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La PrĂȘle

  • Photo du rĂ©dacteur: Anne
    Anne
  • 17 juin 2020
  • 23 min de lecture

DerniĂšre mise Ă  jour : 31 oct. 2024




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1539 prelĂ© (Est. ds DG) ; 1549 prele (Est.). Issu, par mĂ©coupure, de l'a. fr. [l'] asprele, de mĂȘme sens, (xiies. Glossaire de Tours, p. 331 ds T.-L.), du lat. vulg. *asperella, subst. fĂ©m., dĂ©r. de asper (v. Ăąpre), en raison du toucher rugueux de la tige de cette plante ; cf., dĂ©r. du mĂȘme adj., le lat. asperugo, nom de plante « rĂąpette, grateron » (Pline, v. AndrĂ© Bot.).


Lire Ă©galement la dĂ©finition du nom prĂȘle afin d'amorcer la rĂ©flexion symbolique.


Autres noms : Equisetum arvense - Aisuillettes - Asprette - Barbe Ă  la biche - BouĂšy’chou (bouchon Ă  nettoyer) - Caouchette - Chaqueue (1) - Chevaline - Chevalqueue - Clavaqueue - Collier de remet - Cou de prĂȘtre - CoupĂ©ta - Crin de cheval - CriniĂšre de cheval - DĂ©manchĂ©e - Escure-coupe - Etui Ă  aiguille (2) - FrĂ©loss - GĂ©netrole - Herbe Ă  rĂąper - Herbe Ă  Ă©curer - Herbe d’essence - Herbe du Diable - Herne Ă  vaisselle - Jannetrode (1) - Jonc Ă  tuyaux - Nettoie pot (2) - Panache - Petit Chapin - Pin d'eau - PiniĂ© - Porte-piquet - PrĂȘle des champs - Queue de chat - Queue de cheval - Queue de chĂšvre - Queue de rat - Queue de rat musquĂ© - Queue de renard - Queue de soldat - Queue-la-chatte - Ra-couette - RaflĂ© - RĂąpette - Stannole - Scurotte - Tire-hanĂšte - Verrine - ZĂ©blin -

Equisetum palustre : PrĂȘle des marais -

Equisetum telmateia - PrĂȘle -


1) : Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les vĂ©gĂ©taux : 74 mĂ©thodes d'harmonisation et de guĂ©rison par les plantes (Éditions EssĂ©nia, 2014).

2) CĂ©line Signorini, "Élaboration d'un Atlas linguistique de la Flore des Alpes." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue rĂ©gionale d’ethnologie, n°1-4/2003. Fondateurs et acteurs de l'ethnographie des Alpes. pp. 263-264).

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Botanique :


PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale : Roger CAPITAINE, "Les prĂȘles". Penn ar Bed, 1981, vol. 105, p. 66-73.

Dans "Confusion lors de cueillettes de plantes mĂ©dicinales." (In :Bulletin du Cercle vaudois de botanique., 2003, vol. 32, p. 17-22) AndrĂ© Dolivo relĂšve une confusion frĂ©quente qui concerne la PrĂȘle :


Seule la prĂȘle des champs (Equisetum arvense, Ă©quisĂ©tacĂ©es) est considĂ©rĂ©e comme officinale, mais d'autres espĂšces peuvent entrer en ligne de compte dont la prĂȘle d'hiver (Equisetum hyemale). Cependant certaines espĂšces de prĂȘles sont potentiellement toxiques, comme la prĂȘle des marais (Equisetum palustre). BRUNETON (1993 p. 292) spĂ©cifie que, jusqu'Ă  maintenant, les accidents n’ont concernĂ© que des animaux herbivores. Toutefois, selon DUKE et al. (2002 p. 392), les petits enfants et les femmes enceintes ne devraient pas consommer de prĂȘles de façon prolongĂ©e, quelle que soit l'espĂšce.

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les vĂ©gĂ©taux : 74 mĂ©thodes d'harmonisation et de guĂ©rison par les plantes (Éditions EssĂ©nia, 2014) prĂ©sente ainsi la PrĂšle des champs :


La PrĂȘle est une vivace qui peut mesure jusqu'Ă  50 cm de haut. Cette plante est l'une des plus anciennes qui existent actuellement sur notre planĂšte, elle est rĂ©partie sur tous les continents. Elle possĂšde deux sortes de tiges : les unes sont courtes, d'une couleur rougeĂątre et apparaissent au dĂ©but du printemps. A leur extrĂ©mitĂ© se dĂ©veloppe un Ă©pi qui fabrique des spores. Elle ne possĂšde aucune fleur. Sa reproduction est assurĂ©e par des spores contenues dans des sporanges prĂ©sentes sous les Ă©cailles des Ă©pis. Une fois flĂ©tries, ces tiges sont remplacĂ©es par d'autres, vertes et cannelĂ©es. Ces tiges sont utilisĂ©es en phytothĂ©rapie.

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La PrÚle affectionne les sols siliceux, humides, les prés, les pùturages, les champs, le bord des chemins, des fossés jusqu'à environ 2300 m d'altitude. La PrÚle qui pousse sur des sols purement argileux déploie une plus grande force thérapeutique.


Usages : La PrĂȘle est constituĂ©e de sels minĂ©raux, de tanin, de glucosides flavonoĂŻdes, de saponine et de petites quantitĂ©s d'alcaloĂŻdes. Elle est riche en calcium, sodium, fer, magnĂ©sium, manganĂšse, potassium, silice. On lui reconnaĂźt des propriĂ©tĂ©s reminĂ©ralisantes, antihĂ©morragiques, diurĂ©tiques, cicatrisantes, dĂ©puratives, anti-inflammatoires permettant de traiter l'artĂ©riosclĂ©rose, les ulcĂšres cutanĂ©s, les hĂ©morroĂŻdes, les plaies et inflammations de la bouche, les maux de gorge, les maladies des voies urinaires, de la vessie et de la prostate, les ophtalmies. Elle est vraiment la plante de bienfait des reins.

L'abbé suisse Kuenzle, herboriste, mentionne que chacun devrait à partir d'un certain ùge boire réguliÚrement et quotidiennement une tasse de tisane de PrÚle. Les douleurs des rhumatismes et celles dues au mauvais fonctionnement du systÚme nerveux disparaßtraient. La vieillesse serait belle.


Usages internes : Décoction, infusion (2 à 3 pincées de plantes par tasse, 3 à 4 fois par jour). Une cure de 21 jours aux changements de saison favorise une bonne reminéralisation.


Usages externes : Employer la décoction en compresse ou en enveloppement de vapeur sur les panaris, les furoncles ou les plaies, les fractures, en gargarisme dans le cas de maux de gorge, en bain d'yeux en cas d'ophtalmie. Le bain à base de PrÚle soulage les reins, les douleurs diverses, les hémorroïdes.

Dans les soins capillaires, en cas de pellicules, se laver le cuir chevelu plusieurs jours de suite avec une décoction de PrÚle et masser ensuite avec de l'huile d'olive vierge les fera disparaßtre.

Pour approfondir sur les organes reproducteurs de la PrĂšle :


M. J. DUVAL-JOUVE, "Sur les organes de reproduction de l'Equisetum Arvense". Bulletin de la Société Botanique de France, 1859, vol. 6, n°10, p. 765-771.

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Suzanne Baaklini, autrice de "Pourquoi il faut absolument prĂ©server la prĂȘle des champs." (In : L'Orient le Jour, 2018) :





Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore mĂ©dicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques de la PrĂȘle :


PropriĂ©tĂ©s Physiques et Usages mĂ©dicaux. — Les racines sont inodores, d'une saveur astringente, dĂ©sagrĂ©able, austĂšre ; on les dit stimulantes et diurĂ©tiques. L'Ă©piderme de la tige est incrustĂ© de silice ; on en obtient au chalumeau un globule de verre. Les jeunes pousses sont comestibles dans plusieurs pays. La plante fraĂźche Ă©tant trop active, on emploie la plante sĂšche en dĂ©coction Ă  la dose de 8 Ă  12 grammes par demi-litre d'eau. On la prescrit comme astringente, diurĂ©tique et emmĂ©nagogue ; on la donne dans les hydropisies par atonie, dans l'hĂ©moptysie, la nĂ©phrite calculeuse et l'Ă©tat cachectique. Le suc s'administre aussi Ă  la dose de 50 Ă  100 grammes dans un kilogramme de petit-lait. L'analyse a fait dĂ©couvrir dans cette plante un acide particulier nommĂ© Ă©quisĂ©tique par certains auteurs et qui suivant certains autres ne serait que de l'acide pyromalique.


Les autres espĂšces de prĂȘle, E. arvense, L. , E. limosum, L., E. sylvaticum, L. , E. Telmateia, Ehrh. , jouissent de propriĂ©tĂ©s analogues.

Alfred Chabert dans De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie (in Bulletin de l'Herbier Boissier, Vol. III, nÊ»5-6-7, sous la direction de EugĂšne Autran, GenĂšve, 1895) Ă©voque la prĂȘle :


Contre la polysarcie : Les personnes trop grasses se feraient facilement maigrir par un usage prolongĂ© de la prĂȘle des bois, equisetum sylvaticum. Je ne sais ce que vaut ce remĂšde, mais il est certainement moins dangereux que la cuillerĂ©e de vinaigre prise le matin Ă  jeun par les filles de la campagne qui viennent en service dans les villes, et dont un travail moins pĂ©nible et une nourriture meilleure et plus abondante dĂ©veloppent le systĂšme adipeux.

Françoise Nicollier et GrĂ©goire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne Ă  Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


kĂ wa, f. = « queue » / kĂ wa-tsĂ«na, f. / kawĂ«ta, f. I - prĂȘle = Equisetum sp.

Infusion diurĂ©tique ; comme dĂ©puratif pour les vaches (on ne l'utilisait pas pour les mulets) ; des compresses de tisane de prĂȘle sur les mamelles des vaches aident Ă  guĂ©rir la mammite.

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


On applique aussi sur les plaies rĂ©centes les feuilles Ă©crasĂ©es des plantes suivantes : [...] de la prĂȘle, Equisetum sp. [...] dans les basses montagnes et les vallĂ©es.

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Photo personelle, lac de Grésy-sur-IsÚre

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Usages traditionnels :


Selon Pierre Antoine Renaud, auteur d'une Flore du département de l'Orne. (Malassis, 1804) :


On mangeait anciennement la prĂȘle des riviĂšres ; elle est trĂšs recherchĂ©e des bƓufs ; on se sert de plusieurs espĂšces de prĂȘles pour polir les vases de mĂ©tal et les ouvrages du tour.

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Travaux de propretĂ© - [...] La PrĂȘle, equisetum sp. sert aux mĂȘmes usages dans les basses montagnes et dans les plaines. La PrĂȘle est aussi employĂ©e Ă  polir les bois.

Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisiĂšme, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul SĂ©billot recense nombre de lĂ©gendes populaires :


En Haute-Bretagne on fabrique aussi des sifflets avec des tiges de prĂȘle.

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Ignace MariĂ©tan, auteur d'un article intitulĂ© "Les montagnards du Val d'Illiez et la nature." (in : Bulletin de la Murithienne, 1944, no 62, pp. 10-46) mentionne la prĂȘle :


Les PrĂȘles Ă©taient redoutĂ©es dans le fourrage parce qu'elles donnaient la dysenterie au bĂ©tail bovin, les moutons y Ă©taient moins sensibles ; on avait remarquĂ© une amĂ©lioration du fourrage contenant des prĂȘles s'il avait bien fermentĂ©.

Selon M. À. Bonet et al. auteurs d'un article intitulĂ© "Contribution Ă  la connaissance ethnobotanique des ptĂ©ridophytes dans les PyrĂ©nĂ©es." (Bocconea, 2001, vol. 13, pp. 605-612), la PrĂȘle (Equisetum arvense L.,) a de multiples utilisations :


Utilisations :

  • MĂ©dicinales. - Normalement on emploie une dĂ©coction des tiges stĂ©riles en D. I. AmĂ©liorante de la circulation sanguine. * Antalgique (D. E.), seule ou avec Salvia lavandulifolia. * AntialopĂ©cique (D. E. et D. I.). * Antianorectique (D. V). Anticatarrhale. AntihĂ©morroldaire (U. E.). Antilithiasique rĂ©nal, aussi bien seule qu'avec Prunus avium et Zea mays. *Contre l'obĂ©sitĂ©, en mĂ©lange avec Cynodon dactylon et Asplenium septentrionale. Anti ƓdĂ©mateuse. Antiseptique oro-pharyngienne. Antiseptique oculaire (D. E.). Antiseptique urinaire. Anti-ulcĂšre stomacale en bouillie. DĂ©purative sanguine. Digestive. DiurĂ©tique, soit seule ou en mĂ©lange avec Petroselinum crispum ou Asperula cynanchica. HĂ©mostatique (en cas de mĂ©trorragie, Ă©pistaxis, hĂ©morragie de l' accouchement ... ) (D. E. et D. I.). *HypocholestĂ©rolĂ©miante. Hypotenseur. *Laxative (toute seule ou en mĂ©lange avec Santolina chamaecyparissus). PrĂ©ventive et curative des coliques *nĂ©phrĂ©tiques (U. N. D.). VulnĂ©raire (U. E.). La pIante fraiche, mĂ©langĂ©e avec de la graisse, sous forme de cataplasme amĂ©liore les ongles incamĂ©s. Aide aprĂšs l'accouchement (D. V). MĂ©langĂ©e avec Abies alba est rĂ©putĂ©e comme *antiasthmatique et anticatarrhale. Elle intervient aussi dans des mĂ©langes complexes donnant lieu Ă  une liqueur traditionnelle nommĂ©e "ratafia", utilisĂ©e Ă  titre digestif. Certains inforrnateurs ont observĂ© une lĂ©gĂšre action irritative des voies urinaires. Aussi pour certaines personnes cette pIante agirait comme hĂ©morragique au lieu d'hĂ©mostatique.


  • Domestique. - Abrasive pour faire la vaisselle. Ont les mĂšmes usages E. palustre, E. ramosissimum, E. fluviati/e, E. hyemale.


  • FouragĂšres. - SpĂ©cialement pour les vaches et les lapins.

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Dans sa thĂšse intitulĂ©e Les dĂ©signations des plantes sauvages dans les variĂ©tĂ©s arbĂ«reshe (albanais d’Italie) : Ă©tude sĂ©mantique et motivationnelle. (Linguistique. UniversitĂ© CĂŽte d’Azur ; UniversitĂ  degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes :


PropriĂ©tĂ©s et utilisation : Aucune utilisation relative Ă  cette plante n’a Ă©tĂ© indiquĂ©e chez les ArbĂ«reshĂ«, mais Pline en a illustrĂ© de nombreuses vertus mĂ©dicinales. Chez les Grecs, les feuilles stĂ©riles en infusion faisaient rĂ©sorber la rate des coureurs ; leur suc arrĂȘtait le sang s’écoulant des narines, soignait la dysenterie, guĂ©rissait la toux, l’orthopnĂ©e, les ruptures et les lĂ©sions serpigineuses (HN, XXVI, 132). Dans les diffĂ©rentes rĂ©gions italiennes, la prĂȘle est utilisĂ©e en mĂ©decine populaire pour le traitement des infections intestinales, de l’hĂ©moptysie, de la tuberculose, des maux de gorge, des troubles respiratoires, urinaires et cardio-vasculaires, des douleurs rĂ©nales, des calculs rĂ©naux, de la prostatite, de la gravelle, de l’hypertension, des ƓdĂšmes, des hĂ©morroĂŻdes, des blessures, des abcĂšs, des furoncles, de la rhinorragie, de la mĂ©norragie, des rides, des plaies, des infections buccales, des gingivites, des engelures, des rhumatismes et des nĂ©vralgies, des spasmes, des otalgies et des infections oculaires (Guarrera, 2006 : 97). On en connaĂźt Ă©galement les propriĂ©tĂ©s apĂ©ritives, diurĂ©tiques, dĂ©puratives, galactagogues, emmĂ©nagogues, fĂ©brifuges, dĂ©calcifiantes et reconstituantes ; en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire de petites quantitĂ©s de prĂȘle sont utilisĂ©es comme digestif pour les bovins (Pieroni, 1999 : 124 ; Viegi et al., 2003 : 225), alors qu’on en dĂ©conseille l’utilisation comme fourrage en raison de sa toxicitĂ© qui conduit Ă  la prĂ©sence de sang dans l’urine des bovins (Guarrera, 2006 : 97). Cette espĂšce est utilisĂ©e dans l’alimentation humaine et animale; en particulier les paysans consommaient, pendant le carĂȘme, au lieu du poisson, les jeunes tiges fertiles cuites dans l’huile ou bouillies et conservĂ©es dans du vinaigre (Simoni, 1995 : 207). La plante est utilisĂ©e surtout comme reconstituante pour les individus rachitiques et comme nourriture pour les oies (Guarrera, 2006 : 97). En tant que plante riche en silicium, la prĂȘle a Ă©tĂ© utilisĂ©e dĂšs l’antiquitĂ© pour polir les bois et les mĂ©taux (Simoni, 1995 : 207 ; Guarrera, 2006 : 97). Dans les Balkans, l’infusion de prĂȘle sert Ă  traiter les troubles uro-gĂ©nitaux, tels que calculs et infections rĂ©nales (Mustafa et al., 2012b : 6) et Ă  bloquer les hĂ©morragies internes, tandis qu’elle est appliquĂ©e directement sur les blessures comme hĂ©mostatique (Rexhepi et al., 2013 : 2062). Au Kosovo, les parties aĂ©riennes de la prĂȘle, une fois macĂ©rĂ©es, sont utilisĂ©es comme mĂ©dicament topique pour le traitement des rhumatismes (Mustafa et al., 2012a : 744).

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Symbolisme :


Dans Des hommes et des plantes (Éditions OpĂ©ra Mundi, 1970) Maurice MĂ©ssĂ©guĂ© Ă©voque le savoir ancestral de son pĂšre Ă  travers ses souvenirs d'enfance :


[...] Naturellement les professionnels disent : « Nous, nous avons un don. » Il est incontestable qu'ils ont plus de sensibilitĂ© et qu'il y a de bons sourciers et de mauvais, et que, comme dans tout, l'expĂ©rience de l'opĂ©rateur compte. Mais il existe aussi des signes extĂ©rieurs qui indiquent la prĂ©sence de l'eau : la configuration gĂ©ologique du terrain, les plantes : prĂȘles, certaines orties, certaines renonculacĂ©es... Tout ça n'est pas trĂšs sorcier ; mon pĂšre les appelait « les plantes qui devinent l'eau. »

Il avait horreur des noms savants, des noms de livres : « Ceux qui leur ont donné ces noms ils ont la science mais pas le savoir. »

Pour Scott Cunningham, auteur de L'EncyclopĂ©die des herbes magiques (1Ăšre Ă©dition, 1985 ; adaptation de l'amĂ©ricain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la PrĂȘle (Equisetum arvense) a les caractĂ©ristiques suivantes :


Genre : Féminin

PlanĂšte : Saturne

ÉlĂ©ment : Terre

Pouvoirs : Fécondité.


Utilisation rituelle : Des PrĂȘles dĂ©posĂ©es pendant la nuit sur le rebord de fenĂȘtre d'une fille signifient qu'il est grand temps qu'elle apprenne Ă  s'en servir, autrement dit qu'elle cesse de se prendre pour une princesse et devienne une vraie mĂ©nagĂšre (on nettoyait la vaisselle et on rĂ©curait avec la PrĂȘle en beaucoup d'endroits).


Utilisation magique : La PrĂȘle sĂ©chĂ©e et pulvĂ©risĂ©e entre dans des potions de fertilitĂ©. Les femmes qui ont des difficultĂ©s Ă  concevoir devraient dormir sur des matelas bourrĂ©s de ces hautes herbes.

Au temps des puritains de la Nouvelle-Angleterre, quand deux femmes s'Ă©taient battues dans la rue, on les attachait dos Ă  dos et on les faisait asseoir Ă  nu sur des touffes de PrĂȘles (les feuilles sont rĂąpeuses comme du papier de verre).

Un sifflet taillĂ© dans une tige de PrĂȘle a le pouvoir d'appeler les serpents du voisinage.

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les vĂ©gĂ©taux : 74 mĂ©thodes d'harmonisation et de guĂ©rison par les plantes (Éditions EssĂ©nia, 2014) propose l'article suivant :

Astre : Saturne.

ÉlĂ©ment : Feu.

Genre : Féminin.

Archange : Ouriel.


Message de l'Ăąme :

« Au plus lointain de ma mémoire,

je me souviens que j'ai été la pierre.

J'ai traversĂ© le froid, le feu, les tempĂȘtes, les cataclysmes.

Je porte en moi la mémoire des origines, l'impulsion primordiale,

la force du commencement.

Je suis liée à la terre et aux gnomes.

Je contiens tout les principes des minéraux.

dans leur structure premiĂšre,

car je suis leur substance aboutie au sommet de leur volonté

dans le monde végétal.

Quand mes frÚres sont brûlés par le soleil,

moi, je suis et je reste stable.

Endurante et concentrée, je puise la goutte d'eau,

contenue dans l'argile de la terre, pour m'offrir Ă  l'animal ou Ă 

l'homme maigre, Ă©garĂ©, fatiguĂ©, usĂ©, en quĂȘte de vie.

Je coule dans son ĂȘtre comme une pluie de cristaux

pour enrichir et reminéraliser son squelette de pierre

de tous mes bienfaits. »


Interprétation du message de l'ùme : Méditer avec la PrÚle, comme méditer avec la pierre. Aux premiers ùges de la Terre, elle croissait en abondance et avait la taille de nos sapins actuels. Elle a été une plante majestueuse, aujourd'hui transformée en charbon et en houille. De nos jours, c'est comme si elle n'était pas vraiment une plante, mais une pierre au sommet de son degré d'évolution. D'ailleurs, elle ne porte pas la mission d'offrir une fleur au soleil, comme la plupart des végétaux, mais d'offrir la structure des minéraux aux rÚgnes qui lui sont « supérieurs », de maniÚre à ce qu'ils soient assimilables. Si on regarde son aspect extérieur, on pourrait faire l'hypothÚse que cette plante a « régressé » dans son évolution. A travers son message, je ne le pense pas, car elle est profondément unie à la terre et cela garantit sa survie et sa force ; quand d'autres mourront, elle sera encore vivante. Sa souche souterraine s'enfonce dans le sol jusqu'à deux mÚtres de profondeur, ce qui la rend pratiquement impossible à extirper. Les Amérindiens avaient compris sa sagesse et l'utilisaient pour trouver des nappes d'eau en surface et en profondeur.

En effet, la PrĂšle nous indique son alliance avec l'eau y compris dans des nappes extrĂȘmement lointaines.

Si on approfondit la mĂ©ditation tout en mĂąchant cette plante, on se trouve reliĂ© avec toutes les catĂ©gories d'animaux qui ont vĂ©cu la rigueur et la soif et se sont trouvĂ©s apaisĂ©s de rencontrer sur leur route ce vĂ©gĂ©tal comme une bĂ©nĂ©diction. C'est une sensation assez dĂ©routante. Certains Ă©crits scientifiques rapportent qu'elle est un pison violent pour les chevaux et les bovins, Ă  cause de la thiaminase qu'elle contient qui dĂ©truit la vitamine B1. Il ne s'agit pas alors d'Equisetum arvense mais d'Equisetum palustre une autre variĂ©tĂ© de PrĂšle avec laquelle elle peut ĂȘtre confondue. Je suppose que c'est ingĂ©rĂ©e en grande quantitĂ© et que ce type d'Ă©tude ne fait pas rĂ©fĂ©rence Ă  une situation oĂč l'animal se dĂ©place librement dans la sagesse de ses instincts et de ses sentiments, ce qui Ă©tait le cas lorsqu'il Ă©tait libre et non sous la domination ou la peur des hommes.

Dans mon ressenti, la PrĂšle invite l'homme Ă  vivre au plus prĂšs de la terre, au rythme des saisons. Elle se rĂ©jouit quand un ĂȘtre se reminĂ©ralise par son corps en infusion sur une durĂ©e de vingt et un jours.

Certains chercheurs assimilent le mystérieux Soma des Indiens à la prÚle comme le signale Nick Allen dans un article intitulé "Le sacrifice védique et la théorie pentadique de l'idéologie indo-européenne" paru dans Religions de l'Asie du Sud 9.1 (2015) pp. 7.27 :


Enfin dans les rituels avec soma, l'offrande principale est le jus obtenu en pressant des tiges de soma. Seize prĂȘtres au moins sont requis et le terrain sacrificiel est le plus Ă©laborĂ©.


Note associée : L'identité botanique du soma reste sujet à discussion (Jamison et Brereton 2014 : 31-32). Falk (1989) soutient qu'il s'agirait de certaines espÚces de prÚle donnant une éphédrine stimulante, mais tout le monde n'est pas d'accord (Thompson 2003). Le débat dure depuis longtemps.

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Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thĂšse intitulĂ©e Les dĂ©signations des plantes sauvages dans les variĂ©tĂ©s arbĂ«reshe (albanais d’Italie) : Ă©tude sĂ©mantique et motivationnelle. (Linguistique. UniversitĂ© CĂŽte d’Azur ; UniversitĂ  degli studi della Calabria, 2017) se penche sur les croyances liĂ©es aux diffĂ©rents noms arbĂ«reshe d


Analyse lexico-sémantique des désignations :

1- Bisht dhelprje [bˈiʃt Ă°ËˆÉ›ÊŽprje] est un syntagme composĂ© dont le premier Ă©lĂ©ment arb. bisht « queue » dĂ©signe la forme des tiges stĂ©riles de la prĂȘle, tandis que le spĂ©cificateur arb. dhelprje « de renard » prĂ©cise les propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques des verticilles de rameaux, dont le suc arrĂȘtait le sang s’écoulant des narines (HN, XXVI, 132) ; tout comme pour les autres phytonymes Ă  double structure motivationnelle qui caractĂ©risent corpus, celui-ci aussi est la mĂ©taphore de la partie de la plante utilisĂ©e, notamment les feuilles stĂ©riles, en raison de ses propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques, reprĂ©sentĂ©es par l’un des animaux-totem les plus importants.

2- MjekĂ«r [mjˈɛkər] « barbe » est une dĂ©signation Ă  base mĂ©taphorique dans laquelle le transfert se fait entre les tiges stĂ©riles longues et minces de la prĂȘle et les poils de la barbe ayant les mĂȘmes caractĂ©ristiques. Une mĂȘme typologie de dĂ©signation a Ă©tĂ© collectĂ©e dans le rĂ©pertoire phytonymique daco-roumain oĂč la prĂȘle est appelĂ©e aussi « barbe » [bˈarbə] (Scarlat, 2008 : 440). Chercher Ă  expliquer cette dĂ©signation anthropomorphique moyennant une simple mĂ©taphore basĂ©e sur la morphologie des feuilles stĂ©riles de la plante est un peu rĂ©ducteur, premiĂšrement parce que c’est l’une des espĂšces les plus exploitĂ©es en mĂ©decine populaire en vertu de ses nombreuses et diffĂ©rentes applications thĂ©rapeutiques et, deuxiĂšmement, parce que la barbe est le symbole de la puissance (Beccaria, 1995 : 219) : les feuilles stĂ©riles sont des mĂ©dicaments « puissants » et sont donc des barbes.

3- Pelikom [peʎikˈɔm] est un nom dĂ©rivĂ© dans lequel la base lexicale arb. pel- « jument » est suivie de deux suffixes : le premier -ik qui fait fonction de diminutif et pĂ©joratif (Ressuli, 1986 : 149), et le deuxiĂšme -om(Ă«) (Ressuli, 1986 : 156) sert Ă  former des noms Ă  partir d’autres noms d’oĂč rĂ©sulte une appellation par le nom d’un animal poilu « petite jument ». Le daco-roumain tĂ©moigne aussi de ce type de zoonymes, mais le nom de l’animal mĂąle est suivi d’un suffixe fĂ©minin d’oĂč rĂ©sultent les dĂ©signations suivantes de la prĂȘle : [urswˈaiÌŻkÉš] « ourse » (< urs- + -oaică), [ursˈaÉłkə] « ourse » (< urs- + -ancă), [mÉšnzwˈaiÌŻkə] « pouliche » (< mĂąnz- + - oică), [mˈɚʊə] « chat, chatte », [motˈan] « matou », [motoʧˈel] « chaton » (Scarlat, 2008 : 440). Tout comme pour les autres motivations zoomorphiques, cette dĂ©signation traduit aussi avec cet animal la puissance thĂ©rapeutique que possĂšdent les tiges stĂ©riles de cette plante.

4- Stokament [stɔkamˈɛnt] est un emprunt au cal. stocca e mmenta (litt. spezza e metti : casse et mets) « prĂȘle » (NDDC : 689) dont la motivation se rĂ©fĂšre probablement Ă  l’utilisation des tiges de la plante en mĂ©decine populaire pour soigner les coupures et les entailles.

5- Muenç [mwˈɛnʧ] « moines » est un emprunt au nap. muĂłnece « moines » (NVDN : 432) qui se rĂ©fĂšre aux propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques des tiges fertiles de la prĂȘle ; cet anthropomorphisme chrĂ©tien remplace sans doute un zoomorphisme prĂ©cĂ©dent selon ce qu’affirme Alinei (1984) Ă  propos de cette typologie lexicale, qui traduit la phase la plus rĂ©cente du dĂ©veloppement social et religieux de l’humanitĂ©. Les moines mĂ©diĂ©vaux Ă©taient les dĂ©tenteurs de la tradition et de la pratique de la mĂ©decine populaire et, selon toute probabilitĂ©, ils ont remplacĂ© les figures paĂŻennes des sorciĂšres, des esprits et des dĂ©mons de la nature qui gouvernaient le destin des hommes et de tous les ĂȘtres vivants (Zelenin, 1988 : 294). Il est donc Ă©vident que l’image motivante des « moines » traduit les nombreuses qualitĂ©s thĂ©rapeutiques de cette plante.

6- Qirinje [cirˈiÉČe] « bougies » (< gr. khrÒj « cire d’abeilles », DELG : 526) est une dĂ©signation dans laquelle l’aspect dressĂ© des tiges de la prĂȘle est associĂ© Ă  la forme dressĂ©e des bougies.

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Claire Tiberghien propose des mĂ©ditations guidĂ©es vers quelques plantes classĂ©es en fonction de leur analogie avec les cinq Ă©lĂ©ments de la philosophie chinoise dans un ouvrage intitulĂ© Équilibre et mĂ©ditations par les plantes (Éditions Jouvence, 2016) :


ÉlĂ©ment : Eau.


De son nom latin Equisetum arvense, la prĂȘle des champs fait partie de la famille des ÉquisĂ©tacĂ©es. Sa particularitĂ©, c'est la jeunesse.

Ses forces thĂ©rapeutiques sont dues Ă  sa richesse en silice, qui lui confĂšre un caractĂšre rĂ©gĂ©nĂ©rant, bĂ©nĂ©fique aux tissus conjonctifs. On la prescrit en cas de douleurs rhumatismales et arthritiques. Elle est Ă©galement efficace pour tout ce qui touche aux os, comme les fractures, les lĂ©sions discales ou l'ostĂ©oporose. la prĂȘle des champs est rĂ©paratrice de la peau et des muqueuses. DiurĂ©tique, elle a sa place dans les pathologies inflammatoires de la vessie, des reins et de la prostate.


Sur le plan psychique : La prĂȘle apporte la stabilitĂ© et renforce le premier chakra, notre Ă©nergie de base. Elle permet d'ĂȘtre consĂ©quent, nous enseigne la discipline et l'endurance. De la mĂȘme maniĂšre qu'elle draine l'eau des sols humides, elle extrait la tristesse, la mĂ©lancolie et la dĂ©pression de leur terrain. Cette plante favorise une pensĂ©e constructive, concentrĂ©e et mĂ©thodique. GrĂące Ă  elle, els dĂ©fis se transforment en chances. L'ordre intĂ©rieur devient conscient, vivant. Les frontiĂšres sont dĂ©finies, verbalisĂ©es et maintenues.


GrĂące Ă  la prĂȘle des champs, je peux affirmer :

  • Tout est pour le mieux.

  • Je suis mon propre maĂźtre.

  • Je ressens la cohĂ©rence d'ĂȘtre loyal et sincĂšre.

  • J'utilise tout mon potentiel.

  • Je dĂ©couvre la stabilitĂ© qu'apportent les changements de la vie.

  • J'ai en moi la force pour rĂ©soudre mes problĂšmes.

  • Je comprends les Ă©vĂ©nements et j'acquiers de la clartĂ©.

  • Je laisse les transformations de la vie me conduire Ă  la dĂ©couverte de moi-mĂȘme.

  • J'Ă©volue sur mon chemin avec tranquillitĂ© et endurance.


La mĂ©ditation de la prĂȘle des champs : Vous grimpez Ă  travers un beau prĂ© fleuri. Dans cette Ă©tendue jaune Ă©clatent des taches de violet, de rose, de blanc. Sous vos pieds, le sol devient spongieux. Le murmure d'un ruisseau se fait entendre. Avant de l'atteindre, vous dĂ©couvrez une plante Ă©trange, Ă©lancĂ©e. De petits rameaux vert tendre, fins et Ă©lĂ©gants comme des cheveux d'ange, parcourent sa tige. C'est la prĂȘle. Une plante venue d'un autre temps. Elle construit son expĂ©rience depuis plus de 200 millions d'annĂ©es et pourtant, elle nous transmet une impression d'Ă©ternelle jeunesse.

Visualisez une colonne de lumiĂšre qui traverse votre corps dans son centre, du sommet du crĂąne Ă  votre base. Chaque respiration vous y plonge plus profondĂ©ment. Laissez-vous partir dans le temps des annĂ©es passĂ©es, de votre enfance. Pensez Ă  vos parents. retrouvez leur histoire, le temps lointain oĂč ils Ă©taient eux-mĂȘmes des enfants. Vos grands-parents, eux aussi, ont laissĂ© une trace, une expĂ©rience, aussi lointaine soit-elle. Cette mĂ©moire est en vous. Vous ĂȘtes le maillon d'une immense chaĂźne. Vous faites partie du tout.

Vous vous tenez bien droit, frĂȘle et solide dans cette grande histoire du monde. Ressentez la force qui monte de la terre, la force qui descend du ciel. Cette Ă©nergie circule en vous. Toujours en mouvement, elle vous apporte la stabilitĂ©. La prĂȘle est pleine d'Ă©gards e de clairvoyance. Elle offre un regard tranquille, plein de comprĂ©hension. Vos pensĂ©es se purifient, vous vous libĂ©rez de ce qui vous bloque. Vous accordez moins d'importance aux Ă©vĂ©nements. Voyez le futur, il a aussi un aspect lumineux, plein de possibles.

Dans La Signature des plantes (Éditions Le Courrier du Livre, 2020) Claire Bonnet s'inspire de la thĂ©orie de Paracelse pour nous prĂ©senter les propriĂ©tĂ©s des plantes :


La PrĂȘle des champs (Equisetum arvense), est Ă  l'image de notre organisation vertĂ©brale. trĂšs archaĂŻque, cette plante s'adresse aux fondations de notre structure corporelle : le squelette. Elle ne possĂšde ni feuille ni fleur, elle se reproduit par spores. Elle ressemble fort Ă  la constitution de notre colonne vertĂ©brale : un rachis vertical rythmĂ© de nƓuds, autour desquels partent des tiges constituĂ©es de segments articulĂ©s entre eux Ă  la façon de nos vertĂšbres. Au toucher, la plante est lĂ©gĂšrement abrasive, sĂšche, rĂ©duite au minimum vital : le squelette. Elle aussi regorge de silice, maos elle l'organise diffĂ©remment du Bouleau. Rachis vĂ©gĂ©tal, la PrĂȘle s'adresse Ă  notre structure osseuse et articulaire : elle pallie les problĂšmes de dĂ©minĂ©ralisation, rĂ©pond aux carences osseuses, rĂ©duit les inflammations articulaires, tout en maintenant la plasticitĂ© osseuse. Dans la nature, elle rééquilibre les milieux dĂ©sĂ©quilibrĂ©s entre structure minĂ©rale et fluiditĂ©.

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Marine Lafon et Sandrine de Borman proposent une Ă©quivalence entre les 22 arcanes majeures du Tarot et 22 plantes majeures chez les Celtes dans un Tarot des plantes sauvages, Initiations vĂ©gĂ©tales pour s'Ă©veiller Ă  soi (Tana Éditions, 2022) ; ainsi la PrĂȘle des champs est associĂ©s au Bateleur :


La PrĂȘle des champs / Le Bateleur


Je suis la PrĂȘle. Mes verticilles de silice oscillent

Je suis la relique dans toutes les directions

d'un temps archaĂŻque. comme une invitation

Ă  choisir votre propre sillon.

J'ai vu l'infini potentiel

du monde originel. Ossature de verre,

Je consolide votre lumiĂšre,

AncĂȘtre, et mes rameaux en faisceaux

J'ai assisté au déploiement structurent vos os.

d'une multiplicitĂ© de formes d'ĂȘtres.

Sans Ăąge,

Mon fossile de squelette je gaine votre intégrité

reflĂšte vos multiples facettes. pour que vous osiez vous engager.

Chaque instant contient l'éternité :

La sagesse immémoriale votre choix est gage de liberté.

de ma boussole minérale

vous aide Ă  vous orienter

dans l'immensité des possibilités.


La guidance de la PrĂȘle des champs : Commencement - Potentiels - Choix - Incarnation - Structure


Se relier Ă  l'origine du monde : La PrĂȘle dĂ©ploie la structure primitive de ses verticilles sans fleurs ni feuilles comme une relique vivante des temps immĂ©moriaux de son apparition sur Terre. Elle peuplait dĂ©jĂ  massivement la surface du globe il y a plus de 300 millions d'annĂ©es, bien avant les dinosaures, Ă  une Ă©poque oĂč les animaux et les fleurs n'existaient pas encore. La PrĂȘle nous relie Ă  ces espaces-temps lents et longs de l'apparition de la vie sur Terre et de l'Ă©volution. Elle nous parle d'un commencement originel oĂč tout est possible et oĂč tout peut se dĂ©ployer. Sa sagesse millĂ©naire nous rappelle aussi que les plantes sont apparues bien avant nous et qu'elles sont nos ancĂȘtres : auprĂšs d'elles, nous recevons de prĂ©cieux enseignements.


CĂ©lĂ©brer l'infinitĂ© des possibles : La PrĂȘle a traversĂ© les Ăšres et vu le monde sous d'innombrables aspects. Elle semble rĂ©concilier les Ăąges en portant, en elle, une multiplicitĂ© de facettes. Quand on l'observe, elle apparaĂźt tantĂŽt sous l'aspect d'un esprit fougueux irradiant de ses rayons joyeusement ouverts au soleil et au vent, tantĂŽt sous celui d'une vieille Ăąme majestueusement dressĂ©e entre Ciel et Terre, solide et structurĂ©e.

Ses rayons (tiges secondaires) qu'elle dĂ©ploie en verticilles dans toutes les directions nous ouvrent Ă  l'infinitĂ© des possibles en nous. AuprĂšs d'elle, nous pouvons choisir de papillonner dans toutes les directions, jubiler de goĂ»ter Ă  toutes les facettes de nous-mĂȘmes et du monde au risque de nous Ă©parpiller ou bien commencer un chemin et concrĂ©tiser notre potentiel. Dans ce choix, la PrĂȘle nous offre tout son soutien pour fortifier nos processus de transformations matĂ©rielles et spirituelles.


BĂątir sa soliditĂ© intĂ©rieure : Au toucher la plante est dure et rugueuses. Ses tiges sont creuses comme les os. Elle se tient droite, et la structure de ses tiges est un emboĂźtement de diffĂ©rents tubes les uns dans les autres, qui rappelle notre colonne vertĂ©brale faite d'un empilement d'os articulĂ©s (les vertĂšbres). Le rĂŽle fondamental de soutien de la colonne pour le systĂšme musculo-squelettique est Ă  l'image de la façon dont la PrĂȘle agit en nous. Elle est en effet la grande bĂątisseuse des articulations, des tendons et des cartilages, grĂące Ă  sa trĂšs haute teneur en silice, un prĂ©cieux oligoĂ©lĂ©ment que notre corps ne sait pas fabriquer lui-mĂȘme et qui solidifie en profondeur notre structure osseuse. La plante sera ainsi utile pour tous les troubles locomoteurs tels que les rhumatismes, l'arthrose, les fractures, les problĂšmes d'ossification ou d'ostĂ©oporose En bouche, son astringence donne un indice sur la façon dont elle contracte nos tissus et favorise la fermetĂ© de notre intĂ©gritĂ© structurelle. La PrĂȘle nous charpente donc. Elle renforce nos structures internes et la soliditĂ© de notre incarnation dans la matiĂšre. AuprĂšs d'elle, nous consolidons notre bonne assise qui nous donnera l'Ă©lan pour prendre une direction. En prenant soin de notre systĂšme locomoteur, elle nous permet de marcher fermement sur notre chemin de vie.


Se structurer dans la souplesse : La silice qu'elle contient Ă  haute dose solidifie les tissus tout en leur appontant une grande souplesse. En assurant la rĂ©gĂ©nĂ©ration des fibres d'Ă©lastine et de collagĂšne, la PrĂȘle garantit l'Ă©lasticitĂ© et la flexibilitĂ© de l'ensemble du systĂšme musculo-squelettique Elle sera donc indiquĂ©e pour les raideurs, les os qui craquent ou les structures osseuses chĂ©tives et atrophiĂ©es. Sachant osciller dans le vent malgrĂ© sa rigiditĂ©, la PrĂȘle nous enseigne Ă  fortifier nos structures tout en gardant notre agilitĂ©, notre flexibilitĂ©, notre mobilitĂ© physique et psychique. Celle qui a su s'adapter Ă  des milliers d'annĂ©es d'Ă©volution renforce ainsi notre capacitĂ© d'adaptation.


Nourrir son énergie de vie : Sa traversée des ùges l'a dotée d'une grande rusticité et de pugnacité : il est presque impossible de s'en débarrasser. Détermine, elle peut faire pousser ses longs rhizomes sur plusieurs mÚtres pour aller chercher l'eau dont elle a besoin. Elle nous transmet son endurance en nous offrant de précieux nutriments qui renforcent les mécanismes de défense naturelle de notre organisme. En bouche, elle crisse sous la dent et a un léger goût salé, ce qui indique sa grande richesse en minéraux : calcium, magnésium, potassium, phosphore... C'est, avec l'Ortie, l'une des plantes les plus riches en minéraux (15 à 20% de sa matiÚre sÚche). Elle est ainsi recommandée en cas de déminéralisation, d'asthénie ou de tout autre symptÎme de manque de vitalité.

Semblable Ă  une colonne vertĂ©brale, la PrĂȘle assure la bonne circulation du prĂąna. Des pratiques millĂ©naires, comme le yoga, accordent une place majeure Ă  la colonne vertĂ©brale comme axe central par lequel l'Ă©nergie vitale circule et se propage dans l'ensemble du corps. Celle-ci permet de nourrir, de rĂ©chauffer et de stimuler les diffĂ©rentes fonctions physiologiques. Elle emprunte des chemins spĂ©cifiques activant des nƓuds Ă©nergĂ©tiques, les chakras situĂ©s le long de cet axe. Sur la PrĂȘle, les gaines ornĂ©es d'une collerette, prĂ©sentes sur la tige principale Ă  chaque superposition, peuvent Ă©voquer ces nƓuds. La PrĂȘle insuffle ainsi sa lumiĂšre Ă  l'intĂ©rieur de notre organisme pour raviver notre feu vital et recharger nos cellules.


Exprimer ses potentiels dans la lumiĂšre : La silice agit aussi sur l'apaisement nerveux et les personnes qui en sont carencĂ©es sont souvent anxieuses et vite dĂ©passĂ©es. De sa majestueuse verticalitĂ©, la PrĂȘle nous initie donc Ă  ĂȘtre dans notre axe, bien alignĂ©s. Elle structure notre posture et bĂątit notre soliditĂ© intĂ©rieure qui nous permettra d'exprimer pleinement nos potentiels. Son Ă©lixir spagirique est d'ailleurs recommandĂ© pour prĂ©parer l'organisme Ă  incarner les processus de transformation spirituelle dans la lumiĂšre.

Portant en elle la mĂ©moire du monde, elle dĂ©fait de vieilles mĂ©moires logĂ©es au plus profond de notre ĂȘtre. Elle nettoie ce qui est discordant en nous et nous empĂȘche de nous mettre en marche sur notre chemin de vie. En nous invitant Ă  faire fi du passĂ©, elle nous ancre dans le seul temps rĂ©el : le moment prĂ©sent. Sur sa tige principale, Ă  chaque gaine ornĂ©e d'une couronne noire, le large faisceau de tiges secondaires partant dans toutes les directions semble rouvrir tous les possibles. La PrĂȘle nous enseigne qu'Ă  chaque instant l'avenir est en germe, que tout peut se rĂ©inventer. Cette assise tranquille dans l'instant prĂ©sent ne serait-elle pas le secret qui lui a permis de traverser les Ăąges ?


Le Rituel sauvage : Renforcer sa soliditĂ© intĂ©rieure avec la PrĂȘle des champs

Dans un moulin Ă  cafĂ©, rĂ©duisez en poudre les verticilles de PrĂȘle des champs sĂ©chĂ©s puis tamisez-les. Mettez cette poudre verte dans des petits bocaux Ă  servir sur la table. Saupoudrez vos plates pour bĂ©nĂ©ficier des nutriments structurants. Si vous la ramassez fraĂźche, assurez-vous d'avoir bien identifiĂ© la PrĂȘle des champs.


Contre-indications : Attention Ă  ne pas en consommer sur une trop longue pĂ©riode car, en surdosage, la silice peut ĂȘtre problĂ©matique, de mĂȘme que les thiaminases qui dĂ©gradent la vitamine B1. Il est prĂ©fĂ©rable de prendre de la PrĂȘle par cure de 3 semaines environ, suivie d'une semaine de repos, et ainsi de suite.


Risques de confusion : Attention Ă  ne pas confondre PrĂȘle des champs et PrĂȘle des marais (Equisetum palustre). Toutes deux ont une tige constituĂ©e d'un emboĂźtement de tubes dont chacun est signalĂ© par une gaine formant un renflement sur la tige et portant une collerette avec des petites dents noires. Sus chaque gaine, un verticille de tiges secondaires Ă©galement constituĂ©es de tubes emboĂźtĂ©s appelĂ©s « article » se dĂ©ploie. Lorsque le premier article des tiges secondaires, - le plus proche de la tige principale - est plus long que la gaine, il s'agit d'une PrĂȘle des champs, celui de la PrĂȘle des marais Ă©tant vraiment plus petit.

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