Étymologie :
Selon le site du Monde : Son nom rend hommage à William Darlington, médecin américain (1804-1863) passionné de botanique et de sciences naturelles et qui écrivit plusieurs ouvrages de botanique régionale (Oregon et Californie).
Autres noms : Darlingtonia californica - Darlingtonia - Lis cobra - Népenthès de Californie -
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Botanique :
Jacques Boulay, dans un article intitulé "Les plantes carnivores, Essais de micropropagation" (Bulletin des Académie et Société Lorraines des Sciences : 1995, 34, n°3) rend compte des travaux destinés à préserver les plantes carnivores dont les biotopes sont menacés de disparition :
Essais avec Darlingtonia californica
Les graines de Darlingtonia californica possèdent un tégument duveteux qui leur confère un caractère fortement hydrophobe. Par conséquent, la désinfection de ces graines se déroule sous vide. La croissance est rapide et la division de touffe ne présente aucune difficulté, la plante croissant naturellement en rhizome. Par contre, en culture in vitro, le stade juvénile des plantes est d'une plus longue durée que celui observé dans les conditions naturelles. En effet, ce n'est qu'au bout de deux ans que les pièges caractéristiques, en forme de cobra, apparaissent. L'acclimatation s'est révélée des plus délicates pour plusieurs raisons. D'une part, même sur un milieu inducteur de la rhizogenèse, Darlingtonia produit peu de racines. De plus, cette espèce est particulièrement sensible aux attaques fongiques. Ainsi, lors de l'acclimatation, il est indispensable de bien séparer les touffes et de les traiter avec un antifongique. Le compost doit être humide mais pas détrempé. La jeune plante de doit pas être placée dans une atmosphère confinée. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec la mini serre entrouverte.
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Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes, en particulier le piège des plantes carnivores. La Plante cobra fait partie de la famille des Sarracéniacées et se comporte comme les sarracenias :
[...] : le piège est constitué ici par la feuille repliée sur elle-même en une sorte de tube élargi, évoquant un cornet à glace ou une trompette. Une glande nectarifère, à la surface interne supérieure de la feuille, sert d'appât ; elle attire l'animal qui perd rapidement pied et glisse le long des parois ou des aspérités dirigées vers le bas créent un effet de nasse et l'entraînent dans une chute inéluctable. Pour faire bonne mesure, une troisième zone, formée d'une couronne de poils également orientés vers l'intérieur, retient les proies, rapidement attaquées par les sécrétions de sucs digestifs. Le piège est donc parfait ; le malheureux visiteur n'a aucune chance de lui échapper.
[... Le Darlingtonia californica] forme des urnes de taille record (un mètre de longueur) qui, jeunes, sont plus ou moins entortillées à l'image d'un serpent, d'où le nom de « plante cobra » donné à cette carnivore.
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Almas Shoar-Ghafari & Colette Vintéjoux, auteurs d'un article intitulé "Morphologie des organes de capture des plantes carnivores," (In : Acta Botanica Gallica, 147 : 1, pp. 37-59, 2000) proposent une description très précise de la plante cobra :
Darlingtonia (Plante cobra) :
Piège passif
Famille : Sarraceniacées
Lieu écologique : en altitude ou bien au niveau de Ia mer, à !'ouest des Etats-Unis (Californie, Oregon)
Hauteur (maximum) : I mètre.
Ce genre qui comporte une seule espèce, Darlingtonia californica, est une plante constituée à Ia base par un rhizome court et épais où s'insèrent d'une part des racines fibreuses (maintenues à température fraîche), d'autre part les feuilles disposées en rosettes. Celles-ci, transformées en organes de capture, ont une forme de cornet tubulaire s'élargissant vers le haut. Au début du développement, l'orifice de l'urne est tourné vers le centre de Ia plante, puis il s'oriente progressivement du côté opposé (le sens de rotation de 180° étant soit dextre, soit senestre). La partie supérieure de l'ascidie en forme de dôme porte deux appendices foliacés caractéristiques, pourvus de glandes nectarifères. Les ascidies sont généralement vertes à Ia base, plus colorées à leur partie supérieure, par des pigments anthocyaniques. La structure des urnes est comparable à celle de Sarracenia ou Heliamphora, pouvant être subdivisée en plusieurs parties. Cependant, chez Darlingtonia, Ia pénétration de l'eau de pluie est difficile, par suite de Ia forme en capuchon de l'extrémité supérieure. Le fluide digestif (dont le volume augmente après un effet de stimulation par des composés azotés ; Lloyd, 1942) proviendrait également d'un phénomène d'excrétion à partir de tissus internes. L'émission d'enzymes (mises à part les protéases : Heslop Harrison, 1978) paraît difficile à déceler. D'après Ia plupart des auteurs, les micro-organismes (bactéries) semblent participer activement, chez cette plante, aux phénomènes de dégradation.
Les Darlingtonia vivent au voisinage de torrents ou de sources, en altitude ; on en trouve également au niveau de Ia mer, à proximité de sources d'eau froide. Elles peuvent être localisées dans des sites très diversifiés, avec un climat d'ensemble frais et humide, mais pouvant s'adapter à des variations importantes de température. Dans certains biotopes, elles sont associées à d'autres plantes carnivores (Pinguicula, Drosera).
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