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Le Capuchon de moine




Étymologie :

  • GOUET, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1764 (A.N. Duchesne, Manuel de bot., 1re part., p. 5). Orig. inconnue. Le rattachement à gouet 1* est mis en doute par FEW t. 4, p. 304a, note 2.


Lire également la définition du nom gouet afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Arisarum vulgare ; Gouet à capuchon ; Gouet capuchon ; Plante-souris.

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Vertus alimentaires :


Selon Jamal Bammi, auteur de "Épices et aromates dans l’art culinaire marocain : Les supposées vertus thérapeutiques des épices". (In : Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°59, 2008. Manger au Maghreb - Partie II. pp. 181-185) :

[...] L’herboriste Mohammed Belhoucine nous a donné la composition d’un pain original qui était préparé à Marrakech jusqu’aux années quatre-vingt. Il était fait à base de garance voyageuse, de corrigiole (sarghine), de panicaut tricuspide, d’Iris germanica, de Daucus crinitus, de gouet à capuchon, de belladone, de limoniastrum, de pulicaire, de carvi, de fenouil, de sésame et de mandragore (1). C’est une recette analeptique qui consiste à incorporer la poudre de ce mélange de plantes à la pâte du pain. Toutes ces plantes étaient, bien entendu, dans l’esprit de leurs utilisateurs, dotées de propriétés thérapeutiques.


Note : 1) On ne peut que souligner la toxicité de certaines plantes comme la belladone, le gouet à capuchon ou la mandragore. Mais elles n’étaient utilisées dans la cuisine du Sud marocain qu’à faible dose et très cuites.

 

Jamal Bellakhdar, auteur de Hommes et plantes au Maghreb : éléments pour une méthode en ethnobotanique (Éditions Lulu.com, 2008) :


Dans le Kitâb al-istiqsa, comme nous le verrons plus loin, l'historien marocain En-Naciri Es-Slaoui (XIXe siècle) parle aussi de 'âm al-khubbiza (l'année de la mauve) et 'âm îrnî (l'année du gouet à capuchon) pour certaines années de disette au cours desquelles ces plantes sauvages furent très consommées. [...]

En-Naciri Es-Slaoui, quant à lui, rapporte que l'année 1266 de l'Hégire (1849-1850 J. C.) fut nommée par les campagnards 'âm îrnî (l'année du gouet à capuchon, Arisarum vulgare).

 

François Couplan, dans Le régal végétal : plantes sauvages comestibles (Éditions Ellebore, 2009 - 527 pages) nous apprend que le gouet à capuchon fut un aliment :


Les tubercules de l'Arisarum vulgare ont été consommés en période de disette en Afrique du Nord. Ils sont petits (environ de la taille d'une noisette) et contiennent des cristaux d'oxalate de calcium très irritants. On les rend inoffensifs et comestibles en les cuisant à plusieurs eaux.

Ils renferment d'ailleurs de l'amidon et sont nutritifs.

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Bienfaits thérapeutiques :


Jamal Bammi et Allal Douira auteurs d'un article intitulé "Les plantes médicinales dans la forêt de l'achach (plateau central, Maroc)." (Acta Botanica Malacitana 27 : 131-145, 2002) rapportent que :


Arisarum vulgare Targ-Tozz.

Irni, yerni ; gouet à capuchon.

Les racines en cataplasme, associées á l'Aristolochia longa sont utilisées contre le cancer de la peau et comme vulnéraires (Kahouadji, 1995). Les tubercules sont utilisés comme éméto-catharique et comme purgatif (Bellakhdar, 1997).

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Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi le Capuchon de moine :

16 octobre

(La Bastide)


Pédoncules serpentins blanchâtres ; capuchons tuilés de fines écailles brunes ; langues-massues dardées dans des gueules béantes : partout, dans le jardin, les arisarums lèvent la tête. Ce sont des plantes ophidiennes. Chacune de leurs fleurs se balance nerveusement, comme un cobra prêt à mordre.

Les deux premiers arisarums que j'ai rencontrés ce matin sur le mur du verger du nord, se croisaient en dessinant un cœur.

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Voir aussi les fiches sur l'arum et la plante-cobra

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