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La Sangsue

Dernière mise à jour : 6 mai


Pour tout savoir (ou presque) sur la biologie des sangsues, visionnez ce documentaire proposé par Canal-U.


Étymologie :


  • SANGSUE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. xiie s. sansue « ver annélide » (Gloss. Tours, 328 ds T.-L.) ; 2. déb. xive s. sensüe « personne avide » (Chastie Musart, éd. A. Jubinal ds Œuvres de Rutebeuf, t. 2, p. 481) ; 3. 1625 technol. (Inondation du Faux-bourg S. Marcel ds Variétés hist., t. 2, p. 228). Du lat. sanguisuga, comp. à partir du lat. sanguis « sang » et sugere « sucer » et qui s'est substitué, à l'époque de Pline, à hirudo (ce dernier n'ayant laissé des traces qu'en a. prov.).


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion sur les signification symboliques de ce ver.


Autres noms : Hirudo medicinalis - Sangsue médicinale - Sangsue médicinale - Sangsue officinale -

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


SANGSUE. C'est un préjugé très répandu que l'emploi de la sangsue a d'autant plus d'efficacité, que cet animal, en nous débarrassant de notre mauvais sang, ne se gorge jamais de celui que nous avons de bon. Quelques-uns disent aussi que la sangsue peut servir de baromètre, c'est-à-dire que, durant le beau temps, elles élèvent leur tête au-dessus de la surface de l'eau, tandis qu'elles se tiennent repliées au fond du vase qui les contient, lorsque le temps est brumeux ou pluvieux ; mais le docteur Vi el a repoussé cette opinion : « Renfermez, dit il, « un grand nombre de sangsues dans des bocaux d'égale grandeur, contenant la même eau, et exposés ensemble à l'air libre. On ne voit jamais à la même heure, quelque temps qu'il fasse, les sangsues suivre une marche semblable et relative à l'état de l'atmosphère. Dans des bocaux, elles s'agitent à la surface, au milieu, au fond ; les unes calmes, les autres agitées ; celles-ci adhérentes, celles-là entassées, d'autres éparses ; quelques-unes fixées par la partie postérieure aux parois du bocal, se balançant le reste du corps par des mouvements presque réguliers. »

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Symbolisme :


Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :


"Selon une tradition du Bengale, après la tortue et le crabe, la sangsue, troisième démiurge, est dépêchée par le Dieu suprême soleil, époux de la Lune, pour ramener la terre du fond de l'océan. Elle serait de ces nombreux animaux géophores ou cosmophores, qui symbolisent les éléments primordiaux dont est composé l'univers."

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Bien connues pour sucer le « mauvais sang », il faut savoir - et là nous entrons dans le domaine de la magie - que c'est mortes que les sangsues présentent le plus d'efficacité curative, surtout lorsqu'elles sont administrées en friture ou en poudre (Nivernais). Selon une recette de Touraine, on peut guérir du mal de dents en appliquant une sangsue sur le petit orteil du côté opposé à la dent douloureuse.

Pour attraper des sangsues, il faut, disait-on dans les Landes, marcher pieds nus dans un marais en récitant : « Sangsue, fais le tour de la lagune, de la lagune à la cheville du pied, tant que tu pourras sucer ».

Dans la région de Namur, la pluie ne doit pas tarder lorsque « les sangsues se tiennent à fleur d'eau ». Un peu moins connue que la grenouille météorologique, une sangsue conservée dans un bocal annonce les changements de temps :


si la sangsue reste au fond de son bocal : tempête prochaine ;

si elle est roulée en spirale : beau temps ;

si elle se recroqueville en hiver : gelée ;

si elle monte à la surface : pluie ;

si elle se colle à l'ouverture : neige ;

si elle s'agite sans cesse : vent fort ;

si elle se tient hors de l'eau et remue violemment : orage.


Ces différents comportements peuvent en partie s'expliquer par les variations de la pression atmosphérique et celles de la concentration de l'eau en oxygène dissous : « La basse pression augmente sa proportion près de la surface, la haute pression la ramène vers le fond ».

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Symbolisme celtique :


Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 2014),


"La sangsue a deux cœurs, deux ventouses, une à chaque extrémité, trois mâchoires, cinq paires d'yeux, elle n'a pas de cerveau centralisé mais trente-deux cerveaux, elle respire directement par la peau.

On peut trouver des sangsues mesurant jusqu'à 20 centimètres et pouvant peser jusqu'à 30 grammes.

La sangsue est attirée par le mouvement (les vibrations de l'eau) et la chaleur corporelle de sa proie, ainsi que par le dioxyde de carbone que celle-ci émet par sa respiration.

La sangsue est hermaphrodite, elle est dotée des organes de reproduction mâle et femelle. Et pourtant, l'autofécondation et impossible : les sangsues doivent s'accoupler pour se reproduire.

Aujourd'hui encore on élève des sangsues à des fins médicales, pour ses propriétés anticoagulantes, anti-inflammatoires et vasodilatatrices, notamment pour rétablir la circulation veineuse suite à des opérations chirurgicales.


Applications chamaniques celtiques de jadis : Les Celtes avaient une grande connaissance des animaux et de leurs vertus, dont celles qui n'étaient pas immédiatement apparentes et visibles. Celles-ci leur étaient notamment transmises par les esprits durant des voyages chamaniques. C'est donc aussi par ce biais qu'ils ont découvert ses vertus curatives sur le sang. Ils n'étaient pas les seuls : les Grecs, les Romains, les Chinois, les Égyptiens utilisaient également la sangsue en médecine.

Les Celtes sollicitaient la sangsue pour tous les problèmes liés au sang : pour le drainer là où le retour veineux n'était pas fluide, parfois suite à des blessures ou des amputations. Et pour guérir toutes sortes de maladies qui pouvaient affecter le sang : virus, taux excessif de cholestérol, diabète, carences diverses, empoisonnements, etc. Il était très courant qu'un chaman, un guérisseur percevant une telle maladie chez un individu venu le consulter demandait à l'esprit de la sangsue d'entamer un travail de guérison. Ensuite, une fois le processus déclenché par l'intermédiaire du chaman, la personne elle-même prenait le relais. Elle stimulait ce processus d'auto-guérison par sa pratique quotidienne avec l'esprit de la sangsue, et ce le temps nécessaire.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui encore, l'esprit de la sangsue est un précieux auxiliaire.

Un praticien chamanique qui suit la tradition celtique peut tout à fait avoir accès aux anciens outils et rituels et les appliquer pour lui-même. Car combiner un travail chamanique personnel avec un traitement médical a un impact bien plus efficace, bénéfique, puisque l'un renforce l'autre. De tout temps, les hommes, partout dans le monde, ont associé soin physique ou psychique avec le travail énergétique et spirituel. En Occident, aujourd'hui, nous sommes simplement en train de redécouvrir cette approche globale de la guérison.

Toute personne affectée d'un problème sanguin peut donc prendre en charge, activement, cet aspect énergétique et spirituel de son mieux-être par un travail chamanique régulier avec l'esprit de la sangsue. Et aujourd'hui, avec des problèmes comme le diabète ou le cholestérol touchant de plus en plus de monde, nous pourrions être nombreux à bénéficier de la contribution de l'esprit de la sangsue. Chaque personne découvrira un accompagnement unique, car les esprits nous connaissent mieux que nous-même et leurs soins, conseils et enseignements sont toujours taillés sur mesure pour chacun d'entre nous.


Mot-clef : La médecine du sang."

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Symbolisme astrologique :


Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :


Les Vers correspondent au signe du Taureau. Le Taureau est un signe de Terre, Fixe. Un Taureau cherche généralement à se sentir bien où il est, à profiter des biens matériels à sa portée. Il y a chez lui une forte sensualité tournée vers la paix et la douceur de vivre. Son sens pratique, sa décontraction et sa patience lui permettent d’occuper le terrain de ses désirs afin qu’ils deviennent réalité. Traditionnellement, le Taureau sait manipuler la matière afin qu’elle devienne sa richesse et sa joie. Il est terre-à-terre et obstiné, possessif, matérialiste. Une fois ses besoins personnels satisfaits, il rumine paisiblement ses acquis. Il ne regarde pas plus loin, et rien ne le fait changer de cap. Mais si l’on vient à lui retirer ce dont il jouit, il laisse exploser une colère indomptable et ravageuse.

Dans le monde animal, les Vers sont les meilleurs candidats pour transcrire fidèlement le symbolisme du signe du Taureau :

Apparus au tout début de l’Ère Primaire, les Vers font partie des premiers animaux encore existants à s’être détachés du règne végétal. Après les Éponges et les Cnidaires, ils ont inauguré un nouveau type d’organisation anatomique d’une grande simplicité. Celui-ci a été repris par toutes les espèces animales apparues après eux: La symétrie bilatérale. Composé de deux parties symétriques, le Ver présente un corps flexible, long, reliant la bouche et la queue. Comme un tube digestif qui aurait acquis la capacité de se déplacer pour aller chercher la nourriture, au lieu d’attendre qu’elle passe à portée.

On retrouve bien là les caractéristiques classiques du signe du Taureau, axées sur l’importance de la matière, du sol, de la fertilité, et aux valeurs nourricières.


Les Vers, des êtres essentiels : Le Ver est donc un modèle redoutablement efficace. Sa morphologie basique lui a permis de coloniser tous les environnements terrestres et aquatiques. Charles Darwin a été le premier à réhabiliter le Ver de terre. Il a découvert son rôle essentiel dans l’enrichissement, l’entretien et la conservation des sols, structure de base de la vie. Le Ver est ainsi le véritable propriétaire de la terre. Le mode de vie du Ver est un tel succès que bon nombre d’animaux plus évolués sont revenus par la suite à la simplicité de son anatomie : La Limace, les Serpents, la Cécilie…  

Parmi les Vers il existe cependant une grande variété de formes et de stratégies évolutives :

Si le Ver de Terre est le modèle typique du genre, le Némerte s’en distingue par sa capacité de propulsion. La Néréide, qui ressemble au Mille-pattes donne au Ver une plus grande agilité, tout comme le Ver de Feu qui est quant à lui beaucoup plus flamboyant. Le Cestode a trouvé le moyen de se faire protéger par un hôte, et la Sangsue s’infiltre discrètement chez son amphitryon. Autre variante, l’Arénicole fabrique elle-même sa protection. L’Eunice a développé l’envergure d’être un prédateur redoutable, tandis que l’Hermelle, le Tubifex et le Riftia ont choisi la vie en communauté, dans des milieux divers, pour faire bloc face à l’adversité.


La Sangsue ou les plaisirs interdits : La Sangsue est un Animal Astral Ver. Elle cherche tout simplement à se sentir bien où elle est, à profiter des biens matériels à sa portée. Sa volonté est tournée vers la paix, la joie et la douceur de vivre. Son bonheur est facilement atteint car il est fait de choses qu’elle trouve dans son environnement. Son sens pratique, sa décontraction et sa patience à toute épreuve lui permettent d’occuper massivement le terrain de ses désirs afin qu’ils deviennent réalité. L’important pour elle est de s’implanter dans un espace de consommation personnelle. Une fois qu’elle a trouvé la bonne orientation à prendre, rien ni personne ne peut plus le faire changer de voie. La Sangsue reste toute sa vie sur le sillon des décisions essentielles prises dans sa jeunesse. Elle a horreur du changement, et ne prête aucune attention à l’agitation extérieure tant que ses besoins vitaux sont satisfaits.

Cependant sa sensibilité turbulente est à l’opposé de sa volonté. Réfractaire et méfiante, subtile, encline au doute, à la critique acerbe, la Sangsue a besoin de chercher la raison des choses par ses propres moyens. Elle aime le mystère, l’ambiguïté et apprécie de frôler le danger pour se dépasser. Elle a une nature anxieuse, un fond secret et torturé, un esprit d’expérimentation, un goût pour les expériences extrêmes voire morbides. Sa soif de connaissance ne connaît aucune limite, ce qui peut effrayer son entourage. Pour autant, elle a des sentiments profonds, un attachement dévoué à une personne ou une cause, une grande sensibilité aux questions de sexualité, ainsi qu’une part passionnée et ombrageuse plus ou moins dormante.


Les caractéristiques de la Sangsue : Très simple et terre à terre, la Sangsue cherche à posséder et consommer ce qui peut la transformer. Il y a en elle un besoin d’expériences enivrantes: L’aphrodisiaque, l’alcool, la drogue, le sang… Sa bouche est le terrain de jeu de ses expérimentations les plus insolites. Tout ce qui est interdit et qu’elle peut savourer dans l’ombre l’attire. Elle a un puissant appétit sexuel, un goût pour les transes, qui lui permet de mordre dans des fruits interdits, dangereux, ou tabous. « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » voilà la devise de la Sangsue. Cette personnalité n’a pas froid aux yeux et ne recule devant aucun désir.

Pour assouvir ses passions, la Sangsue a besoin d’un partenaire. Elle lui promet des expériences enivrantes, étonnantes, des aventures à rebondissements et une grande fluidité de mouvements. Dans ces expérimentations, elle considère l’autre comme un bien de consommation personnelle, détenu, et dont elle profite en toute décontraction. L’autre est là pour produire du dépassement, de l’adrénaline, mais il n’est pas là pour lui-même. C’est que la Sangsue ne manque ni de réalisme ni de caractère. Mais elle sait faire oublier l’aspect le plus trivial ou le plus lucratif de sa volonté, en le parant de motivations merveilleuses, insensées, magiques, qui font disparaitre son désir profond derrière des extases passagères.

Plutôt fidèle et conservatrice la Sangsue désire suivre jusqu’au bout, coûte que coûte, le chemin incertain qu’elle a choisi d’entreprendre. Si elle peut faire peur, la Sangsue n’est ni dangereuse, ni toxique. Elle a même certaines vertus cachées. C’est une alliée de l’ombre indéfectible. Elle n’est dangereuse que si on se sépare d’elle brutalement. C’est à ce moment seulement qu’elle est susceptible de déverser son venin dans la plaie charnelle que son pacte de sang a ouverte. Il faut donc la traiter avec précaution et en connaissance de cause.


Les pouvoirs de la Sangsue : Dotée d’un esprit étonnement élastique et flexible, la Sangsue est capable de toutes les contorsions pour parvenir à ses fins. Elle présente un tempérament brut de décoffrage, une opiniâtreté bien ancrée. Sa sensibilité insidieuse réveille la placidité de sa volonté en la rendant mordante et redoutable. Elle a un puissant appétit pour toutes sortes de plaisirs et de sensualités, ainsi qu’un goût pour les expériences hors norme et concrètes.

Le natif de la Sangsue aura tout intérêt à s’orienter vers une activité simple et basique qui exalte son goût pour les expériences extrêmes. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il y recherchera « d’arrache-pied » la « vérité qui tue », et parviendra à une profonde connaissance de l’autre, ainsi qu’à l’extase d’instants interdits.


Ex : Charles Trénet, Jean-Marie Bigard, Mark Zuckerberg [Soleil Taureau / Lune Scorpion]

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Littérature :


53. Les sangsues


En a-t-on fait sauter des ponts

Fourbi des dieux

Vanné des vents

Mangé des pierres

Tout ça pour devenir

Un peu d'eau noire où s'accouplent les sangsues

Dont la médecine

Ne recommande plus l'usage.


Jean Rousselot, "Les sangsues" in Où puisse encore tomber la pluie : 1978-1980, Éditions Belfond, 1982.

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Dans Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) Nicole Viloteau croque sur le vif des portraits animaliers insolites :


Sensuelles sangsues

JUNGLE dense. Région de Bingle Bay. Je m'offre à travers le fouillis végétal inextricable un passage épique, à la force des bras, des genoux et du sac à dos tenu ventralement pour me protéger des rideaux de lianes à épines en crémaillère... Dans une étroite ravine profondément encaissée avancent des sangsues grises : assoiffées, plissées en accordéon, elles ondulent sur la litière comme des chenilles arpenteuses. Elles se dirigent droit sur moi... Voilà de l'« aspirine » gratuite distillée au compte-gouttes par ces ventouses ambulantes lorsqu'elles vous pompent quelques milligrammes de sang frais !


Il y a plein d'empreintes de bêtes sauvages creusant le sol forestier marécageux par endroits : empreintes de wallabies, de sangliers, de casoars... Temps gris, maussade. Une grosse crotte de serpent toute fraîche exhibe son gluant contenu vert foncé (grenouilles incomplètement digérées) et ses boulettes de plâtre correspondant aux urines solidifiées. Wa-a-wa-boub-poubb ! Un glapissement mélancolique retentit en haut d'une arbre à tronc lisse et gris et au feuillage en couronne : c'est le chant territorial d'un pigeon woopoo, à plumage chocolat et vert étincelant. Wa-a-wa-boub-poubb ! Le soleil, crevant les nuages de pluie, l'éclaire soudain d'un fin pinceau de lumière oblique. Magique !


Je longe à présent la rive broussailleuse de la Cedar River, en quête de splendeurs rampantes ou ailées... J'apprécie mes grandes bottes d'équitation en caoutchouc qui me protègent de la végétation hostile et des bêtes venimeuses en tout genre. Des brindilles sombres se contorsionnent bizarrement devant moi, à quelques mètres dans l'obscurité du couvert végétal...


Deux belles sangsues d'environ trois centimètres de long, d'une épaisseur d'un millimètre et demi avancent, dansent, « boitillent » sur les feuilles pourries de la litière... Éloignées l'une de l'autre de quelques mètres, elles se retrouvent face à face, s'enlacent avec grâce, se font des gratouillis, du bouche à bouche de quelques secondes, puis se séparent brusquement. L'une descend la pente forestière sur la gauche, l'autre arpente le terrain détrempé sur la droite...


Curieusement, ni l'une ni l'autre

ne se sont intéressées à moi.

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