Harvest of First Fruits" (la récolte des premiers fruits), "Wine Harvest" (la récolte du vin), "Feast of Avalon" (le festin d'Avalon), "Equinozio di Autunno" (tradition Strega), "Alben Elfed" (tradition Caledonii), ou encore "Cornucopia". L'appellation germanique, "Winter Finding", s'étale sur une période partant du Sabbat et se terminant le 15 octobre, la "Nuit de l'hiver" qui est, dans la tradition nordique, le soir du nouvel an.

Les druides appellent cette célébration "Mea'n Fo'mhair", et honorent le Dieu de la Forêt ("Green man") en offrant des libations aux arbres. Bien que la majorité des paysans européens ne s'attardaient pas à calculer la date exacte de l'équinoxe, ils célébraient l'événement à une date fixe, le 25 Septembre, un jour de congé nommé "Michaelmas" (la fête de l'archange Michael) par l'Eglise médiévale christianisée. A l'époque médiévale, les taxes étaient fixées à la période de Pâques et au moment de la fête de l'Archange....





Prières et bénédictions :


Salutations à l'équinoxe d'automne


Salut ! Voyageurs des Cieux,

Reine de Lumière, Roi de Beauté !

Qui apportez les dons de joie généreux,

Gerbes d'automne et chute des feuilles rouges.

Généreux soit le cœur en nous,

Ouverte soit la main à tous,

Que la mesure soit égales, qu'il y ait Justice.

Moissonnez votre appel reconnaissant.


Caitlin Matthews, Bréviaire celtique (1995, 2004 pour l'édition originale ; Éditions Véga, 2005 pour la traduction française.

 



Littérature :


LA FIN DE L’AUTOMNE


Tout l’automne à la fin n’est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d’alcool  : il faut attendre jusqu’au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois.

Le dépouillement se fait en désordre. Toutes les portes de la salle de scrutin s’ouvrent et se ferment, claquant violemment. Au panier, au panier ! La Nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageusement ses derniers fruits.

Puis elle se lève brusquement de sa table de travail. Sa stature aussitôt paraît immense. Décoiffée, elle a la tête dans la brume. Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées. Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits.

La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d’ombre. Ses chaussures, comme celles d’un vagabond, s’imprègnent d’eau et font de la musique.

Dans cette grenouillerie, cette amphibiguïté salubre, tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré. Les ruisseaux se multiplient.

Voilà ce qui s’appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions ! Habillé comme nu, trempé jusqu’aux os.

Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite. Trois mois de réflexion salutaire dans cet état ; sans réaction vasculaire, sans peignoir ni gant de crin. Mais sa forte constitution y résiste.

Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à pointer, savent-ils ce qu’ils font et de quoi il retourne, – et s’ils se montrent avec précaution, gourds et rougeauds, c’est en connaissance de cause.

Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n’a pas l’odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci.


Francis Ponge, "La Fin de l'automne" dans Le Parti pris des choses, 1942.

 

LES ARBRES SE DÉFONT À L’INTÉRIEUR D’UNE SPHÈRE DE BROUILLARD


Dans le brouillard qui entoure les arbres, les feuilles leur sont dérobées ; qui déjà, décontenancées par une lente oxydation, et mortifiées par le retrait de la sève au profit des fleurs et fruits, depuis les grosses chaleurs d’août tenaient moins à eux.

Dans l’écorce des rigoles verticales se creusent par où l’humidité jusqu’au sol est conduite à se désintéresser des parties vives du tronc.

Les fleurs sont dispersées, les fruits sont déposés. Depuis le plus jeune âge, la résignation de leurs qualités vives et de parties de leur corps est devenue pour les arbres un exercice familier.


Francis Ponge, "Les arbres se défont à l'intérieur d'une sphère de brouillard" dans Le Parti pris des choses, 1942.

 

LE CYCLE DES SAISONS


Las de s’être contractés tout l’hiver les arbres tout à coup se flattent d’être dupes. Ils ne peuvent plus y tenir : ils lâchent leurs paroles, un flot, un vomissement de vert. Ils tâchent d’aboutir à une feuillaison complète de paroles. Tant pis ! Cela s’ordonnera comme cela pourra ! Mais, en réalité, cela s’ordonne ! Aucune liberté dans la feuillaison… Ils lancent, du moins le croient-ils, n’importe quelles paroles, lancent des tiges pour y suspendre encore des paroles  : nos troncs, pensent-ils, sont là pour tout assumer. Ils s’efforcent à se cacher, à se confondre les uns dans les autres. Ils croient pouvoir dire tout, recouvrir entièrement le monde de paroles variées  : ils ne disent que « les arbres ». Incapables même de retenir les oiseaux qui repartent d’eux, alors qu’ils se réjouissaient d’avoir produit de si étranges fleurs. Toujours la même feuille, toujours le même mode de dépliement, et la même limite, toujours des feuilles symétriques à elles-mêmes, symétriquement suspendues ! Tente encore une feuille ! – La même ! Encore une autre ! La même ! Rien en somme ne saurait les arrêter que soudain cette remarque : « L’on ne sort pas des arbres par des moyens d’arbres. » Une nouvelle lassitude, et un nouveau retournement moral. « Laissons tout ça jaunir, et tomber. Vienne le taciturne état, le dépouillement, l’AUTOMNE. »


Francis Ponge, "Le cycle des saisons" dans Le Parti pris des choses, 1942.

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