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  • Photo du rédacteurAnne

La Plie




Étymologie :


  • PLIE, subst. fém.

Étymol. et Hist. xve s. plye (Taillevent, Viandier, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 95). Altér. de l'a. fr. plaïs (1170, Guillaume de St-Pair, Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, p.471) qui semble remonter au lat. de basse époque platessa (att. chez Ausone ; dans les gloses on trouve la forme platissa) d'orig. obsc. (étant donné que le suff. -essa s'ajoutait rarement en lat. au rad. des adj.; Schuchardt ds Z. rom. Philol. t. 25 1901, pp. 348-349, propose, en partant du celt. llyth « plat », llythïen « plie », d'y voir un *litissa qui en Gaule aurait été latinisé en platissa d'apr. l'adj. plat(t)us), par l'intermédiaire d'une forme *platix, -icem que l'on peut restituer d'apr. des formes dial. telles que le wallon playis, l'ang. plice et l'angl. plaice.


Lire également la définition du nom plie afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Pleuronectes platessa ; Carreau ; Carrelet ; Flatan ; Flétan ; Flétant ; Flottant ; Platusse ; Plie commune ;

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Zoologie :


Sur le site de Nausicaà, on peut lire l'information suivante :


Ce poisson plat est considéré comme « droitier » ; cela signifie que, vivant sur le fond, son côté droit est celui que l’on aperçoit. De plus, ses yeux et sa bouche sont sur le même côté : le côté droit.




Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Selon une légende des Côtes-d'Armor, ce poisson plat dont les yeux sont placées à droite que la face supérieure fut puni pour le fait suivant : « Un jour, une étrangère qui passait sur la grève, en marchant très vite, demanda à une eptite plie, qui se chauffait au soleil dans un ruisseau, si la marée montait. Au lieu de répondre, celle-ci se mit à répéter ses paroles en faisant des grimaces. A ce moment, le flux commença et l'étrangère, qui était la Sainte Vierge, dit au poisson moqueur : "Petite plie à la bouche de travers, une autre fois vous serez plus sage." Et depuis les limandes de cette espèce ont cette difformité ».

Sur le littoral français et britannique, on prétendait que la plie était engendrée par un petit crustacé appelé « chevrette ».

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Symbolisme alimentaire :


Thierry Argant, auteur d'un article intitulé "Le gibier et le monde sauvage à Lyon à l’époque antique et alentours." (Communication faite à Poitiers, 2007 env.) étudie la manière de se nourrir des Gallo-Romains :


[...] Un troisième monde, qui n’est pas considéré comme « gibier », revêt quant à lui une importance fondamentale dans l’approvisionnement de la ville : le Poisson (figure 1). Cette source de protéines a été exploitée très tôt à Lyon qui est riche de ses deux cours d’eaux aux caractéristiques complémentaires. Cependant, la fragilité des ossements des poissons et les conditions de réalisation de la plupart des fouilles archéologiques de sauvetage ne permettent que rarement de signaler leur présence directement. Les objets liés à cette activité sont également rarement retrouvés ou identifiés comme tels. A Lyon, la pêche est attestée dès le Néolithique et repose alors exclusivement sur l’exploitation des ressources locales. L'arrivée des Romains bouleverse totalement ces habitudes. Dès les années 20 avant notre ère, on voit ainsi apparaître des maquereaux (Scomber scombrus) et des thons (Thunnus sp.).

Vers 10 de notre ère, dans une fosse ayant contenu les reliefs d'un festin, on retrouve le maquereau, accompagné de plie commune (Pleuronectes platessa), d'un Mugilidé, mais aussi de saumon (Salmo salar) et de perche (Perca fluviatilis). [...]

Pour la plie, dont les auteurs latins précisent qu'elle était généralement élevée en vivier marin, G. Piqués envisage plutôt un transport de poissons séchés ou salés, conditionnés en tonneaux. Toutefois, on peut également avancer l'hypothèse d'arrivées de poissons frais. Il n'est en effet pas impossible que, grâce à des infrastructures de transport performantes – comme la voie de Narbonnaise - un système de chasse-marée par courriers ait pu exister dès l'époque romaine entre Lyon et le littoral méditerranéen, comme cela se pratiquera à la fin de l’époque médiévale et à l’époque moderne

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