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Dindes et dindons



Étymologie :


  • DINDE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1600 [éd.] « femelle du dindon » (O. de Serres, V, III, p. 365 ds Gdf. Compl.) ; 1752 fig. et fam. en parlant d'une femme niaise une grande dinde (Trév. Suppl.). Issu des syntagmes poulle d'Inde (désignant très probablement la dinde ds Rabelais, Gargantua, éd. 1542, Marty-Laveaux, XXXVII, p. 140), cocq, poulle, poullet d'Inde « dindon, dinde, dindonneau » (Id., Quart Livre, éd. 1552, R. Marichal, LX, p. 240 ; cf. 1560 Bruyerin Champier, De re cibaria, p. 831 ds Sain. Lang. Rab. t. 1, p. 29 : venere in Gallias, annos ab hinc paucos, aves quaedam externae quas Gallinas Indicas appellant), termes servant primitivement à désigner la pintade (1380 poulle d'Ynde ds Comptes de l'Hôtel des Rois de France aux XIVes. et XVes., éd. M. L. Douët d'Arcq, p. 109 ; 1508 poule dainde (Comptes de Gaillon, p. 329 ds IGLF), 1385 geline d'Inde, 1465 coq d'Inde (ds FEW t. 4, p. 639b), lat. médiév. gallina de India (xiiie s. Fréd. II, De Arte venandi d'apr. FEW, loc. cit, 639a), Inde désignant l'Abyssinie où la pintade vivait à l'état sauvage. Lorsque les Espagnols, ayant conquis le Mexique (1er quart xvie s.), introduisirent le dindon en Europe et en France, les termes coq, poule d'Inde servirent à désigner cet oiseau).


  • DINDON, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1605 [éd.] d'Indon « dindonneau » (O. de Serres, Théâtre d'Agric., V, 3 ds Hug.) ; 1668 « dindon adulte » (La Fontaine, Fables, éd. H. Régnier, IV, 16, 8) ; 2. 1793, 15 déc. fam. « homme vaniteux et stupide donc facile à berner » la conspiration des dindons (C. Desmoulins, Le Vieux Cordelier, p. 85). Dér. de dinde* ; suff. -on*. O. de Serres désignait les dindons par le mot d'Indart (op. cit., V, 3 ds Hug.).


Lire également les définitions de dinde et dindon.

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Symbolisme :


La dinde voit son nom attribué au 15e jour du mois de brumaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français, généralement chaque 5 novembre du calendrier grégorien.

 

Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; Édition revue et corrigée, Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :


Le dindon est un "symbole double, de puissance virile et de fécondité maternelle, chez les Indiens d'Amérique du Nord. Lorsqu'il gonfle son cou, le dindon évoque l'érection phallique ; d'autre part, ce serait, de tous les volatiles, le plus prolifique."

 

Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), la colombe répond aux caractéristiques suivantes :

Points clés : Bienfaits partagés et moisson.

Cycle de puissance : Automne.


Le dindon est parfois surnommé l'« aigle de la terre », notamment par les Amérindiens. Il est associé de longue date à la spiritualité et à la vénération de la terre mère. C'est un symbole de toutes les bénédictions et bienfaits que renferme la terre, mais aussi de la capacité à les utiliser de manière optimale. Le dindon peut vivre jusqu'à douze ans. Douze est un nombre signifiant puisque la terre tourne autour du soleil en douze mois, ce qui manifeste un lien entre le dindon et le cycle vitaliste de la terre. Ceux qui ont le dindon ou la dinde pour totem peuvent s'attendre à une année de moisson.

Les dindons sont des oiseaux originaires du continent américain (1). Ils étaient même élevés par les Aztèques et les Mayas. Presque toutes les parties du dindon ont leur utilité. On consommait leur chair et leurs œufs. Leurs plumes servaient à la décoration. Et même leurs os permettaient de faire des flûtes ou des sifflets. Chez les Amérindiens, les dindons et les dindes sont l'objet d'un mythologie complexe. Le dindon a aidé à créer le monde en montrant aux humains comment cultiver le maïs et repousser les esprits malfaisants comme les chouettes. Certains récits rapportent comment des sorciers indiens se transformaient en dindons pour aller rôder dans d'autres villages.

Le dindon fait partie de la famille des poules et les caractéristiques de ces dernières vont donc devoir être étudiées par ceux qui ont le dindon pour totem. Certains croient que le nom anglais de cet oiseau, turkey, vient du mot hébreu pour paon, tukki (2).

Le dindon sauvage est l'un des oiseaux les plus capables d'adaptation. S'il a été jadis menacé, il s'est redéveloppé avec force dans la Nature. Sa principale menace est la perte de son habitat. S'il peut s'adapter à la plupart des environnements, sa préférence va aux terres boisées.

Le régime alimentaire du dindon est varié, mais il peut manger jusqu'à une livre de glands par jour. Les noisettes et les glands ont souvent été associés à la sagesse cachée et à de nouveaux germes. Les animaux et les oiseaux qui s'en nourrissent annoncent souvent l'arrivée prochaine d'une nouvelle nourriture - sous la forme d'une nouvelle sagesse et/ou d'une quelconque sorte de croissance. Le dindon est aussi connu pour ses bols dans les réserves de nourriture des écureuils.

Le mâle a des appendices rouge vif charnus sous la gorge, les caroncules, et une étrange excroissance érectile à l'avant du front. Quand elle est dégonflée, elle pendille le long de son bec comme une antenne flasque. Mais elle peut donc se dresser, notamment lorsque deux mâles se défient. Cette excroissance est très symbolique. Elle est liée à la vieille idée du troisième œil, la vision intérieure souvent associée à l'hypophyse dans des philosophies traditionnelles. Le chakra du front ou troisième œil est le centre de la plus haute vision et on en fait souvent le siège des énergies féminines en chacun de nous. Cela reflète encore une fois les liens du dindon et de la dinde avec la terre mère et toutes les énergies et potentialités féminines.

Le mâle s'occupe généralement de plusieurs dindes. Dans les faits, la femelle s'allonge devant son élu pour attirer son attention. Les dindes utilisaient parfois un nid commun pour pondre leurs différents œufs. Cela sous-tend une nouvelle fois le concept d'un partage des bienfaits, à l'instar de leur manière de se protéger les uns les autres.

Beaucoup pensent que les dindons ne peuvent voler, mais c'est faux. Le dindon est capable de décollages rapides et de voler jusqu'à une vitesse de 75km/h sur de courtes distances. Il peut aussi très bien courir sur ses pattes robustes. Et la nuit, les dindons se perchent dans les arbres pour se mettre en sécurité, en se pressant les uns contre les autres. Ils changent chaque nuit de perchoir. Les dindons trouvent leur force dans le nombre, ce qui, une nouvelle fois, manifeste l'énergie du partage et du collectif.


Note : 1) : A leur arrivée en Europe, on les appelait « coq d'Inde » (pour le mâle) et « poule d'Inde » (pour la femelle), ce qui s'est contracté en un simple « dinde » (N. d. T.).

2) : Le nom scientifique du dindon sauvage, gallopavo, fait à la fois référence au coq (gallus) et au paon (pavo).

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Chez les Indiens d'Amérique du Nord, le dindon, le plus prolifique de toutes les volailles, est à la fois symbole de fécondité et de virilité : « Lorsqu'il gonfle son cou, [il] évoque l'érection phallique ».

En France même, on croit que pour remédier à son impuissance et renforcer sa virilité, un homme doit regarder un ou trois dindons gonfler le cou à trois reprises.

Dans le sud de la Bretagne, on prétend se débarrasser d'un hoquet en répétant neuf fois de suite à ce volatile : « Plus rouge que toi ! », affirmation qui, paraît-il, le fait entrer dans une fureur noire, de même que si on le traite de « jésuite ». En Hainaut, le dindon est réputé détester la couleur rouge : « Sa vue seule suffit [à] l'irriter [profondément]».

Rêver de dindons annonce la folie d'un proche. Si les dindons cherchent à s'abriter, la pluie ne saurait tarder (Provence), de même que « s'ils se rassemblent et se perchent ou glougloutent en grand vacarme ».

Quant aux dindes, réputées pour leur bêtise - d'où l'expression « petite dinde » pour qualifier une femme stupide -, il ne faut jamais les compter, au risque d'attirer l'infortune et de les faire toutes périr. Dans le Gâtinais, lors de la couvaison des oeufs de dinde, pour n'obtenir que des mâles, on dansait dans les champs, le dimanche des Brandons, autour d'un feu en chantant « tous coqs, tous coqs » tandis que dans le Gers, faire sortir les dindons le premier dimanche après leur naissance garantit qu'ils ne mourront pas. Dans la tradition américaine, si, lorsqu'on se rend dans une maison, une dinde glougloute, c'est qu'on y sera le bienvenu.

Selon une légende arabe, Mahomet, ayant attendu une dinde lors d'un dîner qu'on lui servit, maudit ce volatile.

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Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) nous propose la notice suivante :


A force de la nommer poule des Indes, puis poule d'Inde elle a fini par être appelée dinde, tout simplement. C'est évidemment la femelle du dindon, oiseau gallinacé de la même espèce que le coq et la poule, donc, originaire non pas des Indes, mais d'Amérique du Nord. La dinde est très prolifique, puisqu'elle pond jusqu'à 5 ou 6 œufs de suite, et que sa couvée peut atteindre jusqu'à 25 œufs. Pourvue d'un caractère farouche, elle défend ses petits avec fougue et hargne. Son plumage est cuivré, mais plein de reflets métalliques verdâtres et roussâtres.

Elle fut un symbole de fécondité pour les Indiens d'Amérique du Nord, tandis que le dindon était un symbole de virilité. Ces croyances ont subsisté en Europe après que son espèce y fut introduite au XVIe siècle. Toutefois, son mauvais caractère, son attitude défensive et agressive lui ont valu très vite une mauvaise réputation, d'autant qu'il y a quelque chose d'imposant et de présomptueux dans son allure qui ne la rend pas très sympathique. De ce fait, une femme orgueilleuse et manquant d'intelligence fut familièrement désignée comme une dinde. Enfin, "être le dindon de la farce", c'est-à-dire être dupé, est une expression populaire qui est née du succès de la pièce de Georges Feydeau, Le Dindon, créée en 1896.

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Selon Les Cartes médecine, Découvrir son animal-totem (traduction française 2010) de Jamie Sams et David Carson,


"Dans bien des tribus autochtones, le Dindon était considéré comme l’Aigle du don ou l’Aigle du Sud. Plusieurs tribus vivaient selon la philosophie du don et du dépouillement. Exposée en termes simples, cette philosophie reconnaît de façon profonde et constante la valeur du sacrifice chez soi et chez les autres. Les gens de la société moderne, qui ont plus que ce qu’il faut pour satisfaire leurs besoins, auraient intérêt à étudier cette volaille qui se sacrifie pour que nous puissions vivre. La mort du Dindon nous permet de vivre. Rendons hommage au Dindon.


Les spectateurs peu habitués au potlatch, ou cérémonie du don, sont souvent mystifiés par ce qui s’y passe. Un membre de la tribu peut fort bien s’y dépouiller de tous ses biens et finir par se passer de tout afin d’aider son Peuple. Dans la vie quotidienne des villes, on nous enseigne à acquérir des biens et à rivaliser avec les autres. C’est celui qui a accumulé le plus de jouets qui gagne. Dans certaines autres cultures, personne ne gagne, à moins que tous aient de quoi satisfaire leurs besoins. Quand quelqu’un exige plus que sa part, on le considère comme égoïste ou idiot, ou les deux. Dans ces sociétés, on respecte les pauvres, les vieillards, les faibles. La personne qui donne le plus ou celle qui porte les fardeaux de son peuple est aussi celle que l’on respecte le plus. La médecine du Dindon est celle de bien des saints et de bien des mystiques. Si vous avez cette médecine, vous êtes en droit de vous réjouir car vous avez de multiples vertus. Vous avez transcendé votre bien personnel et vous agissez pour le bien commun. Cela ne provient pas d’un moralisme suffisant ni d’une culpabilité religieuse mais bien de la connaissance profonde que toute vie est sacrée. Voilà ce qui pousse le Dindon à aider et à soutenir. Il sait que le Grand Esprit habite en chaque personne et en chaque être. Il reconnaît que ce que l’on fait aux autres, on en bénéficie aussi soi-même.

La médecine du Dindon repose sur un sens juste de l’ego, sur l’éveil. Aimer les autres comme soi-même et nourrir son prochain sont des messages communs à tous les véritables enseignements spirituels. Selon la place où le Dindon se présente dans l’agencement de vos cartes, vous recevez un don : spirituel, matériel, voire même intellectuel. Ce don peut être petit ou grand, mais jamais insignifiant. Félicitations. Vous venez peut-être de gagner à la loterie, ou vous allez bientôt admirer un magnifique coucher de soleil ou encore sentir le parfum suave d’une fleur. D’un autre côté, il se peut que vous sentiez augmenter en vous « l’esprit du don gratuit » ; vous avez le désir et le goût de partager avec les autres


A l’envers : Il y a plusieurs significations possibles quand on tire le Dindon à l’envers. Avalez-vous gloutonnement tout ce qui se présente, de peur d’en manquer ? Gardez-vous chichement tout ce que vous avez sans donner un seul sou à quiconque en a besoin ? Il se peut bien que le Séraphin ou le Harpagon qui se cache en vous ait pris l’habitude de vivre en avare. Sinon, examinez la possibilité que vous ayez peur de dépenser de l’argent en ce moment. Un autre message possible du Dindon en sens contraire : vous croyez que le monde vous « doit » quelque chose et que vous n’avez nullement besoin de recycler l’énergie. Vous ne vous sentez pas responsable de rien sauf de votre compte en banque. Dans tous ces messages du Dindon en sens contraire, il est clair que la générosité de l’esprit en prend un coup. Il peut s’agir de générosité envers vous ou envers les autres. Rappelez-vous qu’il faut donner sans attendre en retour, sinon c’est de la manipulation. Donnez sans regret et d’un cœur joyeux, sans quoi le don perd son sens et sa valeur.


Mot-clef : don et dépouillement."

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Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015), dans le cercle des animaux, le Dindon (Waglesk'sun) fait partie, au même titre que l'Aigle, le Faucon, le Porc-épic, le Papillon, le Cerf, l'Antilope, le Puma et le Lynx, des Animaux qui se situent à l'Est, du côté du Grand-Père Soleil, de la couleur Jaune, de l'élément Feu et du Spirituel.


Mots-clés : "(en négatif) : Naïveté

(en positif) : Don de Grand-Père Soleil - Éveil - Amour.


Son plumage peut être brun à reflets métalliques ou blanc. Son corps et ses pattes sont plus allongés que Dindon fermier.

Waglek'sun peut voler sur de courtes distances et même se percher dans les arbres. au sol, il mange des végétaux, graines, noix, baies, petits reptiles.

Monsieur a plusieurs épouses. Si chacune a son nid, elles peuvent utiliser le même. Huit à quinze œufs sont couvés une lune par la femelle qui élève les poussins. Les couples se défont après la nidification.

Il n'est pas rare de voir déambuler cet animal attachant, en famille, dans les Grandes Plaines américaines.

Au Mexique, il était déjà domestiqué lorsque les Espagnols vinrent.

Il se dit qu'il est niais, facile à duper. Serait-ce parce qu'il se laisse plumer ? La chair de Dindon est si prisée.

Gonflant ses ailes lorsqu'il est amoureux, ou pour se défendre contre les agressions, Waglesk'sun se lie au Tourbillon. Quand il fait la roue il ne pose pas, il est Grand-Père Soleil incarné.

Ses plumes font de superbes éventails ainsi que des "soleils de danse".

Il est éveil et amour d'autrui."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Dinde est définie par les caractéristiques suivantes :


Traits : La Dinde symbolise le sacrifice, l'abondance et la prospérité. Elle est connectée au sacrifice de soi pour assurer la prospérité des récoltes et l'abondance de la nature. Pour vous, cela veut dire qu'en travaillant durement, et par votre sacrifice personnel, vous allez récolter les fruits de votre labeur. La dinde vous rappelle l'importance de se relier à l'énergie de la terre, d'avoir du respect pour elle et de l'honorer.


Talents : Abondance ; Éveil ; Bénédictions ; Communauté ; Connexion à la terre ; Coopération ; fertilité ; Générosité ; Récoltes ; But supérieur ; Sens pratique ; Fierté ; Prospérité ; Renouveau ; Sacrifice ; Satisfaction ; Partage ; Esprit ; Compréhension ; Virilité.


Défis : Agressif ; Arrogant ; Trop sûr de soi ; Vanité.


Élément : Terre.


Couleurs primaires : Noir ; Brun ; Blanc ; Rouge et Bleu dans le cou.


Apparitions : Lorsque la dinde apparaît, cela veut dire que vous êtes sur le point de recueillir des récompenses d'une sorte ou d'une autre. Cela peut être une augmentation de salaire à votre travail, l'aboutissement d'un projet dont les autres saluent la réussite, ou de parvenir à l'objectif que vous cherchez à atteindre. La dinde ne concerne pas seulement une rétribution monétaire pour les bonnes choses que vous faites, mais aussi des gratifications tant intellectuelles que spirituelles. Elle est connectée à la terre et aux dons des récoltes. Si vous aimez jardiner, la dinde vous assure d'avoir une pleine moisson de nourriture. Si vous avez une entreprise, vous entrez dans une période où vous allez accroître les ventes. La dinde indique que vous donnez à partir du cœur et que vous faites l'impossible pour aider les autres. Elle est connectée au plan spirituel et à la connaissance que toutes les existences sont connectées et sacrées. Vous donnez et travaillez avec les autres, non pas à cause du sentiment que vous allez recevoir en retour, mais parce que vous ressentez que c'est la chose à faire pour vous sur votre chemin spirituel. La dinde signifie aussi que vous devez faire honneur aux cadeaux que vous recevez des autres, qu'il s'agisse d'un soutien affectif ou d'un accompagnement dans votre éveil spirituel. Sur le plan spirituel, elle indique que vous avez dépassé la tendance à faire les choses pour vous-même et que vous êtes passé à une fréquence supérieure où vous accueillez l'unité et tournez vos efforts vers l'universel. Sur ce plan-là, la dinde vous apporte un sentiment de contentement et de satisfaction, car vous vivez en harmonie avec tout ce qui est.


Aide : Vous avez besoin de renforcer le sentiment d'être en communauté et vous voulez vivre l'abondance dans votre existence. En hiver, les dindes se rassemblent en groupes de mâles ou bien de femelles. Lorsque vient la saison de la reproduction, elles se mélangent à nouveau. Ce sens de la communauté peut vous aider à travailler en grands et petits groupes. La dinde n'a pas de compagnon pour la vie. en fait, elle vit en totale promiscuité. Elle vous incite donc à observer votre comportement sexuel. Si vous souhaitez améliorer votre autodéfense, demandez à la dinde de vous guider : lorsqu'elle se sent menacée, elle va vous pourchasser ou voler vers vous (même si vous n'êtes pas vraiment un danger) pour vous attaquer avec les ergots de ses pattes arrière et vous piquer avec son bec. Ce qui veut dire que tout type de self-defense ayant recours aux pieds et aux mains pour se protéger vous sera bénéfique. Cela veut dire aussi que votre attitude envers les autres peut être trop défensive et que vous avez besoin de la nuancer. La dinde est en relation avec le troisième œil, et elle peut vous aider à voir la vie avec un sentiment d'intégrité, de hautes valeurs morales et le respect de soi.


Fréquence : L'énergie de la dinde bouge lentement, presque comme si elle était aux aguets, mais souvent elle va très vite sans prévenir. Elle se faufile autour de vous, chaude et intense. Elle peut aussi sembler froide, détachée et distante. Sa sonorité ressemble à une avalanche de plumes qui s'ébouriffent sur un rythme tranchant et rapide.


Imaginez...

Vous êtes envoyé par le refuge local en mission de sauvetage pour venir en aide à des animaux. Vous entrez dans la grange d'une propriété et vous êtes surpris d'y découvrir plusieurs dindes à l'intérieur. Cela vous prend un petit moment, mais vous réussissez à les rassembler et à les mettre en cage pour les amener au refuge. Il n'en reste qu'une : c'est une jeune dinde, terrorisée, dans un coin d'un des box. Vous vous avancez tranquillement et vous lui expliquez que vous ne cherchez qu'à l'aider à trouver un nouveau lieu de vie où elle aura plein de nourriture. Cela prend une bonne vingtaine de minutes pour faire la connexion de vos fréquences, mais la petite finit par se calmer suffisamment pour que vous puissiez l'attraper.

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Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Éditions Le Dauphin blanc, 2019) Aigle bleu nous transmet la médecine du Dindon sauvage :


Voici un autre animal qui est associé au Sud. Certaines nations l'appellent même l'« aigle du Sud ».

Il représente la médecine la plus spirituelle et la plus importante qui sot pour les peuples autochtones d'Amérique du Nord : celle du don.

Le dindon est un oiseau qui vole très peu et qui est assez dodu. C'est l'un des plus gros oiseaux d'Amérique pouvant atteindre parfois quatorze kilos (trente livres). C'était un mets de choix pour les grandes occasions, et on l'associait à la générosité par la facilité de sa récolte, son grand nombre et l'abondance de sa chair. De là est venue la coutume de faire cuire une dinde lors des célébrations de Thanksgiving aux États-Unis. C'était à l'origine une tradition des Premières Nations pour célébrer et honorer l'abondance de la nature.

Les Premières Nations d'Amérique du Nord ont une médecine spéciale qui s'appelle la « cérémonie du don ». Un membre de la tribu peut avec joie donner tout ce qu'il ou elle possède pour aider son peuple. eux qui savent montrer une telle abnégation et un tel esprit du partage sont parmi les plus respectés des communautés. Ainsi, le dindon sauvage, c'est la médecine des saints et des mystiques aux innombrables vertus. Ils ont transcendé l'attachement à l'ego et agissent dans l'intérêt des autres. Ils savent que toute vie est sacrée et que le Grand Esprit réside en toute chose.

Nourrir le peuple, donner aux autres, c'est le message de toutes les spiritualités véritables. Apprendre à donner et à partager sans attachement aux biens matériels ou à l'ego est l'une des plus grandes médecines qui soient, et c'est pourquoi nous disons parfois que le dindon sauvage est l'aigle du Sud.

Heureux ceux qui ont ce totem, car en nourrissant les autres et en donnant aux autres, c'est eux-mêmes qu'ils nourrissent et c'est à eux-mêmes qu'ils donnent. En effet, rien n'est séparé, tout est lié, et en donnant, on ouvre la porte pour recevoir. Vous remarquerez que els gens les plus égoïstes sont souvent les plus malheureux, et ceux qui travaillent pour aider sincèrement les autres ont souvent le sourire aux lèvres malgré la misère et l'indigence des gens autour d'eux.

L'homme qui a la médecine du dindon sauvage est assez spectaculaire dans son comportement et même dans son apparence. Il ne passe pas inaperçu et sa grande générosité s'accompagne d'une prestance qui en fait un philanthrope de grand talent. Il excelle dans les œuvres de charité, particulièrement dans les collectes de fonds et les activités publiques de promotion d'une cause. Sa prestance ne vient pas de l'orgueil, mais simplement de ses qualités altruistes qui se manifestent visiblement autour de lui dans sa manière d'être et de s'habiller. C'est un merveilleux père de famille.

La femme dindon sauvage est beaucoup plus discrète, mais son activité et d'autant plus efficace et empreinte de compassion. Elle excelle dans les soins, comme thérapeute infirmière ou médecin, et peut fonder une famille nombreuse qu'elle saura gérer à la perfection , sans jamais se fatiguer ou s'énerver.

Faites appel à la médecine du dindon sauvage pour connaître les joies et la satisfaction d'aider les autres ou pour vous libérer de l'attachement aux biens matériels et reconnaître les vraies valeurs : la sagesse, les amis et le famille. Ayez également recours à cette médecine pour apprendre à rendre grâce, car l'expression de la gratitude par le don, les offrandes et les prières produit dans l'être qui l'exprime une grande joie qui est souvent garante d'une bonne santé !

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Symbolisme alimentaire :


Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :


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Littérature :


Dans ses Histoires naturelles (1874), Jules Renard brosse des portraits étonnants des animaux que nous connaissons bien :

Dindes

I

Elle se pavane au milieu de la cour, comme si elle vivait sous l'Ancien Régime. Les autres volailles ne font que manger toujours, n'importe quoi. Elle, entre ses repas réguliers, ne se préoccupe que d'avoir bel air. Toutes ses plumes sont empesées et les pointes de ses ailes raient le sol, comme pour tracer la route qu'elle suit : c'est là qu'elle s'avance et non ailleurs. Elle se rengorge tant qu'elle ne voit jamais ses pattes. Elle ne doute de personne, et, dès que je m'approche, elle s'imagine que je veux lui rendre mes hommages. Déjà elle glougloute d'orgueil. - Noble dinde, lui dis-je, si vous étiez une oie, j'écrirais votre éloge, comme le fit Buffon, avec une de vos plumes. Mais vous n'êtes qu'une dinde... J'ai dû la vexer, car le sang monte à sa tête. Des grappes de colère lui pendent au bec. Elle a une crise de rouge. Elle fait claquer d'un coup sec l'éventail de sa queue et cette vieille chipie me tourne le dos.

II

Sur la route, voici encore le pensionnat des dindes.

Chaque jour, quelque temps qu'il fasse, elles se promènent.

Elles ne craignent ni la pluie, personne ne se retrousse mieux qu'une dinde, ni le soleil, une dinde ne sort jamais sans son ombrelle.

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Marie-Aude Plante auteure de La femme rudérale suivi d'une réflexion sur le carnet littéraire. (Thèse de doctorat. University of Ottawa (Canada), 2006) évoque le dindon sauvage :


[...] Ces dernières années, des biologistes ont réintroduit le dindon sauvage - espèce indigène du Nouveau Continent - dans nos forêts. En feuilletant l'énorme brique de W. Earl Godfrey, Les Oiseaux du Canada, j'ai appris que la date approximative de sa domestication complète, donc de son extermination en tant qu'espèce sauvage, se situait aux alentours de 1902. J'ai eu la chance d'en apercevoir un spécimen samedi dernier. Nous bavardions devant la maison quand une ombre mouvante qui passait devant le chenil piqua ma curiosité. J'ai d'abord cru que c'était le petit chien que nous gardions pour la fin de semaine puis, en examinant plus attentivement la silhouette, son long cou ainsi que sa démarche étrange, je me suis rendue compte que c’était un oiseau, énorme, éléphantesque. Excitée par ma découverte, je me suis exclamée d'admiration tout en pointant du doigt le volatile, ce qui a eu la fâcheuse conséquence de réveiller les instincts prédateurs de Bacchus et Maya, qui se sont immédiatement lancés à sa poursuite. Le dindon s'est tout d'abord enfui à la course en passant derrière la grange, puis quelques coups d'ailes lui ont permis de semer ses poursuivants. Pendant ce temps, nous avions rappelé à l'ordre nos deux chasseurs qui revenaient vers nous, pantois et déçus. Je les observe depuis quelques jours : ils sont constamment à l'affût ; ils guettent le prochain dindon qui s'aventurera sur leur territoire.

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Nicole Viloteau, autrice de Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) croque sur le vif des instants de nature précieux :


Le ramdam des Latham


Parc national de Lakefield. Jam Tin Creek, rivière saumâtre se jetant dans la North Kennedy River. Le folklore matinal de la brousse australienne reprend ses droits ! Alors que depuis l'aube j'explore méthodiquement les rives en surplomb de cette large rivière profondément encaissée, je vois débouler, à fond de train, deux dindons sauvages ! Plus précisément des talégalles de Latham. Un mâle, en train de « courser » une femelle pour lui faire le grand jeu ! Œil lubrique, tête chauve couleur framboise, jabot flasque et collier bouton d'or, plumage de satin noir, large queue déployée en éventail lorsqu'il déclare sa flamme...


En me voyant obstruer malgré moi sa trajectoire de fuite. La malheureuse dinde panique, glousse de terreur et s'envole ! Lourdement. Comme une poule de basse-cour aux ailes éjointées. Quant à son « galant prétendant », il s'est replié discrètement sous l'épais couvert végétal. Cette situation un rien burlesque me fait oublier ma prospection harassante sur des kilomètres de bush desséché. J'adore ces scènes de la vie sauvage. beaucoup sont incongrues, drôles ou tragiques.


Re-dindon ! Il est à la recherche de sa « belle » plutôt récalcitrante ! C'était sûrement ce loustic en rut que j'entendais trottiner tout à l'heure dans l'obscurité du sous-bois. Je n'arrivais pas à le localiser parmi les fouillis de broussailles. J'espérais découvrir un gros varan, l'un de mes reptiles préférés. En détaillant la silhouette noire du mâle talégalle, que vois-je se profiler derrière lui, en contrebas de la rivière ? Un énorme crocodile marin, en train de se prélasser au soleil ! Sans doute pour digérer ou se débarrasser des brochettes de sangsues invariablement agglutinées autour du cloaque et dans l'entrecuisse, là où la peau est plus fine à percer.

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