Acionna, la déesse de l'Essonne
- Anne
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Identification :
Auguste Allmer, auteur de Les dieux de la Gaule. I. - Dieux de la Gaule celtique (suite : Inscriptions 1057 à 1064). (In : Revue épigraphique du Midi de la France, tome 3, N°75, 1894. pp. 309-314) fait état de l'inscription trouvée près d'Orléans :
ACIONNA
Province Lyonnaise (Civitas des Carnutes ; Autricum, Cenabum — Chartres, Orléans).
Bloc quadrangulaire trouvé en 1823 à la Fontaine-de-l’Etuvée, près Orléans (Loiret). — Orléans, au musée.
Aug(ustae) Acionnae sacrum, Capillus, Illiomari fillius), porticum cum suis ornamentis, v(otum) s(olvit) t(ibens) m{erito).
Orelli, 1955.
« A la déesse Auguste Acionna, Capillus, fils d’Illiomarus, consacre ce portique son vœu avec ses ornements, avec reconnaissance en accomplissement de son vœu. »
La déesse est certainement une source divinisée, et son nom Acionna est le nom antique remplacé par celui de Fontaine-de-l’Etuvée. Cette dénomination moderne semble indiquer une eau thermale ; si l’Etuvée a jamais eu cette propriété, elle l'a, paraît-il, entièrement perdue : mais il y a peut-être lieu de rappeler ici les constatations faites par M. le docteur Mollière, de Lyon, dans un Mémoire sur le mode de captage et l'aménagement des sources thermales de la Gaule romaine (Revue du Lyonnais, 1894, p. 90), que des reste d'hypocaustes se retrouvent même près de sources froides, ce qui indique, remarque-t-il, qu'on les faisait chauffer pour les transformer artificiellement en eaux thermales.
Le nom celtique du père du dévot, la bonne forme des lettres constatée par l'abbé Greppo (Eaux thermales, p. 265), la simplicité de la rédaction ne permettent pas de descendre à une basse époque.
En même temps que l'inscription, ont été découverts des vestiges de constructions romaines, entre autres un grand bassin quadrangulaire et un canal y aboutissant.
Acionna, comme nom de cours d'eau, est à rapprocher d'Axona et Axuenna, qui était le nom de la rivière d'Aisne.
Capillus, nom latin, Illiomarus, nom celtique, connu aussi sous la forme Ibliomarus.
Jean-François Croz, dans un article intitulé "Quelques réflexions sur une statuette de divinité assise, découverte au Clos de l’Étuvée à Orléans". (In : Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2018, 2020. pp. 287-300) poursuit l'étude du site orléanais :
Le site : La statuette présentée ici a été découverte au cours de la campagne de fouilles préventives menée en 2007-2008 par l’équipe de Franck Verneau au Clos de l’Étuvée à Orléans, au nord-ouest de la ville, à la limite de la commune de Fleury-les-Aubrais1 . Mais ce site avait attiré l’attention depuis longtemps, en raison d’une source, connue dès l’époque médiévale. Cette source se tarit et fut comblée au xviiie siècle. Le philanthrope Benoist-Latour décida en 1822 de la désobstruer afin d’alimenter les fontaines publiques d’Orléans. L’ingénieur départemental Jean-Baptiste Jollois, membre de l’expédition d’Égypte, président de notre société en 1833, auteur de précieuses gravures des thermes de Cluny, procéda à trois sondages ; ces derniers révélèrent les structures d’un puisard charpenté, mais surtout une stèle portant une dédicace à la nymphe Acionna, mentionnant la construction d’un portique avec ses ornements, ce qui fit supposer l’existence d’un sanctuaire. Les fouilles postérieures ont permis d’établir son existence et de lui assigner une datation plus précise ; le site fut occupé dès le néolithique et la Tène, mais ce n’est que vers le milieu du 1er siècle qu’une activité cultuelle apparaît, sous forme d’un vaste enclos fossoyé, qui a livré des ex-voto et des monnaies gauloises, souvent « sacrifiées ». Entre 20 et 50 de notre ère se dessine un premier état du sanctuaire gallo-romain, structuré par une cella à galerie, dont le plan se retrouve dans toute la Gaule romaine, faisant face à un bassin oblong, destiné au captage et à la décantation des eaux de la source. Ce dispositif est complété pendant le IIe siècle, en particulier par l’ajout d’un édicule, abritant la fosse 2372, datable du ive siècle de notre ère, où fut trouvée la statuette, ainsi que d’un aqueduc. Aucune modification substantielle n’intervient pendant le IIIe siècle, mais l’activité cultuelle se poursuit de façon sporadique, par des offrandes de monnaies par exemple. Suit, dès la fin du IIIe siècle, une période de déclin relatif, dont témoignent plusieurs fosses de dépôt. Les périodes suivantes sont marquées par une destruction puis une réoccupation du site comme nécropole entre le VIIe et le XVIIIe siècle, puis par une mise en culture plus rationalisée (plantation de vignes) à la période moderne, jusque dans les années 1960.
[...]
C’est pourquoi il faut nous interroger sur son rôle [le rôle de la statuette] dans l’activité religieuse du sanctuaire. Son identification se fonde naturellement sur la découverte par J.-B. Jollois, en août 1823, de la stèle d’Acionna, dont notre consœur Monique Dondin-Payre a donné une excellente analyse annexée au rapport de fouilles. Une comparaison méticuleuse avec les repères pris par Jollois a amené l’équipe de Fr. Verneau à localiser la trouvaille dans l’exèdre à l’est de la cour à portique. Cette dédicace est unique, si on excepte deux fragments d’inscription découverts en 1885-1886 dans les fondations du rempart ouest d’Orléans, où seules les lettres ONN sont réellement lisibles. Acionna, reliée au vocable celtique qui désigne un fleuve ou une rivière, est clairement associée à la source, même s’il n’y a pas de lien avéré avec la rivière Exonna, l’Essonne actuelle. Qu’elle ait fait l’objet d’un culte dans le sanctuaire n’est pas douteux : l’inscription évoque clairement l’acte d’évergésie libre par lequel le pérégrin Capillus, fils d’Illiomarus, s’acquitte d’un vœu à Acionna, dont le qualificatif augusta la rattache aux hommages rendus au princeps. Nymphe ou déesse, elle n’a en tout cas laissé aucune iconographie qui puisse la rapprocher de notre statuette ; tous les commentateurs expriment leur scepticisme sur ce point. Une pièce aussi petite ne conviendrait guère à un sanctuaire relativement imposant. On ajoutera que les statues qui représentent clairement des divinités des sources, comme celles des nymphées de sanctuaires de Septeuil (Yvelines) ou Genainville (Val-d’Oise), sont représentées très différemment, souvent couchées et pourvues d’un attribut significatif, comme un vase verseur. La statuette pourrait-elle faire partie des ornamenta dont parle la dédicace ? Ce serait une affirmation hasardeuse, en l’absence de preuves plus solides. Mais Monique Dondin-Payre avait insisté sur la banalité et la polysémie de ce terme, qui peut désigner une pièce sculptée, à condition qu’elle soit intégrée à l’ensemble ; nous avons vu que les fouilleurs admettaient cette hypothèse.
Reste la possibilité, évoquée par D. Canny d’un culte distinct de celui d’Acionna, surtout si, comme elle le suggère, la statuette a toujours été abritée dans l’édicule, distinct du noyau historique du sanctuaire.
Ce culte pourrait-il être un culte guérisseur ? La présence dans le sanctuaire d’ex-voto en tôle de bronze, portant des yeux, des visages ou des organes internes, a souvent fait attribuer à la source des pouvoirs thérapeutiques; mais les textes qui décrivent cette source ne mentionnent aucune vertu curative. Les fouilles ont considérablement relativisé le lien entre la source, c’est-à -dire Acionna, et ces ex-voto. Inversement, comme l’ont montré les travaux de John Scheid, leur présence dans un sanctuaire n’implique pas celle d’une source.
Dans ces conditions, et si « tout dieu est susceptible d’apporter une aide, y compris dans le domaine de la santé », notre divinité ne pourrait-elle être la destinatrice de ces ex-voto, sans lien nécessaire avec le culte principal ? Ce ne serait pas absurde : Henri Lavagne a montré que des sanctuaires de source peuvent abriter des divinités curatrices. De tels ex-voto ont également été retrouvés dans le sanctuaire du Mont-Berny, d’où provient une statuette de déesse de l’abondance étudiée par H. Chew. Malheureusement, le dépôt des ex-voto orléanais est ici fort antérieur aux grandes modifications du IIe siècle, et aucun fait ne relie clairement notre statuette à un tel culte. Il faut donc chercher ailleurs. Pourtant la présence d’une statuette que nous pouvons rattacher aux cultes locaux de la fertilité peut s’expliquer d’autres façons encore, qui ne font pas nécessairement appel à une association avec Acionna : la fouille a montré que le site avait développé dès le IIe siècle avant n. è. une activité agricole et artisanale qui justifierait pleinement un tel culte avant la sanctuarisation du lieu.
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Symbolisme :
Henri Gaidoz, dans son Esquisse de la religion des Gaulois : avec un appendice sur le dieu Encina. (Sandoz et Fischbacher Éditeurs, 1879) établit un lien entre Acionna et les eaux sacrées :
Le culte des fontaines, qui était bien puissant puisqu'il s'est conservé jusqu'à nos jours, a laissé peu d'inscriptions parce qu'il était plus humble ; il semble pourtant que des divinités comme la DEA CLUTONDA et la DEA ACIONNA étaient des sources sacrées.
Noémie Beck, dans sa thèse intitulée Goddesses in Celtic Religion Cult and Mythology: A Comparative Study of Ancient Ireland, Britain and Gaul (Université Lumière Lyon 2 - University College of Dublin, 2009) assimile clairement Acionna à l'Essonne, sans pouvoir affirmer que ses eaux étaient guérisseuses :
Selon Jean-Baptiste Jollois, la stèle doit dater du Ier siècle après J.-C.1910 Les deux tenons* situés de part et d'autre de la pierre indiquent que la stèle était accrochée ou encastrée dans un mur.1911 Il était courant, à l'époque gallo-romaine, d'accrocher des pierres ou des plaques de bronze gravées sur le mur d'un temple ou d'un puits afin de rendre hommage à une divinité. Cette inscription mentionne que le dédicataire a fait construire un portique en reconnaissance de l'accomplissement d'un vœu. Le portique faisait peut-être partie d'un édifice religieux érigé en l'honneur d'Acionna, mais aucune donnée archéologique ne permet d'attester l'existence d'un tel monument dans la région. Le dédicataire Capillius porte un nom romain, mais n'est pas citoyen romain, puisqu'il porte un nom unique. Quant à son père, il porte un nom gaulois : Illiomarus, composé de illio- (?) et marus, « grand » - également connu sous la forme Ibliomarus. Le fait que le Celte Illiomarus ait choisi un nom latin pour son fils reflète son désir de se romaniser. En rendant hommage à une déesse celtique, Capillius montre cependant son attachement à ses racines et à ses cultes indigènes.
La « Fontaine l'Etuvée », communément appelée « de Lestuvée », « de l'Estuif » ou « de l'Estuivée », du vieux français etui(f) et de l'anglais stew, signifiant « aquarium », alimentait en eau tous les établissements thermaux et piscines d'Orléans jusqu'au XVIIIe siècle, lorsqu'elle s'est asséchée, probablement après avoir été délibérément obstruée. En 1823, Jollois décida de fouiller la source, car ses eaux abondantes pouvaient être exploitées pour alimenter le réseau de fontaines publiques d'Orléans. Comme la source de l'Etuvée était le résultat des pluies tombant sur le plateau densément boisé de Fleury, il est très probable que la source était abondante dans l'Antiquité - les forêts sont la principale cause de la formation des fontaines. Les premières fouilles mirent au jour un grand bassin quadrilatéral, un petit conduit exploitant la source et un puits de 3,5 m de profondeur, construit avec des morceaux de bois, où de nombreux vestiges romains furent découverts, tels que des fragments de tuiles et de poterie, une urne cinéraire, des bols et des plats en argile, une petite hache en silex, un crochet en bronze et la pierre gravée dédiée à Acionna. De 1971 à 1989, les fouilles ont repris et deux bassins carrés, dont l'un était entouré d'un mur, ont été découverts.
Le nom d'Acionna est connu grâce à deux autres fragments retrouvés dans la réutilisation du mur romain de la ville de Cenabum (Orléans) et dans un ancien mur situé à l'angle des rues de l'Écrevisse et des Hôtelleries. Les deux fragments étant très endommagés, leur reconstitution est incertaine. Le premier se lit comme suit : [Aug. Aci]onn(a)e [ … e]t Epade[textorigi . . . ], « Sacré à Auguste et à Acionna […] et Epadetextorix (?) ». La conjonction de coordination et indique que l'inscription a été offerte par deux dédicataires. Léon Dumuys a reconstitué le nom du deuxième dédicataire comme étant Epađetextorix, en se basant sur une inscription provenant de Néris-les-Bains (Allier) qui mentionne ce nom. Delamarre propose de le décomposer en *Epađ-atexto-rigi, avec epađ similaire à epo-, « cheval », atexto, peut-être « biens » et rigi, « roi », c'est-à -dire « le roi qui possède des chevaux (?) ». Quant à Robert Mowat, il suggère de traduire son nom par « seigneur protecteur des chevaux », avec epo- « cheval » et actetorix « chef protecteur ». Comme Epađetextorix porte un nom unique, il est un pèlerin celtique. Le deuxième fragment est dédié de manière incertaine à la déesse : [Acionna]e sacrum, « Sacré à Acionna (?) ».
En ce qui concerne le nom d'Acionna, il est indéniablement celtique, mais sa signification reste obscure. Selon Delamarre, il est basé sur une racine aci-, dont la signification est inconnue. Olmsted avance qu'il pourrait provenir d'une racine celtique acio- signifiant « eau », dérivée de l'IE *akuio-, mais Delamarre et Lambert ne mentionnent pas ce terme. Même si cette étymologie est douteuse, il semble clair qu'Acionna est une déesse associée à l'eau, car il est possible d'établir un lien entre son nom et plusieurs noms de rivières coulant près d'Orléans. L'Essonne, qui prend sa source au nord de la forêt d'Orléans et se jette dans la Seine à Corbeil-Essonne (Essonne), s'appelait Exona ou Axonia au VIe siècle et Essiona en 1113. Une autre rivière appelée l'Esse ou ruisseau de l'Esse, qui prend sa source dans la forêt d'Orléans et se jette dans la Bionne, pourrait également être liée au nom de la déesse Acionna. Enfin, l'Aisne, qui prend sa source à Sommainse (Meuse) et rejoint l'Oise à Compiègne (Oise), s'appelait Axona au Ier siècle avant J.-C., Axuenna au IIIe siècle, Axina en 650 et Axna en 824.
Ces différentes découvertes montrent que la fontaine de L'Etuvée était vénérée à l'époque gallo-romaine et qu'elle était présidée par la déesse celtique Acionna. Il est impossible de déterminer si les eaux du puits étaient réputées pour leurs propriétés médicinales et si Acionna était vénérée comme guérisseuse, car aucun ex-voto anatomique attestant d'un tel culte n'a été trouvé sur le site. L'expression V.S.L.M. n'implique pas non plus l'accomplissement d'un vœu de guérison. De plus, les eaux n'ont aujourd'hui aucune vertu minérale ou thermale. Acionna est probablement mieux comprise comme une déesse locale de l'eau, car les trois inscriptions ont été trouvées à Orléans et dans ses environs, et son nom a survécu dans deux rivières qui prennent leur source dans la forêt d'Orléans : l'Essonne et l'Esse. Le fait que son nom puisse être associé à la rivière Aisne, située au nord-est de Paris, pourrait néanmoins indiquer un culte plus large. Acionna étant honorée par des dédicataires d'origine celtique, tels que Capillius, fils d'Illiomarus, et Epađetextorix, son culte était préromain. Cela montre également que les traditions, les croyances et les divinités gauloises sont restées vivantes dans l'esprit des gens pendant un certain temps après la conquête romaine.
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Marie-Odile Charles-Laforge et al. (ed.) auteur d'un ouvrage intitulé Les religions dans le monde romain : Cultes locaux et dieux romains en Gaule de la fin de la République au IIIe siècle après J.-C : persistance ou interprétation ?. (Artois Presses Université, 2019) établit un lien entre deux déesses de l'Orléanais :
Divinités féminines : A la différence des divinités masculines, les déesses représentées que l'on rencontre dans les sanctuaires sont rarement des divinités du panthéon classique et dans les dédicaces même Minerve est peu invoquée. Quelques divinités féminines à théonyme celtique / topique ont été reconnues dans des lieux de culte du centre de la Gaule. Prenons l'exemple de Segeta et d'Acionna dans le Loiret, qui sont dans l'environnement d'un lieu de culte comprenant fanum et aménagements divers : la première est connue par une inscription trouvée à Sceaux-du-Gâtinais (station nommée dans la carte de Peutinger Aquae Segetae), chez les Sénons, où un fanum au sommet d'une longue esplanade bordée de boutiques et locaux divers a été reconnu par photo aérienne. Dans un bassin aménagé à l'extrémité opposée de l'esplanade, a été mise au jour une plaque de marbre circulaire, dédiée à Segeta par Marius Priscinus dont la fille a pris soin de s'acquitter de son vœu. Ces aménagements appartiennent sans doute à une phase postérieure à la construction du fanum (non exploré) qui jouxte le théâtre ; dans le bassin également, il faut signaler une série d'ex-voto anatomiques en bronze figurant des parties du corps (et un en argent), objets de type romain. Comme l'est l'ex-voto oculaire, publié tout récemment, qui provient d'un sanctuaire voisin, à Pannes, un vœu acquitté également par une citoyenne romaine.
Acionna, elle, est honorée sur une pierre inscrite au sein d'un dispositif de canalisations associées à une source et à un bassin découvert anciennement à la Fontaine de l'Etuvée à Orléans, au nord de l'agglomération antique (son nom est lié à celui d'un cours d'eau, duquel est dérivé l'Essonne ; dans cette inscription, Capillus lui dédie un portique et nous pouvons mettre en relation cette trouvaille avec le sanctuaire découvert récemment sur ce site par Franck Verneau. Là aussi a été recueillie une petite série d'ex-voto en bronze, tôles quadrangulaires figurant des visages, qui pourraient dater du 1er siècle. Leur forme rappelle les plaquettes rencontrées en Italie. Dans la cour, bordée d'un portique face au fanum, la statue d'une déesse-mère recueillie dans une fosse creusée à l'intérieur d'un édicule, appartient là encore à une iconographie « indigène » qui prédomine pour les divinités féminines. Elles sont présentes dans plusieurs sanctuaires.
Isabelle Fauquet, dans un article intitulé "Fait religieux et pratiques cultuelles en Gaule romaine. Que révèlent les témoignages archéologiques ?. "(In : Les nouvelles de l'archéologie, 2020, no 160, pp. 20-25) propose une assimilation locale d'Acionna à la Déesse-mère :
Certains dieux connus par une seule occurrence sont interprétés comme des divinités civiques ; est-ce vraiment envisageable ? Et, s’ils sont rattachés à une cité, par quels dévots le sont-ils ? Les dédicaces sont hélas peu loquaces et souvent trouvées hors contexte. Les divinités romaines féminines, moins courantes à l’exception de Minerve, apparaissent davantage comme des théonymes inspirés d’un lieu pour donner un nom à l’ancienne déesse mère – à la manière d’Acionna à Orléans (Loiret) : le sanctuaire récemment fouillé au Clos de l’Étuvée, près de l’endroit où a été trouvée l’inscription dédiée à la déesse, était peut-être le sien (Verneau 2014).
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Assimilation à l'Essonne :
Selon le Siarce (Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Rivières et du Cycle de l’Eau) :
L’Essonne prend sa source dans le département du Loiret sur le plateau du Gâtinais, sur la commune de Neuville-sur-Essonne. Elle naît de la confluence de l’Œuf et de la Rimarde. La rivière traverse ensuite 3 départements sur 98 kilomètres : le Loiret, l’Essonne et la Seine-et-Marne. Sur le secteur du Malesherbois, elle constitue la limite départementale avec la Seine-et-Marne.
Les affluents de l’Essonne quant à eux, drainent les parcelles agricoles des plateaux, reçoivent les eaux pluviales des secteurs urbanisés ou encore peuvent être alimentés par des puits artésiens utilisés pour les cressonnières. Ils viennent ensuite se jeter dans la rivière Essonne ou dans des marais annexes. Certains correspondent à des vallées sèches, ou qui étaient alimentées à l’origine par des sources ou mares aujourd’hui taries.
Sur le site de France Bleu on peut lire la précision suivante :
La Source de L’Œuf, se trouve tout près du château de Chamerolles. C’est  la vraie source de l’Essonne : Œuf est une abréviation du mot Essonne sur les cartes anciennes.
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