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La Busserole




Étymologie :

  • BUSSEROLE, BOUSSEROLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1775 bousserole (J.-C. Valmont de Bomare, Dict. raisonné universel d'hist. nat., Paris, Brunet, t. 1) ; 1803 busserole (Boiste). Empr. du prov. mod. bouisserolo « id. » (Mistral), dér. de bouis (buis*), suff. -erolo (-erole, -ole*).


Lire également la définition du nom busserole afin d’amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Arctostaphylos uva-ursi ; Arbousier busserole ; Arbousier traînant ; Arctostaphyle ; Arctostaphyle raisin d'ours ; Bousserade ; Bousserole ; Busserole officinale ; Busserole raisin d'ours ; Buxerolle ; Petit-buis ; Raisin d'ours ; Raisin-d'ours commun ; Thé de brousse ;

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Botanique :


Dans Les Cultures médicinales canadiennes (Les Presses scientifiques du CNRC, Ottawa, 2000) Ernest Small et Paul M. Catling, présentent ainsi la Busserole :


Morphologie : Arbuste à feuilles persistantes, étalé et rampant, pouvant atteindre une longueur de plusieurs mètres, à rameaux dressés dépassant rarement 20 cm de hauteur. L'écorce a une texture de papier ; chez les rameaux les plus vieux, de couleur brun ou roux ou grise, elle a tendance à s'exfolier de manière caractéristique.

Les feuilles sont ovales, longues de 1 à 3 cm, fermes et coriaces. Les fleurs sont petites (6 mm de longueur), blanches ou roses, en forme de clochettes, réunies en grappes de 3 à 15. Elles s'ouvrent au printemps et sont pollinisées par les bourdons. Les fruits sont des drupes (fruits charnus à noyaux), ressemblant à des baies, de couleur rouge, de 6 à 10 mm de diamètre, à pulpe sèche et insipide, renfermant généralement cinq noyaux ; ils arrivent à maturité en automne (à une date dépendant de la localité et de l'altitude) et restent sur la plante pendant tout l'hiver.


Répartition : [...] Le raisin d'ours a une vaste répartition circumboréale : l'espèce est particulièrement commune au Canada et dans le nord des États-Unis, mais elle est aussi présente d'un bout à l'autre de l'Eurasie. En Amérique du Nord, on la rencontre depuis l'Alaska et la moitié nord de la Californie jusqu'à Terre-neuve et à la Nouvelle-Angleterre. Vers le sud, la répartition de l'espèce se prolonge dans les Rocheuses jusqu'au Nouveau-Mexique, dans les Appalaches jusqu'en Virginie, et le long de la côte atlantique jusqu'au New Jersey. De rares populations isolées ont été observées en Géorgie. L'espèce, rustique, est présente dans presque tout le Canada, mais sa répartition est morcelée dans certaines régions, comme le sud-ouest de l'Ontario, où les milieux ouverts naturels sont peu fréquents.

Écologie : Le raisin d'ours pousse dans les milieux secs ouverts tels que les rivages, les dunes, les landes et versants rocheux, les landes sableuses et les prairies. Il constitue souvent l'espèce dominante des plages, des dunes et des montagnes, om il assure une protection importante contre l'érosion. Le raisin d'ours s'accommode d'une vaste gamme de textures et de pH du sol, mais il est particulièrement commun dans les sols pauvres et secs renfermant peu d'argile et de limon. L'espèce ne tolère pas l'ombre, et sa croissance est optimale dans les terrains ouverts, où elle forme un tapis compact. Le feu peut contribuer à maintenir les milieux qui conviennent le mieux à l'espèce. Après un incendie, la plante se régénère rapidement au moyen de ses bourgeons dormants, à condition que la souche ait été épargnée par le feu. les graines, disséminées par les animaux et par la gravité, peuvent résister au feu et nécessitent une stratification au froid pour germer. La plante est extrêmement résistante au froid et se régénère surtout par voie végétative.

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Dans certaines vallées de la grande chaîne alpine, telles que Beaufort, on recueillait avec le plus grand soin les fruits de l'alié, Sorbus aria, et ceux du pri martin, aubépine, Crataegus oxyacantha ; on les faisait sécher et moudre et on en mélangeait la farine avec celle d'avoine ou d'orge pour faire le pain ; en Dauphiné, d'après Villars, les baies du raisin d'ours ou busserole, Arclostaphylos uva ursi, étaient employées dans le même but. [...]

Ces mélanges paraissent singuliers à l'époque actuelle ; mais si l'on réfléchit, on voit qu'ils le sont bien moins que ceux pratiqués de nos jours par beaucoup de meuniers et de marchands de farine. Celle-ci n'est-elle pas souvent adultérée avec les farines de pois, de fèves, de lentilles, de haricots et d'autre bien moins bonnes ? N'y mélange-t-on pas, en certains endroits, depuis de nombreuses années, pour lui donner plus de poids, du plâtre anhydre dont la poudre très fine et très blanche extraite de certaines roches, notamment à Saint-Jean-de-Maurienne, est expédiée en nombreux wagons dans les centres où se fait en grand le commerce des farines ? Dans les temps anciens, l'insuffisance des céréales obligeait les habitants pour se nourrir à mélanger au pain des substances végétales peu nutritives, il est vrai, mais inoffensives. Aujourd'hui le besoin de lucre y fait incorporer des substances minérales dont l'action sur l'organisme ne peut être indifférente.

[...]

Le raisin d'ours, Arctostaphylos uva uri, et la pariétaire sont d'un usage journalier pour provoquer la sécrétion urinaire.

[...]

Les lithontriptiques, végétaux auxquels les gens de la campagne ont le plus souvent recours pour dissoudre les calculs rénaux et vésicaux et la gravelle, sont les fruits du raison d'ours ou précotzé et [...].

[...]

Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique.

Teinture noire : [...] raisin d'ours ou busserolle, Arctostaphylos uva ursi ; [...].

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Phytothérapie traditionnelle :


Ernest Small et Paul M. Catling, auteurs de Les Cultures médicinales canadiennes (Les Presses scientifiques du CNRC, Ottawa, 2000) recensent divers usages liées aux bienfaits thérapeutiques de la Busserole :


Usages médicinaux : Dans les vieux pays, le raisin d'ours était déjà apprécié pour ses vertus médicinales par les premiers Romains. Il était aussi largement utilisée par les populations autochtones d'Amérique du Nord pour divers usages médicaux. Les premiers colons l'utilisaient pour dissoudre les calculs rénaux et pour traiter d'autres affections de l'appareil urinaire.

Les préparations médicinales à base de Raisin d'ours sont fabriquées à partir des feuilles qui sont recueillies à l'automne. L'extrait aqueux des feuilles séchées est désigné

a suivre

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Sophie Lacoste, auteure de Les Plantes qui guérissent (LEDUC.S Éditions, 2015) nous apprend que :


[...] Dans les feuilles de busserole, partie de la plante employée en phytothérapie, est concentrée une substance, l'arbutine, à laquelle on doit sans aucun doute don intérêt dans les cas de troubles urinaires. En effet, cette substance parvient sans être dégradée jusqu'à la vessie et c'est une fois sur place que l'organisme la métabolise, la transformant en glucose et en hydroquinone, ce dernier élément étant un puissant antiseptique.


Ses indications : Si la busserole est surtout conseillée et employée en cas d'infections urinaires, les cystites en particulier, elle peut également se révéler utile en cas de

  • hypertrophie de la prostate ;

  • incontinence urinaire ;

  • rétention d'urine ;

  • calculs urinaires (mais l'aubier de tilleul est sans doute plus efficace pour cela).

Comment l'utiliser ? Si vous savez la reconnaître et qu'un arbuste pousse chez vous ou dans une nature préservée de la pollution, faites provision de feuilles durant l'été pour les faire sécher. Vous les utiliserez ensuite en décoction. A défaut, on trouve très facilement la busserole sous forme de teinture mère ou de gélules, pure ou associée à d'autres substances naturelles bénéfiques pour les voies urinaires. N'utilisez pas la busserole plus de dix jours d'affilée pour éviter les maux d'estomac. [...]

N.B. La prise de busserole peut donner une coloration verte aux urines.


Une plante de paix. Les Amérindiens employaient les feuilles de busserole séchées, mélangées à du tabac et d'autres plantes à fumer, dans leur calumet de la paix. Les feuilles de busserole avaient la réputation de calmer les esprits, rendre les idées plus claires, et donc de favoriser l'entente entre les peuples.


Une huile éclaircissante. L'arbutine est un précurseur de l'hydroquinone, une substance utilisée en usage externe pour lutter contre les taches cutanées dues au vieillissement de l'épiderme. Or, non seulement elle est bien moins agressive, mais elle semble plus efficace. On trouve de l'huile à la busserole à appliquer sur la peau pour rester jeune ! Vous pouvez aussi confectionner votre huile : Vous remplissez un flacon de feuilles de busserole, vous couvrez d'huile d'olive et vous laissez au soleil, en remuant de temps en temps, pendant un mois. Puis, vous filtrez.

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Busserolle (Arctostaphylos uva-ursi) a les caractéristiques suivantes :


Pouvoirs : Méditation ; Clairvoyance.


Utilisation rituelle : Les feuilles, mises en contact avec divers réactifs, donnent des teintures brune, ocre, bistre, grise ou noire. Les Amérindiens se servaient de ces colorants pour faire des peintures sacrées .


Utilisation magique : Les feuilles et, à un degré moindre, les baies favorisent la méditation et mettent dans des états intérieurs propices aux flashes d'intuition.

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Les feuilles de busserole (sorte d'arbousier) et, secondairement, ses baies « favorisent la méditation et mettent dans des états intérieurs propices aux flashes d'intuition ».

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Dans L'Oracle des Simples, savoir ancestral des Sorcières de campagne (Éditions Arcana Sacra, 2019), Siolo Thompson présente ainsi la Busserole :


Mot-clef : Force.


Cette plante très commune s'appelle Uva ursi ou raisin d'ours parce que c'est l'un des aliments préférés des ours. Ce buisson nain est apparenté à la bruyère. Les feuilles sont brillantes et ovales, et deviennent souvent rouges en automne. Les petites fleurs en forme d'urne ou de lanterne sont blanches ou roses, et fleurissent par groupes de 2 à 5. Cette plante fleurit en juin dans l'hémisphère nord. Le fruit est d'abord vert, et devient rouge, puis noir ou rouge pourpré foncé vers la fin de l'été. La busserole rouge reste rouge durant toute sa saison de pousse. On peut trouver des plantes de cette famille en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Elle pousse dans les landes, les forêts sèches de bouleau et de pin, et en bordure des tourbières. Arctostaphylos alpina a une relation symbiotique avec des champignons qui lui apportent des nutriments comme le phosphore. Elle est très utilisée en herboristerie, et on peut faire des infusions avec ses feuilles séchées, ou s'en servir comme tonique, antiseptique et astringent. On peut aussi les mélanger avec d'autres plantes, comme l'aulne rouge ou le sumac, et les fumer avec du tabac. Un mélange appelé kinnikinnick (un mot unami delaware qui se traduit littéralement par « mélange ») était largement utilisé par divers peuples amérindiens comme un produit analogue au tabac. Cette plante est depuis longtemps utilisée par les êtres humains ; par exemple, on en parle dans la London Pharmacopoeia, publiée en 1788.

On peut récolter les feuilles pendant tout l'été, et les faire sécher pour s'en servir plus tard. On pense que la busserole est relativement sans danger, mais il vaut mieux se montrer prudent. Il a été noté que de fortes doses provoquaient des nausées, des vomissements, des fièvres, des fausses couches, des acouphènes et toute une série d'autres troubles.


Propriétés oraculaires : La force, une qualité nettement associée à l'ours, est l'indication oraculaire de cette carte. Non seulement cette plante est l'un des aliments préférés de cet animal, mais sa résistance, et son aptitude à prospérer dans des conditions difficiles, reflètent l’énergie de l'ours. Dans presque toutes les cultures, les ours sont vus comme des talismans de force, de confiance en soi et d'énergie bien ancrée. Dans certaines cultures ainsi que dans des systèmes divinatoires comme le Lenormand, l'ours a un aspect matriarcal et peut représenter une femme forte et patiente.

On pense tout de suite à la maman ours qui protège ses petits. La force dont il est question ici n'est pas celle de l'agressivité, mais une assurance tranquille qui vient d'un dur labeur et de l'équilibre. La Reine de Deniers du tarot est la carte en lien avec l'énergie de cette plante, confiante, maternelle et féroce quand on la défie. La Force lui convient aussi tout à fait ; la calme aptitude du personnage à apprivoiser la bête vient de son assurance et de sa connaissance intérieure, pas de ses ares ou de ses ruses.

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