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  • Photo du rédacteurAnne

La Nonnette voilée




Étymologie :

  • NONNETTE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. 1263 nonnete « jeune religieuse » (Claris et Laris, 8744 ds T.-L.) ; d'apr. Rich. 1680 nonette est un ,,Mot burlesque pour dire petite none``; 2. 1512 nonnette « oiseau » (Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, I, 23, p. 202) ; 3. 1803 nonnette « rond de pain d'épices » (Boiste). Dér. de nonne* ; suff. -ette* ; 3 prob. parce que ce petit pain fut d'abord fabriqué par des religieuses.


Lire également la définition du nom nonnette afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Suillus luteus ; Bolet annulaire ; Bolet baveux ; Bolet beurré ; Bolet de pin de la Caussetta ; Bolet jaune ; Bolet terreux ; Cèpe jaune ; Fonge de la Caussetta ; Nonnette des pins ; Picho-can ;

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Mycologie :


Dans son Atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France et des pays circonvoisins. (Doin Éditeurs, 1888) Charles Richon nous propose une description de la Nonnette voilée :


Chapeau arrondi puis convexe-plan, d’un brun rougeâtre, couvert d'une couche visqueuse formant sur lui comme la continuation du volva ; stipe cylindrique, assez court, plus ou moins régulier, ferme, jaunâtre, ponctué au sommet de petites papilles d’un brun jaunâtre ; volva membraneux, blanc, puis teint de taches jaunâtres et devenant d'un brun violacé, enveloppant toute la base du stipe et fixé au bord du chapeau ; hyménium adné, composé de tubes étroits, à pores petits, jaunes ; spores oblongues-fusiformes, jaunâtres.

Chair blanche, légèrement jaunâtre pâle .

Odeur nulle ; saveur fade.

Été, automne. Dans les bois de Pins .

Espèce comestible, excellente avant la maturité, si l'on prend le soin d'enlever le volva veliforme et la pellicule visqueuse du chapeau.

 

G. Chevassut, C. Andary, J. P. Rascol, J. L. Roussel, auteurs d'une "Rubrique de mycologie méditerranéenne (3). Les meilleurs et plus toxiques champignons des Cévennes (Espinousse, Aigoual,...) et d’un peu toutes les montagnes méditerranéennes." (In : Forêt Méditerranéenne, 1987, IX (1), pp. 23-28) proposent la description suivante :


La nonnette voilée ( = Bolet jaune) Boletus luteus : C'est un champignon qui se différencie de son proche parent le Bolet granulé par la présence d'un anneau membraneux sur le pied, anneau d'abord blanchâtre teinté de violet, puis brunâtre, brun-noirâtre et plus ou moins collé au pied, parfois discret mais toujours présent. De plus, le chapeau est brun-chocolat (plus foncé que celui du Bolet granulé), très visqueux et de taille moyenne (5-10 cm) comme lui. Les pores et le pied sont jaunes, ce dernier étant granulé en haut.

De très bonne qualité, ce Bolet doit au préalable s'éplucher pour éliminer la cuticule (ou « peau ») très visqueuse et plus ou moins laxative. Pour ce faire, on fera bien de mettre des gants en caoutchouc car cette opération salit les mains d'une façon (momentanément) presque indélébile. On prendra les exemplaires jeunes et sains (non véreux) et on coupera les pieds des exemplaires mûrs dont on ôtera les tubes (ou foin). Il est conseillé, à la récolte, d'avoir un récipient spécial pour lui, afin de ne pas souiller les autres champignons (couper la base du pied terreuse).


Ecologie : Essentiellement montagnard (900 à 1 600 rn), ce beau Bolet abonde (c'est le plus fréquent des Bolets ou faux Cèpes) où il fait la joie des récolteurs de bons champignons. Il vient sous résineux (Epicéas, Pins sylvestres, Pins à crochets, Pins noirs, Pins maritimes), en troupe dans l'herbe et les Bruyères, garnissant la plus petite éclaircie. Il est assez tardif et sa poussée se prolonge jusqu'aux grandes gelées (il suit le Bolet granulé). Il s'accommode de tous les terrains (sols calcaires ou sols acides).

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François Le Tacon, D. Lamoure et J. Guimberteau, auteurs d'un article intitulé "Les symbiotes mycorhiziens de l’Epicéa commun et du Douglas dans le Limousin." (In : Revue forestière française, AgroParisTech, 1984, 36 (4), pp. 325-338) étudient la mycorhize spécifique qui lie le Pin Sylvestre à la Nonnette :


Le Pin sylvestre dans les landes à callune n'a jamais de problèmes de croissance. Dès son installation il a une croissance normale, ses aiguilles sont parfaitement vertes et présentent un niveau satisfaisant en phosphore. La croissance initiale normale du Pin sylvestre en lande à Callune est due à une installation rapide des mycorhizes grâce à deux bolétales, Suillus luteus et Suillus bovinus, qui sont spécifiques des pins à 2 aiguilles et ne sont jamais associés à l'Epicéa et au Douglas. Le complexe mycorhizien se diversifie ensuite avec l'apparition de Laccaria bicolor, puis plus tard de Russules et d'Amanita muscaria, puis au-delà de quinze ans, des Tricholomes.

 

Sylvie Rapior et Françoise Fons, autrices de "Mise au point sur les nouveaux syndromes et les syndromes connus d’intoxications par les champignons". (Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire Naturelle de l'Hérault, 2011, 151 (2), pp. 64-74) précisent que la Nonnette voilée peut être à l'origine d'intoxications :


Les syndromes gastro-intestinaux ou résinoïdiens représentent 60% des cas d'intoxications par les champignons. Le temps de latence est de quinze minutes à deux heures après l'ingestion. La durée moyenne des symptômes est inférieure à quarante-huit heures.

Le syndrome résinoïdien se traduit par des vomissements importants, des douleurs abdominales, des coliques et des diarrhées pouvant être hydriques et afécales.

Différentes origines ont été signalées : [...]

L'intolérance mannitol, un polyol, présent essentiellement dans la cuticule des Bolets du genre Suillus. il sera recommandé de peler la cuticule ou de ne pas consommer les espèces du genre Suillus, sinon des diarrhées pourraient apparaître.

Champignons responsables : Suillus granulatus, Suillus luteus.

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Usages traditionnels :


Charles Richon, auteur d'un Atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France et des pays circonvoisins. (Doin Éditeurs, 1888) rend compte d'usages de nos ancêtres :


Ce Champignon n'a pas eu jusqu'ici une bonne réputation alimentaire. Roques rappelle que De Candolle en avait interdit l'usage, et il ajoute qu'il est entièrement de son avis, car le Tubiporus annulatus de Paulet, qui lui ressemble , a fait périr de langueur un chien auquel on en avait fait manger. On pourrait se demander quelle est l'espèce signalée par Paulet et par Roques ? Il est évident qu'il ne s'agissait pas de celle dont il est ici question. Letellier, de même, le déclare indigeste, et dit que 150 grammes donnés à un chat ont occasionné à l'animal du dégoût et du dévoiement. Or, Cordier rapporte que ce Cèpe est d'un usage commun en Bavière et en Prusse, d'après Lenz et qu'on le consomme par milliers à Prague, en Bohême ; Cordier ajoute qu'il l'a mangé et l'a trouvé bon. Nous sommes étonnés de voir M. Quélet le considérer comme un aliment grossier ; mais nous croyons comme lui qu'il est peu employé en France malgré son exubérante abondance dans les bois de Pins ou de Sapins. Il faut, pour le tenir en juste estime, avoir soin de le récolter jeune, de couper le stipe, de détacher les tubes et d'enlever entièrement le volva avec la pellicule visqueuse du chapeau. On obtient ainsi une petite masse charnue, d'agréable aspect, qui a toutes les qualités de la Nonnette, préparée de même, et celles d'un bon Cèpe ordinaire. Le Cèpe jaune se prête, du reste, à tous les assaisonnements de ce dernier Champignon, ce qui nous fait mieux connu et par suite mieux apprécié, il sera à l'avenir plus recherché de la part des amateurs. On devra toutefois se garder de le confondre avec le Cèpe citrin, de réputation suspecte.

 

Christian Deconchat et Jean-Marie Polèse, auteurs de Champignons : l'encyclopédie (Éditions Artémis, 2002) nous apprennent que :


Qualités culinaires : Bon comestible, considéré comme le meilleur des Suillus, à condition d'ôter la cuticule amère et visqueuse et de ne consommer que des sujets jeunes.

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Symbolisme :


Sur le site Art Stella, on découvre les élixirs de champignons :


Les élixirs de champignons sont nouveaux venus dans la gamme. Ils offrent une possibilité intéressante de combinaison avec les élixirs floraux. Les champignons sont des plantes sans chlorophylle [non, ils appartiennent au règne des Fungi, lus proche du règne animal que du règne végétal ! ] ce qui représente une particularité dans le monde végétal. Ils dépendent de substances organiques qu'ils puisent dans leur environnement. Les élixirs agissent sur le corps émotionnel. Ils amènent cette transformation sur le plan physique et permettent d'intégrer l'énergie au niveau cellulaire.


Nonette voilée (Suillus luteus) : Favorise la prise de conscience des causes profondes des sentiments de culpabilité et de honte. Son action libère les blocages qui proviennent des sentiments négatifs.

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Selon Francis Martin, auteur de Sous la forêt, pour survivre il faut des alliés (Éditions humenSciences, 2019) :


Grâce à un enracinement puissant, le pin noir d'Autriche tolère bien les conditions difficiles des sols superficiels, qui caractérisent les plateaux lorrains. Nonnettes voilées (Suillus luteus) et gomphides roses (Gomphidius roseus) se multiplient à l'ombre de ces pins et sont appréciés des ramasseurs de champignons. Lors des veillées, les anciens du village voisin racontent que les nuits de sabbat, les sorcières se rassemblaient sur le plateau, près des grands arbres, et provoquaient lors de leurs rondes diaboliques l'éclosion des champignons. Les enfants téméraires qui osaient franchir le cercle magique pouvaient jouer avec les fées, les lutins et les farfadets dansant sur les champignons, mais ils couraient aussi le risque d'être envoûtés par les fées et de rester à jamais prisonniers des ronds de sorcières. J'avais longtemps négligé ces cercles formés de dizaines de nonnettes voilées, au pied des pins noirs. En effet, couvert d'une cuticule souvent gluante, ce champignon n'est pas vraiment appétissant. Désormais, j'étais intrigué par cette alliance invisible entre pins et champignons. En grattant le sol sous les fructifications, il était aisé d'observer que le feutrage duveteux qui s'échappait du pied des nonnettes était lié aux racines courtes de l'arbre par de longs filaments. Ces radicelles étaient d'ailleurs entièrement recouvertes d'un manchon doté de filaments et formaient une fourche minuscule, transformées par le contact du champignon. Fructifications, feutrage mycélien, racines enrobées de filaments, ce sont là quelques-uns des éléments caractéristiques des racines ectomycorhizées. Cette structure discrète, associant radicelles et filaments fongiques, est sans doute l'un des plus importants phénomènes biologiques de notre planète : la symbiose mycorhizienne. A quelques centimètres sous la surface, nonnettes et gomphides établissent avec les pins une alliance symbiotique qui leur permet de prospérer sur ces sols chiches en éléments minéraux.

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Philatélie :



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