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  • Photo du rédacteurAnne

Le Chaga




Étymologie :


  • POLYPORE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1790 (J.-J. Paulet, Traité des champignons, I, 512 ds R. Ling. rom. t. 42, p. 452). Empr. au lat. sc. mod. polyporus « id. » 1729 (P. A. Micheli, Nova Plantarum Genera, 129 d'apr. NED Suppl. 2), formé de l'élém. gr. π ο λ υ-, de π ο λ υ ́ ς « nombreux » et du gr. π ο ́ ρ ο ς « pore, passage ».


Lire également la définition du nom polypore afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Inonotus obliquus - Inonote oblique - Polypore incrusté - Polypore oblique - Tchaga -




Propriétés médicinales :


Selon Christelle Francia, Françoise Fons, Patrick Poucheret et Sylvie Rapior, auteurs de l'article intitulé "Activités biologiques des champignons : Utilisations en médecine traditionnelle." (Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, 2007, 147 (4), pp. 77-88.), les qualités thérapeutiques de l'Inonotus obliquus sont les suivantes :

Usages traditionnels

Espèces Utilisées

Lieux géographiques

​Posologie, formes galéniques

Références

Anticancéreux

​Inonotus obliquus Tchaga ou Chaga

​Russie Sibérie

​Administré en infusion. Se trouve à la Pharmacopée russe depuis 1955 sous le nom de Befunginum. Utilisé comme anticancéreux.

​Roy (1977) Guérin et Réveillère (1987) Vaidya et Rabba (1993)

Anti-inflammatoire

​Inonotus obliquus Inonotus oblique Tchaga

​Russie

​Sous forme de liquide brun obtenu après extraction et filtration. Utilisé dans les gastrites chroniques.

​Vaidya et Rabba (1993)

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Photo prise dans les Vouillands le 27 décembre 2022.

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Marie Rampin, propose une synthèse des vertus thérapeutiques du Polypore oblique dans Champignons "médicinaux" : de l'usage traditionnel aux compléments alimentaires. (Thèse d'exercice en Pharmacie, Université Toulouse lll - Paul Sabatier, 2017, pp. 60-61) :


L’usage thérapeutique des champignons semble très ancien. En effet ceux-ci étaient déjà utilisés pour soigner au chalcolithique, période de la protohistoire comprise entre le néolithique et l’âge de bronze. Ötzi, l’homme des glaces, découvert en 1991 dans les Alpes italiennes nous en apporte la preuve. Ötzi, est un Homo sapiens sapiens vieux d’environ 5300 ans, mort à l’âge de 46 ans certainement des suites d’une attaque humaine. Son équipement a était relativement bien conservé par les glaces. Vêtements, armes, ainsi que divers autres objets ont été retrouvés. Dans ses bagages en écorces, les traces de trois champignons « médicinaux » différents ont été retrouvées : du polypore du bouleau (Piptoporus betulinus), de l’amadouvier (Fomes fomentarius) et du chaga (Inonotus obliquus) (Aquaron, 2005 et 2008). [...]


Le chaga quant à lui est reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques et anti-oxydantes. On ne sait pas quel usage Ötzi en faisait mais il est probable qu'il l'utilisé pour soigner certains de ses nombreux autres maux : tendinite, calculs biliaires, athérosclérose, maladie de Lyme retrouvés à l'autopsie (Aquaron, 2005 et 2008).


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Selon Narimane Fradji, autrice de Analyse transcriptomique de deux souches fongiques québécoises Inonotus obliquus et Armillaria sinapina. (Thèse de doctorat. Université du Québec à Trois-Rivières, 2019) :


Le chaga se trouve dans les forêts tempérées du subarctique d'Amérique du Nord et d'Eurasie. On le trouve notamment au Canada, au nord des États-Unis, au Kazakhstan, en Sibérie, en Ukraine, au Japon, en Corée du Sud, en Chine, ainsi qu'au nord et à l'est du continent européen (Géry et al. 2018a ; Mishra et al. 2013 ; Lee, Hwang, and Yun 2009). Ce champignon se distingue des autres en raison de sa forme de conque. Celle-ci est constituée de bois et de mycélium qui se forme sur le bouleau après infection, due à une croissance invasive du champignon (Glamoclija et al. 2015a). La littérature rapporte que les extraits de chaga ont souvent été utilisés en médecine traditionnelle notamment en Chine, en Corée, en Russie et dans les pays baltes en raison de leurs activités présumées antibactériennes, hépatoprotectrices, anti-inflammatoires, antitumorales et antioxydantes, ainsi que comme agent gastroprotecteur et hépatoprotecteur. Ces propriétés ont été confirmées par plusieurs récentes qui ont démontré le potentiel thérapeutique des molécules bioactives présentes dans Inonotus obliquus pour prévenir et guérir le cancer, les maladies cérébrales, vasculaires, etc. Il a été démontré que les extraits de chaga avaient un effet cytotoxique sur les cellules cancéreuses de la lignée PLP2 U251, ainsi que sur d'autres lignées cellulaires cancéreuses et qu'ils ont des effets inhibiteurs sur la prolifération des cellules cancéreuses du côlon. De plus, des études in vitro ont montré que les extraits de chaga étaient non-toxiques et surtout avaient des activités antivirales, antioxydantes, et anti-inflammatoires. Une mise en lumière de propriétés protectrices de type probiotiques dans la fraction mélanine de chaga in vitro a également été réalisée (Hu, Teng, et al. 2017 ; Glamoclija et al. 2015a ; Parfenov et al. 2019 ; Mishra et al. 2013 ; Lee et al. 2009 ; Youn et al. 2009 Duru et al. 2019 ; Lee et al. 2019 ; Zhao et al. 2018 ; Rzymowska 1998).

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Usages traditionnels :


Selon le site Aujardin.info :


Le Chaga était traditionnellement utilisé par les paysans en Russie, broyé et infusé il remplaçait le thé. L'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne cite cette utilisation dans son livre « Le pavillon des cancéreux », en 1963. Les taux de cancer dans ces populations consommant ce Polypore paraissant nuls, ses propriétés anti-tumorales en auraient alors été déduites.

 

Dans L'univers des champignons (Éditions des Presses de l'Université de Montréal, 2012) de Jean Després, on apprend un usage alimentaire similaire à celui constaté en Russie :


Le Polypore oblique ou chaga (Inonotus oliquus) est bouilli par les Cris de l'Ouest du Canada pour en tirer une boisson.

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D'après G. Gaudreau, A. Ribordy, F. X. Ribordy & M. Tremblay, auteurs de "Fomes fomentarius." (in Acfas-Sudbury, 2005) :


Précisons enfin que plusieurs polypores ont servi à allumer et à préserver le feu. Il faut nommer plus particulièrement le polypore du bouleau (piptoporus betulinus), le polypore oblique (inonotus obliquus) et le ganoderme aplani (ganoderma applanatum). Il semble néanmoins qu’en Europe, ce soit le fomes fomentarius qui ait été le plus utilisé.

 

Dans un article intitulé "Évaluation des méthodes d’obtention de feu en situation de survie en forêt boréale." (Environnement, Risques & Santé, 2019, vol. 18, no 2, p. 160-170), Manu Tranquard confirme cet usage du polypore oblique :


Les amadous naturels utilisés – i.e. les matériaux combustibles servant à l’allumage initial d’un feu – ont été les suivants : champignon chaga (Inonotus obliquus), écorce de bouleau blanc (Betula papyrifera Marshall), fibre d’écorce de thuya occidental (Thuja occidentalis L.), ces espèces étant présentes en foret boréale.

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Littérature :


Dans l’ouvrage Le Pavillon des cancéreux (Éditions , 1968) de Andréï Soljenitsyne, un certain docteur Vera Kornilievna Gangart découvre l’usage que le paysan ouzbek fait du champignon chaga dans une région du monde où pour ainsi dire le cancer ne sévit pas :


Il ne pouvait pas imaginer une plus grand joie que de s’en aller dans les bois pendant des mois, pendant des mois, de rompre cette aréchaga (chaga) l’émietter, le faire bouillir sur le feu de camp, le boire et se sentir bien, comme un animal. De marcher ainsi à travers la forêt pendant des mois et n’avoir d’autres soucis que de se sentir de mieux en mieux ! Comme un chien va chercher un peu de cette herbe mystérieuse qui va le sauver…

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