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Le Dragon de Komodo




Étymologie :


Selon Damien Glez, auteur d'un article satirique intitulé « Faune (politique) en voie d’extinction », (In : SlateAfrica,‎ 11 mars 2011 (lire en ligne)


Le mot « varanus » est une latinisation du mot égyptien « waran » qui signifie « avertisseur », d'après une croyance selon laquelle les varans du Nil avertissaient la population de la présence de crocodiles.


Autres noms : Varanus komodoensis : Lézard de Komodo ; Varan de Komodo ; Varan géant ;

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Zoologie :


Selon Peter Boomgaard, auteur d'un article intitulé "Protection de la nature en Indonésie pendant la fin de la période coloniale (1889-1949)." (In : Outre-Mers. Revue d'histoire, 1993, vol. 80, no 299, pp 307-344)


Le dragon de Komodo n'est pas plus beau que l'orang-outan et il n'a aucune parenté avec l'être humain. Les Européens ne le découvrirent qu'en 1910 (les premières descriptions datent de 1912), parce que l'habitat des quelques spécimens de l'espèce se limitait — et encore aujourd'hui — à deux îles minuscules entre Sumbawa et Flores (Komodo et Rinça), plus une petite bande côtière de Flores. Presque immédiatement après la publication de sa description — la même année que celle de la création de la Société — la Société des Indes néerlandaises pour la protection de la nature contacta le souverain de Bima — qui gouvernait la région — afin d'obtenir la protection de cet animal rare. Celle-ci fut accordée en 1915. Rarement la protection d'un animal fut obtenue aussi peu de temps après sa découverte. Lorsque Komodo et Rinça passèrent sous la tutelle de Manggarai, un accord similaire fut conclu (1927). En 1931, cet animal figura dans l'ordonnance pour la protection des animaux sauvages.

Néanmoins, durant cette période, des musées et des zoos ont apparemment réussi à acquérir un certain nombre de dragons de Komodo, ce qui provoqua un tollé général dans la presse. Certains naturalistes désiraient vivement s'en non seulement parce qu'il s'agissait là d'une découverte récente, mais aussi parce que c'était — et c'est encore aujourd'hui — le plus grand lézard vivant (jusqu'à 3m de long) et qu'il présentait de curieuses particularités. C'est un animal affreux, ressemblant quelque peu à une version miniature du (dragon !) ; il est Carnivore avec une préférence pour le cerf, mais n'a aucun scrupule à chasser les chèvres et les chiens des villages. Sa tendance à s'attaquer aux hommes est contestée, mais la rumeur a suffi pour lui faire une réputation.

D'après le dernier recensement, on dénombre actuellement quelque sept mille dragons de Komodo, et il est fort improbable que ce nombre fut plus élevé en 1910. Des estimations plus anciennes semblent indiquer le contraire, mais leur sérieux est contestable. Toutefois, il peut être admis sans risque d'erreur qu'ils n'ont jamais été réellement menacés d'extinction. On peut affirmer que la principale menace pour le dragon de Komodo fut sa découverte elle-même, car il n'avait rien à craindre de la population locale par ailleurs très peu nombreuse.

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Elisabeth D. Inandiak dans un article intitulé "En Indonésie, à la rencontre des dragons de Komodo et de leurs « jumeaux » humains" (publié dans le magazine Géo en ligne le 19/06/2020 et mis à jour le 17/05/2021) nous informe sur l'origine des Dragons de Komodo :


L’origine de ces lézards géants demeure obscure. En 1912, c’est un Hollandais, Pieter Ouwens, directeur du musée zoologique de Buitenzorg (actuelle Bogor), qui les a baptisés Varanus komodoensis, du nom de l’île de Komodo sur laquelle ils avaient été documentés deux ans plus tôt par un administrateur des Indes néerlandaises. Mais les premières études scientifiques sérieuses ne datent que des années 1970, lorsque le biologiste américain Walter Auffenberg séjourna plusieurs mois sur l’île de Komodo. Une première théorie avança que l’ancêtre du Varanus komodoensis était un petit varan devenu géant à cause du caractère insulaire, donc isolé, de son habitat. Une spécificité géographique qui aurait favorisé la croissance de ces reptiles géants qu’aucun prédateur ne menaçait.

Mais en 2009, cette théorie s’est écroulée après la découverte, en Australie, de fossiles d’un lézard encore plus grand, Megalania prisca, vieux de 300 000 à 4 millions d’années, qui serait l’ancêtre géant des dragons de Komodo. Lors de la baisse du niveau des mers au cours de la dernière période glaciaire, Megalania aurait migré vers l’ouest par voie terrestre, l’Australie et l’Indonésie étant alors reliées. Une violente montée des eaux, il y a environ 20 000 ans, en aurait piégé sur ces petites îles de la Sonde. Mais ces hypothèses scientifiques n’expliquent pas pourquoi les varans ont survécu jusqu’à nos jours dans leur nouvel habitat, alors que leurs aïeux ont disparu d’Australie il y a environ 40 000 ans. Les villageois de Komodo, qui appellent ces varans géants ora, répondent à ce mystère par un mythe : celui de la princesse Dragon, qui aurait accouché de jumeaux : un humain et une ora. Nés d’une même matrice, l’homme et la bête veillent depuis à leur bien-être réciproque, convaincus que l’extinction de l'un entraînerait inéluctablement celle de l'autre. Et réciproquement.

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Symbolisme :


Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous explique la mission des Dragons de Komodo :


Cet énorme lézard est le plus grand du monde, avec une longueur pouvant atteindre jusqu'à trois mètres. C'est une espèce de varan qui vit dans l'isolement depuis des milliers d'années. C'est aussi le plus agressif. Il attaque et dévore férocement des proies qui sont plusieurs fois plus grosses qu'eux, y compris les buffles d'eau.

Ces dragons viennent tous d'une même étoile lointaine appartenant à un autre univers, et leur projet comprend la capacité de mener une vie solitaire, afin qu'ils puissent couvrir un vaste territoire en diffusant la sagesse de leur étoile d'origine dans la partie du monde qui leur est réservée. La terre elle-même semble « différente » parce que ces créatures apportent des vibrations différentes des autres, dominantes et martiales.

Quand leur énergie se nourrit dans la Terre creuse et est passée à travers le cristal de la Grande Pyramide vers les étoiles, elle est envoyée sur Mars. Mars contient l'énergie dominante et agressive de cet univers, mais son aspect ascensionné, Nigellay, détient l'énergie du véritable divin masculin, le guerrier pacifique et le puissant leader. Cette lumière à la fréquence élevée est renvoyée dans un cycle aux dragons de Komodo et augmentera éventuellement leur fréquence.

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Elisabeth D. Inandiak dans un article intitulé "En Indonésie, à la rencontre des dragons de Komodo et de leurs « jumeaux » humains" (publié dans le magazine Géo en ligne le 19/06/2020 et mis à jour le 17/05/2021) montre la fertilité symbolique réactualisée du grand lézard de Komodo :


Le dragon de Komodo, une icône de la diplomatie indonésienne

Les varans géants ne seraient-ils pas si menacés ? « En 2018, on en comptait 2 897 et, en 2019, 3 025, souligne Ande Tefi, le directeur adjoint du bureau du parc national. Leur nombre reste stable, même s’il varie d’une année sur l’autre. En revanche, les touristes, eux, sont en forte augmentation depuis que le parc a été inscrit, en 2012, sur la liste des « sept nouvelles merveilles de la nature du monde » ( un classement établi par une association suisse ). En 2019, le parc a enregistré 122 703 visiteurs, dont 25 % d’Indonésiens. Mais ils ne perturbent pas les reptiles car seuls 5 % de la superficie du parc leur est ouverte. » Quant aux autres revendications des villageois, elles sont restées lettre morte.

Le lézard endémique, lui, a droit à tous les honneurs. Dans les années 1970, il était déjà devenu une icône de la diplomatie indonésienne lorsque deux dragons avaient été offerts aux Etats-Unis en échange d’un couple d’oies américaines. En 1975, les services de renseignement indonésiens ont choisi le nom de code Komodo pour préparer l’invasion sanglante du Timor oriental. En 2012, deux dragons adultes ont été échangés avec la Chine contre un couple de pandas. Aujourd’hui, le dragon de Komodo est devenu le produit d’appel d’une nouvelle destination touristique, qualifiée de super premium par le gouvernement, pour désengorger Bali. En janvier 2020, le président indonésien Joko Widodo, en visite à Labuan Bajo, a annoncé que cette bourgade balnéaire, principale porte d’entrée du parc national de Komodo, accueillerait en 2023 le sommet du G20, dont l’Indonésie est un des pays membres.

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Don José Ruiz, dans un ouvrage intitulé Animaux de pouvoir chamaniques selon la tradition toltèque (Hierophant Publishing, 2021 ; Guy Trédaniel Éditeur, 2022) nous donne sa version du symbolisme de nombreux animaux dont le Dragon de Komodo :


Voir aussi : Alligator.

Animaux apparentés : Crocodile ; Dinosaure ; Monstre de Gila ; Tégu noir et blanc ; Goanna ; Varan.

Élément : Feu

[Mots-clefs] : Primal ; Imaginatif ; Ancien.


Ce dont il faut se souvenir dans la rencontre avec un Dragon de Komodo : Les Dragons de Komodo, qui sont les plus gros lézards existant sur terre, peuvent peser jusqu'à 70 kilos. Ce sont de féroces prédateurs, avec des dents intimidantes et une longue langue fourchue, et leur queue est aussi longue que leur corps. Leur peau est recouverte d'une armure d'écailles, et les scientifiques pensent que leur morsure venimeuse met leurs proies en état de choc en les rendant incapables de fuir ou de combattre. Ces créatures au formidable instinct et d'une précision mortelle nous rappellent que nous pouvons, nous aussi, utiliser notre instinct pour aiguiser notre intention avec une détermination farouche.

Les Dragons de Komodo qui vivent en Indonésie sont on ne peut plus proches de dragons vivants et soufflant. La seule chose qui pourrait faire sortir tout droit ces magnifiques lézards du mythe et de la légende serait la capacité à cracher du feu et à voler avec une paire de grandes ailes de cuir.

En tant que créatures mythiques, les Dragons ont fasciné les humains pendant des siècles. On les a toujours décrits comme puissants, mais les récits européens montrent des créatures mauvaises, qui crachent du feu pour garder quantité de trésors [de mon point de vue, cet auteur méconnaît la valeur symbolique du Dragon en Europe : il confond la dangerosité du Gardien avec une mauvaiseté supposée (Anne)], alors que dans les traditions d'Orient les dragons ont tendance à avoir des pouvoirs favorables sur les éléments, et à apporter la chance et le succès. Même si le présent livre étudie des animaux qui existent actuellement sur la planète, il y a une sagesse à considérer la signification et le mystère des créatures mythiques. La sagesse du Dragon peut venir insuffler son feu créateur à nos projets et objectifs, et nous aider à défendre âprement les trésors qui sont les nôtres - les personnes, choses et idéaux que nous considérons comme inestimables et dignes d'être protégés à tout prix.

Les Dragons de Komodo, ou lézards terrestres, relèvent d'une ancienne lignée dans l'évolution qui nous évoque les dinosaures errant sur terre longtemps avant nous. Tout comme les libellules, les seiches, et autres animaux qui ont gardé leur forme et leur façon de fonctionner pendant des millénaires, les lézards nous rappellent que toutes les créatures sur terre existent pendant l'équivalent d'une infime fraction de temps sur une très, très vieille planète. Penser aux millions d'espèces qui ont vécu et qui ont disparu peut nous remplir d'émerveillement et nous donner très justement le sentiment de notre petitesse et du caractère précieux et fugace de la vie. Méditer de la sorte sur la signification de la profondeur du temps ne peut que nous inspirer et nous rendre humbles.


Questions auxquelles réfléchir :

  • Comment pouvez-vous suivre votre intuition et votre instinct à propos d'une situation ou d'une question qui vous préoccupe ?

  • Quels cadeaux une perspective plus large pourrait-elle vous apporter actuellement ?

  • Quels trésors protégez-vous et pourquoi ? Vous accrochez-vous à des choses que vous pourriez lâcher pour mieux protéger d'autres trésors ?

Faire appel à l'Esprit du Dragon de Komodo : Les enfants, comme les adultes, adorent s'immerger dans le domaine du fantastique, de l'imaginaire, de la mythologie et des contes de fées. La popularité de livres, films et séries télévisées, comme Le Seigneur des Anneaux et Game of Thrones, prouve que les Dragons enflamment toujours l'étincelle créatrice de notre collectif. Une superbe façon de se brancher sur cette énergie, c'est à travers les contes.

Les contes sont aussi anciens que les êtres humains. Même si le récit oral conté par une personne n'est plus notre option principale comme elle le fut jadis, les histoires ont toujours l'extraordinaire pouvoir de captiver les gens. Vous êtes peut-être habitué à certains podcasts ou événements, et les rassemblements de conteurs et festivals sont des forums pour le partage des talents. Faites appel au feu créatif du Dragon de Komodo et à ses cousins de fiction en apprenant davantage sur l'art de conter des histoires, et en prenant l'habitude d'aller écouter les personnes qui partagent les leurs.


Prière à l'énergie du Dragon de Komodo :

Puissant Dragon de Komodo, cousin terrestre

des grands dragons des mythes et légendes,

emplis-moi d'inspiration et d'illumination ardente,

avec émerveillement, humilité et admiration

devant les vastes étendues du temps, l'immensité

de la vie, et l'extraordinaire richesse de Mère Terre.

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Contes et légendes :


Dans Le Petit Journal.com, Cécile Brosolo propose un article intitulé "La Légende des dragons de Komodo" (publié le 24/08/2017 et mis à jour le 18/06/2018) dans lequel elle relate un conte traditionnel de l'île :


Komodo, terre de légende : La légende raconte que, sur l'île de Komodo, vivait une très belle princesse, appelée Putri Naga, la princesse dragon. La princesse mit au monde deux jumeaux, l'un était un garçon, nommé Gerong, et l'autre un dragon femelle, nommée Ora. Putri Naga éleva son fils parmi les siens, mais elle cacha sa fille Ora dans la forêt, où elle s'en occupa tendrement, à l'insu des hommes. Les années passèrent, la princesse mourut et les deux jumeaux devinrent adultes. Un jour, alors que Gerong chassait un cerf dans la forêt, un large et redoutable varan surgit pour lui voler sa proie. Gerong voulu tuer le dragon, mais au même instant, dans un éclat de lumière, Putri Naga apparut. « Ne tue pas ce dragon, supplia-t-elle, c'est ta s?ur jumelle, Ora ». Gérong déposa son arc et laissa le dragon en paix. Depuis ce jour, les habitants de l'île de Komodo vivent en harmonie avec les dragons et les considèrent comme leurs frères égaux.

Cette légende fait partie du folklore de Komodo. Elle révèle l'étonnante relation qui lie, encore aujourd'hui, les insulaires et leur mythique reptile, perçu comme un vieil ancêtre et respecté. Nul doute que les premiers voyageurs venus sur l'île ont également fait vivre un mythe en contant des créatures terrifiantes et monstrueuses dans leurs récits de voyages.

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