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La Clavicule

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 20 janv.




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1541 (J. Canappe, Tables anat., 6 ro-Delb. ds Quem.). Empr. au lat. class. clavicula proprement « petite clef » terme d'anat. « astragale » en lat. médiév. (1230-52 ds Mittellat. W. s.v., 692, 72) p. anal. de fonction ; cf. clef « clavicule » 1574-80 (A. Jamyn ds Hug.).


Lire également la définition du nom clavicule afin d'amorcer la réflexion symbolique.




Anatomie :


Alain Froment, dans un ouvrage intitulé Anatomie impertinente, Le corps humain et l'évolution (© Éditions Odile Jacob, 2013) nous en apprend davantage sur la clavicule :


CLAVICULE : La clavicule, os allongé et non pas os long car d'origine membraneuse et ne présentant pas de cavité médullaire, est l'un des plus variables du squelette. Il est, curieusement, le premier os qui s'ossifie, dès la quatrième semaine de gestation, ce qui lui confère de l'importance en médecine légale dans les cas d'avortements. C'est aussi le dernier à se consolider, après l'âge de 20 ans, ce qui permet aux jeunes gens d'élargir leur carrure au-delà de la fin de leur croissance : on dit donc que cette « petite clé » (diminutif de clava qui a donné clef) ouvre et referme le processus d'ossification du squelette. Son rôle est important pour tenir le membre supérieur à l'écart du thorax, afin de lui garantir les degrés de liberté nécessaires. Dans le dictionnaire de médecine de Littré et Robin, la clavicule est 1'« os pouilleux », et pour l'humoriste 1'« ossement d'épaule » (haussement d'épaule). Son importance est mise en évidence dans l'évolution : chez les oiseaux et les dinosaures, les deux clavicules sont soudées à leur extrémité et forment la fourchette (furcula). On le voit très bien en mangeant un poulet, car c'est 1'« os du bonheur » ou « os à souhait » : la coutume veut que lorsque deux convives tirent jusqu'à ce qu'il casse, le vœu de celui qui a le plus long morceau s'exaucera. Un os homologue n'existe pas au membre inférieur car la ceinture pelvienne, constituée des deux os iliaques et du sacrum, doit fournir un point d'appui beaucoup plus épais et rigide. Cicéron signale que le physiognomoniste grec Zopyre, « qui faisait profession de discerner les mœurs des gens, prit Socrate pour un étourdi, imbécile de naissance et libidineux, et efféminé, car ses clavicules étaient plates telles celles des femmes ». Pour Aristote (et c'est exact) « elles sont chez la femme plus longues et plus convexes pour la beauté de la gorge ».

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lliade : On peut faire un parallélisme entre les deux ceintures scapulaire et pelvienne, qui attachent les membres au corps. L'aile iliaque correspond à l'omoplate (la crête iliaque étant l'homologue de l'épine de l'omoplate et la pointe de l'omoplate celle de l'ischion), le pubis correspond à la clavicule, le sacrum au rachis cervico-dorsal et la symphyse au sternum.

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Symbolisme :


Dans le Dictionnaire des Symboles, Mythes, Rêves, Coutumes, Gestes, Formes, Figures, Couleurs, Nombres (Éditions Seghers, 1969) Jean Chevalier et Alain Gheerbrant proposent la notice suivante :


CLAVICULE : 1. Symbole du siège des nourritures humaines, pour les Dogon du Mali. Chaque clavicule est un grenier contenant huit graines, associées aux quatre éléments et aux quatre points cardinaux, ainsi qu'aux huit ancêtres mythiques, dont procèdent les Dogon. Considérées comme le soutien du squelette, les clavicules sont, avec le crâne — toujours pour les Dogon — les premiers os formés dans le fœtus. L'importance accordée aux clavicules par les Dogon est telle qu'ils les rangent au nombre des cinq éléments constitutifs de la personne humaine (les quatre autres étant le corps, les deux âmes jumelles, mâle et femelle, les reflets de ces âmes dans l'ombre, et la force vitale, considérée comme un fluide associé au sang). On rencontre des croyances analogues chez d'autres peuples riverains du Niger. Ainsi, pour les Bozo, peuple de pêcheurs voisins des Dogon, les clavicules contiennent les symboles des huit familles de poissons. La vertu fertilisatrice de cet os fait que les Dogon conservent des clavicules d'animaux, qu'ils broient et mélangent aux semences, afin d'augmenter la récolte.

La clavicule, os, ne doit pas être confondue avec la clavicule, littéralement petite clé, des alchimistes, au sens où elle apparaît dans la clavicule de Salomon.


2. Ce roi dont la Bible énumère les fastueuses richesses a frappé l'imagination des Orientaux qui n'ont cessé d'énumérer les détails de sa gloire. Ils lui ont conféré, puisque Dieu lui avait donné la sagesse, une toute-puissance sur le monde et en particulier sur les Démons. Selon le Coran, les génies travaillaient sous ses yeux, exécutaient des palais, des statues, des jardins, des bassins, des tapis précieux. Lorsqu'il voulait visiter les contrées lointaines, il voyageait emporté sur leur dos. De même certains écrits rabbiniques rapportent que, sentant ses forces faiblir, il supplia Dieu de cacher sa mort tant que les ouvrages qu'il avait entrepris à l'aide des dénions ne seraient pas terminés. Il resta donc à genoux, en prière, appuyé sur son bâton, et les démons, le croyant en vie, continuèrent leur travail.

Le Coran ajoute que ce fut un reptile de la terre qui connut le premier la nouvelle de sa mort ; il rongea le bâton qui soutenait le cadavre de Salomon, et celui-ci s'écroula ; les génies cessèrent alors leur travail. Aussi lui a-t-on attribué la rédaction de cette fameuse Clavicule de Salomon que tout sorcier devait avoir sur lui, écrite de sa main, et sans laquelle il ne pouvait invoquer les Démons. La clavicule de Salomon est la clef des magiciens. A.G

 

Annick de Souzenelle consacre dans Le Symbolisme du corps humain (Éditions Albin Michel, 1991) s'intéresse au décryptage du symbolisme de la clavicule :


Les clavicules (étymologiquement : « petites clefs ») fermentent le sentier sur la colonne du milieu ; elles sont les « clefs » de la « Porte des Dieux ». Le mot hébreu qui traduit « clavicule », Briah בריאה, ne signifie pas proprement « clef », mais « verrou » et aussi « fuyard, fugitif ».

Qui est l'Homme sinon celui qui a fui l'Éden maintenant « verrouillé » par le « Chérubin à l'épée tournoyante » qui en garde l'entrée ?

Héraclès, dont le nom signifie « Clé de Héra », est dès sa naissance vainqueur des deux serpents introduits dans son berceau par la déesse Héra pour le faire mourir.

La naissance du héros est ici celle qu'il assume à la « Porte des Hommes », au niveau de laquelle tout homme prend conscience de sa semence (qui, pour Héraclès, est ici Héra), des énergies contradictoires qu'elle lui offre (les deux serpents) et de l'unité à laquelle il doit les porter (étranglement).

La mort à laquelle le héros est promis est bien celle qu'exige de lui sa semence le poussant vers Tiphereth. Les clefs de la déesse sont encore ces deux serpents qui, au niveau de la « Porte des Dieux » (les clavicules), sont transcendés dans l'Aigle.

Gardien de la Porte, messager des dieux, l'Aigle arrache à l'abyssale obscurité du tombeau l'Homme devenu Lumière.

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Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique des clavicules :


Les clefs anatomiques de l’homme : La cheville, le pied et la clavicule sont les clefs de l’anatomie de l’homme. Sur le plan ésotérique, posséder la clef (une certaine connaissance) signifie avoir été initié. La clef indique non seulement l’entrée dans une ville, dans un lieu ou une maison, non seulement l’accès à un objet scellé, mais surtout l’accession à un état, à une demeure spirituelle, voire à un degré initiatique. Les récits des contes et des légendes mentionnent souvent trois clefs : elles introduisent successivement dans trois enceintes ou trois chambres secrètes, qui sont autant d’approches du Mystère.

[...]

Les clavicules, ou les clefs retrouvées : Du latin clavicula, diminutif de clavis (clef), littéralement « petite clef ». En allemand, elle se dit Schlüsselbein, de Schlüssel (clef) et Bein (os). Cette clavicule traduit l’os clef.

Anatomiquement, la clavicule est placée horizontalement à la racine du cou en avant de l’épaule, reliant le sternum à l’omoplate ; en d’autres termes, entre l’épée et l’aile. Il y a deux clavicules, une du côté gauche – du côté de l’ombre, celui du côté féminin – et une du côté droit – du côté éclairé, celui du côté masculin –, ce qui fait la correspondance avec deux sortes de connaissances ou qui fait écho à deux manières de voir.

Quand nous parlons de connaissance, il s’agit en fait moins d’une connaissance scientifique, humaine ou technique, que d’une connaissance intérieure, intuitive et universelle, accessible avec une autre clef, celle de la Parole divine en nous. Il ne s’agira pas d’apprendre davantage, mais de désapprendre l’accessoire, le futile et l’inutile qui encombrent tellement l’essentiel et le subtil.

La clavicule est une clef symbolique assurant la relation avec la tête pensante et la main effectrice, dans la mesure où la main est le fruit de la pensée. Qui peut faire tourner cette clef sinon celui qui la porte ?

Notons qu’en plus de la puissance métaphorique de la clef la clavicule ouvre ou ferme la serrure de l’épaule afin de libérer la connaissance par les mains qui donnent de bonnes œuvres. Reliée de surcroît au sternum, symbole de l’épée de la parole, elle ouvre également la porte de l’œuvre parlée.

Dès qu’il y a un problème à ce niveau, comme par exemple en cas de fracture de la clavicule, ce qui en traumatologie est extrêmement fréquent, c’est tout le membre supérieur, et donc la main, qui se trouve immobilisé, inutilisable, à la manière d’une clef cassée qui laisserait la serrure en position fermée. Il serait souhaitable à ce moment pour le patient, qui n’a pas toujours de la patience, de se rendre compte de l’importance de ce symbolisme, ce qui lui permettrait un démarrage vers la quête de sens.

Nous pensons que le choix du mot « clavicule » ou « clef » nous transmet le message de la clef qui symbolise, chez celui qui la possède, l’autorité et la domination sur le Royaume des cieux, la sagesse ou la science, et la mort. Dans ce sens, le maître spirituel Jésus-Christ remet les clefs du Royaume à Pierre, qui représente chacun de nous, en tant que réceptacle, fondation ou rocher spirituel.

A chaque pas de l’approche symbolique du corps humain, la lumière de la compréhension se fait de plus en plus pénétrante. Comme un voile qui se lève lentement, les mystères du corps s’éclaircissent et se laissent percer dans une sorte de cohérence surnaturelle constamment vérifiée. Il n’y a aucune place pour le hasard.

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L’épaule est constituée de trois os : l’omoplate ou aile, la clavicule ou clef et l’humérus, l’os du bras, dont la racine étymologique est identique à « humain », « humide », « humilité » et « humus » (dans le sens bas sur la terre, près du sol). L’humain n’est défini que par rapport à ce qui est en haut, dans le ciel.

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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision de la clavicule, empreinte de la philosophie chinoise :


Comme la hanche, l'épaule est la porte de l'Intégration, la porte du Non-Conscient (voir schéma), mais ici dans le rapport à l'action, alors que pour la hanche il s'agit du rapport à la relation. C'est à ce niveau que les désirs et les volontés d'agir émergent, sortent, pour s'exprimer dans le réel.

Cette image de « porte » est ici amusante car l'os qui relie la pointe de l'épaule à la poitrine (sternum) s'appelle la clavicule, du latin clavicula, « petite clé ». Or, le point d'attache de la clavicule au sternum se situe juste sous le Chakra de la gorge, qui est celui de l'expression de soi. Cette remarque prend encore plus d'intérêt lorsque l'on réfléchit au fait que le seul moyen d'expression de l'homme dans son incarnation est justement le faire, l'action, dont les épaules sont la porte.

 

Patricia Verhaeghe, autrice d'un article intitulé "Le Corps, architecture du temple divin" (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous permet d'avoir une vision résumée du symbolisme de la clavicule :


Les Mystères ont pour seule fonction d’amener tout chercheur de Vérité à révéler les secrets qu’ils contiennent. Décider de percer le sens sacré du corps humain – grand livre de la Vie – revient à percer la Porte des Mystères, autrement dit à dévoiler le sens caché de notre être et par conséquent sa finalité. Or, pour ouvrir cette porte, il nous faut plonger au plus intime de nous-même à la rencontre de Celui en qui nous avons l’être, le mouvement et la vie. Nous découvrons l’œuvre potentiellement divine du Grand Organisateur – Rayon 7 - et la révéler consiste à enlever le voile.


Le corps symbole du temple divin : Le corps est l’instrument de notre âme et le Temple de notre Esprit. La Parole Divine est en effet au centre de notre corps.

Le corps, en tant que livre de chair, nous offre un enseignement d’une très grande richesse. En effet, le langage anatomique relève d’une science secrète en ce sens qu’il est révélateur des secrets de la vie occultés. Il s’agit de retrouver cette Parole sacrée enfermée au plus profond de nous-même par l’intermédiaire des symboles anatomiques. La seule finalité de notre vie étant l’accomplissement du Soi. Notre chair devient alors parlante.


Anatomie symbolique : Il y aurait beaucoup à dire sur les différents organes composant notre corps ainsi que sur les organes des sens mais il faut bien poser un cadre. Je me limiterai donc à une étude succincte des différentes parties de notre anatomie squelettique.

[...]

Les clavicules : Ainsi que nous l’avons déjà évoqué avec la cheville, le mot « clavicule » signifie « petite clef ». La clavicule est un os en forme de « S » allongé, qui s’articule avec le sternum et l’omoplate. Elle relie symboliquement l’épée à l’aile. L’épée représentant la Parole divine en nous et les ailes – de l’ange que nous pourrions devenir si nous décidons de les déployer – la connaissance intuitive et universelle.

A un autre niveau, la clavicule assure le lien entre la tête qui pense et la mise en mouvement du membre supérieur qui va concrétiser le fruit de notre pensée. Nous pouvons encore dire que la clavicule ouvre ou ferme la serrure de l’épaule afin de libérer la connaissance par les mains agissantes.

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Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations de la clavicule et de ses atteintes :


CLAVICULE (DOULEUR À LA..., FRACTURE DE LA ...) : La clavicule est un os long en forme de « S » allongé que je retrouve entre l’épaule et le sternum, en haut de la cage thoracique.

Comme la clavicule est reliée directement à l’épaule, une douleur à la clavicule signifie ma colère en regard des responsabilités que l’on me donne et par rapport auxquelles je peux vivre un sentiment de soumission et d’obligation. Je peux essayer parfois d’exprimer de bonnes idées mais je ne peux les matérialiser. Le plus souvent, une fracture à la clavicule arrive à la suite d’une chute sur l’épaule et indique que je vis une forte pression par rapport à mes responsabilités. L’émotion engendrée peut m’amener à penser que je vais « casser » sous le poids de mes responsabilités et cela me révolte. J’ai le goût de prendre la clé des champs. Je ne peux ni parler ni agir. Je me sens soumis par rapport à des décisions qui m’ont été imposées. Je remets en question la figure d’autorité. Je suis dans une impasse, acculé au pied du mur. La vie ne coule pas en moi : j’y résiste ou la rejette !


J’accepte ↓♥ de regarder les situations avec objectivité et je commence à comprendre que la vie ne peut me donner plus de responsabilités que je ne peux en prendre. Je fais confiance et je m’efforce de trouver des solutions ou un autre point de vue qui m’aidera à mieux prendre la vie.

 

Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :


CLAVICULE : Chaque clavicule constitue une petite clé de la sagesse, clé du magicien, qui peut s’en servir pour ouvrir, à gauche ou à droite, la Porte des Dieux. Ces os expriment le soutien du squelette par la vertu fertilisante. Il marque la correspondance avec deux sortes de connaissances (terrestre et céleste ou extérieure et intérieure) ou fait écho à deux manières de voir une même réalité. Cette clé, gage de sagesse ou de science, confère l’autorité à celui qui la détient, mais elle interrompt la créativité de celui qui en fait mauvais usage de ses connaissances.


Les atteintes à la clavicule : Incapacité d’exprimer ses sentiments, ses attentes, ses besoins. On décide de tout pour soi seul, redoutant l’humiliation de faire appel au secours des autres. On sent qu’on n’a jamais un mot à dire dans les décisions. On ressent une menace voilée d’être exclu ou abandonné. On n’ose pas dire ce qui déplaît. On se sent impuissant à se faire entendre ou comprendre. Sentiment que l’autre est un mur, qu’il se ferme à soi. On se sent tout imposé plutôt que suggéré. On se croit la marionnette de son milieu ou de son destin.

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