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L'Anthurium




Étymologie :


Du grec anthos, fleur et oura, queue, par allusion au spadice de la fleur.


Autres noms : Anthurium ; Anthurium de Scherzer ; Flamant rose ; Fleur-flamant ; Langue de feu ; Nid d'oiseau.




Croyances populaires :


Selon Laurence Pourchez, auteure d'un article intitulé "Les plantes de l’amour à La Réunion" (Comité international des études créoles, Vol. XXXIV n°1 & 2 - 2016) :


Un premier type d’utilisation des végétaux dans les recettes de philtres d’amour révèle une représentation globale du corps et de la nature. Le végétal y apparaît inclus dans une nosologie populaire proche de l’ancienne théorie des signatures qui associe les semblables, ici la couleur rouge et le sang. Ce type de représentations, de même que les pratiques à l’œuvre, s’inspirent en effet de la « médecine des signatures », théorisée à la Renaissance par Paracelse 1 à partir de la médecine populaire de cette époque. Cette théorie met en relation les qualités des végétaux, des composés organiques ou minéraux utilisés et une partie du corps humain à laquelle ces différents éléments s’identifient. La qualité (aspect, couleur, odeur, consistance) de chaque élément constitue la « signature » de sa parenté avec ce fragment corporel.

[...]

A La Réunion, pour cause de culte syncrétique et d’assimilation avec la déesse Karli de l’hindouisme par les travailleurs engagés d’origine indienne, Saint-Expédit a été exclu des églises par le clergé local et placé dans de petits autels peints en rouge et situés au bord des routes. C’est là que sont prononcées les phrases destinées à s’attacher un mari infidèle, que sont ramassées les fleurs rouges (fréquemment des roses, des glaïeuls, des anthuriums) qui entreront dans la composition du liquide qui sera, à son insu, absorbé par l’homme, scellant le pacte entre la femme et le saint. Le sort sera d’autant plus fort si le pacte entre la femme et Saint-Expédit est scellé alors que la femme est en période de menstruation. Il sera considéré comme difficilement contournable si au jus rouge extrait des végétaux sont ajoutées quelques gouttes de sang ou d’eau résiduelle de la toilette intime de la femme.

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Symbolisme :


Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument spirituelle de l'Anthurium :


Nom botanique : Anthurium spp.


Variétés communes : Anthurium andraeanum ; anthurium obake.


Propriétés énergétiques : attise la passion, l'amour et le romantisme ; accroît la sensualité ; répand les paroles d'amour ; aide à exprimer son affection de manière appropriée.


Archanges correspondants : Gabriel et Jophiel.


Chakras correspondants : Chakra du cœur ; Chakra de la gorge.


Propriétés curatives : L'anthurium est une fleur tournée vers le cœur qui concentre son énergie sur l'amour et la passion, vous permettant ainsi de créer des liens plus profonds avec les autres. L'anthurium distribue ensuite cette énergie à votre entourage. Appliquez l'adage « Prêcher par l'exemple ». Vous avez la capacité de montrer aux autres que l'amour est source de sérénité et de les inciter à suivre le même chemin que vous.

Les anthuriums sont des fleurs qui vivent longtemps après avoir été coupées. Peut-être leur résistance est-elle liée à leur profond message de guérison. Dieu estime peut-être que cette fleur doit rester auprès de vous le plus longtemps possible pour que vous puissiez profiter pleinement de ses bienfaits.


Message de l'Anthurium : « J'attise la passion, l'amour et la romance. Je vous permets d'ouvrir votre cœur et de créer des liens profonds avec d'autres êtres humains en leur transmettant le véritable message de l'amour. Je vous guide dans vos actes, paroles et choix. Il est maintenant temps pour vous d'entrer en contact avec ce sentiment profond qu'est l'amour. Vous pourrez ensuite aider ceux qui veulent eux aussi connaître cet état de béatitude. Il s'agit d'un processus naturel que je souhaite faciliter pour vous.

Partagez avec le monde les torrents d'amour qui affluent en vous. Vous êtes maintenant en lien avec votre passion divine, laquelle fera de vous une source d'inspiration pour les autres. Je vous aiderai à choisir les mots appropriés pour qu'ils soient les véhicules de l'énergie la plus bienveillante qui soit. Celle-ci s'étendra ensuite à votre entourage qui pourra lui aussi, choisir de s'exprimer avec amour. »

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Mythologie :


Céline Valadeau, dans un article intitulé "Catégorisation des plantes et des entités étiologiques chez les Yanesha (piémont amazonien du Pérou)." (Bulletin de l'Institut français d'études andines, 2012, n°41 (2), pp. 241-281) rapporte un mythe étiologique qui concerne l'anthurium :


Dans le cas des Divinités et des ancêtres, leur transformation en être au corps de plante (puechor) est, soit consécutive à la mort du corps humain de l’ancêtre ou de la divinité, soit issue d’une de leurs productions corporelles (comme le lait ou le sang) tombée au sol, et le reste de leur corps prend alors une autre apparence, telle celle d’oiseau et autres animaux, ou encore d’étoile. L’apparition d’une plante a toujours lieu à la suite d’évènements généralement dramatiques (trahisons, dangers imminents) ou de découvertes fortuites, et est toujours présentée comme délibérée, intentionnelle ou motivée par un but spécifique, celui d’aider les Yanesha dans la construction et le maintien d’un état de bonne santé.

Selon les données recueillies, et les dires de Richard Smith, il existe plusieurs grandes familles de divinités, qui se positionnent les unes par rapport aux autres selon certains niveaux hiérarchiques. Toutes ces familles sont ordonnées selon le même schéma généalogique, avec le niveau le plus élevé dénommé Yato’ (Notre Grand-Père) qui se trouve au rang hiérarchique supérieur. C’est, par exemple, le rang où se positionne Yato’ Yos, Notre Grand-Père Yato’ Yos, Yato’ Yemats, Notre Grand-Père Tabac, ou encore Yato’ Ramuesh, Notre Grand-Père Ramuesh. Au rang intermédiaire dans chaque grande famille se trouvent Yompor (Notre Père) et Yachor (Notre Mère). En descendant ensuite l’arbre généalogique, Yemona’sheñ (Notre Frère) et Yo’äh (Notre sœur) occupent le rang inférieur de l’arbre généalogique (Smith, 1977). Il existe donc des personnages mythiques qui peuvent être considérés comme des divinités de rang supérieur (Yato’ Yos et ses envoyés, Yosoper et ses envoyés), et des divinités se situant plus bas dans la généalogie, considérées comme étant de rang inférieur.

Il est possible de positionner certaines des Divinités et les plantes qui en sont issues le long de cet arbre de parenté. C’est ainsi qu’au rang intermédiaire, le lait de Santosaprecoya, fille de Notre Grand-Père Yato’ Yos, va donner naissance à une plante, pomocpar (Anthurium croatii Madison) :


« […] Avant de rejoindre son père, Yato’ Yos, dans le ciel, elle fit tomber des gouttes de lait de son sein, et déclara : " Avant de m’en aller, je voudrais vous laisser un présent. Où tombera une goutte de lait poussera une plante. Sa tige pourra vous servir pour soigner les infections » expliqua Pomoc." […] ».

[...]

A priori, les plantes, telles qu’elles apparaissent aujourd’hui, sont toutes constituées d’un corps physique, puechor, et d’un yecamquëæ, principe vital individualisé, qui peut interagir avec celui des humains. Cette interaction se fait grâce au remède, qui est à son tour l’état transformé d’une plante.

Les Divinités de rang intermédiaire et ancêtres de hiérarchie sociale supérieure ont pour base de transformation une partie de leur corps ou une production corporelle. Que cette production corporelle soit urine, sang ou lait, le remède pouvant être préparé avec la plante est en tout point semblable à son origine ontologique.

La plante pomocpar (Anthurium croatii Madison), par exemple, est l’état transformé d’une goutte de lait d’une Divinité tombée au sol. La racine de cette plante préparée en décoction donne un remède « blanc crémeux semblable à du lait en poudre mélangé à de l’eau ». [...]

Ainsi, pour les plantes issues des productions corporelles des ancêtres de rang social supérieur ou de Divinité de rang intermédiaire, la théorie des semblables s’utilise en associant les caractéristiques du remède préparé à celles de la sécrétion originelle. Le remède peut donc être considéré comme une production d’un organe du corps actuel de la plante, et la préparation du remède comme une nouvelle transformation permettant de recréer la fonction physiologique ontologique.

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