La Gestuelle de la Plante :
Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous fait comprendre le choix du Dr Bach en fonction des caractéristiques de la plante, ce qu'il appelle le "geste" de celle-ci :
Pur chacun des remèdes étudiés jusqu'à présent le geste d'un état émotionnel se traduit par le geste de la plante. Mais on ne peut pas en dire autant de la Bruyère. C'est une espèce dominante et forte qui pousse en couvrant le sol. Dans les ravines habitées, elle peut atteindre soixante-quinze centimètres de j=hauteur mais en général c'est une plante arbustive plutôt basse. Elle n' pas de structure définie, ce qui pourrait indiquer une absence d'identité personnelle comme pour le Plumbago. Ses fleurs poussent en bouquet sur des tiges tellement rapprochées qu'elles donnent une impression de masse colorée plutôt que de plantes distinctes. la Bruyère forme un habitat spécialisé dans lequel chaque plante abrite sa voisine. Il y a donc une proximité. Elle se constitue en une forêt miniature d'où sont exclues les autres espèces. Mais c'est une faible association. Les fleurs, une fois ouvertes, demeurent sur la tige pendant de nombreux mois car elles se dessèchent et se fanent lentement. On peut même en retrouver au printemps suivant alors que d'autres pousses et de nouveaux bourgeons sont en train de se former. Il est parfois difficile de se débarrasser des personnes Bruyère (Bach les appelait « pots de colle ») et cet attachement rappelle celui des fleurs. Mais ce qui peut être utilement observé est en majeure partie lié l'environnement général, au paysage dans lequel pousse la Bruyère.
C'est le paysage, la lande exposée aux vents qui façonne véritablement ce remède. La Bruyère est un remède environnemental qui repose autant sur la géographie générale de l'endroit que sur ses fleurs. S'il en est ainsi, qu'est-ce que la terre nous dit de l'état de remède ? La Bruyère pousse dans les endroit peu fréquentés où le sol est pauvre et la terre n'a pas de valeur agricole. Un bon champ de plaine, en revanche, sera imprégné pour plusieurs générations de l'intention particulière de son propriétaire. L'agriculteur impose sa forme pensée à la terre pour l'utiliser : pâturage pour le bétail, herbe à foin, espace pour le blé ou l'orge. Il n'y a aucune intention de ce genre dans les landes où pousse la Bruyère ; c'est un espace relativement libre. Par conséquent, cette terre donne l'impression d'être différente, moins possédée, moins dirigée ; ou bien elle peut être réconfortante et créer un sentiment d'unité avec la vie. D'une manière ou d'une autre, positive ou négative, cela fait partie de ce qu'on vit dans l'état de Bruyère.
[...]
Le système de tiges montre la structure de la plante et la structure de la vie : la manière dont l'individu se manifeste dans le monde. Pour être simple, il existe trois structures de plantes : dressée, récombante et diffuse. [...] La structure de plante diffuse est vacillante, changeante, adaptable : à mi-chemin entre les deux autres comme pour la Gnavelle, le Plumbago et la Bruyère.
[...]
Quelques-unes de fleurs de Bach se trouvent à l'extrémité rouge du spectre : la Bruyère, le Chèvrefeuille, le Mélèze et la Marronnier rouge. Ici la couleur signifie une implication excessive dans le monde extérieur.
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Annie Guibert, autrice de Fleurs de Bach, Fleurs de Soi ( (Éditions Médicis, 2008, 2017) consacre également une partie de sa monographie sur Gorse au geste de la plante :
La Plante : La Bruyère choisie par le Dr Bach (Calluna vulgaris) est une plante arbustive assez basse, qui pousse sur les sols arides et les landes désolées, en buissons serrés qui ont du mal à se distinguer les uns des autres.
Les bruyères sont réparties en de nombreuses variétés botaniques, et nous devons ici différencier la bruyère choisie par le Dr Bach des genres Erica. Deux éléments nous le permettront : les feuilles opposées sur la tige et les petites fleurs à quatre pétales rose ou violet.
Ces bruyères fleurissant trad en saison et dans la journée, nous pourrons donc préparer l'élixir par solarisation dans l'après-midi, contrairement à presque tous les autres.
Cette floraison abondante, associée à la robustesse des tiges ligneuses et à une croissance groupée des différents pieds, forme un tapis couvre-sol extrêmement dense et coloré.
Symbolique : La plante porte dans sa gestuelle des éléments des deux pôles de son action ; elle croît superbement isolée, en toute liberté, sur les hauteurs paisibles des endroits où nous ne sommes pas perturbés par les foules et où nous pouvons donc nous relier à nous-mêmes, en toute tranquillité, sans avoir besoin de qui que ce soit.
En même temps, ces végétaux ne se groupent qu'entre eux et ne permettent pas que d'autres plantes s'installent près d'eux : elles rendent le terrain acide, ce que beaucoup de végétaux ne supportent pas et fuient.
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La fabrication de l'élixir :
Julian Barnard, dans un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous invite à examiner la manière dont on fabrique cet élixir :
Une description d'un paysage de montagne n'ajoutera guère plus à l'image de l'endroit où pousse la Bruyère. Plus significativement est la description de l'expérience de la préparation du remède là-bas :
Quand on fabrique un élixir floral, surtout si on se trouve loin de chez soi, il n'y a pas grand chose à faire à part s'asseoir et être tout simplement là. On s'assied et on regarde le ciel, on regarde les fleurs, on reste assis et on pense, puis on est tout simplement assis. Ce matin il faisait si beau. Le ciel était d'un bleu intense, la Bruyère - d'un rose violet vibrant. C'était une belle journée chaude. Il n'y avait personne, en tout cas personne d'autre. Il y avait quelques poneys sauvages et quelques moutons bizarres, un couple de corbeaux qui se parlaient en « croassant ». Lentement, alors que je me calmais, il y eut un immense calme - le silence s'étalait en bs sur les grandes vallées vides : l'espace se remplissait d'un air vibrant, chaud et vibrant.
La joie calme d'être là était tellement forte. Bien qu'il soit difficile de mettre cela en mot, je sentais que c'était le remède de l'unification. Je sentais une présence qui se trouvait derrière toute chose... Comme l'esprit qui est derrière chaque espèce. Il y a l'esprit derrière la Bruyère ou toute autre plante, animal ou insecte. Chaque plante sait comment être elle-même car elle est reliée à cet esprit. Les abeilles qui pullulent sur les fleurs de Bruyère savent comment être elles-mêmes grâce à leur âme-groupe commune. Elles montent du fond de la vallée, attirées par l'odeur de la Bruyère, ramassent le pollen et le nectar sur les millions de fleurs et savent immanquablement retourner chez elles. Elles connaissent le but de leur vie grâce à cet esprit, et elles le vivent. Mais il y a beaucoup, beaucoup d'autres vies tout aussi complexes et conscientes de ce qu'elles ont à faire. Les araignées qui tissent des toiles, les minuscules insectes qui fourmillent, bourdonnent et voltigent, les moucherons qui pendent comme un brouillard suspendu sur un certain rocher comme pour en indiquer le sens. Puis il y a les oiseaux qui virevoltent et apparaissent dan s l'air, l'alouette palpitant haut et clair. Ils arrivent comme l'esprit de la liberté qui vit là sauvage et isolé.
Beaucoup d'entre nous, je pense, connaissent cette expérience, la joie que l'on peut éprouver dans un tel endroit. Mais en même temps je me suis aperçu que, tandis que les plantes, les insectes et les oiseaux étaient tous connectés à leur propre esprit et connaissaient leur nature - je me suis aperçu que ce n'était bien souvent pas le cas des êtres humains. C'est comme si certaines personnes n'arrivaient pas à contacter l'esprit en elles-mêmes et que pour cette raison elles se sentaient perdues et désorientées. Voilà le message de la Bruyère. L'état négatif du remède Bruyère est ce sentiment d'isolement, de solitude, d'incapacité à supporter seul l'espace sauvage et dégagé de l'âme.
Puis je vis qu'il existe vraiment une « substance spirituelle » que chacun d'entre nous peut contacter et dont il est une partie. C'est cet esprit qui se trouve derrière, ou plutôt à ''intérieur des êtres humains. Pout atteindre cet esprit, il n'y a qu'à s'en rapprocher au lieu de s'en détourner. Il portait tout à l'intérieur. Il savait tout, voyait tout et était tout. Faire partie de cette unité signifiait ne plus être seul. C'était le confort et la béatitude de la communion, de faire un avec la vie entière, séparé mais faisant partie d'une création unifiée. C'est un peu comme rentrer à la maison, rencontrer notre famille, savoir que l'on n'est pas seul parce qu'on est aimé. En étant assis là avec la Bruyère ce matin là, je sentais que je n'étais plus un étranger en ce lieu, que je n'étais plus séparé ni isolé mais que je faisais un avec le tout. Je ne voulais pas partir. Je passai trois heures assis là pendant que le remède se faisait et c'était comme des minutes, chaudes, riches et belles..
Barnard J. & M., The Healing Herbs of Edward Bach, Ashgrove press. Nouvelle édition, 1995, pp. 25-26.
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Message de la Fleur de Bruyère : Calluna vulgaris
D'après Les Douze "Guérisseurs" et autres remèdes (1ère édition 1941, traduction française Centre Bach 2011) du Dr Edward Bach :
La fleur de bruyère est préparée pour "Ceux qui recherchent constamment la compagnie de toute personne disponible, car ils trouvent nécessaire de parler de leurs affaires personnelles avec les autres, peu importe avec qui. Ils sont très malheureux s’ils doivent rester seuls un certain temps."
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Selon Mechthild Scheffer, auteure du coffret de cartes Les Fleurs du Dr Bach, le chemin de l'harmonie psychique (1997, traduction française : Médicis-Entrelacs, 2001), la bruyère est "la fleur de l'identité " qui nous guide dans le processus de transformation "de "l'enfant dépendant"... vers l'adulte indépendant."
Mot-clé : "La fleur de l'identité".
Chemin : "De l'enfant dépendant... vers l'adulte indépendant."
Message de la carte :
Quelle est la vérité que je dois mieux comprendre ?
Aucun système ne saurait perdurer sous l'influence d'énergies extérieures. Il faut être prêt à s'ouvrir à sa propre source d'énergie. elle seule est intarissable puisque le Moi supérieur l'alimente avec l'énergie cosmique de la grande Unité. On contrevient aux lois du Moi supérieur tout comme à celles de l'Unité si l'on vit aux dépens de l'énergie des autres.
Quelle est la décision qui pourra me reconnecter avec mon Guide intérieur ?
Je décide de devenir adulte et de prendre moi-même la responsabilité de tous les aspects de ma vie. Je serai en premier lieu, exigeant avec moi-même. je me soumets à mon plan de vie et je fais confiance à mon Moi supérieur pour recevoir l'aide dont j'ai besoin.
Ces signes me permettent de voir que mon potentiel positif de Heather s'accroît :
Je suis moins centré sur moi-même et je peux mieux me rendre compte de la situation des autres.
État d'âme négatif : Égocentrisme : On ramène tout à soi, entièrement préoccupé par soi-même ; on a besoin d'un public ; "l'enfant dépendant".
Dans Les fleurs de Bach authentiques - les trouver, les identifier, les utiliser (Édition originale 2011 ; traduction française : Éditions Médicis, 2017) la même autrice revient sur les principales caractéristiques de la Fleur de Heather :
Heather : La fleur de l'identité.
De l'enfant indigent... à l'adulte compréhensif.
Vous avez trop besoin d'attention et de témoignages de sympathie ? Vous avez le sentiment d'être lésé ?
Les personnes qui ont besoin de Heather ont souvent été négligées sur le plan affectif quand elles étaient petites et se sentent sous-nourries dans leur âme. inconsciemment, elles cherchent en permanence à remplir ce vide. C'est pourquoi elles n'ont pas d'antennes pour les besoins des autres, mais leurs pensées tournent constamment autour de leurs propres problèmes.
Symptômes clés : Vous êtes complètement accaparé par vous-même et avez besoin d'un large public. Vous vous sentez comme un « petit enfant dans le besoin ».
Typiquement Heather :
Vous rapportez tout à vous-même.
Vous êtes complètement accaparé par vos pensées et sentiments, et n'avez pas d'oreille pour les autres.
Vous parlez beaucoup, éprouvez le besoin de soulager votre âme en parlant.
Vous vous cherchez vous-mêmes, ne savez pas, au fond, qui vous êtes.
Thématique : le dénuement.
Ce que Heather m'aide à comprendre : Les autres ne peuvent pas compenser le manque d'attention subi dans l'enfance. Je dois moi-même discerner mes besoins psychiques et m'occuper de mon enfant intérieur. Si je ne me vis plus comme le centre solitaire de mon monde propre, mais comme partie d'un vaste réseau, dans un échange constant entre donner et prendre, je reconnais qui je suis en réalité, et reçois ce dont j'ai vraiment besoin.
Heather favorise :
un rapport adulte à mes propres besoins ;
empathie et compréhension envers les autres ;
la capacité à vivre des relations.
Bon à savoir : Les fleurs de bruyère sont difficilement perceptibles individuellement, mais en général, dans leur ensemble sur une branche ou sur tout un coussin végétal? beaucoup de personnes qui ont besoin de Heather ne peuvent pas bien rester seules. L'essence de fleurs de Bach peut leur faire prendre conscience qu'elles font partie d'un tout plus grand.
Bach trouva cette essence alors qu'il se tenait devant un champ rempli de bruyère et se rappela une dame qui parlait beaucoup. il comprit qu'elle avait en arrière plan un besoin de vie en société.
Conseils d'utilisation : Heather a fait ses preuves chez les animaux qui recherchent manifestement beaucoup le contact corporel (bichons).
Parole fortifiante : Je me sens en sécurité - Je reçois tout ce dont j'ai besoin -Je grandis.
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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :
Vous ne pouvez supporter de vivre seul. Vous êtes avide de l'attention des autres et cela vous pousse au bavardages. Vous cherchez la compassion des autres et vivez sur leur énergie. Vous êtes plus qu'anxieux sur vos problèmes et cet excès vous fait friser l'égocentrisme. Vous êtes mauvais auditeur car seuls vos problèmes comptent. Vous réclamez l'attention de votre interlocuteur au point qu'il est difficile pour ce dernier de s'éloigner.
La Bruyère pousse souvent dans des paysages désertiques et mélancoliques ; sur un sol siliceux et granitique (des éléments lumineux sont incorporés à la roche). Son sol humide, favorise la prolifération. Mais comme il est pauvre en minéraux, la croissance de la plante est limitée à quelques centimètres au-dessus du sol. Son organisation des liquides est sévèrement disciplinée : elle limite tout gaspillage au niveau de ses proliférations herbacées. Des dispositifs variés empêchent que son eau ne soit abondamment exsudée et dispersée dans l'air. Nous commençons maintenant à comprendre son impact sur l'âme humaine.
Avec l'élixir de Bruyère, l'âme humaine retrouve sa vraie place. Elle n'essaie plus de supplanter l'esprit et de le dominer. La Bruyère sait quelle restera indéfiniment un arbre miniature. Elle sait que sa croissance est lente et basse ; que sa lignification et sa souplesse ne succomberont jamais à une minéralisation définitive. Avec l'élixir de Bruyère, l'âme n'essaie plus de devenir aussi grosse que le bœuf de la fable de La Fontaine. Elle sait qu'il existe une hiérarchie dans l'évolution des âmes tout comme il existe une hiérarchie dans les espèces naturelles. Un vrai natif du signe de la Balance reconnaît que son Soleil ne sera qu'un demi-Soleil vis-à-vis du Soleil du natif du Lion.
Sa floraison abondante confirme la supériorité de la sphère de l'âme. Les fleurs ont des formes d'entonnoirs largement ouverts, à bords rayonnants. Ces forces formatrices communiquent à l'âme le besoin de s'ouvrir dans des limites raisonnables. Une forte formation de sucre rappelle à l'âme son rôle harmonieux et dispensateur de douceur (phénomène typiquement vénusien). Certes le type Bruyère reconnaît la pauvreté de la vie extérieure, mais un jour, une prise de conscience finit par se produire et ce « type » finit par inverser les polarités. Il sait dorénavant qu'il peut faire disparaître ses douleurs à l'hypocondre en écoutant et en aidant les autres. Il songe aux tourbières où poussent généralement les bruyères et ne veut enfoncer plus encore le pied, support de l'âme, dans ce sol si inhospitalier. Sa résolution est dorénavant de mettre ses difficultés de côté et de s'absorber dans le problème des autres. Alors il sera surpris de demeurer infatigable dans l'effort.
L'élixir de Bruyère combat aussi les inflammations dues aux refroidissements, les états goutteux et rhumatismaux, tout ce qui touche à la sphère des reins et à l'organisation des liquides tels que l'œdème, l'ascite, etc.
Mots-clés : avec l'élixir de Bruyère devenez sans bruit et sans air.
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Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) rend compte de sa compréhension de l'élixir de Bruyère :
[...], il faut se souvenir de ce que la Bruyère n'est pas. Ce n'est pas un état d'âme qui véhicule une des grandes leçons de la vie. C'est plutôt une manière d'être dans la vie qui s'est développée au fil des années. [...]
Ces personnes sont devenues solitaires et réagissent en parlant de manière obsessionnelle d'elles-mêmes à quiconque les écoutera. Grâce au premier commentaire sur ce remède, rédigé par Victor Bullen en 1956, on apprend que tout le mode peur souffrir de cela à un certain moment. Il y a une forte envie de parler de soi-même, ce qui rend ces personnes excessivement égocentriques bien qu'elles aient conscience d'être ennuyeuses. C'est une autre manière de réagir aux problèmes chroniques de la vie. Les gens parlent de manière obsessionnelle de divorce, de deuil, de maladie, d'opération. Tout comme pour le Chêne et l'Ajonc, cela arrive, dit Bach, quand les malades ont perdu espoir bien qu'ils n'aient pas conscience que cela puisse en être la cause. Quand l'anxiété commence à prendre la place d'un optimisme sain et normal, il se peut alors que certaines personnes se trouvent dans l'état de Bruyère.
Cette pense est implicite dans le récit que fit Bach sur la manière dont il trouva le remède Bruyère pour une femme qu'il connaissait. Elle était « égocentrique et extrêmement matérialiste » et il lui dit « Quel est à votre avis le plus bel endroit du monde ? Avez-vous déjà vu quelque chose qui vous permettre de penser qu'il y a peut-être un Dieu ? ». Elle répondit : « Oui, les montagnes couvertes de Bruyère ». Elle associait le paysage sauvage et la Bruyère en fleur avec la Divinité immanente. Mettre Dieu là-dedans risque de ne pas simplifier les choses ! Ou peut-être pour certains est-ce tout le contraire. Ce sentiment d'isolement qui mène à l'état de Bruyère repose sur une angoisse existentielle. Les personnes Bruyère deviennent anxieuses et ont des angoisses secrètes sur la vie et la mort.
Il est utile de commencer par accepter cette idée. On pourrait se demander si cette personne est capable de vivre seule. Sans d'autres personnes pour bavarder, avec qui peut-on échanger les petits soucis et tracas de la vie ? Si on doute que nos amis et partenaires veuillent vraiment écouter nos soucis, que peut-on faire ? Tant qu'l y a de l'optimisme et de la confiance en soi, la vie est possible. Mais quand le doute s'installe, il peut s'en suivre de la solitude.
Finalement, Bach plaça la Bruyère dans le même groupe que l'Impatiente et l'Hottonie des Marais - le groupe de la solitude. A la différence de la Bruyère, les deux autres aiment être seuls. La Bruyère a besoin de retourner à ce même bien-être et à l'acceptation de soi. On peut voir qu'il est naturel de regrouper ces trois remèdes à la manière dont chaque plante s'isole : l'Impatiente vit sur les berges d'une rivière, l'Hottonie des Marais s'est retirée dans l'eau et la Bruyère pousse ou sommet des montagnes et dans les landes, loin des rus agitées des villes. La solitude romantique des landes, les paysages dégagés des montagnes sauvages et sans enclos sont parfois trop vastes et trop sauvages pour le confort de l'habitant des villes. Quand nous sommes seuls en montagne, la plupart d'entre nous ressentons notre petitesse et notre insignifiance.
[...]
Si les mots-clés pour la Bruyère sont égocentrique, égoïste et obsédé par soi-même, les mots positifs doivent indiquer un lâcher-prise, un sentiment d'unité, d'appartenance au tout sans frontière ni limite. La plupart des commentaires sur les Fleurs de Bach ont une vision négative de la Bruyère et se concentrent sur les symptômes désagréables de la personne solitaire. Mais tout ce qui concerne ce remède indique une vision plus large, un sens plus profond et une application plus valable que même ce que Bach avait écrit dans sa description des Douze Guérisseurs.
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Selon Annie Guibert autrice de Fleurs de Bach, fleur de soi (Éditions Médicis, 2008, 2017) et mon initiatrice dans la compréhension du message spirituel du Dr Bach :
Heather : Edward Bach l'a trouvée à partir de son intuition, après une question adressée à une personne qui en avait besoin, au cours d'un voyage éclair au Pays de Galles, en septembre 1933, alors qu'il résidait à nouveau à Cromer. Elle fait partie des 7 aides ou auxiliaires et appartient au groupe des fleur de solitude, le groupe IV (Impatiens, Water-violet et Heather).
[...]
Reconnaître un état négatif Heather : l'état « bruyère » a été décrit abondamment, souvent très négativement, de telle sorte qu'il nous est véritablement difficile d'envisager que nous puissions nous-mêmes en être atteints. Et pourtant ? Lorsque nous avons une envie irrépressible de parler de nos ennuis, soucis, contrariétés, à n'importe qui, proche ou non, n'importe quand, lorsque nous avons le sentiment que personne ne nous écoute, lorsque nous cherchons une autre oreille désespérément et que nous ne trouvons devant nous que des gens pressés, distraits et pour tout dire très occupés, sans le moindre temps ni la moindre envie de temps à nous consacrer, il est bien probable que nous ayons besoin de cette Fleur.
Nous aurons du mal à prendre conscience de cet état, qui sera bien avantage repérable par l'attitude de ceux que nous rencontrerons alors. Si nous nous plaçons un instant à leur place, les indices extérieurs nous feront peut-être prendre alors conscience de ce qui se joue dans notre comportement : ils se sentent envahis par un flot de paroles, dont les sujets sont variés et en général centrés sur la narration de faits qui leur sont arrivés, beaucoup plus que sur les émotions ressenties.
La plainte est sous-jacente, certes, mais elle ne s'exprime pas toujours comme telle, pour ainsi dire, elle est sous-entendue.
L'envahissement, l'agrippement parfois, l'étouffement, le manque d'air, que nos interlocuteurs ressentent alors, va les pousser à trouver des prétextes pour se soustraire à nous, nous éviter, ou nous fuir, nous laissant à une solitude insupportable.
Car ce que nous voulons par-dessus tout, c'est déjà être vu, puis écouté, plus encore entendu dans notre souffrance, une souffrance dont nous n'avons pas toujours encore conscience.
Ce trop-plein, ce mal-être pas encore reconnu à l'intérieur de nous n'a trouvé qu'une forme d'expression : la parole, abusive puisqu'elle ne tient pas compte de la disponibilité de l'autre, de la relation à l'autre.
Il ne pourrait en être autrement car alors, nous ne sommes pas plus en relation avec nous-même.
Ce bavardage intérieur incessant nous coupe des autres, nous isole, et la souffrance que nous ressentons est peut-être là, dans ce désir insatisfait d'être en relation vraie et dans la solitude infinie de ne pas en avoir encore trouvé la clé.
Que nous rappelle la Fleur de Heather ? Une fois encore, cette Fleur nous indique qu'il est vain de chercher à l'extérieur ce que nous devons cultiver d'abord à l'intérieur : ici l'écoute de nous-même, la reconnaissance de notre difficulté, que nous avons fuies par la parole bavarde.
Le calme produit par la prise de cette Fleur, un soupir peut-être, le silence qui se fait peu à peu dans notre mental encombré, nous étonne tout d'abord. Comment ! Un espace de tranquillité, aussi paisible que la surface d'un lac en l'absence de brise, existe donc en nous. Ce contact nous rassure tout d'abord et nous fait faire « ami » en douceur avec notre intimité ; nous pouvons faire cohabiter cet espace avec les difficultés qui nous assaillent et l'alchimie de cette rencontre rend nos ennuis abordables, enfin. L'air circule en nous à nouveau, et nous accueillons ces ennuis dans un inspir et un expir fluides, pour leur donner une suite.
L'écoute d'une voix intérieure, celle qui sait, est maintenant ouverte, nous permettant de régler un à un, dans la mesure du possible, les problèmes.
La solitude, que nous cherchions à combler par les autres, s'efface pour faire place à un sentiment d'unité, d'abord personnelle, puis qui va s'étendre à notre entourage. Les conditions sont alors mises en place pour que nous puissions maintenant, à partir de ce sentiment de réunification intérieure, nous porter à l'écoute de l'autre, dans une bienveillante sollicitude. L'échange rétabli, notre parle sera ajustée, large et aérée à la fois, et l'espace entre les mots aura autant de signification, sinon davantage, que les mots eux-mêmes.
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