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Le Bonnet du Fou

  • Photo du rédacteur: Anne
    Anne
  • il y a 8 heures
  • 6 min de lecture


Étymologie :


ÉTYMOL. ET HIST. − A.− 1. Mil. xiies. « étoffe servant à faire des coiffes » (Charroi de Nîmes, éd. D. Mc Millan, 1046 : Un chapel ot de bonet en sa teste) − 1435, Est. de S.-J. de Jer., Arch. H.-Gar., fo19adans Gdf. ; 1184 boneta « coiffure » dans un texte lat. (Geoffroi de Vigeois, Chron., I, 74 dans DG) ; 1401 bonnet (Argenterie de la reine, 9e Cpte d'Hemon Raguier, fo10 vo dans Gay) ; spéc. a) 1534 symbole d'une profession, d'une catégorie (Rabelais, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, chap. 44, t. 1, p. 163) ; 1611 prendre le bonnet (Cotgr.) ; p. ext. 1623 gros bonnet (Recueil gén. des Caquets de l'accouchée, 2e journée, Paris, p. 65) ; b) fin xviiie s. bonnet phrygien (cité sans réf. par Brunot t. 9, p. 625) ; 1838 (Ac. Compl. 1842) ; 2. 1459 mettre la main au bonnet « saluer » (Lettre de rémission dans Reg. 190 dans Du Cange) ; 1545 (faire quelque chose) soubs son bonnet (J. Bouchet, Ep. mor., VIII dans Gdf. Compl.) ; 1558 [éd. 1561] avoir la teste pres du bonnet (B. Desper., Nouv. recreat., p. 18, ibid.) ; 1623 jeter son bonnet par dessus les moulins (Ch. Sorel, Francion, 289 dans IGLF Litt.) ; 1640 C'est bonnet blanc blanc bonnet (Oudin Curiositez) ; 1654 opiner du bonnet (Scarron, 90 dans Richardson, p. 26). B.− P. anal. de forme a) 1678 fortif. bonnet à Prestre (Guillet, Les Arts de l'Homme d'Épée, Paris) ; b) 1690 zool. (Fur.) ; c) 1751 technol. (Encyclop. t. 2). Orig. douteuse. Peut-être issu du lat. médiév. abonnis « bandeau servant de coiffure » (vies., Pactus legis salicae, éd. Eckhardt, t. 2, 2, p. 420 : obbonis, var. abonnis), d'orig. obsc. À la suite de Van Helten, Beiträge zur Geschichte der deutschen Sprache und Literatur, 25, 295, J. Brüch dans Die Neueren Sprachen, t. 32, p. 426 voit dans la forme obboinis (d'où p. dissimilation abonnis) un frq. obbunni composé de ob (corresp. au m. h. all. obe « en haut ») et de bundi « ce qui est lié » (all. binden « lier »), avec passage de -nd- à -nn-; *obbunni « ce qui est lié sur » correspondrait au m. h. all. gebünde « ouvrage fait de bandes, de rubans », d'où le sens « bandeau servant de coiffure » ; en effet, bien qu'attesté un peu postérieurement en fr., le sens premier du mot est « coiffe » (« tissu » n'étant qu'un sens dér.), comme le montre la glose du xie s. h[u]ba : bonitum (Gloss. lat.-all., extrait du ms Vatic. Reg. 1701, éd. Louis Duvau dans Mémoires Soc. ling. Paris, t. 6, 1885-1888, p. 365) ; l'hyp. de Van Helten est aussi reprise par Gam. Rom.2, I, p. 318.


Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1100 fol subst. et adj. « déraisonnable (d'une personne) » (Roland, éd. J. Bédier, 229, 1207) ; début xiie s. « id. (d'une chose) » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 925 : fole pöur) ; 2. 1580 (Montaigne, Essais, I, 36, éd. A. Thibaudet, p. 264 : (le) fol du Duc de Florence). II. 1275-80 jeux fol (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 6634 : et ros et fols et paonez ; ibid., 6647 et 6684 : fos) ; 1347 (Jean Ferron, trad. de la Moralisatio super ludum scaccorum de Jacques de Cessoles, ms. Dijon, BM 525, fo191 ds Romania t. 77, p. 56 : Des alphins et de leurs offices que aucuns appellent fols) ; 1611 fol (Cotgr.) ; 1613 fou (M. Régnier, Satire XIV, éd. J. Plattard, p. 128). I du lat. class. follis « soufflet pour le feu ; outre gonflée ; ballon ; bourse de cuir » qui a pris à basse époque en emploi adj. le sens de « idiot, sot » (v. TLL s.v., 1018, 12). II fou a remplacé l'a. fr. et m. fr. alfin, aufin (xie-xves. d'apr. FEW t. 19, p. 48a, s.v. fil), empr., prob. par l'intermédiaire de l'esp. alfil, à l'ar. al fil « l'éléphant », cette pièce ayant été à l'orig. représentée par un éléphant. Le nom de fou vient peut-être d'une comparaison de la position des pièces du jeu d'échec avec celle du fou de cour auprès du roi. (Cf. a. prov. fol, peu après 1276, Tenson de Peire et de Guilhem, vers 45 ds P. Meyer, Les derniers troubadours de la Provence ds Bibl. Éc. Chartes, 6esérie, t. 5, p. 297). V. Devic, Lok., no605, FEW, loc. cit.


Lire les définitions des noms bonnet et fou afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Conocybe filaris - Chapeau conique du fou - Conocybe ridé -

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Mycologie :


Connor McElroy, auteur d'un article intitulé "Panaeolus cinctulus : A “Poisonous” Species of Psilocybin Mushroom." (site Tripsitter A psychedelic pharmacopeia for the modern era, dernière mise à jour : 31 mai 2024) alerte sur la confusion possible entre le Panéole ceinturé et le Conocybe ridé :


Conocybe filaris : Conocybe filaris, communément appelé « le Bonnet du Fou », est un petit champignon brun qui pousse sur les matières organiques en décomposition dans les zones boisées et herbeuses. Il ressemble à Panaeolus cinctulus, mais se distingue par son anneau présent, son pied de couleur claire et ses lamelles crémeuses de couleur rouille.

Cette espèce est toxique et, si elle est consommée en grande quantité, elle peut provoquer de graves troubles gastriques, des nausées et des vomissements. Le danger de cette espèce réside dans son « effet retardé ». Souvent, une personne qui a consommé ces champignons semble se rétablir, mais elle fait ensuite une rechute avec des troubles digestifs et, dans les cas les plus graves, une insuffisance hépatique et/ou rénale.

Les cueilleurs doivent s'informer sur cette espèce si elle est présente dans leur région. Apprendre à identifier ses caractéristiques distinctives permettra de ne pas la confondre avec le Panaeolus cinctulus ou toute autre espèce comestible ou psychédélique d'apparence similaire.

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Symbolisme :


E. L. Siham, dans "Le pamphlet comme voie de la folie : le dire vrai et le dire insensé." (In : Cahiers d’Études sur la Représentation, 2025, no 9) fait un lien entre le fou et la liberté de parole :


Le pamphlétaire est connu surtout par son éthos d’agression dont le pouvoir est de radicalement dénoncer un système de pensée. Mais il se trouve parfois menacé ou arrêté par la censure. Pour se protéger et masquer son attaque, il recourt à quelques procédés, parmi lesquels se manifeste la figure du fou : « de tout temps, écrit Freud, ceux qui avaient quelque chose à dire sans danger, aimèrent à prendre l’habitude de se coiffer du bonnet du fou ». (1)

[...] Autrement dit, l’image du fou permet au pamphlétaire d’exploiter cette marge de parole et d’agression sans risques ou contraintes puisque tout semble permis au fou. Les opinions rudes, les attaques et l’agressivité trouvent leur voix dans le discours du fou.


Note : 1) Roland Jaccard, La Folie.1997, Ed. Que Sais-Je ?, p. 6.

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Arts visuels :


Le concept de Champidragons vient d'un challenge artistique imaginé par Chane, Sifhel, Svandendragon et Coliandre élaboré entre 2020 et 2021 sur les réseaux sociaux.


Le principe : durant le mois d'août, imaginer un design de dragon à partir d'une liste de 31 champignons.


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Emeline Ternisien alias sendafalbala a répondu avec brio à l'appel de ce challenge en choisissant le medium de l'aquarelle et en postant ses dessins sur Instagram :


Coucou vous !

Si vous croisez un conocybe filaris avec cet air là courrez !

Malgré son air imbécile, de vous, il ne fera qu'une bouchée !

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Et voici la version de Sifhel, disponible sur son site, malheureusement sans commentaire :


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Voici la version de l'artiste Topelune, visible sur le site Twoucan :


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#smaugust day #6,

The angry Conocybe Hydra !

Promp list #MushroomSmaugust by @Coliandre, @Sifhel1, @chane_art & @SvanDendragon for the

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