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Lougous, le dieu polytechnicien




Attestations gauloises :


Christian-Joseph GUYONVARC'H, dans l'article consacré à Lug dans l'Encyclopédie Universalis en ligne fait la liste des traces de Lug sur le territoire continental :


Désignant l'équivalent de Mercure dans le schéma religieux de César, le théonyme gaulois Lug(us) est attesté : par le toponyme latinisé Lugu-dunum (« forteresse de Lugus »), dont on connaît une quinzaine d'exemplaires — les principaux sont Lyon (Rhône), Laon (Aisne), Laudun (Gard), Loudun (Vienne), Loudon (Sarthe), Leiden (Pays-Bas) ; par le pluriel Lugoves (« les [trois] Lugus ») dans deux inscriptions gallo-romaines à Avenches (Suisse) et à Bonn (Allemagne) ; par l'anthroponyme Lugu-selva « [celle qui est] la propriété de Lug » dans une inscription de Périgueux ; par un petit nombre de dérivés suffixés du type Lugurix, à Genouilly (Cher), ou Lugius à Narbonne. Il existe en Grande-Bretagne dans le toponyme hybride, britto-roman Luguvallium, ancien nom de Carlisle, près du vallum d'Hadrien.

 


Symbolisme :


Nous conseillons la lecture de la thèse de Gaël Hily : Le dieu celtique Lugus. (Sciences de l'Homme et Société. Ecole pratique des hautes études - EPHE PARIS, 2007) dont voici une partie de la conclusion :


Dès lors, il n’est pas possible, sur de nombreux points, de tirer des conclusions générales au titre d’un dieu celtique homogène. Nos travaux ont montré à plusieurs reprises des traits communs et des structures apparentées entre les différentes traditions ; dans ces cas précis, des conclusions générales sont justifiables. C’est notamment le cas pour un thème fréquemment relevé au cours de cette étude : l’idée de totalité, qui se retrouve dans les éléments suivants :

- En Irlande : Lug représente par son ascendance l’ensemble des populations établies en Irlande ; il est associé au nombre trois, qui peut notamment exprimer la totalité ; il est honoré à Lugnasad, une fête qui regroupe toute la population d’une région ; il est certainement lié à la fête de Samain qui constitue le seul moment de l’année où le monde des hommes et le monde des dieux se rencontrent ; il maîtrise toutes les techniques ; il est certainement responsable de l’organisation du territoire, microcosme d’une totalité cosmique ; enfin, il est en rapport avec l’ensemble des étapes de la vie d’un roi.

- Au Pays de Galles : Lleu est né d’un effort collectif de la famille de Dôn ; Llefelys dispose d’une omniscience ; Lleu est victime d’une triple mort qui exprime une mort totale.

- L’Antiquité celto-romaine : Mercure-Lugus est associé au nombre trois ; il est l’inventeur de toutes les techniques ; il est en relation avec l’organisation de l’espace ; enfin, son nom apparaît fréquemment dans les inscriptions antiques sous une forme plurielle, ce qui pourrait être une indication de son aspect total.

Nous ajoutons deux autres éléments à cette liste. En premier lieu, des récits de naissances impliquaient trois pères (Lugaid Réoderg) ou débouchaient sur la venue au monde de trois êtres, humains ou animaux (Lug, Lleu, Pryderi, Cú Chulainn) ; nous revenons donc ici sur le nombre trois, expression de la totalité. En second lieu, Bernard Sergent a dégagé une synthèse très intéressante au sujet des animaux en relation avec Lugus en remarquant qu’ils étaient liés à des espaces naturels différents. En effet, il y a tout d’abord les oiseaux, avec ceux qui volent dans les airs (aigle, grue), ceux qui volent plus bas (corbeau, chouette), voire très bas (roitelet) ou celui qui ne vole pas (coq). Nous avons ensuite le domaine maritime avec le dauphin ou le phoque. Puis il y a l’espace terrestre avec les animaux qui vivent en hauteur (ours), en forêt (cerf, sanglier) ou à proximité de l’homme (cheval, taureau, chien). Enfin, nous avons le domaine chthonien avec le serpent, la tortue (1) et l’animal fouisseur qu’est le sanglier. En somme, les personnages lugiens sont associés à des animaux qui couvrent la totalité du monde naturel puisqu’ils occupent l’espace aérien, terrestre et chthonien.

Nous percevons donc que l’idée de totalité se retrouve dans des sources de différentes époques et dans les traditions religieuses de différentes populations celtiques. La fréquence de ce thème, doublée d’une distribution géographique et temporelle non négligeable, implique sans aucun doute qu’il constituait une caractéristique majeure des figures lugiennes.

La compréhension de cette idée est certainement possible à partir de clefs données par les littératures irlandaises et galloises : dans la bataille de Mag Tuired, les dieux remportent la victoire grâce à l’arrivée providentielle de Lug Samildánach ; lorsque la Grande-Bretagne est confrontée à trois fléaux, c’est l’intervention du Llefelys omniscient qui permet de s’en débarrasser. En d’autres termes, Lug et Llefelys sont décisifs car ils apportent quelque chose que les autres dieux n’avaient pas encore. Selon nous, cet avantage réside dans le fait qu’ils réunissent sur eux l’ensemble des talents et des savoirs. Ce pouvoir a une importance capitale car c’est grâce à leur compétence hors pair que Lug et Llefelys parviennent à vaincre des forces hostiles à l’accomplissement de l’existence sur terre. Si notre lecture des mythes irlandais et gallois est correcte, la réunion des compétences apparaît ainsi comme la seule voie possible pour achever l’acte cosmogonique. Dès lors, Lug, Llefelys et peut-être aussi Mercure-Lugus représentent sans doute l’ensemble des possibilités que permet le monde lors de son émergence et qui doivent être regroupées à cette occasion pour que la vie s’établisse durablement3 . Après cet acte cosmogonique, ces possibilités se séparent mais doivent se réunir périodiquement pour refonder la cohésion qui seule permet au monde de perdurer et de fonctionner.

Cette hypothèse suppose que les Celtes pré-chrétiens ont dans leur système religieux traduit l’achèvement de la cosmogonie par la geste du dieu Lugus (Lug, Lleu et Mercure-Lugus). Selon nous, il s’agit là de la fonction principale qu’a pu avoir le dieu celtique ; elle justifierait d’ailleurs pleinement l’importance de Lug et Lleu dans les récits insulaires ainsi que le rang de dieu le plus honoré pour le Mercure gallo-romain. Ce prestige est sans doute aussi à l’origine du nombre important de figures légendaires (héros, rois, saints) dont la biographie a été constituée à partir d’éléments issus de la mythologie de Lugus ; la littérature irlandaise en fournit un bel exemple.

Au sein de la mythologie indo-européenne, nous avons constaté que le dieu celtique n’était pas une figure isolée. Ses points communs avec Apollon et Odin sont remarquables, tant au niveau des fonctions, des caractères que des attributs. Cette proximité indique peut-être que tous trois sont les aboutissements d’une même figure divine honorée en des temps très anciens.


Pour mieux cerner encore le rôle des dieux lugiens, nous devons également prendre en compte ses rapports avec le Dieu-Père, qui est un autre dieu important de la religion des Celtes pré-chrétiens. Tout au long de notre étude, nous avons régulièrement souligné les fonctions, les attributs et les personnages qui pouvaient se rapporter à l’une de ces deux divinités. Avant de proposer une explication, récapitulons tous ces points de rapprochement : associations aux équidés, suidés, contrat, serment, à l’organisation du territoire, aux pierres d’élection associées au motif du pied ; don pour la ruse ; maniement de la lyre et de la massue ; victoire sur les ennemis des dieux (Fomoire ; anguipède) ; fonction de ramener les vaches dérobées par les Fomoire ; identifications à Rudiobo et Esus.

Dans les religions polythéistes, il n’est pas rare d’avoir un chevauchement de fonctions ou d’attributs entre plusieurs divinités et les Celtes pré-chrétiens ne font pas exception à la règle. Le cas que nous traitons ici est vraiment marqué, dans la mesure où il se retrouve à la fois chez les Celtes continentaux antiques et chez les Celtes insulaires médiévaux. Selon nous, ces rapports ambigus entre le Dieu-Père et le Dieu-Fils ne sont pas dûs aux erreurs des artistes antiques ou des scribes médiévaux, mais découlent d’une véritable conception théologique.

En Irlande et au Pays de Galles, l’identité du père de Lug et Lleu n’est pas aisée à définir mais des indices donnent à penser qu’il s’agit du Dagda et de Gwydion. Tous deux appartiennent au type jupitérien, maître de la science et de la procréation. La situation est sans doute comparable en Gaule romaine où le père attendu du Mercure indigène est le Jupiter indigène puisque, selon la mythologie romaine, Mercure est le fruit d’un adultère entre Jupiter et Maia. Sur un plan religieux, cette supposée filiation génétique implique certainement une filiation de compétences et d’attributions, selon l’idée que le fils n’est que l’émanation et la continuation de son géniteur. Le cas de Lug et Cú Chulainn le prouve parfaitement : le héros d’Ulster doit sans aucun doute ses pouvoirs exceptionnels au fait d’être le fils de Lug, ce grand dieu guerrier, qui lui a transmis une partie de ses dons. Ainsi, Lug, Lleu et Mercure-Lugus peuvent apparaître comme la réincarnation du Dieu-Père, ce qui expliquerait le nombre de points communs entre les deux types de dieux.

Même s’ils sont assez proches, ils n’ont pas la même fonction dans la mythologie. Selon nous, le Dieu-Père représente la création de la vie, tandis que le Dieu-Fils représente son organisation, sa concrétisation. Dans le processus de création du monde, tous deux ont un rôle distinct mais complémentaire. Ils apparaissent donc comme le couple moteur de la cosmogonie dans la religion des Celtes pré-chrétiens.


Note : 1) Il faut préciser que parmi les figures lugiennes, seul le Mercure gallo-romain est associé au serpent et à la tortue.

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Tarot celtique :


Laura Tuan, autrice d'un livret d'accompagnement intitulé Les Tarots celtiques (Éditions De Vecchi S.A., 1998) propose un article sur Lug :


En matière de divinité, César observait que chez les Celtes, Mercure est le dieu qui reçoit le plus d'hommages. Ses effigies sont les plus répandues. Il est, pour eux, l'inventeur de tous les arts, celui qui guide les voyageurs sur les routes, qui protège les marchands et peut leur faire gagner beaucoup d'argent.

Qu'il s'agisse d'un dieu particulièrement important, l'abondance du matériel archéologique (plus de deux cents statues et environ quatre cent cinquante inscriptions) le confirme. Mais derrière cette divinité à l'empreinte gréco-romaine évidente se cachent des dieux plus anciens au caractère typiquement celtique.

Le Mercure gaulois, que bon nombre de spécialistes assimilent à l'ancien dieu Lug (d'autres, en revanche l'identifient à Teutates, Esus et Sucellos), porte bien le pétase et le caducée, mais le serpent qui s'enroulent autour de ce dernier possèdent souvent une tête de bélier, chère au symbolisme des Celtes. Doté d'une longue barbe, il est par ailleurs vêtu de l'habit de voyage celtique : un manteau de peau, avec une besace et un bâton de pèlerin sur lequel s'entrelacent justement les deux serpents. Le torque (collier d'or torsadé) qui orne son cou ne laisse subsister aucun doute. Tout comme ses armes qui sont celles, classiques, du guerrier celte : la fronde (qui lui sert, dans le mythe, à frapper l'œil de Balor, le chef des mauvais géants, ennemis des dieux, et néanmoins, son grand-père) ; l'épée invincible (originaire de la mythique cité de Gorias) ; le javelot et la lance magique plongée dans le poison. A l'instar d'Odin (germanique) et de Varuna (indien), il accomplit au combat des actions magiques en restant sur un seul pied, en gardant un seul œil ouvert et en chantant une sorte de charme. Détail curieux : adoré comme dieu du ciel (et aussi forgeron, artisan et généralement maître des arts et de la magie), Lug a des mains énormes. Il pourrait s'agir d'une allusion aux rayons du Soleil ou à la foudre, mais il ne faut pas non plus oublier le lien symbolique entre la planète Mercure et l'habileté manuelle. Ce n'est pas un hasard si, dans la légende irlandaise, quand le dieu se présente au palais du roi Nuada en se faisant passer tour à tour pour un menuisier, un forgeron, un guerrier, un joueur de harpe, un médecin, un poète ou bien encore un magicien, on le qualifie de Samildranach (habile dans tous les arts), et si son entrée à la cour intervient au terme d'une série d'épreuves (dont une partie d'échecs avec le roi, un privilège accordé seulement aux souverains) dont il sort vainqueur.

Comme cela arrive souvent dans la caractérisation des anciennes divinités de la nature et des éléments, Lug est un dieu belliqueux, violent, mais aussi bienfaisant, doué pour les opérations intellectuelles, artisanales et l'exercice de la médecine. Son ascendance moitié sombre (pas sa mère, il est le petit-fils du géant Balor, qui tue d'un regard de son œil unique), moitié claire (son père Kian est le dieu du Soleil) justifie d'ailleurs cette ambivalence. La légende raconte que Balor, roi des méchants Fomoiré, apprit par une prophétie qu'il mourrait de la main de son propre petit-fils. Il fit alors enfermer sa fille unique Ethlin dans une tour gardée par douze nourrices. Cela n'empêcha cependant pas Kian, déguisé en femme, et grâce à un sommeil magique qui mit les nourrices hors jeu, de pénétrer dans la tour, fermement décidé à séduire Ethlin pour se venger de Balor qui l'avait trompé. Devenue très belle, Ethlin rencontra ainsi son époux et les deux êtres s'éprirent tout de suite l'un de l'autre.

Des triplés naquirent de leur amour et Balor furieux, ordonna à un héraut d'en faire un paquet et d'aller le jeter dans la mer. Mais en chemin, le paquet se dénoua et l'un des trois enfants, le petit Lug, tomba et échoua dans une baie où il fut recueilli par une druidesse, qui par magie, le transporta chez Kian, son père. Kian le confia son frère forgeron, qui l'éleva et lui enseigna tous les trucs du métier. L'une des quatre fêtes principales de l'année celtique (Lugnasad, mariage de Lug) avait lieu au début du mois d'août en l'honneur de Lug et de sa mère adoptive Tailtiu, une divinité de la terre. On célébrait à cette occasion les noces entre les jeunes de la tribu.


La carte : Bonnet pointu de magicien, manteau de pèlerin, bourse de marchand remplie de pièces de monnaie et bâton typique du voyageur sur lequel s'enlacent, sous la forme de serpents, les deux courants énergétiques masculin et féminin, contraires et complémentaires : il s'agit sans aucun doute d'une version celtique du caducée de Mercure, la baguette magique du dieu grec doté, exactement comme Lug, de diverses capacités suggérées par les énormes mains. Le coq qui l'accompagne constitue un autre symbole mercurien, de même que le bouc, la tortue, et naturellement, le serpent. Mais au côté clair et lumineux du dieu polyvalent vient s'ajouter la face obscure et violente du guerrier redoutable, fort comme un lion, comme les flots de la mer déchaînée, très bien représentée par le lance-pierre et la lance trempée dans le poison.


Signification ésotérique : Avec toute la fougue de ses qualités guerrières alliées à la ruse et à l'intelligence dont il est le champion, Lug incarne l'approche correcte de l'action, éventuellement envisagée rationnellement, avec un soupçon de froideur, mais affrontée avec élan et enthousiasme. En partant du bon pied, tel le voyageur qui progresse avec assurance le long des sentiers inaccessibles, le succès est déjà à moitié garanti. L'autre moitié dépend de l'étoffe de chacun et de la nature du temps. Quelle que soit la situation, la diplomatie, la faculté d'adaptation, l'esprit d'initiative et surtout la polyvalence permettant de s'attaquer aux difficultés simultanément sur plusieurs fronts vous aideront à en sortir vainqueur. Rien n'est statique, tout bouge, mais le mouvement requiert du courage, de la résistance et de la curiosité face à l'imprévu attention à ne pas reculer ou, pire encore, à camper sur des positions dépassées ! En exploitant au mieux ses talents, on s'en découvre toujours de nouveaux. Dans l'optique du guerrier celte prêt à mourir pour prouver sa valeur, s'abstenir d'agir, par paresse ou par peur, équivaut à mal agir, avec une violence disproportionnée par rapport à la situation.


Mots-clés : Initiative - Eclectisme - Voyage.


A l'endroit : initiative, diplomatie, habileté, éclectisme, enthousiasme, audace, progrès - début d'une relation importante, conquête, recherche, étude, bonnes chances de réussite - excellente santé, vitalité, résistance à la fatigue - un homme jeune, un commerçant, un agent de voyages - le fiancé, l'amant - une personne libre et indépendante.


A l'envers : incapacité, statisme, lâcheté, illusion, indécision, erreur, tromperie - frustration, manque de volonté, paresse, peurs injustifiées - violence, imprudence, ambition sans frein, impatience, discorde -commencement raté d'une entreprise, apprentissages insatisfaisants, obstacles ou succès de diverses natures - dangers liés à des armes, blessures, fièvres, maux de tête, problèmes respiratoires - un escroc, un menteur, un incapable.


Le temps : matin, mardi et mercredi - printemps, avril et juin.


Signe du zodiaque : Gémeaux.


Le conseil : mettez à profit tout ce que vous savez faire et risquez une tentative : perdre un temps précieux ne vous mènera à rien.

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Mythologie :


Selon Gérard Poitrenaud, auteur de "Cernunnos entre Orphee et Actéon ?." (Cycle et Metamorphoses du dieu cerf (2014) :pp? 1-14) :


La conception selon laquelle les astres, la succession des jours et des saisons, et tout dans l’univers se mouvait selon une immense orchestration réglée par la lyre d’Apollon est courante dans le monde ancien. Elle semble avoir été tout aussi populaire chez les Celtes : la lyre entre les pattes du cheval cosmique sur les monnaies identifie le dieu celte qui gouverne l’ordre harmonieux. Que le jeune dieu guerrier Lug fasse preuve de sa valeur pour entrer à Tara, cela allait de soi. Mais il dut montrer d’autres qualités : énoncer toutes les compétences pratiques qui prouvaient son adresse ne suffit pas non plus, pas même sa victoire aux échecs qui illustrait son esprit d’analyse et sa stratégie. La troisième et suprême compétence est son jeu de harpe : d’abord le refrain du sommeil qui endort le roi Nuada Airgetlam et ses troupes, puis le refrain du sourire qui les mettent dans la joie et dans la gaieté, puis le refrain de tristesse qui les fait pleurer et se lamenter ; ce qui conduit le roi ébloui à s’incliner devant lui et à lui laisser son trône pendant treize jours. La musique qui, dans ces trois registres, touche et conduit le cœur des hommes n’est-elle pas la plus haute des compétences royales parce qu’elle est la compétence divine par excellence ?

 

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