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La Prêle

Dernière mise à jour : 31 oct.




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1539 prelé (Est. ds DG) ; 1549 prele (Est.). Issu, par mécoupure, de l'a. fr. [l'] asprele, de même sens, (xiies. Glossaire de Tours, p. 331 ds T.-L.), du lat. vulg. *asperella, subst. fém., dér. de asper (v. âpre), en raison du toucher rugueux de la tige de cette plante ; cf., dér. du même adj., le lat. asperugo, nom de plante « râpette, grateron » (Pline, v. André Bot.).


Lire également la définition du nom prêle afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres nomsEquisetum arvense - Aisuillettes - Asprette - Barbe à la biche - Bouèy’chou (bouchon à nettoyer) - Caouchette - Chaqueue (1) - Chevaline - Chevalqueue - Clavaqueue - Collier de remet - Cou de prêtre - Coupéta - Crin de cheval - Crinière de cheval - Démanchée - Escure-coupe - Etui à aiguille (2) - Fréloss - Génetrole - Herbe à râper - Herbe à écurer - Herbe d’essence - Herbe du Diable - Herne à vaisselle - Jannetrode (1) - Jonc à tuyaux - Nettoie pot (2) - Panache - Petit Chapin - Pin d'eau - Pinié - Porte-piquet - Prêle des champs - Queue de chat - Queue de cheval - Queue de chèvre - Queue de rat - Queue de rat musqué - Queue de renard - Queue de soldat - Queue-la-chatte - Ra-couette - Raflé - Râpette - Stannole - Scurotte - Tire-hanète - Verrine - Zéblin -

Equisetum palustre : Prêle des marais -

Equisetum telmateia - Prêle -


1) : Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les végétaux : 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2014).

2) Céline Signorini, "Élaboration d'un Atlas linguistique de la Flore des Alpes." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1-4/2003. Fondateurs et acteurs de l'ethnographie des Alpes. pp. 263-264).

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Botanique :


Présentation générale : Roger CAPITAINE, "Les prêles". Penn ar Bed, 1981, vol. 105, p. 66-73.

 

Dans "Confusion lors de cueillettes de plantes médicinales." (In :Bulletin du Cercle vaudois de botanique., 2003, vol. 32, p. 17-22) André Dolivo relève une confusion fréquente qui concerne la Prêle :


Seule la prêle des champs (Equisetum arvense, équisétacées) est considérée comme officinale, mais d'autres espèces peuvent entrer en ligne de compte dont la prêle d'hiver (Equisetum hyemale). Cependant certaines espèces de prêles sont potentiellement toxiques, comme la prêle des marais (Equisetum palustre). BRUNETON (1993 p. 292) spécifie que, jusqu'à maintenant, les accidents n’ont concerné que des animaux herbivores. Toutefois, selon DUKE et al. (2002 p. 392), les petits enfants et les femmes enceintes ne devraient pas consommer de prêles de façon prolongée, quelle que soit l'espèce.

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les végétaux : 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2014) présente ainsi la Prèle des champs :


La Prêle est une vivace qui peut mesure jusqu'à 50 cm de haut. Cette plante est l'une des plus anciennes qui existent actuellement sur notre planète, elle est répartie sur tous les continents. Elle possède deux sortes de tiges : les unes sont courtes, d'une couleur rougeâtre et apparaissent au début du printemps. A leur extrémité se développe un épi qui fabrique des spores. Elle ne possède aucune fleur. Sa reproduction est assurée par des spores contenues dans des sporanges présentes sous les écailles des épis. Une fois flétries, ces tiges sont remplacées par d'autres, vertes et cannelées. Ces tiges sont utilisées en phytothérapie.

La Prèle affectionne les sols siliceux, humides, les prés, les pâturages, les champs, le bord des chemins, des fossés jusqu'à environ 2300 m d'altitude. La Prèle qui pousse sur des sols purement argileux déploie une plus grande force thérapeutique.


Usages : La Prêle est constituée de sels minéraux, de tanin, de glucosides flavonoïdes, de saponine et de petites quantités d'alcaloïdes. Elle est riche en calcium, sodium, fer, magnésium, manganèse, potassium, silice. On lui reconnaît des propriétés reminéralisantes, antihémorragiques, diurétiques, cicatrisantes, dépuratives, anti-inflammatoires permettant de traiter l'artériosclérose, les ulcères cutanés, les hémorroïdes, les plaies et inflammations de la bouche, les maux de gorge, les maladies des voies urinaires, de la vessie et de la prostate, les ophtalmies. Elle est vraiment la plante de bienfait des reins.

L'abbé suisse Kuenzle, herboriste, mentionne que chacun devrait à partir d'un certain âge boire régulièrement et quotidiennement une tasse de tisane de Prèle. Les douleurs des rhumatismes et celles dues au mauvais fonctionnement du système nerveux disparaîtraient. La vieillesse serait belle.


Usages internes : Décoction, infusion (2 à 3 pincées de plantes par tasse, 3 à 4 fois par jour). Une cure de 21 jours aux changements de saison favorise une bonne reminéralisation.


Usages externes : Employer la décoction en compresse ou en enveloppement de vapeur sur les panaris, les furoncles ou les plaies, les fractures, en gargarisme dans le cas de maux de gorge, en bain d'yeux en cas d'ophtalmie. Le bain à base de Prèle soulage les reins, les douleurs diverses, les hémorroïdes.

Dans les soins capillaires, en cas de pellicules, se laver le cuir chevelu plusieurs jours de suite avec une décoction de Prèle et masser ensuite avec de l'huile d'olive vierge les fera disparaître.

 

Pour approfondir sur les organes reproducteurs de la Prèle :


M. J. DUVAL-JOUVE, "Sur les organes de reproduction de l'Equisetum Arvense". Bulletin de la Société Botanique de France, 1859, vol. 6, n°10, p. 765-771.

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Suzanne Baaklini, autrice de "Pourquoi il faut absolument préserver la prêle des champs." (In : L'Orient le Jour, 2018) :





Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Prêle :


Propriétés Physiques et Usages médicaux. Les racines sont inodores, d'une saveur astringente, désagréable, austère ; on les dit stimulantes et diurétiques. L'épiderme de la tige est incrusté de silice ; on en obtient au chalumeau un globule de verre. Les jeunes pousses sont comestibles dans plusieurs pays. La plante fraîche étant trop active, on emploie la plante sèche en décoction à la dose de 8 à 12 grammes par demi-litre d'eau. On la prescrit comme astringente, diurétique et emménagogue ; on la donne dans les hydropisies par atonie, dans l'hémoptysie, la néphrite calculeuse et l'état cachectique. Le suc s'administre aussi à la dose de 50 à 100 grammes dans un kilogramme de petit-lait. L'analyse a fait découvrir dans cette plante un acide particulier nommé équisétique par certains auteurs et qui suivant certains autres ne serait que de l'acide pyromalique.


Les autres espèces de prêle, E. arvense, L. , E. limosum, L., E. sylvaticum, L. , E. Telmateia, Ehrh. , jouissent de propriétés analogues.

 

Alfred Chabert dans De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie (in Bulletin de l'Herbier Boissier, Vol. III, nʻ5-6-7, sous la direction de Eugène Autran, Genève, 1895) évoque la prêle :


Contre la polysarcie : Les personnes trop grasses se feraient facilement maigrir par un usage prolongé de la prêle des bois, equisetum sylvaticum. Je ne sais ce que vaut ce remède, mais il est certainement moins dangereux que la cuillerée de vinaigre prise le matin à jeun par les filles de la campagne qui viennent en service dans les villes, et dont un travail moins pénible et une nourriture meilleure et plus abondante développent le système adipeux.

 

Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


kàwa, f. = « queue » / kàwa-tsëna, f. / kawëta, f. I - prêle = Equisetum sp.

Infusion diurétique ; comme dépuratif pour les vaches (on ne l'utilisait pas pour les mulets) ; des compresses de tisane de prêle sur les mamelles des vaches aident à guérir la mammite.

 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


On applique aussi sur les plaies récentes les feuilles écrasées des plantes suivantes : [...] de la prêle, Equisetum sp. [...] dans les basses montagnes et les vallées.

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Photo personelle, lac de Grésy-sur-Isère

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Usages traditionnels :


Selon Pierre Antoine Renaud, auteur d'une Flore du département de l'Orne. (Malassis, 1804) :


On mangeait anciennement la prêle des rivières ; elle est très recherchée des bœufs ; on se sert de plusieurs espèces de prêles pour polir les vases de métal et les ouvrages du tour.

 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Travaux de propreté - [...] La Prêle, equisetum sp. sert aux mêmes usages dans les basses montagnes et dans les plaines. La Prêle est aussi employée à polir les bois.

 

Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


En Haute-Bretagne on fabrique aussi des sifflets avec des tiges de prêle.

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Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Les montagnards du Val d'Illiez et la nature." (in : Bulletin de la Murithienne, 1944, no 62, pp. 10-46) mentionne la prêle :


Les Prêles étaient redoutées dans le fourrage parce qu'elles donnaient la dysenterie au bétail bovin, les moutons y étaient moins sensibles ; on avait remarqué une amélioration du fourrage contenant des prêles s'il avait bien fermenté.

 

Selon M. À. Bonet et al. auteurs d'un article intitulé "Contribution à la connaissance ethnobotanique des ptéridophytes dans les Pyrénées." (Bocconea, 2001, vol. 13, pp. 605-612), la Prêle (Equisetum arvense L.,) a de multiples utilisations :


Utilisations :

  • Médicinales. - Normalement on emploie une décoction des tiges stériles en D. I. Améliorante de la circulation sanguine. * Antalgique (D. E.), seule ou avec Salvia lavandulifolia. * Antialopécique (D. E. et D. I.). * Antianorectique (D. V). Anticatarrhale. Antihémorroldaire (U. E.). Antilithiasique rénal, aussi bien seule qu'avec Prunus avium et Zea mays. *Contre l'obésité, en mélange avec Cynodon dactylon et Asplenium septentrionale. Anti œdémateuse. Antiseptique oro-pharyngienne. Antiseptique oculaire (D. E.). Antiseptique urinaire. Anti-ulcère stomacale en bouillie. Dépurative sanguine. Digestive. Diurétique, soit seule ou en mélange avec Petroselinum crispum ou Asperula cynanchica. Hémostatique (en cas de métrorragie, épistaxis, hémorragie de l' accouchement ... ) (D. E. et D. I.). *Hypocholestérolémiante. Hypotenseur. *Laxative (toute seule ou en mélange avec Santolina chamaecyparissus). Préventive et curative des coliques *néphrétiques (U. N. D.). Vulnéraire (U. E.). La pIante fraiche, mélangée avec de la graisse, sous forme de cataplasme améliore les ongles incamés. Aide après l'accouchement (D. V). Mélangée avec Abies alba est réputée comme *antiasthmatique et anticatarrhale. Elle intervient aussi dans des mélanges complexes donnant lieu à une liqueur traditionnelle nommée "ratafia", utilisée à titre digestif. Certains inforrnateurs ont observé une légère action irritative des voies urinaires. Aussi pour certaines personnes cette pIante agirait comme hémorragique au lieu d'hémostatique.


  • Domestique. - Abrasive pour faire la vaisselle. Ont les mèmes usages E. palustre, E. ramosissimum, E. fluviati/e, E. hyemale.


  • Fouragères. - Spécialement pour les vaches et les lapins.

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Dans sa thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes :


Propriétés et utilisation : Aucune utilisation relative à cette plante n’a été indiquée chez les Arbëreshë, mais Pline en a illustré de nombreuses vertus médicinales. Chez les Grecs, les feuilles stériles en infusion faisaient résorber la rate des coureurs ; leur suc arrêtait le sang s’écoulant des narines, soignait la dysenterie, guérissait la toux, l’orthopnée, les ruptures et les lésions serpigineuses (HN, XXVI, 132). Dans les différentes régions italiennes, la prêle est utilisée en médecine populaire pour le traitement des infections intestinales, de l’hémoptysie, de la tuberculose, des maux de gorge, des troubles respiratoires, urinaires et cardio-vasculaires, des douleurs rénales, des calculs rénaux, de la prostatite, de la gravelle, de l’hypertension, des œdèmes, des hémorroïdes, des blessures, des abcès, des furoncles, de la rhinorragie, de la ménorragie, des rides, des plaies, des infections buccales, des gingivites, des engelures, des rhumatismes et des névralgies, des spasmes, des otalgies et des infections oculaires (Guarrera, 2006 : 97). On en connaît également les propriétés apéritives, diurétiques, dépuratives, galactagogues, emménagogues, fébrifuges, décalcifiantes et reconstituantes ; en médecine vétérinaire de petites quantités de prêle sont utilisées comme digestif pour les bovins (Pieroni, 1999 : 124 ; Viegi et al., 2003 : 225), alors qu’on en déconseille l’utilisation comme fourrage en raison de sa toxicité qui conduit à la présence de sang dans l’urine des bovins (Guarrera, 2006 : 97). Cette espèce est utilisée dans l’alimentation humaine et animale; en particulier les paysans consommaient, pendant le carême, au lieu du poisson, les jeunes tiges fertiles cuites dans l’huile ou bouillies et conservées dans du vinaigre (Simoni, 1995 : 207). La plante est utilisée surtout comme reconstituante pour les individus rachitiques et comme nourriture pour les oies (Guarrera, 2006 : 97). En tant que plante riche en silicium, la prêle a été utilisée dès l’antiquité pour polir les bois et les métaux (Simoni, 1995 : 207 ; Guarrera, 2006 : 97). Dans les Balkans, l’infusion de prêle sert à traiter les troubles uro-génitaux, tels que calculs et infections rénales (Mustafa et al., 2012b : 6) et à bloquer les hémorragies internes, tandis qu’elle est appliquée directement sur les blessures comme hémostatique (Rexhepi et al., 2013 : 2062). Au Kosovo, les parties aériennes de la prêle, une fois macérées, sont utilisées comme médicament topique pour le traitement des rhumatismes (Mustafa et al., 2012a : 744).

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Symbolisme :


Dans Des hommes et des plantes (Éditions Opéra Mundi, 1970) Maurice Mésségué évoque le savoir ancestral de son père à travers ses souvenirs d'enfance :


[...] Naturellement les professionnels disent : « Nous, nous avons un don. » Il est incontestable qu'ils ont plus de sensibilité et qu'il y a de bons sourciers et de mauvais, et que, comme dans tout, l'expérience de l'opérateur compte. Mais il existe aussi des signes extérieurs qui indiquent la présence de l'eau : la configuration géologique du terrain, les plantes : prêles, certaines orties, certaines renonculacées... Tout ça n'est pas très sorcier ; mon père les appelait « les plantes qui devinent l'eau. »

Il avait horreur des noms savants, des noms de livres : « Ceux qui leur ont donné ces noms ils ont la science mais pas le savoir. »

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Prêle (Equisetum arvense) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Saturne

Élément : Terre

Pouvoirs : Fécondité.


Utilisation rituelle : Des Prêles déposées pendant la nuit sur le rebord de fenêtre d'une fille signifient qu'il est grand temps qu'elle apprenne à s'en servir, autrement dit qu'elle cesse de se prendre pour une princesse et devienne une vraie ménagère (on nettoyait la vaisselle et on récurait avec la Prêle en beaucoup d'endroits).


Utilisation magique : La Prêle séchée et pulvérisée entre dans des potions de fertilité. Les femmes qui ont des difficultés à concevoir devraient dormir sur des matelas bourrés de ces hautes herbes.

Au temps des puritains de la Nouvelle-Angleterre, quand deux femmes s'étaient battues dans la rue, on les attachait dos à dos et on les faisait asseoir à nu sur des touffes de Prêles (les feuilles sont râpeuses comme du papier de verre).

Un sifflet taillé dans une tige de Prêle a le pouvoir d'appeler les serpents du voisinage.

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les végétaux : 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2014) propose l'article suivant :

Astre : Saturne.

Élément : Feu.

Genre : Féminin.

Archange : Ouriel.


Message de l'âme :

« Au plus lointain de ma mémoire,

je me souviens que j'ai été la pierre.

J'ai traversé le froid, le feu, les tempêtes, les cataclysmes.

Je porte en moi la mémoire des origines, l'impulsion primordiale,

la force du commencement.

Je suis liée à la terre et aux gnomes.

Je contiens tout les principes des minéraux.

dans leur structure première,

car je suis leur substance aboutie au sommet de leur volonté

dans le monde végétal.

Quand mes frères sont brûlés par le soleil,

moi, je suis et je reste stable.

Endurante et concentrée, je puise la goutte d'eau,

contenue dans l'argile de la terre, pour m'offrir à l'animal ou à

l'homme maigre, égaré, fatigué, usé, en quête de vie.

Je coule dans son être comme une pluie de cristaux

pour enrichir et reminéraliser son squelette de pierre

de tous mes bienfaits. »


Interprétation du message de l'âme : Méditer avec la Prèle, comme méditer avec la pierre. Aux premiers âges de la Terre, elle croissait en abondance et avait la taille de nos sapins actuels. Elle a été une plante majestueuse, aujourd'hui transformée en charbon et en houille. De nos jours, c'est comme si elle n'était pas vraiment une plante, mais une pierre au sommet de son degré d'évolution. D'ailleurs, elle ne porte pas la mission d'offrir une fleur au soleil, comme la plupart des végétaux, mais d'offrir la structure des minéraux aux règnes qui lui sont « supérieurs », de manière à ce qu'ils soient assimilables. Si on regarde son aspect extérieur, on pourrait faire l'hypothèse que cette plante a « régressé » dans son évolution. A travers son message, je ne le pense pas, car elle est profondément unie à la terre et cela garantit sa survie et sa force ; quand d'autres mourront, elle sera encore vivante. Sa souche souterraine s'enfonce dans le sol jusqu'à deux mètres de profondeur, ce qui la rend pratiquement impossible à extirper. Les Amérindiens avaient compris sa sagesse et l'utilisaient pour trouver des nappes d'eau en surface et en profondeur.

En effet, la Prèle nous indique son alliance avec l'eau y compris dans des nappes extrêmement lointaines.

Si on approfondit la méditation tout en mâchant cette plante, on se trouve relié avec toutes les catégories d'animaux qui ont vécu la rigueur et la soif et se sont trouvés apaisés de rencontrer sur leur route ce végétal comme une bénédiction. C'est une sensation assez déroutante. Certains écrits scientifiques rapportent qu'elle est un pison violent pour les chevaux et les bovins, à cause de la thiaminase qu'elle contient qui détruit la vitamine B1. Il ne s'agit pas alors d'Equisetum arvense mais d'Equisetum palustre une autre variété de Prèle avec laquelle elle peut être confondue. Je suppose que c'est ingérée en grande quantité et que ce type d'étude ne fait pas référence à une situation où l'animal se déplace librement dans la sagesse de ses instincts et de ses sentiments, ce qui était le cas lorsqu'il était libre et non sous la domination ou la peur des hommes.

Dans mon ressenti, la Prèle invite l'homme à vivre au plus près de la terre, au rythme des saisons. Elle se réjouit quand un être se reminéralise par son corps en infusion sur une durée de vingt et un jours.

 

Certains chercheurs assimilent le mystérieux Soma des Indiens à la prèle comme le signale Nick Allen dans un article intitulé "Le sacrifice védique et la théorie pentadique de l'idéologie indo-européenne" paru dans Religions de l'Asie du Sud 9.1 (2015) pp. 7.27 :


Enfin dans les rituels avec soma, l'offrande principale est le jus obtenu en pressant des tiges de soma. Seize prêtres au moins sont requis et le terrain sacrificiel est le plus élaboré.


Note associée : L'identité botanique du soma reste sujet à discussion (Jamison et Brereton 2014 : 31-32). Falk (1989) soutient qu'il s'agirait de certaines espèces de prèle donnant une éphédrine stimulante, mais tout le monde n'est pas d'accord (Thompson 2003). Le débat dure depuis longtemps.

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Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) se penche sur les croyances liées aux différents noms arbëreshe d


Analyse lexico-sémantique des désignations :

1- Bisht dhelprje [bˈiʃt ðˈɛʎprje] est un syntagme composé dont le premier élément arb. bisht « queue » désigne la forme des tiges stériles de la prêle, tandis que le spécificateur arb. dhelprje « de renard » précise les propriétés thérapeutiques des verticilles de rameaux, dont le suc arrêtait le sang s’écoulant des narines (HN, XXVI, 132) ; tout comme pour les autres phytonymes à double structure motivationnelle qui caractérisent corpus, celui-ci aussi est la métaphore de la partie de la plante utilisée, notamment les feuilles stériles, en raison de ses propriétés thérapeutiques, représentées par l’un des animaux-totem les plus importants.

2- Mjekër [mjˈɛkər] « barbe » est une désignation à base métaphorique dans laquelle le transfert se fait entre les tiges stériles longues et minces de la prêle et les poils de la barbe ayant les mêmes caractéristiques. Une même typologie de désignation a été collectée dans le répertoire phytonymique daco-roumain où la prêle est appelée aussi « barbe » [bˈarbə] (Scarlat, 2008 : 440). Chercher à expliquer cette désignation anthropomorphique moyennant une simple métaphore basée sur la morphologie des feuilles stériles de la plante est un peu réducteur, premièrement parce que c’est l’une des espèces les plus exploitées en médecine populaire en vertu de ses nombreuses et différentes applications thérapeutiques et, deuxièmement, parce que la barbe est le symbole de la puissance (Beccaria, 1995 : 219) : les feuilles stériles sont des médicaments « puissants » et sont donc des barbes.

3- Pelikom [peʎikˈɔm] est un nom dérivé dans lequel la base lexicale arb. pel- « jument » est suivie de deux suffixes : le premier -ik qui fait fonction de diminutif et péjoratif (Ressuli, 1986 : 149), et le deuxième -om(ë) (Ressuli, 1986 : 156) sert à former des noms à partir d’autres noms d’où résulte une appellation par le nom d’un animal poilu « petite jument ». Le daco-roumain témoigne aussi de ce type de zoonymes, mais le nom de l’animal mâle est suivi d’un suffixe féminin d’où résultent les désignations suivantes de la prêle : [urswˈai̯kɨ] « ourse » (< urs- + -oaică), [ursˈaɳkə] « ourse » (< urs- + -ancă), [mɨnzwˈai̯kə] « pouliche » (< mânz- + - oică), [mˈɨʦə] « chat, chatte », [motˈan] « matou », [motoʧˈel] « chaton » (Scarlat, 2008 : 440). Tout comme pour les autres motivations zoomorphiques, cette désignation traduit aussi avec cet animal la puissance thérapeutique que possèdent les tiges stériles de cette plante.

4- Stokament [stɔkamˈɛnt] est un emprunt au cal. stocca e mmenta (litt. spezza e metti : casse et mets) « prêle » (NDDC : 689) dont la motivation se réfère probablement à l’utilisation des tiges de la plante en médecine populaire pour soigner les coupures et les entailles.

5- Muenç [mwˈɛnʧ] « moines » est un emprunt au nap. muónece « moines » (NVDN : 432) qui se réfère aux propriétés thérapeutiques des tiges fertiles de la prêle ; cet anthropomorphisme chrétien remplace sans doute un zoomorphisme précédent selon ce qu’affirme Alinei (1984) à propos de cette typologie lexicale, qui traduit la phase la plus récente du développement social et religieux de l’humanité. Les moines médiévaux étaient les détenteurs de la tradition et de la pratique de la médecine populaire et, selon toute probabilité, ils ont remplacé les figures païennes des sorcières, des esprits et des démons de la nature qui gouvernaient le destin des hommes et de tous les êtres vivants (Zelenin, 1988 : 294). Il est donc évident que l’image motivante des « moines » traduit les nombreuses qualités thérapeutiques de cette plante.

6- Qirinje [cirˈiɲe] « bougies » (< gr. khrÒj « cire d’abeilles », DELG : 526) est une désignation dans laquelle l’aspect dressé des tiges de la prêle est associé à la forme dressée des bougies.

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Claire Tiberghien propose des méditations guidées vers quelques plantes classées en fonction de leur analogie avec les cinq éléments de la philosophie chinoise dans un ouvrage intitulé Équilibre et méditations par les plantes (Éditions Jouvence, 2016) :


Élément : Eau.


De son nom latin Equisetum arvense, la prêle des champs fait partie de la famille des Équisétacées. Sa particularité, c'est la jeunesse.

Ses forces thérapeutiques sont dues à sa richesse en silice, qui lui confère un caractère régénérant, bénéfique aux tissus conjonctifs. On la prescrit en cas de douleurs rhumatismales et arthritiques. Elle est également efficace pour tout ce qui touche aux os, comme les fractures, les lésions discales ou l'ostéoporose. la prêle des champs est réparatrice de la peau et des muqueuses. Diurétique, elle a sa place dans les pathologies inflammatoires de la vessie, des reins et de la prostate.


Sur le plan psychique : La prêle apporte la stabilité et renforce le premier chakra, notre énergie de base. Elle permet d'être conséquent, nous enseigne la discipline et l'endurance. De la même manière qu'elle draine l'eau des sols humides, elle extrait la tristesse, la mélancolie et la dépression de leur terrain. Cette plante favorise une pensée constructive, concentrée et méthodique. Grâce à elle, els défis se transforment en chances. L'ordre intérieur devient conscient, vivant. Les frontières sont définies, verbalisées et maintenues.


Grâce à la prêle des champs, je peux affirmer :

  • Tout est pour le mieux.

  • Je suis mon propre maître.

  • Je ressens la cohérence d'être loyal et sincère.

  • J'utilise tout mon potentiel.

  • Je découvre la stabilité qu'apportent les changements de la vie.

  • J'ai en moi la force pour résoudre mes problèmes.

  • Je comprends les événements et j'acquiers de la clarté.

  • Je laisse les transformations de la vie me conduire à la découverte de moi-même.

  • J'évolue sur mon chemin avec tranquillité et endurance.


La méditation de la prêle des champs : Vous grimpez à travers un beau pré fleuri. Dans cette étendue jaune éclatent des taches de violet, de rose, de blanc. Sous vos pieds, le sol devient spongieux. Le murmure d'un ruisseau se fait entendre. Avant de l'atteindre, vous découvrez une plante étrange, élancée. De petits rameaux vert tendre, fins et élégants comme des cheveux d'ange, parcourent sa tige. C'est la prêle. Une plante venue d'un autre temps. Elle construit son expérience depuis plus de 200 millions d'années et pourtant, elle nous transmet une impression d'éternelle jeunesse.

Visualisez une colonne de lumière qui traverse votre corps dans son centre, du sommet du crâne à votre base. Chaque respiration vous y plonge plus profondément. Laissez-vous partir dans le temps des années passées, de votre enfance. Pensez à vos parents. retrouvez leur histoire, le temps lointain où ils étaient eux-mêmes des enfants. Vos grands-parents, eux aussi, ont laissé une trace, une expérience, aussi lointaine soit-elle. Cette mémoire est en vous. Vous êtes le maillon d'une immense chaîne. Vous faites partie du tout.

Vous vous tenez bien droit, frêle et solide dans cette grande histoire du monde. Ressentez la force qui monte de la terre, la force qui descend du ciel. Cette énergie circule en vous. Toujours en mouvement, elle vous apporte la stabilité. La prêle est pleine d'égards e de clairvoyance. Elle offre un regard tranquille, plein de compréhension. Vos pensées se purifient, vous vous libérez de ce qui vous bloque. Vous accordez moins d'importance aux événements. Voyez le futur, il a aussi un aspect lumineux, plein de possibles.

 

Dans La Signature des plantes (Éditions Le Courrier du Livre, 2020) Claire Bonnet s'inspire de la théorie de Paracelse pour nous présenter les propriétés des plantes :


La Prêle des champs (Equisetum arvense), est à l'image de notre organisation vertébrale. très archaïque, cette plante s'adresse aux fondations de notre structure corporelle : le squelette. Elle ne possède ni feuille ni fleur, elle se reproduit par spores. Elle ressemble fort à la constitution de notre colonne vertébrale : un rachis vertical rythmé de nœuds, autour desquels partent des tiges constituées de segments articulés entre eux à la façon de nos vertèbres. Au toucher, la plante est légèrement abrasive, sèche, réduite au minimum vital : le squelette. Elle aussi regorge de silice, maos elle l'organise différemment du Bouleau. Rachis végétal, la Prêle s'adresse à notre structure osseuse et articulaire : elle pallie les problèmes de déminéralisation, répond aux carences osseuses, réduit les inflammations articulaires, tout en maintenant la plasticité osseuse. Dans la nature, elle rééquilibre les milieux déséquilibrés entre structure minérale et fluidité.

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Marine Lafon et Sandrine de Borman proposent une équivalence entre les 22 arcanes majeures du Tarot et 22 plantes majeures chez les Celtes dans un Tarot des plantes sauvages, Initiations végétales pour s'éveiller à soi (Tana Éditions, 2022) ; ainsi la Prêle des champs est associés au Bateleur :


La Prêle des champs / Le Bateleur


Je suis la Prêle. Mes verticilles de silice oscillent

Je suis la relique dans toutes les directions

d'un temps archaïque. comme une invitation

à choisir votre propre sillon.

J'ai vu l'infini potentiel

du monde originel. Ossature de verre,

Je consolide votre lumière,

Ancêtre, et mes rameaux en faisceaux

J'ai assisté au déploiement structurent vos os.

d'une multiplicité de formes d'êtres.

Sans âge,

Mon fossile de squelette je gaine votre intégrité

reflète vos multiples facettes. pour que vous osiez vous engager.

Chaque instant contient l'éternité :

La sagesse immémoriale votre choix est gage de liberté.

de ma boussole minérale

vous aide à vous orienter

dans l'immensité des possibilités.


La guidance de la Prêle des champs : Commencement - Potentiels - Choix - Incarnation - Structure


Se relier à l'origine du monde : La Prêle déploie la structure primitive de ses verticilles sans fleurs ni feuilles comme une relique vivante des temps immémoriaux de son apparition sur Terre. Elle peuplait déjà massivement la surface du globe il y a plus de 300 millions d'années, bien avant les dinosaures, à une époque où les animaux et les fleurs n'existaient pas encore. La Prêle nous relie à ces espaces-temps lents et longs de l'apparition de la vie sur Terre et de l'évolution. Elle nous parle d'un commencement originel où tout est possible et où tout peut se déployer. Sa sagesse millénaire nous rappelle aussi que les plantes sont apparues bien avant nous et qu'elles sont nos ancêtres : auprès d'elles, nous recevons de précieux enseignements.


Célébrer l'infinité des possibles : La Prêle a traversé les ères et vu le monde sous d'innombrables aspects. Elle semble réconcilier les âges en portant, en elle, une multiplicité de facettes. Quand on l'observe, elle apparaît tantôt sous l'aspect d'un esprit fougueux irradiant de ses rayons joyeusement ouverts au soleil et au vent, tantôt sous celui d'une vieille âme majestueusement dressée entre Ciel et Terre, solide et structurée.

Ses rayons (tiges secondaires) qu'elle déploie en verticilles dans toutes les directions nous ouvrent à l'infinité des possibles en nous. Auprès d'elle, nous pouvons choisir de papillonner dans toutes les directions, jubiler de goûter à toutes les facettes de nous-mêmes et du monde au risque de nous éparpiller ou bien commencer un chemin et concrétiser notre potentiel. Dans ce choix, la Prêle nous offre tout son soutien pour fortifier nos processus de transformations matérielles et spirituelles.


Bâtir sa solidité intérieure : Au toucher la plante est dure et rugueuses. Ses tiges sont creuses comme les os. Elle se tient droite, et la structure de ses tiges est un emboîtement de différents tubes les uns dans les autres, qui rappelle notre colonne vertébrale faite d'un empilement d'os articulés (les vertèbres). Le rôle fondamental de soutien de la colonne pour le système musculo-squelettique est à l'image de la façon dont la Prêle agit en nous. Elle est en effet la grande bâtisseuse des articulations, des tendons et des cartilages, grâce à sa très haute teneur en silice, un précieux oligoélément que notre corps ne sait pas fabriquer lui-même et qui solidifie en profondeur notre structure osseuse. La plante sera ainsi utile pour tous les troubles locomoteurs tels que les rhumatismes, l'arthrose, les fractures, les problèmes d'ossification ou d'ostéoporose En bouche, son astringence donne un indice sur la façon dont elle contracte nos tissus et favorise la fermeté de notre intégrité structurelle. La Prêle nous charpente donc. Elle renforce nos structures internes et la solidité de notre incarnation dans la matière. Auprès d'elle, nous consolidons notre bonne assise qui nous donnera l'élan pour prendre une direction. En prenant soin de notre système locomoteur, elle nous permet de marcher fermement sur notre chemin de vie.


Se structurer dans la souplesse : La silice qu'elle contient à haute dose solidifie les tissus tout en leur appontant une grande souplesse. En assurant la régénération des fibres d'élastine et de collagène, la Prêle garantit l'élasticité et la flexibilité de l'ensemble du système musculo-squelettique Elle sera donc indiquée pour les raideurs, les os qui craquent ou les structures osseuses chétives et atrophiées. Sachant osciller dans le vent malgré sa rigidité, la Prêle nous enseigne à fortifier nos structures tout en gardant notre agilité, notre flexibilité, notre mobilité physique et psychique. Celle qui a su s'adapter à des milliers d'années d'évolution renforce ainsi notre capacité d'adaptation.


Nourrir son énergie de vie : Sa traversée des âges l'a dotée d'une grande rusticité et de pugnacité : il est presque impossible de s'en débarrasser. Détermine, elle peut faire pousser ses longs rhizomes sur plusieurs mètres pour aller chercher l'eau dont elle a besoin. Elle nous transmet son endurance en nous offrant de précieux nutriments qui renforcent les mécanismes de défense naturelle de notre organisme. En bouche, elle crisse sous la dent et a un léger goût salé, ce qui indique sa grande richesse en minéraux : calcium, magnésium, potassium, phosphore... C'est, avec l'Ortie, l'une des plantes les plus riches en minéraux (15 à 20% de sa matière sèche). Elle est ainsi recommandée en cas de déminéralisation, d'asthénie ou de tout autre symptôme de manque de vitalité.

Semblable à une colonne vertébrale, la Prêle assure la bonne circulation du prâna. Des pratiques millénaires, comme le yoga, accordent une place majeure à la colonne vertébrale comme axe central par lequel l'énergie vitale circule et se propage dans l'ensemble du corps. Celle-ci permet de nourrir, de réchauffer et de stimuler les différentes fonctions physiologiques. Elle emprunte des chemins spécifiques activant des nœuds énergétiques, les chakras situés le long de cet axe. Sur la Prêle, les gaines ornées d'une collerette, présentes sur la tige principale à chaque superposition, peuvent évoquer ces nœuds. La Prêle insuffle ainsi sa lumière à l'intérieur de notre organisme pour raviver notre feu vital et recharger nos cellules.


Exprimer ses potentiels dans la lumière : La silice agit aussi sur l'apaisement nerveux et les personnes qui en sont carencées sont souvent anxieuses et vite dépassées. De sa majestueuse verticalité, la Prêle nous initie donc à être dans notre axe, bien alignés. Elle structure notre posture et bâtit notre solidité intérieure qui nous permettra d'exprimer pleinement nos potentiels. Son élixir spagirique est d'ailleurs recommandé pour préparer l'organisme à incarner les processus de transformation spirituelle dans la lumière.

Portant en elle la mémoire du monde, elle défait de vieilles mémoires logées au plus profond de notre être. Elle nettoie ce qui est discordant en nous et nous empêche de nous mettre en marche sur notre chemin de vie. En nous invitant à faire fi du passé, elle nous ancre dans le seul temps réel : le moment présent. Sur sa tige principale, à chaque gaine ornée d'une couronne noire, le large faisceau de tiges secondaires partant dans toutes les directions semble rouvrir tous les possibles. La Prêle nous enseigne qu'à chaque instant l'avenir est en germe, que tout peut se réinventer. Cette assise tranquille dans l'instant présent ne serait-elle pas le secret qui lui a permis de traverser les âges ?


Le Rituel sauvage : Renforcer sa solidité intérieure avec la Prêle des champs

Dans un moulin à café, réduisez en poudre les verticilles de Prêle des champs séchés puis tamisez-les. Mettez cette poudre verte dans des petits bocaux à servir sur la table. Saupoudrez vos plates pour bénéficier des nutriments structurants. Si vous la ramassez fraîche, assurez-vous d'avoir bien identifié la Prêle des champs.


Contre-indications : Attention à ne pas en consommer sur une trop longue période car, en surdosage, la silice peut être problématique, de même que les thiaminases qui dégradent la vitamine B1. Il est préférable de prendre de la Prêle par cure de 3 semaines environ, suivie d'une semaine de repos, et ainsi de suite.


Risques de confusion : Attention à ne pas confondre Prêle des champs et Prêle des marais (Equisetum palustre). Toutes deux ont une tige constituée d'un emboîtement de tubes dont chacun est signalé par une gaine formant un renflement sur la tige et portant une collerette avec des petites dents noires. Sus chaque gaine, un verticille de tiges secondaires également constituées de tubes emboîtés appelés « article » se déploie. Lorsque le premier article des tiges secondaires, - le plus proche de la tige principale - est plus long que la gaine, il s'agit d'une Prêle des champs, celui de la Prêle des marais étant vraiment plus petit.

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