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La Conque

Dernière mise à jour : 16 mars



Étymologie :


  • CONQUE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. 1375 [éd. 1531] « coquille concave de divers mollusques bivalves » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, v. 6 ds Quem.) ; spéc. xive s. [ms. A, var.] conpkes « coquille en spirale servant de trompe » (Raimbert de Paris, Chevalier Ogier, éd. J. Barrois, 6109) ; 1680 (Rich.) ; 2. 1690 anat. conque de l'oreille (Fur.). Empr. au lat. concha (empr. au gr. κ ο ́ γ χ η) « coquillage » ; « coquille » ; sens 2 en lat. impérial.


Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :

Pour René Guénon, dans son article "L’hiéroglyphe du Cancer", publié dans le Voile d’Isis, juillet 1931,


"Il est à remarquer, d’autre part, que sa forme [celle du symbole astrologique du signe du cancer] est aussi le schéma de la conque (shankha), qui est évidemment en relation directe avec les Eaux, et qui est également représentée comme contenant les germes du cycle futur pendant les périodes de pralaya ou de « dissolution extérieure » du monde. Cette conque renferme le son primordial et impérissable (akshara), le monosyllabe Om, qui est, par ses trois éléments (mâtrâs), l’essence du triple Vêda ; et c’est ainsi que le Vêda subsiste perpétuellement, étant en soi-même antérieur à tous les mondes, mais en quelque sorte caché ou enveloppé pendant les cataclysmes cosmiques qui séparent les différents cycles, pour être ensuite manifesté de nouveau au début de chacun de ceux-ci.

[Note : L’affirmation de la perpétuité du Vêda doit être rattachée directement à la théorie cosmologique de la primordialité du son (shabda) parmi les qualités sensibles (comme qualité propre de l’Éther, Âkâsha, qui est le premier des éléments) ; et cette théorie elle-même doit être rapprochée de celle de la « création par le Verbe » dans les traditions occidentales : le son primordial, c’est la Parole divine « par laquelle toutes choses ont été faites ».]

Le schéma peut d’ailleurs être complété comme étant celui de l’akshara lui-même, la ligne droite (a) recouvrant et fermant la conque (u), qui contient à son intérieur le point (m), ou le principe essentiel des êtres

[Note : Par une concordance assez remarquable, ce schéma est également celui de l’oreille humaine, l’organe de l’audition, qui doit effectivement, pour être apte à la perception du son, avoir une disposition conforme à la nature de celui-ci] ;

la ligne droite représente alors en même temps, par son sens horizontal, la « surface des Eaux », c’est à-dire le milieu substantiel dans lequel se produira le développement des germes (représenté dans le symbolisme oriental par l’épanouissement de la fleur de lotus) après la fin de la période d’obscuration intermédiaire (sandhyâ) entre deux cycles. On aura alors, en poursuivant la même représentation schématique, une figure que l’on pourra décrire comme le retournement de la conque, s’ouvrant pour laisser échapper les germes, suivant la ligne droite orientée maintenant dans le sens vertical descendant, qui est celui du développement de la manifestation à partir de son principe non manifesté.

[Note : Cette nouvelle figure est celle qui est donnée dans l’Archéométre pour la lettre heth, zodiacale du Cancer.]


De ces deux positions de la conque, qui se retrouvent dans les deux moitiés du symbole du Cancer, la première correspond à la figure de l’arche de Noé (ou de Satyavrata dans la tradition hindoue), qu’on peut représenter comme la moitié inférieure d’une circonférence, fermée par son diamètre horizontal, et contenant à son intérieur le point en lequel se synthétisent tous les germes à l’état de complet enveloppement.

[Note : La demi-circonférence doit être considérée ici comme un équivalent morphologique de l’élément de spirale que nous avons envisagé précédemment ; mais, dans celui-ci, on voit nettement le développement s’effectuant à partir du point-germe initial.]

La seconde position est symbolisée par l’arc-en-ciel, apparaissant « dans la nuée », c’est-à-dire dans la région des Eaux supérieures, au moment qui marque le rétablissement de l’ordre et la rénovation de toutes choses, tandis que l’arche, pendant le cataclysme, flottait sur l’océan des Eaux inférieures ; c’est donc la moitié supérieure de la même circonférence et la réunion des deux figures, inverses et complémentaires l’une de l’autre, qui forme une seule figure circulaire ou cyclique complète, reconstitution de la forme sphérique primordiale : cette circonférence est la coupe verticale de la sphère dont la coupe horizontale est représentée par l’enceinte circulaire du Paradis terrestre.

[Note : Voir Le Roi du Monde, ch. XI. Ŕ Ceci a également un rapport avec les mystères de la lettre nûn dans l’alphabet arabe].

Dans le yin-yang extrême-oriental, on retrouve dans la partie intérieure les deux demi-circonférences mais déplacées par un dédoublement du centre représentant une polarisation qui est, pour chaque état de manifestation, l’analogue de ce qu’est celle de Sat ou de l’Être pur en Purusha-Prakriti pour la manifestation universelle.

[Note : C’est une première distinction ou différenciation, mais encore sans séparation des complémentaires ; c’est à ce stade que correspond proprement la constitution de l’Androgyne, tandis que, antérieurement à cette différenciation, on ne peut parler que de la « neutralité » qui est celle de l’Être pur (voir Le Symbolisme de la Croix, ch. XXVIII).]"

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D'après le Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"La conque est une coquille marine dont la mythologie grecque fait naître Aphrodite, et dont elle fait l'attribut des Tritons.

Nous apercevons ici deux aspects de son symbolisme : son rapport avec les eaux primordiales et son usage comme instrument de musique, ou plutôt comme producteur de son. Le son qu'elle émet, perceptible de loin, inspire la terreur ; c'est pourquoi elle était autrefois utilisée à la guerre. Le chapitre initial de la Bhagavad Gîtâ est plein des échos de ce tintamarre effrayant : Ébranlant le Ciel et la Terre, ce bruit formidable déchira le cœur des amis de Dhritar âshra. Dans un tel contexte, aux limites de l'ébranlement cosmique, le déchirement de l'esprit a certainement un rôle préparatoire à l'expérience spirituelle militante (karmique) qui s'exprime dans l'ouvrage. Soit dans un rôle identique, soit dans celui de l'évocation du son primordial, auquel nous allons revenir, la conque est encore utilisée par les brahmanes et les lamas tibétains, voire par les Maoris, au cours de leurs cérémonies. La conque tibétaine, mêlée à d'autres instruments, est expressément utilisée pour l'ébranlement et l'anéantissement du mental, préparatoires à la perception intérieure du son naturel de la Vérité. Le son de la conque est d'ailleurs intérieurement perçu dans certaines expériences yoguiques. Dans les cérémonies funéraires, la conque est figurée auprès de l'effigie du mort pour indiquer la fonction du son et de l'ouïe, importante dans le Bardo.

Issue de la mer, la conque est en rapport avec l'élément Eau, d'où son attribution à Varuna, seigneur des Eaux. Dans ce cas, comme dans celui où elle figure parmi les huit nidhi (trésors) du roi Chakravartî ou de Shrî, elle est associée au lotus. Cette attribution participe sans doute de la domination de l'univers par le son que produit la conque. Elle entretient aussi des relations avec l'eau et la lune (le lotus étant, lui, de nature solaire) : la conque est blanche, couleur de pleine lune. En Chine, une grande coquille était utilisée pour tirer l'eau de la lune, c'est-à-dire la rosée céleste, mais aussi l'élément yin ; le yang, le feu était tirée du soleil, à l'aide d'un miroir métallique.

La conque évoque encore l'huître perlière et la perle qu'on en tire : la conque signifie alors l'oreille, à laquelle elle ressemble à tel point que l'oreille externe a pris le nom de conque ; organe de la perception auditive, instrument de la perception intellectuelle ; la perle est alors la parole, le Verbe.

La conque est essentiellement dans l'Inde un attribut de Vishnou, principe conservateur de la manifestation ; le son, la perle sont conservés dans la coquille. Aussi la conque est-elle Lakshmî elle-même, fortune et beauté, la shaktî de Vishnu. On pourrait sans doute expliquer ainsi la figuration par la conque – attestée au Cambodge – du sâlagrâma, contreparie du linga çivaïte. En outre, la conque est parfois considérée dans l'Inde comme complémentaire du vajra (foudre), complémentarisme assumé au Tibet par la cloche. Elle est donc l'aspect relativement passif, réceptif,d'un principe, dont le vajra figure l'aspect actif. Ce sont, en mode bouddhique, la Sagesse et la Méthode.

Un texte des Upanishad fait de la conque vishnouïte l'emblème des cinq Éléments ; elle est à la fois née des cinq et origine des Éléments, qui sont la spécification de la notion du moi, de la conscience individuelle (ahmkâra). Elle signifie alors l'origine de la manifestation, ce que confirment son rapport avec les eaux primordiales et son développement spiraloïde à partir d'un point central. Il est dit en outre que la conque renferme les veda pendant les périodes de pralâya, qui séparent deux cycles de manifestation. Elle contient donc le germe, les possibilités de développement du cycle futur. Le germe est aussi le son primordial, le monosyllabe aum. Certaines traditions ramènent les trois éléments du monosyllabe à un élément spiraloïde (la conque), un point (le germe qu'elle contient) et une ligne droite (le développement des possibilités contenues dans l'enveloppe de la conque). Elle symbolise les grands voyages, les grandes évolutions, intérieures et extérieures.


La conque marine, comme tous les coquillages, relève de l'archétype : lune-eau, gestation-fertilité. Chez les Maya, elle porte la terre naissante sur le dos du crocodile monstrueux émergeant des eaux cosmiques, au début des temps. Elle se retrouve associée aux divinités chtoniennes et notamment au Jaguar ; grand dieu de l'intérieur de la terre, qui, comme le grand crocodile, la porte sur son dos. Par extension, elle symbolise le monde souterrain et ses divinités."

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D'après Le Livre des symboles, réflexions sur des images archétypales (2010) dirigé par Ami Ronnberg et Kathleen Martin, avec le concours es auteurs de ARAS, qui associent le symbolisme de la conque avec celui du coquillage,


"Depuis des temps immémoriaux, nous pressons des coquillage​​s contre notre oreille pour entendre le bruit des vagues, les éternelles marées de la vie qui gravent sur nous leurs empreintes. L'oreille humaine ressemble à un coquillage, recueillant les vibrations de l'air dans sa cavité externe que nous appelons "conque" et les dirigeant à travers des conduits sinueux vers l'oreille interne sous forme de sons, évoquant symboliquement une écoute intérieure. En parlant du sens caché de ses paraboles, Jésus déclare : "Que celui qui a des oreilles pour entendre entende." Les images du Bouddha avec des oreilles allongées suggèrent qu'écouter avec l'oreille interne implique également de se taire, de méditer sur ce qui a été dit et de s'ouvrir à la résonance de la source.


Nous avons également approché le coquillage de nos lèvres, trompetant tel des dieux marins, car le son de la conque avait la réputation d'apaiser les flots tumultueux. Le coquillage venant des profondeurs, il est associé aux enfers.

Selon le mythe maya, la divinité Quetzalcoatl descendit au Mictlan, le royaume des squelettes, sous la forme d'une conque morte devenue silencieuse afin que les vers s'introduisent en lui et qu'il puisse revenir à la vie à l'intérieur de sa coquille (Moctezuma).

Les coquillages sont de mystérieux trésors marins, leurs belles formes, parfois symétriques, souvent ornées de stries et de spires, reflétant des phases de croissance. l'intérieur du coquillage rappelle la spirale sacrée, le labyrinthe et le centre. La suggestion d'une vie marine évoque également la vie cachée de notre monde intérieur, refaisant parfois surface en laissant son empreinte dans la conscience et parfois pas. La coquille est un exosquelette protégeant la créature vulnérable qui vit en elle. Cependant, le coquillage est également fragile, cassable ; ce n'est pas une carapace défensive. Nous parlons de sortir de, ou de rentrer dans, sa coquille, évoquant une exposi​​tion au monde progressive, précaire, ou, à l'inverse, un retrait du monde, la recherche d'intimité, d'un refuge.

La forme et la profondeur de certains coquillages ainsi que leur nacre nous rappelle une vulve, l'associant à l'attrait et au mystère du féminin, à l'incarnation et à la fécondité. Aphrodite, la déesse grecque de l'amour (Vénus pour les Romains) se matérialisa hors de l'écume de l'océan et fut portée jusqu'au rivage dans un coquillage. Dans son célèbre tableau, Odilon Redon [voir ci-contre] montre le coquillage ouvert, en forme de vulve, sa douce opalescence infusant le ciel. Comme dans une vision, la déesse est étendue, mais pourtant debout, endormie, mais pourtant éveillée. Nous nous ornons de coquillages, nous rappelant la déesse, sa beauté, ses séductions. Le coquillage et son évocation de la mer salée utérine, la lune, le va-et-vient des marées transmettent une impression de naissance et de renaissance. Les premiers Chrétiens utilisaient l'image du coquillage vide pour représenter le départ de l'âme vers l'immortalité.


Moctezuma, Eduardo Matos et Michel Zabé, Treasures of the Great Temple, La Jolla, CA, 1990.

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Arnaud Zucker, auteur de "Album mythique des coquillages voyageurs, De l'écume au labyrinthe" (In : Itinéraires de coquillages - 2 Techniques & Culture 59, 2012/2 : pp. 110-125) :


Si à Hermès, le dieu des voyages, les espaces marins sont inaccessibles, malgré les nombreux itinéraires qui s’y construisent et les circuits que les hommes y forment ou incrustent, ils n’ont pas de secret pour Aphrodite, qui n’est pas seulement céleste (ourania) et terrestre (pandémia) mais également « marine et lacustre » (potnia kai limenia, Pausanias, Périégèse 2. 34. 11). Sa naissance hésiodique (Théogonie 190), comme « écume » (aphros) du sperme d’Ouranos (Ciel étoilé) l’atteste, la consécration de nombreuses îles à cette déesse le souligne (Chypre, Rhodes, Cythère, Salamine, etc.), et tout son culte en retentit. On ne doit donc pas s’étonner si c’est autour d’elle que s’agrège la plupart des mythes de coquillages, y compris ceux qui expriment diverses figures du « mouvement » – et qu’il faut pourtant collecter dans des textes parfois rares, car ils n’ont pas l’honneur des collections les plus officielles (Diodore, Apollodore, Hygin). La déesse y apparaît comme une figure stimulante et médiatrice.


De la conque de Vénus : Parmi ces récits la figure d’Aphrodite anadyomène, portée nue au centre d’une coquille gigantesque, semble jouer un rôle central que l’on croit ancestral tant Botticelli (en 1485) l’a imposée aux yeux et aux esprits. Pourtant la scène décrite par Hésiode, dans le récit des origines, est sans rapport avec cette apparition qui, irrésistiblement, assimile Aphrodite à la forme humaine de la perle, et sa barque aux allures saintes de coquille Saint-Jacques (Pecten jacobaeus) à une huître perlière. Née de l’écume en vertu d’un jeu de mots – ou d’une étymologie, c’est tout un – elle n’apparaît dressée sur un coquillage que dans une mention tardive et latine (ca 211) – dans un vers de Plaute (Rudens, v. 704) : « on estime que tu es née dans une coquille » (te ex concha natam esse autumant). Mais cette indication est surtout, et peut-être seulement, une expression salace, puisqu’elle se poursuit par « garde-toi de mépriser leurs coquilles à elles », en référence à la vulve de deux jeunes filles (naufragées et réfugiées dans son temple), que le terme concha peut désigner. La « conque de Vénus » comme matrice de la déesse a pu naître d’une collusion entre deux données complices : l’origine marine de la déesse et la valeur métaphorique et sexuelle de la concha. Et l’existence de l’épithète vénusienne « née de la conque » (țογχογİȞȒȢ) dans un fragment tardif (Dorotheos, frg. 3.a1 Pingrée) ne saurait remettre en cause le constat du caractère récent et discret du motif littéraire de la naissance coquillière de Vénus. Participa sûrement à cette construction la figuration traditionnelle de la déesse marine portée sur les eaux par un véhicule tiré par des animaux (mobiles) de service : dauphins, poissons, tritons… Lucien (Dialogues marins 15. 3. 19) décrit ainsi le char vénusien dans le cortège des dieux marins : « enfin Aphrodite, couchée dans une conque (ἐπὶ țȩγχȘȢ) que portaient deux Tritons ». Comme le montre la célèbre fresque pompéienne, probablement inspirée d’un tableau d’Apelle (Pline, Histoire naturelle 35. 91) et témoin de la popularisation romaine du thème de l’Aphrodite nautique, le coquillage n’est pas automobile, mais une coque que les vents (Botticelli), la voile des vêtements ou des poissons ou tritons mettent en mouvement. Cependant, si nul récit mythique ne développe cette naissance coquillière, des images et des sculptures, tel une célèbre péliké attique à figures rouges qui peint la déesse, dans une scène de présentation, à l’intérieur ou couverte d’une coquille géante et dentelée ; une aryballe corinthienne classique ; ou un bas-relief d’époque romaine de la Galerie Borghese qui intègre Cupidon, attestent de l’existence d’un lien ancien entre la déesse et la coquille. Dans la péliké, Aphrodite paraît surgir d’un coquillage qui, même si sa présence a un sens indiciel et non une valeur narrative primaire, pourrait être l’image du testicule déployé d’Ouranos (selon Hésiode), dont la déesse naît.

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Conque est définie par les caractéristiques suivantes :


Traits : La conque est un gros mollusque marin. Le coquillage est en spirale à l'intérieur et se termine en pointe des deux côtés. On l'utilisait comme trompette pour alerter sa communauté en cas de danger ou pour l'appeler à se rassembler. La coque de la conque lui permet de s'intégrer à son environnement : elle lui permet d'être en sécurité et de se défendre. Ainsi la conque symbolise la famille, la sécurité et la réussite.

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Talents : Éveil ; Équilibre ; Appel de la nature ; Camouflage ; Défense ; Émotions ; Empathie ; Illumination ; Concentré ; Rassemblement de groupe ; Honnêteté ; Inspiration ; Musique ; Sécurité ; Spiritualité ; Sagesse.


Défis : Tranchant ; Vantard ; Trop émotif ; Fier ; Manque de tact.


Élément : Eau.


Couleurs primaires : Rose.


Apparitions : La conque signifie dire la vérité avec puissance et conviction, en y croyant absolument. Vous êtes un meneur, et les autres vous recherchent pour votre sagesse et votre éveil spirituel. Parfois les gens préfèrent ne pas vous écouter parce qu'il est plus facile d'éviter la vérité que de la regarder en face, mais vos paroles sont dites de telle façon qu'ils vont comprendre et en tirer bénéfice. La conque signifie que vous n'avez pas peur de souffler dans votre propre corne si cela permet d'aider quelqu'un. Même si vous préférez vivre dans votre coquille, vous en sortirez pour inspirer et enseigner les autres. Votre force est dans votre équilibre, votre sagesse et votre capacité à voir dans le royaume spirituel et à partager la connaissance que vous avez acquise. Vous êtes une inspiration pour les autres, pour les aider à développer leurs propres capacités et à suivre leur propre chemin spirituel. La conque veut dire que vous avez un talent musical en tant que chanteur ou pour jouer d'un instrument. Les spirales à l'intérieur du coquillage sont une indication de votre capacité à aller plus profondément en vous-même, à vous connecter à votre intériorité et à faire l'expérience de l'illumination. Le mieux dans tout cela, c'est que vous avez aussi la capacité de partager vos expériences avec les autres afin de leur permettre de faire la même chose pour eux-mêmes.


Aide : Si votre existence semble agitée, comme si les vagues de problèmes se succédaient, la conque peut vous aider à calmer les eaux et à vous montrer la lumière qui brille au-dessus. Elle peut vous aider à dire votre vérité, à trouver et faire entendre votre voix, et à rester calme lors des périodes de tumulte. La conque peut vous guider pour savoir quand il est approprié de parler de vos réalisations et quand vous devez laisser les autres parler de ce qu'ils ont fait. Parfois, écouter quelqu'un qui parle de ce qu'il a accompli peut le gratifier d'un sentiment de respect et d'admiration qui le pousse à faire encore davantage dans sa vie. Ce qui ne veut pas dire que vous deviez rester assis à écouter fanfaronner pendant des heures. Il y a une différence entre les deux : la conque vous aide à la voir. La conque symbolise l'éveil du cœur à l'amour. Elle peut vous aider dans les affaires de cœur, les relations, et avec votre famille.


Fréquence : L'énergie de la conque bouge doucement avec des bruits de glissement. Cela ressemble à vous sentir enveloppé par l'eau des courants chauds de l'océan qui vous poussent doucement. C'est doux et souple, mais aussi fort et puissant.

Imaginez...

Vous êtes en train de faire de la plongée sous-marine et vous êtes rempli du sentiment d'être en unité avec les animaux de la mer et avec l'eau dans laquelle ils vivent. En continuant votre exploration, vous voyez une énorme conque qui avance lentement au fond de l'océan. Vous nagez vers elle pour mieux la regarder et vous voyez sortir petit à petit de sa coquille spiralée son corps charnu. Le coquillage est pointu et ocré de blanc. Vous savez que l'intérieur est rose, mais vous ne pouvez pas le voir parce que l'animal est encore dans sa coque. Vous ressentez, plus que vous n'entendez, un son mélodieux autour de vous en observant la conque qui va son chemin. Vous vivez un moment de révélation spirituelle quand vous réalisez que cette étrange créature avance avec conviction et qu'elle croit en elle et dans le fait qu'elle va parvenir à son but. Vous prenez un instant pour penser à votre propre vie et à la façon dont la connexion avec le pouvoir de la conque va vous aider lorsque vous serez de retour chez vous. Vous laissez la conque continuer son chemin et vous vous mettez à la recherche d'autres animaux vivant sur le récif.

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Mythologie :


Dimitri KARADIMAS expose un aspect de la mythologie miraña dans l'article suivant : "La métamorphose de Yurupari : flûtes, trompes et reproduction rituelle dans le Nord-Ouest amazonien" paru dans leJournal de la Société des Américanistes, 2008, vol. 94, no 94-1, pp. 127-169 :


Enfin, ajoutons à cette association entre le modèle des trompes de Yurupari et celui des coquilles de mollusques avec un tube creux, le cas issu de la mythologie jivaro qui inverse le rapport entre embout et cornet :

  • Uñushi [le paresseux], qui s’était égaré, apprit enfin son infortune. Il accusa, on ne sait pourquoi, sa mère la Lune d’avoir aidé les coupables, la battit et l’enfouit dans un trou. Engoulevent, soupirant éconduit de Lune, arriva sur les lieux. Conseillé par Colombe, il fabriqua une trompe de coquillage, s’introduisit dans le tronc creux d’un palmier qui gisait là et sonna de son instrument. À cet appel Lune jaillit hors du trou, traversa le tronc creux comme un dard de sarbacane en chassant engoulevent devant elle et fila tout droit jusqu’au ciel. (Lévi-Strauss 1985, p. 99)

On remarquera d’emblée que les éléments qui composent les trompes du Yurupari dans le Nord-Ouest amazonien se trouvent ici inversés, à l’écorce enroulée en spirale près, remplacée dans ce mythe jivaro par une conque. Ainsi, au lieu du modèle tube-embout/spirale enroulée des trompes de Yurupari, c’est la conque de coquillage qui est contenue dans le tube formé par le palmier creux : ce tronc sert en quelque sorte de cornet et la coquille d’embout. L’inversion est complète car le musicien est contenu dans le tube et souffle à l’intérieur de celui-ci ; Lune, jaillissant du trou, traverse ce tronc creux en chassant devant elle son occupant (c’est-à-dire qu’elle suit un chemin inverse de celui qu’emprunterait le son produit par le joueur). Comme le note Claude Lévi-Strauss (1985), l’instrument de musique fait ici office de sarbacane, et le souffleur, Engoulevent, est relégué dans le rôle de la fléchette. Dans cette variante combinatoire jivaro des instruments de Yurupari, c’est donc bien le modèle de la conque qui est premier.

À titre spéculatif, on pourrait faire remarquer que l’utilisation systématique de conques à des fins rituelles se retrouve dans les Andes péruviennes avec l’utilisation des pututo ou potuto (conque de gastéropode marin agrémentée, ou non, d’un embout). Ces conques produiraient un son qui aurait, selon une tradition andine contemporaine, permis à l’empereur Pachacutec de renaître ; ces trompes serviraient là encore comme instruments de renaissance. Il faut noter que, dans les basses terres, d’autres formes de trompes ont été désignées par un terme similaire : « According to Humboldt […], the Indians of the Atabapo and Inirida area (north of Vaupès) used trumpets made of clay, called botuto […] » (Hugh-Jones 1979, p. 137).

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