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La Buglosse




Étymologie :

  • BUGLOS(S)E,(BUGLOSE, BUGLOSSE), subst. fém.

Étymol. et Hist. 1372 buglose (Corbichon, Prop. des choses, éd. 1522 dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 306) ; xve s. buglosse (Grant Herbier, 281 dans R. Hist. litt. Fr., loc. cit.). Empr. au b. lat. buglosa, -ae fém. bot. (ves. Pseudo-Apulée dans TLL s.v., 2237, 81) antérieurement attesté sous la forme buglossos, -u fém. (Pline, ibid., 2237, 78), transcr. du gr. β ο υ ́ γ λ ω σ σ ο ν id. (Dioscoride dans Liddell-Scott), v. André Bot., p. 60.


Lire également la définition du nom buglosse afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Anchusa officinalis ; Bourrache bâtarde ; Face-de-loup ; Langue-de-bœuf ;




Botanique :


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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique.

Teinture rouge : [....] racine de la buglosse ou bourrache bâtarde, Anchusa italica ; [...]

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Magdalena Koźluk, auteur de "Se nourrir et se soigner : jardin et médecine pratique aux XVIe et XVIIe siècles." (In : Seizième Siècle, N°8, 2012. Les textes scientifiques à la Renaissance. pp. 209-225 :


[...] Pourtant trois plantes, qui, selon Louis de Serres font partie du jardin médical, sont souvent mentionnées, par une sorte de confusion, dans les sections des régimes consacrées aux « herbes » d’usage quotidien : la borache, la buglosse, le chiendent officinal. Les deux premières « tiennent le milieu entre les herbes calofactives et refrigeratives. Elles sont cordiales et convenables en toute saison ». La buglosse, ajoutée au vin, selon Galien, « faict naistre la rejouissance » (1). Les deux plantes quotidiennement « servent en potage, pour purifier le sang, et tenir le ventre lasche ». On apprend aussi que leurs fleurs sont très bonnes en salades « pour resjouyr le cœur, et conforter les esprits vitaux ». Olivier de Serres confirme les vertus médicales de la buglosse proposées par les médecins et en y ajoutant d’autres, non moins intéressantes :


Buglosse ou lange de bœuf, demande terre de froment bien cultivée, plus argilleuse que sablonneuse, plus humide que seche. Nous la semerons à la fin du mois de Fevrier, ou commencement de Mars. Cest-ci a ses vertus plus fortes que la Buglosse ou bourache des jardins, quoique symbolisant presque en toutes propriétés. Sa fleur rejouït, quand on en met dans le vin en la buvant. Sa racine mise bouïllir dans le moust, laisse au vin telle vertu pour toute l’année. Ses fueilles tendres mangées en potage, causent le mesme, et laschent le ventre. Sa decoction aise aus femmes accouchées, pour leur faire l’arriere-faix. Son jus est bon contre les venims : contre la fievre tierce. Son eau distilée, est bonne contre la resverie qui survient aux febricitans. Esteint les inflammations des yeux. Fait abonder en laict les nourrices. Aise à ceux qui sont mordus des serpens, et aussi engarde d’en estre frapé, aiant beu de ladite eau.

Notes : 1) Dans J. de Renou, op. cit., I, IX, p. 203) on retrouve la description des la fleur de buglosse « appellée à cause qu’elle est semblable à la langue de bœuf, est aussi nommée par Pline et Dioscoride eufrosinon d’autant qu’elle resjoüist le cœur. […] Tant y a que la buglosse est chaude et humide, ou pour mieux dire de mediocre temperature: aussi Galien la met au nombre des plantes qui resjoüissent le cœur, sur tout quand elle est infusée dans de bon vin ». Voir aussi N. de la Framboisière, op. cit., p. 52.

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :


Printemps - Avril.

BUGLOSSE - MENSONGE.


Les ruines d'une maison se peuvent réparer ;

que n'est cet avantage Pour les ruines du visage !

Poëme d'Adonis.

Le plus spirituel de nos moralistes, La Bruyère, a dit : « Si les femmes étaient telles naturellement qu'elles le deviennent par artifice, qu'elles perdissent en un moment toute la fraicheur de leur teint, qu'elles eussent le visage aussi allumé et aussi plombé qu'elles se le font par le rouge et par la peinture dont elles se fardent , elles seraient inconsolables. » Cette vérité me parait incontestable ; et cependant, du nord au midi, de l'orient à l'occident, chez les peuples sauvages, chez les nations policées, le goût de se farder est universel. L’Arabe vagabonde, la Turque sédentaire, la belle Persane, la Chinoise au petit pied, la Russe au teint frais, la flegmatique Anglaise, l'indolente créole, et la Française vive et légère ; toutes les femmes du monde veulent plaire, et toutes aiment à se farder. Ce goût bizarre règne au désert comme au sérail. Duperron raconte qu'une jeune sauvage, voulant attirer ses regards, prit furtivement un morceau de charbon, fut le piler dans un coin, s'en frotta les joues, et rint avec un air triomphant, comme si cet ornement l'avait rendue plus sûre de l'effet de ses charmes. M. Castellan, dans ses Lettres sur la Grèce et sur l’Hellespont, trace à peu près ainsi le portrait d'une princesse grecque qu'il peignit à Constantinople. « Ce n'était point, dit-il, la beauté idéale que j'avais rêvée. Ses yeux noirs, bien fendus et à fleur de tête, avaient l'éclat du diamant ; mais ses paupières noircies en gâtaient l'expression. Ses sourcils, joints par une teinture, donnaient une sorte de dureté à son regard. Sa bouche, très petite et fortement colorée, pouvait être embellie par le sourire, mais je n'eus jamais la satisfaction de l'y voir naitre. Ses joues étaient couvertes d'un rouge très foncé, et des mouches, taillées en croissant, défiguraient son visage. Qu’on imagine enfin l'immobilité parfaite de son maintien, le sérieux glacial de sa physionomie, et on croira que j'ai voulu représenter une madone italienne. »

Ainsi le désir de plaire égare également la fille du désert et la belle odalisque. Le plus haut point de la civilisation est celui qui nous ramène à la nature et au bon goût qui jamais ne s'en écarte. C'est lui qui inspira La Fontaine, lorsqu'il traça le portrait de la mère des Amours.


Rien ne manque à Vénus, ni les lis, ni les roses,

Ni le mélange exquis des plus aimables choses,

Ni ce charme secret dont l'œil est enchanté,

Ni la grâce, plus belle encor que la beauté.


Vénus elle-même n'était point sans artifice. Qu'il soit donc permis à la beauté d'en user quelquefois ; mais que la vérité perce encore au travers d'un léger mensonge, et qu’un peu de rouge soit à la beauté mélancolique ce que le sourire est aux lèvres d'une mère souffrante qui veut voiler sa peine à ses enfants, ou la dérober aux yeux de la stupide indifférence. On a fait de la buglosse l'emblème du mensonge, parce que sa racine sert à la composition de plusieurs sortes de fards. Celui dont elle est la base est peut-être le plus ancien et le moins dangereux de tous. Il réunit même plusieurs avantages, il dure quelques jours sans s'effacer, l'eau le ranime comme les couleurs naturelles, et il ne fane point la peau qu'il embellit. Mais cette pudeur douce, innocente, enfantine,

Qui colore le front d'une rougeur divine,

Voltaire, Henriade.

rien ne saurait l'imiter, et l'art la détruit sans retour. Voulons-nous plaire longtemps, voulons nous plaire toujours, écartons le mensonge de nos cœurs, de nos lèvres et de notre visage, et répétons sans cesse avec le poëte :


Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

La Fontaine

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Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Buglosse - Mensonge.

Sa racine sert à composer plusieurs espèces de fards.

 

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BUGLOSSE - MENSONGE.

Ne semez le mensonge ni contre votre frère ni contre votre ami ; gardez -vous de tout mensonge, car l'habitude de mentir est funeste.

Ecclésiaste VII, 13.14.

La buglosse, vulgairement connue sous le nom de langue de bœuf, est répandue dans toutes les contrées tempérées de l'Europe, même les plus méridionales. Sa racine est cylindrique, brune en dehors, blanche intérieurement ; sa tige est droite, haute de vingt-cinq à trente centimètres et quelquefois plus ; ses fleurs sont bleues ou violettes, quelquefois blanches et disposées en grappes serrées, et courbées en queue de scorpion. Le nom de buglosse conservé par Tournefort et auquel Linné a substitué celui d'Anchusa est dû à la forme des feuilles de cette plante que les anciens comparaient à la langue d'un bœuf. - On dit que le fard que l'on retire de la racine de la buglosse est peut- être le plus ancien que l'on connaisse et à la fois le moins dangereux pour la conservation de la peau. Il dure plusieurs jours sur le visage et l'eau dont on se lave, loin de l'effacer, le ravive. Qu'il serait à souhaiter que les personnes qui font usage d'un pareil cosmétique n'oubliassent jamais que si les agréments du visage peuvent plaire un instant, les qualités du cœur attachent seules et font naitre les affections les plus durables .


DU MENSONGE.

Le mensonge est une déclaration extérieure de nos pensées et de nos mouvements intérieurs contraire à ces pensées et à ces mouvements. Tout mensonge est un démenti que nous donnons à la vérité, c'est-à-dire aux hommes à qui on la doit, quand on leur parle, et à Dieu, qui est la vérité même, surtout quand nous le prenons à témoin de la sincérité de notre langage, lui qui connait nos pensées et nos dispositions les plus cachées.

Dans l'un et l'autre cas, mentir c'est manquer à nos devoirs envers la société, car le premier devoir en société, c'est la vérité. Si la parole a été donnée aux hommes, c'est pour se communiquer leurs pensées ; aussi en venant au monde nous prenons tous l'engagement tacite de n'user jamais de tromperie et de duplicité envers nos frères en Jésus-Christ. C'est donc aller contre l'institution même de la nature de la faire servir à la duplicité et au mensonge ; et quelle confiance les hommes pourront-ils avoir entre eux, si la vérité est bannie de la société, et si la langue, destinée à être l'interprète du cœur, n'en est que le voile trompeur qui le cache et le déguise ? Que l'homme vrai est donc précieux dans le commerce de la vie ! Avec lui on peut régler ses jugements, ses sentiments et ses démarches : son amitié n'est point équivoque ni trompeuse ; sa bouche est l'organe de la vérité, et jamais le mensonge n'a souillé ses lèvres ; mais il faut convenir aussi qu'un tel homme est bien rare, car la vérité est simple et ingénue, et nous voulons du spécieux et de l'ornement. Elle vient du ciel, toute faite pour ainsi dire et dans toute sa perfection, et nous n'aimons que notre propre ouvrage, la fiction ou la fable.

L'honnête homme, et surtout le vrai chrétien, ne méprise pas seulement le mensonge, mais il le hait et le déteste, parce qu'il sait que le Dieu qu'il adore est la vérité même, et que les lèvres menteuses lui sont en abomination. Ne craignez donc jamais de dire la vérité et abhorrez le mensonge plus que la mort. Ces beaux sentiments étaient ceux de ce saint évêque de Thagaste, en Afrique, nommé Frimus, dont parle saint Augustin. Il tenait caché chez lui et avec beaucoup de soin, un homme innocent, qu'un empereur parent voulait faire mourir. Des exempts vinrent, par ordre de l'empereur, lui demander cet homme, mais il leur répondit qu'il ne pouvait ni mentir, ni leur découvrir celui qu'ils cherchaient ; on lui fit souffrir tous les tourments imaginables, mais il fit paraitre une constance héroïque. Il fut amené devant l'empereur qui admira ses sentiments et lui accorda même la grâce de l'homme qu'il gardait chez lui. Quelles louanges, ajoute le saint docteur, ne mérite pas ce saint évêque qui aima la vérité jusqu'à tout souffrir plutôt que de mentir.

A son exemple , de quelque condition que vous soyez, estimez plus la vérité que toutes les choses du monde : craignez de vivre avec la réputation d'être un homme faux . Haissez le mensonge et, quoique dans les campagnes on l'appelle le plus innocent des péchés et dans les palais le plus nécessaire , appelez-le partout le plus honteux et le plus indigne d'un homme d'honneur. Ne vous permettez même jamais de le mêler à dessein dans les faits que vous racontez, pour les rendre plus agréables. N'ayez pas, surtout, la manie si ordinaire aux enfants, aux femmes et à ceux qui ont comme elles l'imagination vive et ardente, de tout agrandir, de tout exagérer. On veut quelquefois étonner et surprendre, et dans cette vue on outre tout ce que l'on dit, et d'un ciron l'on fait un colosse. Mais, qu'arrive- t- il ? dès que l'on connait une personne sur ce ton, on commence d'abord par diminuer au moins la moitié de ce qu'elle dit, et l'on finit bientôt par ne plus la croire.

RÉFLEXION.

L'aversion du mensonge est souvent une imperceptible ambition de rendre nos témoignages considérables et d'al tirer à nos peuples un respect de religion.

(LAROCHEFOUCAULT.)

Quelle idée peuvent avoir du men songe ceux qui reconnaissent Dieu pour la vérité éternelle ? Si celle - ci est souverainement aimable, celui-là ne saurait qu'être chargé de toute notre haine.

(OXENSTIERN.)

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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


BUGLOSSE - MENSONGE.

Plante potagère qui a beaucoup de rapport avec la bourrache, et qui est douée des mêmes propriétés médicinales. En Italie, on mange la buglosse cuite comme les choux. Elle promet plus qu'elle ne donne.

 

Colette Sirat, autrice d'un article intitulé "Les traducteurs juifs à la cour des rois de Sicile et de Naples." (In : Traduction et traducteurs au Moyen Âge. Actes du colloque international du CNRS organisé à Paris, Institut de recherche et d’histoire des textes les 26-28 mai 1986. Aubervilliers : Institut de Recherche et d'Histoire des Textes (IRHT), 1989. pp. 169-191. (Documents, études et répertoires de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 42) donne des annexes intéressantes pour notre propos :


Annexe 1 : Les exégèses de Michael Scot, conservées en hébreu dans le Malmad ha-talmidim par Jacob Anatolio :


Fol. 129 r, 1. 14 du bas. « L’oreille n’apprécie-t-elle pas les paroles tout comme le palais reconnaît le goût des aliments ? {Job XII, 11). Lorsqu’une chose n’a pas de goût, on dit d’elle qu’elle est fade, c’est-à-dire qu’il n’y a pas raison de la consommer selon le verset : Peut-on manger un mets insipide sans y mettre du sel ? Trouve-t-on quelque saveur à la glaire de la buglosse ? {Job VI, 6) or, la glaire de la buglosse est le nom du blanc d’œuf et le savant avec lequel j’étais lié a dit : cette appellation répond à la nature : l’œuf fait d’abord le jaune puis la chaleur naturelle fait sortir cette glaire à l’extérieur. C’est pourquoi les oiseaux qui grandissent dans l’eau ont très peu de glaire ; comme cette glaire est froide, elle sort comme un déchet et [Job] l’a comparée aux discours futiles qui ne sont pas de la voie de l’intellect : les paroles doivent être comme le jaune d’œuf et un mets auquel le sel a donné du goût. »

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Dans Une étude de la motivation sémantique en domaine albanais : la phytonymie arbëreshe (Géolinguistique n°18, 2018) Maria Luisa Pignoli s'intéresse à l'appellation populaire de la Buglosse :


La structure motivationnelle « partie du corps animal + animal » est l’une des plus communes dans notre corpus et, en général, en phytonymie. Elle est utilisée pour les désignations où une partie de la plante représente tout le végétal. En effet, il s’agit de métonymies de « la partie pour le tout » où la partie du corps animal représentant la motivation principale symbolise la plante elle-même, tandis que le zoonyme métaphorise la vertu thérapeutique ou les propriétés nuisibles du végétal. Ainsi, dans notre corpus les images « oreille de lièvre », « langue de vache » et « queue de renard » renvoient sans doute aux appareils foliaires du gouet d’Italie nommé [veʃljˈɛpuri] (/veʃ-/ « oreille » + /-lj ˈɛpuri/ « de lièvre »), de la buglosse azurée nommée [ɟˈuxa lɔps] (/ɟˈuxa/ « langue » + / lɔps/ « de vache ») et de la prêle des champs nommée [biʃt ðˈɛlpər] (/biʃt/ « queue » + /ð ˈɛlpər/ « de renard/) respectivement, et les zoonymes spécifient qu’il s’agit de plantes connues pour leurs propriétés médicinales. [...]

La valeur sémantique d’un spécificateur zoomorphique est clairement liée au concept totémique dualiste selon lequel l’animal peut être protecteur et ennemi de l’homme si l’on ne respecte pas certains tabous : cette ambiguïté de base est le reflet du lien entre totem et tabou, entre sentiments du sacré et terreur (Alinei, 1984 : 81) qui réglaient les relations entre les hommes et les animaux totémiques vénérés et, en même temps, craints. Le zoonyme en position de spécificateur explicite de manière remarquable cette ambiguïté des relations, en renvoyant aussi bien aux qualités positives et bénéfiques de la plante, qu’aux qualités négatives et nuisibles, tout comme lorsqu’il se trouve seul pour désigner les êtres végétaux. Nous croyons donc que le choix de l’animal est tout à fait arbitraire dans ce type de structures parce que les « animaux-spécificateurs » ont des valeurs sémantiques interchangeables entre eux et ils renvoient uniquement au « caractère sacré » des plantes ; le choix du zoonyme est donc arbitraire parce qu’il dépend — comme l’affirme Alinei (1984) — de pertinences culturelles qui conduisent à rapprocher une espèce végétale d’une autre animale. En effet, dans la phytonymie arbëreshe on n’a pas retrouvé la présence de l’ours, bien qu’il soit l’un des animaux totémiques les plus importants et les plus présents dans les ethnoclassifications ; d’autres espèces totémiques sont également absentes telles que le crapaud et le coucou.

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