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La Bourrache

Dernière mise à jour : il y a 4 jours



Étymologie :


  • BOURRACHE, subst. fém.

Étymol. ET HIST. − 1256 rouchi bourrace [c + e = tš, cf. Gossen, § 38] (Aldebrandin de Sienne, Regime du corps, éd. Landouzy et Pépin, Paris, 1911, p. 46) ; 1256 bourrache (Id., ibid., p. 164, variante). Empr. au lat. médiév. borago, borrago attesté dep. le xie s. (Constantinus Africanus, Grad., p. 348, 11 dans Mittellat. W. s.v., 1538, 2) ; le lat. est prob. empr. à l'ar. abûaraq « père de la sueur » nom donné à cette plante pour ses vertus sudorifiques, devenu būaráq par altération pop. D'apr. Arveiller dans Z. rom. Philol., t. 85, pp. 110-113, la forme bourrache est caractéristique des parlers du Nord (où elle est d'abord relevée sous la graphie bourrace) où elle représente une adaptation du lat. borrago, -age y étant rendu par -ache par confusion habituelle des sourdes et des sonores corresp. (v. Gossen, op. cit. et A. Thomas dans sa préf. à l'éd. citée du Regime du corps, p. LXXV).


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Borago officinalis - Bourrache à fleurs bleues - Bourasse - Bourse à berger - Boursette - Buglosse à larges feuilles - Fleur-étoile - Fleur joyeuse - Herbe-à-concombre - Herbe de joie - Langue de vache - Pain des abeilles - Pinson des jardins - Stellaire -

 

François Couplan, auteur de Les plantes et leur nom - Histoires insolites (Éditions Quae, 2012) nous en apprend davantage sur le nom de la Bourrache :


Bourrache (Boraginacées) - Le nom de cette plante attirante par ses jolies fleurs en étoile d’un bleu azur, mais couverte de poils hérissés, dérive de borago, terme remontant au Moyen Âge (noter les deux « r » en français, et un seul en latin). Il dérive du bas latin burra, bure, étoffe grossière en laine, du fait de la texture rêche des feuilles de la bourrache officinale, Borago officinalis. Certains le font cependant dériver de l’arabe abû araq, père de la sueur, à cause des propriétés sudorifiques de la plante, reconnues depuis l’Antiquité.

Quoiqu’il en soit, l’épithète officinalis signale que la plante était jadis vendue comme remède dans les officines des pharmaciens.

La famille des Boraginacées est nommée d’après le genre Borago. Elle comporte également les consoudes, les myosotis, les pulmonaires, etc.

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Botanique :


Selon Jean Renou, auteur de De la matiere medecinale, dans Les Œuvres pharmaceutiques, Lyon, Antoine Chard, 1626, p. 204 :


De la fleur de borrache : « La borrache est une plante fort cogneüe et fort semblable à la buglosse, et en ses vertus, et en ses fueilles : car l’une et l’autre les ont fort longues et approchantes de la figure d’une langue de bœuf. Mais toutefois la borrache les a plus courtes et plus larges, et fort subjectes à se flestrir, et à mourir par la rigueur de l’Hyver : là où la buglosse demeure toujours en estat, et resiste puissamment à la froideur, au moins quant à ses racines et fueilles les moins esloignées de la terre: la borrache porte des fleurs bleües et ouvertes, et parfois aussi blanches, mais beaucoup plus grandes que celles de la buglosse, du milieu d’icelles sort une petite pointe noire et non espineuse. La nature produit cette plante en toute sorte de terroir, mais beaucoup mieux en champ fertil, où elle est plus grasse et plus humide, elle fleurit durant l’Esté et mesmes en Automne quand on l’a semée en l’arriere saison, sa semence est noirastre, mais en tout le reste elle est semblable à la buglosse. Les fueilles de la borrache boüillies et avalées avec le potage sont fort agréables et tiennent le ventre libre, et meslées parmy le vin elles ont la vertu de resjoüir le cœur de ceux qui les avalent suivant le commun dire, ego borrago gaudia semper ago, ses fleurs mises dans la salade recréent fort les yeux et le gosier de ceux qui les mangent, et meslangées parmy les medicamens elles augmentent grandement leur vertu cardiacque ».

 

Dans Petit Grimoire : Plantes sorcières, Les Sortilèges (Éditions « Au bord des continents... » , mars 2019, sélection de textes extraits de Secrets des plantes sorcières) Richard Ely présente ainsi la Bourrache :


La bourrache a le poil rude, piquant. Toute la plante en étant pourvue, elle se reconnaît presque rien qu'au toucher. C'est une herbe haute de vingt à soixante centimètres, aux tiges épaisses et cylindriques. Cette Boraginacée fleurit aux alentours d'avril en de belles cymes courbées et nous offre alors le spectacle de ses délicieuses fleurs bleues en étoile dont les anthères forment un cône central, donnant au tout son caractère hautement reconnaissable.

Délicieuses, les fleurs sont non seulement appréciées des abeilles, mais également dans nos cuisines où elles agrémentent omelettes, salades et desserts. Elles servent aussi culinairement aux sauces et surtout aux potages. Quant aux feuilles, d'un vert plutôt mat, elles sont épaisses, ridées, longuement pétiolées à la base, embrassantes pour les supérieures. La bourrache apprécie le soleil, dans des lieux dégagés, au bord des chemins, dans les terrains vagues. Elle est très présente dans les jardins pour ses qualités décoratives et gourmandes.


Adoucissante, émolliente, expectorante, réputée sudorifique, la plante a toujours eu sa place dans la pharmacopée traditionnelle et, de nos jours, l'huile obtenue à partir de ses graines se révèle douce pour la peau.

 

Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d'Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. COMUE Université Côte d'Azur (2015 - 2019) ; Università degli studi della Calabria, 2017. Français) consacre une courte section à la description de la Bourrache officinale :


Nom scientifique : L’origine du lat. scientifique borago n’est pas connue, mais les auteurs du FEB proposent comme source probable ar. abu, araq « sueur », que l’on retrouve dans le FEW où l’on propose une dérivation de lat. m. BORRAGO « bourrache » < ar. abû-raǵ « père de la sueur » (FEW, I : 442). Ils indiquent également comme sources probables le gr. bora « nourriture » ou l’esp. borra « brebis d’un an ; une partie grossière de la laine et, par conséquent, moins utile », burra « ânesse » en raison du fait que cette plante a les fleurs en grappes allongées et hérissées (FEB : 39). Le deuxième élément lat. OFFICINALIS renvoie, probablement, aux propriétés officinales de cette plante.


Description botanique : La bourrache peut s’élever jusqu’à 60 cm ; elle est caractérisée par des tiges hispides, épaisses et rameuses sur lesquelles se développent les feuilles vertes, épaisses et ridées. Les fleurs sont bleues et se développent en grappes allongées dont les pédoncules sont arqués et hérissés de poils étalés. La période de la floraison est comprise entre les mois d’avril et septembre (Pignatti, 1982, II : 419).

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Xavier Mathias, auteur de La Vie érotique de mon potager (Éditions Terre Vivante, 2019), revient sur les méthodes de pollinisation choisies par la Bourrache :


Puisque les abeilles sauvages ou domestiques sont d'excellentes pollinisatrices et qu'elles perçoivent très bien la couleur bleue, qu'à cela ne tienne ! Jusqu'à ce qu'elle soit fécondée, notre fleur de bourrache se pomponne, soulignant ses formes appétissantes de nombreux traits de couleur bleue. Attirée par cette belle aux teintes prometteuses, une abeille ne manquera pas de venir y butiner, frottant avec gourmandise son abdomen à notre fleur. Voilà l'opération de séduction réussie au-delà de toute expérience. La nigaude d'abeille est tombée and le panneau lumineux ! Dorénavant, inutile pour notre bourrache de faire des efforts, de vouloir briller pour attirer l'insecte. Maintenant qu'elle est fécondée, notre vagabonde n'a plus aucune raison de se rendre attirante pour être assurée que sa descendance puisse vagabonder à son tour. Elle cesse alors de se maquiller, de se faire belle et attirante. Elle prend une teinte rosée, un peu pâlotte, en comparaison du bleu lumineux d'il y a quelques jours. Elle devient même invisible pour les pollinisateurs dont elle n'a plus besoin, les incitant à aller visiter une autre coquette, en général une fleur voisine, qui redoutant de coiffer le chapeau de Sainte-Catherine, continue sa parade bleue. Quand cette voisine sera à son tour fécondée, son objectif de séduction en vue de reproduction atteint, elle se dissimulera également pour que le pollinisateur aille voir une nouvelle voisine, puis une autre, puis une autre, etc.

Une légende rapporte que certains jardiniers, ou jardinières d'ailleurs, en veine de confidence avouent parfois, dans l'intimité de leur jardin, combien cette histoire de bourrache qui cesse tout effort, de séduction une fois « casée » leur rappelle quelqu'un de proche. Mais ça, c'est une autre histoire.

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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Bourrache :


Propriétés Physiques et Chimiques. ― Toutes les parties de cette plante ont une odeur un peu vineuse et une saveur herbacée et mucilagineuse ; elles sont remplies d'un suc fade, très visqueux. La bourrache contient beaucoup de mucilage, une matière azotée, des sels végétaux et du nitrate de potasse. L'eau dissout tous ses principes actifs. Les fleurs contiennent aussi du mucilage et un principe aromatique fugace.


Usages Médicaux. L'infusion des fleurs et des feuilles de bourrache édulcorée avec du miel ou un sirop est très employée comme adoucissante, réfrigérante et diaphorétique. On la prescrivait autrefois dans les fièvres ardentes, bilieuses, dans les affections catarrhales, la pneumonie, les maladies éruptives, le rhumatisme, les engorgements du foie et les maladies de la peau. Sa principale vertu est d'être cordiale et sudorifique. Les fleurs faisaient partie des quatre fleurs cordiales. L'extrait se donnait souvent comme fondant, ainsi le suc exprimé des tiges et des feuilles. Il est à remarquer que la bourrache peu développée ne contient presque que du mucilage ; c'est plus tard seulement qu'on y trouve des matières extractives et des sels et en particulier du nitrate de potasse (Soubeiran). Toute la plante est quelquefois appliquée à l'extérieur comme émolliente.


Formes et doses. Infusion des fleurs ou décoction des feuilles et des jeunes tiges, 20 à 60 grammes par kilogramme d'eau. — Extrait, 2 à 8 grammes. Suc, 50 à 100 grammes.

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A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :


Bourrache, à large feuille et fleur bleue. {Borrago).

Buglose. Bourrache à feuille étroite. Borrago augustifolium majus, langue de bœuf.

Buglose â racine rouge. Buglosum radice rubra, orcanelte.

Buglose sauvage, petite bourrache. Asperugo.

Echium vulgare. Herbe aux vipères.

Pulmonaire, herbe au muguet, aux chancres, pulmonaire des bois, à feuilles larges, marbrées, pulmonaire officinale.

Pulmonaire à feuilles étroites marbrée.

Toutes ces plantes se ressemblent par les poils piquants qui sont sur les fouilles, les racines noires en dessus et blanches en dedans, gluantes au dedans, elles ont toutes les fleurs bleues.

Feuilles sèches, 20 grammes ; racine, 20 à 40 grammes.


VERTUS : Toutes les bourraches sont d'excellentes pectorales très usitées dans les maladies inflammatoires de la poitrine (gastrite) pour lâcher le ventre, calmer l'effervescence de la bile et des humeurs, les fleurs de bourrache entrent dans les quatre fleurs cordiales dans le sirop d'erezymum, qui est un très bon incisif de l'humeur des bronches. [...]

L'orcanette est un très bon astringent adoucissant pour dessécher les plaies et vieux ulcères, l'écorce de la racine donné une couleur rouge aux huiles, onguents ; il ne faut pas faire infuser longtemps les fleurs de toutes les bourraches, afin que la décoction reste bleue.

[...]

Gremil. Herbe aux perles. Thé de marais. Lithospermum majus erectum.

Gremil. Repens, minus.

Feuilles et racines dos bourraches, semences dures, blanches, polies, ressemblent à des perles, fleurs bleues en entonnoir.


VERTUS : Des bourraches, les semences en poudre sont diurétiques, apéritives, carminatives, emménagogues : les fleurs prises comme du thé le matin, sont excellentes pour remettre un estomac délabré, surtout si l'on y ajoute 5 grammes de bicarbonate de soude, de même pour les aigreurs d'estomac, remède excellent, inoffensif, on peut aussi prendre feuilles et fleurs.

 

Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


Bôràtse, f. = bourrache = Borrago officinalis : la tisane est adoucissante pour les bronches (utilisée aussi pour le bétail); on en prenait contre le rhume et la pleurésie.

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Marie d'Hennezel, autrice de Les Plantes pour tout guérir et booster sa santé (Éditions Rustica, 2015) nous offre des recettes concrètes :


Un peu d’histoire : L’origine du nom de la bourrache se trouverait, selon certains, contenu dans une contraction des mots arabes abou (père) et rach (sueur), en référence à ses propriétés sudorifiques, alors qu’en réalité, elle tire son nom du latin burra qui signifie « étoffe grossière », en rapport avec son aspect velu. Son nom botanique borago vient du latin corago, qui signifie « je stimule le cœur ».


Utilisations : Traditionnellement, on reconnaît aux fleurs des propriétés diurétiques, fébrifuges et sudorifiques. Elles sont également utilisées pour soulager les affections des voies respiratoires et les irritations cutanées.

Les fleurs sont appréciées en confiserie, en sirop ou, comme garniture, sur les pâtisseries et les salades.

Les herboristes utilisent les parties aériennes, c’est-à-dire les feuilles, les tiges et les fleurs fraîchement cueillies, en infusion, seules ou en mélange avec d’autres plantes.

Dans certaines régions, les feuilles sont aussi utilisées en alimentation comme des épinards, ajoutées aux salades ou employées comme herbes aromatiques pour relever les sauces et les soupes.

La graine pressée en huile serait une source d’acides gras oméga-6 et certaines études ont démontré les bienfaits de l’huile de bourrache pour soulager les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. L’industrie propose l’huile de bourrache sous deux formes : l’huile vierge en bouteille et les gélules pour un usage interne.

On trouve également sur le marché différents produits cosmétiques à base d’huile de bourrache, à laquelle on attribue également des vertus tonifiantes et assouplissantes pour la peau.

La bourrache possède également d’autres vertus bienfaisantes dans nos campagnes :

  • c’est une plante mellifère très attirante pour les abeilles ;

  • elle a des propriétés antifongiques, contre la pourriture grise entre autres, ce qui en ferait une compagne intéressante pour le fraisier ;

  • en production animale, elle est utilisée comme tonique.


Préparations : La tisane – infusion ou décoction légère – se prépare avec les parties aériennes (feuilles, fleurs, tiges) séchées. Filtrez soigneusement pour éliminer les poils. Les fleurs et les feuilles fraîches agrémentent les salades. Les graines broyées donnent de l’huile.


Une recette simple : Pour les infections pulmonaires, préparez une décoction d’un mélange de sommités fleuries de bourrache, de camomille et de tilleul. La bourrache soulage les bronches et les poumons, la camomille est un anti-inflammatoire et le tilleul a des vertus calmantes.


Toxicité et précaution d’emploi : Les parties aériennes renferment de petites quantités de pyrrolizidine qui s’est avérée toxique au cours d’essais effectués sur des animaux. Le danger de toxicité croît lors d’un usage prolongé. Toutefois, les graines sont dépourvues de cette substance.

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Spagyrie :


Voici la fiche proposée par Viviane Le Moullec dans Élixirs floraux de Viviane à faire soi-même (Éditions du Dauphin, 1997, 2020) :


Mot clef : Une aide sereine pour vous souvenir des étoiles


Qui est la Bourrache ? La Bourrache (environ 60 cm de haut) a de grosses feuilles poilues où se nichent de magnifiques fleurs bleues.


Avec quoi réaliser votre élixir ? Utilisez les fleurs de préférence pour préparer votre élixir. Les feuilles peuvent aussi servir.


Utilisation traditionnelle : On emploie l'huile de Bourrache extraite de la graine pour rajeunir la peau, ses fleurs et ses feuilles pour soigner les maux de gorge. A la cuisine, macérées dans du vinaigre, fleurs et feuilles deviennent un condiment.


Aide alchimique : La bourrache vous évite de vous attacher ou de vos laisser emprisonner par un endroit. Elle rappelle à chacun, qu'ile st fondamentalement un esprit libre, pas prisonnier de la Terre ou de toute autre planète et que le Grand Espace entre les étoiles est sien... s'il en a le courage : tout le monde n'a pas envie de voler aussi haut que Jonathan le Goéland.

La Bourrache aide à se débarrasser de cette idée néfaste qui consiste à penser que la décrépitude est une étape nécessaire.

Si l'usure est acceptable, la décrépitude, qui fait du vieillissement un châtiment, ne l'est pas. La Bourrache aide à éviter de superposer des pensées dégradantes à un cycle naturel. Elle fait comprendre la différence entre une étape naturelle et propre et le pourrissement dû à des pensées et à des actes néfastes.

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


La toux, les rhumes, les maladies de poitrine sont combattues par les tisanes émollientes bien connues : bourrache, [...].

 

Magdalena Koźluk, auteur de "Se nourrir et se soigner : jardin et médecine pratique aux XVIe et XVIIe siècles." (In : Seizième Siècle, N°8, 2012. Les textes scientifiques à la Renaissance. pp. 209-225 :


[...] Pourtant trois plantes, qui, selon Louis de Serres font partie du jardin médical, sont souvent mentionnées, par une sorte de confusion, dans les sections des régimes consacrées aux « herbes » d’usage quotidien : la borache, la buglosse, le chiendent officinal. Les deux premières « tiennent le milieu entre les herbes calofactives et réfrigeratives. Elles sont cordiales et convenables en toute saison ». Les deux plantes quotidiennement « servent en potage, pour purifier le sang, et tenir le ventre lasche ».

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Dans sa thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes :


Propriétés et utilisation : En Italie, les études d’ethnobotanique indiquent que la bourrache est largement connue pour son emploi dans l’alimentation humaine : comme ingrédient principal dans les soupes de céréales (Gherardini et al., 2003 : 5 ; Di Tizio et al., 2012 : 3 ; Nebel et al., 2006 : 336), dans les omelettes (Macioti, 1995 : 67) et dans les salades (Guarrera, 2006 : 67). En médecine populaire, cette plante a de nombreuses utilisations : tout d’abord elle est digestive, laxative, apéritive, cholagogue (Gatto Trocchi, 1983 : 62), diurétique, galactagogue, fébrifuge, reconstituante et est employée aussi pour le traitement des troubles intestinaux, hépatiques et respiratoires, tels que toux, asthme et coqueluche (Guarrera, 2006 : 67). Les études d’ethnopharmacologie menées chez les Arbëreshë du Vulture, en Basilicate, témoignent de l’utilisation de cette espèce, en décoction, comme dépuratif après l’accouchement, comme galactagogue et comme remède contre le mal de gorge (Quave & Pieroni, 2007 : 214 ; Pieroni et al., 2002a : 168 ; Pieroni et al., 2002b : 224 ; Pieroni & Quave, 2005 : 264). La bourrache est aussi efficace pour le traitement des infections de la peau, telles que l’eczéma, les démangeaisons, aphtes, furoncles, blessures (Guarrera, 2006 : 67). En médecine vétérinaire, Pieroni (1999 : 119) indique que l’emplâtre de feuilles de bourrache est utilisé pour le traitement des desquamations et des fissures sur les cornes des béliers en raison des combats violents entre ces animaux ; en revanche, la décoction des feuilles a des propriétés galactophores pour les bovins. Dans les Marches, les feuilles de la bourrache sont utilisées pour aromatiser le vin ; dans le Latium, la plante est consommée traditionnellement à Noël ; en Sardaigne, la plante est utilisée pour teindre les vêtements (Guarrera, 2006 : 67).


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Dans La Vie érotique de mon potager (Éditions Terre Vivante, 2019), Xavier Mathias nous donne quelques précisions supplémentaires sur la Bourrache :


La Bourrache officinale : Madame Sans-Gêne ne se maquille plus

J'aime beaucoup la Bourrache, pour ses fleurs du reste plus que pour ses feuilles, d'un point de vue gourmand. Autant j'apprécie la saveur délicatement iodée de ses fleurs, leur bleu ou leur blanc lumineux tellement incroyables pour orner n'importe quel plat de crudités, autant ses feuilles épaisses et assez râpeuses me laissent dubitatif. Demandant à être finement coupées en lanières, et dans l'idéal frottées les unes contre les autres avant d'être cuites à la façon des épinards, ces dernières n'ont, je trouve, rien de très passionnant. je me range finalement à l'avis des abeilles et des limaces : les premières sont si nombreuses et affairées sur les bourraches en fleur qu'on se sent presque gêné de ponctionner quelques(-unes de ces petites étoiles à son propre usage, tandis que les secondes semblent, elles aussi, bouder les feuilles n'y ponctionnant que très peu, comme presque à regret.

Néanmoins, si j'aime beaucoup cette quasi-sauvageonne à l'âme vagabonde, qui se ressème en abondance au gré de ses envies, je lui trouve un petit côté sans-gêne. J'apprécie bien sûr de la voir apparaître telle ou telle place de mon jardin, sans savoir par avance quel espace elle a choisi, cependant force est de constater que cette petite Boraginacée a trouvé la technique pour être sûre d'avoir une zone de confort suffisante : elle prend du volume très vite ! S'étalant à table sans vergogne, y posant les coudes, ouvrant grand la bouche, elle occupe toute la place la bourrache ! A peine germée que déjà elle déploie ses feuilles larges et épaisses bien autour d'elle, comme une robe à crinoline ! Soyez sûr que l'intégralité de cette lumière que les végétaux ont le talent de transformer en sucres - ah la magie de la photosynthèse ! - sera pour elle. Tant pis pour ses voisines, cultivées ou sauvageonnes, notre vagabonde s'est invitée chez nous. Elle compte bien y festoyer longtemps si le jardinier n'y remet pas sévèrement bon ordre en attrapant les trop impudentes manu militari par les oreilles pour les amener sur le tas de compost ou les transformer en paillage.

Malgré tout, ce côté un peu encombrant est largement compensé par les vertus de celle que nos anciens appelaient « herbe de joie » ou « fleur joyeuse », ayant remarqué qu'elle apportait courage et confiance en soi. En fait, ce phénomène s'explique par l'action qu'elle a sur les glandes surrénales, favorisant ainsi la production de DHEA, l'hormone de jouvence. Jouvence, courage, confiance en soi, le tout servi par des fleurs, comme autant d'étoiles dans les yeux, on comprend aisément que la bourrache soit le fleur des amoureux.

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Symbolisme :


Dans le calendrier républicain, la Bourrache était le nom attribué au 23e jour du mois de floréal.

 

Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le Langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la bourrache :


BOURRACHE -BRUSQUERIE.

Les feuilles de la Bourrache sont piquantes, velues, ridées ; mais toute la plante est salutaire, ses bienfaits font supporter et même oublier sa rude apparence qui rappelle que souvent la brusquerie accompagne la bonté.

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Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Bourrache - Brusquerie.

Plante à l’aspect sévère, protégée par un duvet piquant.

 

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BOURRACHE - BRUSQUERIE.

Ne soyez pas prompt à vous irriter, parce que la colère repose dans le sein de l'insensé.

Ecclésiaste, VII, 10.

La bourrache abonde dans tous les jardins, dans tous les lieux cultivés, où elle se multiplie d'elle -même C'est la plante la plus usitée, la plus vulgaire, de la famille à laquelle elle a donné son nom. Ses fleurs sont fort élégantes, d'une belle couleur bleue, quelque fois blanches ou incarnates, naissant sur de longs pédoncules, au sommet de la tige et des rameaux, et formant comme une espèce d'étoile.

Une des grandes propriétés attribuées à la bourrache était son action sur le cœur, comme propre à ranimer les forces, à donner de la gaieté : mais comment supposer de pareils effets à une plante qui n'a ni odeur, ni saveur aromatique ? C'est cependant de là que lui est venu le nom d'abord de corago, deux mots latins réunis : cor ago ( qui agit sur le cœur), et par suite borago, bourrache.

Dans plusieurs contrées de l'Europe , on fait entrer dans les potages les jeunes feuilles de la bourrache, ou on les mange en friture. Poiret a vu les Maures, en Barbarie, les faire cuire dans de l'eau bouillante et puis les apprêter avec de l'huile, du vinaigre et du sel. En Angleterre, on en prépare, d'après Muller, une boisson fraiche pendant les chaleurs de l'été. On orne les salades de ses jolies fleurs et de celles de la capucine.


RÉFLEXION.

Soyez doux, complaisants, d'un caractère affable :

On est toujours aimé quand on est sans humeur ;

L'esprit ne suffit pas, enfants, pour être aimable,

Il faut y joindre encor l'indulgente douceur.

(MOREL-VINDÉ, Morale de l'enfance.)

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Bourrache - Changement.

La bourrache est une plante très commune, revêtue sur toutes ses parties de poils rudes qui la rendent assez difficile à cueillir. Ses fleurs sont roses, blanches ou le plus souvent bleues ; au moment de s'épanouir, le bouton est d'une belle couleur purpurine qui passe de suite à la lumière en un bleu d'azur.

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Le Dictionnaire Larousse en 2 volumes (1922) propose des pistes pour comprendre le langage emblématique des fleurs :

Nom Signification Couleur Langage emblématique

Bourrache Constance du cœur Bleue et rouge Aimée depuis longtemps

 

Selon Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani :


Cette plante annuelle, à grandes fleurs bleues, qui pousse sur les décombres, dans les endroits incultes ou dans les jardins et les champs de la Méditerranée, rend joyeux les mélancoliques (à rapprocher peut-être de ses vertus sudorifiques, les mauvaises pensées s'évacuant avec la transpiration) ; mais qu'une jeune fille la touche et "elle se battra prochainement avec une autre fille au sujet de son amoureux" (Drôme). Dans la Vienne, à une jeune fille qui n'aime pas cette plante, on promet un mari poitrinaire. ajoutons qu'elle pourra toujours lui administrer de la bourrache qui, au XVIIIe siècle, passait pour un remède très puissant contre la toux.

Ses fleurs étaient également réputées pour rendre courageux et audacieux : "Portez-en à votre boutonnière si vous allez discuter avec un voisin hostile, ou si vous allez défendre votre point de vue devant les autorités. Ayez de la bourrache fraîche sur vous chaque fois que vous prenez des risques : traversée d'une région mal famée ; descente d'une rivière dangereuse ; escalade difficile, etc."

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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :


Les Anciens disaient que cette plante soulage le cœur et enfante la gaieté. Borago serait une altération des mots latins cor et ago qui signifient : je stimule le cœur. Les Anciens allaient jusqu'à prétendre que cette plante donnait une telle euphorie que si tous les membres de ta famille, ainsi que tes amis mourraient devant toi, tu ne pourrais t'attrister ni verser de pleurs sur eux. De nos jours, cet élixir de Bourrache passe pour surmonter le chagrin, la tristesse, la mélancolie, le sort contraire, les défis de la vie, la dépression le découragement face aux épreuves et aux dangers.

Pour mieux comprendre les processus internes de cette plante qui apportent à l'homme une âme vaillante, commençons par examiner ce spécimen de la famille des Borraginées.

Tout de suite, on remarque les cinq pétales en forme d'étoile azurée de la fleur. Des forces martiennes se cachent derrière ce pentagramme. Avec un tel élixir, la psyché est soutenue d'office contre toute défaillance éventuelle.

Sa structure florale nous apparaît déjà un peu particulière. La tige se déroule un peu comme les crosses d'une fougère. Cette tendance aux spirales est propre selon Rudolph Steiner aux mouvements des forces astrales (ces forces qui régissent l'âme humaine). En effet, on retrouve ces spirales dans la sphère animale telle que les coquillages, la trompe hélicoïdale de l'insecte, le limaçon de l'oreille chez l'homme. Puis cette animalité se confirme par la forme prise par les grosses étamines de couleur brun noir rassemblées en bec d'oiseau. Ainsi cette complexité de l'image offerte par la plante suggère que nous dépassons ici le plan végétal qui ne connaît que deux éléments : l'eau et la terre.

La terre dont se nourrit la Bourrache n'est pas spécialement ordinaire. Si l'homme veut la cultiver, il doit lui ajouter une quantité de fumure. Mais retrouvons la dans son milieu préféré. Sa préférence va pour le terrain humide et sableux comme on en trouve au bord de l'Océan Atlantique par exemple. Pourquoi le terrain sableux ? Car elle raffole d'acide silicique qu'elle transforme sans peine en lumière végétale. On devine déjà l'euphorie de la plante derrière cette substance. Elle aime aussi l'humidité car grâce à son mucilage, elle absorbe beaucoup d'eau jusqu'à devenir plastique, colloïdale, à mi-chemin entre le solide et le liquide. Outre la silice et les mucilages, elle dispose encore de nitrate de potassium qui lui permet de se débarrasser de l'eau à volonté, sans aucune contrainte. Ainsi, elle joue avec les éléments et utilise à son gré, telle ou telle possibilité de telle sorte qu'elle dispose d'une complète indépendance sur les conditions climatiques. Même dans les périodes de sécheresse intense, son feuillage reste vigoureux et plein de sève. On comprend maintenant comment elle empêche le cœur de l'homme acculé par le sort contraire de se dessécher comme une vieille pomme et de se fermer à jamais à la vie.

Pour protéger l'âme humaine au maximum, la Bourrache contient encore de la saponine et du tanin. Le tanin pour cicatriser d'éventuelles plaies internes, de la saponine pour dissoudre les liquides organiques aqueux qui se forment souvent autour du poumon, du foie, de la vésicule biliaire, du cœur, des articulations, sous le derme, autour des reins. L'élixir de Bourrache est donc conseillé contre la pleurésie, la péritonite, la péricardite, la rougeole, le rhumatisme, la goutte, l'œdème, la rétention d'eau, le mauvais teint, les engorgements des membranes cellulaires, des séreuses et des tissus. Rien ne résiste à la saponine, pas même les substances camphrées et autres toxines cellulaires.

Nous avons lu les avantages que présente une plante riche en potassium. Nous avons lu son impact sur les glandes surrénales. Ici la plante apporte à l'homme du nitrate de potassium, quelque chose de plus subtil encore que le potassium seul. Ce sel mixte cible mieux ses directives non seulement sur les liquides corporels en général, mais aussi sur l'adrénaline qui est de nature martienne et qui permet une meilleure résistance des trois corps de l'être humain devant les agressions répétées du destin.

Enfin, nous terminerons par trois particularités de la plante : son système pileux, la façon obstinée qu'ont les fleurs à baisser la tête, et leur changement de couleur en cours de floraison. Ce système pileux lui permet de cibler mieux que les autres plantes son impact sur l'Homme Périphérique. Ici nous faisons allusion à l'épiderme parsemé de poils, au système capillaire qui est périphérique vis-à-vis des systèmes artériels et veineux, sans oublier les phanères (ongles, poils, cornée), le cuir chevelu et la plante des pieds (deux parties du corps qui se dessèchent facilement). L'élixir de Bourrache est conseillé pour une défectuosité à tous ces niveaux, y compris les poumons qui sont, comme tout le monde le sait, tapissés par de nombreux poils tactiles. Il protège ainsi contre les sensibilités climatiques, les allergies, la toux, la bronchite, le catarrhe.

La fleur de pâquerette tend dignement sa corolle vers le ciel. La fleur de Bourrache baisse la tête vers le sol. Cette dernière attitude peut être interprétée comme un signe d'humilité et de soumission. Pour le botaniste averti, les forces vitales de la plante se retournent assez facilement vers les forces de la pesanteur. Dans l'inflammation des veines, le sang vicié, riche en gaz carbonique menace de succomber à la pesanteur et en même temps à la coagulation qui conduit un jour ou l'autre au durcissement (voire à la thrombose). L'élixir de Bourrache combat tous ces dangers.

La fleur de Bourrache passe du rose au bleu. Ce passage indique qu'au cours de sa croissance, elle passe aussi de l'acidité à l'alcalinité. Cette performance est due à ces anthocyanes, un colorant spécial du monde des plantes qu'apprécie particulièrement l'Homme-Périphérique. Pour tout dire, ce tour de passe-passe est le résultat combiné de tous les ingrédients contenus dans la Bourrache. Ici, on conseillera son élixir pour les problèmes de capillaires, de micro-circulation, de couperose, de collagénose, d'esthétique plastique de la peau, de goutte, de ménopause, de dégénérescence, de vieillesse, de tous glissements, de toutes pertes de forme, de tous déplacements.


Mots-clés : burra d'où est tiré le nom de bourrache, en latin signifie étoffe grossière. Pensez donc à la peau derme qui en vieillissant devient une étoffe grossière, desséchée. Pensez à ces petits sacs que fore la plante desquels émerge la fleur et associez cette image aux séreuses (signifie petit lait en grec) qui tapissent tout l'organisme humain et spécialement les trois principaux organes que sont le cœur, le foie et les poumons. Ces petits sacs contiennent une résine qui s'avère être une véritable jouvence.

Pensez à l'élixir de Bourrache qui rallume des milliers de petits moteurs qui tombent en panne au fur et à mesure que nous vieillissons. Pensez à Chimène (l'âme) qui demande à Rodrigue (l'esprit) : « As-tu du cœur ? ». Sous-entendu devant les événements qui t'attendent ! Et revenons pour finir sur le pho d'euphorie, derrière lequel nous ressentons les forces lumineuses de la silice.

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Analyse lexico-sémantique des désignations :

1- [frˈajn] et [vrˈajn] ne sont pas attestées dans les dictionnaires étymologiques de l’albanais ni dans les autres dialectes albanais ; il n’y a en fait aucune correspondance formelle pour les désignations de cette espèce botanique dans les autres aires albanophones au-delà de la mer Adriatique. En effet, il s’agit sans doute d’emprunts au roman, dont les formes lexicales comparables que l’on trouve dans les dialectes romans du sud de l’Italie sont indiquées dans Penzig (1924, II : 75) : abr. burrània, verràine ; nap. vorraina ; cal. burràina, vurraina ; sic. vurràina, burràina, burrània. Comme nous l’avons anticipé au début de ce chapitre, nous n’analyserons pas les emprunts romans.

2- [cˈurːi dˈɛles] est l’une des trois désignations de la bourrache chez les locuteurs de Porkanuni/Portocannone. Cette désignation, formée d’un premier nom arb. qurri « mucus » et de son spécificateur arb. deles « de la brebis », a la structure d’un syntagme signifiant « mucus de la brebis » et est utilisée pour désigner la bourrache au moment où on est en train de la laver avant la cuisson. Nos locutrices nous ont montré, en particulier, que si l’on tranche la tige de la bourrache il en sort un suc laiteux rappelant le mucus de la brebis. Mais nous aimerions aussi rappeler que les syntagmes à structure « partie du corps animal + animal » représentent l’un des types lexicaux les plus communs en phytonymie populaire et qu’ils lexicalisent, généralement, les propriétés thérapeutiques des plantes ou d’une de leurs parties utilisées dans la préparation de recettes en médecine populaire. Cette espèce est très efficace pour le traitement des infections de la peau et cette utilisation rapproche la bourrache des plantes dont on utilise le suc pour traiter les maladies de l’épiderme que Signorini (2005 : 444) a indiquées dans son étude sur la phytonymie de l’Arc alpin. Cette auteure mentionne par exemple la chélidoine dont le suc « a le pouvoir de détruire les verrues, aussi bien que l’azote liquide des dermatologues, mais plus lentement. En effet, si l’on casse la tige et que l’on frotte plusieurs jours de suite une verrue avec le suc laiteux qui sort, elle disparaîtra peu à peu » (Signorini, 2005 : 444). Le « mucus » est donc dans notre syntagme la métaphore de la partie de la plante utilisée à cause de ses propriétés thérapeutiques : le suc laiteux de la bourrache, à cause de sa transparence et de sa consistance, a été associé aux secrétions nasales de la brebis. En ce qui concerne le spécificateur arb. deles « de la brebis », il représente la motivation seconde et celle-ci ajoute ou précise en général les informations que le premier élément du syntagme a donné. Dans ce cas le zoonyme utilisé est représenté par un mammifère domestique dont l’homme tire des bénéfices à cause de la traite du lait utilisé pour la préparation de différents fromages et de sa viande qu’il utilise pour se nourrir : il s’agit là d’un animal aidant l’homme. Dans le folklore germanique, la brebis fait partie des « animaux gardiens de trésors », au caractère combatif qui leur permet de bien défendre ce qu’ils doivent garder (Riegler, 1981a : 310). Dans notre phytonyme, ce spécificateur lexicalise la qualité positive et thérapeutique des sécrétions de la bourrache : le nom arb. qurri deles traduit l’idée de « latex médicinale ».

3- [ɟˈuxa dˈɛles], l’autre désignation de la bourrache à Porkanuni/Portocannone est surtout utilisée par les hommes de la communauté lorsqu’ils cueillent ces plantes dans les champs. Le binôme utilisé est composé, en particulier, d’un premier élément arb. gjuha « langue » et d’un spécificateur arb. deles « de la brebis » qui renvoie, selon la typologie des structures sémiques tracée par Guiraud (1986 : 212), à la morphologie des feuilles de la bourrache qui sont petites, rugueuses, velues et légèrement allongées comme la langue de la brebis. Gjuha deles désigne la bourrache pendant la période où ses feuilles sont tendres et, donc, aptes à être mangées. En revanche, arb. vrajnë est la désignation utilisée pour indiquer toute la plante, lorsqu’elle est mûre et que la floraison a commencé ; en effet, pendant cette période, les feuilles de la bourrache ne sont plus aptes à être consommées parce qu’elles ne sont plus tendres. Tout comme le fait la désignation précédente, nous croyons que ce phytonyme lexicalise aussi la partie de la plante utilisée en raison de ses propriétés thérapeutiques, en particulier les « feuilles-langue » de la bourrache qui sont en effet utilisées pour la préparation d’emplâtres et de décoctions en médecine vétérinaire, alors que les décoctions ont de nombreux effets thérapeutiques sur les troubles et les maladies humaines, comme nous l’avons décrit dans le paragraphe précédent. Donc, ce syntagme traduit tout comme le précédent l’idée de « feuilles médicinales ».

4- [burˈaʤən] est un emprunt à l’abr. burràggene (Penzig, 1924 : 75).

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Dans L'Oracle des Simples, savoir ancestral des Sorcières de campagne (Éditions Arcana Sacra, 2019), Siolo Thompson présente ainsi la Bourrache :


Mot-clef : Courage.


La bourrache est une plante annuelle commune de la famille des Boraginaceae. Souvent appelée en anglais starflower (fleur étoile) à cause de ses fleurs, qui ont 5 pétales en pointe ; elles sont en général bleues, quoiqu'il en existe des variétés roses et blanches. C'est une plante prolifique qui a une longue saison de floraison. Dans les climats tempérés, on peut trouver des fleurs de bourrache de juin à septembre. Dans certains climats plus cléments, la bourrache fleurit toute l'année.

La bourrache est depuis longtemps utilisée en cuisine et en médecine, et on s'en sert comme graine oléagineuse, légume frais, plante séchée et en garniture. La feuille de bourrache a un goût agréable qui rappelle le concombre et on en met dans les salades, les soupes et les conserves. Elle contient cependant des alcaloïdes dont on croit qu'ils peuvent endommager le foie ; faites donc des recherches plus approfondies avant d'en consommer ! La fleur, qui est comestible, est surtout utilisée comme garniture pour des desserts et des cocktails et c'est la garniture d'origine du cocktail Pimm's cup. La fleur de bourrache est aussi l'une des plantes fréquemment utilisée pour faire du gin. On peut aussi la confire ou l'ajouter à des gelées. La légère saveur de concombre de la bourrache en fait une garniture parfaite pour les plats de poisson, en particulier pour le saumon. Le sirop de bourrache est facile à faire, et il constitue une merveilleuse addition aux cocktails, aux eaux gazeuses et aux jus de fruit. Pour faire un sirop de bourrache, mélangez une tasse d'eau et une tasse de sucre en poudre. Mélangez à feu doux, jusqu'à ce que le sucre se soit dissous. Ajoutez une tasse de feuilles et de fleurs de bourrache lavées. Faites cuire le sirop à feu doux pendant 15 minutes, puis retirez-le du feu, couvrez, et laissez reposer pendant une heure. Filtrez au chinois, mettez en bouteille et réfrigérez. Essayez ce sirop sur de la glace avec de l'eau gazeuse ou dans un cocktail très simple : 2 parties de gin et 1 partie de sirop, mélangé au shaker avec de la glace et du citron. ou bien sûr, dans un classique, le Pimm's cup.

On dit que boire de l'infusion de bourrache augmente les pouvoirs psychiques et soulage les symptômes de la dépression. Beaucoup des herboristes les plus célèbres de l'histoire l'ont considérée comme un excellent antidépressif en raison du sentiment d'exaltation qu'elle induit. Mettez ses fleurs fraîches sur un autel pour apporter chance et pouvoir à vos sorts. Parsemez votre lieu de travail de feuilles séchées écrasées pour l'inspiration et le développement de vos affaires. En raison de sa connexion à Jupiter, cette plante est associée au Pape dans le tarot.


Propriétés oraculaires : Le courage est l'indication oraculaire qui correspond le mieux à la bourrache. Elle est légendaire pour ses propriétés exaltantes et revigorantes. Les guerriers celtes buvaient du vin aromatisé à la bourrache pour se donner du courage à la bataille, et les soldats romains mangeaient des feuilles et des fleurs de bourrache avant d'aller se battre. Les chevaliers médiévaux portaient des foulards bordés de motifs floraux de bourrache pour la même raison. Pour un charme de courage, mettez une fleur de bourrache dans votre poche avant toute situation stressante, ou buvez une tasse de thé ou un verre de vin aromatisé aux feuilles de bourrache.

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Dans Petit Grimoire : Plantes sorcières, Les Sortilèges (Éditions « Au bord des continents... » , mars 2019, sélection de textes extraits de Secrets des plantes sorcières) Richard Ely précise les qualités magiques de la bourrache :


Que du bonheur ! Si la bourrache passait au Moyen Âge pour un remède contre la toux, c'est contre une tout autre chose qu'elle se révèle magiquement efficace. car la bourrache est porteuse de bonheur ! Eh oui, cette plante et tout particulièrement ses fleurs rendent heureux. Et pas seulement grâce à la belle couleur bleue de ses pétales qui égayent les jardins de sorcière ou les talus incultes. Non, elle rend heureux de plusieurs façons bien différentes que nous allons vous exposer ici. Déjà les légionnaires romains la connaissaient bien pour la boire mêlée dans du vin avant les batailles décisives. Ils partaient alors le cœur léger vers la guerre, les rendant par-là plus valeureux, du moins plus attentifs aux ordres de leurs centurions, sans que la peur vienne troubler leur obéissance légendaire. Toute sorcière qui se respecte connaît d'ailleurs le secret du vin de bourrache pour redonner de la joie dans les foyers embrumés par la colère ou la tristesse.

Qui dit bonheur dit bisous, câlins et autres caresses qui font trouver si belle la vie aux cœurs amoureux bercés d'une joie sans fin tant que leur partenaire partage leur existence. Mais attention, ne cueillez pas vous-même la bourrache ! Confiez la tâche à une sorcière de votre connaissance, car une jeune femme qui le toucherait se disputerait sans aucun doute avec celle qui secrètement ou non s'est amourachée du même homme. Notez donc l'utilisation des fleurs et feuilles de bourrache dans les potions aphrodisiaques qui provoquent des rires de toutes sortes. Si un rameau de la plante porté à la boutonnière rend plus hardi l'homme qui fait sa demande, c'est cette même hardiesse qui accompagnera celui qui doit faire face à un puissant, réussir une entreprise délicate, passer un examen ou franchir un obstacle de la vie avec succès. Un brin de bourrache sur soi, et le tour est joué ! Voilà de quoi porter fièrement un large sourire et faire pétiller les yeux de bonheur lorsque, grâce à l'assurance donnée par la bourrache, vous remporterez le défi fixé haut la main.


Vin euphorisant : Cueillez cent grammes de fleurs entières bien fraîches, passez-les sous l'eau. Dans un litre de vin blanc sec, laissez tomber délicatement les fleurs en disant « Petite bourrache, grand bonheur ! » par trois fois. Ajoutez cent grammes de sucre. Fermez le récipient et abandonnez-le dans un endroit sec pendant trois fois treize heures. Au bout de ce temps, filtrez et serez cet élixir de bonheur à vos convives.

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Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman, 36 cartes divinatoires, A la rencontre de la magie des plantes (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs de la Bourrache (Borago officinalis) :


Mot-clef : Trouvez la grâce


La Bourrache préfère qu'on l'appelle la « fleur-étoile ». Ses pétales bleus en forme d'étoile à cinq branches scintillent parmi les jaunes et les roses plus habituels du jardin, mais avec discrétion, telle une starlette de cinéma de l'ancien temps. La bourrache partage une philosophie intemporelle avec ces légendes du grand écran : « La grâce n'est pas quelque chose que vous gardez pour vous », nous dit-elle. Elle le sait, la grâce est un don que vous ne cessez de transmettre au monde qui vous entoure. Si vous êtes attentionné, prévenante et authentique, la grâce développe une patine avec le temps, se transformant en sagesse et berçant dans ses bras ceux qui ont la chance d'être en votre présence. Comment pouvez-vous faire entrer un peu plus de grâce dans votre vie ?


Rituel : Se mettre en dormance

Une fois que la bourrache répand sa grâce dans notre jardin, elle semble toujours là. Mais ce n'est pas une plante vivace : chaque année, elle entre en dormance pour repartir l'année suivante. Comme elle, nous avons tous besoin d'un temps de mise en sommeil - temps où nous ne sommes plus que des graines de potentiel en dormance dans la terre, où les autres n'attendent plus rien de nous et où notre seule tâche consiste à être, tout simplement.

Nous avons des vies si remplies, si chargées que nous devons tout planifier, même nos temps de repos. Sortez votre agenda et réservez une heure par semaine à votre « dormance ». C'est cette pause qui vous permettra, comme la bourrache, de vraiment briller.

Pourquoi fixer ce moment dans votre agenda ?

Ce rendez-vous avec vous-même est aussi important que d'aller chercher votre sœur à l'aéroport ou d'aller chez le dentiste. Lorsque vous choisissez un créneau pour vous mettre au repos, vous rendez cette pause « je prends soin de moi » aussi essentielle que vos autres rendez-vous de la semaine.


Réflexion : Brillez dans le partage

Nous avons tous des dons. Que le vôtre soit de mettre les bonnes personnes ou en contact les unes avec les autres, de réaliser une crème brûlée parfaite ou de comprendre le Code des impôts, vous devez le partager. Vous brillez dans le partage Si vous êtes du genre à banaliser vos dons ou à être incapable de les apprécier, observez la bourrache, elle vous donnera le courage de vous distinguer.

Offrez-vous au monde la grâce de vos talents uniques ?

« Rappelez-vous avoir foi en vous signifie reconnaître la valeur de votre contribution au monde et permettre à vos actions d'être ancrées dans cette vérité » (Marie Forleo)

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Valérie Bouzon-Langlois, autrice de Paroles de plantes, Comment communiquer avec le règne végétal et rencontrer vos plantes totems ? (Editions Exergue, 2023) partage ses intuitions à propos de la Bourrache :


La Bourrache : La Reconnexion à la Source


Son histoire : « Je suis née il y a très longtemps, quand les hommes ont commencé à douter de la Source. Il fallait bien leur rappeler son existence. Je représente les hommes de foi en l'amour sur Terre. »


Son message : « Je suis là chaque printemps pour rappeler que le ciel existe. Je suis comme une étoile dans le Cosmos pour l'Âme qui me voit. J'aide les personnes qui ont peur du très haut (du Père) à se reconnecter.

Je soutiens les reins dans leur gestion de l'eau du corps et de leurs forces.

Je suis une étoile céleste sur Terre qui reconnecte à la Source. Je donne l'espoir qu'un jour les choses changent. Je suis une lumière dans le Cosmos qui vous montre votre grandeur.

Laissez-moi exister, partagez-moi pour que tout le monde sache que le ciel existe ! »


La Bourrache pour qui et dans quel contexte ? La Bourrache s'adresse aux personnes qui n'ont pas ou peu de connexion à la Source. J'entends par là que ce sont des personnes qui doutent ou qui n'ont pas conscience de leur grandeur., ou d'une conscience supérieure. la Bourrache aidera également les personnes en quête de réponses sur leur place dans l'Univers. Venez-vous d'ailleurs ? Elle saura vous guider pour répondre à vos questions existentielles.

Elle se présente souvent dans un contexte de doute chez une personne qui est en recherche de réponses dans sa vie. Si son message vous parle, vous connaissez sûrement un bouleversement et certains croyances s'effondrent autour de vous. La Bourrache saura vous guider, vous montrer qu'un autre monde existe et que tout peut changer.


Vertus et utilisations : Donner de l'énergie et de la volonté (action sur les reins). Infuser cinq minutes les fleurs, une cuillère à soupe par tasse, trois tasses par jour.

Faire circuler les idées et les liquides du corps (action sudorifique). Décoction des fleurs, vingt grammes par litre, porter à ébullition et laisser bouillir trois minutes, puis laisser infuser quinze minutes, filtrer et boire deux ou trois tasses par jour.

Apaiser les problèmes de eaux sèches et chaudes. Décoction des fleurs, vingt grammes par litre, porter à ébullition et laisser bouillir trois minutes, puis laisser infuser quinze minutes, filtrer et boire deux ou trois tasses par jour.

Hydrater la peau. Macérat huileux des fleurs, à utiliser comme huile hydratante tous les jours.


Où agit-elle sur le corps ? Les reins, la peau, le cerveau.


Comment la remercier ? « Me regarder. Je vous invite à voir votre grandeur en vous et c'est ma mission Regardez-moi ! »


Comment l'invoquer ? « Me demander d'infuser en vous votre connexion à la Source. »


Mots-clés en relation avec la Bourrache : Étoile céleste - Cosmos - Reconnexion - Source - Conscience supérieure - Grandeur -Changement - Autre monde - Ciel - Doute - Croyance - Saint - Valeur - Bouleversement - Effondrement - Vérité.

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Symbolisme celte :


Dans L'Oracle druidique des plantes, Comment travailler avec la flore magique de la tradition celte (édition originale 194 ; traduction française, 2006) de Philip et Stephanie Carr-Gomm, les mots-clefs associés à la bourrache sont :

En "position droite : Courage - Étourderie - Joie

Position inversée : Prudence - Courage intérieur - Accepter la souffrance.


La bourrache est originaire du Moyen-Orient, mais pousse actuellement dans la plupart de l'Europe et de l'Afrique du Nord et surtout sur les terres en friche de Grande-Bretagne. On l'appelle aussi stellaire. L'huile extraite de ses graines est bénéfique pour la santé. La bourrache peut atteindre 1 m de hauteur. Ses tiges et ses feuilles sont velues. Dans un climat tempéré, la plante fleurit toute l'année, montrant de petites fleurs à cinq pointes, bleues ou roses.

La carte montre la bourrache en fleur à côté d'une dague celte dans son étui, accrochée à une palissade en coudrier. C'est Lughnasad, en plein été, l'époque des compétitions et des jeux traditionnels. Le thym et le romarin sont aussi en fleur - le thym à côté de l'étui, le romarin, derrière la palissade.


Sens en position droite. La bourrache a été associée au courage depuis la nuit des temps. Si vous avez choisi cette carte, vous avez besoin de faire appel à cette qualité. Le véritable courage exige un cœur fort et généreux, autrement dit, vous devez regarder au-delà de vos propres besoins pour percevoir ce qui est pour le plus grand bien de tous ceux qui vous entourent. Cela peut signifier que vous devez faire preuve de courage en défendant une personne plus faible ou qui a besoin de votre protection, ou que vous risquez votre tête pour vos convictions.

Pour être courageux et téméraire vous devez aussi être capable d'oublier. Si vous pensez à toutes les éventualités, vous n'agirez jamais - le courage exige souvent la magnanimité d'oublier les légers manques personnels ou erreurs de jugement. Allant au-delà du jugement ou de la récrimination, le vrai courage est la franchise qui rétablit bravement la confiance dans la nature humaine, apportant par là joie et bonheur.


Sens en position inversée. Il y a un type de courage se trouvant dans l'action et dans le combat pour vos convictions, mais aussi un autre type, moins flamboyant. Parfois, il faut plus de courage pour ne rien faire que pour réagir. La tristesse peut entrer dans votre vie pour bien des raisons. Il y a énormément de souffrance dans le monde. Si vous avez choisi cette carte inversée, vous vous accommodez ds souffrances de la vie. La bourrache vous fait savoir que, si difficile que la vie puisse sembler, votre cœur et votre âme deviennent plus forts grâce à l'expérience de l'existence dans le monde, avec toute la douleur et les épreuves que cela implique.

La prudence naît parfois de la peur ou de la couardise. Souvent, il est sage d'être prudent, d'éviter les décisions ou les actions impulsives, en apparence courageuses, mais qui ne sont que de la bravade ostentatoire. Cette carte inversée peut impliquer par ailleurs que vous avez oublié quelque chose d'important. Le romarin, qui sur l'illustration pousse à côté de la bourrache, a la réputation de fortifier la mémoire - commencez à boire de la tisane de romarin !


L'herbe de joie

Selon certains, le nom de la bourrache vient du gaélique borrach, "personne courageuse", selon d'autres des mots latins, français ou italiens désignant les cheveux ou la laine, ou du latin signifiant "je confère du cœur", puisque la plante était très connue pour son effet bénéfique sur les émotions. Dioscoride et Pline, contemporains des druides anciens, parlent de sa faculté de "réconforter le cœur et de dissiper la mélancolie." Depuis lors, les herboristes ont prescrit la bourrache pour élever le moral et rendre enjoué -voilà pourquoi son nom gallois est llawenlys - "herbe de joie".

Dioscoride et Pline pensaient aussi que la bourrache était le célèbre népenthès d'Homère, qui enivrait totalement si on le laissait infuser dans du vin. Qu'elle puisse ou non entraîner cet état, la bourrache était utilisée pour évoquer une qualité apparentée - le courage - qui implique la capacité d'oublier ses anxiétés et les inquiétudes quotidiennes.

Certains auteurs affirment que les Celtes faisaient macérer la bourrache dans du vin pour induire le courage. A l'époque des croisades, la tradition était si ancrée que la bourrache était ajoutée au coup de l'étrier des chevaliers sur le départ. La relation entre courage et bourrache y a été confirmée par les études scientifiques. On sait maintenant que cette plante favorise la production d'adrénaline, qui aide le corps à gérer les situation stressantes, tout en agissant comme agent fortifiant du cortex surrénal. En aidant le rétablissement des glandes surrénales, elle s'avère utile aux personnes ayant pris pendant longtemps des stéroïdes.

La vie moderne est parfois très stressante. L'un des objectifs de la tradition spirituelle est d'atténuer le stress - afin que l'individu puisse accomplit son objectif de vie - et de se concentrer sur ses visées. Dans le cas du druidisme, c'est l'aboutissement à l'amour, à la sagesse et à la créativité. Pour ce faire, la bourrache est prise en tisane, infusée dans le vin ou sous forme d'huile."

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


BOURRACHE (Borago, Buglossa, en grec dõöñó›íç. — Le mot borago a donné lieu à deux détestables calembours latins. Se rappelant, sans doute, le sens étymologique du synonyme buglossa, on a voulu voir, dans le mot borago, une langue de bœuf, mais, en la tirant, évidemment, par la langue. « Vulgus, dit Porta, boraginem vocat quasi bovaginem, quod bovum linguis simile sit. » Le même auteur, ayant pu constater que cette plante, d’après son nom grec, et d’après les croyances populaires, était censée éloigner la tristesse et l’hypocondrie, et chasser les fièvres, nous cite encore un adage populaire latin :

Dicit borago : gaudia semper ago.


Macer Floridus assure qu’une décoction de cette plante, répandue dans la salle égaye les convives :


Laetos convivas decoctio dicitur ejus

Reddere, si fuerit inter convivia sparsa.


Une berceuse (ninnerella) populaire inédite, que j’ai entendue chez les paysans toscans (1), nous représente au contraire la fleur de bourrache (borrana) effrayant l’enfant au berceau ; mais il me semble assez probable que la borrana y est seulement nommée à cause d’une certaine assonance.


Note : 1) La voici :

La mi’ bambina l’è tanto piccina,

Co’ su capelli la spazza la scala ;

L’andò nell’orto a côrre un gelsomino,

L’ebbe paura d’un fior di borrana,

E della rosa non ebbe paura,

Questo bambin piccino l’ ha la bua (il male),

E della rosa non ebbe spavento,

Questo bambin piccino l’addormento.

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Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) établit un lien privilégié entre la Bourrache et le Geai :

2 janvier

(Beaulieu-sur-Mer)


[...] Les bourraches exposent sur chaque talus leurs tiges juteuses, horripilées d'argent, au bout desquelles perchent des compagnies d'oiseaux bleus au bec noir.

Enfant, je m'imaginais que la bourrache et le geai sont un seul personnage. J'avais raison. C'est prouvé.

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