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Saturne, le sage



Étymologie :


  • SATURNE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1564 « plomb » (Thierry) ; 2. 1690 sel de Saturne (Fur., s.v. plomb). Empr. au lat. Saturnus, n. d'un dieu (fils d'Uranus et père de Jupiter) et d'une planète. Les alchimistes ont donné le n. de saturne au plomb parce que l'on considérait ce métal comme un métal froid (comme la planète), v. FEW t. 11, p. 254b.


Lire également la définition du nom Saturne afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Symbolisme :


Dans Les Plantes magiques (1901 ; réédition : Symbiose Éditions, 2020) Paul Sédir rappelle notamment comment fonctionne la théorie des signatures astrologiques des plantes :


Il y a une agriculture magique dont les préceptes et le modus operandi sont également perdus. Le fondement de cet art consiste à semer la graine dans la matrice exacte qui lui est complémentaire. De même que, dans le régime de la mystique, l'homme qui a retrouvé son type céleste, devient par le fait puissant en œuvres et en paroles, la semence jetée dans sa terre propre, atteint sa perfection générique.

Les semailles se font sous les auspices de Saturne. Les Gaulois appelaient sat, la semence, et satur, le semeur. Semer c'est mettre quelque chose dans l'obscurité, dans la profondeur et l'isolement.

Les ténèbres provoquent la lumière, et la masse informe des cotylédons putréfiés appelle la fleur radieuse ou l'arbre majestueux.

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Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :


Le symbole représente "La croix de la Terre dominant un demi-cercle.

Saturne détrôna son père Uranus en le castrant, puis dévora ses propres enfants afin qu'il ne lui arrive pas le même destin. Il symbolise la construction de l'être pas renoncement. Dieu du temps - c'était la planète la plus éloignée pour les Anciens -, il appelle à la patience, au courage, à la persévérance, mais, sur un plan négatif, il peut n(être qu'avidité et envie par sentiment de frustration.

[...]

Symboles

Fonctions psychologiques,  tendances, aptitudes, capacités.

Modes d'expérience, circonstances, événements.

Fonctions biologiques et physiologiques.

Structuration, fixation, concentration, cristallisation. Contraction, effort.

Force de construction de l'être humain face à la réalité. Aptitude au renoncement, à l'effort, à la persévérance. Capacité à défendre son intégrité personnelle. Aptitude à compter avec le temps.

Vieillesse. Période de sevrage et de frustration. Toute situation qui demande un effort à longue portée et qui a pour but la structuration et la position sociale.

Système osseux.

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire se symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


Les mythes de Saturne en Mésopotamie. A Sumer, Saturne, c'est kayamânu, ce qui signifie : le lent. En akkadien, on le nomme Ninurta. Toutefois, il semble bien que Ninurta fût plus souvent assimilé aux principes et qualités de Nabou que l'on nommait également Ninurta, mais il s'agissait alors de Mercure, que les Mésopotamiens surnommaient shibtu, c'est-à-dire "celui qui s'élève". De fait, si l'on compare les mythes et légendes de Mésopotamie et ceux de la mythologie grecque, on observe que les premiers sont moins hiérarchisés et plus diffus, qu'ils prennent souvent des aspects différents, et que leurs qualités, leurs fonctions et leurs vertus, elles aussi, se confondent ou sont interchangeables, selon les récits mythiques. Ainsi, il y a une distinction très nette entre kayamânu, Saturne, qui est donc une représentation de l'astre tel qu'il figure dans le zodiaque, et le ou les dieux dont les aventures, les péripéties et les caractéristiques peuvent s'assimiler l'idée que nous nous faisons du maître du signe de Capricorne aujourd'hui. Tandis qu'en Grèce, comme nous allons le voir, Cronos et Saturne ne font qu'un.

Quoi qu'il en soit, à Kalach, qui était la deuxième capitale de l'antique Assyrie, que l'on nomme aujourd'hui Nimrud, se trouvait le temple de Ninurta, du Ninurta assimilé à Saturne, et non à Mercure. Une grande légende mythique qui s'y rattache conte comment Éa (Enki en sumérien), la grande divinité de l'abîme, des eaux souterraines ou matricielles, qui règne sur l'En-bas, l'un des trois principaux dieux en Mésopotamie avec An, le dieu du Ciel, et Enlil, le dieu de la Terre, fit appel à Ninurta, fils du dieu Enlil, pour combattre Enzu. Il s'agissait d'un oiseau mythique, rapide et puissant, qui jouait un rôle de messager entre Enlil, le dieu suprême, et les dieux, et qui était chargé d'assigner à chaque dieu le rôle et la fonction qu'Enlil lui avait attribués. Toutefois, Anzu profitant de sa position privilégiée auprès d'Enlil en vint à usurper son pouvoir, qui consistait à déterminer le destin des dieux et des hommes. On peut voir dans ce récit les prémisses du récit biblique concernant Satan, l'ange déchu, dont il fut la source d'inspiration. Toutefois, les armes de Ninurta étaient impuissantes à combattre Anzu, qui brandissait la tablette des destins, ce qui lui permettait, par exemple, d'ordonner au bois dans lequel avait été taillé l'arc de Ninurta de retourner dans son arbre, et à la corde de l'arc de retrouver sa place initiale dans la peau du mouton. Seule une tempête vint finalement à bout du démon, dont NInurta coupa alors les ailes, rendant à Enlil son pouvoir suprême.

Il ressort de ce récit mythique qu'Anzu et ses attributs ont beaucoup plus de points communs avec Cronos, puis Saturne. Pourtant, c'est à ce dernier qu'on assimilait Ninurta, sans doute à cause de sa patience, de sa persévérance, de sa ténacité, de sa pugnacité même, qui sont des vertus typiquement saturniennes, comme on le sait, et qui lui permirent de vaincre Anzu.


Les mythes de Saturne en Égypte. Dans le panthéon des dieux égyptiens, il n'existe pas à proprement parler un dieu tout à fait représentatif de Saturne tel qu'il figure dans le zodiaque. C'est assez normal, puisque l'astrologie n'est pas une création de l’Égypte antique, mais qu'elle vit le jour en Mésopotamie, et qu'elle exerça plus tard une grande influence sur la mentalité et la culture grecques par l'entremise des Chaldéens. toutefois, les dieux Seth et Thot présentent certaines analogies avec Saturne. Seth d'abord, parce qu'il combat Apopis, le grand serpent de la nuit, et qu'il se porte ainsi au secours du dieu des dieux de l’Égypte, Rê, qui peut renaître chaque matin grâce à lui. On retrouve dans cette légende mythique de nombreux points communs avec celle de Ninurta et d'Anzu, que nous venons de découvrir. Thot, ensuite, qui est un dieu lunaire, certes, mais aussi le maître du temps, du calendrier et du savoir, toutes qualités qu'on accorde volontiers à Saturne. Ce qui ne remet pas en question le fait que Thot présente aussi beaucoup de correspondances avec Hermès-mercure, comme nous l'avons déjà précisé par ailleurs.


Les mythes de Saturne en Grèce. Notons d'emblée que Cronos, qui deviendra Saturne à Rome, est un Titan, fils d'Ouranos, qui est la personnification du Ciel. Ainsi, Cronos est le fils du Ciel-Ouranos, comme Ninurta était le fils du Ciel-Enlil en Mésopotamie. Selon une légende mythique devenue célèbre à l'instigation de sa mère, Gaïa, la Terre, lasse d'être mère (Ouranos et Gaïa eurent d'innombrables enfants), Cronos tue son père en l'émasculant. Parricide, il devient alors le maître du Ciel, et il épouse sa sœur, Rhéa, en héritant de son défunt père le pouvoir de connaître le destin et don d'anticiper les événements. C'est ainsi que, sachant que l'un de ses enfants doit le détrôner un jour, car cela est écrit, il les dévore les uns après les autres au fur et à mesure qu'ils naissent. Lorsqu'elle met au monde Zeus, son sixième enfant, Rhéa accouche en secret, confie le nouveau-né aux Curètes, les fils de la Terre, aux Nymphes, et à Amalthée, la chèvre, qui le nourrit de son lait et donne à Cronos une pierre enveloppée dans des langes, qu'il dévore, sans se rendre compte du subterfuge. Zeus devenu adulte,s'ensuit une nouvelle guerre parricide, dont le fis de Cronos et de Rhéa sort vainqueur. Toutefois, selon la tradition religieuse orphique que l'on connaît moins, Cronos et Zeus ont fini par se réconcilier, et Cronos nous est présenté sous l'aspect d'un grand roi, bon et sage. Durant son règne, la Terre a connu son Âge d'Or. "D'or fut la race des hommes périssables que les Immortels, habitants de l'Olympe, créèrent la première. En ce temps-là, Cronos régnait au ciel : les hommes vivaient comme des dieux, le cœur libre de soucis, à l'abri des peines et de la misère. Ils ignoraient même la vieillesse et, bras et jambes toujours vigoureux, ils trouvaient leurs plaisirs dans les banquets, bien loin de tous les maux." (Hésiode, Les Travaux et les Jours, traduit du grec par Claude Terreaux, Arléa, 1998)."

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Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse donne le B.A Ba de chaque planète :


Cronos chez les Grecs, il est le dernier titan né de Gaïa et Ouranos. En les séparant (en castrant son père), il permet d'entrer dans la dualité et donc dans le temps et le karma, loi de cause à effet. Mais une fois au pouvoir, comme son père, il rejette toute succession, il conserve ainsi la tradition. En psychologie, le complexe saturnien correspond au refus de perdre ce à quoi l'on est successivement attaché sur le parcours de sa vie. Il symbolise la fixation cristallisée dans l'enfance, lors du sevrage et des diverses situations de frustration affective.

Saturne est le maître du Capricorne. Dans le thème, il symbolise la capacité de structure, de concentration, de discipline, de sérieux. Son énergie peut être ressentie comme de la frustration, de l'empêchement, de la culpabilité. Sa position dans le thème peut illustrer ce qui nous manque parce qu'on croit ne pas y avoir droit : c'est parce qu'en tant que maître intérieur, Saturne nous invite à prendre notre responsabilité, à travailler la patience et la maturité.

Les personnages représentés par Saturne sont les personnages âgés, les ancêtres, les sages.

L'énergie de Saturne mal orientée pourra donner naissance à la frustration, la culpabilité, le blocage, la psychorigidité, l'autoritarisme, la dureté, la froideur, la dépression, etc.


En regardant la position de Saturne dans votre thème, posez-vous les questions suivantes : Dans quel domaine ma frustration doit-elle laisser place à l'apprentissage de la patience et de la persévérance ? Dans quelles situations suis-je parfois froid, dur ou trop autoritaire ? Suis-je à l'aise avec la solitude ?


Coup de projecteur : Saturne est aussi appelé le « gardien du seuil » parce qu'il est la dernière planète visible à l’œil nu (les suivantes ont été découvertes grâce à l'invention des télescopes). Il marque ainsi la limite entre les planètes personnelles (avant Saturne) et trans-personnelles (après Saturne) : Uranus, Neptune et Pluton.

Saturne semble vérifier notre maturité, la prise en charge de notre responsabilité et de notre individuation (illustrée par l'intégration de l'énergie de toutes les planètes personnelles dans notre thème), avant de nous autoriser à entrer en contact avec les énergies des planètes trans-personnelles.


Astuce : Attention à ne pas confondre le principe avec sa manifestation. Rencontrer des limites et des contraintes n'est pas la manifestation de Saturne, mais tout simplement le fait de la vie même. Le principe de Saturne dans votre thème indiquera votre manière de vous y adapter.


Mots-clef : Les personnes âgées - les sages - les limites - les obstacles - les pertes - les épreuves - les manques - les frustrations - le temps - la patience - la structure - le sens des responsabilités - le devoir - l'ambition - la loi de cause à effet.

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Selon Sylvain Tristan, auteur de Les Lignes d'or (Éditions Alphée, 2005) :


Le mythe raconte que Cronos prit un jour en embuscade Ouranos (ou Ciel), son père, et qu'il le castra avec une faucille crée par Gaïa (ou Terre) afin d'enrayer sa tyrannie :


Son fils embusqué tendit la main gauche,

Et saisit de la main droite la gigantesque serpe,

Longue, à la dent acérée ; d'un coup il tranche le sexe

De son père, le précipite aussitôt par-derrière.

Hésiode, Théogonie.


Plus tard, alors qu'il est devenu maître des dieux, il devient lui aussi le tyran que son père a été et avale le nouveau-né de sa sœur Rhéa. Il fera de même avec chacun des cinq enfants de Rhéa : « Mais le grand Cronos dévora ses enfants. » Ensuite, Zeus accède au pouvoir et force Cronos à régurgiter les enfants de Rhéa : « Le grand Cronos aux retorses pensées recracha son engeance. » [...]

A la lecture de ces mythes Alan [Butler] fut frappé par une bien étrange analogie. Le fait qu'Hésiode qualifie régulièrement Cronos de « retors , ainsi que la nature de l'arme fournie par Gaïa pour procéder à la castration de son père (la serpe ou la faucille), rappelaient bizarrement le système d'anneaux de la planète correspondante, Saturne. La partie visible des anneaux de Saturne, en effet, tels qu'ils sont vus grâce à une lunette astronomique placée sur Terre, apparaît nettement comme un croissant, l'autre moitié des anneaux étant souvent dissimulée derrière la planète. En fait, ce qu'on perçoit de Saturne depuis la Terre ressemble à s'y méprendre à une faucille, mais ceci est absolument invisible à l’œil nu.

Officiellement, les anneaux de Saturne ont été repérés pour la première fois par Galilée en 1610. Mais même l'inventeur présumé de la lunette astronomique ne comprit pas que ce qu'il voyait derrière sa lunette était des anneaux.

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