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Le Polypore du pin

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 18 août 2024





Étymologie :


Étymol. et Hist. 1790 (J.-J. Paulet, Traité des champignons, I, 512 ds R. Ling. rom. t.42, p.452). Empr. au lat. sc. mod. polyporus « id. » 1729 (P. A. Micheli, Nova Plantarum Genera, 129 d'apr. NED Suppl.2), formé de l'élém. gr. π ο λ υ-, de π ο λ υ ́ ς « nombreux » et du gr. π ο ́ ρ ο ς « pore, passage ».


Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 114); ca 1200 pume de pin (Beuve de Hanstone, I, 674 ds T.-L.) ; 2. 1680 pin maritime (Rich.) ; 3. 1845 pin sylvestre (Besch.). Du lat. pinus, de même sens que le fr.


Autres noms : Heterobasidion annosum - Polyporus serpentarius - Polypore à marge blanche - Polypore du rond des pins - Polypore pinicole -

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Mycologie :


Le site MycoCharentes propose une fiche récapitulative =>

 

Selon l'expérience de François Lefort et al. auteurs de "La lutte microbiologique : un aperçu de ses vastes possibilités d'utilisation en lutte phytosanitaire." (In : Agroflash, mai 2017) :


[...] Les maladies racinaires et polypores du pin (communément appelée la maladie du rond) sont causées, entre autres, par Heterobasidion annosum et Armillaria mellea. Les symptômes sont la chlorose des feuilles, l’amincissement des branches, le ralentissement de la croissance du tronc et la mort rapide de l’arbre. Le premier symptôme visuel est la mort des plantes contaminées au centre de la zone touchée.

[...] Contrairement à Armillaria mellea qui a une distribution mondiale, Heterobasidion annosum se trouve dans l’hémisphère nord.

Des traitements chimiques et culturaux existent contre les pathogènes responsables de ces maladies, mais ils sont parfois limités, voire inefficaces. La meilleure solution pour lutter contre ces maladies reste la prévention. L’objectif de cette expérience était d’étudier la capacité des bactéries de la rhizosphère de Pinus radiata à inhiber la croissance de A. mellea et H. annosum et de tester leurs capacités à réduire les effets pathogéniques chez les jeunes plants.

[...]

Discussion : Les bactéries isolées et sélectionnées pour leur effets antagonistes sur les pathogènes A. mellea et H. annosum in vitro ont réduit les effets pathogéniques de A. mellea ainsi que la présence de H. annosum sur les plants de P. radiata lors d’expériences in vivo. L’expérience a montré le fort potentiel de l’utilisation de ces bactéries pour diminuer les dégâts causés par ces pathogènes fongiques. Une utilisation précoce, en appliquant ces rhizobactéries sur les jeunes plantes de P. radiata dans les pépinières, est avantageuse pour plusieurs raisons : le volume des bactéries nécessaire pour l’application est réduit et les conditions contrôlées durant l’introduction permettent aux bactéries de coloniser et de s’adapter aux conditions de la rhizosphère. Par conséquent, le plant sera protégé avant d’être exposé aux pathogènes.


Conclusion : Malgré leur uniformité, les forêts artificielles restent des milieux stables et durables. A l’heure actuelle, les méthodes couramment utilisées n’assurent pas une bonne protection des forêts et, malgré de récents progrès, les pulvérisations aériennes ne permettent pas d’éviter de bouleverser cet écosystème. La lutte microbiologique s’avère donc être la méthode la plus respectueuse de l’environnement. Elle est également la plus économique et efficace comparée aux traitements chimiques répétés car elle est effectuée en amont de la plantation (lutte préventive). La lutte curative est également pratiquée à grande échelle mais l’inoculation des plants permet de protéger les arbres tout au long de leur vie. . La lutte microbiologique appliquée aux forêts est une forme de lutte incontournable dans le contexte sylvicole suisse qui ne permet ’emploi de produits de synthèse qu’en dernier recours.

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Comestibilité :


Yves Lamoureux et Matthieu Sicard., auteurs de Connaître, cueillir et cuisiner les champignons sauvages du Québec. (Les Editions Fides, 2005) nous ôtent toute envie de consommation de ce polypore :


Cueillette : très commun. Ce polypore est un des représentants les plus communs de sa famille. C'est un champignon plutôt nordique que l'on retrouve aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord. Il croît sur le bois mort de feuillus, ou préférablement, de conifères.

On peut faire la rencontre de ce Polypore durant toute l'année. Sa période de croissance va du printemps à l'automne. L'hiver, il entre en dormance et attend le dégel printanier. A cette période de l'année, les mycologues adeptes du ski de fond s'attardent parfois pour le saluer au passage. Il ne doit cette attention toute particulière qu'à l'absence d'autres champignons.


Comestibilité : sans intérêt. Cette espèce est dure comme du bois et, à moins d'avoir une dentition de castor, il ne sautait être question de la consommer. De toute manière, elle présente une saveur amère, ce que l'on peut vérifier en grattant le dessous du champignon de façon à obtenir une fine poudre.

 

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Vertus thérapeutiques :


Dans Les Champignons, Histoire, description, culture, usages des espèces comestibles, vénéneuses, suspectes... (J. Rothschild Éditeur, 1876) F. S Cordier mentionne un usage médicinal du champignon :


Un autre Bolet, Polyporus serpentarius, Pers. (Polyporus. annosus, Fr.), qui peut-être ne vient pas en France, est employé par les paysans de la Suède contre la morsure des serpents. Ils exposent à la fumée du champignon le membre qui a été blessé ; la guérison, au rapport de Fries, ne se fait pas attendre. Fries dit aussi avoir vu arrêter, dans un court espace de temps, par l'application de ce même Polypore, le sang qui coulait de la bouche d'un chevreau qui avait été blessé.

 

Christelle Francia, Françoise Fons, Patrick Poucheret, Sylvie Rapior, auteurs d'un article intitulé « Activités biologiques des champignons : Utilisations en médecine traditionnelle. " (In : Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, 2007, 147 (4), pp. 77-88) mentionne un autre usage de ce champignon tout en confirmant le premier :


Usages traditionnels

Espèces utilisées

Lieux géographiques

Posologie, formes galéniques

Références

Anticancéreux

Heterobasidion annosum Polypore à marge blanche

Karélie du Sud Russie et Suède

Utilisé contre le cancer.

Hartwell (1971)

Toxicologie

idem

Suède

Employé dans le traitement des morsures de serpents par exposition du membre blessé à la fumée du champignon (aussi appelé Polyporus serpentarius).

Cordier (1870)

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